Devant le nombre croissant de rubriques traitées depuis 2011, il m'a paru utile de créer une table des matières, page d'accueil du blog offrant l'accès à chacun des messages du plus récent au plus ancien.
On revient -aussi- à cette page en cliquant la petite maison ci-dessus à gauche (ou sa case si elle disparait, comme disparait le bandeau si l'écran n'est pas assez large)
Figurent également :
La dernière date de modification, qui n'est hélas pas mémorisée par le blog, ce qui veut dire qu'il a pu y avoir des ajouts dans d'autres rubriques depuis leur création, la date de celle-ci figurant en tête de chaque sujet.
Dernière modification réalisée : n° 169, le 22/02/2025, les précédentes sont désormais mémorisées en bas de page .
La catégorie dans laquelle on retrouve le message (survoler le numéro pour en connaître l'intitulé). Le lien aboutit à la liste des messages de celle-ci.
IMPORTANT: avec la disparition de Flashplayer, les liens vers les actes aux Archives Départementales du Nord ont été totalement modifiés, et ne pourront être remplacés dans les messages qu'au fur et à mesure. Me contacter le cas échéant.
N.B. : Les quelques différences de présentation résultent de la mutation de canalblog au sein d'overblog qui n'accepte plus l'édition pourtant bien commode du html.
Les manques dans certains sujets contenant des listes déroulantes seront rectifiés, la plupart son dus au refus d'accéder à un fichier http (non https) pour cause de passage forcé au https, et au non emploi des iframes.
Le retard dans les mises à jour des sujets est dû à la stratégie de contenu qui m'oblige à revoir l'organisation du sujet. (Je ne signale pas les retouches ci-dessus quand je les effectue, mais les plus importantes figurent dans la table en bas de page)
Je cite souvent l'un des livres de René Delame, qu'il me soit permis de présenter succinctement celui-ci, par le biais de la Bibliothèque Municipale de Valenciennes :
"René Delame, né à Valenciennes en 1861, au 17 rue des Foulons, est le fils de Charles-Auguste Delame-Lelièvre (1859-1928) et de Clélie Douchy (1835-1884). Son père, négociant en batiste, a été président du tribunal de Commerce de Valenciennes et président de la confrérie des Royés. "René Delame suit les cours de peinture d'Henri-Eugène Delacroix aux Académies de Valenciennes. Médaille de Modèle vivant en 1887, il fut admis au salon de Paris en 1909 avec une eau-forte :" Vue du faubourg de Paris". Négociant en batiste selon la tradition familiale, il pratique l'eau-forte en amateur. Il grave des vues de Valenciennes et de Condé-sur-l'Escaut. "Royé comme son père et profondément attaché à sa ville natale, René Delame publie divers ouvrages historiques, notamment sur Valenciennes en 1914-1918 à partir du journal qu'il rédigea pendant la Grande Guerre, ou sur Condé sur l'Escaut en 1927. Il meurt en 1934."
Entre le 25 Août 1914 -date de l'invasion de Valenciennes- et le 2 novembre 1918 -date de la libération de la ville-, de nombreux soldats allemands ont été soignés dans les divers hôpitaux "militarisés", initialement tenus par la Croix-Rouge puis par l'occupant lui-même ; certains d'entre eux y sont décédés et figurent dans les registres d'état-civil de la commune jusqu'à ce que les autorités d'occupation cessent de communiquer les décès à l'administration (septembre 1917).
1051soldats allemands de la Grande Guerre sont actuellement connus comme décédés à Valenciennes.
L'inhumation se faisait au cimetière St-Roch,voir dans ce même blogle sujet sur le cimetière durant la guerre et l'implantation du cimetière d'honneur par l'occupant jusqu'à ce qu'après-guerre, les tombes alliées (françaises, britanniques et russes) soient rassemblées en carré par nationalité, les tombes allemandes étant déplacées pour être regroupées "au calme".
Il n'y a pas eu à proprement parler de combats dans la ville lors de l'invasion d'Août 1914, depuis cette date il s'agit donc de blessés amenés du front dans les Lazarett et qui n'ont pu être sauvés. A partir de mi-octobre 1918 il s'agit de combats face aux alliés qui progressent jusqu'à investir la ville le 2 Novembre ; des blessés décéderont après cette date lors du repli jusqu'à l'Armistice du 11/11/1918, puis des prisonniers en 1919.
Selon le siteVolksbund.de, près de la moitié des soldats allemands inhumés au cimetière de Frasnoy (Nord-France) venaient de Valenciennes. Je n'ai cependant pas obtenu de liste auprès de l'organisation chargée des tombes, qui m'a répondu "ne pas donner de renseignements aux chercheurs", et lors de ma visite au cimetière fin janvier 2020, le livre des noms (Namenbuch) était remplacé par un avis de leur antenne française de Metz indiquant la conservation du livre "à l'abri des conditions hivernales".
Ce n'est qu'après la période du 1er confinement que j'ai pu y revenir et, toujours faute de livre des noms, photographier chacune des tombes afin de reconstituer le plan et vérifier ainsi l'implantation de cellesdes seuls soldatsdécédés à Valenciennes.
Le général canadien A.G.L. McNaughton indique dans son traité sur la délivrance de Valenciennes le 1/11/1918 : "Plus de 800 morts ennemis ont été rassemblés et enterrés dans la seule région du Mont Houy". Rien ne permet à ce jour de savoir où ils ont été ré-inhumés.
Vue générale du cimetière
Le "Deutsche Soldatenfriedhof" deFrasnoyrassemble :
4.477 soldats allemands de la grande guerre,
2 de l'armée austro-hongroise,
5 soldats russes dont les croix claires sont reconnaissables
Selon le volksbund.de, les tombes proviennent de78 communesque j'ai pointées surcette carte.
Les tombes sont réparties en 10 carrés (Block), disposés comme ci-dessous, et une tombe commune (Kameradengrab de 1439 soldats dont 1355 demeurent inconnus, 84 noms figurant sur 4 plaques de bronze)
Hors les tombes des carrés rassemblant plusieurs soldats dont les informations sont sur les branches de la croix, on trouve deux tombes collectives :
l'une portant le n°4 dans le carré n°2 où 10 plaques gravées insérées au sol portent 50 noms,
l'autre dans le carré n°7 tombe 218, où 2 plaques insérées au sol portent 7 noms et la mention "56 soldats inconnus".
D'autres soldats inconnus (unbekannt) reposent sous une croix, seuls ou à plusieurs (jusque 6).
☞Cliquer sur le n° de carré permet d'obtenir le détail de l'implantation des tombes ainsi que celles dessoldats décédés à Valenciennes, repérables par leur couleur en fonction de l'année de décès, les seuls sur lesquels je me suis pour le moment penché.
-en gris celles de soldats inconnus,
-en beige foncé celles (5) des soldats russes.
Celles dont le numéro n'est pas souligné ne correspondent pas (en l'état des recherches) à un soldat décédé à Valenciennes.
Celles sans numéro ne comporte aucune inscription.
☞Survoler les n°s (ou les croix) donne (si décédé à Valenciennes) le nom du soldat qui y repose, cliquer conduit sur ce même blog aux détails concernant ce soldat, dans la page de l'année de son décès.
☞Faute d'effet survol sur la majorité des écrans tactiles, une liste, auparavant déroulante, a été ajoutée à chacun des 10 carrés et 2 tombes communes de façon à ce que les noms, donnés dans l'ordre du bloc, soient visibles.
A ce jour la totalitédes soldats décédés à Valenciennes ont fait l'objet d'une recherche,
et 767 tombes sont localisées.(17/03/2025)
Une carte postale conservée aux archives fédérales d’Allemagne et représentant l’étang du parc de la Rhonelle, mais adressée depuis les environs de Phalsbourg - secteur alors considéré comme appartenant toujours à l’Allemagne - laissait penser que le soldat du 88e RI qui l’avait écrite était précédemment passé par chez nous.
«« Fais-toi donner de l'argent par ma mère et envoie-moi une carte claire sur les combats dans les Vosges. Fr. »
«4 Août 1915
Cher Fritz (M. Fritz Ziegler, 64 Katharinenstrasse, Mannheim-Neckarau, Bade)
J'ai reçu ta carte du 18 juillet pour laquelle je te remercie vivement, surtout mes remerciements sincères pour les témoignages d’amitié envers les parents, qui me sont parvenus par ma sœur. Nous sommes dans les Vosges, une région magnifique près de Phalsburg. Ici, nous vivons comme des touristes. Mes bagages sont un peu lourds, mais tout va très bien.
Tu vas dans l'infanterie, je te souhaite bonne chance.
Salutations chaleureuses, Fritz.
Salutations chaleureuses à tes chers parents.
Klamm 88e Régiment d’Infanterie, 3e Bataillon, 12e Compagnie. 56e Division, 112e Brigade»
KLAMM Friedrich, qui signe cette carte, est signalé le 01/11/1915 comme légèrement blessé. Il était originaire de Neckarau, district de la ville allemande de Mannheim (Bade-Wurtemberg), il n’y a pas d’autre renseignement.
Le destinataire, ZIEGLER Fritz, habitait ce même district de Mannheim, une maison existe toujours au 64 Katharinenstrasse. Je ne l’ai pas trouvé dans les « Verlustlisten 1. Weltkrieg ».
L’Historique du 88e RI fait effectivement état d’un repos chez nous avant de partir pour les Vosges puis la Champagne.
Valenciennes y est citée une première fois dans la description du plan d’invasion d’Août 1914. La ville sera investie dès le 25 Août 1914, sans interruption jusqu’à sa libération par l’armée canadienne le 2 novembre 1918.
L'avancée à l'ouest.
Le 18 août [1914], l'avancée allemande à l'ouest avait commencé. Les colonnes feldgrau de l'armée allemande progressaient comme prévu.
La 1ère armée du général d'infanterie Von Kluck avançait à marches forcées en direction de Bruxelles. Elle devait pénétrer en France par la Belgique, entre Valenciennes et Maubeuge.
La 2e armée du général en chef Von Bülow avait pour instruction d'avancer sur Maubeuge via Charleroi.
La 3e armée du colonel général Von Hausen avait pour mission d'avancer le long de la Meuse par Givet.
La 4e armée du duc Albrecht de Wurtemberg devait marcher sur Sedan.
La 5e armée, sous les ordres du prince héritier allemand, avait pour mission de progresser vers Longwy.
La 6e armée du prince héritier Rupprecht de Bavière devait protéger la Lorraine, et la 7e armée du général en chef Von Heeringen devait couvrir l'Alsace.
La progression des 1ère, 2ème, 3ème, 4ème et 5ème armées était conçue comme un énorme virage à gauche avec le groupe fortifié Metz—Diedenhofen [Thionville] comme point d'appui. Les 6e et 7e armées, qui devaient défendre l'Alsace-Lorraine, devaient s'y raccorder. La 1ère armée sur l'aile droite devait être déterminante pour la progression du mouvement tournant.
Le plan Schlieffen établi en 1905 prévoyait un contournement de Paris par l’ouest, mouvement que devait assurer la 1ère armée de Von Kluck, qui a cependant rejoint les armées de son aile gauche pour participer à la bataille de la Marne.
(……….)
En 1915 le 88e RI participe aux combats de Galicie, sur le front Russe dnt les Batailles de Cetula et Radawa en mai. Le dernier cantonnement est à Lubaszow, 70km NO de Lviv, actuellement en Ukraine.
Notre position de départ [le 28 juin 1915] était derrière la [rivière] Lubaczowka, dans la forêt ! Le trajet vers le nord de la France se fait via Cracovie, Poznan, Berlin, Hanovre, Cologne, Bruxelles puis Valenciennes. (Itinéraire)
En réserve de l'armée dans le nord de la France et dans les Vosges
ainsi que la participation à la bataille d'automne en Champagne.
Dans le nord de la France, le régiment a été débarqué à Valenciennes. Depuis le début de la guerre, le régiment avait été presque sans interruption en première ligne et pouvait maintenant à juste titre se réjouir que la 56e D.I. soit désignée comme réserve de l'armée. Le commandement de la division fut confié au lieutenant-général Sontag. Le régiment prit ses quartiers avec l'état-major du régiment et le 1er bataillon à Valenciennes, le 1er bataillon et le M.G.K. à Hérin et le 3e bataillon à Aubry. Peu après l'arrivée du régiment, un transport de remplacement de 2 officiers et d'environ 120 hommes en provenance de Mayence arriva également à Valenciennes.
Située au confluent de la Rhonelle et de l'Escaut et connue pour son ancienne industrie de la dentelle, Valenciennes était un joli chef-lieu de département d'environ 30 000 habitants, avec un bel hôtel de ville sur une grande place et de magnifiques églises.
Seuls quelques officiers savaient que cette ville avait appartenu à l'Allemagne de l'an 870 à l'an 1678, c'est-à-dire qu'elle avait été allemande pendant plus de 800 ans avant d'être cédée à la France par la paix de Nimègue en temps de faiblesse allemande. Les deux villages voisins d'Hérin et d'Aubry n'offraient guère de distractions, c'est pourquoi les commandants de compagnie se rendaient souvent à Valenciennes l'après-midi, suivis de leurs ordonnances, ou se rendaient en ville avec l'un des officiers de leurs compagnies dans la voiture de promenade à deux roues et à un cheval en usage dans le pays. Lorsque notre fanfare régimentaire, dirigée par le chef de musique Jung, donnait un concert dans le jardin de la ville de Valenciennes, également appelé Jardin de la Rhonelle, il régnait une ambiance de manœuvre.
Le 1er bataillon, logé en ville, a été placé dans des cantonnements collectifs, aménagés dans des bâtiments publics par l'installation de paillasses avec couvertures, afin d'assurer une meilleure surveillance. Le ravitaillement des troupes se faisait à Valenciennes par auto-approvisionnement contre des indemnités journalières. Pour les compagnies, les achats et la cuisine étaient effectués en commun et seul un petit reste de l'indemnité de subsistance était versé aux équipages. Le ravitaillement des autres bataillons se faisait à la réception. Le temps de repos était utilisé pour une remise en état approfondie de la tenue et de l'équipement. Dans les bataillons et les compagnies, un service régulier était organisé comme en garnison. Outre les exercices, les exercices de combat et les marches d'entraînement, les moins bons tireurs pratiquaient sur des stands de tir déjà existants ou créés par les bataillons à proximité de leurs cantonnements.
Sur le séjour du régiment dans la région de Valenciennes, le Lt. de Réserve Zeh raconte :
« Comme nous avons vite oublié toutes les fatigues de la Galice et de la Champagne ! Maintenant, nous pouvions aussi profiter d'un peu du climat de l'étape. Notre 1er bataillon se trouvait exactement à Valenciennes. J'ai eu avec mon commandant de compagnie, le Lt. d. R. Bernards, un magnifique cantonnement dans la rue de la Viewarde. Comme les logements ne manquaient pas, nous occupions seuls une maison entière, et quelle maison ! Aménagée de haut en bas avec une élégance plus que correcte. Le propriétaire «était parti» pour Paris, à l'époque où les Allemands approchaient en 1914. Le ravitaillement était assuré par la ville, qui distribuait des bons de réquisition. Les compagnies faisaient leurs achats en commun et nous, les officiers, nous avions installé une petite table ronde à l'hôtel du Commerce. Le soir, nous nous retrouvions parfois dans un grand café autour d'un verre de bière, où l'ambiance était toujours joyeuse.
« Nous, les jeunes gens, profitions aussi de l'occasion pour visiter les grandes villes voisines, comme Lille et Bruxelles. C'est ainsi qu'un après-midi, l'ami Stiehl et moi nous sommes échappés vers Bruxelles. C'est là que nous avons eu la malchance de rater le dernier train pour Valenciennes. Maintenant, un bon conseil était précieux ! Nous devions absolument rentrer, car le commandant du régiment avait prévu une visite de l'ensemble du régiment pour le lendemain matin. Et nous ne pouvions pas faire cela à notre cher commandant de régiment, que nous soyons pour ainsi dire déserteurs pour la visite du régiment.
« Mais aucune situation ne peut être si critique qu'elle ne puisse être maîtrisée. Nous avons donc décidé de nous rendre à la petite gare de banlieue pour voir s'il n'y avait pas quelque chose à faire. Là, nous nous sommes adressés au commandant de la gare pour lui demander de l'aide, et nous avons eu la chance de trouver un camarade tout à fait remarquable, qui a fait preuve d'une compréhension totale de notre situation critique. Nous avons mis une locomotive à quai et, assis sur le tender au milieu des charbons, nous sommes arrivés à Valenciennes vers le matin. Encore une petite marche forcée jusqu'à nos quartiers, et nous sommes arrivés à temps pour le défilé. La visite s'est bien passée, je me suis même fait remarquer avec mon train, mais cette fois-ci dans le bon sens. »
Le 10 juillet, le capitaine Eger écrivait dans une correspondance :
« Aujourd'hui, cinquante hommes du bataillon sont partis en permission. Je leur souhaite de tout cœur de se détendre. Le capitaine de réserve Euler, forestier de profession à Arnsberg, un vieil homme de quatre-vingt-huit ans, est arrivé hier soir au régiment avec un autre transport de réserve. Il fait très beau à Aubry. Hier, Lindwurm, Debes et mon ancien adjudant Rickert m'ont rendu visite. Nous avons passé quelques heures très agréables »
Le 18 juillet, le capitaine Eger a écrit :
« Aujourd'hui, j'étais à Valenciennes avec le capitaine de réserve Euler pour le concert à l'église. Le concert était très solennel et beau. J'ai été singulièrement touché par le fait que, dans une cathédrale française, différents régiments s'étaient réunis pour se recueillir. Les chants étaient interprétés par un sous-officier de l'I.R.118. Il était accompagné d'un organiste français grisonnant. Hier soir, j'ai vidé quelques tonneaux de bière avec mes équipes et j'ai eu l'occasion de faire plus ample connaissance avec les gens de la 10e compagnie. Nous nous sommes bien amusés. Des chansons, des morceaux de musique et des blagues ont été interprétés, si bien que le temps a passé très vite. Je me suis peu à peu attaché à ma nouvelle compagnie. »
Dans la région d'Hérin, le paysage offrait déjà une image singulière. Au milieu des terres fertiles, on voyait à l'ouest et au nord du village, à une distance plus ou moins grande, les terrils des charbonnages locaux qui émergeaient de la plaine. Les compagnies profitaient des installations thermales des mines de charbon et allaient de temps en temps se baigner. Lorsque le vent d'ouest soufflait, on entendait clairement le bruit des canons venant d'Arras, où les Français continuaient d'attaquer le front allemand.
Grâce à un service rigoureux, la troupe a atteint un état que l'on pourrait presque qualifier de paisible. Cela s'étendait également à la tenue. Tout d'un coup, les guêtres enroulées, qui étaient devenues populaires en Galicie, étaient mal vues, et la botte prussienne devait à nouveau être le seul vêtement de pied. Ce changement s'est toutefois accompagné de certaines difficultés. Lors des marches en Galicie, de nombreux sous-officiers et hommes avaient porté leurs chaussures à lacets au lieu de leurs bottes de service, même si celles-ci n'étaient pas toujours endommagées, car ils marchaient souvent plus facilement en chaussures à lacets en raison de la chaleur ambiante
Mais comme les pantalons longs n'étaient pas appropriés en campagne, les sous-officiers et les hommes d'équipage concernés avaient utilisé les nombreuses toiles de tente russes vert olive récupérées pour fabriquer des guêtres enveloppantes. Mais lorsqu'elles étaient portées sur des pantalons longs, elles donnaient une impression de lourdeur, raison pour laquelle une partie de nos quatre-vingt-huit, qui, en tant que soldats ordonnés, attachaient aussi de l'importance à leur apparence, avaient soit adapté le bas de leurs pantalons à la forme de leurs jambes, soit simplement coupé la partie inférieure ! Pour les personnes concernées, ainsi que pour leurs chefs de corps et leurs sergents, l' « ordre des bottes de campagne » susmentionné a donc d'abord causé quelques maux de tête. Mais leur habileté a permis de rétablir rapidement la régularité de l'ordre !
Plusieurs feldjägers[chasseurs à pied]Hongrois, qui avaient rejoint le régiment car dispersés en Galicie et s'étaient glissés dans les trains de transport lors du départ des bataillons depuis Iaroslav pour se rendre en France avec leurs camarades allemands, ont été renvoyés dans leur pays en transport collectif.
Le 20 juillet, les drapeaux des bataillons furent transférés par un commando dirigé par le Lt. Fink, l'adjudant du 1er bataillon, au commandement général adjoint du XVIIIe corps d’armée à Francfort sur le Main.
Une semaine plus tard, le 27 juillet, le régiment embarquait et fut transporté via Le Cateau, Metz et Saarburg[Sarrebourg]à Lützelburg [Lutzelbourg].
Ici, les troupes prirent des quartiers civils, à savoir l'état-major du régiment et le 1er bataillon. à Pfalzburg[Phalsbourg],le 2e bataillon à Lützelburg et Dreihäuser[Trois Maisons],le 3e bataillon à Dann-und-Vierwinden[Danne-et-Quatre-Vents], la compagnie de mitrailleuses à Eichbaracken[Les-Baraques-du-Bois-de-Chêne].
Le régiment se sentit tout de suite à l'aise dans le beau paysage des Vosges, où l'on pouvait enfin à nouveau s'entretenir en allemand avec ses logeurs. Pfalzburg était une petite ville vosgienne située en hauteur, comptant environ quatre mille habitants et une grande place de marché. A proximité se trouvaient Dann, Vierwinden et Eichbaracken. La petite localité de Dreihäuser, située entre Pfalzburg et Lützelburg, se trouvait également en altitude. Cette dernière était nichée entre des montagnes boisées au bord du canal Rhin-Rhône et était dominée par les ruines anciennes et pittoresques de son château, situées sur la hauteur nord.
Par 2 fois ce régiment–école séjourne à Valenciennes et dans les environs immédiats, pour des périodes de repos mais surtout de formation, puisque c’est le but du Lehr-Infanterie-Régiment. Je me limite donc dans son historique à ces deux périodes, juin 1916 et décembre 1917.
Combats de position en Champagne
du 12 avril au 7 juin 1916
(……………….)
Le régiment occupe notamment une position près de La Butte du Mesnil(Minaucourt-le-Mesnil-lès-Hurlus). Il laisse en partant des instructions pour les remplaçants, sans savoir si elles seront suivies d’effet :
La butte du Mesnil, actuellement dans le camp militaire de Suippes ( clic pour accéder à geoportail)
"Les « cavaliers espagnols » en fer (eisernen spanischen Reiter) [chevaux de frise] n'avaient pas fait leurs preuves contre les tirs de mines. Ils étaient jetés par la pression de l'air dans la tranchée ou sur sa paroi arrière et rendaient les travaux de déblaiement difficiles, car il était impossible de les couper. Les obstacles en fil de fer rapide, ancrés dans le sol, ont été préférés car ils étaient plus souples face à la pression de l'air. Les tranchées étroites et profondes renforcées par des sacs de sable ont été immédiatement ensevelies. -- La transmission de cette expérience de combat était le dernier service que le 2e Bataillon pouvait rendre à ses successeurs sur la Butte du Mesnil. Peut-être que ces suggestions pourraient être utiles et sauver la vie de bons soldats."
L'ancien Sergent Kreibohm raconte comment il a vécu cette période de la guerre de position en Champagne.
(………………………………..)
"Le 25 avril, nous avons atteint la position.[près de Ripont] Nous avions les yeux exorbités. Une colline, creuse à l'intérieur. De grands tunnels, tout en craie. Le train de campagne s'enfonce dans la montagne. Il y a des cuisines, une centrale électrique, un abri sanitaire, de la lumière électrique. Deux grands tunnels, le « Ditfurthtunnel » et le « Grenadierlager ». Des deux côtés, des hamacs. Tout le bataillon est logé en bas. La première position est en haut de 60 marches."
Entrée du Ditfurth tunnel, Champagne , Mai 1916Entrée du grenadier tunnel, Champagne, Mai 1916
[Sous la Butte du Mesnil, le tunnel Ditfurth, d'une longueur de 500 mètres, a été creusé avec beaucoup d'efforts, avec deux tunnels latéraux supplémentaires de 80 à 150 mètres chacun. Le tunnel peut accueillir 600 hommes. Il était éclairé à l'électricité, avec une réserve de lampes à pétrole en cas de coupure de courant, et était correctement ventilé grâce à de nombreux puits d'aération. Avec une couverture végétale de 4 à 15 mètres, il était extrêmement résistant aux projectiles. De nombreuses sorties menaient à des positions de combat jusqu'à la tranchée de première ligne.]
La Butte du Mesnil, et à sa droite le tracé en pointillé du Ditfurth Tunnel sur carte allemande d'époque.
(…………………….)
Suite du récit de l'auteur du livre :
Le 8 juin, à 12h30, le 2e bataillon était prêt à être embarqué à la gare de Vrizy. Il y avait marché depuis Vouziers. A 3 heures de l'après-midi, le transport est parti pour Valenciennes.
Entre-temps, le IIIe bataillon, la 1ère Compagnie de mitrailleuses, le reste de la 2de encore en position et l'état-major du régiment avaient précédé le IIe bataillon dans son départ pour Valenciennes.
Le 5 juin au soir, le 1er bataillon de l'IR 113 avait déjà relevé l'état-major et les compagnies du 3e bataillon. La relève des deux compagnies d'attente - la 9e dans le tunnel de Ditfurtht par la 1ère du 113 et la 2e compagnie au camp des grenadiers par la 2e du 113 - a également pu être achevée sans pertes.
Mais la période pendant laquelle le 3e Bataillon était en alerte et en réserve de brigade, du 30 mai au 5 juin, ne s'était pas déroulée sans pertes. Le 2 juin, un homme de la 2e Bataillon avait été tué et un autre blessé au camp de grenadiers. Le 5 juin, dans la nuit, le 3e Bataillon était à nouveau réuni dans le camp de la piste d'aviation nord.
Le 7 juin, l'état-major du 3e Bataillon avec les 9e, 10e et 11e compagnies fut embarqué à Savigny-Ouest à 11 heures du matin et partit pour Valenciennes à 12h58. La 12e compagnie a été chargée à la même gare avec une batterie du 5e régiment d'artillerie de campagne de la Garde à 1 heure de l'après-midi pour être également transporté à Valenciennes.
La 1ère Compagnie de mitrailleuses a été relevée le 7 juin vers 3 heures du matin par la Compagnie de mitrailleuses 113 et a embarqué à 9 heures du matin avec l'état-major du régiment Bataillon à St. Morel-Nord. A 11h39 du matin, le transport est parti pour Valenciennes via Martigny— Leuze — La Chapelle — Bussigny — Cambrai.
Les éléments de la 2e Compagnie de Mitrailleuses qui étaient restés après le transport du 1er Bataillon le 1er juin, à savoir les quatre mitrailleuses en position de réserve près de Ripont, avaient été relevés le 4 juin au matin et avaient rejoint leur ancien cantonnement à St. Morel.
Le 5 juin, ils avaient quitté Vrizy avec les trois fourgons restés sur place et y avaient été logés.
(………………..)
Dans l'après-midi du 29 mai, notre compagnie avait été convoquée à l'enterrement de trois morts du 2e Bataillon : Salves d'honneur, chant : « J'avais un camarade ! ». [Ich hatt ein Kameraden] Ils reposent à Monthois.
Le 7 juin, rassemblement pour l’embarquement à Savigny pour Valenciennes.
(…………..)
Du 7.6 au 1.7. 1916. Repos et formation à Valenciennes
Lorsque la formation du régiment à la Butte du Mesnil fut terminée, les transports avaient été effectués de Vouziers à Valenciennes via Amagne-Wasigny-Liart-Hirson-Avesnes. Le trajet [120km] n'avait pas été très long en temps de guerre. Départ le matin, arrivée le soir.
Le 1er Bataillon avait été déchargé avec son premier transport le 1er juin à 5 heures de l'après-midi à Wallers et s'était installé avec les 2e et 3e compagnies à Wallers, avec l'état-major et la 1ère compagnie à Bellaing. Dans la nuit, le deuxième transport est arrivé à Valenciennes. La 4e compagnie est arrivée à Wallers, la 2e compagnie de mitrailleuses à Hérin. Le temps pendant le voyage avait été ensoleillé et chaud. Le 3e Bataillon. avait été débarqué avec son premier transport, état-major, 9e et 10e compagnies, le 7 juin, à 9h40 du soir à Valenciennes et s'était mis en marche vers Anzin où il avait pris ses quartiers. Quelques heures plus tard, la 12e compagnie est arrivée et a marché jusqu'à son cantonnement de Petite-Forêt. La 1ère compagnie de mitrailleuses, après son arrivée à Valenciennes, a fait route vers Hérin où elle a été logée. L'état-major du régiment, arrivé avec elle, s'installa au château d'Aubry.
Le reste de la 2e compagnie de mitrailleuses, qui était parti avec la compagnie de mitrailleuses du Groupe de Réserve n°9 de Vrizy en Champagne, arriva le 7 juin, vers 8 heures du soir à Trith St.-Léger et marcha de là vers le cantonnement de la compagnie à Hérin, où il prit ses quartiers à 11 heures du soir.
Le 2e Bataillon. a été débarqué à Valenciennes le 8 juin, vers 12 heures du soir. L'état-major et la 6e compagnie furent logés à Aubry, les 5e et 7e compagnies à La Sentinelle, la 8e compagnie à Oisy.
Le logement était en général très bon, l'hébergement très détendu, les lits n'étaient pas rares.
La guerre ne se faisait guère sentir autour de Valenciennes. Même les grands fourgons, que l'on voyait rarement, étaient réunis avec leurs formations.
La 3e division d'infanterie de la Garde était venue ici en tant que réserve du commandement suprême de l'armée. C'était très honorable, car elle faisait ainsi partie de l'ultima ratio de la guerre. Mais cette disposition laissait présager des sacrifices de sang imminents.
Notre division n'était certainement pas la seule réserve du commandement suprême des armées sur le front occidental. Un certain nombre de divisions avaient certainement été rassemblées le long du front, ou du moins aux points névralgiques présumés des combats à venir, pour des missions similaires. Mais si quelque part, à proximité immédiate, le tonnerre amplifié des canons devait annoncer un grand incendie, le calme serait certainement rompu. Mais pour l'instant, nous étions tranquilles et nous profitions des jours et des semaines qui s'offraient à nous. Certains voulaient prendre des vacances dont ils avaient été privés depuis longtemps et pouvaient vivre ici la réalisation de leurs souhaits.
( …
[ici prend place une période d’instruction tandis qu’au loin
le régiment entend l'écho d'une violente bataille d'artillerie qui ne cessait de rouler
(unaufhörlich rollenden Artillerieschlacht)]
… )
Le tonnerre lointain des canons retentissait sans cesse. Le soir, la 2e compagnie de mitrailleuses célébrait sa fête de compagnie. Jour et nuit, la bataille d'artillerie lointaine chantait sa chanson émouvante. Le 28 juin, le commandant du régiment a visité le 3e Bataillon avec la 1ère compagnie de mitrailleuses dans la Forêt de Raismes. Le général von Gallwitz était présent. Le 30 juin, le 2e Bataillon a été visité par le lieutenant-colonel Kumme. Le 1er juillet, le commandant de la division, le lieutenant-général von Lindequist, a passé en revue une compagnie guerrière composée de pionniers et d'infanterie en train de franchir des fossés de fortification au fort de Curgies [site actuel]. Des commandants de régiment et de bataillon y ont participé en tant que spectateurs. La musique lointaine de la bataille résonnait toujours sans s'affaiblir. Comment se faisait-il que l'on nous laissât encore tranquilles ? Nous n'avions encore jamais entendu de tirs d'artillerie aussi violents et continus. Il était impensable que nous ne soyons pas utilisés là-bas. Cela dura une semaine entière.
Le fort de Curgies sous la neige, photo IGN prise le 25/01/1940, ce qui explique les tranchées (d'exercice). Il a maintenant totalement disparu, étant devenu site d'enfouissement des poubelles des communes avoisinantes.
Enfin, le soir du 1er juillet, l'ordre de la division tant attendu arriva : « La 3e division d'infanterie de la Garde sera déplacée par train en tant que réserve de l'armée. Premier transport prévu dès le 2 juillet au matin».
La bataille de la Somme.
Du 1.7. au 23. 7. 19I6.
Maintenant, ça chauffe. L'attaque d'infanterie ennemie avait certainement eu lieu. Notre vie était à nouveau au plus bas. Mais le régiment était à la hauteur de ses capacités. Il n'allait certainement pas échouer.
Dans la nuit du 1er au 2 juillet, les heures de départ des transports ont été communiquées. Les choses se précipitaient.
Le 1er Bataillon est parti de Wallers le 2 juillet à 7h22 du matin.
Le 3e Bataillon à 7h57 du matin de Valenciennes.
L'état-major du Régiment et la 2ème compagnie de mitrailleuses partent à 9h38 du matin de Trith- St.Léger
Le 2e Bataillon à 12h22 de l'après-midi de Wallers.
La 1ère compagnie de mitrailleuses et les restes des transports précédents à 2h38 de l'après-midi de Trith-St.Léger ; tous les autres à 5h33 de l'après-midi depuis Marly.
Le voyage s'est déroulé via Denain-Cambrai. Il n'a pas duré longtemps, quelques heures seulement.
Nous aurions volontiers voyagé cinq jours. La nostalgie de la mort n'était nulle part grande.
(…………………………..)
[Après les combats de la bataille de la Somme, le régiment-école fera l’objet de nombreuses affectations : ]
Les combats de l'Yser
La bataille de la Narajowka[Rivière Narayvka, alors en Autriche-Hongrie, actuellement en Ukraine, 50 km au SE de Lviv]
Repos et période de formation à Mulhouse.
Combats de position en Lorraine
Repos et travail à Metz
La bataille de printemps à Arras
Combats de position en Artois
Préparation à la bataille d'été en Flandre
La bataille d'été en Flandre
Jours de repos en terre allemande
Combats de position en Haute-Alsace
Combats de position près de Reims
La bataille d'automne en Flandre
La protection de la frontière belgo-hollandaise
Bourlon et forêt de Bourlon
Puis :
La préparation à l'année décisive.
I. Entrainement à Valenciennes
Du 6. 12. 1917 au 3. 01. 1918
Le 6 décembre 1917, en fin d'après-midi, le régiment arriva à Valenciennes et rejoignit ses quartiers à Anzin, un faubourg au nord-ouest de l'ancienne ville industrielle. La troupe fut bien logée, en partie dans des casernes, en partie dans des logements bourgeois. Les citoyens ont accueilli avec joie le régiment qu'ils connaissaient bien, même s'ils ne retrouvaient plus beaucoup de visages familiers de 1916. C'était une réfutation éloquente du slogan de propagande sur les « Huns et les barbares ». Le bain et l'épouillage ont tout d'abord créé les bases d'un nouveau dynamisme, puis la civilisation nous envoie à la tonte des cheveux, au rasage, au nettoyage des affaires Les bons repas et les quatre plats ont fait remonter les esprits à la surface. Ensuite, nous sommes allés au cinéma et au théâtre. Ici, au théâtre municipal de Valenciennes, on était bien mieux assis dans la représentation gratuite que dans l'entonnoir d'obus de Bourlon [position précédente], et le « Comte de Luxembourg » [opérette de Franz Lehar] trouva des auditeurs et des spectateurs attentifs et reconnaissants. Plus d'un guerrier sauvage sacrifiait un mark ou plus pour assister à une représentation dansante de Lucie Kieselhausen et passer du monde de la volonté et de la résignation héroïques à une attitude béate et sans regret. [je laisse à l'auteur la responsabilité de la phrase soulignée ....]
Lucy Kieselhausen était déjà venue à Valenciennes en 1916
Affiche apposée à Valenciennes pour notamment l'opérette de Franz Lehar "le Comte de Luwembourg"qui sera suivie de "La Chauve-Souris" de Johan Strauss, puis de celle de Shubert "La Maison des trois jeunes filles""
Affiche apposée à Valenciennes en Décembre 1917 pour le spectacle de Danse.
La 3e division d'infanterie de la Garde a été désignée comme division d'entraînement pour un tel cours de formation de commandants de troupe supérieurs, qui était hébergé à Valenciennes. Le terrain d'exercice se trouvait à Monchaux, à quelques kilomètres au sud-ouest de la ville. Le 11 décembre, le régiment-école a occupé de nouveaux quartiers afin de se rapprocher du lieu de ses activités. L'état-major du régiment et le 1er Bataillon se trouvaient désormais à Maing, le 2e Bataillon à Trith, le 3e Bataillon à Haulchin, avec la compagnie de mitrailleuses à Rouvignies. Le logement était bon, à l'exception de celui de Rouvignies ; là où il manquait quelque chose, on y remédiait rapidement.
Pendant près de quatre semaines, l'activité du régiment fut désormais axée sur cette nouvelle tâche, qui ne laissait que peu de place à une organisation approfondie à partir de la base. Les conférences au musée de Valenciennes, auxquelles seuls quelques officiers étaient convoqués, étaient les moins gênantes. Les visites et les défilés plus importants, auxquels des sections plus importantes du régiment étaient convoquées, aussi honorable que soit l'occasion, interféraient davantage dans l'instruction. C'est ainsi que le 22 décembre, le régiment a fourni 500 hommes pour le cordon de sécurité et la haie d'honneur lors d'une visite de l'empereur aux délégations de la division de Cambrai et que, l'après-midi du même jour, il était présent à l'église Notre Dame de Valenciennes pour la fête de Noël, à laquelle Sa Majesté a donné une note festive particulière.
(………………………….)
Le 1er janvier 1918, les chefs du régiment reçurent l'ordre de relever la 21e R.D. en position à Mœuvres, ce qui marqua un début prometteur pour la nouvelle année.
Mais avant cela, nous avons pu célébrer dans nos quartiers le bon vieux Noël allemand. Il y a eut des décorations ; le sous-officier Schneider (5e compagnie) a reçu la croix de fer de 1ère classe. Dehors, la neige était épaisse. Le sapin était allumé et les dons abondants venus de la patrie nous montraient, à nous qui étions éloignés de la famille, que l'on se souvenait de nous à la maison. Nos pensées allaient vers nos proches. Le quatrième Noël de la guerre ! Personne ne pouvait savoir que c'était le dernier. Mais les bougies rayonnantes allumaient notre espoir et notre foi en une victoire allemande qui nous offrirait à nouveau la paix et la patrie l'année suivante. — Bénie soit la sagesse de la Providence, qui nous a gracieusement voilé l'avenir !
La nuit du Nouvel An s'est écoulée avec les pétards habituels, qui étaient en fait interdits, et l'activité non négligeable d'hommes qui savaient boire et qui avaient couvert à temps leurs besoins à la cantine et ailleurs. Là aussi, nous espérions que ce serait notre première fête de la Saint-Sylvestre sur le terrain.
L'année décisive 1918 s'annonçait ! Elle débuta par des
Combats sur la position Siegfried [Siegfried Stellung]
A partir d’octobre 1918 jusqu’à l’armistice, le 221e régiment d’infanterie de réserve allemand recule méthodiquement d’une ligne fortifiée à l’autre : Siegfried, Hermann, Anvers-Meuse, ralentissant ainsi l’avance des armées alliées .
Je traduis ici le chapitre 14 de l’Historique du régiment, "Standhaft und treu" (Ferme et fidèle) édité en 1925, ne gardant que les parties essentielles à la compréhension, il passe au sud de Valenciennes, puis dès avant l’armistice, passe en Belgique d’où il regagne l’Allemagne avec armes et bagages, en ordre et sans ennui lors la traversée du pays, pour être accueilli chaleureusement par la population dès la frontière belgo-allemande passée le 17/11/1918. (Chapitre 15)
Chapitre XIV
Retraite
Du 5 octobre au 9 novembre I9I8
La tragédie ne pouvait plus être évitée. La guerre était tranchée au détriment de l'Allemagne. A partir de la mi-septembre, le front bulgare en Macédoine et le front turc en Palestine se dissolvaient et le 26 septembre, le premier armistice, celui entre l'Entente et la Bulgarie, était signé.
Sur le front occidental, la situation était désespérée. Les attaques se succédaient sans interruption. Sans tenir compte des lourdes pertes, largement compensées par l'arrivée massive de divisions américaines, Foch ne laissa pas aux troupes allemandes le temps de se rétablir un tant soit peu. Même s'il était possible de résister aux assauts de l'ennemi sur les positions arrière, il n'était plus possible de briser ou de paralyser la volonté d'attaque des armées de l'Entente. Les divisions épuisées et fortement décimées ont dû être progressivement retirées et n'ont pas pu être remplacées par des forces fraîches ; de nouvelles forces n'étaient plus disponibles. Comme il n'y avait pas non plus de remplaçant, 22 divisions allemandes ont dû être dissoutes jusqu'au début du mois d'octobre
Depuis la fin septembre, une nouvelle bataille offensive faisait rage sur tout le front, de la côte à l'Argonne. Le foyer de cette ardente lutte se trouvait près de Cambrai, où la 17e armée se trouvait avec son aile gauche, et où les Anglais faisaient les plus grands efforts pour percer. C'est là que la 48e division de réserve, qui aurait dû être mise au repos, fut jetée et s'acquitta de son devoir de façon admirable.
1.- Bataille défensive entre Cambrai et St. Quentin
Le 1er bataillon a été déployé le 5 octobre à 6 heures du matin en rase campagne près d'Iwuy au nord-est de Cambrai et s'est immédiatement dirigé via Naves et Cagnoncles vers Cauroir où il s'est installé et a formé, avec le 2e bataillon de réserve du 222e régiment d'infanterie et le 2e bataillon de réserve du 223e régiment d'infanterie, le régiment d'intervention de la 208e Division d’infanterie.
Dans le courant de la journée suivante, les sections de transport du IIIe et du IIe bataillon sont également arrivées. Les 9e et 11e compagnies se sont également rendues à Cauroir avec leur état-major, tandis que le reste du IIIe bataillon s'est installé à Awoingt. Le reste du bataillon a pris ses quartiers à Awoingt. Le 3e bataillon a été logé à Rieux. La division devait prendre la relève de la 3e division d'infanterie de marine. Le soir, le 1er bataillon reçut l'ordre de prendre la position de combat du 3e bataillon de réserve du 6e régiment d'infanterie au sud de Cambrai. Il avança compagnie par compagnie et occupa la position avec la 3e, la 1re et la 2e compagnie ; à gauche, il était relié au 4e régiment de remplacement. La 4e compagnie fut placée en réserve sur le remblai de la voie ferrée. Le secteur voisin de droite, qui était jusqu'alors occupé par le Ier bataillon de réserve du 6e régiment d'infanterie, a été repris le lendemain soir par le IIIe bataillon avec les 10e et 9e compagnies. Les 11e et 12e compagnies ont été retirées comme réserve. A droite du régiment se trouvait le régiment d'infanterie de réserve 222. Le 2e bataillon s'est retranché comme bataillon d'attente sur le remblai du chemin de fer près d'Awoingt. La position n'était constituée que par endroits d'une tranchée continue, le plus souvent d'entonnoirs d’obus aménagés pour la défense.
Le régiment avait été engagé juste à temps pour la plus forte poussée que les Anglais avaient entreprise contre le front entre Cambrai et Saint-Quentin. Après une nuit très agitée, le 8 octobre, à 5 heures et demie du matin, les tirs de barrage les plus violents commencèrent. Au bout d'une demi-heure, l'infanterie ennemie s'est lancée à l'assaut, mais a subi les plus sanglants revers. Le régiment défendit héroïquement sa position. Mais plus au sud, la percée anglaise avait réussi. Dès 7 heures 30 du matin, on apprenait que le régiment voisin de gauche, le régiment de remplacement n° 4, avait été victime d'une attaque de tanks et que Tommy avançait en direction du nord-est. Les 1ère et 2ème compagnies, qui se trouvaient à l'aile gauche, furent prises à revers et s'inclinèrent dans un combat acharné sur trois côtés ; seuls quelques hommes parvinrent à se sauver vers la 3ème compagnie, qui forma immédiatement un cordon de flanc et repoussa toutes les attaques. Une contre-attaque du 2e bataillon en direction de Niergnies a été lancée. Le bataillon, dirigé personnellement par le commandant du régiment, le major Gluszewski, s'est avancé, mais a été désorganisé suite au fort tir de barrage et a été contraint par les mitrailleuses ennemies de prendre de nouveau position en avant Niergnies.
La contre-attaque s'est soldée par un échec, dû en grande partie à la disparition des chefs ; le commandant de bataillon de longue date, le capitaine Kohlrausch, qui faisait déjà partie du régiment depuis l'été 1915, et trois commandants de compagnie ont dû être portés blessés hors du champ de bataille. Toute liaison avec l'état-major du régiment, qui avait participé à l'assaut en première ligne, avait été perdue ; il ne revint pas. Le brave major Gluszewski, qui tenta d'échapper à la captivité lors de son évacuation, fut tué, tandis que son aide de camp, le lieutenant Wilhelm Bade, apprécié de tout le régiment, succomba plus tard à une pneumonie en captivité en Angleterre. Ainsi, la contre-attaque n'a pas apporté le soulagement escompté pour les 1er et 2e bataillons. Ceux-ci étaient encore fortement menacés sur le flanc et à l'arrière. Déjà à 10 heures 30 du matin, l'ennemi a tenté de couper le régiment à partir du chemin creux de Niergnies. Avec des tanks, il a chargé des deux côtés de la ligne de chemin de fer. La 4e compagnie s'est déployée avec l'état-major du bataillon et a réussi à stopper l'ennemi dans une lutte acharnée. Trois tanks anglais se trouvaient en face de la ligne : l'un avait été mis hors de combat par une mitrailleuse légère de la 4ème compagnie, un autre par la 1ère compagnie M.G. et le troisième par un coup direct du groupe de lance-mines légers. Même les attaques ultérieures, lancées dans la journée aussi bien contre le flanc que contre la position principale, se sont effondrées. La troupe a beaucoup souffert du feu intense de l'artillerie, qui s'est abattu sans interruption sur le champ de bataille, et des nombreux aviateurs qui ont précédé leurs vagues d'infanterie et qui, à l'aide de mitrailleuses, devaient démoraliser le défenseur. A la tombée de la nuit, l'Anglais a lancé une nouvelle offensive. Après une préparation d'artillerie efficace, ses lignes d'attaque avancèrent et, cette fois, il réussit à l'extrême gauche. Après avoir épuisé toutes ses munitions - le ravitaillement ayant échoué en raison de l'absence de commandement régimentaire - la 3e compagnie a dû abandonner à l'ennemi sa position courageusement défendue et n'a pu sauver que quelques hommes. Le bataillon de réserve du régiment d'infanterie de réserve 222, bataillon Reuter, qui arrivait sur les lieux, fut immédiatement lancé à la rencontre de l'ennemi qui s'était enfoncé et le fit s'arrêter. La position du régiment était en grande partie sauvée. Mais pour les divisions voisines de gauche, l'effondrement était trop profond pour qu'il puisse être corrigé par des contre-attaques.
En conséquence, le XIVe Corps de réserve donna l'ordre de se replier dans la nuit vers la position Siegfried III. Les préparatifs nécessaires furent immédiatement entrepris. Les blessés graves qui ne pouvaient pas être emmenés furent rassemblés au poste de commandement du IIIe bataillon, où ils furent laissés sous la surveillance d'un brancardier de la 3e compagnie. Dans chaque section de compagnie, il devait rester une section jusqu'à 2 h 30 du matin. Le gros de la troupe a quitté la position à 2 heures. Une demi-heure plus tard - les compagnies se trouvaient encore en marche à travers Cambrai - les arrière-gardes avancèrent et, en même temps, tous les ponts, passerelles et tunnels de la ville furent détruits par les pionniers. L'Anglais, alerté de la retraite, a alors tiré à l'artillerie lourde sur toutes les rues à l'arrière. Fatigués, les restes des compagnies arrivent entre 4 et 5 heures du matin à Avesnes-lez-Aubert, où le régiment s'installe comme réserve de la division.
« Entre Cambrai et Saint-Quentin, la bataille est à nouveau engagée» annonçait le rapport quotidien officiel allemand du 9 octobre. « En utilisant des masses d'artillerie énormes et en regroupant des véhicules blindés et des escadrilles d'aviation, l'Anglais, en association avec les Français et les Américains, a attaqué notre front de Cambrai à Saint-Quentin. Sur l'aile nord de l'attaque, après un combat acharné, l'assaut de l'ennemi a été brisé vers midi à l'ouest de la route menant de Cambrai à Bohain ».
2.- Combats devant et dans la position Hermann
Les débris du 1er bataillon ne suffisaient plus pour former une unité de combat. Comme on ne pouvait pas espérer de remplacement, le bataillon a dû être dissous. L'ancien premier bataillon a cessé d'exister ; après s'être vaillamment défendu lors de la dernière bataille, il a disparu avec les honneurs. Les restes furent provisoirement transférés au 2e bataillon en tant que 4e compagnie. Les chevaux ont été répartis entre les deux bataillons, tandis que les véhicules libérés ont été transférés à l'étape. Le Rittmeister [chef d’escadron] von Obernitz prend le commandement du régiment.
Dans l'après-midi du 9 octobre, le régiment reçut l'ordre de prendre une position à environ 2 km au sud-ouest d'Avesnes, car l'Anglais était passé à l'attaque sur les lignes nouvellement occupées en direction du Cateau. Vers 6 heures du soir, l'ordre était exécuté ; le 2e bataillon se trouvait au nord, le 3e bataillon au sud de la route. Les attaques de l'ennemi furent accompagnées de succès ; le corps voisin de gauche dût céder du terrain.
En conséquence, le XIVe Corps de Réserve a dû se replier la nuit suivante sur la ligne Bordure sud d’Iwuy-St-Aubert-Bordure ouest de St-Python. A 10 heures du soir, le régiment se mit en route pour le bois à 1 km au sud-ouest de Montrécourt, où il se mit en réserve divisionnaire à 10 heures. Le lendemain, le bois fut pris sous le feu de l'artillerie ennemie, contre laquelle les compagnies se protégèrent en s'enfonçant dans le sol. Du reste, cette journée s'est déroulée sans incident. Ce n'est que le 11, peu avant midi, que le régiment fut alerté : dans le secteur voisin de droite, près de la 18e division de réserve, l'ennemi, voulant forcer la percée sur Valenciennes, avait débordé la position du régiment d'infanterie de réserve 84 et était en marche sur Villers en Cauchies. Le 3e bataillon s'y est immédiatement mis en marche avec la 9e batterie du régiment d'artillerie de campagne 48 pour se jeter sur l'ennemi. Il se déploya dans la direction du clocher, mais trouva la place libre ; le régiment d'infanterie de réserve 84 avait réussi à repousser l'Anglais et à réoccuper ses anciennes lignes.
Le IIIe bataillon a alors pris ses quartiers d'alerte dans la partie nord-est du village et s'est protégé par différentes gardes de campagne. A 4h20, la position du régiment d'infanterie de réserve 84 était à nouveau enfoncée. Certes, l'incursion a pu être bloquée par des réserves de la 18e division de réserve, mais la position était devenue intenable. Le corps d'armée devait prendre de nouvelles positions dans la nuit sur la ligne Bouchain—Haspres—ruisseaude la Selle. Malheureusement, à 9 heures du soir, les bataillons se dirigèrent par SauIzoir vers le triangle de routes au sud-ouest de Vendegies et bivouaquèrent vers 1 heure du matin au ferme Canonne comme réserve de la division. Dans la matinée, le IIIe bataillon a été ramené à la sucrerie de Vendegies pour permettre aux hommes de se reposer. Le soir, on entendait un grand bruit de combat ; l'ennemi avait suivi les arrière-gardes et s'était fixé sur la rive ouest de la Selle. Plusieurs batteries austro-hongroises se sont déployées et sont intervenues dans le combat.
Haussy
Pendant la nuit, la position et le terrain à l'arrière, en particulier le triangle routier de Vendegies, ont été soumis à un feu intense de l'ennemi. La situation était très tendue ; l'ennemi préparait sans aucun doute de nouvelles attaques. L'infanterie anglaise a d'abord fait preuve de retenue. C'est pourquoi, le soir du 13 octobre, le IIe bataillon, fortement éprouvé par les pluies de terre persistantes, a pu prendre ses quartiers de repos dans la sucrerie, après avoir été relevé par le IIIe bataillon. Les deux jours suivants n'apportèrent pas non plus l'attaque attendue. Le 14 au soir, les deux bataillons se sont à nouveau relevés mutuellement.
Le 16, à 6 heures du matin, les positions de l'aile gauche de la division et des sections voisines de gauche furent prises sous un feu nourri et une heure plus tard, Haussy était aux mains de l'ennemi. Le régiment d'infanterie de réserve 223, qui tenait l'aile gauche de la division et qui était extrêmement menacé sur son flanc, fut d'abord subordonné au IIe bataillon. A 8 heures 30 minutes, le IIIe bataillon fut mis en marche vers Maison bleue. Une contre-attaque fut ordonnée ; elle devait être exécutée par la 202e brigade cycliste, ainsi que par le IIe bataillon de réserve du régiment d'infanterie 223 et les deux bataillons du régiment. Le IIe bataillon s'est développé et a progressé à la hauteur 99. Il a toutefois été contraint d'arrêter son action en raison d'un fort tir de barrage de l'artillerie anglaise. Les compagnies se sont enterrées sur la hauteur et ont attendu l'obscurité, où la tentative de repousser l'ennemi a été répétée. Et cette fois-ci, la contre-attaque fut un succès total. Le IIIe bataillon s'est d'abord avancé dans la zone d'attente du IIe bataillon et s'y est déployé des deux côtés du chemin de la ferme Canonne vers Haussy ; la 10e compagnie a progressé à droite, la 11e compagnie à gauche du chemin ; la 9e compagnie a suivi la 11e compagnie pour assurer le flanc gauche, tandis que la 12e compagnie a été maintenue en troisième ligne. Dans la première charge, la 10e compagnie a atteint la ligne de chemin de fer sans rencontrer de résistance sérieuse, mais elle n'a pas été rejointe, ni à droite ni à gauche. La 11e compagnie, en revanche, n'a pas progressé aussi facilement. En association avec la brigade cycliste, elle a nettoyé la route d'Haussy vers la ligne de chemin de fer des postes ennemis et, soutenue par la 9e compagnie qui s'est placée à droite de la 11e, elle a progressé jusqu'à la ligne de chemin de fer. Outre des pertes sanglantes extrêmement élevées, l'ennemi dut laisser 20 hommes prisonniers à la 11e compagnie et 4 à la 9e compagnie. La situation était rétablie. Magnifique : les compagnies s'étaient bien battues.
Malheureusement, les mérites du régiment n'ont pas été pris en compte dans le rapport quotidien allemand du 17, qui annonçait ce qui suit :
« Dans le secteur de la Selle, l'ennemi a pénétré dans notre ligne à Haussy. Des bataillons de cyclistes ont repoussé l'ennemi dans une contre-attaque et ont repris l'ancienne position ».
Le général von Mudra, qui commandait la 17e armée depuis le 12 octobre en tant que successeur du général Otto von Below, rendit un hommage particulier au IIIe bataillon dans un ordre d'armée dont l'extrait était le suivant :
,,. . . Le XIVe corps de réserve, qui constituait le pivot souvent attaqué de l'ensemble du mouvement Hermann, peut lui aussi se targuer d'une série de belles performances individuelles dans ces combats. Lors des durs combats au nord de Haussy, des bataillons de la 48e division de réserve, à savoir les Ier et IIIe bataillons du régiment d'infanterie de réserve 223 sous le commandement du Rittmeister Ammann, le IIe bataillon 223 sous le commandement du capitaine von Wachter et le IIIe bataillon du régiment d'infanterie de réserve 221 sous le commandement du capitaine Mennecke, se sont battus avec un courage remarquable. . . . . »
Pendant la nuit, les formations ont été mises en ordre et la liaison a été établie des deux côtés. La 12e compagnie, en tant que compagnie de réserve du IIIe bataillon, a trouvé dans un chemin creux une couverture favorable contre les tirs ennemis. Le IIe bataillon, qui s'était tenu prêt en tant que réserve lors de la contre-attaque, a été logé dans le local du bataillon de réserve du régiment d'infanterie 223. L'artillerie ennemie s'était tue. Il semble qu'elle ait dû reconstituer son stock de munitions, qu'elle avait fourni en abondance le jour précédent .L'aube allait montrer dans quel état de fatigue l'ennemi se trouvait. Le mousquetaire Voss, 9e compagnie, qui revenait d'un transport de prisonniers à Haussy, découvrit soudain devant une maison un certain nombre de faisceaux de fusils. Pensant avoir rejoint sa troupe, il entra dans la maison et trouva, à son grand étonnement, la cave densément occupée par des soldats anglais. Le fusil à la main, il les fit sortir un par un et livra 54 (! !) prisonniers. Comme le IIIe bataillon occupait un secteur situé en dehors de la bande de combat de la division, il a été relevé dans la soirée par le 25e régiment d'infanterie de la 208e division d'infanterie, puis a pris en charge le secteur adjacent à droite du 1er bataillon de réserve du 22e régiment d'infanterie, ainsi que le secteur de compagnie de gauche du IIIe bataillon de réserve du 223e régiment d'infanterie. De droite à gauche, les 9e, 12e, 11e et 10e compagnies ont été engagées. Le IIe bataillon est resté dans la zone de réserve.
Le IIIe bataillon de réserve du régiment d'infanterie 223 fut placé sous les ordres du chef de régiment, qui commandait la section gauche du régiment, en tant que bataillon droit. Les positions occupées jusqu'alors par l'armée depuis le 9 octobre n'avaient toutes été conçues que comme des positions intermédiaires. La position principale, qui devait être tenue en toutes circonstances, était la position dite Hermann, qui longeait le ruisseau de l'Écaillon et qui avait été creusée en moyenne jusqu'aux genoux pendant le mouvement de retraite et munie d'un mince barrage de fils de fer. A 5 heures de l'après-midi du 18, l'ordre arriva d'occuper cette position avec le gros des troupes. Après que le 1er bataillon du régiment d'infanterie de réserve 222 et le 3e bataillon du régiment d'infanterie de réserve 223 se soient déployés en tant que troupes d'arrière-garde sur l'ensemble du secteur de la division, les 2e et 3e bataillons se sont retirés à minuit et se sont repliés sur la position Hermann.
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Le repli : de Villers-en-Cauchies à La Flamengrie (clic pour zoomer)
3.- Bataille de Valenciennes
A la mi-octobre, l'offensive générale de l'Entente s'était arrêtée. Grâce à un habile recul du front par étapes, les armées allemandes avaient échappé aux tentatives d'encerclement de l'ennemi de la côte à la Moselle et s'étaient installées sur la position Hermann-Hunding. Mais Foch ne voulait pas laisser les troupes allemandes se reposer et ordonna donc l'attaque, qui commença d'abord par les nouvelles lignes allemandes entre Solesmes et Le Cateau. Le 24 octobre, elle fut étendue vers le nord jusqu'à l'Escaut.
Escarmouche à Vendegies
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« A la 48ème Division de Réserve. »
« Aux braves troupes du XIVe Corps de réserve pour la victoire défensive d'aujourd'hui félicitations et remerciements. Continuez à couvrir courageusement le flanc sud menacé de l'armée. »
Signé. Von Mudra Commandant en chef de la 17e Armée
Vendegies sur Ecaillon (Récit du Lieutenant W. Meissinger, de Friedberg (Hesse) 12e. Compagnie)
Après des journées de combat difficiles et heureuses à Haussy, sur la ligne de chemin de fer Valenciennes-Le Cateau, nous nous sommes installés dans la position Hermann, bien préparée, au sud de Valenciennes, à la sortie du beau petit village de Vendegies sur Ecaillon, jusqu'alors totalement épargné par les destructions de la guerre. Le régiment n'était plus composé que de deux bataillons ; les compagnies comptaient en moyenne à peine 20 hommes. Cependant, un sentiment tranquille de supériorité sur l'Anglais nous remplissait lorsque nous occupions les nouvelles positions et que nous reconnaissions leur splendide disposition et leur force.
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Enfin, après un dernier assaut infructueux, le courage des Anglais fut brisé. Ils disparurent dans la cuvette et, peu après, nous pûmes les voir s'enfuir de l'autre côté, en groupes clairsemés, dans une fuite folle et désordonnée. Deux mitrailleuses lourdes, trois mitrailleuses légères, le canon anti-tank et le lance-mines dont les servants poussaient des cris de joie et donnaient à Tommy la bénédiction fatale sur le chemin tant qu'il était encore accessible. Une volonté de combattre tenace, un sang-froid glacial et une ferme confiance en sa propre supériorité avaient permis au régiment de remporter un magnifique succès. Ce jour-là, l'Anglais n'osa plus intervenir. Grâce à l'inébranlabilité de notre secteur de front, il n'avait pas réussi à atteindre l'objectif de l'attaque, à savoir envelopper l'aile gauche de la 17e armée et ainsi prendre Valenciennes.
La journée de Vendegies (Par le lieutenant Eugen Himmen, de Lüdenscheid, Compagnie de mitrailleuses)
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Maresches—Villers-Pol
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L'attaque s'est arrêtée au cimetière de Maresches, où un violent tir de barrage de l'artillerie ennemie, appuyé par des mitrailleuses anglaises, a empêché toute autre avancée. La 12e compagnie, qui s'était avancée à l'extrême gauche, n'a progressé que d'un petit pas ; elle a prolongé vers la droite le flanc replié de la 8e compagnie. L'ancienne position n'a pas été reprise ; elle était perdue. Plus au nord, l'ennemi avait remporté de grands succès et atteint les faubourgs de Valenciennes. Il ne restait plus au commandement général qu'à adapter sa position au tracé général de la ligne. Vers minuit, le régiment se retira et s'installa sur la ligne cimetière au nord de Maresches – point 104 – carrefour à 500 m au nord-ouest de Villers-Pol.
Le jour de la bataille, le rapport britannique annonçait ce qui suit : « Dès le début de la matinée, les troupes anglaises et canadiennes ont attaqué aujourd'hui au sud de Valenciennes sur un front d'environ 6 miles. Après des combats acharnés, au cours desquels nous avons à nouveau infligé de lourdes pertes à l'ennemi, nous avons franchi le passage du Rhône, pris les villages de Maresches et d'Aulnoy et atteint les lignes de chemin de fer dans la banlieue sud de Valenciennes. L'ennemi a opposé une forte résistance, notamment au nord de Maresches et dans le village d'Aulnoy ».
Le 2e bataillon avait presque entièrement disparu de la scène. Il avait suivi le triste sort de l'ancien 1er bataillon et avait cessé d'exister. Il avait été vaincu sans qu'il y ait eu de faute de sa part ; l'honneur de ses armes n'avait pas été entaché. Les restes de la 8e compagnie furent répartis entre les deux autres bataillons, de sorte que le régiment disposait maintenant de deux bataillons de trois compagnies d'infanterie chacun. Chaque compagnie comptait 12 à 15 hommes.
Vue aérienne de Jenlain, aux environs duquel se sont déroulés les derniers combats
Dans la position nouvellement occupée, le 3e bataillon s'est arrêté à droite, le 1er bataillon à gauche, qui a fait la jonction avec le 1er bataillon du 359e régiment d'infanterie. Au lever du jour, l'Anglais a poursuivi ses attaques. Après une préparation d'artillerie d'environ une heure, ses vagues d'infanterie ont avancé. Le régiment a pu tenir ses lignes, mais plus à droite, tout refluait. Les hommes n'étaient plus en état de se battre, ils étaient complètement démoralisés. Le 3e bataillon, avec sa 9e compagnie, s'est barricadé sur la droite, et quelques minutes plus tard -- à 8h10 du matin -- l'ordre a été donné de se replier immédiatement sur la route Jenlain-Villers-Pol. A droite du régiment, le 63e régiment d'infanterie a été engagé à la place du 222e régiment d'infanterie de réserve. L'ennemi n'a pas progressé ; il n'avait plus non plus la force de choc nécessaire ; il n'a pris chaque jour que la quantité de terrain que son activité d'artillerie lui a permis d'obtenir comme terrain parfaitement préparé. Le résultat était là. Comme le front était fortement enfoncé à Valenciennes, la division fut reprise le 3 novembre à 3 heures du matin dans la ligne de la lisière ouest de Wargnies-Le-Grand—Maison blanche. La 9e compagnie est restée en avant comme compagnie d'arrière-garde. L'après-midi à 2 heures, le bataillon de droite, 3e bataillon en plus de la 9e compagnie, fut relevé par le 2e bataillon de réserve du 222e régiment d'infanterie et mis à disposition comme réserve derrière le 1er bataillon. Peu de temps après, l'Anglais est passé à l'attaque, ce que la compagnie d'arrière-garde, la 9e compagnie, a évité ; mais l'ennemi n'avait pas le cran de courir contre la ligne principale de résistance. Il est resté sur la hauteur.
Les compagnies se réduisaient de plus en plus ; pour les reconstituer, on fit venir plusieurs hommes du train régimentaire qui étaient devenus excédentaires suite à la dissolution des anciens 1er et 2e bataillons, et on les incorpora dans les compagnies dans la mesure où ils étaient aptes à faire la guerre. Quelques remplaçants plus âgés, venus d'Ukraine, sont également arrivés et ont été provisoirement affectés au 3e bataillon en tant qu'unité de combat spéciale.
Le dernier jour du 2e bataillon
(Par le lieutenant Siegfried Lange, de Greifswald, 2e bataillon)
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Wargnies-le-Grand, dernier jour de grand combat
Le 4 novembre, l'ennemi a repris l'attaque avec la plus grande énergie sur un front de 60 km. Grâce au ravitaillement bien organisé, le stock de munitions de l'ennemi s'était reconstitué le jour précédent, à tel point qu'une grêle de projectiles s'abattait sur la position et le terrain en arrière. Les tirs de barrage avaient commencé à 6 heures du matin dans la section gauche de la division et se sont étendus peu après à la section du régiment. Les compagnies qui se trouvaient en terrain découvert et qui n'avaient creusé que de petits trous se sont retrouvées exsangues. Lorsque les colonnes d'assaut ennemies se sont avancées à 7 heures 30 min. du matin, les équipes ont pris les armes dans un dernier effort et ont ouvert des brèches sanglantes dans les rangs des assaillants. Mais rien n'y faisait. A certains endroits, Tommy pénétra dans les lignes très clairsemées, qui n'étaient protégées par aucun obstacle naturel ou artificiel, et les encercla. Les restes des compagnies refluèrent, complètement désorganisés, et ne s’arrêtèrent qu'à la lisière ouest de Meaurain. Pleinement conscient de sa victoire, l'ennemi continua à charger. Mais soudain, il fut stoppé. L'Oberleutnant Meyer, qui commandait le bataillon de réserve, lança contre lui les 10e et 12e compagnies, qui s'établirent dans le chemin creux au sud-est de Jenlain et brisèrent la force de frappe ennemie. La 9e compagnie, engagée pour sécuriser le flanc gauche, fut entraînée dans un mouvement de recul et subit de lourdes pertes, poursuivie par le feu des mitrailleuses ennemies. A présent, les 10e et 12e compagnies devaient également abandonner leur point d'appui vaillamment défendu si elles ne voulaient pas courir le risque d'être encerclées de tous côtés par l'Anglais. Elles prirent une position défensive à la hauteur 117 au sud de Bry, qui fut maintenue jusqu'au soir contre des détachements ennemis plus faibles. Mais comme il n'y avait pas de jonction, à la tombée de la nuit, la défense s'est repliée sur la ligne Roisin—La Flamengrie le long de la frontière franco-belge. Le 3e bataillon reçut le secteur au sud de Roisin, le 1er bataillon se plaça à gauche.
La bataille était perdue. Le commandement suprême de l'armée décida de reprendre la position Anvers-Meuse avec l'ensemble du front. Comme la 48e division de réserve était complètement épuisée et hors d'état de combattre, elle fut relevée en première ligne dans la nuit du 5. Laissant derrière elles de faibles arrière-gardes, les compagnies se retirèrent à minuit et marchèrent via Bellignies vers Erquennes, où elles prirent de où elles prirent de piètres cantonnements civils. La position principale, qui passait sur la rive est du ruisseau de Grand-Honnelle, fut occupée par de nouvelles troupes. Les arrière-gardes restèrent sous la direction de l'état-major du régiment, qui prit ses quartiers à Gussignies, où l'église située en hauteur permettait de bien voir tout le terrain devant nous.
L'ennemi, qui n'avait pas remarqué notre départ, commença dans la matinée un feu meurtrier sur Bry, que les arrière-gardes évitèrent ; elles rejoignirent leurs bataillons à Erquennes.
4.- Epuisé
Complètement brisées dans leur esprit et dans leur corps, les compagnies arrivèrent à Erquennes et s'y reposèrent. Le village semblait être un pays de conte de fées pour les équipages, loin des tirs ennemis. Vers midi, alors que la plupart d'entre eux avaient dormi, la vie et l'activité reprirent. Des appels ont été lancés pour savoir qui était encore là. Ici, des gens se lavaient de la tête aux pieds, là, d'autres nettoyaient leurs vêtements. Des chants retentissaient, des airs drôles et sérieux. C'est ainsi que le souvenir des terribles épreuves de ces derniers temps a été conjuré.
La division reçut l'ordre de se rendre à Nivelles, au sud de Bruxelles, pour y travailler à l'aménagement de la position Meuse-Anvers, sur laquelle les troupes de première ligne devaient se replier progressivement en combattant. Le 6 novembre à 8 heures du matin, le régiment s'est dirigé en bloc vers Blaugies, où il est resté jusqu'à 4 heures de l'après-midi. Il s'est ensuite remis en route et a marché dans des conditions extrêmement difficiles - les routes détrempées par les pluies de campagne persistantes étaient encombrées de colonnes et de troupes épuisées - jusqu'à Hyon près de Mons. Après un jour de repos, le régiment partit le 8 à 7 heures du matin et atteignit par Roeulx le village de Marche-les-Ecaussines, et le lendemain, vers midi, il arriva à Nivelles, qui était encombré de troupes et n'offrait que de très mauvais cantonnements. L'après-midi, les officiers ont chevauché jusqu'au canal le long duquel se trouvait la position Meuse-Anvers ; elle était déjà délimitée et sa construction devait commencer le lendemain. Mais les choses n'allèrent pas aussi loin.
Chapitre XV
Retour au pays et dissolution
10 novembre au 22 décembre 19I8
Les événements s'étaient précipités. Après la défaite des Bulgares et des Turcs, l'Autriche-Hongrie s'était également effondrée. Elle avait accepté dans la nuit du 3 novembre les conditions d'armistice imposées par l'Entente. En Allemagne, la situation était désespérée. La révolution s'était imposée. L'empereur avait été contraint d'abdiquer. Des négociateurs allemands avaient franchi le front pour signer l'armistice inconditionnel dans la forêt de Compiègne, le quartier général de Foch. La guerre était terminée.
L'armée de campagne fut rapatriée.
1 .- Marche vers le Rhin
Le 10 novembre à 7 heures 30 du matin, le régiment a quitté Nivelles et s'est dirigé vers Bousval en passant par Genappe. En cours de route, des bruits coururent que la République était proclamée en Allemagne. Elles devaient se confirmer. Au lieu de cantonnement, le commandant du régiment reçut l'ordre de la division d'informer les troupes de la nouvelle situation en Allemagne en lisant un appel du Conseil des commissaires du peuple. A 10 heures du soir, le commandant a fait aligner le régiment en carré sur la place de l'église et, entouré de l'état-major du régiment, a lu l'appel sans ajouter un mot.
Le 11 novembre, le régiment passa par Mont-St-Guibert, Nil-St-Vincent et Sart-Risbart. Le lendemain, il marcha par Thorembais, Noville et Boneffe, où le IIIe bataillon resta, tandis que le 1er bataillon, sous son nouveau commandant, le capitaine Steindorff, continuait jusqu'à Branchon. Les rues grouillaient de prisonniers de guerre français et belges qui, décorés de petits drapeaux, se hâtaient de rentrer chez eux.
Des troupes de prisonniers russes ont également été rencontrées à de nombreuses reprises. Selon les conditions de l'armistice, en vigueur depuis le 12 novembre à midi, la zone occupée devait être évacuée dans les 15 jours, et dans les 15 jours suivants, la rive gauche du Rhin devait également être évacuée. Pour le commandement, le rapatriement de toute une armée dans ce délai incroyablement court était une tâche difficile. Ce n'est que grâce à la discipline qui régnait encore malgré tout dans les troupes de campagne qu'il a été possible de remplir l'engagement pris. Les troupes de la division se sont dirigées vers le Rhin en un seul bloc, en parcourant jusqu'à 35 km par jour.
Poursuivant sa marche vers le sud-est, le régiment se déplaça le 13 novembre via Hemptinne, Meeffe vers Oteppe, où le 1er bataillon fut cantonné, et Huccorgne, qui a été attribué au IIIe bataillon. Le lendemain, le IIIe bataillon passa par Moha, Antheit et Ampsin, tandis que le 1er bataillon traversait encore la Meuse à Amay et se dirigeait vers les hauteurs de St-Séverin. Une méchante rigueur hivernale s'était installée, qui se faisait désagréablement sentir pendant la nuit. Le 15 novembre, le 1er bataillon se rendit à Ivoz via Neuville-en-Condroz, où il rejoignit le 3e bataillon qui avait franchi la Meuse le matin et qui avait marché le long du fleuve. En formation divisionnaire, le 309e régiment fit son entrée à Seraing, un faubourg de Liège, au son de la fanfare. Toutes les maisons étaient pavoisées de drapeaux français et belges ; des photos du roi Albert étaient exposées dans les vitrines. Le 1er bataillon s'installa à Vaux-sous-Chévremont, tandis que le IIIe bataillon se reposait à Chaudfontaine. Le lendemain, le régiment se rendit à Verviers en passant par Fraipont, Pepinster, où la population se montra en partie très provocante ; mais grâce à la discipline bien observée des hommes, il n'y eut nulle part de manifestations fâcheuses. C'est de là que le régiment partit le 17 à 6h15 du matin et franchit la frontière belgo-allemande à 10h15 du matin [probablement au niveau de Membach, la frontière ayant été modifiée après l’armistice, Eupen devenant belge], après une marche par Stembert et Goé. Les compagnies ont été accueillies avec joie par des femmes et des hommes allemands. Le conseil d'ouvriers et de soldats d'Eupen, qui s'était également préparé à les accueillir, a été chassé par les hommes de la compagnie de tête. Le lendemain, le régiment passa par Rötgen, Lammersdorf et Rollesbroich, où il reçut un accueil chaleureux et hospitalier de la part de la population. De là, le lendemain, le groupe a traversé les magnifiques paysages montagneux de l'Eiffel, via Hürtgen, pour rejoindre Brandenberg.
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Le retour vers l'Allemagne ( clic pour accéder à la carte)
Le 86e régiment d'infanterie de réserve ne faisant qu'un bref passage à Valenciennes, il m'a paru intéressant de donner un aperçu de son repli -précédant le repos chez nous- après la bataille de la Marne, ainsi que sa participation au mouvement de contournement qui a suivi, chaque armée cherchant sans succès à dépasser l'autre, et ce jusqu'à la côte belge. Mouvement connu a posteriori sous le nom de "course à la mer". (voir également sur le site http://www.carto1418.fr/ )
Le 8 septembre [1914], Le 168e régiment d’infanterie prend la position du 1er bataillon qui est engagé à Laimont [Meuse] à la gauche du 3e bataillon auquel est affectée la section de mitrailleuses de réserve. Un feu nourri s'abat ce jour et le 9 septembre sur la position, le village et les routes de communication, rendant difficile le ravitaillement, en particulier l'acheminement des cuisines de campagne.
Le 10 septembre à 5 heures du matin, le lieutenant-colonel Schollmeyer, commandant du régiment, est malheureusement tué par un obus, alors qu'il avait été le premier du régiment à recevoir la Croix de fer de 2e classe peu avant. Le commandement du régiment est d'abord assuré par le Major Boedtke, celui du 1er bataillon par le capitaine Rehr.
La situation de la division est restée la même ces derniers jours, mais elle évolue de jour en jour. Les troupes combattant au sud étaient en train d'avancer victorieusement et le XVIIIe corps d'armée était en train d'attaquer.
« La jonction avec l'armée de Metz est imminente et l'encerclement de la forteresse de Verdun sera achevé. Il faut donc tenir bon », disait-on encore le 10 septembre.
C'est alors que le 11 septembre, à 5 heures du matin, arrive inopinément l'ordre d’évacuer la position. Sans pertes, les bataillons décrochent de l'ennemi. Des patrouilles restent en arrière pour faire croire à l'occupation de la position, qui continue à être violemment bombardée par l'ennemi. Le régiment recule jusqu'à Villers-aux-Vents où il bivouaque. Il pleut à verse tout l'après-midi, et le soir, après que l'ennemi se soit aperçu de l'évacuation de la position, le lieu de bivouac est pris pour cible, heureusement sans perte. Le creusement de tranchées de couverture avait été arrêté selon l'ordre indiquant que la division continuerait à reculer en raison de la situation générale.
Tout le monde était plus ou moins trempé et se languissait de la nourriture chaude de la cuisine de campagne, mais ce n'est qu'à 3 heures du matin que l'on réussit à ramener les cuisines de campagne qui avaient été retirées pendant le tir d'artillerie et à distribuer la nourriture. Et déjà à 6 heures du matin le 12, la retraite commence par Laheycourt, Sommeilles, Givry jusqu'à la Neufville-aux-bois, où le régiment arrive à 3 heures du matin et s'installe dans les cantonnements sur place
Mais il n'y a pas de repos aujourd'hui non plus, car à 10h30 du soir, les avant-postes du 168e RI sont attaqués. Le régiment, alerté, avance par un temps épouvantable et par une nuit noire jusqu'à Le-Vieil-Dampierre, s'y repose en état de combattre jusqu'à 3 heures du matin le 13 et repart ensuite par Daucourt, Argers et St Ménehould sous une pluie toujours battante. La pluie s'arrête dans la matinée.
De Laimont à Ste Menehould
Sur les hauteurs au sud-ouest de Ste Menehould, le régiment prend une position d'arrière-garde à 1 heure du matin (3e Bataillon à droite, 1er au centre, 2e à gauche, les mitrailleuses leur sont réparties) ; celle-ci est à peine prise que les Français prennent déjà sous leur feu d'artillerie les compagnies qui se retranchent à une grande distance. A 3h30 du matin, l'infanterie et la cavalerie ennemies sont déjà à distance de tir et se préparent à attaquer après que le 3e bataillon ait ouvert le feu.
En raison de la situation générale, il n'est cependant pas prévu d'accepter l'attaque dans cette position et à 5h30 du matin, l'ordre est donc donné de partir. L'ordre est donné de partir vers le nord. Le 2e Bataillon du 83e RI, en tant qu'arrière-garde, doit retarder l'ennemi qui se presse fortement jusqu'à ce que les colonnes de la division en marche arrière soient sorties de Ste-Menehould, complètement encombrée, où les troupes du VIe corps d’armée sont passées à travers le XVIIIe corps de réserve et où parfois quatre colonnes (infanterie avec véhicules et artillerie) sont côte à côte et ne peuvent s'insérer que peu à peu dans la colonne de marche.
Dans cette confusion, l'artillerie ennemie commence à tirer, heureusement sans toucher la route, et finalement, malgré le feu de l'ennemi, on réussit à se détacher de l'adversaire sans pertes sanglantes. Mais il faut laisser à l'ennemi les blessés et quelques membres du régiment qui n'avaient pas réussi à rejoindre la troupe à temps, entre autres le médecin-major der Landwehr Boc (1er Bataillon) et le capitaine de la territoriale Kehr, qui était tombé malade et avait remis à Ste Menehould le commandement du 1er Bataillon au capitaine Domitzlaff du 168e RI.
Vers 11h30 du soir, Vienne-la-Ville est atteinte et le bivouac est installé au nord de la ville. Après les efforts extraordinaires des derniers jours, la troupe fatiguée peut au moins s'accorder quelques heures de repos, car la marche du 14 septembre ne commence qu'à 9 heures du matin, via St Thomas, vers Servon.
De Ste Menehould à Servon
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Jusqu'au 2 octobre, le régiment reste dans sa position, qui continue à être renforcée et offre ainsi une certaine protection contre le feu ennemi, qui diminue un peu lorsque l'utilisation des renforts d'artillerie arrivés le 27 septembre se fait sentir.
L'infanterie de l'adversaire se limite principalement à des bombardements nocturnes qui, tout au plus, provoquent un peu d'inquiétude chez les ravitailleurs se rendant à Servon, mais ne gênent guère le développement de la position.
Relevé par le 118e régiment d’infanterie de réserve, le régiment retourne à La Mare-aux-Boeufs le 2 octobre au soir.
Le 5 octobre, le nouveau commandant du régiment, le colonel Bohlman, prend la direction du régiment et le lendemain, le premier convoi de remplacement, si nécessaire, arrive ici.
Logé dans des tranchées de couverture recouvertes d'arbustes contre l'observation aérienne, le régiment reste jusqu'au 7/10 à La Mare aux Boeufs comme réserve de division et, comme la division doit être utilisée ailleurs, il est ramené le soir à Condé lez Autry avec le 1er bataillon et le corps de mitrailleuses en cantonnement sur place, après avoir été relevé par le 118e. C'est là que le 3e bataillon, qui avait été avancé depuis le 6 octobre pour creuser une tranchée de liaison entre le 116e régiment de réserve et le 11e régiment de grenadiers, le rejoint dans la nuit.
Il n'y a pas de longue nuit de repos car déjà à 4 heures du matin le 8 octobre le régiment doit partir pour atteindre Challerange avant l'aube, sans être observé par l'ennemi, d'où il est acheminé à 4h15 du matin avec le 1er bataillon et le 9/10, à 3h15 du matin, avec le 3e bataillon à Hirson via Charleville. Débarqués là, les bataillons marchent par Fourmies jusqu'à Avesnes et, transportés par chemin de fer, arrivent le lendemain à 8 heures du matin (1er bataillon) et à 10 heures du matin (3e bataillon) au point de destination : Valenciennes.
De Laimont à Valenciennes
A Valenciennes, les officiers et les hommes de troupe, [arrivés le 9 octobre] dont certains sont logés en cantonnements, peuvent bénéficier de leurs premiers vrais jours de repos, mais seulement jusqu'au 12 octobre, car le régiment doit se tenir prêt à servir de réserve au XIIIe corps d'armée Fabeck, auquel la division est désormais subordonnée, à partir du matin du 13 octobre, date à laquelle les autres régiments de la division partent. C'est également à cette date qu'arrive le 2e convoi de remplacement en provenance de la mère patrie, qui permet la reconstitution du IIe bataillon sous les ordres du capitaine Ilgner.
Photo aérienne de Valenciennes parue dans le livre, On distingue au premier plan : le château d'eau (à droite) , le musée au centre, et au second plan la basilique Notre-Dame du St Cordon.
Combats de Lille du 15 au 27/10
puis de
l’Yser (Wytschaete) du 28/10 au 27/11
A la mi-octobre 1914, toutes les tentatives d'incursion et de percée de l'ennemi avaient été victorieusement repoussées sur l'ensemble du front ouest, de la frontière suisse à l'Aisne. De même, les tentatives des Anglais et des Français de contourner l'aile nord allemande avaient totalement échoué et celle-ci s'était étendue jusqu'à Lille. L'armée de siège [de Lille] libérée, renforcée par les jeunes divisions d'origine, fut alors engagée comme nouvelle 4e armée pour une attaque frontale de Gand sur Calais, tandis qu'un groupe de combat plus faible, dont faisait partie la 25e division de réserve, partit de la région de Lille pour attaquer par le flanc l'armée franco-britannico-belge de l'Yser.
L'ordre de marche du régiment est donné pour le 14 octobre. A 2 heures du matin, les mitrailleurs et les fourgons avec les chevaux de selle partent pour la gare de Templeuve. Le régiment suit en deux transports, à 4h30 et 5h30 du matin, par le train et rejoint à 9h du matin à Templeuve la progression de la division vers Linselles en passant par Lille qui porte encore les traces fraîches des combats.
Un grand nombre de soldats blessés aux pieds sont transportées dans des charrettes récupérées.
Les mitrailleurs et les équipements, qui parcourent ce jour-là 65 km à pied et pour qui la marche est particulièrement pénible par ce temps pluvieux, n'arrivent à Linselles que vers 11 heures du soir. 6h30 du matin, la marche vers Comines se poursuit le 15 octobre. Le 1er bataillon est en avant-garde - La cavalerie anglaise, apparemment aussi des troupes cyclistes, sont signalées à Ypres.
Après avoir atteint Comines, les trois bataillons sont immédiatement engagés. Le 1er bataillon prend la tête de pont au nord de Comines, en Belgique ; Le 2e bataillon à l'est et le 3e bataillon à l'ouest de Comines en France s'installent de ce côté-ci de la Lys pour se défendre. Des pionniers sont affectés aux bataillons pour accélérer le développement de la position.
Comines (F) et Comines-Warneton (B) de part et d'autre de la rivière Lys ; la frontière franco-belge suit toujours l’ancien cours de la Lys, canalisée et redressée depuis.
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L’étape suivante jusqu’en mars 1915 sera le front de l’Est ;
Ils passeront leur premier Noël de guerre aux environs de Varsovie
Régiment d'infanterie « Prince Carl » (Grand-Duché de Hesse) N° 118
"Le voyage [commencé fin juin 1915 depuis la Galicie]s'est poursuivi par Jaroslaw, Cracovie et Sosnowice, où nous sommes arrivés le 29. À Sosnowice se trouvait l'un des plus grands établissements d'épouillage, dans lequel 2000 hommes pouvaient être épouillés chaque jour et nettoyés à fond avec du savon mou et une brosse de chiendent. Après le bain, chacun a reçu du linge propre sur demande. Les hommes en ont tous profité. Après quelques heures, les vêtements étaient également nettoyés. Pendant ce temps, les hommes étaient assis en chemise ou en peignoir de loden dans une salle de séjour située à côté du bain, ou bien ils allaient à la cantine pour se reposer des fatigues du bain. Après une restauration complète, les trains se remettent en route à 8 heures du soir. Nous sommes passés par Breslau [Wrocław], Dresde, Gotha, Bebra, Hanau, où nous sommes arrivés le 1er juillet et où nous avons pu retrouver des « connaissances de Worms » qui avaient été informées par télégramme de notre passage dans cette ville.
Après un bref arrêt, les trains sont partis en direction de l'ouest, via Coblence, Luxembourg et Namur vers Valenciennes, où nous sommes arrivés dans la nuit du 2 au 3 juillet."
Itinéraire depuis le front de l'Est.
"Lors de notre traversée de l'Allemagne, nous avons eu le fier sentiment d'avoir également fait notre devoir à l'Est et avons à nouveau été accueillis partout avec enthousiasme. Le train était à nouveau décoré de verdure, des drapeaux allemands et autrichiens étaient déployés et le tableau coloré était complété par des foulards colorés que les hommes portaient en guise de foulards et qu'ils avaient « achetés » à de « belles » Galiciennes en souvenir. La division est devenue réserve militaire du grand quartier général."
Le repos à Valenciennes Juillet 1915
"Le régiment a passé une longue période de repos dans les environs de Valenciennes ; l'état-major du régiment, le bataillon de mitrailleurs et le 2e bataillon se trouvaient à Saultain ; le 1er bataillon se trouvait à Estreux et Curgies et le 3e bataillon à Jenlain. Comme ce dernier présentait quelques cas de maladies intestinales (suspicion de choléra), la division avait ordonné la mise en quarantaine du bataillon et interdit toute communication de l'extérieur avec lui. Les logements étaient très bons. Les officiers et les sous-officiers logeaient chez les habitants des villages, les équipages étaient très bien logés en partie dans des appartements, en partie dans des étables et des granges. Cette période de repos, qui dura en fait jusqu'au début de la bataille d'automne en Champagne, était considérée comme la plus belle dont le régiment avait pu profiter jusqu'alors.
Durant les premiers jours de repos, le régiment reçut un grand nombre de distinctions, dont 9 médailles autrichiennes "Pour la bravoure".
Les compagnies avaient été complétées par des remplaçants venus de la patrie, de sorte que le fier chef de compagnie partait avec 30-32 groupes à l'entraînement ou à l'exercice de combat. Le capitaine baron Von Buttlar-Brandenfels a été promu major ces jours-ci.
Dans les cantines de compagnie confortablement aménagées, où tout le monde se retrouvait après le service pour entonner des chants anciens et nouveaux, on entendait aussi plus d'un excellent discours.
Le 20 juillet, les drapeaux du régiment ont été transférés au commandement général adjoint du XVIIIe corps d'armée à Francfort-sur-le-Main.
Le 26, S.A.R. le Grand-Duc de Hesse a salué le régiment (sans le IIIe bataillon) à la sortie sud de Curgies.
Le 28, le régiment a été embarqué à la gare de Marly et est passé par Sedan, Metz, Arzweiler et finalement installé " [dans les environs de St Louis en Moselle]
(….)
Le régiment se trouvait donc sur le sol allemand et s'exerçait à la « guerre en montagne ». Selon toute vraisemblance, il devait donc aller au « Tyrol ou en Serbie ». Les périodes en formation de bataillon alternent avec celles en formation de régiment.
Les permissions à Saverne ont été largement utilisées pendant cette période et plus d'un camarade a pu y rencontrer pour la dernière fois ses proches et ses amis.
Était-ce simplement pour les occuper ? En réalité fin septembre ils partent pour la région d’Arras : leur prochain combat sera celui de Champagne (Die Herbstschlacht[bataille d’automne]in der Champagne)
On notera que le rédacteur situe le régiment alors en Moselle "sur le sol allemand", par opposition aux territoires occupés, qui dans son esprit, restent français.
L’historique du 184e RI, du moins la première partie concernant 1915 et 1916 de « Quarante mois sur le front occidental » donne la vision — forcément idyllique pour n’importe quel soldat de n’importe quelle armée sortant des tranchées — de l’activité dans la ville, dont l’auteur oublie -ou met volontairement de coté (dans un livre publié en 1934), les vicissitudes subies par la population durant les 1530 jours de l’occupation. Le récit met discrètement l’accent sur une partie largement passée sous silence : « les profiteurs de la guerre ».
Court repos à Valenciennes.
Du 19 au 24 juillet 1916.
Du 19 au 21.7.1916. Le 19 juillet, les restes du régiment ont continué leur marche vers la région d'étape avec de joyeux chants de marche sur les lèvres. Le 1er bataillon. a quitté Quéant à 9 heures du matin, et - à 2 heures du matin - prit ses quartiers à Fressies, où l'état-major du régiment se rendit également avec la compagnie de mitrailleuses. Le 2e bataillon partit de Pronville à la même heure, le 3e bataillon deux heures plus tard, arrivèrent à 1h30 et 5h du matin à Bantigny, (lieux au nord de Cambrai) où ils furent logés. A chaque pas, la troupe laissait derrière elle le tonnerre de la bataille et espérait trouver rapidement de bons quartiers de repos. L'état-major du régiment et le 1er bataillon arrivèrent le lendemain à 1 heure du matin à Douchy, le 2e une heure plus tard à Thiant et le 3e un peu plus tôt à Haulchin (localité située au sud-ouest de Valenciennes). Les fatigues des jours de combat ne se font pleinement sentir que maintenant. Les marches, bien que ne dépassant pas 20 km par jour, n'ont pas été faciles pour la troupe et il y a eu de nombreuses défaillances.
De Quéant à Anzin 60km effectués en 3 jours ( ne pas tenir compte de l'stimation de Google Maps)
Le dépôt de recrues de la 183ème Division d’infanterie, le 2ème bataillon de remplacement du 165e Régiment de Réserve et le 66e Régiment d’infanterie de Réserve ont fourni des remplaçants, le 1er bataillon a reçu 7 sous-officiers et 155 hommes, le 2ème : 14 sous-officiers et234 hommes et le 3ème bataillon : 2 sous-officiers et 236 hommes.
Le 21 juillet, la dernière marche a eu lieu. Vers une heure du matin, les bataillons arrivèrent à Anzin, dans la banlieue de Valenciennes. La Compagnie de mitrailleuses était déjà parvenue jusque là le jour précédent. Heureusement, presque tous les éléments du régiment ont pu être logés dans des quartiers bourgeois, dont la plupart étaient de très bonne qualité. Comme les jours suivants devaient être un véritable repos pour le régiment, seuls des appels et un court service d'exercice léger étaient prévus. Deux sous-officiers du 26e régiment d’infanterie ont été transférés au 1er Bataillon, tandis que du même 26e le 2e Bataillon a reçu 6 sous-officiers et 146 hommes de remplacement. A ce moment, une citation à l’ordre de la 2e armée fut également publiée, qui exprimait la reconnaissance du chef de guerre suprême pour la résistance héroïque contre un ennemi largement supérieur dans la Somme.
Du 22 au 24.7.1916. Les 22 et 23 juillet, des services religieux ont eu lieu. Après le nettoyage des armes et des pièces d'équipement, parfois très abîmées, on a pu se baigner dans la piscine de Valenciennes, un vrai bienfait. Le nouveau remplaçant s'est entraîné à lancer des grenades réelles et le 24 juillet, le lieutenant Fröbel (9e compagnie) a été blessé. Le 23 juillet, le lieutenant Straub a été nommé commandant de la 2e compagnie, le lieutenant Lucas de la 5e compagnie, le lieutenant Vogel de la 10e compagnie et le lieutenant Heberle de la 12e compagnie. Le Lt. Muris a été transféré à la 11e compagnie, mais a repris le 24 le commandement de la 9e compagnie en remplacement du Lt. Fröbel blessé. Par Ordre du Corps d’Armée du 19.7.16, les officiers suppléants Werner (4ecompagnie) et Wehde (9e compagnie, blessé le 10.7.1916) ont été promus respectivement au rang de lieutenant d'ordonnance et de lieutenant.
Bien entendu, tout ce qui faisait partie du temps de repos d'une troupe n'était pas oublié, comme le contrôle et le réajustement des masques à gaz dans la « salle puante » et le « coup de poignard dans la poitrine du héros », c'est-à-dire la vaccination contre le choléra, etc.
Le temps libre était utilisé pour se promener à Valenciennes, où régnait une vie et une activité intenses. L' « éternel féminin » attirait aussi le rude « guerrier grisonnant sous la poussière ». Dans les nombreux magasins encore ouverts de la ville, il était possible d'acheter toutes sortes de choses en échange de sa solde, notamment des « souvenirs » de la ville : de la dentelle, à envoyer à la maison à la mère, à la fiancée ou à la femme. Des Français entreprenants s'étaient reconvertis dans ce secteur d'activité qui enrichissait certainement des hommes [déjà] fortunés.
« . . . de magnifiques bâtiments, en particulier l'hôtel de ville et quelques églises. Puis la fabrication de dentelles et les ouvrages réalisés à la main. C'est ainsi que nous avons acheté et envoyé dans notre pays de nombreux objets artisanaux tels que des foulards, des écharpes, des petits papillons d'une merveilleuse finesse »
(Sous-officier. Janecke, 6e compagnie).
On pouvait boire un bon coup à l'auberge de la gare, dirigée par un restaurateur allemand du Rhin assisté de deux chefs. Les foyers de soldats, où l'on servait de la bière belge, ainsi que deux cinémas, offraient également des distractions pendant les heures de repos..
Les nerfs pouvaient se calmer, se reposer. Le tonnerre de la bataille, qui avait bourdonné dans les oreilles pendant des jours et des nuits, ne résonnait plus que comme un grondement sourd et continu. Pour l'instant, il n'était pas question de s'engager à nouveau sur ce front, mais certains malins, qui ne cessaient de murmurer et de faire circuler des rumeurs de latrines [Latrinengerüchte sic], pensaient : « C'est trop bien ici pour nous, les cochons du front, nous allons vite nous en aller ». - Et ils ont eu raison. Le 25 juillet, la 183e Division d’infanterie fut placée sous les ordres du IIIe Corps d’armée bavarois, qui donna l'ordre de relever la 1ère division de réserve de la Garde dans ses positions devant Neuville-StVaast. Pour la prise en charge et l'orientation dans les quartiers et les positions à reprendre, des pré-commandos spéciaux sont partis le 24. (état-major, 3e bataillon, compagnie de mitrailleurs.), puis le 25 les 1e et 2e bataillons.
Ainsi, la période de repos qui avait commencé de manière si prometteuse avait rapidement pris fin. « Beau, mais trop court », tel était le jugement général
Le 230e Régiment d’Infanterie de Réserve allemand se prépare à quitter les quartiers qu’il occupe, le long de la rivière Ancre. Il aura la chance de passer les fêtes de Noël 1916 à l’arrière, avant de retourner dans le même secteur. Je traduis ( ci-dessous en bleu) la partie de l’historique régimentaire qui le concerne.
La 1ère campagne sur l'Ancre : 18/11-18/12/1916
(…………….)
Le 22 novembre 1916, à 4h30 du matin, des tirs de barrage ont soudainement commencé sur tout le front, on s'attendait à une attaque ennemie. Mais cette attaque n'a pas eu lieu, aucun Anglais n'est sorti de la tranchée. La bataille de la Somme était terminée.
La partie de tranchée en marron désigne ce que l’on retrouve sous le nom de Braune Stellung ( position brune de 2e ligne) sur la carte allemande ci dessous.
Les semaines qui suivirent se passèrent en travaux de retranchement épuisants et en patrouilles vers l'aulnaie [Erlenbusch], petit bois que l'Anglais avait certes aménagée, mais qu'il n'occupait que faiblement. Différentes patrouilles s'enfonçaient dans la forêt et ramenaient parfois des pièces d'habillement et d'équipement qui donnaient les renseignements souhaités sur l'ennemi d'en face. Les tirs d'artillerie sont restés intenses, notamment sur le secteur Nord III, la tranchée du Pêcheur [Fischer graben] et le Chemin du Moulin [en ruines] et, la nuit, ils ont balayé le village de Miraumont et les chemins d'approche. Ce n'est que lorsqu'un épais brouillard recouvrait la vallée d'Ancre au matin que le calme revenait, jusqu'à ce que le soleil d'hiver le chasse et que les mouches apparaissent. Cette période était alors particulièrement mise à profit pour effacer les traces des travaux de retranchement nocturnes, ce qui n'était pas toujours facile car le sol était calcaire. Grâce à l'activité de toutes les parties du régiment, les travaux avançaient avec vigueur, mais plus la fête de Noël approchait, plus le désir d'être relevé se faisait sentir, sans que rien ne soit connu à ce sujet.
Carte allemande du secteur
Carte britannique du secteur, Erlenbusch est (re)devenu "Bois d'Hollande", la tranchée brune est "Puisieux trench". A noter le nombre de routes "Damaged by shell fire" que les tirs d'obus ont endommagées.
Une vue du secteur, dont "Puisieux trench"
Photo tirée du livre : " Poste de commandement régimentaire près de Miraumont"
Les bataillons en réserve se trouvaient à Achiet‑le‑Petit et Miraumont, respectivement à Bihucourt, selon qu'ils étaient réserve de la brigade ou de la division. Le séjour à Miraumont souffrait des fréquents bombardements du village, à Achiet et Bihucourt, on pouvait tenir. On commençait déjà à faire des préparatifs pour fêter Noël dans la position, lorsque l'ordre de relève arriva le 18 décembre et provoqua une grande joie. Même si aucun combat important n'avait eu lieu au cours des quatre dernières semaines, chaque jour avait apporté son lot de pertes.
Au total, 89 sous-officiers et hommes de troupe sont morts, 1 officier (le lieutenant Lühr), 252 sous-officiers et hommes de troupe ont été blessés, 5 ont été portés disparus. Le temps humide, la boue et le travail pénible ont entraîné de nombreuses maladies. Mais toutes ces fatigues étaient maintenant oubliées ; on allait dans de vrais quartiers de repos. La relève a été assurée par les 31e et 86e régiments et s'est terminée le 22 décembre.
De la gare de Trith‑Saint‑Léger, les bataillons se rendirent à Valenciennes et, de là, ont marché vers les quartiers de repos : l'État-major, Les 1er et 2e bataillons se sont rendus à Anzin, le 3e bataillon à Beuvrages.
Repos à Valenciennes
du 23 décembre 1916 au 28 janvier 1917.
Les semaines que le régiment a passées dans ses nouveaux quartiers comptent parmi les plus belles de toute la campagne. Les logements à Anzin et Beuvrages étaient tous de bonne qualité et à peine installés, les préparatifs pour la fête de Noël étaient déjà en cours. Les commandants de compagnie, soutenus par leurs valeureux sergents-majors, ont fait tout leur possible pour offrir à leurs hommes une fête qui se rapproche de la paix. Mais comme les dons de bienfaisance attendus n'étaient pas encore arrivés, les fêtes de Noël des compagnies n'ont eu lieu en partie que le deuxième jour de Noël. A Beuvrages, plusieurs villas vides ressemblant à des châteaux offraient des locaux à cet effet. Dans l'église principale d'Anzin, le curé Kockelke a tenu des vêpres de Noël le soir de Noël, et les beaux vieux chants de Noël allemands ont retenti dans l'église française. Les pensées de la plupart d'entre nous se sont probablement tournées vers nos proches restés au pays ; comme ils ont pu se réjouir que leurs «Feldgrauen» aient pu célébrer la fête dans des quartiers de repos plutôt que dans les tranchées.
Immédiatement après les fêtes, on s'est attelé à l'aménagement des lieux. Un mess des officiers et des foyers de soldats ont vu le jour et ont connu un vif succès. Le 1er janvier, le corps des officiers s'est réuni au mess des officiers à Anzin.
Après les fêtes, le service a repris. Malgré le froid et la neige, les exercices et le service de combat ont été menés tambour battant. Souvent, les supérieurs hiérarchiques étaient présents. Son Excellence Von Ende a également pu procéder personnellement à la remise de Croix de fer à Anzin. A cette occasion, le lieutenant Fleischer, qui a fait ses preuves, a reçu celle de première classe. La coopération avec lespilotes d'infanterie(survoler pour explication) a également été étudiée et des exercices de marche ont eu lieu.
Malheureusement, le 5 janvier, le major Baader, qui avait été nommé commandant du 464e régiment d'infanterie, a quitté le régiment. Son successeur fut le capitaine de réserve Krug du 73e régiment de fusiliers.
La division fut rapidement informée de la région dans laquelle elle serait envoyée à la fin de sa période de repos. Elle était destinée à remplacer la 33e Division d’Infanterie, qui se trouvait au nord du dernier secteur occupé près de Miraumont. Cette région était toujours le théâtre de combats acharnés. L'Anglais tentait toujours de s'emparer des hauteurs dominant Serre et Puisieux d'où il aurait eu un excellent effet de flanquement sur la vallée de l'Ancre. Des jours difficiles s'annonçaient donc à nouveau. Un ordre de départ des détachements avancés reçu le 12 janvier fut certes annulé, mais le 25 janvier, il fallut définitivement se séparer. Les avant-commandos du IIe bataillon partirent ce jour-là pour Ecoust‑St‑Mein, son matériel suivit le 26 à pied, le bataillon lui-même le 27 en train.
Les autres bataillons ont célébré l'anniversaire de l'empereur par un grand coup de canon le 26 au soir et un réveil le 27 au matin. Les musiciens et la musique du régiment, dirigés par les adjudants du 1er ou du 3e bataillon, ont fait retentir les airs allemands connus depuis le beau temps de la paix. Après le service religieux dans l'église d'Anzin, les 1er et 3e bataillons se sont mis en ordre de marche et ont défilé devant le commandant du régiment. Un repas commun a ensuite réuni le corps des officiers au mess d'Anzin. Le 2e bataillon n'a malheureusement pas pu participer, car il avait déjà embarqué à 10h00 du matin à Valenciennes. Il est arrivé à Croisilles à 4h30 du matin et s'est dirigé vers Achiet‑le‑Grand où il est passé en réserve de la brigade.
Le 28 janvier, le 3e bataillon suivait, le 29 janvier l'Etat-major du régiment et le 1er bataillon ainsi que le matériel, marchaient sur Noreuil.
Le médecin auxiliaire Thum, qui avait participé dès le début à la campagne avec le 3e bataillon, a été transféré à la compagnie d’ambulanciers.Le médecin adjoint Wodtke a pris sa place.
Ainsi commença notre 2e campagne sur l'Ancre du 29/01 au 23/02/1917
Carte des lieux cités ( cliquer pour accéder)
En zoomant un peu sur la carte, on voit apparaitre les nombreux cimetières britanniques témoignage des combats de la bataille de la somme, reconnaissables au marqueur vert :
Petit exemple
Tirée du même historique une photo prise lors de Noël 1917, qu’ils ont passé moins confortablement dans le secteur de Cambrai.
Noël 1917
Le 22 décembre, S.M. l'Empereur passa en revue à Solesmes[à l'est de Cambrai] des délégations de troupes qui avaient participé à la bataille des Flandres - comme le RIR 230 - ou à l'attaque du 30 novembre près de Cambrai. Quatre officiers et seize sous-officiers du régiment, sous la direction du capitaine Krug, y ont participé.
Le quatrième Noël de guerre s'est passé dans le calme pour le 2d bataillon, qui avait entre-temps été désigné pour l'attaque à Séranvillers[au sud de Cambrai].
L'après-midi, le bataillon a organisé une veillée de Noël et le soir, les compagnies se sont réunies autour de leur sapin. Pour le bataillon de première ligne (le 3e) et le bataillon de réserve (le 1er), la modeste joie festive qu'ils pouvaient se créer était écourtée par l'habituel et abondant travail de retranchement sur les tranchées ; il ne fallait malheureusement pas y renoncer non plus pendant ces nuits. Le jour de Noël, le lieutenant Hansel et le lieutenant Lankenau, grièvement blessé, ont reçu la Croix de fer de 1ère classe, 88 sous-officiers et hommes de troupe celle de 2e classe ; les vice-sergents du régiment, Vonges, Streiff et Vocke ont été promus lieutenants de réserve. Les dons de bienfaisance et les colis de Noël ont afflué en 1917, dans des conditions de vie encore plus difficiles que l'année précédente. Même avec la meilleure volonté de l'intendance et des officiers de ravitaillement, les repas de fête n'ont pas pu offrir grand-chose de plus que d'habitude, à part un peu de rhum et quelques cigares en plus.
Malgré tous les obstacles extérieurs, l'ambiance de Noël, les chants de Noël et les bougies ne manquèrent pas non plus dans la position. Noël s'invitait dans chaque abri, porté par la pensée des proches restés au pays et rendu familier par la camaraderie qui unissait chaque compagnie et chaque groupe. L'Anglais s'est tenu tranquille pendant les jours de fête et le ciel, au lieu du temps humide et brumeux des derniers jours, a envoyé un temps clair et ensoleillé, bien que froid.
Entre-temps, le 30 décembre avait été fixé comme jour d'attaque...
Les régiments sont désignés «à l’allemande» par : IR 141 pour le 141e régiment d’infanterie, FAR pour Régiment d’artillerie de campagne [Feld Artillerie Regiment] je conserve DI pour Division d’Infanterie.
Les batteries sont désignées par leur n° (en chiffres arabes) et celui du régiment : par exemple 2./71 pour la 2e batterie du 71e régiment d’artillerie ou 3/R.43 pour la 3e batterie du 43e régiment de réserve.
Les chiffres romains désignent des bataillons ou des parties du régiment, sauf mention contraire
Le journal de guerre du lieutenant Ehlert contient les notes suivantes sur les derniers jours de la guerre :
« Le 14 octobre, j'ai été transféré à la 6e Batterie, qui avait perdu un officier. J'ai rencontré la batterie sur l'étape de Denain. Je voulais me présenter au commandant de batterie à 8 heures du matin et j'attendais à cet effet dans le mess que la batterie avait installé à Denain.
Site de Boucheneuil ( anciennement Boucheneux) au Nord deBouchain.
En raison de la fatigue, je me suis rapidement assoupi, si bien que mon nouveau commandant de batterie, le lieutenant Franke, m'a trouvé endormi. Dès le lendemain, nous reprenons position avec la batterie dans un petit bois près de Roeulx. Nous prenons nos quartiers dans une jolie maison dans la forêt. Nous y passons quelques jours tranquilles. Les tirs ennemis sont rares. Une seule fois, un tir de dispersion se trouve à 20 mètres de notre maison. Plus loin, l'activité de l’artillerie l'ennemie est intense. Le village de Boucheneuil, situé devant nous, a beaucoup souffert du feu de l'ennemi. Un jour sur deux, nous, les lieutenants, nous rendons à tour de rôle auprès de l'infanterie pour nous enquérir des changements de la ligne d'infanterie. Un jour, je me rends à nouveau à Boucheneuil, au bataillon d'infanterie. L'Anglais est en train d'attaquer. Je monte sur la tour d’une imposante maison, mais je ne peux malheureusement pas diriger le tir de la batterie, car je n'ai pas de ligne entre mon poste d’observation et la batterie. Je dois donc regarder l'attaque de l'ennemi sans rien faire. L'ennemi a encore avancé d'un pas. Mais notre infanterie tient encore bien le coup, comme en témoigne le crépitement des mitrailleuses. Au moins, je peux maintenant signaler au régiment où se trouve l'ennemi en ce moment.
Ferme de Boucheneuil avant-guerre.
Après quelques jours, je reçois l'ordre d'aller reconnaître une nouvelle position près de Valenciennes. Je me rends à cheval à Valenciennes et y trouve près de Marly la position déjà installée. Par une soirée brumeuse, nous nous détachons de l'ennemi. Autour de nous, on voit des maisons et des mines en feu, que les Allemands mettent hors d'état de fonctionner au dernier moment. Les villages se succèdent. De Roeulx, j'arrive à Denain en passant par Lourches. L'ennemi a fait preuve de cruauté ici. La ville, encore entièrement habitée par des civils, a subi les obus des plus gros calibres anglais. De nombreux Français y ont laissé leur vie. Mais le peuple anglais n'a jamais connu la compassion. Après une marche de quelques heures, nous arrivons à Hérin, où nous prenons position derrière le village. Malheureusement la visibilité est si mauvaise que l'observation est impossible.Le lendemain matin, je me rends à la position d’observation proche de Hérin, sur un terril français. Dès le lendemain, nous changeons de position vers Valenciennes. L'ennemi a percé au sud vers St. Quentin. La position d’observation est à nouveau mon lieu de séjour principal pour les prochains temps. Nos positions d'infanterie se trouvent sur les hauteurs au sud de Valenciennes. Notre position de défense est excellente. Devant nous, dans la vallée, une rivière qui est bloquée et qui a donc inondé tout le terrain. Au début, nous passons des journées tranquilles près de Marly, mais de jour en jour, cela devient de moins en moins confortable. J'habite chez une vieille dame française très gentille. Elle s'occupe beaucoup de moi et me donne de tout. J'ai une belle chambre avec un beau lit blanc.
Dès le lendemain de mon arrivée, la Française vient me voir pour me demander comment elle doit se comporter en cas de tirs ennemis. Quelques jours après notre arrivée, Marly subit les premiers tirs ennemis. Il y a plusieurs morts et blessés. La ménagère vient me voir le lendemain matin en pleurant et me montre les vitres brisées. Elle est très malheureuse. La cave est aménagée de manière habitable. La femme veut dorénavant dormir avec sa famille dans la cave. Je quitte bientôt la maison. Une cave près de la batterie sera notre logement. Je vais à Valenciennes chercher quelques meubles pour notre installation.Nous nous installons ainsi très confortablement. Il n'y a pas grand-chose à faire dans la batterie. Je passe trois jours sur le site d’observation, trois jours dans la position de la batterie. Nous passons le plus clair de notre temps à jouer aux cartes et à d'autres activités. Chaque jour, l'ennemi attaque sur notre gauche. Il cherche à remonter le front par le sud. Il avance lentement, pas à pas. Maintenant, le village de Préseau est déjà aux mains de l'ennemi. Nos contre-attaques le repoussent à nouveau. Le 28 octobre Préseau est définitivement en sa possession. Puis Maing tombe entre ses mains. A la fin du mois, l'ennemi est déjà installé à Famars. Maintenant, notre position d’observation devient inconfortable. L'adversaire tient les hauteurs au sud de Valenciennes, d'où il peut voir tous nos mouvements.
De Bouchain à Estreux (clic pour taille réelle)
Le 1er novembre arrive. Il est 6h30 du matin. Dehors, les tirs de l'ennemi commencent brusquement. Le buzzer de l'appareil retentit. Je décroche : « Ici le lieutenant Ehlert». “—Ici le lieutenant Keferstein”. Keferstein m'appelle pour que je lui envoie le Lt. Jaeger, qui a été transféré du 1er détachement à la 1ère batterie. Je ne peux pas prendre cette responsabilité. Jaeger ne connaît pas le chemin de la 1ère batterie. Keferstein se plaint d'être le seul officier de la batterie. Il ne peut pas tout faire. Je me mets d'accord avec lui. Il pense aussi qu'il vaut mieux que Jaeger reste avec moi, sinon je serais seul dans la batterie, et Jaeger peut être abattu en route bien avant la position de la 1ère batterie, ce qui ne servirait à rien. Commence alors une terrible fusillade. Un coup après l'autre, la batterie est bloquée. Il y a des pertes. Une direction de tir est impossible, car la poussière et la fumée cachent le terrain devant nous. Après l'émotion, je reprends le feu. Je n'ai pas de nouvelles de mon poste d’observation. Vers 10 heures, l'ennemi cesse de battre le tambour. Marly brûle dans tous les coins. De temps en temps, je vois une femme angoissée courir d'une maison à l'autre. J'emmène les blessés dans ma cave. Je les descends l'un après l'autre. Sur chaque lit, il y a déjà deux hommes. Presque toutes les chaises sont occupées. Mon sous-officier sanitaire est très occupé. Je ne trouve plus notre poste de secours, qui était jusqu'à présent à Saultain. Avec ce feu démentiel, il semble avoir été démantelé. L'aide que nous pouvons apporter aux blessés est minime.
Je vois à nouveau quatre fantassins avec un blessé. Il est couché sur une porte. "Ehlert, Ehlert", crie une voix gravement souffrante. Effrayé, je m'approche, plein d'appréhension. « C'est vraiment toi, Karl ? Pauvre gars, comme ils t'ont abimé ! » Je veux emmener Keferstein à la cave, mais il est impossible de l'y faire entrer. Je fais venir l'infirmier, il n'est pas encore pansé. Combien de temps cela prendra-t-il avant qu'il n'arrive ? Le sang s'écoule lentement des plaies. C'est ainsi que je dois te retrouver, pauvre homme. « As-tu soif ? » « Oui », dit-il. Je fais faire du café. Le malade à l'article de la mort avale précipitamment le café chaud. Je lui mets un oreiller sous la tête. L'infirmier arrive. Il le panse. Toutes les plaies sont importantes. Trois articulations sont coupées en deux. Le corps présente de nombreuses autres petites blessures. « J'ai si terriblement froid ». Je le recouvre de plusieurs couvertures. Sous ses fesses, je mets encore un oreiller d'une maison française. Il me lance un regard chaleureux et reconnaissant. "Pouvez-vous mettre mon bras droit plus haut pour moi?" "S'il vous plaît, mettez ma jambe gauche plus vers la droite." Tout est fait avec soin. Il souffre tellement. A cela s'ajoute l'inquiétude, la peur qui le tourmente de se retrouver si impuissant entre les mains de l'ennemi, qui n'est qu'à 600 m devant nous. Je promets de rester avec lui. Il me demande de l'emmener à un poste de secours à l'arrière. Il craint « le tétanos ». Je ne connais aucun poste de secours. Quatre hommes sont à sa recherche, mais personne ne parvient à le trouver. Il ne me reste plus que dix hommes dans la batterie. C'est terrible. Maintenant, l'ami imagine que je veux le laisser tomber. J'envoie le sergent médical chercher un poste de secours et je demande en même temps à la 4e batterie là-bas une civière et quelques personnes. Entre-temps, on trouve enfin le poste de secours. Les soldats viennent chercher les caissons sur la position ; ils sont accompagnés du lieutenant Froese, qui a été transféré à la batterie. Je demande à Froese de rester avec Keferstein jusqu'à ce que je l'emmène au poste de secours. En ce moment, la batterie quitte la position au trot. Je peux enfin emmener Keferstein. « Écris à mes parents que je suis blessé ». C'est le cœur lourd que je le quitte sur le champ de bataille. C'est son dernier adieu, il est marqué par la mort
Lentement, le cœur lourd, je me dirige vers la batterie, à travers champs, en direction du village d'Estreux. C'est là que doit se trouver la batterie. Vers une heure, je la trouve, elle s'installe contre une haie près d'Estreux. La cuisine de campagne vient aussi d'arriver. Je mange mon premier repas de la journée. Il y a du courrier d'Allemagne. Puis les soldats repartent à Rombies. Le travail commence à s'intensifier autour de nous. Nous essayons de creuser un peu. Tout le monde prend la bêche. En peu de temps, quelques trous sont creusés, qui suffisent à abriter le maigre nid de la batterie. L'après-midi, les premiers tirs ont touché notre position.
Ils sont tous bien ciblés. Il ne reste qu'une seule pièce d'artillerie en état de marche. L'après-midi, l'ennemi a entretenu un feu nourri et dispersé. Nous aussi, nous tirons de plus en plus fort. L'ennemi nous a bientôt reconnus et son feu s'intensifie. Le soir, le calme revient. L'Anglais déplace son artillerie pour préparer une nouvelle attaque. Nous cherchons à nous mettre à l'aise dans notre trou de terre et à dormir. Mais comment nous allonger pour vraiment dormir ? Le trou est si petit qu'il est impossible de dormir à trois côte à côte. Mais cette difficulté est également surmontée. Le lieutenant Froese se couche avec le vice-sergent von der Wettern, chacun sur un côté. Deux personnes ne peuvent pas se coucher côte à côte sur le dos. Ensuite, on met une couche de paille par-dessus. Je me couche alors sur les deux. Mais de manière à ne pas heurter le visage de mes camarades avec mes jambes. Ma position est très malheureuse, je suis à moitié couché, à moitié assis. Tout est silencieux. Chacun va se coucher avec l'intention de ne pas déranger l'autre. J'attends avec impatience le jour nouveau. Les deux camarades semblent déjà endormis depuis longtemps. Comme ils sont enviables ! Ils ont un sommeil si paisible. Le matin doit être bientôt là, mais je n'ose pas regarder l'heure. Voilà qu'un léger gémissement, un chuchotement : « Nanu, il n'est que minuit ? » Je regarde aussi ma montre. Il est effectivement 12 heures, et nous avions espéré que la nuit était déjà presque terminée. Un étonnement général commence, aucun de nous n'a encore dormi. Tous nos membres commencent à souffrir de l'inconfort de notre position. Nous recevons maintenant des ordres de tir, que nous exécutons. Enfin, vers le matin, le sommeil salvateur arrive, du moins pour un court moment.
Le 2 novembre, l'ennemi recommence à tirer violemment. Les tirs fusent dans le sol juste au-dessus de nos têtes, parfois à 2 ou 20 mètres seulement derrière les trous dans le sol. Entre chaque tir ennemi, nous observons ou tirons. Nous ne tirons pas beaucoup. Notre puissance de feu est fortement diminuée par la perte des pièces et des équipages. Nous passons ainsi la dernière journée sous le feu. Personne ne se doute que le 2 novembre sera pour nous le dernier jour de combat de la guerre mondiale. L'après-midi, les caissons entrent dans la position sous un feu inouï. Les canons sont sortis. Le lieutenant Froese quitte la position avec la batterie. Je le suis, après m'être assuré une fois de plus que rien ne peut tomber entre les mains de l'ennemi. J'ai bientôt rattrapé la batterie. La cuisine de campagne arrive, on nous donne à manger. Puis nous recevons l'ordre de rentrer par Rombies. Un sentiment d'humiliation saisit tout le monde d'être obligé de se retirer en étant aussi abattu. La batterie avance tranquillement, pas à pas, dans le meilleur ordre possible. On parle peu. Le soir même, nous prenons une nouvelle position loin derrière le front.
Mais nous n'y restons qu'un jour et continuons notre route vers l'est. La batterie avance à nouveau pas à pas. En route, un village d'églises d'où s'échappe le son clair de la cloche d'une église. Ah, elle ne sonne pas le glas d'une paix victorieuse ! Nous traversons un autre village dont la rue est un peu en pente. Ici, une autre colonne s'arrête. Nous avançons lentement. On s'arrête souvent. Mais le nouveau quartier est enfin atteint. J’y reçois encore une fois des nouvelles de mon ami Keferstein. Ses blessures étaient sans espoir. Il est maintenant mort. »
Le Lieutenant de Réserve. Barck I, officier de la batterie 7./71 rapporte :
« Le 28 octobre 1918, 3 heures du matin. Le lieutenant Renfert et moi sommes aux pièces. Nous faisons des tirs de destruction sur les tranchées et les voies d'accès ennemies près de Famars et du petit bois triangulaire. Cet endroit, ainsi que le bosquet et la hauteur au nord-ouest de celui-ci, ont été les pierres angulaires de notre position. Depuis hier, ils sont aux mains des Anglais. D'ici, l'ennemi a une bonne vue sur notre zone de combat, je connais parfaitement la hauteur et le petit bois. Nous y étions encore en observation il y a cinq jours. Aujourd'hui, le combat va s'intensifier, car il est impossible pour la division de supporter la perte de ces points. Des jours difficiles nous attendent. Nous pensons à nos valeureux canonniers qui n'ont pas dormi une seule nuit depuis huit jours.
Le tir est terminé. On rappelle encore au poste le devoir de la plus grande attention, et nous allons nous reposer. A peine endormis, nous devons nous lever à nouveau. Le poste de tir de barrage annonce des tirs de gaz sur notre ferme. Fatigués, nous ne l'avions pas entendu. Ce n'est pas si grave, le gaz anglais. Nous nous recouchons. Une heure plus tard, nouveau tir de destruction. Cette fois, nous restons couchés, car tout est bien disposé par nous. Nos canons de l'aile droite passent près de notre fenêtre et tirent en direction du sud. Là -une énorme détonation - un crépitement matinal. Avant que le masque ne soit mis dans le demi-sommeil, on a déjà rempli les poumons de croix bleue. Cette nuit-là, j'ai appris à connaître la différence entre le gaz anglais et le gaz allemand. Il me faut une demi-heure pour retrouver mon état normal.
Vers le matin, des tirs de barrage anglais se déclenchent brusquement. Des tirs de destruction sont ordonnés. A l'aube, le Tommy attaque. Les signaux de tirs de barrage se lèvent, sans doute pas reconnus partout de la même manière dans le fort brouillard. Nous exécutons immédiatement un tir de barrage avec la 1ère batterie qui se trouve à côté de nous et transmettons le signal, qui est alors également perçu par les batteries autour de Marly. Cependant, l'ennemi est déjà sur les premières positions et lentement, en se défendant courageusement contre la supériorité numérique, notre infanterie doit reculer. L'Anglais s'installe sur le chemin Aulnoy-La Targette.
Nous transmettons au sous-groupe ce que nous pouvons apprendre à l'avant comme nouvelles.
Sud de Valenciennes (clic pour agrandir)
Dans la matinée, le canonnier Hellms, notre receveur d'ordres, vient de Saultain ; en ces jours difficiles, il nous a toujours donné les ordres du sous-groupe avec rapidité et dévouement, malgré le bombardement acharné de la voie d'accès au remblai de Saultain-Marly. La 7./71 et d'autres batteries doivent soutenir l'attaque de l’IR 176 sur le bosquet triangulaire et la hauteur. Un rouleau de feu est élaboré. En même temps, une ligne est posée vers une maison à la périphérie sud de Valenciennes. De là, je fais tirer la batterie sur des positions anglaises - sur le versant de la hauteur, la lisière du bois et le belvédère dans le petit bois ainsi que sur des tranchées reconnaissables sur la hauteur, afin que nous puissions tirer tout particulièrement sur ces points. Déjà pendant notre tir, l'Anglais bombarde le terrain au sud de Valenciennes avec du calibre léger et moyen, et bientôt la ligne est également perturbée. Malgré le travail inlassable des réparateurs, la liaison n'est pas rétablie. Je me rends donc à la batterie.
Entre-temps, les tirs de destruction sur les tranchées et les points d'appui ennemis ont commencé et, à 9h30 précises, le rouleau compresseur se met en marche. Dans une contre-attaque vigoureuse, soutenue par notre feu bien placé, ceux du 176e éprouvés réussissent à chasser les Anglais de la colline et à s'emparer du petit bois triangulaire. Une forte contre-attaque de l'adversaire annule cependant en partie ce succès. Malgré tout, l'Anglais est furieux de notre avancée. Les tirs de gros calibre se succèdent et passent au-dessus de notre position en direction de Marly et du remblai de la voie ferrée près de SauItain.
Il n'y a plus de liaison vers l'arrière. C'est uniquement grâce au sens du devoir des signaleurs, qui parviennent à nous rejoindre malgré le feu intense, que nous recevons à temps, dans l'après-midi, l'ordre de lancer la grande attaque prévue sur Famars. Deux pièces d'artillerie sont rapidement placées sur le bord de la colline et nous pouvons commencer à l'heure prévue le tir de destruction sur Famars, situé à environ 1 ¼ km. Maison par maison, nous tirons directement sur le village. C'est avec enthousiasme et sans montrer de signes de fatigue malgré l'intensité de l'engagement lors des derniers combats, que le chef de pièce et le servant regardent le succès de leur action. Grâce au télescope d’artillerie [à ciseaux], nous pouvons détecter les Anglais qui refluent vers l'ennemi. Nos obus à croix bleue leur a fait quitter leurs caves. Famars fume et brûle.
Entre-temps, l'IR 176 a été lancé à l'attaque par le capitaine Preußer. Montre en main, nous voyons les lignes de tir se développer. Le lieutenant Renfert crie «Feu roulant» et avec la plus grande précision, chaque chef de pièce fait régler les distances qui lui ont été données par écrit pour le rideau de feu.
A 4h15 précises, ceux du 176e pénètrent dans Famars fumant. A droite et à gauche, ceux du 61e se joignent à eux. Famars et le bois du Triangle sont pris. Une fois de plus, l'infanterie a pu s'emparer de la victoire dans une brillante charge malgré le nombre de soldats ennemis - nos bataillons ne comptaient à l'époque guère plus de 100 hommes -, une fois de plus les armes d'accompagnement se sont ressaisies avec succès pour fournir le plus grand effort et aider leurs camarades : la 35e Div. a épinglé de nouveaux lauriers sur ses drapeaux éprouvés par le combat. La reconnaissance d'en haut n'a pas manqué.
Le lendemain, le lieutenant Renfert annonça aux opérateurs de tir qu'il avait reçu la Croix de fer de 1ère classe pour l’efficacité et le succès de la batterie. En outre, il a listé les derniers corps d'armée, les ordres de l'armée et le rapport de l'armée. Je les fais suivre ici afin d'ériger un monument durable à ma chère 7e batterie dans l'histoire du régiment :
Ordre du corps d'armée du 28 octobre 1918.
Le 28 octobre 18, le 176e R.I. et des éléments du 61e R.I. et du 141e R.I., appuyés de façon exemplaire par les batteries d'accompagnement montées en première ligne (F.A.R. 71 et I.G.B. [batterie de protection d'infanterie] n°38), ont repris, dans une brillante contre-attaque immédiate, la hauteur momentanément perdue du bosquet triangulaire au nord de la Chaussée Fontenelle. La 35e I.D., en lutte défensive ininterrompue depuis deux mois, s'est ainsi à nouveau illustrée de façon remarquable. Je rends hommage à la courageuse division et à toutes les troupes engagées pour leur excellente attitude et je compte sur le fait que toutes les attaques de l'ennemi continueront à se fracasser sur l'inébranlabilité de notre front.
Le général commandant v. Etzel.
Commandement supérieur de l'armée 17 (28 octobre 1918).
Pour la victoire d'aujourd'hui de la 35e I.D. au nord de Famars, mes félicitations aux courageux régiments. Une reconnaissance particulière à l'IR 176 sous le capitaine Preußer, au lieutenant Deppe et à sa 1ère compagnie, au lieutenant Leppin 3./61, au lieutenant Nenfert 7./71 et au lieutenant Meiser I.G.B. 38.
Le commandant en chef v. Mudra.
Rapport de l'armée du 29 octobre 1918.
Au sud de l'Escaut, de fortes patrouilles anglaises ont pénétré temporairement dans nos lignes à Famars. L'I.R.176 sous le capitaine Preusser a complètement repoussé l'ennemi. La 7e batterie du F.A.R. 71 et la Batterie de soutien d'infanterie Nr. 38 ont contribué en première ligne au succès.
Après la lecture de ces ordres et de ces rapports par le lieutenant Renfert, tout est d'abord silencieux, puis la joie et les acclamations se font entendre et les vieux guerriers regagnent leurs abris avec une fierté légitime pour leurs exploits. Plus tard, nous avons souvent entendu, même à l'époque où nous étions gardes-frontières dans notre province natale de Prusse occidentale après la mutinerie des déserteurs du 9 novembre, ces mots fiers : «Nous, de la batterie citée à l’ordre de l’Armée » et aujourd'hui encore, ils résonnent parfois à mes oreilles......
J’ajoute ici, tiré du tableau d’honneur recensant les pertes du régiment, les noms de ceux qui sont décédés à Valenciennes et dans les environs immédiat lors des ces derniers 30 jours. Ils viennent s’ajouter à la liste des soldats allemands décédés dans les hôpitaux de Valenciennes depuis le début de l’occupation, ainsi que ceux des derniers combats autour de la Ville. Ils sont actuellement au nombre de 1068 et recensés dans ce même blog.
Dienstgrad
Nachname
Vorname
Geburtsdatum & Ort
Todesdatum & Ort
Einheit
Gefreiter
KÖLLMANN
Johann
25.10.1918 Saultain
3. Batterie
Unteroffizier
FISCHER
Hans
Charlottenbourg
27.10.1918 Estreux
8. Batterie
Vize-Wachtmeister
FREUND
Konrad
Watzenborn
27.10.1918 Estreux
8. Batterie
Kanonier
HELLENBRANDT
Heinrich
31.05.1899 Duisburg
29.10.1918 Marly
7. Batterie
Gefreiter
SONNTAG
Herrmann
25.09.1893 Lupowske,Bütow
30.10.1918 Saultain
5. Batterie
Vize-Wachtmeister
DRESE
Edgar
16.04.1899 Königsberg
01.11.1918 Marly
1. Batterie
Unteroffizier
JESCHKE
Ernst
24.08.1894 Rosenhain, Strasburg
01.11.1918 La Briquette
1. Batterie
Kanonier
MOORS
Wilhelm
01.11.1918 Saultain
8. Batterie
Kanonier
RAPPERTS
Albert Peter Johan
01.11.1918 Saultain
5. Batterie
Sergt.
REDWANZ
August Adolf
24.12.1892 Klein Bukowitz, Kreis Preußisch Stargard (Mały Bukowiec, Poméranie)
Les civils du Valenciennois dans la Grande Guerre 1914-1918
Les victimes civiles, otages, prisonniers, internés, déportés, fusillés de Valenciennes, du Valenciennois et des territoires occupés durant la Grande Guerre 1914-1918 et les militaires directement concernés.