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Les civils du Valenciennois dans la Grande Guerre 1914-1918
6 novembre 2019

Octobre-novembre 1918, le 55 RIR combat à Valenciennes

 

 L'historique du 55e Régiment d'Infanterie de Réserve allemand retrace avec précision les déplacements et actions quotidiennes durant la période du 11/10/1918 (où le régiment se trouvait à  Bouchain) et le jour de l'Armistice, puis la marche de retour vers Lippstad où il était cantonné qui lui prit un autre mois.

 Ce sont ces deux mois que je relate ici, en traduisant au plus près l'historique rédigé en allemand - et écrit en fraktur- aimablement communiqué par Bernard C. que je remercie. Ecrit ca 1930, on y sent déjà poindre dans certaines remarques (non traduites) l'avénement du IIIe Reich et de son chef (cité), ainsi que ses conséquences.


couv p00
En 1914, le régiment appartenait à la 26e brigade d'infanterie de réserve,
2e division de la réserve de la Garde,
X. Corps de réserve 2e armée.
En 1917 il est transféré à la 4e Brigade de la Garde,
220e Division,
où il est accompagné des IR 190 et RIR 99 que l'on retrouve dans le texte

 

 J'ai divisé ce parcours en 3 pour utiliser au mieux les fonctionnalités de MyMaps, il suffit de cliquer sur un lieu pour faire apparaître son nom dans le volet gauche ; les lieux repérés sont en gras dans le texte français.
Cliquer donne, tout en bas du volet de gauche, la posibilité de changer le fond de carte. Le tracé, adapté aux piétons, suit évidemment les routes actuelles, qui coïncident avec celles d'époque, sauf aux abords des grandes villes ou des autoroutes.

Du 11 octobre 1918 au 11 novembre 1918

      On y découvre les combats dans Valenciennes et ses faubourgs sous la pression des forces canadiennes.
La carte-itinéraire est insérée au moment où le bataillon franchit la frontière franco-belge
FB.

WK

Weitere Kämpfe.

Am 11. 10. gelang es dem Gegner, den Kanal südlich Iwuy zu überschreiten und den Ort zu nehmen. R. 55 soll alles Verfügbare nach links verschieben und den Schelde-Kanal..............

Derniers combats.

Le 11 octobre, l'ennemi a réussi à traverser le canal au sud d'Iwuy et à prendre la ville. Le 55e régiment de réserve doit déplacer tout ce qui est disponible vers sa gauche et sécuriser le canal de l’Escaut au nord du Bassin Rond jusqu’à Basse Ville [quartier de Bouchain au sud de l’Escaut]. En attendant, le 3e bataillon ainsi que des unités du 190e à son aile gauche, s’est replié vers le sud et 4 mitrailleuses sont en position. L'attaque ennemie s'est arrêtée. 
La brigade a ordonné un autre repli pour la nuit jusqu'à la colline de Lieu-St. Amand. Le 55e régiment de réserve remplacé par des éléments de la 35e Div. Inf. arrive à Douchy, au sud de Douai [très à l’est ! plutôt sud de DENAIN], le 12 octobre à 2h30. Il devait voir le pont de l'Escaut. L’Etat-Major du régiment était à Douchy. Il y avait une section de pontonniers près de Bouchain, uniquement, jusqu’au nord de Denain, ainsi que des patrouilles d’observation. Le 12, la 225ème brigade d'infanterie remplaça le régiment. Les tronçons de canal affectés aux 3e et 1er Btn., et particulièrement à l'ouest de la ligne Douchy-Lourches à l'ouest de Denain, étaient sous le feu de l'artillerie de tous calibres. Le régiment se trouvait en sécurité le 13 à Rouvignies sur la route au sud-est de Denain. Le chef du bataillon commandait [la défense] du pont. Le poste de commandement du régiment était installé dans un quartier Est de Denain.
51 hommes sont arrivés en remplacement le 14 et sont affectés au 1er Btn. Le 15 octobre le pont de chemin de fer a été dynamité.
Le lieutenant Kühling a succédé à la tête du 3e Btn. Le 16, Denain était sous le feu de l'artillerie lourde.
A réception du mot clé "Wotan" a commencé le retrait sur la position « Hermann » (Valenciennes), d’où le 17, à 4 heures du matin, le train de ravitaillement [train des équipages] a été envoyé en avant-garde à Quiévrechain, (au nord-est de Valenciennes). Le Lt. Hollmann est parti à 10h du matin pour une nouvelle affectation dans le régiment. À la même heure, le pont ferroviaire sur la route Lourches Douchy a sauté. Fort tir d'artillerie. Le 18, à 15 h 30, mot clé "Hermann". 8 heures du soir, départ du régiment.
Arrivée à minuit à Valenciennes (heure allemande.)

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Tout d'abord, la position a été occupée le 19 avec des éléments avancés. De 17h30 à 18h30, explosion de trains et de la gare de Valenciennes. Le capitaine Brédan a pris la direction du 1er bataillon et le capitaine [de cavalerie] Wrede celui du 3e. Ce jour-là, le lieutenant Eichert est blessé. Le 20, à 11 h 15, le pont du canal et de la voie de chemin de fer sur l’aile droite du régiment ont été dynamités, puis le 21, le clocher de l'église et l'usine de traitement des eaux d’Anzin, et plus loin, le carrefour et le pont du canal.
La cavalerie ennemie est apparue entre Oisy et Aubry, à 10 heures du matin à Aubry même, à 10h45, fortes escarmouches le long d’une ligne allant de Bellaing et Aubry jusque Le Moulin. [au centre de la carte]

Le Moulin

Ils ont été repoussés par la 1ère batterie de la 51e artillerie de campagne. A 12h50, le 2ème bataillon évite que Hérin soit occupé par l'ennemi et envoie de fortes patrouilles de Hérin à St. Waast-la-Haut. Les messages ont été transmis. À 3 heures de l'après-midi, l'ennemi était assez puissant pour attaquer sur la ligne Valenciennes-Rouvignies-Hérin-Aubry le régiment et son voisin au sud, le 176e régiment d’infanterie. Nos patrouilles (sous commandement d’un gradé) se sont retirées, mitrailleuses et fusils d’infanterie tirant vivement, et sont de retour. Mais l'ennemi a réussi à pénétrer dans le dédale des maisons de La Sentinelle, et à pénétrer les faubourgs Est de Valenciennes. Cependant la 5e compagnie avec mitrailleuses s’est maintenue sur la gauche avec des pertes. Plus au sud, une partie de la Compagnie du 176 a été capturée. L'ennemi s'est tourné vers le nord et a contourné la 5e compagnie par la gauche. Une mitrailleuse légère a perdu tous ses servants dans une défense courageuse. La 5ème compagnie a tourné son aile gauche et aidée de mortiers, mitrailleuses et infanterie a arrêté l’ennemi. L’IR 176 a réussi à se mettre à nouveau en position ici et repousser un peu l’adversaire. L’aile droite de la 6e compagnie tient victorieusement sa position défensive, l’artillerie a considérablement aidé.
Le 22 octobre, de 8h00 à 10h00, des avions de reconnaissance ennemis ont largué plusieurs bombes sur le sud de Valenciennes. De fortes patrouilles ennemies sur l'aile droite de notre position ont été repoussées. L'adversaire a continué à faire pression. 40 à 50 hommes s'installent dans les fermes devant La Sentinelle. Une patrouille d'officiers de la 10ème compagnie a demandé un important feu de couverture, permettant ainsi aux patrouilles de revenir.
Un tir d'artillerie et de mines (lieutenant Müller) attaque l'ennemi à La Sentinelle. Le Lt. Oberfohren a maintenu le contact avec la IIe compagnie du 176e, commandée par le Lt. Lorber. Avant les attaques avec des véhicules blindés les [avant-]postes du 1er Btn sont de retour. Ils se tenaient dans la soirée à l'ouest de la gare et d'un sentier à proximité.
Le 23, tirs de mortiers et mitrailleuses ennemis au carrefour des routes du Monument. [selon le schéma qui accompagne l'historique, il s’agit de la pyramide Dampierre] Notre artillerie a tiré sur les sections ennemies de même que sur les mortiers. Dans l'après-midi, les forces ennemies et nos renforts au monument se sont livrés à de vifs combats. C’était un pur chaudron de sorcière comme l’a écrit le Lieutenant Reichenbach. La force écrasante de l'ennemi a obligé nos troupes à retourner à l'écluse, mais elles ont gardé l'ennemi à l'écart du carrefour du monument. L'après-midi, l’aviation a été très active. Dans la soirée, l'artillerie et les mortiers ont tiré des deux côtés.

Entre-temps, les négociations entre le gouvernement allemand et l’alliance ennemie ont progressé. Malheureusement, les Allemands se concentrent sur les 14 points du président Wilson. La suprématie de l'ennemi étant écrasante, les alliés de l'Allemagne l’abandonnant, le commandement suprême fut contraint de rechercher un cessez-le-feu.

Le 25 octobre, le major Böge de l’état-major de la 220e Inf. Div. [prend] le commandement du régiment. Il avait été à plusieurs reprises chef de bataillon et de régiment par intérim. Le 26 le 2e Btn a réintégré l’IR 176.

Le même jour, le général Ludendorff reçut son congé à sa demande. Le général Groener a pris sa place comme officier d'état-major responsable de toute une armée. La perte du général victorieux bien connu a eu un effet accablant sur l'armée et a été à juste titre considérée comme un signe de la gravité de la conduite de la politique (etc.) allemande

Le 26 à 8h30 du matin, un orage d’acier, soutenu par mortiers et M.G., s'est soudainement abattu sur toute la section du régiment. La partie sud-ouest de Valenciennes a reçu des obus incendiaires. De fortes patrouilles ennemies qui avaient traversé l'écluse et le canal et tenté de forcer un passage ont été aperçues à temps et obligé de faire demi-tour devant le réseau de barbelés sous le feu des mitrailleuses Le tir d’annihilation de notre artillerie a immédiatement fait le reste. Au cours de l'après-midi, le niveau d'eau du canal a baissé de 1,5 mètre. [inondant les faubourgs]

Le 27, Valenciennes a reçu 4000 obus, engendrant de nombreuses destructions. À 19h15, le 1er. Btn. est remplacé par le I/190 et reste sur le pied de guerre dans la ville Lt. Gebauer a été blessé en service. Le lendemain, à 6h20, des tirs de barrage ont pilonné la division voisine à gauche. Le I/55 était prêt à marcher. À 10h15, il a reçu l'ordre de se rendre au sud de Valenciennes.
Le commandant Kiesel, commandant le régiment de réserve 99, qui avait été nommé commandant de la place, le renvoya dans ses quartiers à 11 h 15.
Le 29, de 14 heures à 16 heures, de violents coups de feu ont eu lieu au passage à niveau et plus tard au moulin [Gilliard au faubourg de Paris]. Une patrouille ennemie, qui se trouvait à sa gauche, en direction du faubourg de Paris, a été prise sous le feu des mitrailleuss.
Le lendemain (30), l'ennemi a bombardé le sud-ouest de la ville en s’aidant d’avions d’observation. L'eau du canal a continué à inonder. Bombardements supplémentaires le 31.
Le 1er novembre a commencé par un pilonnage sur l’aile gauche. Le 1er Btn., prévenu par message que le 396e régiment reviendrait en arrière reçoit à 7h25 l’ordre d’occuper la position-clé précédemment explorée dans le but de contre-attaquer. Deux mortiers lanceurs de mines lui ont été assignés. Des obus incendiaires ont touché la ville. À 8h30 du matin, la zone autour de l'écluse et de l'église était obscurcie. A 9h55 3e Btn. rapportait que l'ennemi avait traversé le canal à gauche de l'écluse et s'était avancé jusqu'à l'église. La ligne de chemin de fer a été prise. A présent le 2e Btn. est refoulé du sud avec grandes pertes. Cette nouvelle a été transmise à la division par pigeons à 10h15 du matin. 2 compagnies du 99e régiment de réserve ont été appelées en renfort. Le 1er Btn n’a pas été capable de voir de nouveau la position de l’écluse puisque le 396 régiment avait été refoulé au-delà. Même une contre-attaque n’était plus possible car la compagnie avait déjà été tournée par le feu des mitrailleuses. Les 1ère et 3ème compagnies se sont retirées à l’intérieur de la ville, la 2e Cie occupe le boulevard, son aile droite le long de la voie ferrée en connexion avec le 2e Btn. Une auto blindée [canadienne] qui avait pénétré jusqu’à place de Famars [actuelle place du Canada] a été mise en fuite par le feu des mitrailleuses et des mortiers. À 12h55 ordre du régiment au 3e Btn d'avancer au sud de l'écluse, à l'est de l’Escaut pour faciliter la contre-attaque du II/99 et du I/55 en direction du chemin de fer. À 13h15, le 1er bataillon du 99e Régiment de Réserve fait parvenir la nouvelle que deux bataillons du Régiment (99e) ont pris toute la voie ferrée jusqu'au pont. Malheureusement, ce message s'est avéré faux par la suite La 3e  compagnie a rencontré avant la Place Famars des éléments du I/99, qui constituait ici la ligne la plus avancée. La 3ème comp. est allée au-delà et des éléments ont poussé à travers la place à l'est de la route jusqu'à 100 mètres de la voie ferrée. À 1 heure de l'après-midi, ordre de la division: "Tous les éléments du front de la bataille sont sous les ordres du major Kiesel". A 3h15 de l'après-midi, l'adversaire occupait la gare. La 9e compagnie doit se retirer dans les faubourgs de la ville et se retrancher au nord. Dans la soirée, la 3ème compagnie du 55e Régiment et la 3ème compagnie du 99e Régiment parviennent à atteindre la ligne de chemin de fer. À 10 h 40, la brigade ordonna l'évacuation de Valenciennes. Le 2e bataillon a été dissous et ses unités attribuées au 1er et 3e Btn. Le capitaine Hermann s'est joint à l'état-major du régiment.
Le 2 novembre, la nouvelle position a été prise à 6h30 du matin. A 6h35 « Trommelfeuer » -orage d’acier. A 7h45 rapport du 1er Btn, l’adversaire a percé le III/24 RR, le 1er Btn recule sur son flanc. Ordres reçus de la division par porteur : « le 24e Regt est en grande partie sur la hauteur au sud de la route menant à Etrun [plus certainement Estreux], des actions ont lieu à la limite nord de Marly. Le régiment se bat sur place, l’aile gauche doit se replier. "
L’attaque a été déclenchée sur cette partie du régiment, le 1er bataillon a dû revenir. A 8h50 du matin le 3e Btn tient toujours sa position contre une forte attaque frontale. Peu après son aile droite est revenue également. A 9 heures nouvelles du 3e Btn qui repousse l’adversaire vers la droite Quand à 10 heures au sud de la grand-route une grande partie de nos forces est revenue, le 3e Btn qui était isolé est revenu sur une nouvelle position Le régiment a décidé de retourner au chemin creux à 10 heures du matin, avant de risquer un double encerclement. Les bataillons ont commencé le mouvement à 11 heures, message à la brigade. Forts tirs d'artillerie. À 11h45, le mouvement est terminé et des connexions sont établies. Immédiatement après avoir atteint la ravine, feu d'artillerie lourde de gros calibre, jusqu'à 13 heures. A 13h20 message que le flanc droit a été obligé de se replier. Ordre au 3e Btn. de maintenir la position et affiner le flanc droit en repliant la compagnie avec une mitrailleuse en soutien. Ordre renouvelé à 15h55. A 10 heures du soir, le 3e Btn. signale qu’il tient toujours son emplacement. À 11 h 30, il a rejeté les patrouilles ennemies. À minuit, il envoie un message à la brigade.

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Le décompte des pertes pour les combats de Valenciennes s'élève à 32 tués en actions, ou blessés et décédés à Valenciennes. (source : liste publiée dans l'historique)
Peut-être est-ce l'un d'entre eux photographié  le 2 ou le 3 novembre au faubourg de Paris

Le 3 novembre à 3 heures du matin, ordre de la division : départ pour la première position d'arrière-garde. À 5 heures du matin commencent les tirs d'artillerie lourde jusque 6h30. Les patrouilles (sous commandement d’un gradé) sont restées en arrière. Le recul a été effectué dans les délais. A 7h30 du matin, la plus grosse partie du 1er Btn. et une partie du 3e Btn. sont à la sortie ouest d'Onnaing. Il ne restait plus à ce moment que 70 hommes pour l'ensemble du régiment. L’arrière-garde occupait la position sur une zone de 2 kilomètres. A 11 heures du matin, forts tirs d'artillerie ennemie. Les hommes se sont enterrés rapidement, mais ont trouvé peu d’abri. Les patrouilles ennemies sont arrivées. À 12h30, l’ordre est arrivé de la 187e brigade pour que le régiment n'abandonne la position d'arrière-garde que sous la pression de l'ennemi. À quatre heures de l'après-midi, l'ennemi s'approchait en tirailleurs, par colonnes denses, avec cavalerie, le long de la route Saint-Saulve–Estreux. Notre mitrailleuse l’a forcé à faire une pause. Sur le chemin, l'artillerie ennemie s'est mise en position. Depuis 16h30 tirs d'artillerie lourde. L’ennemi se déplace par bonds. À 6 heures de l'après-midi, le régiment se replie sur ordre. En se battant, la deuxième position d'arrière-garde a été franchie. Au niveau de la troisième se tenaient des sentinelles de la 187e Division d’Infanterie. À 8 heures du soir, la ligne de résistance principale a été atteinte et la marche vers Élouges, dans le sud-est de Condé, a commencé. [Élouges est en Belgique à 10 km de Quarouble où ils doivent se trouver actuellement]
Le 4 novembre 1918, à 3 heures du matin, le régiment est en alerte. A 5h40 arrivée au commandement divisionnaire. À 8h45, le déménagement par camions d’Élouges vers Quiévrechain vers commencé. [sic, Soit les camions étaient à Élouges et sont venus les chercher pour les emmener à Quiévrechain, soit les camions étaient à Quarouble]. À 10 heures du matin, la plus grande partie du régiment était assemblée à la sortie sud-ouest de cet endroit.
Par ordre de la 187ème Division d’infanterie [le régiment] est allé à Quiévrechain et a assuré la liaison sur place avec la 187e brigade. A 11h15, par ordre, le régiment doit se déployer à l’Est de Quiévrechain. Ce qui a été réalisé avec l’aile droite sur la route de Mons. Le 1er Btn. à droite, le 3e à gauche. À 8h10 de l'après-midi ordre de la brigade : s’éloigner en direction d’Élouges. Entre 11 et 12 heures du soir, les compagnies sont à Elouges en cantonnement. 

[ Parmi les poursuivants sur la route Valenciennes-Onnaing-Quarouble-Quiévrechain se trouve la 1st Canadian Motor Machine Gun Brigade ].

5 Novembre jour de repos.
Le 6 novembre, à 6 heures du matin, marche vers Hainin (en état d’alerte). Ordre de la brigade : le régiment doit se tenir prêt au domaine Saulzoir. [La Cense du Saulsoir : (3,716 E 50,409 N) actuellement sur le chemin Saulçoir] Le bataillon a avancé à 11h10 et est arrivé au chemin creux à 12 heures. A 12h30 le 1er Btn. Reçoit l’ordre de contrattaquer, en plaçant l’aile droite au sud de la propriété. Il faudrait reprendre la hauteur à l’ouest de la ligne de chemin de fer Quiévrain-Elouges. Le 3e Btn. est resté en réserve. À 1 heure de l'après-midi, le bataillon arrive. 1ère et 3ème compagnie devant, 2ème compagnie en tant que 2ème vague, distance 100 mètres, connexion à droite avec 190e Régiment d’infanterie, et à gauche les 24e et 396e. Malgré le sol détrempé, les choses se passèrent rapidement ; sous le feu, la poussée a été ramenée à la première maison de Baisieux. Mais comme il n'y avait pas de liaison à gauche ni à droite, le bataillon s’est replié et rassemblé ses deux ailes. C'était 600 mètres au-delà de la position à prendre. À 15h15 Ordre de la division : retraite dans la soirée. À 10 heures, le régiment part pour Hainin où il arrive à 11h30.
Le 7 novembre, à 3 heures de l'après-midi, départ pour Saint-Ghislain. Arrivée à 6h30 de l'après-midi. Le 1er Btn. était dans la section du 121e Régiment de Réserve, le 3e Btn. dans la section du 119e Régiment de Réserve, et le 189e Régiment d’infanterie, une patrouille sous commandement d’un gradé chacun, ripostant. Le 8 novembre à 7 heures du matin. Le III/55 a remplacé le I/190 en tant que bataillon de combat. Le bataillon I/55 était en attente. À 6 heures de l'après-midi le I/55 et à 7 heures de l'après-midi le 2e Btn. se déplacent dans une nouvelle position sur la digue au nord de Ghlin, le 1er Btn. en première ligne, le 3e en position d’attente. Position tenue le 9 novembre à 2h30 du matin. Une patrouille est restée face à l'ennemi jusqu'à 7 heures du matin et n'est revenue que vers midi. L'ennemi ne l'avait pas suivie. La patrouille que le lieutenant Reichenbach commandait, étant à Saint-Ghislain, a été la cible de civils. Les aviateurs ennemis étaient très actifs. L'artillerie tire peu.
Le 10 novembre, le régiment s'est déplacé à Naast entre 3 et 4 heures de l'après-midi pour tenir la position T.-r [Tr stellung]. le 3e bataillon en formation de combat, le 1er bataillon en attente. L'artillerie ennemie a bombardé le pont avec des obus de 23 centimètres sur l'aile gauche. Notre propre artillerie a bombardé Ghlin.

Le 11/11 des patrouilles ont été envoyées à [La]Coulberie [Ferme : 4,065 E 50,547 N] et à Siercoux [?Sirieu? : 4,063 E 50,526 N]. À 12 heures [heure allemande], comme ordonné précédemment, l’armistice est entré en vigueur.


 

Du 12 au 23 novembre 1918 

 Dès le lendemain, le régiment entreprend de rejoindre Lippstadt, en rejoignant d'abord  la frontière germano-belge, sans qu'aucun heurt avec la population ne soit relaté.

 La nouvelle du renversement en Allemagne, de la proclamation de la République, a agi comme un coup de foudre sur toutes les troupes. Il était rassurant de savoir que le maréchal Von Hindenburg allait renvoyer l'armée dans son pays natal. Les détails des terribles journées du début du mois de novembre au 11 novembre et d’autres événements au pays ne sont apparus que progressivement et par la suite à la connaissance des troupes, qui avaient longtemps eu peu de liens avec la patrie.

Le 12 novembre, le régiment s’est réuni à Ecaussines-Lallaing pour s’installer dans un hébergement. Le train [des équipages] nous rejoint. Le retour pédestre fut ordonné.
Le 13, le régiment marche à partir de 12h30 via Ronquières, Ittre, Haut-Ittre et Bois-Seigneur-Isaac vers Lillois-Witterzée. [25 km] La marche a été très difficile pour cause de pentes raides. Sur le chemin, il y avait des forts ralentissements à cause d’autres régiments en marche et même la rencontre avec une autre division dans la même rue.
Le 14 novembre jour de repos à Lillois-Witterzée.
Le 15 novembre, à 9 h 15, le régiment se rend via Chapelle d'Ellencourt, [50.642648,4.4197813] au sud de Vieux Manant, [dernier QG de Napoléon 18/06/1815, actuel chemin Vieux Manands] jusqu'à Maransart, dans des lieux d’hébergement.
Le 16, jour de repos. Sur ordre ont été élus les conseils de soldats. Le commandement a gardé les officiers.
Le 17 à 13h marche via Lasne, Rixensart et Bierges vers Wavre et Aisémont (17 km).
Le 18, à 10 heures du matin, via Gastuche et Grez Paiseau [Grez-Doiceau] jusqu'à Le Culot et La Bruyère [50.714819,4.724114] où se trouve le cantonnement (17 km).

 

 

 

Le 19/11 a été jour de repos. A midi l’ordre est arrivé : le 3e Btn va protéger le magasin aux vivres de Liège, il est parti à 2h de l’après-midi. Il arrive à Trognée [32km] à 10h du soir (heure locale).
Le 20 à 8h du matin partent le QG du régiment et le 1er bataillon via Mélin, Jodoigne, Mallines [Marilles], Grand Orp [Orp-le-Grand], Petit-Hallet, Grand-Hallet, Avernas-le-Bauduin vers Bertée [Bertrée], où ils arrivent à 4h30 de l'après-midi (28 kilomètres). Le 3e Btn se dirige vers Bovenistier à 12h30.
Le 21, l'état-major du régiment et le 1er Btn. partent à 15h45 via Trognée, Abolens, Geer, Hollogne-sur-Geer, Limont et Vooille [Noville] vers Fexhe-le-Haut-Clocher (25 km). Le 3e Btn est arrivé à Liège ce jour-là à onze heures du matin, il assure la surveillance du magasin aux vivres.
Le 22 novembre, l'état-major du régiment et le 1er Btn. via Bierset, St. Nicolas, Liège, Grivegnée atteignent Chenée (O.U.) [heure non spécifiée]. Le 3e Btn reste à Liège.
Le 23 le régiment devra se déplacer via Vaux-sous-Chêvremont, Romsée, Ayéneux, Soumagne, Chaineux jusqu'à peu avant Welkenraedt. Régiment et 1er Btn partent à 10h15 du matin de Chenée, le 3e Btn de Liège à 8 heures du matin (39 kilomètres). Le bivouac s’installe sur place.  

 On peut être étonné de ne voir aucun incident relaté lors de la progression en pays (précédemment ?) envahi, comme ici ce long parcours en Belgique, que les troupes ont réalisé à pied, traversant les villes et villages. Il est vrai qu'à la joie de voir partir l'occupant il faut ajouter la peur que peut encore susciter cette troupe qui défile avec armes et bagages.
 Probablement les municipalités avaient-elles donné des consignes de calme. Je n'ai trouvé qu'une photographie, prise à Liège, que les troupes allemandes traversent, alors que la ville est pavoisée aux couleurs de tous les alliés.

Liège

 La photo est prise devant l'hotel Central, situé au coin de ce qui est actuellement la Place de la République Française. Tous les anciens immeubles ont disparu, reste la coupole de l'Eglise Saint-André de Liège visible tout au fond dans la perspective de la rue.

Une autre photo montre un bivouac improvisé sur la place St-Lambert devant la cour d'appel :

Place st lambert liege

 


 Du 24 novembre au 11 décembre 1918

 Une fois la frontière de l'époque traversée, le régiment marche à travers l'Allemagne vers son cantonnement.

Le 24, marche via la frontière allemande à Herbesthal, puis Geinebret [? non trouvé ?], Walhorn, Raeren-Hohn vers Venwegen, au sud-est d’Aachen [Aix-la-Chapelle] (32 km).
25 novembre jour de repos.
Le 26, départ de Venwegen, via Breinig, Vicht, Mausbach, Gressenich, Schevenhütte, Gürzenich et Düren sur de mauvaises routes. [30km]
Le 27 novembre, nous sommes partis de Düren en passant par Distelrath, Golzheim, Blatzheim, Kerpen, Modrath et Grefrath [36km].
Le 28, nous nous sommes arrêtés à Cologne-Lindenthal.
Le 29 : le jour de repos.
Le 30 via Deutz, Mülheim, Delbrück, Bergisch-Gladbach, Odenthal, Schallemich, Eikamp, Oberscheid, Hochscherf.
Le 1er décembre via Dabringhausen, Dörperheide, Krähwinkelbrücke vers Honsberg.
Le 2 décembre via Heide, Radevormwald, Elspe, Förde [non trouvés sur le trajet (existent vers Grevenbrück 100km Est!)]puis
le 3 décembre via Destern, Eilpe, Hagen jusqu'à Wehringhausen,
Le 4 : jour de repos.
Le 5 via Westhofen, Schwerte, Gliselle [Geisecke], Ardey,
Le 6 via Ostbüren, Stockum, Werl jusqu'à Scheidingen.

 

Du 7 au 9 décembre, repos.
Le 10 décembre depuis Scheidingen via Klotingen, Stocklarn, Oestinghausen, vers Hovestadt (20 kilomètres).
Le 11 décembre, à 7 heures du matin, l’approvisionnement a pris la direction de Lippstadt, où il est arrivé le 11 au matin. À 9 h 30, les troupes suivirent Ostinghausen, Benninghausen, Overhagen jusqu'à Lippstadt, où se trouvait depuis longtemps déjà le bataillon de remplacement du régiment. Le régiment, accueilli avec enthousiasme par une immense foule, est arrivé à Lippstadt à 14h30, où il devait être démobilisé.

 Une profonde tristesse face à l'issue de la guerre s'est immiscée dans la joie de rentrer au pays. A l’entrée de la ville, le régiment a été reçu par les officiers du bataillon de remplacement dont les hommes se sont levés dans une prairie l’acclamer. Le major Böge avait dirigé le régiment. Le très populaire commandant de brigade, le major général von Fabeck, prend congé après des exploits glorieux dans presque toutes les parties du théâtre occidental de la guerre, .....

 

 

 

 

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