Canalblog
Editer l'article Suivre ce blog Administration + Créer mon blog
Publicité
Les civils du Valenciennois dans la Grande Guerre 1914-1918
25 février 2023

Le 121 RIR : court repos près de Valenciennes en 1917

L'historique édité en 1922 du 121e Régiment d'Infanterie de Réserve allemand (Königlich Württembergisches Reserve-Infanterie-Regiment) fait état d'un court répit alors que les batailles d'Arras, puis de St Quentin font rage sur la ligne Siegfried (Siegfried Stellung).

De février à mars 1917, l'armée allemande a effectué un repli stratégique, nommé "Opération Alberich", lui permettant, en s'appuyant désormais sur des positions fortifiées à l'avance, de réduire la longueur du front.

Parcours
Le parcours du régiment (en bleu).
En noir l'ancienne ligne de front,
En rouge la Ligne Siegfried.

 

J'encadre le récit par des extraits situant le régiment avant et après cette période de repos :

Le 2 avril 1917, à 5 heures du matin, de violents tirs de barrage ont commencé sur Ecoust et Noreuil se sont déclenchés
(...)
une brigade anglaise attaqua les avant-postes. Ensuite les Anglais ont réussi à percer la position avancée et à prendre les autres postes à revers.
(...)

C'en était fini de la belle période de calme à Bullecourt. Les Anglais ne dépassèrent pas Ecoust, mais la ligne Siegfried était maintenant en première ligne.
(...)
Le village de Bullecourt, encore bien conservé il y a quelques jours, tomba en ruines et même à Hendecourt, il était conseillé de se trouver une cave sure à s'aménager en lieu d'hébergement.

Le chateau 55
Le Chateau d'Hendecourt-lez-Cagnicourt, fin avril 1917


(...)
Les Anglais ont tiré à très grande distance avec des obus de gros calibre à trajectoire tendue. C'était une grande performance pour eux d'amener ce matériel lourd à travers le terrain entièrement détruit. Mais comme ils n'avaient pas besoin d'économiser en matériel ou en main-d'œuvre comme nous, ils pouvaient se le permettre.
(...)
Toute l'activité de combat de l'adversaire indiquait la préparation d'une grande attaque. Comme le régiment n'avait jamais été au repos depuis mars 1916, et que la division [51. Reserve-Infanterie-Brigade / 26. Reserve-Division / XIV. Reserve-Korps / 7. Armee] n'avait jamais été au repos pour se reposer et s'entraîner, il n'était pas conseillé de la laisser s'engager à nouveau sur un front de grand combat. C'est pourquoi la relève de la division par la 27e division d'infanterie wurtembergeoise a commencé le 6 avril

 

 
 Le 6 avril 1917, à 11 heures du soir, le IIe bataillon a embarqué à Marquion. Les 7&8 avril le Ier bataillon relevé par le I/120, s'est rassemblé à Cagnicourt et a embarqué le 8 avril également à Marquion. Les 8 & 9, le IIIe bataillon a été relevé par le III/120 et s'est également rassemblé à Cagnicourt.
 Pendant que l'état-major du régiment, le Ier et le IIe Bataillon arrivés en gare de Valenciennes marchaient vers les lieux d'hébergement, le IIIe Bataillon était arrêté peu avant le départ et subordonné à la 220e division d'infanterie à Vis-en-Artois, et ensuite affecté au groupe A comme réserve de groupe. Seule la 3e compagnie de mitrailleurs qui était déjà en marche vers ses nouveaux quartiers n'a pu être jointe.



Ruhe 57

Au repos près de Valenciennes.
Alors que le IIIe bataillon était engagé dans de violents combats(1) près d'Arras, les autres bataillons prirent leurs quartiers de repos.
Il s'agissait pour :
  • L'Etat-major du régiment : Artres.
  • Le Ier. Bataillon :
    • Etat-major, 2e et 4e compagnies : Artres ;
    • 1re compagnie : Vendegies ;
    • 3ème compagnie et 1ère compagnie de mitrailleuses (MGK) : Querenaing.
  • Le IIe bataillon : Maing ;
  • 3e M.G.K. : Maresches.
 Le logement était correct, après que l'aménagement des quartiers ait été fait par les habitants. Les gens eux-mêmes avaient vidé des chambres, car quand le régiment est arrivé, il n'a trouvé que des chambres vides.
Les premiers jours ont été occupés par la grande lessive, les revues des armes, des masques à gaz et vêtements. En outre, il restait encore suffisamment de temps pour se reposer. Tout le monde en avait un besoin urgent. Une excursion à Valenciennes avec bain, épouillage et sortie au cinéma offrit une agréable distraction.
 A cette époque, des cours d'instruction sur la bataille défensive avaient lieu à Valenciennes pour les chefs de troupe et les officiers d'état-major général, cours auxquels participaient également des officiers du régiment. La division était la division d'entraînement pour ces cours et devait faire une démonstration pratique dans une salle du musée de Valenciennes.
 A cet effet, le 1er bataillon avait fait un exercice préliminaire sur la place de Vendegies. Mais les choses en restèrent là, car le 16 avril, à 4 heures du matin, la division fut placée en ordre de marche et le transfert commença à 11 heures du matin. Ainsi, cette période de repos, comme les précédentes, fut interrompue avant même d'avoir commencé. Outre le repos si nécessaire, la formation des chefs et des équipes était encore plus importante en raison du changement continu de ces derniers.
 Le manque de troupes et la supériorité numérique de l'ennemi étaient constamment ressentis sur le front occidental et ne nous en laissaient pas le temps. La division a également été particulièrement malchanceuse lors de sa relève et il semblait qu'elle était plus exploitée que les autres unités.
Les officiers et les hommes de troupe se sentaient mal à l'aise, surtout lorsqu'ils apprenaient que d'autres troupes restaient au repos pendant des semaines à l'étape.

 

StQ 58

En position près de St. Quentin.


 Le 16 avril 1917, l'état-major du régiment et le 1er bataillon depuis d'Artres et le 2e bataillon depuis Denain partent vers l'inconnu.
Le train régimentaire devait marcher en direction de St-Quentin. Dans la nuit, sous une pluie battante et dans une obscurité totale, les transports arrivèrent à Fresnoy-le-Grand et s'installèrent dans une usine.

(...)
Le 17 avril, marche vers les nouveaux quartiers : Quartier Général et 1er Bataillon : Courcelles—Fonsomme ; II Bataillon : Fieulaine ; 5e Compagnie et 2e M.-G.-.K. : Montigny-Carotte
(...)
La raison du départ soudain de la division était la suivante : à Saint-Quentin, les Français avaient attaqué les avant-postes qui étaient loin devant la position Siegfried et avaient rejeté les troupes allemandes sur la ligne Siegfried.
(... ...

 A noter que le rédacteur (Hauptmann Freiherr (Capitaine baron) Georg vom Holtz) utilise pour Montigny-en-Arrouaise le nom qui lui avait été un temps attribué : Montigny-Carotte. (en voir ici la raison- ou l'histoire)

 


 

 (1) dans son récit le IIIe bataillon signale entre autres : "l'ennemi [troupes britaniques] savait exactement où se trouvaient nos bataillons et les engageait tout au long de la journée"

 

Publicité
Publicité
Commentaires
L
Vu !
Répondre
Publicité