Canalblog
Editer l'article Suivre ce blog Administration + Créer mon blog
Publicité
Les civils du Valenciennois dans la Grande Guerre 1914-1918
26 octobre 2013

Dr. Charles TAUCHON, Maire

 

 

     Le Docteur Charles Joseph Tauchon, né le 25 juin 1840 à Montigny-en-Gohelle (Pas-de-Calais) était maire de Valenciennes à la déclaration de guerre. Capitaine de Mobiles en 1869, volontaire en 1870, il a fait campagne et a été blessé à Pont-Noyelles à la tête de son bataillon, cité à l'ordre du jour de l'armée, prisonnier de guerre à Glogau pour avoir refusé de s'engager à ne plus servir, il a conservé son grade jusqu'à 65 ans, puis a été désigné comme Président de la commission de réception de vivres de Maubeuge, il y aurait été mobilisé à l'age de 74 ans s'il n'avait été en Mai 1912 élu maire de Valenciennes dont il était conseiller municipal depuis 35 ans.

   Le 28 octobre 1898, le Colonel du 127°RI : Fernand, Louis, Armand, Marie de Langle de Cary, futur général,  le fait Chevalier de la Légion d'Honneur. Il est vrai que la liste de ses états de service, tant civils que militaires dépeignent un homme au service des autres et de sa patrie. Il est à cette date chirurgien en chef de l'Hospice général de Valenciennes, aussi bien que Chef de bataillon territorial et président-fondateur de la société de tir à l'arme de guerre ainsi que le la société de gymnastique "La Vaillante".

           Même si l'on pouvait imaginer les difficultés d'être maire dans une ville de région envahie pour une durée indéterminée (Valenciennes le fut du 24 Août 1914 au 2 Novembre 1918), l'emprisonnement, la déportation puis l'exil n'étaient certainement pas envisagés par un septuagénaire.

 Dans" Par la trouée du Nord, La ruée sur Paris en 1914", Robert Corrnilleau raconte :

    Je me rendis, avec un grand nombre d`entre eux, [de Blanc-Misseron] à Valenciennes, où notre arrivée, le récit de ce que nous avions vu, causèrent une vive émotion.
     Le maire, M. le docteur Tauchon, qui, durant toute l'occupation, fit preuve d'une énergie et d'une dignité au-dessus de tout loge, rassura la population et recommanda le plus grand calme. Les troupes françaises ayant évacué la région, Valenciennes, ville ouverte, ne devait avoir rien a craindre... Deux jours après mon arrivée, les Allemands faisaient leur entrée à Valenciennes [le 25 août 1914]. Ils n'étaient guère qu'un millier environ, uhlans et fantassins. Ils occupèrent aussitôt la mairie, la sous-préfecture et la gare, où le drapeau allemand fut arboré et où s'installa le colonel. Auparavant, la Compagnie du Nord avait fait partir tout le matériel. Il ne restait pas une locomotive, pas un wagon en gare de Valenciennes. L'empressement avec lequel les Allemands s'assurèrent de la possession de ce nœud important de voies ferrées, le soin qu'ils mirent à inspecter les rails, les embranchements, le fonctionnement des aiguilles, ne nous furent que trop compréhensibles le lendemain. Nous vîmes, en effet, arriver une quantité de trains allemands qui déchargèrent des régiments entiers. Toutes ces troupes ne firent d'ailleurs que passer à Valenciennes, les unes poursuivant leur route par chemin de fer, les autres à pied. La ville restait complètement calme.      M. le docteur Tauchon avait répondu de sa tranquillité. Le premier, il s'offrit comme otage. Les autorités allemandes exigèrent une rançon d'un million, selon certains, davantage même selon d'autres, et des vivres. Puis tous les jours, ce furent des réquisitions. M. Tauchon protesta contre les exigences et les tracasseries allemandes et comme il tenait tête au colonel qui qui s'était institué commandant de la place, ce dernier lui dit un jour brutalement :
« Après tout, je commence à en avoir assez de votre ville de Valenciennes.
Le docteur-maire  répliqua :
« Il ne tient qu'à vous de déménager. Ce n'est pas moi qui vous retiens !...
Le docteur Tauchon donna la mesure de son courage, quand il refusa d'être complice du coup classique contre les hommes mobilisables. Le colonel présenta au maire l'affiche enjoignant à ceux-ci de venir faire leur déclaration, et lui demanda de la contresigner. M. Tauchon s'y refusa énergiquement :
« Fusillez-moi si vous voulez, mais je ne signerai pas cela...  On ne le fusilla pas, mais on apposa l'affiche sans sa signature et malgré ses protestations.

René Delame signale, entre autres :

     Les Allemands ne manquaient jamais d'humilier le Maire ou ses administrés. C'est ainsi que la Ville étant menacée de disette d'eau, dont les Allemands faisaient un usage exagéré, le Maire dut prendre un arrêté commençant ainsi :
« Nous, Maire de la Ville de Valenciennes, Chevalier de la Légion d'Honneur... »
Le Commandant Von Bernstorff, qui devait contresigner l'arrêté, fit supprimer « Chevalier de la Légion d'Honneur ».

    Les relations de la Ville et de la Commandature, à la tête de laquelle se trouvait le Comte Von Bernstorff, étaient très tendues. Les Allemands devenaient de plus en plus exigeants pour les réquisitions de tous genres. C'est ainsi que M. Tauchon reçut par deux fois l'ordre de livrer tous les fils de fer barbelés qui se trouvaient sur le territoire de Valenciennes, même ceux qui clôturaient les jardins et les prairies. M. le Maire ne répondit pas au premier ordre, mais à la seconde injonction, il adressa au Commandant la lettre suivante :
« Je reçois de la Gendarmerie l'ordre de faire enlever, rouler et livrer tous les fils de fer qui se trouvent actuellement dans les jardins et prairies de Saint-Vaast-là-Haut.
« Vous comprendrez, j'en suis persuadé, Monsieur le Comte, ce que peut avoir de pénible pour moi l'exécution d'un pareil ordre, et vous consentirez à m'en dispenser.
« Avec ce ferme espoir, je vous prie d'agréer, Monsieur le Comte, l'expression de mes salutations distinguées. »
     Cinq jours plus tard, le brigadier de gendarmerie demandait de faire prévenir par le garde les habitants de Saint-Vaast que l'autorité allemande leur donnait l'ordre d'enlever des pâtures les fils de fer barbelés, de les rouler et de les déposer à l'école pour le 27 juin.
Il ne devait rester que deux fils de fer unis en clôture.
     Le 6 juillet [1917], le Maire se trouvant dans le bureau du Commandant Von Bernstorff, celui-ci demanda brutalement :
- Allez-vous enfin livrer les fils de fer barbelés ?
Dignement, M. Tauchon lui répondit:
- Chaque fois que l'honneur de la Ville ne sera pas en jeu, j'obéirai. Je préfère être fusillé que vous obéir dans les circonstances actuelles; vous-même le feriez-vous?
Le Commandant s'étant gardé de répondre à cette apostrophe, ne sut que répéter à maintes reprises:
- Vous obéirez, je vous forcerai à obéir

puis l'auteur retrace l'annonce et le départ :

La séance du Conseil municipal du 18 juillet [1917] fut une des plus émouvantes de l'occupation. Le Maire ayant fait promettre à ses collègues de ne pas divulguer, du moins pour cette journée, ce qu'il allait leur dire, s'exprima en ces termes :

« Messieurs,
« Je pars demain matin en Allemagne, par ordre de l'autorité allemande.
« A onze heures, j'ai été appelé par le chef de la Commandature, le Comte Von Bernstorff, qui m'a simplement dit:
« - Vous prendrez demain matin le train pour l'Allemagné.
« - Pourquoi, pour quelles raisons ? J'ai tout au moins à vous poser cette question.
« Silence du Commandant.
« - Je suis âgé, mon état de santé laisse à désirer.
« Silence du Commandant.
« - Je n'ai cependant rien fait de grave? Je n'ai pas contredit vos ordonnances ?
« Haussement d'épaules du Commandant.

« Sans me prévenir, M. Billiet s'est rendu une heure après à la Commandature, mais n'a pas été reçu.
« Pourquoi suis-je devenu tout à coup indésirable?
« J'ai la certitude d'avoir fait mon devoir simplement, sans bravade, sans exagération, mais de l'avoir fait en toute circonstance, avec vous et en m'appuyant sur vous.
« Je suppose que l'ordre a pour cause quelques froissements survenus entre la Commandanture et la Mairie. D'abord, l'incident des fils de fer barbelés, puis celui des agents de police que la Commandature voulait transformer en auxiliaires de sa justice. Peut-être ma lettre écrite relativement au nouvel impôt exigé de la région y a-t-elle été pour quelque chose.
« Bref, demain, à 7 h. 45 du matin, je dois être à la Commandature. Sous la conduite et la garde d'un officier, je prendrai, quelques moments plus tard, le train pour l'Allemagne... »

Pendant quelques instants, les Conseillers restèrent muets d'accablement et de stupeur. M. Lajoie prit le premier la parole, disant que le Conseil ne pouvait laisser partir le Maire ainsi, et proposa. de renouveler la démarche qu'avait faite le matin M. Billiet.
M. le Maire répondit qu'il était très touché de ce sentiment généreux qui ne l'étonnait pas, mais que si une démarche était faite au nom du Conseil, le Commandant pourrait croire que c'était à son instigation.
Il ajouta qu'aujourd'hui moins que jamais, il ne voulait se mettre aux genoux de ces gens-là, et qu'il nous reverrait bientôt, mais qu'avant de nous quitter, il avait tenu à nous serrer la main dans le cercle de l'intimité que formait chacune de nos séances.
M. Mabille de Poncheville, à son tour, tint à dire combien les Conseillers étaient sensibles à l'acte de violence qui atteignait la Ville et le Conseil, autant que son Maire, mais que cet cte honorait grandement notre premier magistrat.

C'est alors que fut prise la délibération suivante:
« Le Conseil municipal de Valenciennes, réuni hors séance, douloureusement affecté de la mesure qui frappe M. le Maire, estime qu'il est de son devoir, et tient à l'honneur d'appeler l'attention de l'autorité allemande sur les graves conséquences que peut avoir dans l'administration de la Ville le départ de son Maire, avec lequel il était en si parfaite communauté d'idées et de sentiments.

« Étant donné, d'autre part, le grand âge de ce vieillard si loyal et si universellement estimé, il prie l'autorité allemande de vouloir bien revenir sur la décision prise, et accéder aux vœux unanimes de ses membres. »
La séance fut suspendue, afin de permettre à M. Billiet de partir immédiatement porter au Commandant cette délibération.
Ces quelques minutes d'attente nous parurent terriblement longues.

M. Billiet n'ayant pas été reçu par le Commandant, nous rendit compte, en ces termes, de son entrevue avec le Capitaine Adjudant de service :
« Toutes les instances en faveur de M. le Maire seraient vaines, car les ordres venaient du Grand Quartier Général.
« Le motif de la déportation était la résistance aux ordres donnés. Le Comte Von Bernstorff, partisan absolu de l'obéissance passive, avait fait lui-même la proposition de sévir. »
Tout en ne donnant aucun espoir, le Capitaine promit de présenter la délibération au Commandant, mais la réponse ne se fit pas attendre: le Commandant confirmait l'ordre donné à M. Tauchon de se trouver le lendemain matin, à 7 h. 3/4 à la Commandature.

Il y eut à ce moment une scène pathétique.
M. le Maire ayant demandé à M. Damien de le suppléer dans ses fonctions de Maire, ce dernier regretta de ne pouvoir accepter, ne se sentant pas les aptitudes nécessaires, ni une pratique suffisante de l'administration pour faire un Maire.
M. Tauchon, se retournant vers M. Billiet, lui demanda de bien vouloir assumer cette tâche.
Très modestement, M. Billiet lui répondit:
« Bien qu'elle soit excessivement lourde, je l'accepte, par déférence et affection pour vous, Monsieur le Maire, et par dévouement pour mes concitoyens. »
Puis le Maire, très ému, serra la main des Conseillers en adressant un mot très aimable à chacun d'eux.

Le jeudi 20 juillet, à l'heure indiquée, M. Billiet accompagna M. Tauchon à la Commandature ; on les fit entrer dans l'ancien cabinet de M. Thiroux, transformé en salle d'attente.
L'officier, qui parlait correctement le français, se présenta, et après s'être assuré de l'identité de M. Tauchon, demanda à M. Billiet s'il désirait se rendre avec M. Tauchon à la gare.
Mais M. Tauchon préféra faire de suite ses adieux, et embrassa M. Billiet.
L'officier fit alors monter M. le Maire dans la voiture du Commandant, et ils arrivèrent seuls à la gare, où on les fit monter dans un wagon-salon, sans que personne ne connût
encore ce départ.

La Commandature nous avait d'ailleurs prévenus qu'à la moindre manifestation, la Ville serait sérieusement punie.
Naturellement, après son départ, le bruit de cette arrestation se répandit comme une traînée de poudre, et ce fut une véritable consternation.

Puis, à dix heures, en ouvrant la séance du Conseil municipal, M. Damien, premier adjoint, s'exprima en ces termes:
« Notre première parole, comme notre première pensée, toute faite de respect, d'affection et de reconnaissance, sera pour notre cher Maire, le Docteur Tauchon, dont le départ si imprévu laisse parmi nous un vide douloureux. Si nous ne pouvons plus désormais nous inspirer de ses conseils et de sa direction, nous saurons néanmoins nous inspirer de ses exemples.
« Je dois vous faire une déclaration personnelle : si mes forces trahissent ma bonne volonté, je n'entends pas me dérober à aucune des responsabilités qui découlent des fonctions auxquelles votre confiance m'a appelé il y a cinq ans. Je signerai avec mon cher collègue et ami Billiet toutes les communications à l'autorité allemande. »
Puis, tous deux se serrèrent la main, se promettant une aide réciproque pour éviter le minimum de souffrances à la population valenciennoise.

Après la réunion du Conseil, M. Billiet porta à la Commandature le certificat délivré par le Docteur Mariage sur l'état de santé de M. Tauchon, et demanda au Capitaine adjoint de
bien vouloir le faire suivre au lieu d'internement du Maire.
Celui-ci répondit qu'il le ferait suivre à Holzminden. C'est ainsi que nous sûmes le nom du camp où il avait été envoyé.

Puis, M. Billiet ayant été introduit auprès du Commandant pour lui annoncer la prise de possession de ses fonctions, lui exprima l'espoir qu'il avait d'éviter tout dissentiment ou tout heurt avec l'autorité allemande.
Le Commandant lui répondit qu'il le souhaitait, et le pria de venir le trouver si quelque chose n'allait pas.
Ajoutons que M. Billiet, jusqu'à la fin des hostilités, se montra à hauteur de la lourde tâche qu'il avait assumée.

     Voici, vu par Lucien FERNEZ, qui parfois égratigne gentiment un certain nombre de Valenciennois dans ses opuscules intitulés "Souvenirs de l'invasion à Valenciennes 1914-1918", publiés dès 1919 où il relate des faits, marquants ou personnels, l'arrestation du Maire, ultime vexation après tant d'autres, comme celle subie dès l'invasion avec l'affaire du Testament de Guillaume .

 

Le Départ
-+--x--+-

    La Mairie est située actuellement rue Capron, dans les bâtiments de la Caisse d’Épargne. C'est naturellement là que le Maire se tient à la disposition de ses concitoyens. M. Charles Tauchon était maire avant la guerre et était resté jusqu'à présent le grand manitou de la Mairie. Comme taille il dépasse l'ordinaire, comme âge il a soixante-dix-sept ans ; ses épaules ne sont pas courbées, il a conservé la verticale et malgré tout se porte comme un chêne. Comme physique, un front haut, un nez très accentué en hauteur et au sommet de son appendice nasal est accroché un lorgnon. Les pommettes sont plates, mais une grande moustache et une impériale toutes blanches donnent un certain relief à la physionomie. Figure peu banale, figure qui se maintient dans vos souvenirs et à la deuxième rencontre vous s'écriez tout de suite : c'est Tauchon. Vieux routier, ayant plus d'un tour dans son sac pour la riposte, mais ce qui ne l'a pas empêché un beau jour de recevoir une bombe sur la tête sous forme d'un ordre d'avoir à décamper de Valenciennes dans les douze heures et sans faire de rouspétance. Et voilà pourquoi Charles Tauchon, Maire de Valenciennes a rassemblé mercredi les derniers vestiges du Conseil Municipal. D'une voix grave, émue, émotionnante, il fit à ses chers amis et dévoués collaborateurs des adieux touchants et leur fit promettre de conserver le secret le plus absolu jusqu'à sa complète disparition. Et la simple, imposante, funèbre cérémonie des adieux commença. Ni cierges, si sarcophage, pas d'eau bénite, pas d'absoute. Il se plaça à la porte de sortie et les conseillers, graves et tristes comme le comportent les circonstances, marchant solennellement à la queue leu leu, s'inclinèrent profondément et serrèrent les phalanges de celui qui allait disparaitre.

    Le Jeudi 19 juillet, vers sept heures du matin, heure d'été, une voiture attelée de deux chevaux, débouchait de la Grand'Place, traversait la rue de Paris et s’arrêtait à la gare pour y laisser descendre un Monsieur accompagné d'un officier allemand qui s'engouffrèrent tous deux dans l'embarcadère.

    Et en cet instant précis, un bruit se précisait, courrait, volait de bouche en bouche : le maire de Valenciennes était parti pour l'Allemagne dans un camp d'internement.

    On l'a conduit à la gare : il a disparu simplement sans prendre congé, avec une simplicité spartiate : ni adieux, ni discours, ni fleurs, ni couronnes. C'est fini ! Il a disparu jusqu'au jour de sa résurrection ! Jusqu'au jour où il réapparaitra, lui vieux payen auréolé comme les saints et les martyrs.

Juillet 1917.

 

 

fiche croix rouge
La fiche de la Croix-Rouge

     Le désarroi des Valenciennois se ressent dans cette relation du départ du Maire, qui s'était tant battu pour sa ville. Ce que le narrateur ne sait pas encore, c'est qu'il s'agit d'une déportation de "représailles". Ceux qui iront à Holzminden, ceux qui seront  déporté jusqu'en Lithuanie, dans les camps abominables de Milejgany, Jewie, Roon, qu'on ne peut que comparer aux futurs camps d'extermination, "payent" comme le dit l'occupant, pour une France libre qui ferait à leurs dires subir des outrages équivalents à des ressortissants allemands :

«  Vous n'avez qu'à vous en prendre à la France ! »

     Même si en temps de guerre, il n'y a pas vraiment besoin de raison, l'occupant prétendait bel et bien en avoir une, qu'il avait exposé fin 1916 dans "La Gazette des Ardennes" et qui servit de prétexte aux déportations :

     A leur arrivée en Alsace en 1914, les troupes françaises ont emmené les fonctionnaires impériaux en poste dans les villes sous contrôle de l’armée française ainsi que leur famille. Ceux-ci ont été internés dans des camps en France et en Algérie. De longues tractations ont commencé entre la France et l’Allemagne pour régler leur sort. Afin de faire céder le gouvernement français, les Allemands décident en novembre 1916 de déporter 300 civils du Nord. Ces otages – hommes et femmes – sont choisis dans les mêmes catégories socioprofessionnelles que les Allemands emprisonnés. Parmi eux se trouvent de grands industriels (Prouvost, Pollet, Motte, Masurel, Tiberghien…), des élus, des juristes, des avocats, des médecins… Un début d’accord ayant été signé entre les gouvernements français et allemand, ces premiers otages sont rapatriés en avril 1917.

   Comme les négociations franco-allemandes piétinent, les Allemands procèdent à une deuxième déportation massive (600 personnes) en janvier 1918. Cette fois, seules les femmes sont internées à Holzminden. Les hommes sont déportés en Lituanie dans les camps de Jewie, Milejgany et Roon, dans des conditions bien plus dures : vingt-six d'entre eux y trouvent la mort.

(source : Holzminden: l'histoire par l'image)
 
    Dans le cas de Charles Tauchon, l’occupant prétextera qu'il n'a pas voulu donner les registres d'état-civil, une résistance de trop !
           Le départ du maire s'est fait dans la discrétion, mais on trouve cependant, 6 mois plus tard, des articles de presse qui relatent son séjour, son semi-retour en exil, puis son rapatriement .... manqué !
Extraits de journaux :
Le Petit Parisien du 11 Janvier 1918

Le petit parisien 19180111 p2

 On trouve le même article dans "Le Temps" du 12/01/1918

 

Le Petit Parisien du 1er Septembre 1918

Le petit parisien 19180901 p2

La dépêche de Brest du 4 Novembre 1918

depeche de brest 19181104

 article repris par "Le Cherbourg-Eclair" du 17 novembre 1918

 

Le Petit Parisien du 23 Novembre 1918

Le petit parisien 19181123 p2

 

Le Petit Parisien du 28 Novembre 1918

Le petit parisien 19181128 p2

 

La Presse, du 27 novembre 1918

La Presse 19181127

 

Il figure en couverture du Petit Journal du 17/11/1918, avec le général Horne. LPJ19181117b

PJ19181117

Le 1er Janvier 1919, le Journal des réfugiés du département du Nord, publiera sa lettre au comité central : il avait repris saplace à la Mairie.

Journal des Ref du Nord 19190101

 


 

  •  La tombe de Charles Tauchon au cimetière St Roch de Valenciennes :
P1460024

 

  • Hommage rendu par la municipalité lors des journées du patrimoine 2014 :

    P1030816

    buste
    Oeuvre du sculpteur valenciennois Félix Desruelles

 

. .

  • Le 3 novembre 1918, soit le lendemain de la libération de Valenciennes, paraissait dans "Le petit journal" du parti social français l'article ci-dessous, sous la plume de Jean Lecocq :

    Le Petit journal

 

 

Publicité
Publicité
Commentaires
T
ma mere petite fille du docteur charles tauchon ma mere ma dit en ce qui conserne les archives d'etat civile elle ma raconter avec sa grand mere elle avaient ensemble traverser la ville transporter les achives toute les deux porter une grande capuche noire pour les mettre dans une tombe au cimetier de famille ,elle a eu une tres peur puisque un moment donne ils ont apercu des allemands mais laville de valenciennes n'a pas parler de mon arriere grand'pere lors de l'anniversaire de la guerre 1914/18 d'ailleurs n'ont jamais depuis entretenue sa tombe ni le jours du11 novembre <br /> <br /> je porte le prenon de mon aieul Charles thomas
Répondre
Publicité