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Les civils du Valenciennois dans la Grande Guerre 1914-1918
20 novembre 2012

Gazette des Ardennes : listes de soldats français inhumés derrière le front allemand.

 

GdA

  

LISTES DE SOLDATS FRANÇAIS INHUMÉS DERRIÈRE LE FRONT ALLEMAND :
Januar 1916 - Dezember 1916

 "La « Gazette » commence à s'acquitter aujourd'hui d'un triste devoir qu'elle s'est proposé d'accomplir. Il s'agit de la publication d'une liste de soldats français morts et inhumés derrière le front allemand. Nous donnons, aussi précises que possible, les informations qui ont pu être recueillies avec l'aide des autorités militaires et civiles. Là où il nous est pas possible de donner les noms des soldats enterrés, nous précisons tous les détails dont nous disposons : régiment, matricule, etc. Nous ferons remarquer qu'il ne nous est pas possible de donner aucun renseignement supplémentaire."

 

Lieux d'inhumation 

BELGIQUE

ALLEMAGNE 
AISNE   ARDENNES

NORD
En gras, voir info-bulle : affectation si majoritaire.(-en travaux-)

MOSELLE

MEURTHE ET MOSELLE

 MEUSE  PAS de CALAIS RHIN (Haut-)  SOMME


24 Mai 1916   Liste N°1.     Page 280

BELGIQUE

AISNE

ARDENNES

NORD

MEURTHE et MOSELLE MEUSE PAS de CALAIS RHIN (Haut-) SOMME
    Amagnes-Lucquy,
Le Chesnoy-Auboncourt,
Avesnes
Avesnelle
Boulogne
Flaumont
Grand-Fayt
Leval
Marbaix
Maroilles
Ramousies
Sassegnies
Saint-Hilaire-sur-Helpe
Sains-du-Nord
Semeries,
         


28 Mai 1916 Liste N°2.   Page 288 

BELGIQUE

AISNE

ARDENNES

NORD

MEURTHE et MOSELLE MEUSE PAS de CALAIS RHIN (Haut-) SOMME
  Méziéres-sur-Oise
Anisy-le-Chateau
Brancourt
Amagne-Village
Sorcy-Bauthémont
Alland'huy
Ecordal
Vaux-Montreuil
Wignicourt
Tourtebon
Guincourt
Saint-Loup-Terrier
La-Sabotterie
Suzanne
Lamets
Rilly-aux-oies
Chabbogne
Attigny
    Maizeray
Marchéville
Harville
Saulx
     


04 Juin 1916 Liste N°3.   Page 304 

BELGIQUE

AISNE

ARDENNES

NORD

MEURTHE et MOSELLE MEUSE PAS de CALAIS RHIN (Haut-) SOMME
Ardoye-Spinneken
Boncourt,
Bruges
Saint-Georges,
Ostende,
Beytem
Berthenicourt
Bohain
Maubert-Fontaine
Regniowez
Bayonville
Bazeilles
Bavay Friauville
Brainville
Anderny
Murville
Landres
Preutin
Combres
Herbeuville
Dompierre
Baalon 
     


11 Juin 1916 Liste N°4.   Page 320

BELGIQUE

AISNE

ARDENNES

NORD

MEURTHE et MOSELLE MEUSE PAS de CALAIS RHIN (Haut-) SOMME
  Benay   Crespin Xivry-Circourt
Igney
Briey, 
Woinville
Apremont
     


18 Juin 1916 Liste N°5.   Page 336

BELGIQUE

AISNE

ARDENNES

NORD

MEURTHE et MOSELLE MEUSE PAS de CALAIS RHIN (Haut-) SOMME
  Coucy-le-Chateau,
Bourguignon
Trosly-Loire,
Champs,
Landricourt,
Courson,
Bellenglise,
Le Hautcourt, 
La Capelle
Rocquigny, 
Lerzy, 
Gergny,
Remaucourt
Cerizy,
Trembloy,
Fromy, 
Sapogne,
Carignan
Crévecoeur
Séranvillers,
Le Cateau
Conflans
Labry
Hatrize
Varneville,
Bruxières,
Buxerulles,
Heudicourt,
Chaillon
Crépy     


25 Juin 1916 Liste N°6.   Page 352

BELGIQUE

AISNE

ARDENNES

NORD

MEURTHE et MOSELLE MEUSE PAS de CALAIS RHIN (Haut-) SOMME
  Buironfosse
Guise & environs
Hérie-la-Viéville
Landifay
Grandes-Armoises
La Besace
La Cassine
CremeryLe Chesne
Sauville
Stonne
Verrières
Vendresse
           


02 Juillet 1916 Liste N°7.   Page 368

BELGIQUE

AISNE

ARDENNES

NORD

MEURTHE et MOSELLE MEUSE PAS de CALAIS RHIN (Haut-) SOMME
  Chauny              


09 Juillet 1916 Liste N°8.   Page 384

BELGIQUE

AISNE

ARDENNES

NORD

MEURTHE et MOSELLE MEUSE PAS de CALAIS RHIN (Haut-) SOMME
  Chauny (Ferme)
Bertaignemont
Monceau-sur-Oise
Audigny
Puisieux
Flavigny-le-Petit
   Cambrai           


16 Juillet 1916 Liste N°9.   Page 400

BELGIQUE

AISNE

ARDENNES

NORD

MEURTHE et MOSELLE MEUSE PAS de CALAIS RHIN (Haut-) SOMME
      Cambrai (suite),
Vendegies
Saint-Martin
Sommaing
Saulzoir
Iwuy
          


23 Juillet 1916 Liste N°10.   Page 416

BELGIQUE

AISNE

ARDENNES

NORD

MEURTHE et MOSELLE MEUSE PAS de CALAIS RHIN (Haut-) SOMME
      Estrun
St-Hilaire-Quiévy
Wambaix
Seranvillers
Paillencourt
Gurvillers
  Dun-Haut
Dun
     


30 Juillet 1916 Liste N°11.   Page 432

BELGIQUE

AISNE

ARDENNES

NORD

MEURTHE et MOSELLE MEUSE PAS de CALAIS RHIN (Haut-) SOMME
Deinze,
Strooibomhoek
Melle
Gand
    Avesnes-le-Sec
Bouchain
Haspres
Hordain
Denain
Douchy
Haveluy
Wavrechain
Aulnoy
Monchaux
Thiant
Douai
         


06 Août 1916 Liste N°12.   Page 448

BELGIQUE

AISNE

ARDENNES

NORD

MEURTHE et MOSELLE MEUSE PAS de CALAIS RHIN (Haut-) SOMME
  Essigny-le-Grand Frénois
Givonne
Glaire-et-Villette
Fourmies
Anor
Wignehies
      Hartmanns
weilerkopf
Ercheu


13 Août 1916 Liste N°13.   Page 464

BELGIQUE

AISNE

ARDENNES

NORD

MEURTHE et MOSELLE MEUSE PAS de CALAIS RHIN (Haut-) SOMME
Houthult
Jonkershove 
            Hartmanns
weilerkopf
 


21 Août 1916 Liste N°14.   Page 486

BELGIQUE

AISNE

ARDENNES

NORD

MEURTHE et MOSELLE MEUSE PAS de CALAIS RHIN (Haut-) SOMME
Draibank
Hoekske
Houthulat (sic)
Handzaeme
Hoogkwartier
Iseghem
Kattestraet
Kalve
Wallemolen
Kortrijk
Loupmont
Homblières
Harly
Hirson
Holmon
Fayet
Gricourt
Thorigny
Fresnoy-le-Grand
    Herserange        


28 Août 1916 Liste N°15.   Page 502

BELGIQUE

AISNE

ARDENNES

NORD

 MOSELLE MEUSE PAS de CALAIS RHIN (Haut-) SOMME
        Biberkirch 
Bruderdorf
       


03 Sept.bre 1916 Liste N°16.   Page 518

BELGIQUE

AISNE

ARDENNES

NORD

 MOSELLE MEUSE PAS de CALAIS RHIN (Haut-) SOMME
        Bruderdorf         


10 Sept.bre 1916 Liste N°17.   Page 534

ALLEMAGNE

AISNE

ARDENNES

NORD

 MOSELLE MEUSE PAS de CALAIS RHIN (Haut-) SOMME
 Buehl, près de la
Peterskapelle
      Bruderdorf         

 

Les liens renvoient sur la page permettant une recherche plein-texte (onglet OCR-Volltext)

La liste N°17 n'est pas la dernière, les publications reprennent en mars 1917 jusqu'à la liste 60 en avril 1918 (voire cette page).

On trouve également des listes de blessés rapatriés, et des listes de prisonniers ; ces dernières ont été répertoriées ICI et LA.

 


Source: Edition numérisée sur le site de l'Université d'Heidelbeg :

logo_hhbd

 

 

 

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11 septembre 2012

Le Testament de Guillaume

 

Extraits du livre de René Delame : "Valenciennes Occupation allemande 1914-1918. Faits de guerre et souvenirs" Hollande & Fils ed. 1933

 

Un document bien encombrant

 

27 Aout 1914 : La découverte.

            Le commandant Kintzel étant venu prendre le gouvernement de la ville, commença naturellement par une visite à notre édifice communal. Me trouvant en ce moment sur le seuil de la Mairie, il me pria de l'accompagner.
Notre pauvre Hôtel de Ville, si propre il y a quelques jours, ressemblait à une véritable écurie. Les marches des escaliers disparaissaient sous la paille et les immondices. Il fallait chercher un endroit pour poser le pied. Le commandant entra dans une grande colère en voyant les meubles éventrés ou renversés, le coffre-fort brisé, les débris de papier et les immondices de toutes espèces couvrant le parquet.
           En descendant, il se calma et me fit des excuses pour la façon dont s'étaient comportés les soldats.
Il me pria d'aller chercher le Maire, M. Tauchon. Il lui renouvela ses excuses, lui ordonnant de faire nettoyer la Mairie, et d'en reprendre possession. C'est à la suite de cette première entrevue que les Allemands trouvèrent, dans le bureau de police, de nombreux exemplaires du pamphlet, alors fameux, ayant pour titre: « Le Testament de Guillaume », que vendait un camelot le 14 juillet dernier, bien qu'il ne fût nullement question de guerre à cette époque, et qui avait été saisi. En tout cas, lors de ma visite au bureau de police, dans la nuit du 24 au 25 août, je n'avais pas remarqué ce paquet déposé dans un coin.


Ce Testament valut à la Ville une amende d'un million.

Voici le pamphet dont il est question :

TdG

 

Il en existe une version anglaise, sous le nom de "The Kaiser's Despair" ( Le désespoir du Kayser) au Canadian War Museum :

KD

 

 31 août 1914 : L'amende.

Le Conseil municipal se trouvait réuni dans son nouveau local provisoire, quand un officier demanda à parler au Maire.
Il fut aussitôt introduit, et déclara être délégué par le corps des officiers qui était gravement offensé par la découverte d'un imprimé injurieux pour leur empereur. Il adressa de vifs reproches à M. le Maire, puis il y eut un échange d'explications pénibles entre cet officier et les conseillers qui essayèrent de lui faire comprendre qu'il s'agissait d'un factum ridicule apporté par un camelot étranger à la ville, avant l'occupation.
M. le Maire ajouta que, bien loin d'en avoir favorisé la publication, il en avait ordonné la saisie pour en empêcher la vente. Il précisa même en disant aux personnes qui, à ce moment voulaient la libération du camelot : « S'il est du devoir de chacun de combattre un ennemi, il n'est jamais permis de l'outrager! » L'officier se retira en prononçant ces paroles: « Très honorable M. le Maire, je vais continuer mon enquête sur ces données nouvelles ».


Puis, quelques instants après, survint le Colonel Kintzel, et le dialogue suivant s'engagea entre le Maire et lui :


LE LIEUTENANT-COLONEL KINTZEL. - Comme vous l'avez pu voir lorsque je suis entré, j'ai la figure décomposée, car j'ai passé une mauvaise nuit. J'ai pensé sans cesse à vous, et je suis fort désolé. Il s'est passé un fait épouvantable. On a trouvé ce papier dans vos bureaux. C'est une insulte terrible contre notre empereur. Vous savez toute l'affection, tout le culte que nous avons pour le Kaiser, et c'est un cri unanime chez nous qu'il faut en tirer vengeance.
M. LE MAIRE. - Je connais ce factum, j'en ai défendu la vente et j'ai fait saisir tout ce qu'il y avait. Ce que je vous dis est vrai, je vous donne ma parole d'honneur. Je n'ai jamais menti et ne pourrais le faire, même pour sauver ma vie.
LE LIEUTENANT-COLONEL. - Je ne crois pas cela, car vous êtes de race latine, et vous savez mentir sans que cela se voie sur votre visage : Nous autres, Allemands, si nous mentions, on le verrait dans nos yeux.
M. LE MAIRE. - Je vous affirme sur le ruban que je porte à ma boutonnière que j'ai défendu la vente de ce factum. J'ai même répondu à ceux qui sollicitaient la levée de cette interdiction que l'on devait combattre des ennemis, mais non les insulter.
LE LIEUTENANT-COLONEL. -- Mais vous faites une guerre horrible. En Belgique, les soldats coupent le cou de nos blessés dans les hôpitaux; il en est de même de la Croix-Rouge, où on leur crève les yeux. Et voyez du reste cette cartouche, c'est une cartouche «dum-dum » (*). qui fait des plaies atroces, et votre armée se sert de ces armes, qu'on n'emploierait même pas contre des sauvages.
M. LE MAIRE. - Je vous affirme, Colonel, que la France ne se sert pas de ces cartouches. Notre nation est trop fière, trop honnête, trop civilisée pour les employer. Je ne crois pas aux atrocités dont vous nous parlez en Belgique; du reste, Si vous avez résolu de me fusiller, je suis prêt!
LE LIEUTENANT-COLONEL. - Non, j'ai eu avec vous des rapports très corrects, et j'ai pu obtenir de notre corps d'officiers que l'on se borne pour le moment à exiger de la Ville la somme de un million.
M. LE MAIRE. - C'est une somme énorme que l'on ne pourra pas trouver dans la Ville; vous n'ignorez pas que toutes les banques ont versé à la Banque de France toutes les sommes dont elles disposaient, et que la Banque de France a transporté au loin son encaisse. C'est seulement à Paris que l'on pourrait trouver cette somme.
LE LIEUTENANT-COLONEL. - Je vous donnerai alors un sauf-conduit pour aller la chercher à Paris.

A la suite de cet entretien, une délégation fut immédiatement désignée par le Conseil municipal pour se rendre à Paris.
Elle se composait de MM. Damien, P. Dupont fils, Turbot, Levrat, qui se mirent en route le 1er septembre 1914.

Mais la délégation ne put dépasser Cambrai, par ordre du général commandant du corps d'armée. A leur retour, le Maire les remercia.
« Ils avaient droit, dit-il, à toute la gratitude de leurs concitoyens. »

 (*)Le lieutenant-colonel utilise un fait de propagande maintes fois répété : l'occupant avait saisi des stocks de cartouches Lebel, dont les "modèles de stand"; la pointe de balle était creusée pour éviter les ricochets, ou son profil avait été modifié pour perdre en vélocité. On les retrouve fréquement dans les journaux allemands de l'époque, qualifiés de "dum-dum", contraires aux lois de la guerre :

DGK

DGKB

C'était peut-être une réponse de la propagande à la protestation Française contre les mêmes projectiles :

 

(l'Ouest-Eclair de Caen 17/08/1914)

 


 

Mardi 15 septembre : nouvelle tentative de financement.

Le Commandant Kintzel exigea de nouveau l'amende d'un million pour le fameux pamphlet sur Guillaume, sous peine de prise d'otages ou de représailles.
Il offrit à nouveau un sauf-conduit pour aller demander cette somme au gouvernement français.
Le Député Durre partait ce jour-là sans laissez-passer pour Paris, empruntant le tramway de Saint-Amand à Hellemmes.(1)
Chose extraordinaire, les Allemands avaient autorisé le tramway de Saint-Amand à Hellemmes à circuler, ce qui permit à bon nombre de jeunes gens de passer les lignes; mais ils le supprimèrent peu de temps après. Ayant seul l'autorisation de circuler en auto, le Conseil me délégua donc pour aller avec Durre à Lille, demander à M. le Préfet du Nord son appui afin d'éviter des représailles.

     Ayant passé les lignes allemandes je rejoignis M. Durre en route et le fis monter dans mon auto. Je lui remis comme cela était convenu le rapport qui nous était parvenu sur la chute de Maubeuge pour qu'il en donnât connaissance au gouvernement à Bordeaux. Nous fûmes surpris de passer aussi facilement les lignes des deux armées, ne rencontrant ni Français ni Allemands.


     En arrivant à Cysoing la population nous regardait avec effroi, je m'aperçus seulement alors que j'avais oublié d'enlever le drapeau blanc et le drapeau allemand qu'avait exigé le Commandant Kintzel pour traverser les lignes.
Lille était en fête pour l'arrivée des Anglais. Dès notre arrivée nous nous rendons directement à la Préfecture où M. Trépont nous reçoit. Après l'avoir mis au courant de la situation, M. Durre lui demande si nous pouvons compter sur la somme de 500.000 francs, pour sauver notre maire M. Tauchon.
Sa réponse ne se fit pas attendre, il refusait tout subside pour les Allemands, même s'ils devaient nous éviter les représailles.
 
     Ne pouvant rien obtenir, avant de le quitter, nous lui fîmes part de nos craintes, Lille devant bientôt avoir le même sort que Valenciennes. Nous lui conseillâmes de prendre ses dispositions pour faire partir les jeunes gens, les banques, les autos, etc...
Mais le préfet loin d'approuver ma manière de voir me dit:
«- Je vous défends de jeter la panique dans la population et de répandre ce bruit; dans 48 heures Valenciennes sera délivrée.
Je vais d'ailleurs faire démobiliser votre Sous-Préfet M. Cauwes pour qu'il reprenne son poste
«- Je souhaite que les circonstances vous donnent raison, lui répondis-je mais si vous aviez été témoin de l'invasion vous ne raisonneriez pas de la sorte

     Je laissai M. Durre avec le préfet et je rentrai à Valenciennes pour faire-part de ma réponse.
Naturellement le Commandant Kintzel n'en fut pas satisfait et dit à M. Tauchon de tenter une autre démarche à Lille auprès des banquiers.....

19140915


(1) Cette ligne tramways à vapeur - ayant plutôt le caractère d'un chemin de fer départemental- à été exploitée par les Chemins de fer Economiques du Nord entre St Amand-les-Eaux et Hellemmes-lez-Lille de 1891 à 1933, longue de 32km,  elle désservait :
la Gare de St Amand - Lecelles - Rumegies - Mouchin - Bachy - Cysoing - Bouvines - Sainghin - Lezennes - Hellemmes.

 

tramStA-H

 


 

Mercredi 16 septembre 1914 : conciliation ?

Deux notaires allemands remettent à la municipalité la convention suivante au sujet de cette fameuse amende de un million.

« Valenciennes le 15 septembre 1914

« La Ville de Valenciennes a été imposée le 31 août 1914 d'une contribution de guerre de un million de francs par M. le Lieutenant Colonel Kintzel, commandant des Etapes.
« Sur cette somme 500.000 francs ont été payés comptant.
« La Ville de Valenciennes s'oblige à payer le reste de cette contribution soit 500.000 francs en or ou en billets de la banque impériale d'Allemagne dans un délai de quatre mois après la cessation des hostilités et au plus tard dans un délai de quatre mois après la conclusion du traité de paix qui mettra fin à la guerre. Le paiement aura lieu au ministère de la guerre prussien à Berlin.
« La Ville de Valenciennes met toute sa fortune en garantie de la présente obligation.
« Le lieu du paiement est Berlin.
« A cette obligation est jointe une copie de la délibération du Conseil municipal de Valenciennes autorisant M. le Maire à la souscrire.

« Il n'est pas besoin d'une autre autorisation des autorités françaises pour donner toute validation à cette obligation.
« Signé :Kintzel-Billiet F. Damien ».


     Le Conseil félicita M. le Maire pour l'heureux résultat de ces négociations qui permettaient un paiement différé du solde de la rançon imposée à la Ville.


 

Lundi 28 septembre,  où l'on repasse la ligne :

      Je partis de nouveau à Lille avec M. Vergeot percepteur et M. Levrat caissier de la Banque de France, délégués par le conseil municipal. Il était 11 heures 1/2 du matin à l'issue de la réunion du Conseil municipal. quand nous quittâmes la Grand 'Place de Valenciennes.
Nous avions pris soin de mettre bien en règle tous nos saufs-conduits et de fixer de chaque côté de l'auto le fanion blanc et le fanion allemand exigés par l'autorité allemande  
Le passage des lignes ne fut pas aussi facile que la première fois; à Saint-Amand les troupes allemandes paraissaient agitées.
Le colonel nous arrêta sur la place et voulut absolument prendre l'auto. Nous lui montrâmes nos papiers qui étaient en règle et pendant qu'il s'entretenait avec M. Emile Davaine, nous partîmes ayant reçu son autorisation de continuer notre route. Mais nous étions bientôt arrêtés de nouveau par un premier poste, puis par un second à Lecelles où nous fûmes fouillés. Heureusement les 700 lettres des prisonniers de Maubeuge que j'avais cachées sous la voiture ne furent pas découvertes.
Enfin après bien des difficultés nous franchissons les lignes et apercevons la première sentinelle française, avec quelle émotion et quelle joie patriotique! Nous la faisons monter sur le marche-pied et arrivons dans un groupe de deux à trois cents hommes paisiblement assis sur le bord de la route. Ces malheureux ne se doutaient même pas qu'ils étaient si près de l'ennemi, quelle différence entre les deux avant postes.

     Plus loin, sur le talus du chemin de fer nous apercevons un sergent avec ses culottes rouges, nous lui faisons signe de descendre et prenons à part le capitaine en lui recommandant de se tenir sur ses gardes.
Nous sommes étonnés de voir si peu de troupes et comptons rencontrer à Tournai le reste du régiment.
Complète déception! Nous ne rencontrons aux portes de Tournai que deux gros gendarmes belges à la mine réjouie qui nous arrêtent et nous racontent qu'ils étaient à Ostende au moment de la découverte des espions allemands.
En traversant la Ville nous prenons pour tout déjeuner une tablette de chocolat et continuons notre route à toute vitesse.
En traversant Hellemmes, un cycliste, qui tenait sa droite, traverse juste au moment de notre passage. Sa machine roule sous l'auto et lui reste suspendu sur le capot, pendant vingt à vingt-cinq mètres. Nous le relevons, le transportons dans un estaminet, la foule arrive, et nous repartons après nous être assurés qu'il n'a rien. Pour être tout à fait rassurés nous faisons envoyer un médecin aussitôt notre arrivée à la Préfecture de Lille.

     A la Préfecture où M. Durre nous a rejoints, n'étant pas encore parti pour Paris, M. le Préfet Trépont nous reçoit et nous fait la même réponse. « Impossible, dit-il, de vous donner de l'argent pour les Allemands. » Puis il ajoute: « Voici d'ailleurs votre Sous-Préfet M. Cauwés, que j'ai fait démobiliser et qui bientôt va reprendre son poste ». Après lui avoir répondu qu'il était malheureusement dans l'erreur, nous le quittâmes pour commencer nos démarches chez les banquiers sans perdre une minute.
Nous allons directement au Crédit du Nord où le directeur fait ce qu'il peut pour nous aider à sauver notre maire. Avec lui nous allons chez M. Dubar président du conseil d'administration qui, après nous avoir écoutés avec bienveillance nous promet de réunir le conseil pour le lendemain à midi.
Pendant que M. Levrat va à la banque de France, je vais seul à la banque Verley-Decroix. M. Verley ne veut pas se rendre compte de la situation. Je lui explique qu'à Valenciennes son directeur a quitté la banque au moment de l'arrivée des Allemands emportant les titres et la comptabilité, et que les gendarmes ont pris possession de la banque, parlant même de faire sauter les coffres. Il serait donc préférable de mettre l'encaisse à l'abri en la prêtant à la Ville qui la lui rendrait après guerre. M. Verley fit alors venir son fondé de pouvoirs qui lui dit qu'il devait rester en caisse 75.000 francs, d'en remettre 70.000 à la Ville et de prendre le reste. Ne pouvant revenir à Valenciennes demander la signature du maire, ces messieurs me firent signer sur papier timbré la reconnaissance de cette somme sur ma fortune personnelle ce que je fis bien volontiers pour sauver la situation.
M. Vergeot de son côté fit d'autres démarches.

     Après une journée si fatigante, nous nous retrouvâmes à l'Hôtel de l'Europe où nous rencontrâmes Mlles Lepez, Regard et Auvray, qui toute trois se trouvant bloquées attendaient une accalmie pour rentrer à Valenciennes. Nous dînâmes ensemble et fûmes aussitôt entourés, surtout par des Anglais.
Puis, avant de monter dans nos chambres nous partageâmes l'argent : Levrat, 50.000; Vergeot, 100.000; moi, 50.000.
Le lendemain matin ces demoiselles pendant notre déjeuner se mettent à l'ouvrage pour coudre dans les cols de nos pardessus les 200.000 francs. Ce fut Melle Lepez qui s'occupa de moi.


Puis nous fîmes de notre côté une dernière démarche auprès des banquiers. M. Verley me remit les clés du coffre et me donna le chiffre. Nous nous arrêtâmes au Crédit du Nord, où ces Messieurs nous promirent un chèque de 100.000 francs sur Berlin.
M. le Préfet du Nord nous ayant bien recommandé de ne prendre aucun papier pour rentrer à Valenciennes, et éviter la saisie des 200.000 francs, nous fîmes au chauffeur la même recommandation.

     Nous quittâmes Lille à midi et demie et fîmes un grand détour en passant par Tournai, Condé, Vicq, Onnaing pensant éviter les avants postes pour rentrer. Le seul point dangereux était le passage à niveau d'Onnaing où nous dûmes descendre.
Le poste arriva immédiatement, nous entoura, sortit les coussins, visitant la voiture de fond en comble, nous regardions paisiblement sachant que les Allemands ne trouveraient rien.
Quelle ne fut pas notre stupéfaction en voyant sortir de la boite d'outils un paquet de lettres dissimulé dans les chiffons.
Aucun de nous n'ouvrit la bouche et nous nous éloignâmes laissant le chauffeur se débrouiller. Mais l'officier du poste vint à nous et pendant une heure nous questionna, examina nos papiers et finalement nous laissa passer. Nous poussâmes un soupir de soulagement et rentrâmes à Valenciennes sans échanger une parole.

19140928

Puis, nous rendîmes compte à M. le Maire de notre mission.
En résumé les établissements financiers de Lille avaient prêtés à la Ville de Valenciennes pour le paiement de sa rançon:

Crédit Lyonnais :   50.000 francs;
Société Générale : 100.000 francs;
Verley-Decroix :   70.000 francs;
Crédit du Nord : 100.000 francs;
Comptoir d'Escompte :   10.000 francs.


Il ne s'agissait plus maintenant que d'ouvrir le coffre de la succursale de la banque Verley-Decroix à Valenciennes...



Mercredi 30 septembre : Arrivée du Commandant Priess

           Ayant été désigné comme otage, je devais me rendre à midi à l'Hôtel du Commerce, aussi dès la première heure, je me mis à la recherche de Mme Lebeau, la femme du directeur qui n'avait osé rester à la succursale. Avec le mot que m'avait remis M. Verley, elle me donna les clés du coffre. Puis, en présence de Me Cartigny, notaire, de M. Levrat et de M. Meurs le coffre fut ouvert et un procès-verbal dressé.
Il restait exactement en caisse 73.810 francs. Je versai donc 70.000 à la ville et conservai 3.810 francs pour les appointements des employés.

HdCL'Hotel du Commerce,
à l'emplacement de l'actuel immeuble de La Poste

PdI


          L'heure était arrivée de me rendre à l'hôtel du Commerce, aussi laissai-je à Me Cartigny, mon notaire, le soin de régulariser en mes lieux et place ce prêt à la ville de Valenciennes dont j'étais moralement responsable et qui fut d'ailleurs remboursé à la banque quelque temps après l'armistice.

Quelques jours plus tard le Commandant Priess remit à M. le Maire une lettre réclamant le versement de 500.000 francs qui avait été stipulée payable quatre mois après la guerre, dans une reconnaissance remise à M. le Commandant Kintzel, précédemment gouverneur de la Ville.
Après bien des pourparlers, noous tombâmes d'accord pour que cette somme soit réduite à 300.000 francs.

 


Vendredi 16 octobre : Rebondissement.

         Le Commandant Priess écrivit de nouveau au Maire la lettre suivante:

        « Le Commandant vous fait connaître qu'il attend demain le 17 octobre, à midi, Je versement de la somme de 200.000 francs ainsi que le 31 octobre, celui de la somme de 219.300fr60 (2) en billets de Banque de France.
« En ce qui concerne la somme de 300.000 francs qui reste à payer dans huit jours, vous étiez tenus de fixer votre réponse jusqu'à lundi, le 19 octobre, à midi. Mais le Commandant vous avertit que les ordres donnés par le Chef d'Etat-Major ne peuvent être changés en aucune façon.

Puis le Commandant ajoutait:
« C'est à regret que je dois porter à votre connaissance ce qui suit:
« Un ordre du Grand Quartier général français tombé entre les mains des autorités allemandes, daté du 17 septembre 1914, signé : le Général de division Laffon de Ladebat, indique le paragraphe suivant:
     « Toute troupe de plus de trois Allemands en armes, rôdant en arrière des lignes sera considérée comme un groupe commettant des actes de banditisme.
« Par cet acte, la France s'est mise hors de la Convention de Genève. Elle ne peut donc plus attendre qu'elle soit traitée avec des égards. Nous nous voyons, par conséquent, forcés d'agir sans considérations.

« PRIESS, « Oberleutnant et Commandant. »


(2) Il s'agit là des impôts des contribuables que la ville se devait également de payer.


 Il donna ensuite connaissance de l'affiche en question, dont un exemplaire, rédigé en français et en allemand figure aux archives départementales du Nord (cote 9R183):


République Française,
Au Grand Quartier général,
Quartier général des Armées de l'Etat le 17 septembre 1914.
Direction de l'arrière.
ORDRE
  « Tout Allemand rencontré en arrière des troupes françaises, ayant quitté son uniforme et revêtu d'habits civils, sera considéré comme espion, et traité comme tel. La personne qui aura fourni volontairement lesdits habits, sera poursuivie comme complice devant le Conseil de Guerre.
« Tout Allemand rencontré sans armes en arrière des troupes françaises devra être appréhendé et enfermé dans un local sûr d'un village voisin, s'il ne peut être emmené de suite.
« Aucune autorité municipale ne peut refuser d'accepter en dépôt un prisonnier, sous peine de s'exposer à des mesures de rigueur. Si la capture est faite par les autorités civiles, ou si celles-ci connaissent la présence dans leur commune ou dans son voisinage d'un Allemand qu'elles n'ont pû arrêter, elles doivent en avertir de suite les autorités militaires les plus voisines, qui prendront les mesures nécessaires pour diriger les prisonniers vers l'intérieur du territoire.
« Tout Allemand rencontré en arrière de nos lignes, commettant des actes de banditisme sera exécuté sur-le-champ. Il en sera de même de tout Allemand armé qui ne se rendra pas à la première sommation.
« Toute troupe de plus de trois Allemands en armes, rôdant en arrière des lignes sera considérée comme un groupe commettant des actes de banditisme.
« Des patrouilles de gendarmes, des agents de la force publique, et de toute troupe feront d'ailleurs des tournées incessantes dans la région.
« Tout individu, civil ou militaire, quelle que soit sa nationalité, rôdant sur le terrain des champs de bataille et convaincu d'y avoir commis des vols sur les morts ou sur les blessés, dans des maisons abandonnées ou autres, etc... sera traduit en Conseil de guerre. La peine peut dans certains cas être la peine de mort.

« Le Général de Division,
« Directeur de l'arrière:
« LAFFON DE LADEBAT. »

 

Der General de division
Oberbefehlshaber des Etappendienst Laffon DE LADEBAT,
grosses Hauptquartier, den 17 september 1914

 (................), il fallait payer !!

Comme les fois précédentes, le Maire avait fait appel à la Banque L-.Dupont et Cie, et à la Banque Piérard, Mabille et Cie, qui nous répondirent qu'il ne leur restait en caisse que le strict nécessaire pour subvenir à leur clientèle et à leurs employés, mais que, devant le pressant appel de M. le Maire, ils mettaient une dernière fois à la disposition de la Ville: 
Banque L. Dupont et Cie : 200.000 fr.
Piérard, Mabille et Cie : 100.000 fr.
Le Percepteur avait en caisse :200.000 fr.
Mais alors, comment régler le 31 octobre les 219.309 fr. 60 pour les contribuables ? La question devenait de plus en plus angoissante.

Aussi, M. le Maire répondit-il la lettre suivante: 

« Monsieur le Commandant,

« Nous vous accusons réception de la lettre que vous nous avez envoyée pour nous faire savoir que votre Général exige dans le délai de huit jours le paiement de 500.000 francs, complément de la somme de un million demandée par le Commandant Kintzel, plus, fin du mois, la somme de 216.300 fr. 60, pour le solde des contributions d'octobre.
« Nous avons, de suite, en vertu d'un référé de M. le Président du Tribunal Civil, requis les banquiers de verser à la Caisse municipale toutes les sommes encore disponibles, qui existent dans leurs caisses.
« De cette façon, nous serons en mesure de verser le 26 de ce mois, 300.000 fr. plus 216.300 fr. 60, à la date du 31 octobre.
« Nous vous faisons remarquer qu'en dehors des contributions mensuelles que nous aurons déjà beaucoup de peine à payer, puisqu'elles dépendent de recettes éventuelles. Cet effort est le dernier que nous puissions faire, n'ayant plus aucun moyen de puiser à d'autres caisses et dans d'autres villes, l'argent dont nous pourrions avoir besoin.
« Veuillez constater, de plus, que depuis deux mois, nous avons nourri vos troupes et en même temps, distribué par jour, plusieurs milliers de portions d'aliments aux familles indigentes et aux ouvriers dépourvus de travail.
« Veuillez nous permettre, en terminant de vous dire que l'on a certainement mal interprété le sens de l'alinéa de l'affiche du Général français que vous avez porté à notre connaissance.
« Le mot « rôdeur », dans notre langue, s'interprète toujours en mauvais sens. Il exclut toute idée de combattant. Pour vous, comme pour nous, un soldat qui traverse les rangs ennemis pour couper ses communications, ou dans un but militaire, accomplit un acte noble et courageux: c'est un combattant! « Mais, celui qui « rôde» derrière les armées pour y commettre des actes de banditisme, s'appelle pillard. C'est dans ce sens, à notre avis, qu'il faut interpréter l'ordre du Général.

« Je vous remercie des sentiments personnels que vous voulez bien formuler envers moi.
« TAUCHON. » 



La Commandanture répondit le lendemain la lettre suivante:

« Le Commandant de Valenciennes,
A M. le Maire de la Ville de Valenciennes,


« Le Commandant a reçu votre lettre du 19 octobre, et il accepte vos propositions.
« Ainsi, vous avez à payer le 26 de ce mois, à midi la somme de 300.000 francs.
« Le 31 de ce mois, à midi, 216.309 fr. 60.


« Au nom du Commandant :
« VON MIKUSCH, Adjudant. »
Valenciennes, le 20 octobre 1914.

 

Ainsi, se termina l'incident du Testament du Kaiser, la Ville ayant évité des représailles terribles à ses concitoyens, en payant l'amende imposée.

 

 

 

8 août 2011

Monuments aux Morts

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Curgies
Estreux
Gussignies
Marly-lez-Valenciennes
Odomez
Orchies
Quiévrechain
Raismes
Rumegies
Saint-Amand-les-Eaux
Saint-Saulve
Saultain
Sebourg
Valenciennes
Vicq
Vieux-Condé

 

 

                        La liste des victimes civiles inscrites sur les monuments aux morts des communes ne rend pas toujours compte du nombre exact de civils décédés du fait de la guerre, et ceux-ci ne sont pas toujours "Morts pour la France".

          Voici ces monuments ainsi que les noms, au fur et à mesure de leur rencontre, en indiquant ceux pour lesquel existe une fiche "Mort pour la France" sur le site Mémoire des Hommes.(pour autant la recherche nominative n'étant pas aisée, ne pas avoir trouvé la fiche n'est pas une preuve : merci de m'avertir si vous avez de plus amples informations)

 

MARLY LEZ VALENCIENNES

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  • 28 noms :
    • ALLARD Raymond Désiré
    • AUDUBERT Lucrece
    • AVONTS Clément
    • BARBET Flore
    • BRUYERE Simone
    • BURGNIES Eugénie
    • BURGNIES Jeanne
    • BURGNIES Jeannine
    • CARLIER Emile
    • CHEVAL Augustin
    • CHIMOT Marthe
    • COPIN Louis
    • DEFLANDRE Remy
    • DEHECQ Paul
    • DELALEUX Jean-Baptiste
    • DELBOVE Jules
    • DEPASSE Marie
    • DUVAL Maria
    • FRANSON Virginie
    • GALLEZ Amélie
    • HOURDEAU Alberta
    • HOURDEAU Alfréda
    • LECOR Aimé
    • OBJOIE Hortense
    • PAMART Hector
    • PHILIPPE Gaston
    • SOUFFLET Désiré
    • VOLO Marthe

 

CURGIES

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P1370252b

 

  • 8 noms :
    • BISIAUX Louis
    • DELBOVE Emile
    • DREMAUX Victor
    • FOUGNIES Berthe
    • HOT Louis
    • LOCOGE Arthur
    • TISON Charles
    • VALLE Jules

 

SEBOURG

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  • 10 noms :
    • DELCROIX Albert
    26-06-1918
    • PATOU Druon
    05-11-1918
    • HOUZE Emile
    06-11-1918
    • HOT Auguste
    30-05-1917
    • CANIAUX Malvina
    26-05-1918
    • LIERMAIN Aldebert
    25-10-1918
    • CABY Marcel
    26-10-1918
    • JOSPIN EDMOND
    05-11-1918
    • GRAVELLE Albert
    10-11-1918
    • VANHOUTTEGHEM Henri
    10-11-1918

 

SAINT-SAULVE

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  • 10 noms :
    • BAVAY Maurice
    • BLAVIER Virginie
    • DENIS François
    • DUSSART Elizabeth
    • BOUCHEZ Augustine
    • LUSSIEZ Berthe
    • MAES Joseph
    • MEUNIER Raymond
    • RAULIER Augustine
    • COUTIEZ Jeanne Simone

 

SAULTAIN

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    • 7 noms :
      • BLAREAU Henri
      • COCHE Chrysoline
      • DEHON Desiré
      • HACCART Héloîse
      • LEGROS Pierre
      • MOUFTIER Maria
      • RIQUET Rosine

 

             7 Noms que l'on retrouve sur la plaque commémorativde dans l'église :

 saultain_eglise

 

St AMAND LES EAUX

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      • 36 noms :
        • ANGLES BERANGER Léon
        • BERTEAUX Léon
        • BERTHE Julia
        • BERTHE Zélie
        • BOSQUET Adolphe
        • CASTEL Marie-Thérèse
        • COQUERIAUX Jules
        • CROMBEZ Victoria
        • DE BETTIGNIES Louise page de ce blog
        • DELCROIX Célie
        • DELHAYE Marie-Thérèse
        • DELOFFRE Léon
        • DUBOIS Alfred
        • DUMORTIER Philomène
        • FLAMME Léontine
        • FLAMME René
        • GUERIT Ernest
        • HAUTCOEUR Alphonse
        • HENRY Fernand
        • HOUZE Emile
        • HUART Jules
        • LECOCQ Marceau
        • NAVEZ Juliette
        • OSTADT Pierre
        • OSTE Pierre
        • PICQUE Maria
        • PIQUE Joséphine
        • PLATEAU Elice
        • PLUMECOCQ Alice
        • PLUMECOCQ Henri
        • QUENOY Louis
        • RAVEZ Charles
        • THURU Alexandre
        • VERGIN Pierre
        • WALLERS Maurice

 

RUMEGIES

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ODOMEZ

 

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      • "...Et 10 personnes victimes de l'évacuation." (1918)

 

GUSSIGNIES

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P1370901

      • 8 noms :
        • 1917   DENIS Léon
        • 1918   BATON Louis
        • 1918   DELFOSSE Clément
        • 1918   DRUART Eusébe
        • 1918   FUMIERE Julien
        • 1918   LECOMTE Ernest
        • 1918   LOISEAU François
        • 1918   WAROQUIER Gustave

 

QUIEVRECHAIN

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      •  12 noms :
        • LEFEVRE Arthur
        • LOORIUS Auguste
        • LOUBATIER Georges
        • MERCIER Georges
        • MESTDAGH-PALIGA M.
        • NEUMANS Marie-Th.
        • NEUMANS Solange
        • NOWAK Georgette
        • PRONNIER Benjamin
        • PRONNIER-MOREAU R.
        • SEMIKINE-DOLNY M.
        • STHOREZ Emile
      •  Figurent également sur ce monument les victimes de l'explosion du dépot de munitions du 1er juin 1918 (voir le récit)

        Les_noms
      •  22 noms :
        • AUVERLOT Arsène
        • BLEECKX Jules
        • BRISON Emile
        • CHARLES Jules
        • CHUPIN Francine
        • DELEUWE Florent
        • DELFERRIERE Sidonie
        • DEMOUTIER Alfred
        • DOCHEZ François
        • DUEE Emile
        • DUPONT Dieudonné
        • GARIDA Jules
        • JOLY Gervais
        • LACHAPELLE Arthur
        • LECOMPTE Julie
        • LEMAIRE Pauline
        • PRISSETTE Marthe
        • RABAUX Jules
        • RICHARD Charles
        • TRELCAT Louise
        • VANDERVOORDT Cornelie
        • VILLE Aimable
      •  On trouve également une fiche "Mort pour la France"  le 1/6/1918 au nom de GAUDU Jules, sans qu'on puisse savoir s'il résidait à Crespin ou à Quiévrechain, le quartier " Le Blanc-Misseron" étant à cheval sur les 2 communes.

GAUDU_Jules

 

 

ORCHIES

     Sur le monument aux morts, ainsi que sur la plaque à l'intérieur de l'église (celle-ci inaugurée le 6/09/1827 sera incendiée le 25/09/1914, reconstruite, de nouveau incendiée le 27/05/1940 et rendue au culte en 1953).

 

OrchiesMaM

 

        •  16 noms :
            • Tués par bombes d'avion
              • BERAUD Marie
              • BLEUZET Georges
              • CAGNARD Lucius
              • CLAINQUART Lucien (seulement à l'église)
              • COURBET Jules
              • COURBET Julies
              • OCQUEMAN Henri
              • SIMOULIN Louis

            • Victimes de l'incendie (du 25 septembre 1914)
              • BAILLEUL Charles
              • DECAMACE Pauline
              • LECUTIER Augustine 78 ans
              • ROSSIGNOL Stephanie 81 ans
              • PICQUET Germaine 21 ans

            • Otages
              • DEMESSINE Georges
              • PLUCQUE Augustin
              • WAYMEL Henri

Orchies Civils

 

 

 


VIEUX-CONDÉ

    Dans l'église de Vieux-condé, deux très belles plaques émaillées rappelant les militaires (de la paroisse) morts pour la patrie et les  victimes de l'invasion tués le 24 Août 1914, jour de l'arrivée des Allemands.

Vx Condé

    Un nom a été rajouté au bas de la première plaque, de façon un peu anarchique à l'époque de la photo : BRINKHUIZEN Alcide. (voir sa fiche sur Mémoire des Hommes). N'oublions pas qu'il s'agit des paroissiens de Vieux-Condé, et que lui ou sa famille ne désiraient peut-être pas figurer sur une plaque dans une église.

  •  15 noms de victimes de l'invasion, il s'agit pour les 2 derniers de soldats du 26e RIT-voir l'affaire de Condé-Macou et le monument aux morts du cimetière de Macou. Les autres sont des civils, dont j'ai précisé le lieu de décès, "en leur maison" sauf mention contraire :

    • DUC Charles (Jean-Baptiste Edmond), né à Hornu le 21/07/1861, négociant. Décédé rue Victor Hugo.

    • DUSSENNE Léopold, né à Vieux-Condé le 24/03/1860, forgeron, décédé rue Carnot.

    • CHOQUET Charles, né à Vieux-Condé le 08/06/1866, cultivateur, décédé "en la rivière de l'Escaut"

    • DUBRAY Zénon (Constantin), né à Lez Fontaine le 15/12/1874, journalier, décédé rue de l'Escaut.

    • BOUSSANGE Raymond (Eugène), né à St Mihiel le 14/07/1862, journalier, décédé rue d'Hergnies.

    • CHENEAU Joseph, né à Paris le 16/11/1843, retraité, décédé rue de l'Escaut.

    • BACRO Eugène (Gustave), né à Sebourg le 15/07/1853, journalier, décédé rue du Jard.

    • CRUNELLE Auguste : pas d'acte de décès à Vieux-Condé (peut-être Péruwelz).
       
    • DELFOSSE Billy, né le 15/09/1854, retraité des mines, décédé le 08/09/1914, rue Victor Hugo.

    • MENU Léonie M(me).,  épouse Décout, née à Vieux-Condé le 31/10/1858, décédée rue du Colonel Denfert.

    • SURRANS Mlle : pas d'acte de décès à Vieux-Condé.

    • RELEVART Jules, né à Denain le 08/06/1863, coiffeur, décédé rue Dervaux.

    • DUPRIEZ Achille (Joseph), né  Hergnies le 21/04/1876, mineur, décédé rue de l'Escaut.

    • AURÈGE Marius (AURÈCHE à l'état-civil). Soldat du 26e RIT Classe 1895, Mle 1257, Seine III, décédé rue Castiau.

    • ROSSET Jacques, Soldat du 26e RIT (Regiment de la Mayenne), Classe 1895, Mle 1180, décédé rue Castiau.

Vx Condé Civils

 

    On remarquera également le nom de Léon FAUX, qui semble avoir été rectifié (de sa présence parmi les initiales "L" ?). Voir sa page sur ce même blog.

Vx Condé Faux

 

 

27 juillet 2011

Bombardements de 1918

 

Précédent : 1917 Valenciennes et l'aviation  

 

BOMBARDEMENTS ALLIES A VALENCIENNES 

 

Extraits du livre de René Delame : "Valenciennes Occupation allemande 1914-1918. Faits de guerre et souvenirs" Hollande & Fils ed. 1933

             "A partir de 1918, les aviations françaises et anglaises, montrèrent une grande activité. Les visites qu'ils nous rendaient se faisaient de plus en plus fréquentes.

Janvier
Février
Mars
Mai
Juin
Juillet
Août
Septembre
Octobre
Novembre

 

  •    Janvier 1918
        Non signalé par Delame, mais paru dans la Gazette des Ardennes du 10/01/1918, un bombardement en date du 04/01/1918 :3 blessés : DELACROIX Jeanne, DUPREZ Adolphe, SIMON Joseph

    GdA 1918-018

  • Février 1918

             C'est ainsi que le 2 février 1918, un aviateur allemand, poursuivi par des avions anglais, ne voulant pas se rendre, engagea la bataille. Il fut bientôt abattu et les bombes qu'il avait à bord tombèrent sur Saint-Vaast, tuant ou blessant les personnes dont les noms suivent : 
    La femme Biretti, 54 ans, 1, rue du Torrent, fut tuée dans son domicile, par éclat qu'elle reçut dans le dos.
    La jeune Marguerite Taxin, 14 ans 1/2 fut également tuée en face de son domicile, deux autres jeunes filles, Paule Maire, 11 ans, et Elaquet Marcelle, 3 ans, furent grièvement blessées.
    Herbeaux Joseph, 54 ans, domicilié à Aubry, fut tué.

    Quant aux aviateurs, ils furent brûlés dans leur appareil, lors de l'atterrissage.
          Au camp d'aviation, il y eut toute la nuit une grande agitation, jusqu'à 4 heures du matin, car les aviateurs alliés tentaient d'y jeter des bombes.

         En consultant les actes de décès, on retrouve les noms exacts des tués enregistrés le 2 février à 14h :
    • WAXIN Marguerite, née à Valenciennes le 19 juin 1903,
    • HERBAU Pierre Joseph, né à Rumegies le 5 novembre 1855,
    • BAVAI Adéline, veuve POIRETTE Célestin, née à Valenciennes le 25 janvier 1863.

      à 19h est enregistré le décès de
    • FLOQUET Marcelle, née à Valenciennes le 19 mai 1915.

         A noter que les actes, en résistance au changement d'horaire imposé par l'occupant commencent par "Heure actuelle de l'Hotel de Ville"

    Heure HdV

    Le 9 février, la Gazette des Ardennes, journal édité par l'ocupant, publie dans sa rubrique habituelle le compte rendu suivant :

    GDA 1918-087

 

 

  • Mars 1918

    La Gazette des Ardennes du 27 mars signale des blessés à Marly-les-Valenciennes le 17 mars 1918 :

    • HERMAIN Emile-Joseph, 70 ans, blessé. (Deux fils et un gendre sont prisonniers de guerre)
    • DEHECQ Marcel, 4 ans, blessé.
    • POLY Fernand, 19 ans, blessé.
    • HUREZ Henri, 68 ans, blessé. (Son fils est soldat dans l'armée française)
    • VANDIPENDAELE-FONTAINE Henriette, 24 ans, blessée. (Deux frères et un beau-frère sont soldats dans l'armée française)

            Pendant la grande offensive allemande de mars 1918, les aviateurs qui connaissaient la présence du Kaiser sur le front, redoublèrent d'activité.

    C'est ainsi que le 27 mars 1918, les aviateurs anglais vinrent, par un beau clair de lune, lancer à plusieurs reprises des bombes sur la gare de Valenciennes.
    • La première bombe tomba en face de l'hôpital établi au lycée Wallon, et fit un trou énorme, traversant l'aqueduc du bras de décharge, dont la voûte avait 0 m. 80 d'épaisseur, plus une couche de 0 m. 80 de terre, ce qui prouvait une fois de plus, que les caves n'offraient qu'un abri très précaire.
    • La seconde bombe tomba à cinquante mètres de là, sur la grille du même hôpital.
    • Trois autres bombes furent lancées dans la cour du Lycée sans causer d'accident de personnes, mais il y eut des dégâts matériels considérables. Malheureusement les voies et les gares ne furent pas touchées, les avions se trouvant à une très grande hauteur. Il s'en fallut de cinquante mètres que le dépôt de gaz asphyxiants d'Iwuy ne sautât.
      Les canons sur auto, circulant sur le boulevard se mettaient à la poursuite de ces avions, tâchent de les atteindre, et c'est avec la plus grande anxiété que je suivis toutes les phases de cette bataille aérienne.

 

 

  • Mai 1918
    Le Samedi 18 mai 1918, par un temps splendide et très chaud, onze avions français et anglais vinrent nous rendre visite à 10 h 1/2 du matin. Ils commencèrent par lancer quelques bombes sur le village de Trith, tuant six civils. Ils planèrent ensuite sur Valenciennes, où stationnait en gare, un train de munitions qu’ils essayèrent de faire sauter. Malheureusement, les bombes tombèrent à peu de distance, faisant quelques victimes, ainsi qu'on le voit dans le rapport circonstancié de la police :
    Quatre bombes viennent d'être jetées sur la Ville.
    • La première atteignit une petite remise, appartenant à M. Mineur, teinturier, rue Cahaut.
    • Une seconde tomba sur l'un des bâtiments de M. Lefebvre, blanchisseur dans la même rue. 
    • Une troisième dans un terrain vague, à 200 mètres environ du nouveau pont de l'avenue Villars. .
    • Enfin, la quatrième, à environ 300 mètres du champ d'aviation, en face de l'immeuble portant le numéro 69 de l'avenue de Cambrai.
      Les dégâts furent considérables. Quatre ménages qui habitaient les immeubles portant les numéros 27, 29, 33, 35 de cette avenue se trouvèrent sans abri. De nombreuses vitres furent brisées, tant dans la rue Cahaut, qu'au Clos des Villas.

    Les victimes au nombre de sept furent : 
    1. Vaillaux Adèle, 58 ans, rue Cahaut, 35, blessée grièvement, admise à l'Hôtel-Dieu.
    2. Belot Alphonsine, Epouse Terrez, 26 ans, rue Cahaut, 27, blessée aux cuisses, admise à l'Hôtel-Dieu.
    3. Vandeville Marcel, 23 ans, hôtelier en garage, près de ]a Citadelle, blessé grièvement, soigné chez lui. 
    4. Malesse Clémence, 24 ans, batelière en stationnement à la Citadelle, soignée chez elle. 
    5. Caillez Joseph, 30 ans, peintre, demeurant rue Gillis, blessé légèrement au cou.
    6. Gagneaux Malvina, 26 ans, ménagère demeurant rue Cahaut, blessée sur différentes parties du corps, admise à l'Hôtel-Dieu.
    7. Darras Georges, né le 12 septembre 1865, à Noreuil, évacué de ladite commune, domicilié à Valenciennes, 18, rue des Maillets, tué. Ce dernier était occupé à charger des décombres, avenue de Cambrai, et son cadavre fut transporté à la morgue (Hôtel-Dieu).
    MM. les docteurs Trouillet et Hédot, qui s'étaient rendus sur les lieux, donnèrent leurs soins aux blessés.

    19180518
    Gazette des Ardennes du 29/05/1918


    Le dimanche de la Pentecôte, 19 Mai 1918, par un temps clair, une grande activité aérienne se manifesta de nouveau. Une première attaque eut lieu vers 10 heures. Les avions survolaient la ville, et furent reçus par une salve d'artillerie très nourrie : mais, aucun d'eux ne fut atteint. Nouvelle visite d'avions à 11 h. 1/2, certains des projectiles tombaient dans le quartier de la gare ; l'un d'eux éclata derrière la statue des Carpeaux, brisant les vitres du voisinage ; deux hommes furent tués au lieu dit le Vert-Gazon, banlieue ouest de Valenciennes.
    Un officier qui passait sur le boulevard sonna chez moi, pour s'abriter, disant qu'il craignait plus les éclats d'obus allemands que les bombes françaises ou anglaises. Ce qu'il y eut de surprenant, c'est qu'il n'y ait pas eu plus de victimes, les canons contre avions placés autour de la ville et au champ d'aviation, tirant en l'air sans s'inquiéter des civils.
    Le directeur de l'école du Faubourg de Paris, qui se trouvait à proximité du champ d'aviation, entendant siffler les bombes, eut la présence d'esprit de faire coucher tous les enfants. Il évita ainsi de graves accidents.
    La visite que nous eûmes à 6 h. 1/2 du soir, fut plus sérieuse, car elle fit cette fois des victimes, et d'importants dégâts. Vers 4 heures de l'après-midi, étant très fatigué, je me reposai dans mon jardin en compagnie de mon ami Dupont et de mon frère Maurice, quand nous entendîmes la sirène, suivie aussitôt d'une violente canonnade. Nous vîmes alors six avions français et anglais, qui se trouvaient à une très grande hauteur et formaient le triangle. Le Capitaine dirigeant cette escadrille, qui se trouvait en queue, lança une fusée. Ce fut alors le signal d'une pluie de bombes. Tout danger passé, nous retournâmes dans le jardin, et nous vîmes une énorme colonne de fumée. M. Dupont, crut que c'était sa banque, située rue du Quesnoy, qui brûlait, et chacun de nous courut sur le lieu du sinistre; une bombe était tombée sur l'imprimerie de MM. Seulin et Dehon, à proximité de l'église Notre-Dame, et en un instant, elle était en flammes. Il faut dire que les Allemands y avaient caché un dépôt d'essence. Les rues furent barrées, et une pompe appartenant à la ville de Saint-Quentin fut mise immédiatement en batterie, mais les Allemands ayant réquisitionné les lances en cuivre pour les remplacer par des lances en zinc plus larges, la pression ne fut pas assez forte pour noyer le foyer de l'incendie, de sorte que les pompiers durent s'exposer pour protéger les maisons voisines. Il se trouvait dans cette imprimerie six millions de bons de Valenciennes sur le sort desquels M. Dugardin, notre sous-préfet, était très inquiet, mais l'officier Krown, chargé de ce service avait eu soin de les faire mettre à l'abri.
    Le feu avait une telle intensité, que la maison du notaire Roger et la remise du docteur Bourlon, situés à proximité, commençaient à brûler. Celle-ci, malgré les efforts des pompiers pour la protéger, fut bientôt la proie des flammes. Pendant ce temps, les soldats allemands parcouraient les appartements de M. Roger, pour voler ce qui leur tombait sous la main, sous prétexte de sauvetage. Le Commandant arriva à temps pour les en faire sortir, pendant que M. Roger sauvait ses minutes. Le clocher de Notre-Dame, situé à trente mètres à peine de l'incendie disparaissait dans ce tourbillon de fumée et de flammes ; un officier supérieur vint me dire alors d'enlever tout ce qui se trouvait dans l'église, qui courait un grand danger. Je prévins immédiatement le Maire et J. Billet, qui, avec le Doyen donna des ordres aux pompiers de visiter les combles du clocher, où déjà quelque poutres étaient en flammes.
    Elles furent immédiatement coupées avec des haches, et jetées sur le pavé.
    Chez M. Dupont père, l'écurie située rue du Quesnoy, qui touchait par derrière au bâtiment Dehon et Seulin, commençait également à brûler ; la bombe étant tombée à quelques mètres de là.

    Naturellement, cette attaque ne se passa pas sans accidents. Les brancards circulèrent et les prêtres donnèrent l'absolution de côté et d'autres.
    Voici d'ailleurs le l'apport de la police à ce sujet : 
    " J'ai l'honneur écrit l'inspecteur Hot, de porter à la connaissance de M. l'adjoint faisant fonction de Maire de la Ville de Valenciennes, que des renseignements qui me sont fournis par le brigadier Havez, du service de la Sûreté, il résulte que des bombes ont été jetées sur la ville hier, 19 courant, vers 6 h. 1/2 du soir, aux endroits ci-dessous désignés, occasionnant les dégâts et accidents suivants. 
    1. Rue Capron, sur la maison d'habitation de M. Dreyfus : toiture effondrée, nombreuses vitres brisées. 
    2. Rue Askièvre, nombreux immeubles atteints. 
    3. Rue Delsaux, face l'immeuble portant le n° 1. 
    4. Rue Delsaux, sur la toiture de l'immeuble portant le n° 72 de la maison Watelle. 
    5. Rue Louis-Cellier, plusieurs maisons effondrées. 
    6. Rue Comtesse, plusieurs maisons effondrées. 
    7. Rue du 22-septembre, plusieurs maisons et une écurie endommagées, un cheval tué. 
    8. Rue de la Barre, sur l'immeuble portant le n° 22, maison en partie effondrée, un hangar effondré. 
    9.  Rue du Grand-Fossart, n° 9, chez M. le Docteur Mariage. 
    10.  Rue des Ursulines et rue de Hesques : un violent incendie s'est déclaré dans l'imprimerie Seulin-Dehon, ainsi que chez M. Roger, notaire.

    Ont été victimes : 
    1°   Crombez Alfred, 44 ans, prisonnier civil, en logement rue de la Halle, tué. 
    2°   Gauchez Désiré, 78 ans, rue Comtesse n° 3, tué. 
    3°   Druon Jean-Baptiste, 56 ans, enclos du Béguinage, tué. 
    4°   Chaval Romarin, 23 ans, rue du Chauffour, tué. 
    5°  Duhem Victor, 44 ans, rue d'Audregnies, 12, blessé grièvement (mort des suites de ses blessures). 
    6°   Quentin Louis, 13 ans, cour Emile-Durieux, jambe droite arrachée. . 
    7°   Leroy Elise, 22 ans, place Froissard, 15, blessée légèrement. 
    8°   Dutrieux Alexandre, 18 ans, rue de la Halle, blessé. 
    9°   Chastin Adèle, femme Ghislain, 39 ans, rue Delsaux. 62, blessée légèrement à l’œil droit. 
    10°  Masset Alfred, 14 ans, rue Delsaux, 57, blessé grièvement (décédé). 
    11°  Defert Joséphine, 13 ans ; allée des Soupirs, légèrement blessée à la jambe gauche. 
    Deux militaires ont été tués, quatre sont blessés.

    19180519
    Gazette des Ardennes du 29/05/1918


    Le lendemain matin, 20 Mai 1918 le toit de la maison Dreyfus, située rue Capron fut complètement éventré par un obus. L'officier qui depuis un an et demi logeait dans cette maison, ne voulut cependant pas la quitter, et y fit faire quelques réparations de fortune.

    Naturellement, le Conseil municipal eut à s'occuper des dégâts causés par ces bombes.
    M. Billiet, adjoint, fit faire par M. Armbruster, architecte de la ville, le relevé de toutes les maisons qui avaient été touchées, celles qui étaient encore habitées, et celles qui ne l'étaient plus.
    Il proposa de faire les réparations à la charge de la ville, pour les personnes qui n'en avaient pas le moyen, mais contre remboursement dans l'avenir.
    A Trith où il y avait eu également beaucoup de victimes, dont six jeunes filles travaillant à la cartoucherie, l'officier fit venir aux funérailles un piquet de 60 hommes, les familles refusèrent la musique. Les Allemands profitaient de ces incidents pour exciter la population contre les Anglais.
    Une commission spéciale fut nommée, se composant de MM. Jules Billiet, adjoint aux travaux, Henri Armbruster, architecte, Marcel Bouillon, délégué de l'administration, conseiller municipal, Albert Fortier et Alexandre Brasseur, entrepreneurs.
    Cette commission avait pour mission de se transporter sur les lieux des accidents et de prendre les mesures nécessaires, sur la demande des propriétaires, pour faire procéder au déblaiement, puis la note ou mémoire établi par le bureau des travaux était scrupuleusement vérifiée.
    MM. Albert Fortier, Alexandre Brasseur, Henri Armbruster présents à la réunion du 25 mai, soumirent cette question des responsabilités à la compétence du Conseil municipal, avant d'entreprendre les visites dans les immeubles sinistrés.

    En conséquence, celui-ci prit la délibération suivante :
    " Considérant que de nombreuses dégradations résultant de faits de guerre ont atteint un grand nombre d'immeubles de la Ville et de ses faubourgs, qu'elles nécessitent des réparations urgentes, soit au point de vue de la sécurité publique soit dans un intérêt public, par exemple pour conserver une habitation à des évacués. 
    " Que de nombreuses difficultés peuvent se présenter, soit pour apprécier la nature, la nécessité et l'urgence des travaux réclamés, soit pour déterminer à quelle concurrence de quelles sommes la ville devrait consentir des avances pour en assurer l'exécution, soit à d'autres fins imprévues. 
    " Considérant qu'en dehors de ces cas particuliers, fréquentes sont les occasions où les lumières et l'autorité d'un groupement comprenant les spécialistes, peuvent servir utilement en la matière, les intérêts de la ville. 
    " Considérant que le nombre des Conseillers municipaux présents à Valenciennes étant réduit à treize, il devient indispensable de recourir à une commission mixte.

    " En conséquence : 
    "Approuvant la proposition de l'Administration municipale, décide que la Commission des travaux sera complétée par l'adjonction de nouveaux membres pris en dehors du Conseil.
    " Confirme dans leurs fonctions ou nomme aux fonctions de commissaires aux travaux : MM. Billiet, Armbruster, Bouillon, Fortier, Brasseur.
    " Dit que cette commission aura charge et mandat de pourvoir en matière de travaux et en. cas de péril ou d'intérêt public, soit aux nécessités dérivant des faits et risques de guerre, soit à toutes vérifications, études et mains-d'œuvre utiles à la ville dans les meilleures conditions de sécurité, et de surveillance compatibles avec les circonstances.

    19180520
    Gazette des Ardennes du 29/05/1918



    Le lendemain, 21 mai 1918, comme il fallait s'y attendre, par deux fois, la sirène nous réveilla, l'électricité fut coupée, et sans fausse honte, chacun cette fois, descendit dans sa cave, après la leçon de la veille. Mais cette fois, les avions, après avoir essayé une violente canonnade continuèrent leur chemin sans avoir été touchés.
    A la suite des accidents produits par les bombes, la Mairie recevait le 24 mai 1918, de la Commandanture, l'avis par lequel la Gendarmerie était chargée de trouver des caves pouvant autant que possible résister aux bombes. Une inscription sur la rue devaient les désigner comme telles. Les habitants de ces maisons étaient priés d'en permettre l'accès en tout temps.
    En effet à la suite de cette circulaire, lorsque la sirène signalait l'approche des avions, vous pouviez toujours entrer dans une cave pour vous mettre à l'abri. Aussi, dès la moindre alerte, les rues étaient-elles désertes. Des soldats allèrent même de maison en maison, pour faire le recensement des caves indiquant le nombre d'hommes que l'on pouvait y mettre, s'assurant également de leur solidité.

    Les attaques aériennes se multipliaient, le temps étant particulièrement propice.


    Il y eut ce matin du 22 mai 1918, des cérémonies très impressionnantes, les obus ayant fait quinze victimes civiles. J'avais demandé, pour rendre ces funérailles plus imposantes, qu'elles fussent faites officiellement dans une seule paroisse ; mais ma proposition ne fut pas acceptée par le Conseil municipal.
    Les Allemands, dans leurs journaux, disaient que de leur côté, ils avaient jeté 175.000 kilos de projectiles sur Dunkerque, Calais, Saint-Omer et Compiègne. Mais ce qu'il y avait surtout d'effrayant, c'était la rapidité avec laquelle ces attaques se produisaient, ne laissant que très peu de temps pour se mettre à l'abri ; c'est ainsi qu'à Trith, une mère de six enfants, lavant tranquillement son linge fut transpercée par une bombe.
    D'ailleurs, la population fut assez impressionnée des dernières attaques, qui firent tant de victimes.

    Le dimanche 26 mai 1918, je visitai les combles de la maison de M. Roger, notaire, qui avait été détruits par les bombes, et l'incendie de l'imprimerie Seulin et Dehon, quand on commença à tirer le canon au polygone de Sebourg.
    "Immédiatement, il voulut descendre dans sa cave, je le rassurai, lui disant qu'il n’y avait aucun danger. Il me regarda, et me dit : "Je ne vous cacherai pas que maintenant j'ai peur, mais cela se passera. " 
    Qui connaît M. Roger sait qu'il n'était pas impressionnable, et que le danger ne lui faisait pas peur, mais cela prouve l'état d'esprit dans lequel se trouvait notre population après quatre années d'occupation, exposée à toutes les vexations, et toujours sous le coup d'une mort terrible.


    Le lundi 27 mai 1918, fut une journée assez agitée. Ecrivant comme tous les soirs mes notes dans ma chambre à coucher, les gendarmes frappèrent à ma porte pour me prévenir que l'on apercevait encore de la lumière au travers de mes jalousies, et qu'il fallait éteindre immédiatement.
    A peine, venais-je de m'endormir, qu'à 1 h 1/2 du matin, j'entendis appeler sur le boulevard. Sans allumer, j'ouvris ma fenêtre et demandai au soldat allemand ce qu'il voulait. Il me répondit qu'il venait prévenir le général de Fünckel arrivé chez moi depuis la veille avec ses trois officiers d'ordonnance, que son régiment était en gare. Je descendis donc lui ouvrir et le conduisis dans la. chambre du généraL Me trouvant seul avec ce soldat, il m'avoua qu'il était venu prévenir son général que des aviateurs devaient venir cette nuit même, et dans la journée, jeter des bombes sur la ville, et qu'il fallait descendre dans la cave. Je fus surpris que les Allemands fussent si bien renseignés, mais il pensait que des ordres avaient été trouvés sur des aviateurs français ou anglais.

    Toujours est-il qu'à 1 h. 1/2 de l'après-midi, au moment où nous allions nous mettre à table chez mon beau-frère Pierre Delcourt, des bombes tombèrent avant même que la sirène ait donné le signal de se mettre à l'abri. Par prudence, nous descendîmes vingt minutes dans la cave : les Allemands ne tirèrent presque pas contre ces avions. En quelques minutes, les aviateurs jetèrent 17 bombes, entre le faubourg de Paris et la gare, des femmes et des enfants qui n'avaient pas eu le temps de se garer furent horriblement mutilés. Le spectacle était affreux à voir !

    • Une bombe tomba dans le quartier populeux de la rue Neuve. Une mère me dit qu'en entendant le sifflement de la bombe, elle mit son enfant à terre, et se coucha sur lui. Tous deux furent ainsi sauvés, les éclats passant au-dessus d'elle, et blessant grièvement sa mère. 
    • Sur le chemin de la Digue, il y eut également plusieurs victimes dont une de nos ouvrières, Mme Gilles et sa petite fille qui furent toutes deux tuées. J'étais au bureau de police, quand son mari affolé de ne pas la voir rentrer, vint voir si elle n'était pas parmi les victimes. Inutile de dépeindre la douleur de cet homme. lorsqu'il apprit la triste nouvelle.
    • Un batelier de la C. R. B., qui par erreur, était passé par Valenciennes, se rendant à Douai, fut tué sur son bateau, ainsi que sa femme en passant à l'écluse Notre-Dame, et leur fillette fut grièvement blessée. Il restait à bord une autre fillette que des bateliers voisins recueillirent. Ce bateau contenait un chargement de choucroute.

    Voici les noms des victimes de ce raid d'aviation : 
    Tués :
    1. Victor Plichon. 
    2. Berthe Lussiez. 
    3. Odette Gilles 
    4. Henri Bernier. 
    5. Gilbert Mascaut. 
    6. Flore Gisse. 
    2 soldats allemands.

    Blessés :
    1. Laplace. 
    2. Fabienne Cochez. 
    3. Jeanne Brouillon. 
    4. Louis Lamalce 
    5. Maria Laplace 
    6. Augustin Nef. 
    7. Augustin Quillin.
    8. Maurice Blas. (voir en 1917, le 30/09)
    9. Auguste Benois.
    10. Léonard Sautiez.
    11. Clémence Duchappart. 
    12. Gustave Jacob.
    13. E. Froissaint. 
    14. Maria Figue. 
    15. Arsène Dubois. 
    16. Valentine Pols.
    Trois soldats italiens prisonniers.

    Pour le soir, une autre attaque était attendue. 80 avions allemands étaient prêts à s'envoler au premier signal pour leur livrer bataille.
    • Plusieurs bombes tombèrent encore sur la ville, sans toutefois faire de victimes,
    • rue du Bois, une dame fut cependant blessée au bras et à la figure, rue des Echelles, rue de l'intendance, les bâtiments de l'ancienne poste furent très endommagés.
    • Place Saint-Jean au "Soldatenheim ", une bombe tomba dans la cour, tous les carreaux de M. Henry, de la Chambre de commerce, et ceux du bureau de M. Turbot volèrent en éclat.

    A Maubeuge, que le Kaiser quittait, Hindenburg et Ludendorff venant d'y faire une conférence, il y eut également de nombreuses bombes lancées. Hautmont en reçut dix pour sa part, mais nous n'en connûmes pas le résultat, toute communication étant devenue impossible.

    19180527
    Gazette des Ardennes du 7 juin 1918


    Le 29 mai 1918 :

    19180529
    Gazette des Ardennes du 7 juin 1918



    Le jeudi 30 mai 1918, par un beau clair de lune, les avions vinrent de nouveau nous empêcher de dormir ; les attaques se renouvelèrent trois fois, la première à minuit, la seconde à deux heures et la troisième à trois heures du matin.
    • J'eus encore le tort de ne pas descendre à la cave, car une bombe tomba près de chez moi, tuant deux sentinelles sur le champ de manœuvres. Il faut dire que sous les arbres, des camions chargés de munitions étaient dissimulés : il s'en fallut de quelques mètres pour que le but cherché fut atteint.
    • Deux autres bombes tombèrent, l'une près de l'usine de M. de Vienne, rue de l'Epaix, dans le Marais : il n’y eut que des dégâts matériels.
    Aussi les Allemands faisaient-ils construire directement dans les rues des descentes pour s'abriter dans les caves ; les soldats qui ne s'y réfugiaient pas en cas d'alerte, étaient punis de quinze jours de prison.
    Les sirènes annonçant l'arrivée d'avions, émurent à tel point la population et les Allemands eux-même, que souvent, sans même prendre le temps de se vêtir, tous se précipitaient dans les caves.
    C'est ainsi que dans certaines maisons se déroulèrent des scènes vraiment comiques. Pour ne citer que celle qui se produisit cette nuit chez M. Dupont fils, 1, boulevard Watteau, où le colonel qu'il logeait descendit en costume de nuit ayant simplement mis ses bottes ornées d'éperons ; les bonnes étaient en chemises de nuit.

    19180530
    Gazette des Ardennes du 7 juin 1918


    FUNÉRAILLES DU BATELIER ET DE SA FEMME 
    L'événement triste de la journée fut les funérailles du batelier et de sa femme, tués par une bombe sur leur bateau "Zoé".
    Le deuil était conduit par leurs filles, âgées de quinze et treize ans. Puis, suivaient MM. Turbot, Président de la Chambre de Commerce et du District, Gorter, délégué hollandais, et moi-même. 
    Comme il n'y avait plus de fleurs en ville, on prit celles de mon jardin, pour faire les deux grandes couronnes offertes par le Comité.
    La fille aînée fut très courageuse, jusqu'au moment où le cortège passa devant l'écluse Notre-Dame, où avait eu lieu l'accident. Nous dûmes la soutenir jusqu'au cimetière, où elle faillit avoir une syncope. Cette scène était d'autant plus impressionnante qu'à la sortie du cimetière, la sirène se faisait à nouveau entendre, et que de nouvelles bombes tombaient autour de nous.
    Sur la Place Verte, deux enfants furent tués, et un autre grièvement blessé.

    A la réunion du Conseil Municipal, M. Derruder évoqua ce souvenir, et s'exprima en ces termes : 
    " Sur cette liste de décès, il y a des noms qui méritent une place à part dans le souvenir : ce sont les victimes tragiques des journées que nous traversons. Frappées par la guerre, elles ont le droit de vivre dans notre mémoire avec ceux qui ont donné leur vie pour le pays. C'est pourquoi le Conseil me permet d'exprimer la pensée émue de tous, et de m'incliner avec respect et pitié devant le deuil que laissent dans notre population, ces jeunes gens, ces vieillards, ces femmes, ces enfants, existences chères et précieuses, immolées cruellement. Mais s'ils sont tombés avec tant d'autres pour la patrie, leur sang, sang du sacrifice, nous est une assurance qu'elle ne tombera pas. Et, bien que les événements actuels soient graves et nous rendent pensifs pour la patrie, nous sommes confiants silencieusement et sûrs de l'avenir quand même, parce que la cause française est celle de la civilisation et de la justice, et la victoire de la France sera la victoire de Dieu ".


    Le vendredi 31 mai 1918, les attaques aériennes continuèrent plus vigoureusement, ce qui, cependant, raffermissait encore notre courage. Mais le public s'énervait et ne voulait même plus descendre dans les caves.
    Dans la matinée, à onze heures, nouvel avertissement : les canons tiraient sur onze avions qui survolaient la gare. Comme dans la nuit, nous entendîmes le sifflement lugubre des bombes qui tombaient, sans que nous en connaissions le résultat.
    II était curieux de voir la Grand’Place, au premier signal de la sirène, se vider en un clin d'œil, et Français comme Allemands se précipitaient dans les caves. Il y avait même des personnes qui, depuis plusieurs jours, n'osaient sortir de chez elles. Cette fois les bombes tombèrent au village de Petite-Forêt, où il eut trois blessés, et sur l'usine Franco-Belge à Raismes. Les Allemands profitaient de l'affolement pour lancer des nouvelles alarmantes, et déprimer la population., 
    C'est ainsi que ce soir-là, les Allemands nous annonçaient leur marche en avant de Château-Thierry, indiquant le nombre de prisonniers qui s'élevait à 45.000, le matériel de guerre se montant à 400 canons, et plus de mille mitrailleuses.
    Ils ne dissimulaient pas leur puissant moyen d'attaque, qui consistaient à lancer de lourd obus à gaz dans les tranchées, paralysant ainsi toute action.

    A la séance du Conseil municipal du 3 juin 1918, M. Damien, adjoint, faisant remarquer qu'il y avait eu en mai, vingt-sept de nos concitoyens tués par les bombes :
    Seize hommes ; cinq femmes ; une fillette ; cinq garçons.
    M. Derruder, Conseiller, lui répondit :
    " Ce n'est pas le moment d'élever la voix, et de dire combien nous sommes émus de constater autant de victimes pour la Patrie. Mais nous sommes sûrs qu'elle triomphera dans une aurore nouvelle. Ce sera alors, la victoire française, la Victoire de Dieu ".


  • Juin 1918
    -Voir également l'explosion de Blanc-Misseron-

    Le jeudi 6 juin 1918, à 9 h. 1/2 du soir, me trouvant dans mon jardin, comme la sirène se faisait entendre plus tôt que d’habitude, et la canonnade commençait immédiatement, je fus entouré de projectiles allemands, qui tombèrent à peu de distance sans me blesser toutefois.
    A peine endormi, à deux heures du matin, la sirène me réveillait à nouveau, mais tranquillement, je demeurai couché.
    A onze heures du matin, nouvel avertissement : ce fut un sauve qui peut général, et la Grand'Place se vida en un clin d'œil : officiers, soldats et civils, se précipitaient dans la première cave qu'ils trouvaient ouverte.
    Une bataille en règle s'engagea avec neuf de nos avions, qui venaient bombarder le quartier de la gare, laissant tomber une quinzaine de bombes, qui occasionnèrent bien des victimes, si nous en croyons le rapport suivant de la police :
    "J'ai l'honneur de porter à la connaissance de M. l'Adjoint, faisant fonctions de Maire de la ville de Valenciennes, que des renseignements qui me sont fournis par le service de police, il résulte que les bombes jetées sur la Ville ce matin, sont tombées aux endroits ci-dessous désignés :
    • " A proximité de la Centrale Electrique, au Marais de l'Epaix, ainsi que dans les voies de garage, aux environs du dépôt des machines.
    • " Dans les dépendances du Nouvel Hôtel-Dieu, à Saint Waast-là-Haut.
    • " Sur l'établissement de M. Dubois, Industriel, 96, rue Péclet.
    • " Près des écoles libres du faubourg de Lille, (à environ trois mètres des écoles).
    • " Casernes des Douanes, rue Emmanuel-Rey.
    • " Avenue Dampierre (côté gauche) face la rue Constant Moyaux.
    " Ont été victimes les personnes ci-dessous :
    1. Colmant Gustave : 56 ans, bourrelier, demeurant, 57, rue du Rempart. Blessé sérieusement à la jambe gauche. Colmant travaillait dans son jardin au Marais de l'Epaix.
    2. Thoret Alfred, 54 ans, ouvrier fondeur, demeurant, Coron du Loyen, à Anzin, tué.
    3. Duchemin Louis, 18 ans, fondeur (évacué de Guise), Impasse Marceau, à Anzin, blessé à la tête, transporté à 1'Hôtel-Dieu.
    4. Meresse Edmond, 42 ans, fondeur, demeurant, coron du Loyen, à Anzin, tué.
    5. Lemoine Léon, manœuvre, cour Levassenr, à Anzin, blessé à la tête.
    6. Azard Jules, 59 ans, fondeur (évacué de Guise), rue Jules-Ferry, à Anzin, blessé sur différentes parties du corps. Transporté à 1'Hôtel-Dieu.
    7. Meresse Léon, 17.ans, 236, rue de Condé, à Anzin, blessures légères.
    8. Labjoie Maurice, 20 ans, 99, rue Saint-Louis, à Anzin, blessures légères."                      Ces sept personnes étaient occupées dans l'établissement de M. Dubois.
    9. Barbieux Aimé, 64 ans, célibataire, demeurant 310, rue de Condé, à Anzin, tué, avenue Dampierre.
    " Plusieurs bombes sont tombées également rue Constant Moyaux, à Anzin.
    " Ont été victimes :
    1. Opry Jules, 50 ans, rue Constant-Moyaux, 12, Anzin, tué.
    2. Opry Marie-Thérèse, 6 ans, rue Constant-Moyaux, 12, Anzin, tuée.
    3. Opry Gaston, 9 ans, rue Constant-Moyaux, 12, Anzin, blessé.
    4. Delattre Louis, 50 ans, 8, rue Constant-Moyaux, Anzin, blessé.
    5. Lebrun Marguerite, 11 ans, 8, rue Constant Moyaux, Anzin, blessé.
    6. Poix Joachin, 70 ans, 8, rue Constant-Moyaux, Anzin, blessé.
    7. Une jeune fille de Bruay, dont le nom est demeuré inconnu, a été tuée rue Saint-Louis, à Anzin.
    8. Un jeune homme, du nom de Melice, fut tué, rue des Agglomérés, également à Anzin.
    " De même, le 7 juin, des renseignements qui me sont fournis par le service de police, il résulte que les bombes jetées sur la Ville, ce matin, vers onze heures et demi, sont tombées aux endroits ci dessous désignés :
    " 1° Dans l'établissement Grimbert, situé entre le boulevard Bauduin-de-Constantinople, la rue de l'Epaix, et le canal de décharge.
    " 2° Dans les voies de garage situées derrière la rue de l'Epaix, l'usine d'équarissage de M. Trampont et le canal de décharge. A cet endroit des wagons de munitions ont explosé, communiquant le feu à trois immeubles de la rue de l'Epaix : le Chalet et deux petites maisons appartenant à la Cie des Chemins de fer du Nord.
    " 3° Deux bombes, place Poterne, l'une sur le boulevard face à l'estaminet Gravelle, et l'autre dans le vieil Escaut.
    " 4° Une sur la maison d'habitation de Mme Stemmer, cabaretière, Chemin des Alliés.
    Des dégâts matériels ont été occasionnés en beaucoup d'endroits de la Ville, notamment dans les rues du Chauffour, Gambetta, Josquin Desprez, Duponchel, Péclet, Ecluse Folien, Chemin du Halage :
    " P. S. Deux bombes sont tombées également sur l'établissement des fers à cheval. Dégâts matériels.
    " On ne signale jusqu'ici, aucunes autres personnes civiles tuées ou blessées.
    " Signé : Wantelet, inspecteur de police.
     

    19180606 1918-364
    Gazette des Ardennes du 14 juin 1918

  • Enfin, le 8 juin 1918, des bombes jetées sur la Ville, ce jour, vers six heures du soir, tombèrent aux endroits ci-après désignés :
    1. Une dans la cour de l'immeuble portant le n° 23 de la place Verte, angle de la rue des Incas ; le bâtiment est occupé par des militaires (bureau des Flack Kraftfahrschule). Dégâts matériels. Pas de blessés.
    2. Trois dans le parc situé derrière la nouvelle tuyauterie. Pas de blessés.
    3. Cinq ou six le long du canal, près du chantier de construction de bateaux et du magasin de ravitaillement. Au petit Bruxelles, une jeune fille de 15 ans, du nom de Peters Caroline, batelière, en stationnement au chantier a été blessée légèrement à la jambe droite.
    4. Une, rue de Beaumont, 24, dans le jardin de M. Fontaine. Pas de blessés.
    5. Une, sur l'angle gauche de la caserne Vincent., rue de Lille. On ignore s'il y a eu des blessés.
    6. Une, rue Derrière-les Murs, Impasse Badin, sur des immeubles appartenant à M. Dolet. Pas de blessés.
    7. Une sur la voie publique, rue Davaine, face le magasin à fourrage. Pas de blessés.
    8. Une, avenue des Flandres, contre le Lycée Wallon. Deux militaires auraient été tués.
    9. Une, avenue des Monnayeurs, sur une baraque de cantonnement servant aux blessés.
    10. Une, cour du Vert-Soufflet, grands dégâts matériels.
    11. Enfin, une dernière tombée dans le jardin de l'immeuble portant le n° 40 de la rue de l'Epaix. Pas de victimes.
     


    Le vendredi 7 juin 1918, dès une heure du matin, la sirène nous avertissait de descendre dans nos caves, et j'écoutais de mon lit le ronflement des moteurs d'avions qui passaient sans jeter de bombes. Puis, ce même matin, à onze heures, la sirène se faisait de nouveau entendre, et le canon accélérait son tir de minute en minute. Une grande bataille se livrait au-dessus de nos têtes, je crus donc plus prudent de descendre dans les caves de la Mairie, d'où j'entendis le sifflement de dix-sept bombes lancées par les neuf avions qui survolaient la ville. Je me risquais cependant au dehors ; pendant que les canons tiraient sur les avions de tête, l'un d'eux se détachant du groupe descendait pour lâcher ses bombes sur un train de munitions qui se trouvait derrière l'usine de fers à cheval de M. Gauthier, située sur le Chemin des Alliés, à proximité de la gare. Presque aussitôt, nous entendîmes les détonations se multiplier, indiquant que le but était atteint ; peu à peu, celles-ci devinrent de plus en plus fortes, accompagnées du sifflement des obus qui éclataient. La sirène nous annonça, comme d'habitude, par trois appels, que les avions s'étaient éloignés, et que le danger étant écarté, la population pouvait sortir des caves. Mais bientôt, nouvelle alarme jusqu'ici inconnue. Les cloches sonnèrent à toute volée. pour prévenir la population que c'était la première fois que les obus qui éclataient, étaient chargés de gaz asphyxiants, et qu'il fallait en hâte monter dans les greniers. Dans les rues, affolement général, les femmes avaient déjà leur mouchoir sur la bouche, les enfants sortaient des écoles avec leurs maîtres, courant pour rentrer chez eux. Les officiers sortaient et se sauvaient dans leur auto, dans la direction de Famars, prenant même des civils, semant la terreur, et criant : " Sauvez-vous, voilà les gaz ". Me trouvant Place Saint Jean, dans les bureaux de la C.R.B., M. Turbot et moi, montâmes avec les employés dans les greniers de la quincaillerie de MM. Mallez et Cie, qui étaient très élevés.


                 Nous avions cependant eu la précaution de prendre avec nous un seau d'eau, en cas de besoin. De là-haut, nous dominions le foyer de l'incendie. Des gerbes de feu, et des colonnes de fumée, s'élevaient à une grande hauteur, et tout autour de nous, les projectiles sifflaient. Le spectacle était saisissant, mais notre situation était en même temps, très périlleuse. Le vent soufflait dans la direction de Saint-Saulve, et nous n'eûmes pas à craindre l'effet terrible de ces gaz.
    Sur la Grand’Place, jouait la musique militaire, qui continua son concert au milieu des explosions.
    Chez M. Branquart, qui habitait rue de Mons, un éclat d'obus, pesant trois kilogrammes, encore fumant, traversa le plafond ; toute la famille était heureusement dans la cave.
    Pendant ce temps, avait lieu à l'Eglise Notre-Dame, l'enterrement d'une vieille dame de la rue de Famars. Mais dès que les cloches sonnèrent, annonçant les gaz, la famille et les assistants se précipitèrent dans le clocher, abandonnant le corps.
    La cérémonie se termina dans l'après-midi, tout danger étant écarté.
    L'affolement fut si grand au pensionnat Jeanne d'Arc, en entendant sonner les cloches, que la maîtresse fit monter les enfants dans le grenier et y porta des seaux d'eau, disant aux enfants qui n'avaient pas de mouchoir, de mouiller leur robe et de la retourner sur leur tête.

    Voici d'ailleurs les instructions que la Commandanture avait données au Maire M. Billiet :
    " Pour les signaux : trois coups prolongés de la sirène indiquent l'urgence de se mettre à l'abri dans une cave.
    " Le tocsin indique qu'il y a urgence de monter dans un grenier.
    " En ce deuxième cas, il est prudent de boucher les fenêtres au moyen de linges mouillés, parce que le vent peut soulever des tourbillons jusqu'au faîte des maisons. En cas de danger, se couvrir le visage avec des linges imbibés d'eau chargée (si possible) de carbonate de soude ou de potasse. On conseille aussi l'emploi de l'ammoniaque ou du vinaigre."
    Au Lycée Wallon, transformé en hôpital, les infirmières se hâtèrent d'évacuer les blessés et les transportèrent au collège de jeunes filles, malgré de nombreux projectiles.
    Cette catastrophe eut été terrible, si quelques instants avant le bombardement, un train complet de gaz asphyxiants n'avait pas été dirigé sur le front.
    Ce qui était consolant au milieu de toutes ces émotions, était de voir la figure souriante des personnes qui s'abordaient, en disant : " Cette fois, ça y est, la bombe a été bien placée."
    A sept heures du soir, nouvelles explosions dans la. direction de Blanc-Misseron : la Commandanture y envoya aussitôt les pompiers.
     
    Le samedi 8 juin 1918, à Blanc-Misseron, les pompiers de Valenciennes, qui n'étaient pas encore rentrés, essayaient de circonscrire l'incendie, qui, chaque fois, se rallumait, avec les nouvelles explosions.
    La situation était pour eux très périlleuse ; un pompier de Saint-Quentin y fut blessé grièvement.
    Beaucoup de civils, croyant tout danger écarté, étaient revenus pour rechercher des meubles, quand les gaz firent explosion à nouveau. On ne connut jamais le nombre des victimes.
    Le baromètre restait au beau fixe, et dans l'après-midi, le temps semblait s'éclaircir, quand me trouvant dans mon jardin, à six heures et demie du soir, écoutant le canon que l'on entendait dans la direction de Denain, la sirène donna le signal de descendre dans les caves.
    Je dus forcer à descendre ma femme de journée " Marthe ", ainsi que le jardinier. Nous fermions la porte, quand nous entendîmes le sifflement des premières bombes, suivies d'un fracas épouvantable, la poussière pénétrant même dans la cave. Presque au même instant, une seconde bombe éclata avec une plus grande violence.
    Dès que les trois coups de sirène furent sonnés, nous sortîmes pour voir les dégâts. La bombe était en effet, tombée à cent mètres de chez nous dans une maison occupée par les " Flag ", rue des Incas. Le mur et les bureaux furent complètement démolis : officiers et soldats sortirent devant nous de la cave, encore tout émus.

    Une autre bombe était tombée rue de Beaumont chez M. Giard, dont les habitants, par un hasard providentiel, ne furent pas tués, car ils rentraient précipitamment chez eux par la grande porte quand la bombe tomba, brisant tout. Quelques minutes après l'explosion, j'entrai dans les appartements, ramassant sur la pelouse une hélice. Le spectacle était indescriptible : portes et fenêtres arrachées, les meubles déchiquetés. les glaces brisées, les plafonds et murailles criblés de projectiles.
    Mais, bientôt, les gens du quartier se mirent à l'ouvrage, déblayant les maisons et ramassant les éclats de verre qui jonchaient le terrain.
    En résumé, il fut lancé, dans cette attaque, quatorze bombes qui, heureusement, ne blessèrent qu'une fillette et tuèrent deux Allemands.
    Le soir, de mon balcon, je voyais, vers minuit, un grand incendie dans la direction de Saint-Amand, et dans le lointain, la sirène sifflait, annonçant le passage des avions.
    Le lendemain, j'apprenais, en effet, que le camp des prisonniers de Rosult avait brûlé, ainsi qu'une scierie mécanique contenant une quantité considérable de bois.
    M. Legrand, maire de Lecelles, qui la veille déjeunait chez moi, me racontait que dans les campagnes, il n'y avait malheureusement pas de sirène, de sorte que les accidents étaient beaucoup plus fréquents.
    La Commandanture de Saint-Amand avait donné ordre aux maires de pendre dans les rues de leur commune, de distance en distance, de vieux chaudrons, auxquels étaient attachés des bâtons, de façon à ce que dès qu'un avion était en vue, les habitants puissent tambouriner et avertir la population de descendre dans les caves. Naturellement, les gamins ne manquèrent pas de donner l'alarme à tout instant, de sorte qu'il fallut supprimer ces avertisseurs par trop primitifs, pour éviter les paniques.
    Dans la direction de Blanc-Misseron, les gendarmes qui gardaient les routes, et surtout les dépôts de munitions des II° et XVII° armées, avaient des cornets pour avertir la population.
     

    19180608 1918-374
    Gazette des Ardennes du 18 juin 1918



    Le dimanche 9 juin 1918, je me rendis chez M. Meurs, capitaine des pompiers de Valenciennes, qui revenait de Blanc-Misseron, pour lui demander des renseignements sur les explosions ; en son absence, sa femme me fit un récit terrifiant :

    Il n’y avait plus un seul habitant, la plupart des maisons ayant été détruites. Une douzaine brûlaient encore, à la suite d'une nouvelle explosion. Les Allemands voulaient par-dessus tout protéger leurs magasins d'approvisionnements, contenant une douzaine de millions de denrées pour les troupes du front.
    Pendant la nuit, on vint prévenir les pompiers de se sauver immédiatement dans les champs, une explosion étant à craindre d'une minute à l'autre.
    Pendant qu'elle me faisait ce récit, la sirène siffla. Je voulais partir, mais Mme Meurs me supplia de descendre avec elle dans sa cave ; les obus commençant à tomber, j'acceptai son offre.
    M. et Mme Gabet habitaient la maison voisine, et trouvant la cave de Mme Meurs plus grande et plus sûre que la leur, ils avaient percé une porte de communication. Leurs caves étaient transformées en chambre à coucher : ils y descendaient chaque nuit avec leur bonne, et une demoiselle de leurs amies.
    Cette fois, c'était l'usine électrique qui était visée, car une bombe tomba à cinquante mètres de distance.
     

    LUMIÈRES
    La Commandature voyait de l'espionnage partout, aussi faisait-elle paraître de nombreuses circulaires relatives surtout aux lumières ; voici l'une d'entre elles, en date du 4 juin 1918 :
    " Maintes fois, les habitants, lors d'une attaque nocturne, s'éclairent sans veiller le moins du monde à intercepter la lumière et mettent ainsi en danger leurs habitations et le voisinage.
    " On fera connaître à tous les habitants qu'il est sévèrement interdit d'éclairer les chambres en cas d'alarme.
    " Les contrevenants seront immédiatement signalés et sévèrement

    De leur côté, les aviateurs, avant de lancer leurs bombes, pendant la nuit, laissaient tomber un petit parachute, qui éclairait les points qu'ils voulaient bombarder. C'est ainsi qu'ils purent viser le dépôt de bois du Rosult. A Mortagne, un dépôt de munitions sauta également, il se confirma même que c'était un avion volant très bas, qui lança sa bombe sur le dépôt de munitions de Blanc-Misseron.
    Enfin, le ciel se couvrit, et nous pûmes dormir tranquillement pendant quelques jours.
    De leur côté, les Allemands ne restaient pas inactifs, car le 12 juin 1918, nous voyions partir du champ d'aviation de la Briquette, une escadrille se composant de dix appareils, et se dirigeant vers le front.
    Les autres villes eurent le même sort que nous. C'est ainsi que Cambrai avait reçu, la semaine précédente, quarante-cinq bombes dans la même journée. Les avions étaient revenus neuf fois, causant des dégâts considérables, car les bombes étaient de gros calibre. Dans la nuit du 17 juin 1918, nous eûmes cinq alertes, à partir de une heure et demie du matin. A la première, je rencontrai dans la cave, le colonel que je logeais, son officier d'ordonnance, son ordonnance et son chien. Mais à la seconde alerte, je remontai me coucher, et je pus voir les aviateurs repérer les points qu'ils voulaient bombarder.
     


    EXAMENS
     Pour que les enfants des écoles puissent passer tranquillement leurs examens, la Commandantur envoya à la Ville, la note curieuse, suivante :
    " 18 juin 1918,
    " La cave de la rue du Quesnoy, 139, est mise à la disposition de la Ville, pour les examens à passer, et cela, pour une durée de trois semaines, à partir du 1er juillet.
    " Signé : Scabelle,
    " Oberstleutnant.

    Le Commandant, à la suite de l'explosion et de l'incendie de la gare de débord, qu'un avion français ou anglais avait fait sauter, écrivit au Maire, le 18 juin 1918, la lettre suivante :
    " Monsieur le Maire,
    " Lors de l'incendie provoqué le 7 juin dernier, à la gare de Valenciennes, par des explosions, les sapeurs-pompiers réunis de Valenciennes et de Saint-Quentin, se sont distingués, non seulement de nouveau, mais davantage encore, par le mépris de la mort. Intrépides et courageux, ils ont attaqué l'incendie et l'ont maîtrise.
    " J'ai assisté à leur lutte du commencement à la fin, et ai été témoin du valeureux courage et des efforts inlassables des sapeurs-pompiers.
    " Je remercie le Commandant des sapeurs-pompiers, les sous-officiers et les sapeurs, et vous félicite, M. le Maire, ainsi que la Ville de Valenciennes, de posséder cette distinguée compagnie. "
    A quoi M, Billiet, Maire, répondit :
    " Monsieur le colonel Scabel,
    " Je m'empresse de transmettre à M. le Commandant des sapeurs-pompiers réunis de Valenciennes et de Saint-Quentin, la lettre de félicitations que vous nous faites l'honneur de nous adresser.
    " Commandant, sous-officiers et sapeurs sauront apprécier le haut témoignage d'estime que vous leur accordez. Je me fais leur interprète pour vous adresser, M. le Commandant d'Etape, leurs vifs remerciements.

     
    Cela n'empêche que les aviateurs continuèrent à venir nous rendre visite. Le mercredi 26 juin 1918, à trois heures du matin, la sirène nous réveilla, mais les avions passèrent sans jeter de bombes. Le soir, vers neuf heures et demie, ils repassèrent après avoir bombardé Tournai et les environs. Leur passage fut également marqué à la Briquette, où un homme fut tué dans une cave dans laquelle vingt et une personnes se trouvaient réfugiées ; la maison fut détruite, mais les autres personnes ne furent point blessées. A Famars, deux femmes furent tuées. A Trith, un conseiller municipal mourut d'un éclat d'obus. Une bombe tomba à vingt mètres du dépôt de benzine du champ d'aviation, sans malheureusement l'atteindre.

    jeudi 27 juin 1918, malgré le vent, la première visite des avions ne se fit qu'à onze heures du matin, ce qui nous permit de dormir un peu. Cette fois, il y avait dans les airs un véritable combat d'avions, faisant usage de leurs mitrailleuses. A deux heures, nouvelle attaque. Cette fois, ce fut le quartier de l'église Saint-Michel qui reçut les bombes. Rue Saint-Martin, le ménage Tampère, finissait son repas, et. la femme mettait la vaisselle en place, quand ils entendirent le sifflement des bombes. Saisissant chacun un enfant dans les bras, ils se précipitèrent dans leur cave. Au même instant, deux bombes pulvérisaient leur maison.
     
    Nous consolâmes ces pauvres gens de notre mieux, leur disant qu'ils recevraient du Comite tout ce dont ils auraient besoin. Mais le Commandant ne voulut leur désigner un logement que le soir à six heures.
    Naturellement, dans le quartier, plus une seule vitre. Un peu plus loin, une autre bombe tomba. Une vieille femme sourde, Mme Gardevoine, n'ayant pas entendu la sirène, continua à travailler tranquillement dans son jardin. Un éclat lui fendit l'arcade sourcilière, elle mourut aussitôt. Une bombe tomba sur le marché aux bestiaux, à quelques mètres d'un dépôt de benzine. Malheureusement, quelques instants après nous vîmes passer deux jeunes aviateurs anglais qui avaient été abattus à Saint-Saulve, leur hélice ayant été brisée. Ils avaient, cependant, eu le temps de lancer leurs bombes avant d'atterrir. Voici d'ailleurs, le relevé des bombes qui furent lancées dans ce quartier :
    • Deux bombes, rue Saint-Martin, chez M. Tampère.
    • Une, dans le jardin de M. Baudson, où Mme Gardevoine fut tuée.
    • Une, dans un jardin, rue de l'Epaix, n° 40.
    • Deux, dans les ateliers de fer à cheval, où un soldat fut tué, et l'autre grièvement blessé.
    • Une, dans la pâture voisine : deux vaches furent tuées, et un cheval blessé.
    • Deux dans la nouvelle Tuyauterie.
    • Deux dans un champ voisin.
    • Enfin, une dernière sur le marché aux bestiaux,
      soit au total treize bombes.

    Grande19180627 1918-417
    Gazette des Ardennes du 6 juillet 1918

             GdA 1918-438
    Gazette du 18 juillet 1918

  • Juillet 1918

    Le 1er juillet 1918, à sept heures et demie du matin, la grosse artillerie, que les Allemands venaient d'installer sur la plaine de Mons, tirait bien avant que la sirène n'annonçât l'arrivée de huit avions alliés. Le tir était admirablement réglé, et nous pouvions suivre des yeux, l'éclatement des obus sous les avions qui durent s'éloigner. Mais la proximité de ces grosses pièces faisait trembler nos maisons. L'escadrille allemande, à la première alerte s'était lancée à leur poursuite, et une bataille aérienne s'engagea au-dessus du village de La Sentinelle. Huit autres avions anglais venant de Saint-Amand se joignirent à leurs camarades, et tous ensemble repassèrent les lignes sans aucune perte, après avoir jeté quelques bombes sur le chemin de fer, à Wallers et à Saint-Amand, causant des dégâts importants.

    Le 9 juillet 1918, je rentrais à huit heures et demie du soir de Saint-Saulve, où j'avais été pour organiser le marché aux légumes, quand j'entendis un avion allemand descendre en coup de vent. Me trouvant dans ma roseraie, je levai la tête, et vis cet avion en flammes à trois ou quatre cents mètres de hauteur, et les aviateurs poussaient des cris déchirants, ce qui était horrible.
    Je n'eus que le temps de me reculer, l'avion tombait à quelques mètres de moi. Le soldat qui était en avant sauta, et alla s'abattre contre le mur de mon voisin, M. Rolland. Le sergent, pris sous l'avion en flammes fut carbonisé. Ils revenaient du front ; l'appareil sortait d'une usine de Hanovre, et portait le n° 137.
    Immédiatement, l'équipe des Flack arriva, éteignit l’incendie en jetant de la terre afin de dégager le corps du sergent, avec beaucoup de peine.
    Le public commençait à envahir le jardin, quand les gendarmes arrivèrent, pour expulser les curieux et moi-même.
    Le commandant de place arriva aussitôt, ainsi que les autorités allemandes. En sortant, le commandant me dit simplement :
    " Il fait beau en ce moment, la vie des hommes ne compte guère ".

    Le lendemain matin, une équipe de prisonniers anglais vint pour dégager l'appareil qu'une sentinelle avait gardé toute la nuit. Ils retrouvèrent un pied de la victime sous les décombres. Je me rappellerai toujours cette vision de mort, ayant failli être écrasé par ce bolide.
    Pendant tout le mois de juillet, les avions ne cessèrent de venir nous rendre visite, volant tous très bas et très vite. Nos fenêtres en tremblaient. Il y avait à cette époque une grande offensive dans la direction de Reims et Château-Thierry.

    Il y eut particulièrement, dans la soirée du 17 juillet 1918, un coucher de soleil merveilleux, qui se termina par un violent orage qui, se mêlant au canon, formait un véritable tableau de guerre.

    La nuit du 19 juillet 1918, fut particulièrement agitée, les avions ayant survolé la ville quatre fois entre minuit et trois heures du matin. Les canons de la plaine de Mons et des environs nous empêchaient de dormir et nous ne prenions plus la précaution de descendre dans nos caves.
    A neuf heures et demie, nouvelle visite d'avions, qui venaient surveiller le mouvement des troupes, l'Empereur assistant au début de la grande offensive à l'ouest de Reims, à Châtillon-sur-Marne ; Cuchery, Marleyx, Bouilly.
    A l'est de Sillery, à Main-de-Massiges, sa présence indiquait bien que les Allemands pensaient percer le front, les soldats ayant reçu l'ordre d'avancer de vingt kilomètres ; mais Foch veillait.
    Nous remarquions que tous les hommes valides partaient au front et étaient remplacés par des femmes, dans les bureaux.

    Le samedi 20 juillet 1918, les avions, profitant du clair de lune, ne cessèrent de nous réveiller. De minuit à trois heures, ce fut un véritable concert, les canons de différents calibres se mêlant à ceux du front, qui, depuis plusieurs jours, n'avaient pas pris une seconde de repos. Mais cette fois, les Allemands déchantaient, avouant eux-même avoir abandonné la première ligne de défense entre Villers-Cotterêts et les bords de l'Oise. Les Américains et les Français auraient repris vingt villages, et fait bon nombre de prisonniers.
    Inutile de dire que cet aveu même des Allemands nous causa un très grand soulagement.

    Pour expliquer leur défaite, les Allemands disaient dans leurs journaux, que la Marne était un fleuve patriotique qui défendait Paris. Ils avaient, disaient-ils, simplement poussé une pointe en avant pour démoraliser les troupes françaises, mais ils obtinrent l'effet contraire, en offrant aux troupes françaises et américaines, l'occasion de resserrer leurs liens d'amitié, et de gagner leur première grande victoire.

    La nuit du 22 juillet 1918, fut également agitée, la sirène nous prévenait à chaque instant de descendre dans nos caves par trois coups de sifflet. Nous entendîmes des bombes tomber dans le lointain, et le soir, à sept heures et demie, une escadrille passa si haut au-dessus de chez nous, que les obus éclataient bien au-dessous sans les atteindre.
    Dans leur communiqué, les Allemands disaient avoir repoussé l'ennemi avec succès, ayant abandonné Château-Thierry, pendant la nuit, sans même que l'on s'en aperçut. Cette retraite tactique fut admirablement exécutée, écrivaient-ils dans leurs journaux.

    Comme le disait un jour Lloyd Georges à la Tribune : " Souhaitons encore beaucoup de victoires semblables aux Allemands. " 

S'ils étaient contents, nous l'étions également.

 

  • Août 1918

    Au début d'août, la visite des avions se fit de plus en plus fréquente, principalement de dix à deux heures de l'après-midi, nous entendîmes un jour, une forte explosion, dans la direction de Bouchain. Nous apprîmes, le lendemain, que deux cent wagons avaient sauté à Lourches, qu'un dépôt avait également sauté à Quaregnon, près de Mons.

    Une très grande activité régnait sur le front, et les chauffeurs qui en revenaient nous disaient qu'il y avait de véritables ruisseaux de sang. Les blessés étaient si nombreux qu'un ordre arrivait à huit heures du soir de la Commandantur, ordonnant de livrer l'église Saint-Géry, le lendemain matin à neuf heures pour recevoir ces blessés.
    Aussi, M. le Doyen Jansoone travailla-t-il avec ses vicaires et quelques fidèles jusqu'à deux heures et demie du matin. A la première heure, une équipe d'ouvriers vint enlever les chaises, les matelas étaient apportés, et à l'heure indiquée, l'église était transformée en lazaret.
    Dans les bureaux, passait une équipe pour remplacer les embusqués par des femmes qui nous arrivaient de plus en plus nombreuses.

    Dans la nuit du 11 août 1918, comme toutes les nuits d'ailleurs, la sirène nous réveilla trois fois, ainsi que l'éclatement des obus des escadrilles qui survolaient la ville. Le colonel qui logeait chez moi fut lui-même très étonné de cette activité. Aussi, la Gazette des Ardennes ne manqua pas l'occasion de frapper le moral de la population en accusant les Anglais de tirer inutilement sur des civils. La ville de Douai était parmi les plus éprouvées, cinq à dix personnes étant journellement tuées.

    Le 12 août 1918, à la réunion du Conseil municipal, M. Damien, adjoint, annonça que notre concitoyen, le lieutenant Nungesser, était nommé Officier de la Légion d'Honneur, à l'âge de 26 ans, pour avoir abattu son 31° avion, et lui adressa les félicitations du Conseil municipal, le Journal Officiel inséra la citation suivante :
    " Nungesser Charles-Eugène-Jules-Marie, de l'armée active. Lieutenant au 2° régiment de hussards, pilote aviateur.
    " Incomparable pilote de chasse, d'une science exceptionnelle et d'une éclatante bravoure, en qui se reflètent la force et l'inflexible volonté de la race.
    " Dans la cavalerie, où, dès les premiers engagements, il gagna la médaille militaire, puis dans un groupe de bombardement, où de quotidiennes prouesses le firent plusieurs fois citer à l'ordre du jour, et décorer de la Légion d'Honneur, enfin, dans une escadrille de chasse, qu'il illustre depuis trente mois de ses prodigieux exploits, s'est partout imposé comme un superbe exemple de ténacité d'audace et d'orgueilleux mépris de la mort. Eloigné à plusieurs reprises du front par des chutes et des blessures qui n'ont pu entamer sa farouche énergie, est rentré chaque fois dans la bataille avec une âme plus ardente, et est monté de victoire en victoire jusqu'à la gloire d'être Je plus redoutable adversaire de l'aviation allemande : trente et un avions abattus, trois ballons incendiés, deux blessures, seize citations ".

    La Ville de Valenciennes, voulant plus tard, commémorer sa mémoire, lui éleva [après la guerre] un monument près de l'emplacement de l'une des anciennes portes de la ville.

    Le 14 août 1918, par une belle nuit étoilée, les aviateurs vinrent surveiller le mouvement des troupes allemandes qui venaient de la frontière hollandaise, et allaient renforcer le front. La veille, les pompiers de Valenciennes avaient été appelés à Cambrai, pour y éteindre l'incendie du grand dépôt de la Marckentenderai, provoqué par l'explosion d'un train de munitions.
    "Il était assez curieux, nous dirent-ils, de voir cent cinquante pompiers venus de Caudry, Denain, Valenciennes, commandés par un officier allemand, pour éteindre l'incendie mis par nos alliés. Il fallait obéir, mais le foyer de l'incendie était tel qu'ils ne purent protéger les marchandises prises aux lors de la chute de Péronne ".

    Le lendemain, le délégué hollandais, M. Gorter, qui s'était rendu avec le capitaine Neuerbourg à Cambrai, nous dit que les dégâts avaient été considérables, tant au point de vue du ravitaillement que des munitions, les cinquante-six bombes lancées dans la nuit du lundi au mardi, ayant pour la plupart porté.

    Le 16 août 1918, voyant une équipe couper toutes les fleurs de mon jardin, j'en demandai la raison. C'était par ordre de la Commandature, pour une grande kermesse que donnaient les dames de la Croix-Rouge allemande chez le général inspecteur, habitant la villa des "Glacis" propriété des Dupas.

    Ce soir-là, avait lieu une grande attaque, car nous entendions le canon dans la direction de Lens. La fête battait son plein, quand la sirène vint annoncer l'arrivée des avions. Ce fut, naturellement, un branle-bas général, les bombes commençant à tomber, et les canons ripostant.
    En face de l’Hôpital-Général, il y avait un dépôt d'essence, trois bombes le manquèrent de peu, la sentinelle eut les deux jambes coupées, une maison fut détruite, une jeune fille eut son lit criblé d'éclats d'obus, mais ne fut pas atteinte, et tous les carreaux de l’Hospice furent cassés. En gare, quatre bombes manquèrent également de peu un train de munitions.

    Recevant par avion de nombreuses circulaires, les Allemands voyaient partout de l'espionnage, aussi firent-ils paraître le 1er août l'avis suivant :
    " Art. 1. -Les habitants qui possèdent des sacs aux dépêches, ou qui sont informés de leur existence, sont obligés de les remettre immédiatement à la Commandanture compétente, et de déclarer ce qu'ils savent sur le lieu de dépôt de tels sacs.
    " Art. 2. -Les contraventions à cette ordonnance seront punies d'emprisonnement jusqu'à un an et d'amende pouvant atteindre 1.000 marks ou de l'une de ces peines, à moins qu'une peine plus grave ne soit encore encourue d'après d'autres lois pénales.
    " Art. 3. -Sont compétents les tribunaux militaires et les commandants allemands."
     

    GDA 1918-538
    Gazette des Ardennes du 29 août 1918


    En août, sans repos chaque nuit, nous avions la visite d'escadrilles, celle du 23 Août 1918, par un beau clair de lune fut particulièrement mouvementée.
    Jusqu'à 2 h. 1/2 du matin, il nous fut impossible de dormir, les obus et les bombes tombant autour de nous, brisant les vitres.
    • L'aérodrome, sur lequel deux ou trois cents avions allemands avaient été concentrés, fut particulièrement visé, quatorze bombes tombèrent à peu de distance dans les jardins ouvriers.
    • L'une d'elle atteignit la maison portant le n° 157 de l'avenue de Famars, habitée par la famille Desenez, il y eut de grands dégâts, mais personne ne fut blessé..
    • Dans le Marais de l'Epaix, à proximité du café à "Grenouille", douze bombes étaient tombées vers 8 heures du matin sur la voie ferrée où travaillaient des ouvriers français et anglais, tuant dix d'entre eux, et en blessant une quinzaine :

      • [NDR] 7 noms figurent dans les registres de décès à cette date, avec l'indication "Décédé sur la voie de chemin de fer, gare de débord, canton sud" et la mention "prisonniers civils", ce sont :

        • GOSSELIN Maurice
        • KENDEL Ahmed
        • LEDIEU Victor
        • COLLET Jules Joseph
        • GAMEZ Julius
        • GAISSE Marcel
        • DELFOSSE Alphonse

         

    • Un peu plus loin, dans une autre équipe de prisonniers militaires italiens, une bombe tomba, tuant sept soldats et en blessant une trentaine. Aussi, l'autorité militaire allemande organisa-t-elle immédiatement un service d'ambulance pour transporter les victimes.
    En résumé, il y eut dans cette matinée treize morts et quarante-cinq blessés civils. Anzin ne fut pas épargné ; dix bombes avaient été lancées tuant un homme et une femme.
    Dans leur communiqué, les Allemands, sur les six cents bombes lancées, n'accusèrent que trois tués seulement.

    Avec M. Jules Billiet, Maire, nous allâmes sur le lieu du sinistre, faisant une visite aux personnes bombardées. Toutes avaient un moral excellent, heureuses d'avoir échappé à la mort.
    Les premières bombes étaient tombées à l'entrée de la rue Famars, entre les nos 6 et 8. Au n° 11, les meubles avaient été déchiquetés.
    • Au n° 9, chez M. Williams, et au n° 6, chez M. Lesieur, les maisons étaient effondrées.
    • Au n° 84, habité par la famille Petit, le père pour la première fois, était également descendu dans sa cave : de grosses pierres bouchaient le soupirail.
    • Au n° 86, habité par Mme Thibault, la mère entendant siffler les bombes avait pris précipitamment ses deux enfants dans ses bras, le père fermait la porte, quand la bombe éclata. Je leur demandai leurs impressions. Ils me répondirent qu'ils s'étaient blottis dans un coin de la cave en entendant l'effondrement de leur maison, se demandant s'ils étaient encore en vie.
    • Au n° 119, habité par un évacué de Trécault, M. Degand Vasseur passait la tête pour regarder, quand il entendit le sifflement de la bombe. Il eut le temps de se coucher sur le plancher, les éclats passèrent au-dessus de sa tête.

    Nous continuâmes notre visite, M. Billiet adressait un mot de consolation à chaque sinistré.
    En résumé, il était tombé :
    • 20 bombes, avenue de Famars,
    • 8 avenue du Jolimetz,
    • 5 au Petit Bruxelles,
    • 3 au Concours hippique,
    • 5 au Marais de l'Epaix.
    41 bombes au total.

    Le lendemain matin, je pensai à tous ces malheureux que je venais de visiter la veille, quand à 8 h. 1/2 j'entendis le sifflement d'une bombe en même temps que la sirène. Je n'eus que le temps de m'allonger. Au même instant, sautait un train de munitions, et le dépôt de benzine à la nouvelle tuyauterie.
    Une énorme colonne de fumée s'éleva, puis les explosions continuèrent toute la matinée. Les pompiers furent comme toujours, appelés pour aider l'autorité allemande. Deux bombes avaient été lancées sur un train qui venait d'entrer en gare, l'une en tête, l'autre à la queue, de sorte qu'il fut impossible de détacher les wagons.
    Les aviateurs revinrent vers 10 h. pour se rendre compte de leur exploit.
     

    GdA 1918-548
    Gazette des Ardennes du 3 septembre 1918

     


    Le 26 août 1918, à la stupéfaction des Allemands et des Valenciennois, malgré un grand vent, un avion français monté par deux Américains, descendait à 30 m. au-dessus du champ d'aviation.
    Soldats et sous-officiers pensaient à une panne de moteur, et se réfugiaient dans les caves dans la crainte d'être mitraillés. Quant aux canons contre-avion, ils ne pouvaient tirer si bas, ce qui ne les empêcha pas de lui envoyer trente-deux obus, lorsqu'il s'éloigna.
    Malheureusement, il nous revint qu'il avait été abattu près de Solesmes, et que tous les clichés qu'ils avaient pris étaient perdus. Tous admirèrent le sang-froid et le courage de ces aviateurs.
     

    Le 29 août 1918, par une belle matinée d'été, le marché venait à peine de s‘ouvrir, qu'à 8 heures du matin, une escadrille fit son apparition. En un clin d’œil, marchands et acheteurs se précipitèrent dans les caves.
    A peine remis de cette alerte, à 9 heures, nouvel appel de la sirène, suivi cette fois du canon. Je me réfugiai dans la cave de l'octroi, et Je vis le commandant de l'escadrille lancer une fusée pour donner l'ordre de lâcher les bombes. Ce fut alors un sifflement et un fracas extraordinaire.
    J'allai aussitôt voir les dégâts causés par les bombes, qui n'étaient pas tombées bien loin de nous.
    • D'abord, dans le square Watteau, heureusement, le monument fut épargné. L'église Saint-Géry était convertie en hôpital, les petits blessés en sortirent pour voir passer les avions ce qui motiva probablement le lancement des bombes. Quatre ou cinq furent tués en se sauvant.
    • Rue Saint-Jacques, une énorme bombe tomba sur la toiture de M. Patou : heureusement toute la famille était dans la cave, le toit et le premier étage avaient été complètement détruits.
    • Avenue du Sénateur Girard, en face de la Chambre de Commerce, une bombe tomba également sur la maison Meyer, servant de magasin au Marketenderei ; une voiture passait, le cheval fut tué ainsi que son conducteur. Il y eut également quatre Allemands tués à la Chambre de Commerce servant d'hôpitalta1.
    • Une autre bombe était tombée sur la maison de M. Jean Roguin, causant de grands dégâts, ainsi que sur celle de M. Willot, son voisin. D'ailleurs, tout ce quartier de la gare eut beaucoup à souffrir.
    • Une autre bombe tomba sur le jardin de l'Hôtel-Dieu, cassant toutes les vitres. Providentiellement, les éclats ne firent aucune victime. La sœur Marguerite pansait tranquillement un blessé quand un éclat d'obus lui raflant la tête, vint briser sa cuvette à pansement.
    • Une autre tomba au milieu de l'Esplanade, près de laquelle stationnait un train de la Croix-Rouge. Toutes les vitres du quartier volèrent en éclats.
      Cette pauvre famille Mohr qui, quelques jours auparavant avait eu sa maison détruite par une bombe, était venue s'installer rue d'Anzin, où une autre bombe vint casser toutes les vitres de sa nouvelle demeure.
    • D'autres bombes tombèrent au Faubourg de Paris, au passage à niveau, ainsi qu'au champ d'aviation.
    • Rue Cahaut [au 21 NDR], Mlles Germaine Renée DOR, 24 ans, et Aimée Noelle DOR, 20 ans, s'étaient réfugiées dans leur cave, quand une bombe tomba devant le soupirail, la maison s'écroula, et l'on retrouva les deux sœurs entrelacées dans les bras l'une de l'autre, écrasées sous les décombres.

      GdA 1918-551
      Gazette des Ardennes du 4 septembre 1918

      GdA 1918-572
      Gazette des Ardennes du 13 septembre 1918

    Tout ceci n'était que le prélude de grands événements qui se préparaient. Les évacuations forcées recommençaient, 400 malades et 1100 évacués arrivaient de Saint-Amand, aussi, le Maire M. Davaine nous demanda-t-il de lui venir en aide en lui procurant des couvertures et du linge, ce que lui accorda la C. R. B. sur le fonds d'évacuation.


    Le 30 août 1918, la bataille dans la direction de Douai était très intense, les blessés affluaient de plus en plus, aussi la Commandanture réquisitionna-t-elle l'église Saint-Michel, celles de Notre-Dame et de Saint-Nicolas ne suffisant plus.
    • En même temps, les aviateurs vinrent le soir à 7 h. 1/2 nous lancer dix-huit bombes, l'une tomba sur un wagon vide qui prit feu, et la flamme atteignit un train de munitions qui sauta.
    • Un peu plus loin, à l'équarrissage de M. Trampont, transformé en dépôt de benzine, tout sauta également durant cette nuit, les détonations se succédèrent sans interruption, se mêlant au bruit du canon du front qui faisait rage, et semblait se rapprocher.
    • Dans la matinée un wagon de gaz sauta, et les cloches commençaient à sonner quand on put le détacher.
    Ces attaques sans arrêt, ébranlaient le moral des troupes allemandes, qui commençaient à se décourager. Jamais, nous n'avions jusqu'ici constaté un tel état d'esprit. On leur avait dit que les Anglais mouraient de faim, et ils trouvaient dans les tranchées quantité de ravitaillement. On leur disait également que les troupes américaines n'existaient pas, que les sous-marins feraient sombrer tous leurs navires, et les Allemands les rencontraient sur le front. Aussi, commençaient-ils à se rendre compte qu'ils étaient perdus.

    A midi et demie, la Commandanture faisait appeler d'urgence M. Billiet, Maire, et M. Thiroux, secrétaire, pour leur dire que l'autorité militaire était émue du bruit qui circulait en ville au sujet de munitions qui seraient cachées dans les caves des églises, ajoutant que c'était pour ce motif que ces édifices avaient été réquisitionnés pour y mettre des blessés.
    M. Billiet répondit au Commandant qu'il n'existait pas de caves sous les églises, mais ne voulant pas s'en rapporter à lui, il exigea malgré cela, qu'ils allassent avec un officier de police pour s'en rendre compte

 

  • Septembre 1918

    Pendant toute la journée du 1er septembre 1918, des avions invisibles volant à une très grande hauteur, lancèrent des paquets de tracts, écrits en allemand. Il en tomba un dans mon jardin, et je n'eus même pas le temps de le ramasser, des soldats ayant franchi la grille pour le prendre, car ils recevaient 30 pfennigs par exemplaire.

    Le 3 septembre 1918, le temps s'étant éclairci, vingt-trois avions en deux escadrilles vinrent nous rendre visite à 7 h. 1/2 du soir. Je me trouvais dans le jardin, les regardant venir de Saint-Amand, les voyant s'approcher, je crus prudent de descendre dans la cave, où je rencontrai le Général et son fils. Au même instant, les bombes tombèrent faisant un fracas épouvantable. Dès que les avions furent passés, nous remontâmes, mais déjà des colonnes de fumée s'élevaient et des détonations formidables se faisaient entendre. Le Général, chargé des munitions, se précipita au téléphone. Quatre trains de munitions sautaient.

    Le matin, je m'étais rendu au Marais de l'Epaix avec M. Bouillon, conseiller, pour ravitailler les prisonniers anglais, et nous faisions précisément la remarque qu'étant à proximité des voies de triage où étaient garés les munitions, il ne fallait pas être surpris par une bombe : nous fûmes littéralement arrosés. Aussi, y eut-il quelques victimes.
    • En face de la Nouvelle Tuyauterie, boulevard Eisen, M. Ernest Dubois, 47 ans, qui n'avait pas voulu se mettre à l'abri dans une cave fut tué.
    • Avenue de Mons, un jeune homme de 18 ans, eut les jambes coupées.
    • Deux civils furent également tués par l'explosion du train de munitions.
    La nuit tombant, le ciel était illuminé par les fréquentes explosions qui s'entremêlaient avec celles du front. Aussi, les aviateurs revinrent-ils à 10 h. 1/2 contempler leur œuvre.

    Le lendemain matin, 4 septembre 1918, après une nuit agitée, vers 8 heures, une première escadrille survola la ville sans jeter de bombes. Je me trouvais à 10 h, 1/2 au bureau de police, quand la sirène nous annonça une nouvelle escadrille. Les avions volaient très bas, et les projectiles les encadraient. A chaque instant, nous pensions qu'ils allaient être touchés. Ils venaient de Denain droit sur nous, aussi trouvai-je prudent de descendre dans la cave.

    Puis en remontant, nous assistâmes à une bataille aérienne très impressionnante, les aviateurs alliés mitraillaient les aviateurs allemands qui les pourchassaient. Nous voyions tomber un avion en feuille morte, puis un second, puis un troisième.
    Etaient-ce des Allemands, ou des Alliés, nous n'en savions rien ; la bataille n'en était pas moins fort émotionnante.

    Une heure après, nous vîmes passer sur la Grand’Place un bel Américain, qui n'étaient heureusement pas blessé. Il fut conduit à la Commandanture, puis à la prison Saint-Jean. Il était escorté d'un soldat allemand, et la foule le regarda sans mot dire, dans la crainte de sévères punitions.

    • La maison de M. Duquesne, 24, rue de Famars, avait été presque entièrement démolie, et celle de M. Lebon, son voisin, en partie ; M. Duquesne fut légèrement blessé à la tête. Un cheval attaché à une voiture qui stationnait en face fut tué.
    • Un peu plus loin, au bureau du pain, salle Watteau, cinquante personnes attendaient pour être servies. Mon frère Maurice qui pointait les cartes n'eut que le temps de se mettre sous la table, la bombe, heureusement, tomba de l'autre côté du mur de la cour.
    • Une bombe tomba à proximité, au pont Delsaux, chez M. Paul Debrault.
    • Une autre en face de l'église Notre-Dame, tuant la sentinelle et détériorant le clocher.
    • D'autres bombes tombèrent dans différents quartiers ne causant que des dégâts matériels.

    Nous remarquâmes que tous les aviateurs venaient de la direction de Cambrai, et commettaient tous la même faute. Ils suivaient la ligne du chemin de fer, qui à son entrée en ville fait un coude pour entrer en gare, et reprend ensuite la direction de la Belgique, de sorte qu'ils lançaient toujours leurs bombes sur la ville, au lieu de les lancer sur la gare.

    GdA 1918-567
    Gazette des Ardennes du 11 septembre 1918


    Le 5 septembre 1918, nous terminions notre déjeuner chez mon frère Maurice, quand à 2 h. 1/2 la sirène nous fit descendre dans sa cave. Les bombes, cette fois, tombèrent dans la région de Saint-Waast, à la fosse Dutemple et à la ferme de M. P. Cartigny, où il y eut un soldat tué, trois grièvement blessés, ainsi que plusieurs Russes prisonniers.
    Dans l'après-midi, nous vîmes passer sur la Grand’Place, quatre jeunes Américains qui venaient de tomber entre les mains des Allemands.

    Le 6 septembre,  peine avais-je installé tant bien que mal plusieurs évacués de Cambrai, de mes amis, qu'à onze heures et demie, la sirène nous obligea à descendre dans les caves, les avions venant jeter quelques bombes.

    Le samedi 14 septembre, le temps couvert permit de continuer sans redouter les bombes; d'où à Vicq l'affluence était si grande que les malheureux évacués durent passer la nuit à la belle étoile, ou dans une grange du village.
    La Commandature avait promis trois trains par jour pour emmener en Belgique ces cinq mille personnes, qui attendaient leur embarquement depuis deux jours. Un seul train de soixante wagons partit dans la soirée, et l'arrivée du train de Solesmes et du Cateau augmenta encore l'encombrement.
    Fatigué et malade à la suite de tant d'émotions, je gardais la chambre. Je commençai à me reposer, quand tout à coup la
    sirène
    et le canon me firent descendre dans la cave, et j'entendis tomber huit bombes.
    Elles causèrent des dégâts dans le quartier Saint-Michel ; une bombe tomba avenue Sénac-de-Meilhan, une avenue Duchesnois et une rue du Roleur. D'autres tombèrent à proximité de la gare,
    à la nouvelle tuyauterie, et dans le marais de l'Epaix.
    Un soldat qui se trouvait avec une voiture de foin, en face de l'octroi de la porte de Mons, fut tué.


    Pendant les évacuations de Douai et de Cambrai, nous ne fûmes pas trop troublés par les aviateurs. Ils reprirent leurs attaques le 18 septembre 1918, en venant bombarder le dépôt de benzine du champ d'aviation de Saultain, qu'ils firent sauter.

    Ils y revinrent le 23 septembre 1918, à 3 heures du matin, faisant une excellente besogne. Pendant une heure ils survolèrent la ville, ce qui nous valut un bombardement en règle, les canons guidés par les projecteurs ne cessant de tirer sur les avions qui volaient très bas. A Saultain, ils étaient à la hauteur des maisons, cherchant le champ d'aviation qui se trouvait derrière la propriété de M. de Preux. Là se trouvaient les gros appareils de bombardement abrités sous trois grandes tentes. La première bombe tomba sur l'un de ces hangars qui prit feu immédiatement, car le plein d'essence avait été fait pendant la journée pour une expédition.

    Par ce grand vent les flammes faisaient sauter les réservoirs et les appareils des deux tentes voisines, puis enfin le dépôt de munitions, qui se trouvait caché dans un bosquet. Il y eut en tout une vingtaine d'appareils détruits.

    Pendant ce temps les escadrilles allemandes de la Briquette s'élevèrent, engageant un véritable combat au-dessus de nos têtes. Les mitrailleuses se répondirent, mais nous n'attendîmes pas les chutes, ayant trouvé prudent, cette fois, de descendre à la cave.

    GdA 1918-639
    Gazette des Ardennes du 12 octobre 1918

  • Octobre 1918

    En Octobre notre Musée se trouva alors nettement en danger, car les batteries allemandes se trouvaient à quelques centaines de mètres de là sur le champ de manœuvre et à la porte de Quesnoy.
    Ces batteries tiraient sur celles des Canadiens, campées à la fosse Dutemple, presque vis-à-vis, sur la rive gauche de l'Escaut.
    De plus, les avions lançaient des bombes jour et nuit dans ces parages.

    Dimanche 6 octobre. Le soir,
    il y avait à Notre-Dame un grand salut pour mettre la ville sous la protection de Notre D.ame du Saint-Cordon.
    M. le Doyen fut heureux d'annoncer à ses paroissiens que l'Allemagne acceptait de discuter les conditions de Paix proposées par Wilson, un an auparavant. Les Allemands qui assistaient à ce salut solennel, baissaient la tête, mais au fond, ils étaient enchantés. Pendant cette allocution,le canon redoublait, faisant trembler les vitres.

    Il est impossible de décrire les scènes douloureuses qui se déroulaient sous nos yeux.
    Me rendant au faubourg de Cambrai, à l'enterrement du père de M. Branquart, je rencontrai une vieille femme de quatre-vingt-dix-sept ans, traînée par son fils; un peu plus loin, deux autres de quatre-vingts ans, l'une traînée par sa fille et ses petits-enfants, l'autre par un vieillard qui faisait peine à voir, ne pouvant plus avancer. Je leur indiquai le Lycée Wallon, où ils auraient un gîte et une soupe chaude. A peine y étaient-ils arrivés que des aviateurs,volant très bas, lancèrent des bombes sur la gare; l'une tomba justement sur le clocheton du Lycée Wallon, blessant trois évacués et cassant les vitres.
    Inutile de dépeindre l'affolement de ces pauvres évacués qui se croyaient à l'abri. A cinq heures et demie, place SaintJean, je vis passer une cinquantaine de soldats anglais qui venaient d'être faits prisonniers et qui me firent signe que tout allait bien


    Dans la nuit du 7 octobre, c'est à peine si nous pûmes fermer l 'œil ayant été constamment réveillé par la sirène car les avions lancèrent quantité de bombes dans le quartier de la gare.
    • Une bombe tomba chez M. Van Kalk, au Maréchal Ferrand.
    • Une à la citadelle près du Pont-Neuf.
    • Une sur le mur de la gendarmerie.
    • Une rue du Rempart. Heureusement, personne ne fut blessé

    Le 8 octobre Douai et Cambrai venaient d'être évacués, et Valenciennes était sur le point de l'être. Les Mines venaient je partir dans l'après-midi. Depuis un certain temps, les pauvres prisonniers anglais, sans forces, étaient occupés à démonter les coffres des banques pour les expédier à Bruxelles. Leur départ eut lieu le 9, sous les bombes, sous la conduite de MM. Dupont qui passèrent la nuit en gare, dans leur compartiment. M. Paul Dupont père, M. Louis Dupont et sa famille, voulant accompagner les coffres, montèrent à huit heures du soir dans leur compartiment, pensant que le train allait partir, mais les avions étant venus jeter une soixantaine de bombes à 25 mètres de la gare, ils crurent que leur dernier jour était arrivé.

    Le 17 octobre, les Allemands aui faisaient sauter tout ce qui les gênait, massacrèrent la chapelle de Notre-Dame des Affligés, et d'autres immeubles, sans s'inquiéter s'il y avait encore des habitants.
    C'est ainsi qu'une vieille femme périt dans les décombres.
    Cependant en Ville, le plus grand calme régnait, mais l'usine électrique ne fonctionnant plus, nous n'étions plus avertis par la sirène de l'arrivée des avions, qui jetèrent sept bombes sur la gare.

    Le vendredi 25 octobre 1918, l'une d'entre elle tomba sur le dôme du Musée, cassant les vitres.

    le Jeudi 31 octobre. Après une nuit agitée, nous nous attendions à une attaque anglaise et à la délivrance si ardemment attendue. A deux heures du matin, une bombe éclata à quelques mètres de notre cave, qu'elle ébranla.
    Je me rendis dans notre quartier, pour voir les dégâts. Les murs étaient éventrés, et l'intérieur des maisons déchiqueté. Il y avait même, dans les arbres de la rue des Incas, des rideaux qui y avaient été projetés

  • Novembre 1918
    Le 1er novembre, l'attaque se déclancha à six heures du matin, la ville étant entourée d'un cercle de feu. C'était un roulement indescriptible avec fracas de vitres et de briques. Nos lits tremblaient, mais nous n'étions nullement impressionnés, songeant à notre délivrance.
    De la rue Vieille-Poissonnerie, où nous avions notre quartier dans les caves de
    M. Gabet, à la Chapelle Saint-Géry, il y a environ 200 mètres. Ne voulant pas passer la Toussaint sans assister à la messe, nous nous y rendîmes en longeant les murs, et accélérant le pas. Les obus éclataient au-dessus de nos têtes et de gros morceaux tombaient à nos pieds. Dans la petite chapelle, il y avait vingt personnes, quand M. le doyen, Mgr. Jansoone, commença la messe qu'il dit le plus rapidement possible.
    Au moment de la communion, trois bombes tombèrent à quelques mètres causant de grands dégâts. Nous restâmes cependant
    impassibles, et dès que le doyen eut donné la bénédiction,
    il se retourna en disant : « Que tout le monde descende à la cave
    immédiatement »

    Mais ce fut le 2 novembre que les bâtiments coururent les plus grands dangers. Les Canadiens venaient de pénétrer en ville à sept heures du matin. Les Allemands en se retirant s'arrêtèrent à Marly, et comme dernier adieu envoyèrent des obus sur le boulevard et sur le Musée, je vis tomber du fronton de l'Hôtel-de-ville, la statue représentant l'Escaut, et me précipitai ensuite vers le Musée où un obus avait éventré la salle des gravures.

 

Précédent : 1917 Valenciennes et l'aviation  

 

 

 

  
 

24 janvier 2011

BREUCQ Elie

ESTREUX
25 Aout 1914


A Estreux, où ils [les Allemands] firent leur entrée à 5h1/2 du matin, ils marchaient sur deux files, tenant le milieu de la chaussée. Surpris par l'arrivée des troupes, le sieur Elie Breucq, impotent, pouvant à peine se traîner, âgé de 65 ans,ne put gagner assez vite le côté de la rue. Immédiatement, un sous-officier du 36° de ligne tire son revolver et le tue d'une balle dans le dos ; le vieillard tombe foudroyé, et son cadavre est jeté sur le côté.

Ce récit est extrait du livre de René Delame : "Valenciennes Occupation allemande 1914-1918. Faits de guerre et souvenirs" Hollande & Fils ed. 1933

  • Le nom d'Elie BREUCQ, né en 1849, figure sur le monument aux morts d'Estreux :
   

P1330761 P1330763

    
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3 mai 2013

1917 - Soldats Russes et Roumains décédés à Valenciennes

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Liste alphabétique des 122 noms ci-dessus.

 

 

 

Noms Acte
APTIKAJEW, Scharafislam 317
BARANZEWITSCH, Semen Iwan 292
BASHAM, Job 347
BESTUSCHOW, Iwan 262
BINEK, Jan Anton 216
BITKOW, Jwan Maxime 479
BOBROW, Leon 1078
BORMUTOW, Peter, de Rastreloyew 763
BOZHAROW, Wassili 340
BRAGNIBUR, Thomas 310
BROWENKO, Iwan Oetrow 790
CHANANOW, Abdul Ebrahim 282
CULCEA, George 287
DAGEL, Eduard 528
DANILOW, Daniel Grigori 371
DELGIN, Ingor Stefan 854
DEMJANOW, Gawriel Michailow 839
DERAWEZNIKO, Nikolei 504
DEYKON, Nikomae 573
DJAKOW, Iwan Alexje 525
DORAKOW, Piotr Wassili 250
DOROSCHENKO, Michael 451
DUMITRU, Iwan 454
FOMENKO, Stefan Jwan 513
FRANCEANU, Nicolae 329
GHEORGHE, Jon 242
GLODURAU, Totor 418
GOLOWKA, Peter Lewin 860
GORDEJENKO, Foma Sprtidon 566
GRIGORIEW, Nikolai 775
HARPUNIN, Frédéric 331
HURLIAU, Jon 297
IDEL, Silber Leiba 502
ILJUCHIN, Iwan 1075
Inconnu, 291
INOSIENZOW, Michael 1074
IWANOW, Pietre Jakob 783
IWANOW, Serge Peter 774
JAGODIN, Feodor André 755
JAKOWENKO, Michael 266
JAKOWLOW, Alexy Michael 351
JEWTUSCHENKO, Feodot Fome 521
JUDIN, Serguei Pawell 625
KALININ, Iwan Philippe 353
KARASIWITSCH, François 1079
KASANZOW, Stepan Kyrill 864
KERELENKO, Moisse 787
KOHWELIS, Stanislas 1080
KOLITSCHKOW, Iwan Kalinin 402
KOPAJEW, Chajdar 109
KOSLOW, Daniel Iwan 567
KOSTOLOMOW, Jeswstachi Iwan 308
KOTSCHERGIN, Pister 602
KROPATIOW, Jwan 470
KÜJASEW, Michael Stefan 859
KURBATOW, Sergei Feodor 539
LATYSCHOW, Bogin Ivan 311
LEBETJEW, Nicolae Jacob 499
LEONTLEW, Stepan Trofin 393
LEPINO, Nikita Iwan 808
LOKIN, Konstantin 776
MACIKEWITSCH, Wladislaw Mikentjow 671
MAKEWITSCH, Jakob Wikenti 777
MAMAJEW, Trofin Platon 772
MASTENKO, Leonkin Maxim 810
MEDWEDOW, Arcefi Miron, de Dimitriewska 757
MIESTALEWSKI, Julian Jan 600
MINDUROSCHWILI, Jossif 241
MUSTEKISCH, Josef 224
NIESTIEROW, Iwan Anton 866
PASCHA, Stephan 273
PASCHELN, Michaj 315
PASSENKO, Theodor 758
PATAPOW, Grigori 111
PEREGRINOW, Andrëy Radion Gem 718
PIENKO, Trofim 565
PIRESCHKOWO, Iwan 788
PODMARILOW, Jofsey Pröter 876
POLONSSKI, Luka 83
POPENLO, Abraham Nikolai 546
POPOW, Iwan 812
PRATOSENKO, Afasani Trofim 572
PRESURA, Alexander 449
RATSCHOWSKI, Konstantin 243
ROSSIAU, Gregori 293
RUBIN, Luka André 773
SAPIKA, Georgi 368
SCHESTER, Iwan Gem 719
SCHIPILOW, Jwan 110
SCHIPILOW, Simjon Tymitri 349
SCHLASIN, Pawel André 795
SCHMERT, Iwan David 1071
SCHOLTUNOW, Luka Jwan 472
SELENZOW, Michael Jefdohim 471
SEREBRIAKOW, Jcow Piotre 456
SEROW, Trofin Simion 809
SESNOWSKI, Stanislaw 793
SIDOROW, Dimitri André 379
SIMUCHA, Piotr 82
SISOJEW, Alex Tjamofei 332
SKORIK, Toma Tjemian 309
SKOROCHODOW, Iwan Gregory Gem 712
SLONOW, Wassili Roman 784
SMAGIN, Iwan Michaël 847
SMIRNOW, Konstantin 395
SPRYDON, Anoniwitsch Dubok (sic) 94
SSAMURSENKO, Grigori 227
SSITNIL, Simion 520
SWASKO, Ivan 762
TASCHKINOW, David Feodor 861
TEMTSCHUK, Philipp 1072
TESCHELSKY, Sigmind jan 799
THATSCHOW, Wassili 589
TROFFINOW, Timofe Jegor Gem 716
TSCHERNOLICHOW, Feodor Matrofan 394
TSCHURUN, Karp 207
TUROW, Mark Maxim 437
TYRLOW, Konstantin Dimitru 853
VOICU, Meculac 289
WJALKOW, Iwan 341
WJATSCHESLAW, Anton Gerau 298
ZYMBAL, Timofe Ignatz 582
 
 

 


 

 

 

15 août 2015

Liste d'évacués du valenciennois

 

  La Bibliothèque Nationale de France, a mis en ligne sur son site Gallica 21 listes de noms de personnes du département du Nord évacuées en zone libre, ainsi que leur destination ; ces listes ont été publiées en 6 fascicules par la Direction de la Sûreté Générale.

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     Le premier de ces volumes (listes 1 à 3) a été imprimé en Octobre 1914, le dernier en Janvier 1915. Il s'agissait non seulement de tenir à jour le flux des personnes déplacées, à cette date fuyant l'arrivée de l'ennemi, que de découvrir d'éventuels espions parmi les réfugiés. La publication des listes -par voie de presse ?- devait permettre de renseigner les familles, pour autant qu'elles aient accès aux documents.

Ces listes, qui contiennent quelques 25.000 noms (évaluation), ont été mises en ligne dans leur seule version image, peut-être parce que le contraste de la numérisation n'autorisait pas une bonne reconnaissance de caractères. C'est donc un travail que j'ai dû refaire, mais surtout il a fallu palier aux coquilles du typographe, et aux incohérences des relevés. On peut très certainement accorder plus de crédibilité aux lieux de destination, car ces listes ont été composées à partir des rapports établis sur place.

Voir aussi : Les évacués de Valenciennes  et  Listes d'évacués du Nord

 

Communauté de communes du Valenciennois

Liste Nom Prénom Venant de Inscrit à Département
6 DONÉE Henri Abscon Lozon Manche
6 DUFOUR Hyacinthe Abscon Lozon Manche
6 HEUAU Louis Abscon Lozon Manche
6 LECLERCQ Jules Abscon Lozon Manche
6 LEGRAND Clément Abscon Lozon Manche
6 MERCIER Théophile Abscon Lozon Manche
6 PECQUEUX Henri Abscon Lozon Manche
6 POTIER Jean-Baptiste Abscon Lozon Manche
6 RIGEL Alfred Anzin Agen Lot-et-Garonne
6 BINOIS Jeanne Anzin Airvault Deux-Sèvres
6 GAZEAU Mme Anzin Airvault Deux-Sèvres
6 SNAPS Emile Anzin Couleuvre Allier
6 DELAUR Edouard Anzin Equilly Manche
6 VASSEUR Anaclet Anzin Equilly Manche
6 LATIRCHE Edmond Anzin Gouvets Manche
6 DROME Henri Anzin Hagedet Hautes-Pyrénées
6 GRALINOT Emile Anzin Hagedet Hautes-Pyrénées
6 DAYEZ Laure Anzin La Chapelle-sur-Aveyron Loiret
6 OLIVIER Julienne Anzin La Chapelle-sur-Aveyron Loiret
6 ALGLAVE Eugénie Anzin Mondoubleau Loir-et-Cher
6 LEMOINE Alexandre Bellaing Remilly Manche
6 PLUCHARD Moïse Beuvrages Tessy-sur-Vire Manche
6 SPLINGAST Marcel Beuvrages Tessy-sur-Vire Manche
6 VERRIER Léon Beuvrages Tessy-sur-Vire Manche
6 MORTIER Maria Bousignies Moriers Eure-et-Loir
6 MICHEL Blanche Bousignies Moriers Eure-et-Loir
6 MICHEL Blanche Bousignies Moriers Eure-et-Loir
6 POIRETTE Aline Bousignies Moriers Eure-et-Loir
6 BOUILLAUD François Denain Angers Maine-et-Loire
6 LEQUININE Désiré Denain Angers Maine-et-Loire
6 QUIQUEMPOIS Pierre Denain Angers Maine-et-Loire
6 DAILLEUX Alfred Denain Bazillac Hautes-Pyrénées
6 FRANCUS Georges Denain Castelnau Hautes-Pyrénées
6 PARENT Albéric Denain Castelnau Hautes-Pyrénées
6 GEORGES Henri Denain Cologne Gers
6 GRIMAUX Jean-Baptiste Denain Hères Hautes-Pyrénées
6 FIÉVET Victor Denain Le Mesnil-Villeman Manche
6 DÉCAUBUS Emile Denain Lozon Manche
6 GOUBET Alcide Denain Lozon Manche
6 AUDEVAL Auguste Denain Luçay-le-Mâle Indre
6 DUPUIS Rémy Denain Niort Deux-Sèvres
6 DELFOSSE Guy Denain Orléans Loiret
6 IORCK Jules Denain Percy Manche
6 WAUQUIER Marius Denain Percy Manche
6 DELFOSSE François Denain Remilly Manche
6 LÉVÊQUE Damas Denain Remilly Manche
6 MAISON Jules Denain Remilly Manche
6 RICHER Henri Denain Remilly Manche
6 BRIQUE Octave Denain Vic-Fezensac Gers
6 MERCIER Charles Denain Vic-Fezensac Gers
6 MILON Léon Denain Villetou Lot-et-Garonne
6 FRÉMERY Henri Escaudain Boësses Loiret
6 LOUSBERG Charles Escaudain Saint-Hilaire Allier
6 LIÉNARD Adolphe Haveluy Buzon Hautes-Pyrénées
6 LECERF Edmond Haveluy Remilly Manche
6 HERHONNEZ François Hélesmes Le Mesnil-Amey Manche
6 LAMENDIN Adolphe Hélesmes Le Mesnil-Amey Manche
6 MOURA Oscar Hélesmes Le Mesnil-Amey Manche
6 NARCISSE Jean-Baptiste Hélesmes Le Mesnil-Amey Manche
6 PAULVAICHE Marcel hélesmes Maubourguet Hautes-Pyrénées
6 SOYEZ Elie La Sentinelle Le Mesnil-Villeman Manche
6 BAILLIEU Léonard La Sentinelle Le Mesnil-Villeman Manche
6 BERTINCHANT Firmin Lourches Auch Gers
6 HAVEZ Emile Lourches Bazillac Hautes-Pyrénées
6 VAST Eugène Lourches Bazillac Hautes-Pyrénées
6 DEHON Paul Lourches Buzon Hautes-Pyrénées
6 ARONDEL Eugène Lourches Châteauneuf-sur-Loire Loiret
6 ARONDEL François Lourches Châteauneuf-sur-Loire Loiret
6 BERNARD Angelina Lourches Châteauneuf-sur-Loire Loiret
6 CALTIAUX Jean-Baptiste Lourches Lacassagne Hautes-Pyrénées
6 CATHAUX Citonis Lourches Lacassagne Hautes-Pyrénées
6 CATTIAUX Camille Lourches Lacassagne Hautes-Pyrénées
6 CATTIAUX Emile Lourches Lacassagne Hautes-Pyrénées
6 MAINE Henri Lourches Lacassagne Hautes-Pyrénées
6 MARÉCHAL Victorine Lourches Lacassagne Hautes-Pyrénées
6 MARQUIGNY Henri Lourches Le Mesnil-Amey Manche
6 SERVAIN Henri Lourches Le Mesnil-Amey Manche
6 DEGROS Henri Lourches Rabastens Hautes-Pyrénées
6 PARENT Jules Noyelles-sur-Selle Remilly Manche
6 ANVERLOT Gaston Quarouble Biéville Manche
6 COCHET Louisa Quarouble Pontgouin Eure-et-Loir
6 DANGREAU Edouard Quarouble Pontgouin Eure-et-Loir
6 ALGLAVE Mme Quiévrechain Pontgouin Eure-et-Loir
6 BROUILLARD Joseph Raismes Angers Maine-et-Loire
6 HOUPE Léon Raismes Bazet Hautes-Pyrénées
6 SOSHIEZ Auguste Raismes Equilly Manche
6 CREUSIOUX Anna Raismes Levroux Indre
6 PERRUCHON Jean-Baptiste Raismes Saint-Hilaire Allier
6 HOURIEZ Achille Raismes Tarbes Hautes-Pyrénées
6 FARINEAUX Edmond Rosult Tessy-sur-Vire Manche
6 PONCHAUX Gustave Rosult Tessy-sur-Vire Manche
6 DEJENSART Dieudonné Saint-Amand-les-Eaux Hambye Manche
6 DEJENSART Télesphore Saint-Amand-les-Eaux Hambye Manche
6 CHISLE Gaston Saint-Amand-les-Eaux La Feuillée Manche
6 MOTTE Georges Saint-Amand-les-Eaux La feuillée Manche
6 DESCAMPS Louis Saint-Amand-les-Eaux Le Chefresne Manche
6 DUBOIS Fernand Saint-Amand-les-Eaux Pont-Leroy Loir-et-Cher
6 DUBOIS Fernand Saint-Amand-les-Eaux Pont-Leroy Loir-et-Cher
6 KIL Fernand Saint-Amand-les-Eaux Saint-Hilaire-du-Harcouët Manche
6 DERNHEL Charles Trith-Saint-Léger Tessy-sur-Vire Manche
6 GEURY Léon Trith-Saint-Léger Tessy-sur-Vire Manche
6 AUDEVAL Pnaelet Vieux-Condé Hérenguerville Manche
6 JAYET Lucien Vieux-Condé Tessy-sur-Vire Manche
6 MESLIN Rol›ert Vieux-Condé Tessy-sur-Vire Manche
6 SPIESS Daniel Vieux-Condé Tessy-sur-Vire Manche
6 HOËL Pierre Wallers Lagarenne Lot-et-Garonne
6 MALSIN Hippolyte Wallers Lozon Manche
6 ROQUET Joseph Wallers Nérac Lot-et-Garonne
6 LECŒUVRE Antoine Wallers Remilly Manche
6 LOMPRET Pierre Wallers Remilly Manche
7 BAUCHE Louis Abscon Lozon Manche
7 COPPE Henri Abscon Lozon Manche
7 DOMIS Louis Abscon Lozon Manche
7 DUFOUR Hyacinthe Abscon Lozon Manche
7 HÉNAU Louis Abscon Lozon Manche
7 LECLERCQ Jules Abscon Lozon Manche
7 LEGRAND Clément Abscon Lozon Manche
7 MERCIER Boniface Abscon Lozon Manche
7 MERCIER Théophile Abscon Lozon Manche
7 MOLLET Charles Abscon Lozon Manche
7 PECQUEUR Henri Abscon Lozon Manche
7 POTIEZ Jean-Baptiste Abscon Lozon Manche
7 BOUCHER Fernand Anzin Cressat Creuse
7 BRACONNIER Julien Anzin Puymat Creuse
7 CHOTEAU Charles Anzin Cressat Creuse
7 DCLEHAY Prosper Anzin Pionnat Creuse
7 LAEQUEMANNE Léon Anzin La Chapelle-en-Juger Manche
7 LEHOUCQ Charles Anzin La Chapelle-en-Juger Manche
7 LESCHEVIN Louis Anzin Cressat Creuse
7 RABEL Jules Anzin La Chapelle-en-Juger Manche
7 RABEL Marcel Anzin La Chapelle-en-Juger Manche
7 LAUDE Désiré Bellaing La Chapelle-Taillefert Creuse
7 BOULIO Symphorien Crespin Le Héjo Morbihan
7 ALLART Charles Denain Cressat Creuse
7 BOT Louis Denain Cressat Creuse
7 BOUCHEZ Louis Denain Lozon Manche
7 CACHERA Henri Denain Moyon Manche
7 CANIVET Charles Denain Saint-Laurent Creuse
7 DÉCAUDIN Emile Denain Lozon Manche
7 DOUANNE Adolphe Denain Saint-Laurent Creuse
7 DUFOUR Juvénal Denain Saint-Laurent Creuse
7 ESTOQUET Léon Denain Cressat Creuse
7 FELTEN Jean Denain La Chapelle-en-Juger Manche
7 GOUHET Alcide Denain Lozon Manche
7 HERNIE Fernand Denain Cressat Creuse
7 HERNIE François Denain Cressat Creuse
7 LEDENT Cunstant Denain Carnet Manche
7 MAHIEU Arthur Denain Carnet Manche
7 MOREAU Henri Denain La Chapelle-en-Juger Manche
7 MORELLE Désiré Denain Saint-Pierre-Quiberon Morbihan
7 MORELLE Désiré Denain Saint-Pierre-Quiberon Morbihan
7 TILAN Edouard Denain La Colombe Manche
7 TILAN Robert Denain La Colombe Manche
7 WAXIN Léonide Denain Lingreville Manche
7 WAXIN Paul Denain Lingreville Manche
7 JORION Désiré Fresnes-sur-Escaut Pionnat Creuse
7 WIULLOT Ernest Fresnes-sur-Escaut Pionnat Creuse
7 DUQUESNE Jean-Baptiste Hélesmes Le Mesnil-Amey Manche
7 LAMENDIN Adolphe Hélesmes Le Mesnil-Amey Manche
7 MOURA Oscar Hélesmes Le Mesnil-Amey Manche
7 MOURA Henri Hélesmes Le Mesnil-Amey Manche
7 NARCISSE Jean-Baptiste Hélesmes Le Mesnil-Amey Manche
7 BRAQUENIER Bénoni Hérin Banize Creuse
7 BADART Juliette Hordain Saint-Pouange Aube
7 VILLEMOT Marie Hordain Saint-Pouange Aube
7 CAPLIEZ Henri Lourches Le Mesnil-Amey Manche
7 LANFORT Joseph Lourches Etel Morbihan
7 LANFORT Louis Lourches Etel Morbihan
7 LOCQUET Henri Lourches Courtils Manche
7 MARQUIGNY Henri Lourches Le Mesnil-Amey Manche
7 SERVOIN Henri Lourches Le Mesnil-Amey Manche
7 LEKENS Edmond Maing Saint-Christophe Creuse
7 LERICHE Eugène Petite-Forêt Le Grand-Celland Manche
7 DELMOTTE Auguste Raismes Lingreville Manche
7 FROMIGIER Jules Raismes Pionnat Creuse
7 HUBERT Léon Raismes Locmariaquer Morbihan
7 MÍNET Edmond Raismes Pionnat Creuse
7 SELVAIS Albert Raismes Lingreville Manche
7 SELVAIS André Raismes Lingreville Manche
7 BROUTIN Joseph Saint-Amand-les-Eaux Cressat Creuse
7 CARLIER Jean-Baptiste Saint-Amand-les-Eaux Montmagny Seine-et-Oise
7 DAVAINE Jules Saint-Amand-les-Eaux Cressat Creuse
7 ROHINANIL Fortuné Saint-Amand-les-Eaux Cressat Creuse
7 TOUTELLIER Henri Saint-Amand-les-Eaux Moyon Manche
7 WARIN Alfred Saint-Amand-les-Eaux Moyon Manche
7 BÉHIRIER Lucien Vieux-Condé Tessy-sur-Vire Manche
7 BURLET Jules Vieux-Condé Tessy-sur-Vire Manche
7 DIFFEMBOCH Florent Vieux-Condé Cressat Creuse
7 COCHERA Albert Wallers Lozon Manche
7 DENGLOT Emile Wallers Saint-Yrieix-les-Bois Creuse
7 MOHIN Hippolyte Wallers Lozon Manche
8 DUPUIS César Abscon Saint-Saturnin Charente
8 ADRIENSSENS Henri Anzin Saint-Etienne Loire
8 BERTHIÀ LE Marcel Anzin Saint-Etienne Loire
8 BUCHEZ François Anzin Saint-Etienne Loire
8 CAMPAGNE Maurice Anzin Brécey Manche
8 CHEVALIER Joseph Anzin Saint-Etienne Loire
8 DEGALLAIX Alexandre Anzin Saint-Etienne Loire
8 DELRENEZ Armand Anzin Saint-Etienne Loire
8 DERCOURT Paul Anzin Saint-Etienne Loire
8 DERVEÀ LE Paul Anzin Ruelle Charente
8 DEVERCHIN Alfred Anzin Champniers Charente
8 DUSART Victor Anzin Barbezieux Charente
8 FLEURY Charles Anzin Saint-Etienne Loire
8 L'CREUX Joseph Anzin Saint-James Manche
8 MENNEVEUX Maurice Anzin Saint-Etienne Loire
8 MONNIER Prudent Anzin Saint-Etienne Loire
8 PAMELARD Maurice Anzin Saint-Etienne Loire
8 SIELLET Toussaint Anzin Saint-Etienne Loire
8 URBAIN Edouard Anzin Brécey Manche
8 DAUCHY Auguste Avesnes-le-Sec Brie-La-Rochefoucauld Charente
8 DRUBAY César Avesnes-le-Sec Brie-La-Rochefoucauld Charente
8 GULFENS Gaston Beuvrages Saint-Etienne Loire
8 OGIER Albert Beuvrages Tessy-sur-Vire Manche
8 PLUCBARD Moïse Beuvrages Tessy-sur-Vire Manche
8 THIÉTARD Henri Beuvrages Saint-Etienne Loire
8 VERRIE Léon Beuvrages Tessy-sur-Vire Manche
8 DUBOIS ( Bousignies Saint-Etienne Loire
8 DUBOIS Marie Bousignies Saint-Etienne Loire
8 BLAIZEL Germain Denain Saint-Etienne Loire
8 BOITTIÀ LE Henri Denain Brécey Manche
8 BUISSEZ Alexandre Denain Le Loreur Manche
8 CARTIER Julien Denain Saint-Etienne Loire
8 COLIN Nestor Denain Saint-Etienne Loire
8 DASSONVILLE Joseph Denain Jarnac Charente
8 DELOPPE Adrien Denain Luxé Charente
8 DEMANDE Henri Denain Saint-Angeau Charente
8 DÉTOULLET llugène Denain Montbron Charente
8 DOUAI Albert Denain Angoulême Charente
8 DURBEEQ Joseph Denain Gond-Pontouvre Charente
8 DURUT lrénée Denain Barbezieux Charente
8 ESTOUDER Alexandre Denain Saint-Etienne Loire
8 ESTOUDER Alexandre Denain Saint-Etienne Loire
8 FLORENT Georges Denain Ruelle Charente
8 GENEAU Albert Denain Villefagnan Charente
8 GHISGAN Arthur Denain Vitrac Charente
8 GILLE Léon Denain Saint-Etienne Loire
8 GILLES Gustave Denain Saint-Etienne Loire
8 GILLES Gustave Denain Saint-Etienne Loire
8 GILLET Jules Denain Aubeterre Charente
8 GOBERT Victor Denain Saint-Etienne Loire
8 GOSSE Auguste Denain Luxé Charente
8 HELLEIN Alexandre Denain Saint-Etienne Loire
8 KAIBEK Jean Denain Le Loreur Manche
8 MASSE Georges Denain Saint-Etienne Loire
8 PHILIPPE Emile Denain Saint-Etienne Loire
8 PHILIPPE Louis Denain Saint-Etienne Loire
8 TOURNOIS Albert Denain Le Loreur Manche
8 WUILFORT Marcel Denain Le Loreur Manche
8 BAYARD Jean-Baptiste Emerchicourt Saint-Etienne Loire
8 BAYARD Jean-Baptiste Emerchicourt Saint-Etienne Loire
8 DUFOUR Antoine Emerchicourt Brécey Manche
8 DENNAIN François Escaudain Gond-Pontouvre Charente
8 DROULEZ Georges Escaudain Jarnac Charente
8 DUPRÉ François Escaudain Ruffec Charente
8 GUÓDIN Carmen Escaudain La Selle-sur-le-Bied Loiret
8 JOLY Appolonie Escaudain La Selle-sur-le-Bied Loiret
8 JOLY Editte Escaudain La Selle-sur-le-Bied Loiret
8 JOLY Léodor Escaudain La Selle-sur-le-Bied Loiret
8 BURY Ernest Escautpont Bailleau-le-Pin Eure-et-Loir
8 BURY Marcel Escautpont Bailleau-le-Pin Eure-et-Loir
8 BURY Noelta Escautpont Bailleau-le-Pin Eure-et-Loir
8 BURY Olympe Escautpont Bailleau-le-Pin Eure-et-Loir
8 BEUDOUR Auguste Fresnes-sur-Escaut Saint-Etienne Loire
8 CÉLISSE Henri Fresnes-sur-Escaut Saint-Etienne Loire
8 DELAMAIDE Jules Fresnes-sur-Escaut Barbezieux Charente
8 DELPAGE Félix Fresnes-sur-Escaut Marillac Charente
8 DELPAGE Lucien Fresnes-sur-Escaut Marillac Charente
8 DEREGNANCOURT Alcide Fresnes-sur-Escaut Cognac Charente
8 DUBOIS llenri Fresnes-sur-Escaut Saint-Claude Charente
8 DUCARNE Joseph Fresnes-sur-Escaut Saint-Etienne Loire
8 DUCARNE Joseph Fresnes-sur-Escaut Saint-Etienne Loire
8 DUPONT Albert Fresnes-sur-Escaut Saint-Claud Charente
8 FOUQUET Henri Fresnes-sur-Escaut Saint-Etienne Loire
8 FOURDIN François Fresnes-sur-Escaut Nonac Charente
8 PAPIN Arthur Fresnes-sur-Escaut Saint-Etienne Loire
8 PRUVOT Lucie Fresnes-sur-Escaut Marseille Bouches-du-Rhône
8 DUMEZ Henri Hérin Barbezieux Charente
8 DELHAYE François La Sentinelle Saint-Angeau Charente
8 DELTAYE Emile La Sentinelle Saint-Angeau Charente
8 DESTICOURT Jules La Sentinelle Saint-Etienne Loire
8 DEVASME Jean-Bãptiste La Sentinelle Saint-Angeau Charente
8 GRADINEAVD Henri La Sentinelle Saint-Amant-de-Graves Charente
8 BOGNIEZ Paul Lourches Moulidars Charente
8 DANHIEZ Jules Lourches Ferrières-en-Gâtinais Loiret
8 DELALANDC Ange Lourches Ruelle Charente
8 DELALANDE Pierre Lourches Ruelle Charente
8 DELCOURT Louis Lourches Saint-James Manche
8 DUPAS Arthur Maing Saint-Etienne Loire
8 DUPAS Arthur Maing Saint-Etienne Loire
8 BAUDUIN Eugène Neuville-sur-Escaut Saint-Etienne Loire
8 VENNIN Désiré Neuville-sur-Escaut Courtils Manche
8 BLARY Omer Onnaing Saint-Etienne Loire
8 MARIE Irénée Onnaing Beauchamps Manche
8 BIGALION Philippe Raismes Saint-Etienne Nord (sic)
8 COCHET Gaston Raismes Saint-Etienne Loire
8 DAUVERCHAIN Emile Raismes Saint-Etienne Loire
8 DELGRANGE Adolphe Raismes Saint-Etienne Loire
8 DELTOMBE François Raismes Saint-Etienne Loire
8 LEMOINE Albert Raismes Saint-Etienne Loire
8 MORIAMEZ Georges Raismes Saint-etienne Loire
8 FARINEÀ LE Edmond Rosult Tessy-sur-Vire Manche
8 POUCHÀ LE Gustave Rosult Tessy-sur-Vire Manche
8 DONNAINT F rançois Rouvignies Bunzac Charente
8 DUSSORT Alphonse Thiant Luxé Charente
8 DERUHEL Charles Trith-Saint-Léger Tessy-sur-Vire Manche
8 GUERY Léon Trith-Saint-Léger Tessy-sur-Vire Manche
8 ROCHE Charles Trith-Saint-Léger Beauchamps Manche
8 BEHIRIER Lucien Vieux-Condé Tessy-sur-Vire Calvados
8 BURLET Jules Vieux-Condé Tessy-sur-Vire Manche
8 CELISSE Manuel Vieux-Condé Tessy-sur-Vire Manche
8 JAYET Lucien Vieux-Condé Tessy-sur-Vire Manche
8 MESLIN Robert Vieux-Condé Tessy-sur-Vire Manche
8 SPIESS Daniel Vieux-Condé Tessy-sur-Vire Manche
8 DERIEUX Mme Wallers Champniers Charente
8 KAEZOROWSKI Gustave Wallers Saint-Etienne Loire
9 COPPE Henri Abscon Lozon Manche
9 DOVILLERS Léon Abscon Le Garric Tarn
9 SENEZ Nicolas Abscon Champagnat Creuse
9 BASTIEN Adolphe Anzin Marsameix Dordogne
9 BONNERON Marcel Anzin Montmoreau Charente
9 BROCONNIER Louis Anzin Saint-Projet Charente
9 CHÉRUY Constant Anzin Dignac Charente
9 COLLINCT Léon Anzin Wars Charente
9 DÉDISSE Jules Anzin Sainte-Urse Dordogne
9 DUSSART Jules Anzin Agonac Dordogne
9 LACQUEMANNE Léon Anzin La Chapelle-en-Juger Manche
9 LEBOUCQ Charles Anzin La Chapelle-en-Juger Manche
9 LLAHEL Jules Anzin La Chapelle-en-Juger Manche
9 MERCIER François Anzin Vergt Dordogne
9 MICHEL Emile Anzin Lolif Manche
9 MICHEL Emile Anzin Lolif Manche
9 MORJANSE Achille Anzin Sainte-Orse Dordogne
9 SENEZ lldefonse Anzin Champagnat Creuse
9 VICOT Emile Anzin Saint-Michel-de-Villardeix Dordogne
9 WIAILLIEZ Henri Anzin Blaye Tarn
9 LEROY Henri Beuvrages Saint-Georges-de-Chesné Ille-et-Vilaine
9 BENOIST Arsène Bouchain Quettreville Manche
9 DELAUFE Maurice Bouchain Cérences Manche
9 BEAUCHEMIN Paulin Denain Domjean Manche
9 BECERT Gérard Denain Luxé Charente
9 BISIOUX Henri Denain Hocquigny Manche
9 COLIN Emile Denain Blaye Tarn
9 DAUTRICBE Fernand Denain Dourgne Tarn
9 DEGORRE Ernest Denain Bugeat Corrèze
9 DELASALLE Paule Denain Valence Drôme
9 DELASSALLE Eugénie Denain Valence Drôme
9 DELFOSSE Auguste Denain Le Mesnil-Opac Manche
9 DELHAYE Apollinaire Denain Sartilly Manche
9 DELMOTTE Henri Denain Somain Dordogne
9 DEPAUW Auguste Denain Saint-Marc-sur-Couesnon Ille-et-Vilaine
9 DUBOCAGE Alfred Denain Saint-Silvain-Bellegarde Creuse
9 DUMONT Charles Denain Tours Indre-et-Loire
9 DUPRIEZ Marcel Denain Domjean Manche
9 DUPRIEZ Eloi Denain Blaye Tarn
9 DUPUIS Léopold Denain Saint-Paul-de-Serre Dordogne
9 DURUT Eclmonc Denain Gavray Manche
9 GRINEAR André Denain Saint-Martial-d'Albarède Dordogne
9 GUIDEZ Léon Denain Domjean Manche
9 GUIDEZ Octave Denain Cérences Manche
9 HAÃOIN Charles Denain Argentré-du-Plessix Ille-et-Vilaine
9 LEQUEME Alexis Denain Blaye Tarn
9 MASSEUR Marie Denain Saint-Germain Tarn
9 MIOUX Camille Denain Domjean Manche
9 REPORT Aristide Denain Domjean Manche
9 TILLIEUX Louis Denain Saint-Martin-la-Méane Corrèze
9 TRAMOY Eugénie Denain Izon Gironde
9 CANIVEZ Auguste Escaudain Viam Corrèze
9 CAPLIER Ulrich Escaudain Chalais Charente
9 CHOTTEAU Henri Escaudain Angoulême Charente
9 PANIEZ Henri Escaudain Ligueux Dordogne
9 VANOOST Joseph Escaudain Viam Corrèze
9 LATINUS Emile Escautpont Le Mesnil-Aubert Manche
9 SIMON Henri Escautpont Le Mesnil-Aubert Manche
9 BOUQUIOUX Arthur Fresnes-sur-Escaut Fauqueure Charente
9 BAUDRY Augustin Hasnon Vallon-sur-Gée Sarthe
9 BUQUIET Paul Hasnon Jarnac Charente
9 HEMEZ Louis Hasnon Naves Corrèze
9 LANDAS Georges Hasnon Vallon-sur-Gêe Sarthe
9 CARTIGNY Philippe Haveluy Tourriers Charente
9 BOUDIN Mathieu Hergnies Mesnil-Opac Manche
9 CARON Léon Hérin Labruguière Tarn
9 CARONS Léonard Hérin Saint-Augeau Charente
9 CLERQUIN Antony Hérin Jarnac Charente
9 CLERQUIN Clément Hérin Jarnac Charente
9 COLLIER Alfred Hérin lal-ruguière Tarn
9 LECOCQ Henri Hérin Quettreville Manche
9 LIKIELLRO Etienne Hérin Soual Tarn
9 BODA Auguste Hordain Goudeville Charente
9 VASSEUR Henri Hordain Saint-Germain-Beaupré Creuse
9 CARDINAL Désiré La Sentinelle Barbezieux Charente
9 CUVELIER Germain La Sentinelle Lugan Tarn
9 DEMARCQ Clément La Sentinelle Lugan Tarn
9 DEMARCQ Henri La Sentinelle Lugan Tarn
9 BOONE Auguste Lourches Angoulême Charente
9 CAPLIEZ Henri Lourches Le Mesnil-Amey Manche
9 CLÉMENT Arthur Lourches Blaye Tarn
9 HENRY Victor Lourches Villeloin-Coulangé Indre-et-Loire
9 HENRY Victor Lourches Villeloin-Coulangé Indre-et-Loire
9 JACQUEMART Clotilde Lourches Le Grand-Pressígny Indre-et-Loire
9 LANNOY Louis Lourches Montgey Tarn
9 LLÉLIOT Jeanne Lourches Le Grand-Pressigny Indre-et-Loire
9 PERROT Gustave Lourches Blaye Gironde
9 PICHERY Isidore Lourches Dourgne Tarn
9 RIBEAUX Emile Lourches Latronche Corrèze
9 M François Maing Cuq-Toulza Tarn
9 ROMPTEAU Joseph Maing Orleans Loiret
9 WANQUIER Augustin Neuville-sur-Escaut Rozières Tarn
9 COUTEAU Alfred Nivelle Gavray Manche
9 MARTEL Jean Oisy Cérences Manche
9 BOUCHEZ Albert Onnaing Saint-Martin-la-Méane Corrèze
9 CORNETTE Emile Onnaing Rivières Charente
9 DUBOIS Fernand Onnaing Saint-Paul Corrèze
9 LANDERSY Paulin Onnaing Saint-Martin-la-Méane Corrèze
9 GRODECOEUR Henri Raismes Lingreville Manche
9 HUON Jean-Baptiste Raismes Saint-Urcisse Tarn
9 LEMOINE Rolland Raismes Saint-Urcisse Tarn
9 LEMOINE Virgille Raismes Saint-Urcisse Tarn
9 SIMONS François Raismes Saint-Urcisse Tarn
9 ANDRÉ Louis Saint-Amand-les-Eaux Saint-Yriex Charente
9 AUBERT Paul Saint-Amand-les-Eaux Belleserre Tarn
9 BERQUET Henri Saint-Amand-les-Eaux Magnac Charente
9 BLATIAU Marcel Saint-Amand-les-Eaux Lebeterre Charente
9 BROUTIN Gustave Saint-Amand-les-Eaux Marsameix Dordogne
9 BROUTIN René Saint-Amand-les-Eaux Rivières Charente
9 DAVAIN Jules Saint-Amand-les-Eaux Dourgne Tarn
9 DELVAL Jules Saint-Amand-les-Eaux Brouchaud Dordogne
9 DUBOIS Jules Saint-Amand-les-Eaux Saint-Crépin-d'Auberoche Dordogne
9 DUBOIS Paul Saint-Amand-les-Eaux Agonac Dordogne
9 DUVIVIER Francois Saint-Amand-les-Eaux Sorèze Tarn
9 FONTAINE Jules Saint-Amand-les-Eaux Quettreville Manche
9 JACQUEMERT Achille Saint-Amand-les-Eaux Villeneuve-sur-Conie Loiret
9 JACQUEMERT Désiré Saint-Amand-les-Eaux Villeneuve-sur-Conie Loiret
9 LECLERQ Théodore Saint-Amand-les-Eaux Belleserre Tarn
9 MASCAUX Clenthère Saint-Amand-les-Eaux Agonac Dordogne
9 PÉRO Jules Saint-Amand-les-Eaux Saint-Pierre-de-Chignac Dordogne
9 BLARY Célestin Trith-Saint-Léger Fléac Charente
9 CHAMPALLE Victor Trith-Saint-Léger Marsameix Dordogne
9 HUBERT Charles Trith-Saint-Léger Saint-Paul-de-Serre Dordogne
9 LEGRAND Emile Trith-Saint-Léger Laden Loiret
9 LEMPEREUR - Fernand Trith-Saint-Léger Vergt Dordogne
9 ALTGLAME Germain Vicq Saint-Mary Charente
9 CATTAERT Armand Vieux-Condé Champniers Charente
9 CELISSE Manuel Vieux-Condé Tessy-sur-Vire Manche
9 COCHETEY Myrtil Vieux-Condé Luxé Charente
9 BRICHE Floret Wallers Angoulême Charente
9 CACHERA Emile Wallers Saint-Amant-de-Boixe Charente
9 CANIVE Alphonse Wallers Saint-Amant-de-Boixe Charente
9 COCHERA Albert Wallers Lozon Manche
9 LASSELIN Joseph Wallers Quettreville Manche
9 LHOTELLERIE Marcel Wallers Cagnotte Landes

 

A suivre ..............

 

13 août 2011

L'affiche Rouge de Bruxelles

 

          Les Allemands avaient célébré le Vendredi Saint 21 Avril 1916 en collant sur tous les murs de Bruxelles une grande affiche rouge annonçant les dernières condamnations pour "trahison en temps de guerre "

fac-simile d'après Belgium; a personal narrative

  • En voici le texte :

Avis

Ont été condamnés par jugement des 11 et 12 avril 1916 du tribunal de campagne:

(a) Pour trahison commise pendant l'état de guerre en pratiquant l'espionnage et en y prêtant aide, à la peine de mort:

    1. Oscar Hernalsteens, dessinateur a Bruxelles;
    2. François Van Aerde, dessinateur industriel, a Anvers;
    3. Jules Mohr, inspecteur d'assurances, a Valenciennes;
    4. Emile Gressier, inspecteur des ponts et chaussées à Saint-Amand.

(b) Pour avoir prêté aide à l'espionnage :

    5. Georges Hernalsteens, serrurier à Bruxelles-Boitsfort, aux travaux forcés a perpétuité;
    6. Gustave Desmul, ouvrier du chemin de fer à Gand, à 15 ans de travaux forcés ;
    7. Albert Liénard, entrepreneur a Valenciennes, à 10 ans de travaux forcés;
    8. Oscar Delnatte, directeur de cinématographe à Roubaix, à 15 ans de travaux forcés;
    9. Constant Pattyn, terrassier a Lille, à 12 ans de travaux forcés ;
  10. Jacques Drouillon, marchand de volaille à La Plaigne, à 10 ans de travaux forcés.
  11. Lucien Cabuy, peintre à Bruxelles, a 15 ans de travaux forcés ;
  12. Joseph Vermeulen, propriétaire de briqueterie a Meirelbeke, près de Gand, à 10 ans de travaux forcés ;
  13. Joseph Goosenaerts, professeur à Gand, à 10 ans de travaux forcés ;

  Alfred Gaudefroy, marchand de diamants à Bruxelles, a été acquitté.


"Les condamnés à mort avaient consenti, moyennant payement, à pratiquer I'espionnage pour compte du service d'information de I'ennemi. Longtemps, conformément aux instructions qui leur avaient été remises, ils ont observé nos troupes, mouvements de troupes, transports par chemin de fer, autos, etc., et transmis ou fait transmettre les renseignements ainsi obtenus au service d'information de l'ennemi.

Les autres condamnés ont pratique l'espionnage ou y ont prêté aide de la même manière, mais dans une moindre mesure.

Les condamnés à mort Hernalsteens, Mohr et Gressier ont été exécutés.

En vertu du droit de grâce, la peine du mort prononcée contre Van Aerde a été commuée en travaux forcés à perpétuité."

Bruxelles, le 19 avril, 1916.

Jporte l'avis précédent à l'attention de la population
de tout le territoire placé sous mon autorité.

Bruxelles, le 20 avril, 1916.
Le gouverneur général de Belgique,
Baron von Bissing,
General
oberst.

 

 

10 avril 2013

1915 - Soldats Allemands décédés à Valenciennes

 Entre le 25 Août 1914 -date de l'invasion de Valenciennes- et le 2 novembre 1918 -date de la libération de la ville-, de nombreux soldats allemands ont été soignés dans les divers hôpitaux "militarisés", initialement tenus par la Croix-Rouge puis par l'occupant lui-même ; certains d'entre eux y sont décédés et figurent dans les registres d'état-civil de la commune jusqu'à ce que les autorités d'occupation cessent de communiquer les décès à l'administration :
Jusqu'en juin 1917 les actes portent réglementairement le nom de 2 témoins (français) ; ce n'est qu'en octobre que la mairie consigne 30 actes succincts antérieurs au 8 septembre et portant la mention "Dressé sur l'ordre de la Commandanture" ; ils seront les derniers de la période d'occupation à être enregistrés.

C'est donc grâce à d'autres sources que je continue de les recenser, mettant à profit celles-ci pour compléter les listes de 1914 à 1917 qui avaient déjà été publiées et seront mises à jour.

cimetière allemand Valenciennes

1051 soldats allemands de la Grande Guerre sont actuellement connus comme décédés à Valenciennes.

L'inhumation se faisait au cimetière St Roch, voir sur ce même blog le sujet sur le cimetière durant la guerre.

Il n'y a pas eu à proprement parler de combats dans la ville lors de l'invasion d'Août 1914, depuis cette date il s'agit donc de blessés amenés du front dans les Lazarett et qui n'ont pu être sauvés. A partir de mi-octobre 1918 il s'agit de combats face aux alliés qui progressent jusqu'à investir la ville le 2 Novembre, des blessés décèderont après cette date lors du repli jusqu'à l'Armistice du 11/11/1918, puis des prisonniers en 1919.

Les sources -toujours signalées- sont :

  • Les Archives Départementales du Nord, registres des décès de Valenciennes,
  • Le site Denkmalprojekt,
  • Le site Frontflieger,
  • Photos & informations personnelles
  • Des historiques régimentaires, dont celui du Régiment d'Infanterie de Réserve n°55, pour le dernier mois de guerre,
  • Le site Verlustlisten 1. Weltkrieg.

 

  • Pour chaque soldat ci-dessous un lien sous le nom permet d'accéder à la source principale (signalée après celui-ci) figurent ensuite :
    • Grade et unité - dans la mesure des informations,
    • Date et lieu de naissance (id°),
    • Date et précisions sur le lieu de décès.
      • Informations complémentaires ; le cas échéant, un lien permet d'accéder à la source, si différente de la principale.
      • Lorsque j'en ai connaissance, le lieu d'inhumation est précisé ; selon le site Volksbund.de, près de la moitié des soldats allemands inhumés au cimetière de Frasnoy (Nord-France) venaient de Valenciennes. Je n'ai cependant pas obtenu de liste auprès de l'organisation chargée des tombes, qui m'a répondu "ne pas donner de renseignements aux chercheurs", et lors de ma visite au cimetière fin janvier 2020, le livre des noms (Namenbuch) était remplacé par un avis de leur antenne française de Metz indiquant la conservation du livre "à l'abri des conditions hivernales". Ce n'est qu'après le confinement que j'ai pu revenir (le 2/06/2020) et, toujours faute de livre, photographier chaque tombe, ce qui m'a permis de dresser un plan détaillé de l'implantation de celles-ci à Frasnoy

        Les informations retrouvées sur le site Volksbund.de étant le plus souvent parcellaires, j'ai étendu la liste des noms à ceux qui sont décédés dans les derniers combats avant l'Armistice, à Valenciennes ou dans les communes voisines exclusivement

  Certains renseignements sont rédigés en allemand, avec l'usage habituel des abréviations, parfois réduites à quelques lettres, comme
i.Kr. pour Tod infolge Krankheit (ou Kriegsverwundung) : Décédé des suites de maladie (ou de ses blessures de guerre).

  En ce qui concerne l'État-Civil de Valenciennes (noté ci-dessous "ECV") aux Archives Départementales du Nord, le lien renvoie via la cote du microfilm à la page d'accueil de celui-ci faute de lien pérenne avec cette vesion du site. Il convient donc pour le moment de relever les n°s d'acte et de vue.
L'historique du RIR55 ( dont il a déjà été question ici) n'étant pas numérisé, aucun lien n'est disponible.

 

  Liste der deutschen Soldaten, die zwischen 1914 und 1919 in der Stadt Valenciennes starben, entweder im Zivilregister eingetragen oder gesammelt, insbesondere auf der Website "DenkmalProjekt".
Manchmal geben die Einträge einige Informationen über diese Soldaten, wie z.B. ihre Einheit, die ich ebenfalls wiedergebe. Diese Soldaten wurden in der militärischen Abteilung des städtischen Friedhofs von Saint-Roch begraben.
Die Leichen wurden nach dem Krieg auf den Friedhof von Frasnoy überführt oder zu ihren Familien zurückgebracht.

 

Retour au tableau des nationalités par année

Voici les 107 noms connus au 22/02/2023 pour 1915, dans l'ordre des décès :
parmi eux, 101 sont recensés au cimetière militaire allemand de Frasnoy.

Une liste alphabétique au bas de la page renvoie vers les informations personnelles.  

 

 

 

 

  • WALGENBACH Peter      Source : Etat-Civil de Valenciennes, Décès : 1915 Acte 37 vue n°10
      Grade & Unité  Réserviste ; 2° détachement de réserve Btn des automobilistes
      Naissance  08 avr 1889 Roth (Cercle de Krésig)
      Décès  15.01.1915 Ambulance du Lycée Henri Wallon, place de la République
      Inhumation  St-Roch tombe n°Tombe individuelle n°77.

 

 

  • PAETZ Kaspar Carl      Source : Etat-Civil de Valenciennes, Décès : 1915 Acte 107 vue n°28
      Grade & Unité  Premier Soldat ; Premier soldat, 1°Bie, artillerie pied de réserve, Rgt N°18
      Naissance  03 nov 1887 Hanovre (Allemagne)
      Décès  03.02.1915 Ambulance du Lycée Henri Wallon, place de la République
      Inhumation  St-Roch tombe n°Tombe individuelle n°79.

 

 

  • DIEMER Wilhelm      Source : Etat-Civil de Valenciennes, Décès : 1915 Acte 135 vue n°35
      Grade & Unité  Engagé volontaire ; 1°Cie, Rgt de fusiliers n°40
      Naissance  14.04.1896 Lüdenscheid (Westphalie)
      Décès  11.02.1915 Ambulance du Lycée Henri Wallon, place de la République
      Inhumation  St-Roch.

 

  • LUTZE Karl      Source : Historique RIR 227
      Grade & Unité  Gefreiter ; Reserve Infanterie regiment Nr.227
      Naissance  23.08.1885 Berga, Sangerhausen
      Décès  23.02.1915 Valenciennes
      Inhumation  pas d'information connue.

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

  • HERZENBERG (baron de) Werner      Source : Etat-Civil de Valenciennes, Décès : 1915 Acte 384 vue n°99
      Grade & Unité  Lieutenant ; 2°Cie, 3°Btn de Chasseurs
      Naissance  12 avr 1894 Heuckewalde (Zeitz) Allemagne
      Décès  02.06.1915 Ambulance du Lycée Henri Wallon, place de la République
      Inhumation  St-Roch.
      • Infos complémentaires : -

 

 

 

 

  • LINKER Ludwig      Source : Etat-Civil de Valenciennes, Décès : 1915 Acte 408 vue n°105
      Grade & Unité  Soldat ; 5°Cie, Btn d'infanterie de Landswehr de Giessen
      Naissance  10 fev 1874 Ruddigshusen (District Giessen)
      Décès  11.06.1915 Ambulance du Lycée Henri Wallon, place de la République
      Inhumation  St-Roch tombe n°Tombe individuelle n°118.

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

  • WECSLER (WEISLER) Rubin      Source : Etat-Civil de Valenciennes, Décès : 1915 Acte 467 vue n°120
      Grade & Unité  Offizier Stellvertreter ; faisant fonction d'officier parc d'aviation 6b (Armee-Flug-Park 6b)
      Naissance  01 avr 1876 Jossy ( Roumanie)
      Décès  17.07.1915 Ambulance du Lycée Henri Wallon, place de la République
      Inhumation  St-Roch tombe n°Tombe individuelle n°139.

 

 

  • HOFMANN Franz      Source : Etat-Civil de Valenciennes, Décès : 1915 Acte 491 vue n°126
      Grade & Unité  Premier soldat ; Premier Soldat 1°Cie, Btn d'Infanterie de Landsturm d'Aschaffenburg
      Naissance  04 oct 1872 Schmachtenberg près Obembarg (Bavière)
      Décès  29.07.1915 Ambulance du Lycée Henri Wallon, place de la République
      Inhumation  St-Roch tombe n°Tombe individuelle n°135.

 

 

 

 

 

 

 

  • ALLENDORF Georg      Source : Etat-Civil de Valenciennes, Décès : 1915 Acte 522 vue n°134
      Grade & Unité  Premier soldat ; Bureau d'approvisionnement de Guerre 4° Corps d'Armée
      Naissance  15 nov 1877 Schwagstorf près de Wittlage (Prusse)
      Décès  13.08.1915 Ambulance du Lycée Henri Wallon, place de la République
      Inhumation  St-Roch tombe n°Tombe individuelle n°144.

 

 

 

 

 

  • KUSSEROW Albert      Source : Etat-Civil de Valenciennes, Décès : 1915 Acte 561 vue n°143
      Grade & Unité  Premier soldat ; 3°Cie, 8°Reg des grenadiers garde allemande de réserve
      Naissance  14/121889 Segenfhin près Schlawe (Prusse)
      Décès  03.09.1915 Ambulance du Collège de Jeunes Filles, Boulevard Pater
      Inhumation  St-Roch tombe n°Tombe individuelle n°148.

 

 

 

 

 

 

 

 

 

  • SEEGER (noté inconnu à l'état-civil)      Source : Etat-Civil de Valenciennes, Décès : 1915 Acte 610 vue n°156
      Grade & Unité  - ; -
      Naissance  -
      Décès  29.09.1915 Ambulance du Lycée Henri Wallon, place de la République
      Inhumation  St-Roch tombe n°Tombe individuelle n°156.
      • Infos complémentaires : 
        n° de tombe avec nom

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

  • FINKE Christian Heinrich Wilhelm      Source : Etat-Civil de Valenciennes, Décès : 1915 Acte 754 vue n°192
      Grade & Unité  Canonnier ; 6°Colonne de munitions d'artillerie 7°Corps de réserve
      Naissance  04 fev 1879 Hahlen près Minden
      Décès  02.12.1915 Wargnies le Grand Canton du Quesnoy
      Inhumation  St-Roch.
      • Infos complémentaires : -

 

 

 

  • FISCHER Heinz      Source : Etat-Civil de Valenciennes, Décès : 1915 Acte 794 vue n°202
      Grade & Unité  Sergent major ; 7°Cie, 13°IRR, dépôt des recrues
      Naissance  09 août 1889 Bielefeld (Prusse)
      Décès  20.12.1915 Ambulance du Lycée Henri Wallon, place de la République
      Inhumation  St-Roch.
      • Infos complémentaires : -

 

 

 

ALLENDORF Georg
BANZER (RANZER) Fritz
BAUMANN Arno
BELLWINKEL Karl
BERGNER Karl
BIRKENEDER Michael
BOCKER Alfred
BODE Walter
BOETTGER (BÖTTGER) Max Felix
BORCHERS Robert
BRAUN Johann
BUBA Ignaty
BUSCHENHAGEN Georg
DANNE(N)BERG Otto
DIEMER Wilhelm
ECKERT Hermann
FEHLINGS Leo
FEND Franz Xaver
FEULNER Fredrich
FINKE Christian Heinrich Wilhelm
FISCHER Heinz
FRITZKE Erich
GERLACH Wilhelm
GIESEMANN Friedrich
GODEHARDT Max
GOERLICH Alfred louis Adolphe
HAENDEL Alfons
HEIN Karl
HERZENBERG (baron de) Werner
HOFEN (von) Garrelt Janssen
HOFMANN Franz
HOSTERT Mathias
HUSSLEIN Julius
HÜTER Friedrich
IMME Franz
INGENWEYER/INGENWEYEN/JUGENWEGEN Johann
JÄNICHEN Otto
JUST Adolf
KABISCH Bruno
KALTENEGGER Xaver
KASPER Arno
KAUFMANN Wilhelm
KEHRER Franz Joseph
KNAUF Albert
KNICKENGERG Wilhelm
KRÄMER Michael
KRETSCHMER Martin
KRÜGER Ernst
KUSSEROW Albert
LAMP Julius
LANDWEHR Josef
LARDONG Franz
LEGIELNY (CEGIELNY) Peter
LEHMANN Karl
LIEBL Vincenz
LINDINGER Alois
LINKER Ludwig
LUTZE Karl
MAHR Engelbert
MARTIN Max
MASUR Josef
MATLOCH Vincent
MAY Erich
MÖBIUS Franz
MÖLTGEN (noté MELKEM sur acte d' état-civil) Mathias (Marque de reconnaissance 439)
MORWEISER Karl
MROSEK Johann
NASNER Hermann
NIEBAUER Josef
NOPENS Johann
PAETZ Kaspar Carl
PFORDT August
POHRITZSCH Kurt
PRIEBE Paul Théodor Karl
PURSCHKE Franz
RAAF Reiner
RÖCKER Karl
ROIDER (RAIDER) Johann
ROSSNAGEL George
SCHÄFER Adam
SCHÄFER Karl
SCHÄFER Wilhelm
SCHLECHT Karl
SCHLUND Hans
SCHMIEG Georg Johann
SCHMITT Alfons
SCHMITZ (SCHMIDT) Théodor
SCHNEIDER Peter
SCHU(H)MACHER Heinrich
SCHUMMER Josef
SEEBACHER Stefan
SEEGER (noté inconnu à l'état-civil)
SIEBIGS Heinrich
STEIGERWALD(T) Karl
STILLER Alois
THEISSEN Johann
TIX (FIX) Peter
TREITZ Georg
TRUKENBROD (TRUCKENBRUD) Alexander
VETTER Albert
VIETJEN Johannes
WALGENBACH Peter
WECSLER (WEISLER) Rubin
WEIDMANN Peter
WIDERA Konstantin
WOHLSCHLEGEL Ernst
ZIEGLER Alexander
10 avril 2013

1915 - Soldats Alliés décédés à Valenciennes

Retour au tableau des nationalités par année


Tombe d'Edouard WILSON (voir ci-dessous le 8/11/1915) dans le cimetière St-Roch en 1916 un peu à gauche du monument allemand élevé dans le Ehrenfriedhof (Cimetière d'Honneur) regroupant soldats Allemands et Alliés.

Edward WILSON

Retour au tableau des nationalités par année

 


 

Liste alphabétique des 34 noms ci-dessus.

 

 

 

Noms Acte
AIFBIR, Thapa   (AITIBIR THAPA) 688
ANDERSON, Henry   (ANDERSON, H) 641
BARBER, George   (BARBER, GEORGE) 330
BOLTON, Alfred louis Adolphe   (BOLTON, ALFRED JAMES) 650
DEAS, William Davies   (DEAS, WILLIAM DARLING) 615
DHANRAJ, Gurung   (DHANRAJ GURUNG) 496
DUKE, Harry   (DUKE, HARRY) 621
DURANT, Robert   (DURANT, ROBERT H W) 633
GILLINGHAM,   (GILLIGAN, A) 669
HARE, Edgar   (HARE, EDGAR WILLIAM) 713
HEDAN, Alfred   (HEDEN, A H) 481
HOVES, Albert   (HOWES, ALBERT) 640
ILLROY, Robert   (McILROY, R) 619
LEES, John Walter   (LEES, JOHN) 682
MASON, Charles   (MASON, CHARLES) 343
MERRICK, Gordon   (MERRICKS, GORDON) 695
NICOL, Hugh   (NICOL, HUGH) 631
NIKA, (Indou)   (NIKA SINGH) 629
PATERSON, William   (PATERSON, WILLIAM BAULD) 632
PHILIPP, Fréderich   (PHILLIPS, FREDERICK) 351
RAI, Gumane   (GUMANE RAI) 676
ROBINTOHN, Charles   (ROBINSON, CHARLES FREDERICK) 456
RYAN, Hugh   (RYAN, HUGH) 402
SANTBIR, Gurung   (SANTBIR GURUNG) 5
SLORANE, Richard   (SLOANE, RICHARD) 638
SUMMERSBY, Albert   (SUMMERSBY, ALBERT L G) 655
THOMPSON, John Walter   (THOMPSON, J W) 651
TITCHENER, Frank   (TITCHENER, FRANK) 3
VAVLES, Henry   (VOWLES, HENRY) 634
WATSON, Jones   (WATSON, J) 644
WELSCH, Sydney   (WELCH, SYDNEY) 417
WHITE, Charles   (WHITE, CHARLES) 630
WILLONGHBY,   (WILLOUGHBY, W A) 608
WILSON, Eduard   (WILSON, EDWARD) 714
 
 

 


 

 

 

10 mai 2013

Militaires et Civils (prisonniers, fusillés) décédés durant la Guerre.

 

Les registres étant en cours de dépouillement, la liste actuelle - publiée dans la largeur admise pour ce blog - est chronologique, et sera réorganisée une fois terminée, elle est destinée aux éventuels descendants ou membres de la famille de ces soldats qui en feraient une recherche sur Internet. Le cas échéant, je complèterai leur actuel lieu d'inhumation.

Bien qu'il s'agisse généralement de militaires, je reste dans le cadre de ce blog, car les civils voyaient couramment passer les cortèges se rendant au cimetière, et lorsqu'une cérémonie religieuse catholique avait lieu, il n'était pas rare que des enfants de choeur de la commune accompagnent le desservant, ce qui fut le cas de mon père.

 

PICT8279

 

+ : Mises à jour en cours  :

 Décédés à Valenciennes
1914 1915 1916 1917 1918 1919  Total
Français
(Militaires prisonniers
         ou décédés au combat
et civils fusillés)
 114 noms  66 noms  24 noms 30 noms

79 noms

41 noms  +354

Allemands
(Militaires)

 

 104 noms  107 noms 175 noms 239 noms

 409 noms

 17 noms  1051
MàJ en cours
22/03/2023

Australiens, Britanniques,
Canadiens, Indiens, Irlandais
(Militaires prisonniers)
Belges
(Prisonniers et travailleurs civils)

 5 noms

dont 1 Belge
 34 noms  10 noms
51 noms

dont 8 Belges

7 noms

(7 Belges)
 +1 nom  +108
Russes & Roumains
(Militaires prisonniers)
     12 noms 122 noms

1 nom
ci-dessous

   135
Total Annuel
223 207 221 442 496 59  1648

 

                  Dès le début des hostilités, l'état-civil de Valenciennes fait état des décédés pour fait de guerre dans ses registres, la cité est occupée le 25 Août 1914 et les services municipaux continuent de fonctionner sous la férule de l'occupant.
Les soldats de toutes nationalités, alliés prisonniers, allemands soignés dans les ambulances de la commune, civils fusillés sont normalement répertoriés durant les années 1914, 1915, 1916 et au début de 1917.

Les principales ambulances sont

  • L'Ambulance du Lycée Henri Wallon, place de la République.
  • L'Ambulance du Collège de Jeunes Filles, Boulevard Pater (parfois dénommée Lycée de J.F.)
  • L'Ambulance du Collège Notre-Dame, Rue des Capucins.
  • L'Ambulance des Petites Sœurs de Pauvres, 22 Avenue Duchesnois (actuellement n° 104), les Petites Sœurs officieront également faute de place dans divers autres lieux .

Ces édifices existent toujours, quasiment à l'identique.

    Le 13 Juillet 1917, les actes (de Valenciennes) portent la mention "heure actuelle de l’Hôtel de Ville", précisant ainsi que les territoires occupés sont à l'heure allemande, soit une heure d'avance ; écrit ainsi, c'est l'horloge qui est mise à l'heure, pas nécessairement l'esprit des administrés, forme de résistance passive à l'occupation. Dans les registres d'Uccle (Belgique) en Juin 1918 - pour au moins un acte transcrit à Valenciennes-  l'heure est suivie de la mention "trentième degré longitude est Greenwich", ce qui est la limite Est de l'empire colonial belge, où l'horaire est également GMT+2, comme l'heure d'été allemande, imposée le 1er juin 1916, et qui rechangeait au 30 septembre.

   De même à partir de Mai 1917, il y a décalage important dans l'enregistrement des décès de militaires, qui se font en Juillet pour Mai et Juin en Aout pour Juillet, etc ...... Plus aucun décès de soldat allemand ne sera enregistré après le 8 septembre 1917. Les derniers à apparaitre dans les 3 premiers jours d'octobre sont des régularisations du trimestre précédent, avec la mention "dressé sur l'ordre de la Commandanture" qui remplace la déposition réglementaire de 2 témoins.

Par la même occasion plus aucun décès de militaire allié, ni même de prisonnier Russe ou Roumain ne sera enregistré dans les Ambulances et Hôpitaux.
 
   Il n'y aura plus en 1918 que des civils, prisonniers -parfois "ouvriers"- ou fusillés, dont les actes seront dressés avec une courte mention permettant de les distinguer ; seuls les actes des fusillés sont dressés sur l'ordre de la Commandanture.

   Avec l'avancée alliée, des civils réfugiés des communes entre Cambrai et Valenciennes apparaissent dans les registres de même que des Belges, et dès la libération de Valenciennes le 2 novembre, nombre d'entre eux furent d'abord soignés dans l'ambulance que tenaient les Petites Sœurs des Pauvres au 22 ( actuel 104) de l'avenue Duchesnoy, qui est devenue ambulance britannique : la "2nd Casualty Clearing Station"(1) qui y restera jusqu'en juillet 1919 ; y seront également soignés des militaires Français prisonniers rapatriés, dont certains y décéderont.

On y trouve aussi l'acte de décès d'une femme née à Tbilissi, actuelle capitale de le Georgie, peut-être venue avec les prisonniers  requalifiés en travailleurs après la paix signée avec la Russie.

Date de l'acte  N° d'Acte
Natio-
nalité
Nom Prénom Infor-
mations
Précision lieu de décès Date de décès Page du Reg. Date de Naissance Lieu de Naissance
11 déc 1918 986 RU MOUKAMET Djanal Civile Ambulance de l'asile des petites sœurs des pauvres N°2 CCS Anglais, Avenue Duchesnoy, n°21 11 déc 1918 250 20 mai 1899 Tiflies (Russie)

 

     Dès Février 1919, les jugements de décès sont transcrits dans les registres, terminant ainsi la chaine administrative reconnaisant la mort (le plus souvent avec la mention "Pour la France") de soldats nés ou résidant à Valenciennes. Sont transcrits aussi - conformément à la loi, mais non traités ici - les décès de civils hors de la commune (de naissance ou de résidence). Tous ces actes devaient faire l'objet d'une mention maginale dans le registre de l'année de décès, au plus près de la date de celui-ci, ce qui est  rarement le cas.

             
Soldats valenciennois décédés
durant la guerre 

 Transcriptions rédigées en    
1919 (en cours) 1920 1921    
             


  

 (1)Casualty Clearing Station

Ce poste d'évacuation sanitaire faisait partie de la chaîne d'évacuation des blessés, plus en retrait de la ligne de front que les postes de secours et les ambulances de campagne.
Appartenant au Royal Army Medical Corps, le travail de la CCS était de traiter un homme pour qu'il puisse rejoindre son unité, ou, dans la plupart des cas, pour lui permettre d'être évacué vers un hôpital de l'arrière. Ce n'était pas un endroit pour un séjour de longue durée.

Les CCS sont généralement situées sur ou à proximité des lignes de chemin de fer, pour faciliter le mouvement des blessés depuis le champ de bataille et vers les hôpitaux. Bien que de taille relativement importante, les CCS déménagaient fréquemment -d'où le travail conjoint des personnels des Royal Engineers et des hommes de l'Army Service Corps-, notamment dans le sillage des grandes attaques allemandes au printemps 1918 et l'avance des Alliés à l'été et à l'automne la même année. Beaucoup de CCS ont été ensuite déplacées vers la Belgique puis l'Allemagne avec l'armée d'occupation en 1919. Les emplacements de ces postes d'évacuation peuvent souvent être identifiés aujourd'hui par les nombreux cimetières militaires qui les entouraient.

 

24 avril 2013

1916 - Soldats Allemands décédés à Valenciennes

 Entre le 25 Août 1914 -date de l'invasion de Valenciennes- et le 2 novembre 1918 -date de la libération de la ville-, de nombreux soldats allemands ont été soignés dans les divers hôpitaux "militarisés", initialement tenus par la Croix-Rouge puis par l'occupant lui-même ; certains d'entre eux y sont décédés et figurent dans les registres d'état-civil de la commune jusqu'à ce que les autorités d'occupation cessent de communiquer les décès à l'administration :
Jusqu'en juin 1917 les actes portent réglementairement le nom de 2 témoins (français) ; ce n'est qu'en octobre que la mairie consigne 30 actes succincts antérieurs au 8 septembre et portant la mention "Dressé sur l'ordre de la Commandanture" ; ils seront les derniers de la période d'occupation à être enregistrés.

C'est donc grâce à d'autres sources que je continue de les recenser, mettant à profit celles-ci pour compléter les listes de 1914 à 1917 qui avaient déjà été publiées et seront mises à jour.

cimetière allemand Valenciennes

1051 soldats allemands de la Grande Guerre sont actuellement connus comme décédés à Valenciennes.

L'inhumation se faisait au cimetière St Roch, voir sur ce même blog le sujet sur le cimetière durant la guerre.

Il n'y a pas eu à proprement parler de combats dans la ville lors de l'invasion d'Août 1914, depuis cette date il s'agit donc de blessés amenés du front dans les Lazarett et qui n'ont pu être sauvés. A partir de mi-octobre 1918 il s'agit de combats face aux alliés qui progressent jusqu'à investir la ville le 2 Novembre, des blessés décèderont après cette date lors du repli jusqu'à l'Armistice du 11/11/1918, puis des prisonniers en 1919.

Les sources -toujours signalées- sont :

  • Les Archives Départementales du Nord, registres des décès de Valenciennes,
  • Le site Denkmalprojekt,
  • Le site Frontflieger,
  • Photos & informations personnelles
  • Des historiques régimentaires, dont celui du Régiment d'Infanterie de Réserve n°55, pour le dernier mois de guerre,
  • Le site Verlustlisten 1. Weltkrieg.

 

  • Pour chaque soldat ci-dessous un lien sous le nom permet d'accéder à la source principale (signalée après celui-ci) figurent ensuite :
    • Grade et unité - dans la mesure des informations,
    • Date et lieu de naissance (id°),
    • Date et précisions sur le lieu de décès.
      • Informations complémentaires ; le cas échéant, un lien permet d'accéder à la source, si différente de la principale.
      • Lorsque j'en ai connaissance, le lieu d'inhumation est précisé ; selon le site Volksbund.de, près de la moitié des soldats allemands inhumés au cimetière de Frasnoy (Nord-France) venaient de Valenciennes. Je n'ai cependant pas obtenu de liste auprès de l'organisation chargée des tombes, qui m'a répondu "ne pas donner de renseignements aux chercheurs", et lors de ma visite au cimetière fin janvier 2020, le livre des noms (Namenbuch) était remplacé par un avis de leur antenne française de Metz indiquant la conservation du livre "à l'abri des conditions hivernales". Ce n'est qu'après le confinement que j'ai pu revenir (le 2/06/2020) et, toujours faute de livre, photographier chaque tombe, ce qui m'a permis de dresser un plan détaillé de l'implantation de celles-ci à Frasnoy

        Les informations retrouvées sur le site Volksbund.de étant le plus souvent parcellaires, j'ai étendu la liste des noms à ceux qui sont décédés dans les derniers combats avant l'Armistice, à Valenciennes ou dans les communes voisines exclusivement

  Certains renseignements sont rédigés en allemand, avec l'usage habituel des abréviations, parfois réduites à quelques lettres, comme
i.Kr. pour Tod infolge Krankheit (ou Kriegsverwundung) : Décédé des suites de maladie (ou de ses blessures de guerre).

  En ce qui concerne l'État-Civil de Valenciennes (noté ci-dessous "ECV") aux Archives Départementales du Nord, le lien renvoie via la cote du microfilm à la page d'accueil de celui-ci faute de lien pérenne avec cette vesion du site. Il convient donc pour le moment de relever les n°s d'acte et de vue.
L'historique du RIR55 ( dont il a déjà été question ici) n'étant pas numérisé, aucun lien n'est disponible.

 

  Liste der deutschen Soldaten, die zwischen 1914 und 1919 in der Stadt Valenciennes starben, entweder im Zivilregister eingetragen oder gesammelt, insbesondere auf der Website "DenkmalProjekt".
Manchmal geben die Einträge einige Informationen über diese Soldaten, wie z.B. ihre Einheit, die ich ebenfalls wiedergebe. Diese Soldaten wurden in der militärischen Abteilung des städtischen Friedhofs von Saint-Roch begraben.
Die Leichen wurden nach dem Krieg auf den Friedhof von Frasnoy überführt oder zu ihren Familien zurückgebracht.

 

Retour au tableau des nationalités par année

Voici les 175 noms connus au 22/02/2023 pour 1916, dans l'ordre des décès :
parmi eux, 152 sont recensés au cimetière militaire allemand de Frasnoy.

Une liste alphabétique au bas de la page renvoie vers les informations personnelles.  

 

 

 

 

 

 

  • LESSAU Emil      Source : Denkmalprojekt
      Grade & Unité  Ersatz- Reservist ; Inf. Regt. 155
      Naissance  21.10.1889 in Pöhls bei Zarpen
      Décès  01.03.1916 bei Valenciennes
      Inhumation  pas d'information connue.
      • Infos complémentaires : -

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

  • BERNAU Paul Gottlieb August      Source : Denkmalprojekt
      Grade & Unité  Gütervorsteher ; Eisenbahnverkehr in Valenciennes /Frankreich
      Naissance  37 Jahre, Worms
      Décès  09.05.1916 Bonn im Reserve-Lazarett 4, Abt. Friedich Wilhelm Stift
      Inhumation  pas d'information connue.

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

  • SCHIMPF Hubert      Source : Frontflieger
      Grade & Unité  Flieger Ltn.d.R. ; Kampfgeschwader Oberste Heeresleitung 3. Gr.
      Naissance  20.03.1886 Forbach
      Décès  14.07.1916 Valenciennes
      Inhumation  pas d'information connue.

 

 

 

 

 

 

 

 

  • BUCHERT Emil      Source : Denkmalprojekt
      Grade & Unité  Ltn.d.R. ; -
      Naissance  22.08.1892 Mußbach (Pf.)
      Décès  14.08.1916 Valenciennes
      Inhumation  pas d'information connue.
      • Infos complémentaires : 
        infolge Krankheit

 

 

 

 

  • RUDOLF Max Karl      Source : Etat-Civil de Valenciennes, Décès : 1916 Acte 573 vue n°143
      Grade & Unité  Brigadier ; 5° Bie 32°reg Artillerie de Campagne
      Naissance  15 juin 1890 Dittmansdorf, Cercle de Flocha, royaume de Saxe
      Décès  26.08.1916 Ambulance du Lycée Henri Wallon, place de la République
      Inhumation  St-Roch.
      • Infos complémentaires : -

 

 

 

 

 

  • SEITZ Reinhardt      Source : Etat-Civil de Valenciennes, Décès : 1916 Acte 610 vue n°152
      Grade & Unité  Bad. ; Inf. Begl. Trupp. N°9
      Naissance  12 mai 1854 Liedolsheim Karsruhe en Bade
      Décès  09.09.1916 Ambulance du Lycée Henri Wallon, place de la République
      Inhumation  St-Roch.
      • Infos complémentaires : -

 

 

  • Inconnu      Source : Etat-Civil de Valenciennes, Décès : 1916 Acte 633 vue n°158
      Grade & Unité  - ; -
      Naissance  -
      Décès  20.09.1916 Ambulance du Lycée Henri Wallon, place de la République
      Inhumation  St-Roch.
      • Infos complémentaires : -

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

  • MEYER Johann Friedrich      Source : Etat-Civil de Valenciennes, Décès : 1916 Acte 649 vue n°162
      Grade & Unité  Wehrmann ; 4° 212° IRR
      Naissance  04 avr 1884 Brème
      Décès  24.09.1916 Ambulance du Lycée Henri Wallon, place de la République
      Inhumation  St-Roch.
      • Infos complémentaires : -

 

 

  • RICHARZ Karl      Source : Etat-Civil de Valenciennes, Décès : 1916 Acte 651 vue n°163
      Grade & Unité  Fantassin ; 5° Cie, 53°IRR (probablement 55e RIR)
      Naissance  12 déc 1893 Oberkassel
      Décès  24.09.1916 Ambulance du Lycée Henri Wallon, place de la République
      Inhumation  St-Roch.

 

 

 

  • SCHEID Jakob      Source : Etat-Civil de Valenciennes, Décès : 1916 Acte 655 vue n°164
      Grade & Unité  Soldat sanitaire ; 1°Cie, sanitaire bavaroise, 2° Corps d'armée bavarois, 3° division d'infanterie bavaroise
      Naissance  05 mar 1889 Hergersweiler
      Décès  25.09.1916 Ambulance du Lycée Henri Wallon, place de la République
      Inhumation  St-Roch.

 

 

  • HASSEBROCK Gustav      Source : Etat-Civil de Valenciennes, Décès : 1916 Acte 661 vue n°165
      Grade & Unité  Feldwebel ; Leutnant 1°Cie, 231eIRR
      Naissance  01 fev 1883 Heeben ( Bielefeld)
      Décès  26.09.1916 Ambulance du Lycée Henri Wallon, place de la République
      Inhumation  St-Roch.
      • Infos complémentaires : -

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

  • MAYER Wilhelm      Source : Etat-Civil de Valenciennes, Décès : 1916 Acte 681 vue n°170
      Grade & Unité  Fantassin ; 2°Cie, 210°IRR
      Naissance  29 juin 1895 Ottendorf
      Décès  01.10.1916 Ambulance du Lycée Henri Wallon, place de la République
      Inhumation  St-Roch.
      • Infos complémentaires : -

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

  • BÜSCHING Hermann      Source : Etat-Civil de Valenciennes, Décès : 1916 Acte 738 vue n°184
      Grade & Unité  Fantassin ; 6°Cie, 229°IR
      Naissance  25 juil 1888 Westenfeld (Allemagne)
      Décès  19.10.1916 Ambulance du Lycée Henri Wallon, place de la République
      Inhumation  St-Roch.
      • Infos complémentaires : -

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

  • SAMLING Karl      Source : Etat-Civil de Valenciennes, Décès : 1916 Acte 788 vue n°197
      Grade & Unité  Wehrmann ; 10°Cie, 179°IR
      Naissance  30 oct 1876 Cabluez près de Chemnitz
      Décès  02.11.1916 Ambulance du Lycée Henri Wallon, place de la République
      Inhumation  St-Roch.
      • Infos complémentaires : -

 

 

 

 

  • GRANNEMANN Wilhelm Heinrich      Source : Etat-Civil de Valenciennes, Décès : 1916 Acte 801 vue n°200
      Grade & Unité  Musketier ; 4° dépot de Recrues en campagne, 19°Div de réserve allemande
      Naissance  02 août 1897 Rissel
      Décès  06.11.1916 Ambulance du Collège de Jeunes Filles, Boulevard Pater
      Inhumation  St-Roch.
      • Infos complémentaires : -

 

 

 

 

  • MAGERS Friedrich      Source : Etat-Civil de Valenciennes, Décès : 1916 Acte 824 vue n°206
      Grade & Unité  Landsturm ; 12°Cie, 78°IRR, 19°Division d'infanterie de réserve
      Naissance  15 nov 1881 Landwart District Neustadt (Riesen Gebirge)(Rodenwald)
      Décès  16.11.1916 Ambulance du Collège de Jeunes Filles, Boulevard Pater (Etappenlazarett 6)
      Inhumation  St-Roch.

 

 

 

  • FÖHR Xaver      Source : Etat-Civil de Valenciennes, Décès : 1916 Acte 834 vue n°208
      Grade & Unité  Fantassin ; 20°IR, 8°Cie, 2°Division d'infanterier Bavaroise
      Naissance  27 mai 1894 Unterbinwanz près Millingen (Bavière)
      Décès  18.11.1916 Ambulance de St-Saulve, Section Altersheim
      Inhumation  St-Roch.
      • Infos complémentaires : -

 

 

  • BLENS      Source : Etat-Civil de Valenciennes, Décès : 1916 Acte 839 vue n°210
      Grade & Unité  - ; 2°Cie, 81°IR
      Naissance  -
      Décès  20.11.1916 Ambulance du Lycée Henri Wallon, place de la République
      Inhumation  St-Roch.
      • Infos complémentaires : -

 

 

  • PLENTZ Karl      Source : Denkmalprojekt
      Grade & Unité  Musketier ; -
      Naissance  04.06.1896 Argenthal
      Décès  20.11.1916 Kriegslaz. Valenciennes
      Inhumation  pas d'information connue.
      • Infos complémentaires : -

 

 

 

  • NAGEL Karl August      Source : Etat-Civil de Valenciennes, Décès : 1916 Acte 849 vue n°212
      Grade & Unité  Canonnier ; 1°colonne légère de munitions, 9°Regt d'artillerie de campagne, 2°Division d'infanterie bavaroise, 1er corps d'armée
      Naissance  26 août 1877 Kempten
      Décès  22.11.1916 Ambulance du Lycée Henri Wallon, place de la République
      Inhumation  St-Roch.

 

  • FRIEDEMANN Max Karl      Source : Etat-Civil de Valenciennes, Décès : 1916 Acte 855 vue n°214
      Grade & Unité  Sous-officier ; 2°Cie, 5°Rgt de grenadiers Garde allemande, 4°Division d'infanterie
      Naissance  21 jan 1892 Lauban ( Silésie)
      Décès  23.11.1916 Ambulance du Lycée Henri Wallon, place de la République
      Inhumation  St-Roch.

 

 

 

 

 

 

 

 

  • WAHRENBERGER Otto Theodor      Source : Etat-Civil de Valenciennes, Décès : 1916 Acte 865 vue n°216
      Grade & Unité  1er soldat ; Parc d'essai et d'exercice d'aviation Ouest du Commandement supérieur de l'armée
      Naissance  09 fev 1881 Plockingen
      Décès  27.11.1916 Saultain Canton Est
      Inhumation  St-Roch.
      • Infos complémentaires : -

 

 

 

 

  • MARTIN (MERTIN) Albert      Source : Etat-Civil de Valenciennes, Décès : 1916 Acte 885 vue n°221
      Grade & Unité  Aide-conducteur (Hilfsschaffner) ; Direction chemin de fer militaire Lille I, bureau de la traction Valenciennes I
      Naissance  18 juil 1888 Furstenau, district de Michlitsch en Silésie
      Décès  03.12.1916 Ambulance du Lycée Henri Wallon, place de la République
      Inhumation  St-Roch.

 

 

 

 

 

 

  • ILHING Konrad      Source : Etat-Civil de Valenciennes, Décès : 1916 Acte 922 vue n°231
      Grade & Unité  Musketier ; 7°Cie, 25°IR, 218 divisionde réserve
      Naissance  18 mar 1896 Eshardshausen (district Eisenach)
      Décès  12.12.1916 Ambulance des Petites Sœurs des Pauvres, 22 Avenue Duchesnois
      Inhumation  St-Roch.
      • Infos complémentaires : -

 

 

 

 

  • LAREY      Source : Etat-Civil de Valenciennes, Décès : 1916 Acte 942 vue n°236
      Grade & Unité  Soldat ; Btn de réserve territoriale allemande 18/31 de Francfort am Main
      Naissance  -
      Décès  19.12.1916 Ambulance du Lycée Henri Wallon, place de la République
      Inhumation  St-Roch.
      • Infos complémentaires : -

 

 

 

 

  • STOFFEL Peter      Source : Etat-Civil de Valenciennes, Décès : 1916 Acte 963 vue n°241
      Grade & Unité  Territorial ; 3°Cie, 29°IRR, 16° Division d'infanterie de réserve alllemande
      Naissance  18 nov 1883 Singerhahn (district Saint Goar)
      Décès  23.12.1916 Ambulance du Lycée Henri Wallon, place de la République
      Inhumation  St-Roch.

 

 

 

  • KORILLER Franz      Source : Etat-Civil de Valenciennes, Décès : 1916 Acte 981 vue n°245
      Grade & Unité  Soldat ; des services auxiliaires, 2°Btn auxiliaire prussien, 123, Direction militaire des chemins de fer I Lille
      Naissance  11 jan 1890 Heidewaldburg (Prusse)
      Décès  29.12.1916 Ambulance du Collège de Jeunes Filles, Boulevard Pater
      Inhumation  St-Roch.

 

  • KRAMER Otto      Source : Etat-Civil de Valenciennes, Décès : 1916 Acte 977 vue n°244
      Grade & Unité  1er soldat ; 7°Cie, 66°IR prussien, 52° division d'infanterie, 14°Corps d'armée
      Naissance  11 mar 1891 Storbeck district d'Osterburg, province de Posen
      Décès  29.12.1916 Ambulance du Lycée Henri Wallon, place de la République
      Inhumation  St-Roch.

 

 

BÄNISCH Richard Hermann
BÄRELKE (BÄRECKE) Karl
BARSOWSKI Johann
BAUMANN Richard
BERGNER Paul
BERNAU Paul Gottlieb August
BERNHARDT Konrad
BETTENHAUSEN Karl
BEULER Wilhelm
BLENS
BLOSS Karl
BÖTTCHER Oswald Arthur
BRANDL (BRANDT) Otto
BRANDT Richard
BRAUER Johann / Jürren
BRENDEL Konrad
BROTHUHN Albert
BUCHERT Emil
BÜHLER Alfred
BURMANN Auguste Jacques Heinrich
BUSCH Hermann
BÜSCHING Hermann
DAVIDS Karl (Johann Emil)
DIETZ Albert
DIX Gustav Adolf
DREHER Léonard
DZIERZAWEZYK (DZIERZAWCZYK) Johann
EHLERS Heinrich
ENGEL Johann
ETTERER Friedrich
FAATZ Gustav
FÖHR Xaver
FOUQUET Adam
FRIEDEMANN Max Karl
FRISCHMANN Anton
FRITZENMAIER (FRITZENSMEIER) Emil
FUNKE Georg
GÄBELEIN Nikolaus
GEISLER Michael
GENTHE Joseph
GENZSCH Hermann Richard
GOLTERMANN Wilhelm
GRANNEMANN Wilhelm Heinrich
GRAWE Fritz
GROSSE Albert
GROTHEER Georg
GUNTHER (GÜNTER) Hermann
HANSDORF (HAUSDORF) Otto
HASSEBROCK Gustav
HELD Jakob
HERZBERGER Heinrich
HILGENSTOCK Karl
HINZ Bernhard Albin Kurt
HUBER Josef
HUBER Mathias
HUFENREITER Emil Gustav
HUSMANN Johannes
ILHING Konrad
Inconnu
JORDAN Ewald Paul
JUNG Fabian
JUNGHEIM Wilhelm
JUNG Julius
KAHL Jonni
KAPPLIK (KAPLICK) Otto
KEMP Wilhelm
KIECHLE Oswald
KIRCHGÄSSNER Gabriel
KLEYER Karl
KLOTH Willi Heinrich Karl
KLÜH Konrad
KNODLER (KNÖDLER) Xaver
KÖNIG Fritz
KORILLER Franz
KORTE Ludwig
KRAMER Otto
KREISKÖTHER (KREISKOETTER) Emil
KUHN August
KÜLLENBERG Emil
KUNOW Hermann August Karl
LANG Franz
LAREY
LAUFENBERG Anton
LEDTJE (LETTJE) Alfred
LEHWALD Gustav
LEIKHAM (LEYKAMM) Andreas
LEINENBACH Johann
LESSAU Emil
LIESENHOFF Wilhelm
LIPPOLD Wilhelm
LOHFELD Karl
LÜCKE Heinrich
LUX Josef
MAGERS Friedrich
MAIER Anton
MANTEL Adam Josef
MARTIN (MERTIN) Albert
MARTIN Robert
MATERLA Johann
MAYER Wilhelm
MEYER Johann Friedrich
MICHELS Karl
MIELKE Paul
MIKOLAKCZAK (MIKOLAJEZAK) Andreas
MÖCKEL Hans
MOLKENT(H)IN Karl
MÖLLER Deltev
MORITZ Hermann
MÜH Ernst
MULLER Walter
MULZER Max Ritter von
MUNDHENKE Wilhelm
NAGEL Karl August
NAWROCKI Ignaz
NEUBERT Karl
NEUHAUS Theodor
NIELSON Otto
NIERMANN Hermann
NUSS August
OSGART Franz
OSTERBRINK Johann Heinrich Rudolf
PAEGELOW Richard
PÄSEL (PAESEL) Hermann
PETERS Wilhelm
PETRY Jakob
PLENTZ Karl
POSTH Ludwig
RAKOWSKY Paul
RICHARZ Karl
RÖDEL Hans
RÖGER Alois
ROITH Alois
RÖSSGER Robert
RUDOLF Max Karl
RUDOLPH Erich
SAMLING Karl
SANNER Titus
SCHAEDLICK Franz
SCHEID Jakob
SCHILLER Johann
SCHIMPF Hubert
SCHINDLBECK Ignaz
SCHIPPEL Gustav
SCHLANDER Balthasar
SCHLÜTER Karl
SCHMIDT August Bernhard
SCHMIDT Richard
SCHMIDT Wilhelm
SCHMIEDT (SCHMIDT) Wilhelm
SCHNEIDER Johann
SCHULTES Karl
SCHULZE Wilhelm Friedrich
SCHULZ Johannes
SEITZ Reinhardt
SKOTT Adolf
SKUBACZ Johann
STANGLMAYER Adolf
STARK Adolf
STEINCKE (STEINKE) Paul
STEINER Emil
STOFFEL Peter
STORJOHANN Hans Christian
STRUBE (STRUWE) Wilhelm
STRÜMPEL Friedrich
THASLER Hermann
THIEME Friedrich Oskar
THIEM Hermann
URKWITZ Karl
VOLK Oskar
WAHRENBERGER Otto Theodor
WEBER Christian
WEINEROWSKI Léon
WESTERMANN Hermann
WITT Ernst
WOLF Alfred (Karl)
25 mars 2011

N'oubliez pas l'avion 56

 

Valenciennes et l'aviation (1)


Samedi 25 septembre 1915 : Nouvelle émotion qui dans l'histoire de notre aviation mérite une page spéciale.


Par un temps gris et pluvieux, avec des nuages qui couraient très bas, nous vîmes sortir tout-à-coup parmi les obus, au dessus de la fosse à charbon de la Bleuse-Borne, un avion monté par trois officiers français. Il portait le numéro 56, numéro qui est demeuré gravé dans notre mémoire, et que l'on pouvait lire car il volait très bas, à 30 ou 40 mètres à peine et l'on entendait parfaitement les aviateurs criant aux personnes qui agitaient leur mouchoir: " Mais cachez-vous donc! "
Une bombe manqua le pont du chemin de fer et tomba dans le canal. Continuant son vol, l'aviateur en lança une seconde sur le dépôt des machines. Malheureusement, un mécanicien qui était rentré la veille de permission, reçut en se sauvant la bombe en pleine poitrine, il fut tué net, mais le projectile en tombant sur le côté n'éclata pas, sans quoi les dégâts eussent été considérables.
 
L'avion passant au-dessus de la gare, reçut une véritable salve ; les soldats tirant avec leurs fusils, et les officiers avec leurs revolvers, mais les aviateurs ripostèrent avec leur mitrailleuse, lancèrent une quatrième bombe sur l'usine des fers-à-cheval, où se trouvait un dépôt de munitions. Hélas, cette fois encore le but fut manqué.
Des jeunes recrues [allemandes] qui faisaient l'exercice dans le marais de l'Epaix, croyant que cet avion était allemand criaient et dansaient. Mais en entendant l'explosion, tous se sauvèrent, sans même penser à tirer. Avant de nous quitter l'avion passa sur la ville, frôlant les toits avec une audacieuse ironie, et disparut dans les nuages. Un tel courage nous rendit rêveurs, et tous nous souhaitions qu'une telle prouesse fut récompensée.


Aussi, répétons-nous encore aux pouvoirs publics: " N'oubliez pas l'avion 56 ".


Naturellement, ces exploits de nos aviateurs attirèrent sur la population de nombreuses représailles : nombre de fois après les visites, tous les permis de circulation étaient retirés, et nous étions obhgés de rentrer chez nous avant la tombée du jour.

Extrait du livre de René Delame : "Valenciennes Occupation allemande 1914-1918. Faits de guerre et souvenirs" Hollande & Fils ed. 1933

 

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4 août 2014

1er Novembre 1918 :Arrivée des Canadiens

 

    Quand commence le mois de Novembre 1918 les derniers préparatifs pour la capture de Valenciennes ont amenés nombre de bataillons Canadiens aux portes de la ville. Notamment, pour une attaque venant de l'Ouest, le 38e Bataillon qui doit pénétrer par le Faubourg de Paris, et le 72e bataillon plus au Nord.

 

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     Dans la soirée du 31 octobre 1918, nous apprîmes que l'Autriche-Hongrie, se séparant de l'Allemagne, demandait la paix, acceptant les conditions énumérées par l'Amérique, ce qui nous fit grand plaisir.

     Les soldats allemands ne voulaient plus se battre, étant complètement découragés, aussi, avant les dernières contre-attaques, leur distribuait-on un litre d'alcool, un litre de vin, de la bière et du café.

La sentinelle qui gardait la rue des Incas devant chez moi, me demanda des vêtements civils pour se cacher.

     Le 1er novembre, l'attaque se déclencha à six heures du matin, la ville étant entourée d'un cercle de feu. C'était un roulement indescriptible avec fracas de vitres et de briques. Nos lits tremblaient, mais nous n'étions nullement impressionnés, songeant à notre délivrance.

     De la rue Vieille-Poissonnerie, où nous avions notre quartier dans les caves de M. Gabet, à la Chapelle Saint-Géry, il y a environ 200 mètres. Ne voulant pas passer la Toussaint sans assister à la messe, nous nous y rendîmes en longeant les murs, et accélérant le pas. Les obus éclataient au-dessus de nos têtes et de gros morceaux tombaient à nos pieds. Dans la petite chapelle, il y avait vingt personnes, quand M. le doyen, Mgr. Jansoone, commença la messe qu'il dit le plus rapidement possible. Au moment de la communion, trois bombes tombèrent à quelques mètres causant de grands dégâts. Nous restâmes cependant impassibles, et dès que le doyen eut donné la bénédiction, il se retourna en disant : « Que tout le monde descende à la cave immédiatement ».

Nous y restâmes trois quarts d'heure avant de regagner notre logis dans les caves de M. Gabet. Malgré cette pluie d'obus, M. Jules Billiet qui faillit être tué, se rendit à la Commandature pour demander au commandant que les hommes qui devaient répondre à l'appel restent chez eux, ne voulant pas prendre la responsabilité d'un accident.

C'est sous cette pluie d'obus qu'ils s'empressèrent de rentrer chez eux. .

     Sentant notre délivrance prochaine, M. Billiet rédigea la dépêche que la municipalité devait adresser au Président de la République.

Vers dix heures et demie un grondement formidable de la grosse artillerie succéda à un calme relatif.

    A onze heures, le moment est palpitant, des incendies se déclarant rue de Famars. Un pompier tout essoufflé vient nous dire que les Anglais sont au boulevard Saly et se battent à l'entrée de la rue de Famars, les Allemands se cachaient dans l'embrasure des portes pour leur riposte. Pendant ce temps, les troupes se rassemblent pour battre en retraite, laissant seulement les mitrailleurs pour les protéger.

Les grosses conduites d'eau potable sont crevées. M. Giard, boulanger, arrive essoufflé nous dire qu'un obus est tombé dans son four, et qu'il fut miraculeusement sauvé, la plaine de Mons ayant beaucoup souffert.

    A trois heures, la situation devient de plus en plus palpitante. Nous finissions de déjeuner dans la, cave de M. le doyen Jansoone, avec M. et Mme. Jules Billiet, quand on vient nous dire que les Anglais arrivaient par la rue Saint-Jacques. Nous sortons précipitamment, et voyons en effet les soldats Allemands au coin du magasin « Au Travailleur », arme à l'épaule, prêts à tirer sur eux, et les officiers qui observaient le mouvement du haut de la tour Saint-Géry, descendre précipitamment, pour se sauver.

Pendant ce temps, la maison de M. Chamfort brûlait.

    A cinq heures, on vint nous prévenir que la maison voisine de notre magasin de farine, 115, rue de Famars, brûlait également. Je m'y rendis de suite avec M. Malaquin.

Trois mitrailleuses étaient installées en face de l'Impasse des Cardinaux, tirant sur les Anglais. Il était dangereux de traverser la rue. Les Allemands arrêtèrent leur tir pour nous lais­ser passer. M. Billiet vint nous retrouver avec les pompiers.

M. Malaquin en prit la direction. Comme il n'y avait plus d'eau, il fallut faire la part du feu, les pompiers se servant de leur hache. Au bout d'une demi-heure, M. Malaquin était maître et notre farine était sauvée.

     En rentrant, je m'arrêtai chez M. Verdavaine, rue d'Oultremann, chez qui logeait le commandant du régiment, ce dernier ayant quitté ma maison du boulevard Watteau où il n'était plus en sécurité. Il me dit qu'il avait repoussé les Anglais sur le boulevard Saly, mais comme ils n'étaient plus nombreux, ils se trouvaient dans l'obligation de battre en retraite : En effet ses hommes avaient sac au dos dans la cave, et attendaient une accalmie pour se mettre en route.

Aussi, est-ce tout joyeux que je retournai dans notre cantonnement de la rue Vieille-Poissonnière, ayant la certitude d'être délivré le lendemain matin.

     De son côté, la X° brigade canadienne avait attaqué et pris le mont Houy, et s'était avancée jusqu'au faubourg de Paris. Ce fut un exploit particulièrement brillant, qui avait empêché le bombardement de la ville et des villages du sud où les Canadiens savaient qu'il y avait encore des civils.

La X° brigade avait fait mille huit cents prisonniers, dépassant le chiffre des troupes d'assaut, sans compter les huit cents Allemands qui avaient été enterrés.

     Dans la soirée, les troupes de la XII° brigade d'infanterie canadienne qui s'étaient frayé un passage à travers le canal desséché, près du moulin Gilliard, se disposent à délivrer Valenciennes le lendemain.

(in Delame : "Valenciennes Occupation allemande 1914-1918. Faits de guerre et souvenirs" Hollande & Fils ed. 1933)

 

Lire la suite en images dans mon autre blog : They were there

 

23 janvier 2011

DESORMEAUX Barthélémy

VICQ ( Nord)

Le 1er décembre 1914 DESORMEAUX Barthélémy agé de 15 ans est tué "par une balle allemande". Son nom figure au dos du monument aux morts de Vicq, sans autre information.

P1010058

P1010061

   Barthélémy DESORMEAUX est né à Quarouble le 9/12/1899 de Ulysse et LEFEBVRE Roseline-Marie. C'est un cousin (au 5e degré) de DESORMEAUX Nestor, traité sur ce même blog.


VILLARS Emile Désiré figurant sur le monument sans indication de régiment est une autre victime civile décédée à Cysoing le 4 octobre 1914.

Les mêmes informations figurent au monument aux morts du cimetière communal.

P1130002

 

3 juillet 2014

Canadiens en ville : 2 Novembre 1918

   Le 2 Novembre 1918, avec l'entrée du Corps Expéditionnaire Canadien s'achevait la libération de Valenciennes, après 1531 jours d'occupation, du 24 Août 1914 au 2 Novembre 1918.
          Les photos proviennent de la Bibliothèque Archives du Canada dont les légendes sont en italique, auxquelles j'ai adjoint détails et commentaires.

 

11/1918     o.3538

"View of Valenciennes from the air."
Vue aérienne de Valenciennes
 

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     Cette vue du centre ville a été prise depuis le clocher de l'église St Géry (et non d'un avion) ; elle montre une partie de Valenciennes qui va disparaître dans le grand incendie de Mai 1940 :

  • Au centre le toit et le campanile de la mairie, ce dernier tombera dans cet incendie avec la quasi totalité du bâtiment -sauf la façade- et ne sera pas remis en place. Subsistent les statues par Henri Lemaire :

frontonkc    campanile

à gauche l'Escaut qui reçoit un obus le 2 novembre
et tombe en partie sur le parvis de la mairie :
à droite la Rhonelle entourant
la statue de Valenciennes défendant la Patrie par Carpeaux.

P1180215

  • Un drapeau est accroché au campanile, il semble bien que ce soit le drapeau français (voir plus bas), le drapeau allemand a été décroché par des officiers d'artillerie canadienne.
  • A gauche de la mairie apparaissent dans la fumée les toits caractéristiques (en dents de scie) des maisons dites "espagnoles" à pans de bois. Elles seront démolies en 1924 et 1930 pour laisser place à des immeubles qui existent toujours à coté de celui qui a également résisté en 1940

    toits esp


    coinplArmes

coin PA

 

 Revenons à la vue du centre ville :

  • En biais à droite de la photo l'alignement des maisons de la rue des Récollets, dont la partie proche de St Géry subsiste.

    récollets

  • Au fond à droite la silhouette de la basilique Notre-Dame du St Cordon.

    StC

  • Au fond à gauche les toits du musée des Beaux-Arts.

    Musée

  • A noter sur les toits les concentrateurs du réseau téléphonique

concentrateur

 

 


 

"French civilians talking to Canadians in Valenciennes". November, 1918. 
Civils Français parlant à des Canadiens à Valenciennes

 

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     La photo a été prise du haut de la rue de Hesques, qui dans sa partie gauche n'a pas changé, le bas du coté droit, après le "Mont-de-Piété" datant de 1625, a été victime de l'incendie de mai 1940. Au fond la basilique Notre-Dame du St-Cordon, le tout rephotographié en Juillet 2014 :

3539T&N

 


 

"Cathedral at Valenciennes."

 

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    L'abside de la basilique N-D du St Cordon a subit quelques dégâts (ce n'est pas une cathédrale, l'évêché est à Cambrai)

     A noter que le clocher a été le lieu de visites touristiques de la part des soldats Canadiens qui passaient à Valenciennes et qui y ont laissé de nombreux graffitis. Ceux-ci ont dormi paisiblement jusqu'à la rénovation du clocher et n'ont pas été préservés, mais un relevé en a été fait par le Comité de Sauvegarde du Patrimoine Valenciennois

 


 

"The Hotel de Ville, Valenciennes. "

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     Une belle vue de la place d'Armes, (avec ses maisons dites "espagnoles" voir ci-dessus) au plus tard le 2 Novembre 1918 : la guérite allemande est renversée, peut-être par les débris de la statue de l'Escaut qui vient de recevoir un obus et la pancarte "Kommandantur est toujours accrochée au dessus de la première porte en arcade (voir sur cette autre page)

Le fronton de la mairie, où flotte le drapeau français, a perdu la statue de gauche :

campanile

 


 

"Civilians in Valenciennes cheer a Canadian ammunition column passing through the town". November, 1918
Civils acclamant une colonne canadienne de munitions passant par la ville

 

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     La scène se passe au débouché de la rue de Paris sur la place d'Armes, coin aussi célèbre que la Mercerie " Au coin de Rue" qui a subsisté jusqu'aux années 70. Les drapeaux sont nombreux, France, Commonwealth, États-Unis,  Italie (Armes du roi), etc., difficiles à deviner.
On le voit à peine, mais l'immeuble du "Coin de rue" a été touché au 2nd étage donnant sur la grand'place par un obus dont l'ouverture d'entrée est visible. On le distingue mieux sur cette photo, la "Taverne Lorraine" voisine  a également été endommagée :

Coin rue de Paris et place Armes

    Les panneaux indicateurs sont toujours en allemand, et un Wechselstube -Bureau de change- côtoie la Taverne Lorraine, à l'étage de celle-ci on distingue un opérateur de prise de vues avec caméra sur trépied, et l'on aperçoit un officier en képi : suivent-ils la progression de l'armée britannique ou préparent-ils la visite du Président de la République (Raymond Poincaré) le 10 ? Les vestiges trop visibles de l'occupant auront alors disparu. Le 7 pour la Victory parade des troupes Britanniques dont Canadiennes ?

 

opérateurPV

 

     L'entrée de la rue de Paris disparaîtra dans l'incendie du centre ville de Mai 1940, et la maison, en bois à droite, à l'entrée de la rue St-Géry ne résistera pas aux flammes :

la rue de paris

VALENCIENNES - Rue de Paris, angle de la Place d´Armes 1940

Ruedeparis

 

 


 

"Civilians driving to their homes through flooded streets of Valenciennes on a Canadian car." November, 1918. 
Civils conduits à leurs maisons à travers les rues inondées de Valenciennes dans une voiture canadienne.

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      Parmi les défenses passives, on retrouve comme dans les nombreux sièges de Valenciennes qui ont précédé, la volonté de l'occupant de gêner et ralentir les assaillants par l'inondation d'un certain nombre de terrains avoisinants, inondations qui se sont étendues dans la cité.

      J'ai choisi pour commencer ce message la photographie de civils qu'un soldat Canadien  transporte en automobile, pour les faire probablement traverser "à pied sec" et pour leur plus grande joie. La chance, puisque la seconde guerre - notamment l'incendie de  mai 1940 - et des plans successifs d'urbanisations de la ville ont effacé beaucoup de traces de cette époque, la chance a voulu que le carrefour où se tenait l'Excelsior Bar de Mme Lambour existe encore, ce qui m'a permis de réinsérer l'équipage dans le carrefour moderne aux maisons restaurées :

Excelsior Bar T&N

             Les Valenciennois d'aujourd'hui reconnaîtront certainement le carrefour ... qui se situait à l'origine au croisement des rues St Jacques et du Rempart ; si le tracé de la seconde est inchangé, la première a été amputée de plus de la moitié pour donner place à l'avenue Clemenceau, c'est donc au coin de cette avenue et de la rue du Rempart que se situe l'actuel immeuble. Reste le début de la rue St Jacques sur le tracé original, entre rue de Paris et l'avenue où repasse désormais le tramway.

 


 

"A little French girl walking hand in hand with two Canadians through flooded streets of Valenciennes." November, 1918.
Une petite fille Française marche main dans la main avec deux Canadiens à travers les rues inondées de Valenciennes

 

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     Les eaux commencent à se retirer et il est plus facile d'emprunter la rue du Rempart (photographiée ici au niveau du carrefour avec la rue St-Jacques d'alors, voir ci-dessus) dont les premières maisons n'ont pas beaucoup changé :

Ruedurempart

 

 


 

"A Canadian Signaller repairing a wire in a street flooded by the enemy before he left Valenciennes." November, 1918. 
Un soldat Canadien des transmissions répare un fil [téléphonique] dans une rue inondée par l'ennemi avant de quitter Valenciennes.

 

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     Reste à découvrir l'endroit où cette photo a été prise, peut-être non loin des précédentes...

     Devant le soldat un panneau indique un abri où réfugier 15 personnes en cas de bombardement aérien (abri qui se trouve de fait inondé)

abri
Fliegerdeckung für 15 Personen

      L'inscription est répétée sur le mur de la maison : il en existe encore une à Valenciennes, dans une autre rue :

P1150783

 


 

"A German machine gunner who fired his gun until killed by a Canadian sniper in Valenciennes." November, 1918. 
Un mitrailleur Allemand qui utilisait son arme jusqu'à ce qu'il soit tué par un tireur d'élite Canadien.

 

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    La scène a été photographiée place de la gare, en regardant l'angle des rue Tholozé  à gauche et de l'avenue du sénateur Girard (avenue Ferrand à l'époque)

Place de la gare - Avenue Ferrand et rue Tholosé

Pl Gare

     L'immeuble a été rebâti dans le style d'après 45, alors qu'il avait été reconstruit à l'identique après les dommages causés notamment par les explosions qui ont ruiné la gare au départ des Allemands.

 

a003454-v8

Le photographe avait fait un plan plus resserré de ce mitrailleur dont le cadavre ne semble gêner personne, pas plus civils que militaires ; une bâche - qui ne masque pas le visage- a été placée sur son corps. Près de lui sa mitrailleuse mg 08-15, calibre 7,92mm,  bande à peine engagée puisqu'on distingue la tirette d'engagement :

MG


tirette

     La scène peut sembler crue, mais mon père -12 ans à la libération- racontait que lui et ses 3 frères s'étaient habitués très vite aux cadavres allemands notamment place de ol'église du Faubourg de Paris. Ils avaient même été filmés par un cameraman, et affirmaient s'être vus "aux actualités". J'ai retrouvé l'extrait à l'Imperial War Museum qui m'en a communiqué copie et qui est maintenant disponible ICI dans une meilleure qualité sur le site deutsches filminstitut. 2 secondes à 8'08.

 

   J'en ai extrait une photo, mon père au premier plan du groupe avec une casquette, son frère ainé derrière le groupe à droite :

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"Red Cross lorries unloading supplies for refugees in Valenciennes."
Des camions de la croix-Rouge déchargent des vivres pour les réfugiés de Valenciennes.

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   L'antenne de la Croix-Rouge est située Boulevard Pater, précisément au n°4, à la façade reconnaissable de nos jours :

Pater

    La rangée de maisons n'étant pas complètement bâtie en 1918, on aperçoit à gauche la silhouette du château d'eau de Valenciennes, qui n'a pas encore été rehaussé. Élevé en 1908, il verra sa capacité augment de 1000 mètres cubes en 1962 par adjonction d'un nouveau réservoir au-dessus de celui que l'on aperçoit.

La maison possédait un abri anti-aérien "Flieger Deckung" (probablement une cave solide) que surmonte désormais la pancarte "Canadian Red Cross"

RedCross

     A la maison voisine flottent deux drapeaux, un français et un américain improvisé auquel il semble manquer des étoiles :

drapeaux

 


 

 

"The Conde road near Valenciennes."
La route de Condé près de Valenciennes

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     Le soldat sur la droite (le photographe ? boite de plaques au coté ?) se tient devant l'entrée d'un abri anti-aérien pour 20 personnes "Flegerdeckung für 20 Personen" creusé en direction probablement d'une cave solide.

abri2

     Est-ce par précaution ? Il semble regarder vers Valenciennes, tournant le dos à Condé à une douzaine de kms, et se tient aux environs de l'actuel n° 180, rue Jean-Jaurès à Anzin. On distingue à gauche au fond l'église Ste Croix :

perspective Ste Croix vers #180

 


 

3545 a003476-v8

Cette photo nous replace devant la mairie,
avec la guérite culbutée par les débris de la statue de l'Escaut,
et un véhicule conduit par des soldats Français.
Aucune autre information à ce jour.


 

     Dans cette même série, on trouve quelques photos qui nous éloignent un peu de la ville, mais qui sont caractéristiques de la situation début Novembre :

  •  Une colonne de prisonniers

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  •  Des prises de guerre destinées au Musée Canadien de la Guerre

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  • Deux soldats et un panneau devant la gare de Mons, atteinte le 11/11, et où de plus en plus de villes sont barrées comme  inaccessibles :

3714 a003735-v8

 


 

Pour conclure , une affiche qui figure dans les collections du Canadian War Museum :

special town order
"Tenue et comportement corrects exigés !"

 

 

 

 

29 août 2012

Evacuation précipitée. (Marcel BOUILLON)

        L'un des membres du conseil municipal de la ville de Valenciennes durant la guerre, M. Marcel BOUILLON (Le Mans 13/12/1863- Valenciennes 1943), que René Delame fait souvent intervenir - notamment lors des bombardements aériens de 1918 - nous a laissé un petit opuscule de 23 pages, dont le contenu mérite d'être largement diffusé, ce qui à mon sens n'est qu'hommage envers l'auteur et le conseil municipal tout entier. Marcel BOUILLON est inhumé au cimetière St Roch de Valenciennes en compagnie de son épouse et de membres de la famille de celle-ci, la tombe est entretenue par la municipalité de Valenciennes.

P1460026

 

 

Imprimé en petit format sur un papier "d'après-guerre" qu'il faut maintenant manier avec précaution, édité à Lille : imprimerie du "Réveil du Nord" en 1918, en voici des extraits :

Évacuation et Bombardements
DE VALENCIENNES
Octobre-Novembre 1918


Le jeudi 10 octobre 1918, vers trois heures du soir, l'affiche suivante fut apposée sur nos murs par ordre de la Commandanture :

 


 

      Cette nouvelle se propagea comme une traînée de poudre, et porta à son comble la terreur et l'affolement dans la population.

Quitter sa maison par ordre, tout abandonner, souvenir de famille, meubles, linge, ustensiles de ménage, les mille choses utiles ou agréables qui garnissent la maison et font aimer la vie, quitter tout cela, pour partir à pied sur les routes boueuses, vers un pays que personne ne connaissait. Nivelles en Belgique, à 75 kilomètres de Valenciennes, tous ceux qui n'étaient pas ici ne peuvent s'imaginer la désolation que cet ordre apporta dans les familles, d'où les hommes valides étaient partis et dans lesquelles il ne restait que des femmes, des vieillards, des malades et des enfants incapables de marcher.
   Cependant, l'ordre est formel : il faut partir en abandonnant les malades alités que l'hôpital recueillera provisoirement, en abandonnant son père ou sa mère, s'ils ne peuvent pas se traîner, si l'on a pas le bonheur de posséder une poussette pour les transporter ou assez d'argent pour soudoyer un conducteur de voitures boches qui demandait couramment 1.000 à 2.000 marks pour vous conduire à Mons.

      Notre horreur de l'évacuation était d'autant plus grande que nous connaissions trop, par les tristes spectacles que nous avions eu sous les yeux, toutes les misères qu'elle engendre.
En effet, dès août 1914, nous avions vu arriver à Valenciennes, des milliers de belges et d'habitants des communes frontières, fuyant l'invasion devant les Allemands victorieux.

      Plus tard, en novembre 1914, nous vîmes arriver ici les habitants des nombreuses communes situées sur la ligne de feu entre Arras et Albert. C'était surtout des populations agricoles qui arrivaient chez nous, dénuées de tout, les Allemands leur ayant tout pris, chevaux, charriots, bestiaux et linge.
Ensuite ce fut le tour des habitants du Bassin minier Lens-Hénin-Liétard, chassés de chez eux par le bombardement.

      Et en dehors de ceux que je cite, combien de milliers étaient passés par notre ville, combien en est-il enterré dans nos cimetières ?
Mais la grande désolation, le spectacle le plus triste qui puisse se voir, celui qui arrachait des larmes aux plus endurcis, c'est l'arrivage en masse, au début de septembre 1918, des habitants des villes de Cambrai et de Douai et des communes si populeuses situées entre ces villes et Valenciennes.

      Ces malheureux, chassés de leurs maisons par les Allemands, ont dû faire la route à pied par un temps abominable, des femmes, des enfants, des vieillards ont mis plusieurs semaines à faire ce trajet, et nous arrivaient dans un état de dépression moral et physique impossible à décrire, en eux toute volonté était annihilée ; jeunes et vieux, il fallait les conduire par la main comme des enfants à leur logis provisoire, et si les dévouements si nombreux qui se sont trouvés à Valenciennes, dans ces moments critiques, ne leur avaient pas porté à manger jusque sur leur couche, ils n'auraient certainement eu, ni le courage ni la volonté d'aller chercher eux-mêmes leurs nourritures.

      Dans la première quinzaine de septembre surtout, les arrivages furent formidables, certains jours, nous eûmes à secourir plus de dix mille évacués arrivant exténués et dénués de tout.
Mais grâce à la direction énergique et intelligente de Messieurs Arthur Gabet et Maurice Delame, auxquels je suis heureux ici de rendre hommage, et aux concours dévoués de tout notre personnel qui, sans murmurer, travaillait souvent 15 et 18 heures par jour, tous les évacués ont trouvé à Valenciennes un gîte pour la nuit, de la soupe et du café chaud, du pain, du saindoux, du lait et des biscuits pour les enfants, toutes nos provisions de réserve furent fraternellement partagées, malheureusement pour eux il n'en fur pas ainsi partout ailleurs.
      Mais les vivres que nous leurs donnions ne pouvaient leur suffire que pour deux ou trois jours et le lendemain il leur fallait se remettre en route pour faire place aux nouveaux arrivants.
Quelle triste chose que ces départs d'évacués, et leurs défilés dans nos rues. Jamais je n'ai ressenti d'angoisse plus poignante, même au plus fort du bombardement.
      Il faut avoir vu des femmes seules avec cinq ou six enfants en bas âge, poussant une voiturette disloquée, dans laquelle étaient entassés, avec les plus jeunes enfants, les provisions et le linge indispensable, les autres enfants suivant, accrochés au tablier de la mère, déjà fatiguée d'avoir fait deux ou trois kilomètres.
      Et d'autres poussettes où, sur l'entassement des paquets est posé un matelas sur lequel est étendue une vieille personne, une infirme ou une malade que ses enfants n'ont pas voulu abandonner.
Que tout cela était triste et pitoyable !


Mais revenons à l'évacuation de Valenciennes.

Nous avons dit plus haut que la première affiche allemande ordonnant l'évacuation fut apposée le jeudi 10 octobre, vers trois heures, le vendredi 11, vers midi, une deuxième affiche, en gros caractères était collée sur nos murs.
En voici le texte :

 

Après la lecture de cette affiche, et sachant ce qui s'était passé récemment à Cambrai et à Douai, la population comprit qu'il n'y avait plus rien à espérer et qu'il fallait en hâte se préparer à partir.

(......)

Resté à Valenciennes, il ne m’appartient pas de décrire toutes les misères endurées sur la route par nos malheureux concitoyens

(.....)

 

MERCREDI 16 OCTOBRE. – Un ami qui arrive de Mons, vient me prévenir que ma femme est assez gravement malade et que ma présence est indispensable auprès d’elle, je me décide à partir de suite.

Ce voyage que je n’oublierai jamais, fut navrant.

     Tout le long de la route pêle-mêle avec l’armée allemande en retraite, c’est un défilé ininterrompu d’évacués, il pleut et ces malheureux s’esquintent à traîner leurs poussettes et leurs brouettes par la pluie et dans la boue épaisse souvent de 20 à 30 centimètres, car le pavé de la route est réservé aux chariots, aux hommes et aux chevaux de l’armée allemande et à chaque instant les évacués sont rejetés sur les côtés de la route où leurs poussettes enfoncent jusqu’à l’essieu et souvent se brisent.

Dans ce cas arrivé à des centaines de personnes, les malheureux propriétaires désolés, n’ont plus qu’à abandonner leur véhicule dans le fossé avec son chargement, souvent toute leur fortune qu’ils ont eu tant de peine à amener jusque là.

     Spectacle plus triste encore, à chaque pas on rencontre, assis sur l’herbe mouillée de fossés, des malades incapables d’aller plus loin, attendant un secours problématique, ou la mort qui sera pour eux, une délivrance.

Et toujours sur la roue, la longue cohorte des soldats et des évacués, poussés par la fatalité, marchent jusqu’à l’épuisement de leurs forces pour arriver le soir à un gite problématique, car ils savent que beaucoup d’entre eux, ne trouveront même pas une grange pour se mettre à l’abri et devront coucher dehors ; aussi combien parmi eux ne reverront jamais leur maison.

 

JEUDI 17 OCTOBRE. – Arrivés à Mons très tard, le lendemain j’en suis reparti de très bonne heure, à pied cette fois, après avoir décidé de ramener ma femme qui veut revenir.

     Sur la route le spectacle est toujours le même, les évacués sont de plus en plus nombreux, car on fait évacuer depuis hier, Anzin, Bruay, Onnaing, Quarouble, Blanc-Misseron et beaucoup d’autres communes. Pour comble de malheur, il pleut continuellement et la route est couverte d’une boue gluante qui empêche d’avancer.

 


 

 

             Puisqu'il s'agit du récit de Marcel BOUILLON, j'en profite pour ajouter à son propos la petite histoire tirée du recueil de Lucien FERNEZ, qui parfois égratigne gentiment un certain nombre de Valenciennois dans ses opuscules intitulés "Souvenirs de l'invasion à Valenciennes 1914-1918", publiés dès 1919, y relatant quelques faits, marquants ou personnels.

 

 

BOUILLON
---x---

    Ce n'est pas un enfant de Valenciennes et quoique inconnu la veille, il a mijoté, bouilli et est devenu consommé et succulent. et en 1914 Bouillon était fait à point pour, comme conseiller municipal, ayant mis de coté ses idées les plus avancées vu les circonstances douloureuses dans lesquelles on se trouvait, pour prendre place à la table du Ravitaillement auprès de ses ennemis politiques d'hier.
   Apprécié, goûté, gourmé par le parti socialiste, il figurait en tête du menu car il était considéré par son parti comme le futur maire de Valenciennes.

    C'est un ennemi de la procession séculaire de Notre-Dame du Saint-Cordon, qui avait lieu avant la guerre en Septembre. Thellier de Poncheville, Billet, Delame, Mabille, Dupont, ses collègues au Conseil municipal, y portaient un cierge allumé et y faisaient retentir le glorieux magnificat. Marcel Bouillon y répondait par le chant de l'Internationale.
  Il est considéré par certains de ses collègues comme un suppôt de Satan, dégageant une odeur de souffre ; d'autres, moins timorés, l’appellent Bouillon Pointu.

    Depuis le début des hostilités, les divergences politiques et religieuses se sont fondues et Bouillon, qui porte un nom prédestiné au Ravitaillement, a marché la main dans la main avec les processionnards. Et Bouillon est en tête du menu comme Président du Comité d'alimentation pour la distribution des denrées de la rue Saint-Géry et comme Président de viande de la Boucherie municipale. Malgré les difficultés de l'heure présente, on était dans la quiétude, lorsqu'il y a quelques jours, pour être précis le 15 Août, dans la matinée, le jour de l’Assomption, anniversaire de l'enlèvement de la Vierge par les Anges, on apprenait  avec stupeur qu'un gredin de belle envergure, pour commémorer ce beau jour, avait enlevé la caisse de la boucherie au Comité d'Alimentation, munitionnée d'environ 28.000 fr.

    Tous les grands manitous étaient dans la consternation ; Delame invoquait tous les saints du Paradis, Gabet levait les bras au ciel et Bouillon écumait. Toutes les lamentations ne faisant pas retrouver le magot, le Maire publia, par voie d'affiches, un avis qui promettait une prime de 1.000 fr. à celui qui pourrait donner des indications sur le ou les voleurs. Cela fit l'effet au juge d'instruction qui a l'air d'un gaillard à poigne, l'effet d'un cataplasme sur une jambe de bois et il trouva un remède plus énergique. Le samedi 19 Août, à huit heures du soir, heure de l'Hôtel-de-Ville, il fit incarcérer, menottes aux mains, le sieur Bourdon, caissier, qu'il inculpe de vol. Souhaitons qu'on retrouve la somme et que le Comité d'alimentation ne gobe pas le bouillon.

Août 1916.

 

 

 

3 février 2015

Le Gouvernement porte à la connaissance du pays la belle conduite de.... (I)

 

     A partir de janvier 1915, le Journal Officiel de la République Française publie des listes de noms sous le label "Le Gouvernement porte à la connaissance du pays la belle conduite de :" relatant les faits et actes de civils confrontés à l'invasion, et notamment, dès que ce fut possible, ceux qui étaient restés en territoire occupé.

 

    Il peut s'agir de victimes des exactions du début de l'invasion (cas signalés en rouge) ou d'un comportement exemplaire face à l'occupant, d'actes se révélant dangereux et conduisant souvent les intéressés en prison, en camp d'internement ou à être fusillés : objets réquisitionnés non présentés (bicyclettes), soldats cachés ou qu'on aide à rejoindre les lignes, actes d'espionnage, notamment à l'aide de pigeons voyageurs parachutés (cas signalé en vert).

    On y trouve parfois de petits actes de sabotage comme celui de M. Merlevède (Paul), quinze ans, élève de l'école professionnelle Baggio à Lille  (Nord) : en mars 1915, il a retiré la charge de poudre d'environ 503 cartouches appartenant à des soldats allemands logeant chez ses parents et a faussé la hausse de leurs fusils.(voir dans la liste transcrite ci-dessous)

    Certaines des personnes citées se verront récompensées par une médaille, Légion d'Honneur pour les fusillés,  médailles des victimes de l'invasion,ou des otages et prisonniers, ou encore de la reconnaissance française lorsqu'elles seront créées, ou ont déjà fait l'objet de citation dans un précédent JO. Certaines citations sont reprise dans  des journaux plus spécialisés (Bulletin des réfugiés du département du Nord, Bulletin des régions libérées etc.

   

     Voici une transcription complète de la liste publiée au JO du 24 octobre 1919, environ 150 personnes, hommes et femmes, ainsi que des personnels et une harmonie municipale.


 

191704

 



M. Mathiot, ex-sous-préfet de Château-Thierry (Aisne) : demeuré dans son arrondissement pour assurer les dernières évacuations, a réussi cette tâche difficile malgré les dangers les plus sérieux. N'a pas hésité à se rendre sur les points les plus menacés et a rendu des services signalés, non seulement aux populations, mais même aux troupes en campagne. A été victime, en service commandé, d'un accident d'automobile.

MM. Fricoteaux, maire d'Anguilcourt-le-Sart (Aisne) ; Evrard, premier adjoint au maire d'Anguilcourt-le-Sart (Aisne) ; Darbois, garde-champêtre d'Anguilcourt-le-Sart (Aisne). Condamnés à mort et fusillés par les Allemands.

MM. Hain (Albert), d'Anguilcourt-le-Sart (Aisne) ; Delaporte (Eugène) d'Anguilcourt-Ie-Sart (Aisne) ; M. Chantreux (Lucien), d'Anguilcourt-le-Sart (Aisne) ; Mmes Fricoteaux, d'Anguilcourt-le-Sart (Aisne) ; Delaporte, d'Anguilcourt-le-Sart (Aisne), condamnés et déportés en Allemagne pour avoir caché et ravitaillé deux tirailleurs sénégalais.

M. Flament, commis des postes à Laon (Aisne) ; Mme Flament, institutrice à Laon (Aisne), condamnés à deux ans de prison et emmenés en captivité pour avoir caché des bicyclettes.

M. Gallès, vicaire à Moncornet (Aisne) : envoyé en captivité pour avoir manifesté son patriotisme.

M. Verlon (Auguste), entrepreneur de menuiserie à Laon (Aisne) : condamné à quinze ans de travaux forcés, emmené en Allemagne de janvier 1917 à l'armistice ; dénoncé comme ayant caché des armes et des bicyclettes.

M. Campion, sous-préfet de Soissons (Aisne) : dans un arrondissement fréquemment bombardé, a rempli ses fonctions avec beaucoup de dévouement et a témoigné d'un zèle digne d'éloges.

M. Simon-Fourceaux, conseiller municipal de Vigneux-Hocquet (Aisne) : dénoncé comme ayant prévenu les autorités militaires françaises de l'arrivée imminente des avant-gardes allemandes, M. Simon a dû fuir ses foyers et se réfugier dans les bois environnants, où pendant toute la durée de la guerre, il a vécu dans les conditions les plus difficiles, donnant ainsi l'exemple d'une énergie physique et morale extraordinaire pour un homme de son âge.

M. Pamart (Charles), conseiller municipal, faisant fonctions de maire de Saint-Christophe-à-Berry (Aisne) : s'est offert pour remplir dans la commune de Saint-Christophe-à-Berry les fonctions de maire depuis juin 1915 à juin 1917 ; en cette qualité, a rendu à ses concitoyens les plus signalés services sous les bombardements et au péril de sa vie.

M. Nottelet, instituteur et secrétaire de mairie à Venizel (Aisne) : resté à son poste, à Venizel, pendant toute la campagne, a assuré avec courage et sang-froid ses fondions d'instituteur et de secrétaire de mairie. S'est dévoué à ses concitoyens aussi bien au moment du passage des troupes ennemies à Venizel, en septembre 1914, que pendant les bombardements auxquels cette localité a été soumise dans la suite. A montré le plus grand calme en sauvant à deux reprises les archives communales lors de l'avance ennemie sur Crouy, en 1915, et sur Château-Thierry, en 1918.

Mme Dromart (Marie-Louise), demeurant à Haybes (Ardennes) : demeurée à Haybes sous le bombardement, le 16 août 1914, a réconforté et rassuré par son attitude courageuse la population affolée, et particulièrement les femmes et les enfants. Par sa crâne intervention, elle a sauvé ce même jour la vie d'un douanier mis en joue par un Allemand ; quelques jours plus tard, ses protestations énergiques ont amené l'ennemi a cesser ses menaces de mort à l'égard de civils, hommes et femmes, faits prisonniers avec elle. A fait preuve du plus admirable dévouement en prodiguant ses soins aux blessés civils et militaires jusque sous le feu de l'ennemi.

M. Martinet (Henri-Alfred), instituteur public à Poix-Terron (Ardennes) : maître actif et courageux ; pendant toute la durée de l'occupation allemande, a assuré seul l'administration de la commune, les services de la perception et de la caisse d'épargne. A continué sa classe, même pendant la période des vacances. Par sa fermeté, a évité à ses concitoyens de nombreuses amendes et réquisitions. A été pour tous un bel exemple de dévouement et de patriotisme.

M. Madaye (Emile), industriel, ancien maire de Vienne-le-Château (Marne) : industriel, conseiller municipal, ancien maire de Vienne-le-Château (Marne) ; a dû, par sa situation et son intelligence, prendre en mains la direction effective des affaires dans la commune pendant l'invasion allemande. A assuré, durant l'occupation et pendant les premières semaines de la bataille de l'Argonne, le ravitaillement de la population. A su protéger la population contre les exigences de l'ennemi, soit au sujet des réquisitions, soit contre le pillage dont il a pu préserver les maisons non abandonnées lettre de félicitations du 5 octobre 1916).

M. Baudet (Victor), fondé de pouvoir de la maison Pommery, de Reims (Marne) ; en l'absence des chefs, mobilisés, a assuré sans interruption, depuis le début des hostilités jusqu'à l'exode obligatoire de la population civile en mars 1918, la direction intérimaire de la Maison Pommery. Par sa bravoure calme et confiante, son dévouement et son activité, a réussi à grouper et à maintenir autour de lui aux caves Pommery, un noyau d'ouvriers et ouvrières qui a permis d'assurer le fonctionnement de cette maison à proximité de la ligne de feu et dans des conditions matérielles extrêmement difficiles en raison des bombardements incessants et de la pénurie des moyens de transport. A réussi à loger et à alimenter dans les caves plusieurs centaines d'ouvriers et de réfugiés. Très vaillamment secondée par sa femme, tuée à Reims en 1917, par un obus en portant secours à un blesse au cours d'un violent bombardement, a réussi a créer dans les caves une école qui a compter jusqu'à 50 élèves et une salle de jeu avec cinéma pour distraire le personnel. Fortement intoxiqué par les gaz, en 1918, est resté bravement à son poste et a assuré l'évacuation, en bon ordre et sans pertes, du personnel civil de la maison.

M. Corpart (Albert-Auguste) régisseur du vignoble de Reims de la maison Pommery de Reims (Marne) : serviteur d'un dévouement et d'une bravoure à toute épreuve., A assuré pendant quatre ans de guerre, la culture de son vignoble situe en pleine vue des Allemands et très violemment bombardé. A rendu en outre des services incomparables dans la propriété dépendant de la maison Pommery qui avait été confiée à sa garde. Resté sur la brèche jusqu'au jour de l'évacuation forcée de mars 1918 a été fortement intoxiqué par les gaz mais est resté vaillamment à son poste et n'a pas craint de retirer son masque pour être plus à l'aise pour éteindre un commencement d'incendie causé par un obus au cours d'un très violent bombardement.

M. Bijot (Albert) Adjoint au maire de Fère-Champenoise (Marne) : resté courageusement à son poste, en l'absence du maire mobilisé assuré pendant l'invasion et plus particulièrement pendant la bataille de la Marne, sous le feu des combats la direction des services de l'importante mairie de Fère-Champenoise. A réussi, grâce il son énergie et à son sang-froid à sauvegarder les intérêts de ses administrés contre les exactions de l'ennemi. Ne cesse depuis, malgré son âge, de se prodiguer dans l'exercice de ses fonctions.

M. Legey (Auguste), juge de paix de Fère-Champenoise (Marne) : resté courageusement à son poste s'est, pendant la bataille de la Marne malgré ses soixante-quatorze ans, mis à la disposition de l'adjoint au maire de Fère-Champenoise pour assurer, en l'absence du secrétaire emmené en otage, les services municipaux. Est toujours resté depuis pour l'administration communale, un collaborateur que ses longues années de secrétariat à la sous-préfecture de Vitry-le-François rendent particulièrement précieux.

M. Robin, curé de Mondemont (Marne) resté courageusement à son poste au moment de l'invasion. Désigné comme otage n'a dû qu'à la reprise subite du combat de ne pas être capturé et emmené en captivité pendant les batailles du mois de septembre 1914, a, sous les obus, rendus aux blessés et aux troupes françaises de signalés services. Témoin attentif et fidèle de l'action qui a eu lieu dans les marais de Saint-Gond, continue à être pour els historiographes de la victoire de la Marne dont M. l'abbé Robin a noté jour le jour les phases les plus violentes, un documentateur particulièrement précieux.

Mme Dalstein, institutrice à Réméreville (Meurthe-et-Moselle) : en l'absence de son mari, mobilisé, a accepté les fonctions de secrétaire de mairie dès le 2 août 1914 et les a conservées pendant toute la durée des hostilités. Est restée courageusement à son poste en dépit du danger que présentait la proximité des lignes. S'est particulièrement signalée par son calme et son sang-froid pendant les journées d'occupation allemande et durant les violents combats qui se sont livrés autour du village, plusieurs fois pris et repris.

M. Geoffroy (Joseph), adjoint au maire de Réméreville (Meurthe-et-Moselle) : a tenu tête aux exigences des Allemands pendant les journées d'occupation, en août et septembre 1914 et a fait preuve, dans des circonstances véritablement périlleuses du plus grand calme et de la plus grande énergie. Emmené en otage et revenu ensuite dans là commune presque entièrement détruite par les bombardements et les incendies, y a exercé les fonctions de maire depuis le début de 1916 jusqu'à ce jour, gérant les intérêts du village avec dévouement, en dépit des difficultés qui résultaient de la proximité des lignes ennemies.

M. Lamy (Emile), demeurant à Mailly (Meurthe-et-Moselle) : a eu une attitude patriotique pendant l'occupation allemande, subissant les mauvais traitements du commandement ennemi et pris plusieurs fois comme otage. A été blessé, le 1er mai 1916, au cours d'un bombardement.

M. Allix (Henri), comptable aux salines de Dieuze (Lorraine) (Meurthe-et-Moselle) : au péril de sa vie a entretenu, pendant le cours des hostilités avec son frère demeurant à Nancy, des correspondances contenant des renseignements militaires précieux au commandement français, sur les mouvements de l'ennemi.

M. Oberhoffer (Joseph), demeurant à Nancy (Meurthe-et-Moselle) : au cours d'un bombardement de nuit par avions, s'est courageusement porté au secours de personnes ensevelies sous les décombres d'une maison qui venait d'être atteinte par une bombe.

M. Picard, propriétaire à Vigneulles (Meuse) : emmené comme otage bien qu'atteint d'une grave maladie. Est tombé sur la route succombant à la fatigue, s'est relevé, mais, ne pouvant suivre les autres otages, a été tué d'un coup de lance, le 25 septembre 1914, à la lisière du bois de Vigneulles.

M. Lehalle (Pierre), facteur receveur des P.T.T. à Vieville-sous-les-Côtes (Meuse) : ayant été arrêté, le 21 septembre 1914, par les Allemands, sous l'inculpation d’espionnage, a été emmené avec d'autres habitants. Est disparu et doit avoir été fusillé à Hattonville, le 22 septembre 1915. A fait preuve de courage et d'abnégation en restant résolument à son poste sous le feu de l'ennemi.

M. Colin (Pierre), domestique à Jubécourt (Meuse) : requis par les allemands pour convoi de porcs volés par eux à Jubécourt dans les maisons des habitants qui avaient fui leur domicile, n'est jamais rentré à Jubécourt. Présumé décédé en pays envahi.

M. Pagnon (Aristide), conservateur des hypothèques à Montmédy (Meuse) : resté à son poste pendant l'occupation allemande, M. Pagnon fut en janvier 1918, désigné comme otage, emprisonné d'abord a Montmédy, puis déporté en enfin interné comme prisonnier de Rastad. Fut rapatrié en France, le 15 juillet 1918. Pendant toute la durée de l'occupation, a rendu les plus grands services aux prisonniers français et alliés internés à Montmédy. Sa conduite a été digne des plus grand éloges.

M. Leloup (Pierre), rentier a Pareid (Meuse) : emmené en captivité et interné au camp d'Amberg (Bavière). Y est décédé, le 6 janvier 1915.

Mme Havette, née Leloup (Philomène) (soixante-huit ans), demeurant à Pareid (Meuse) : emmenée en captivité et internée au camp d'Amberg (Bavière). Y est décédée, le 19 janvier 1915.

Mme Leloup (Marie) (soixante-treize ans), demeurant à Pareid (Meuse) : emmenée en captivité et internée au camp d'Amberg (Bavière). Y est décédée, le 24 novembre 1914.

M. Lesuisse (Pierre), soixante-dix-sept ans, demeurant à Pareid (Meuse) : emmené en captivité et interné au camp d'Amberg (Bavière) Y est décédé, le 14 décembre 1914.

M. Joly (Constant), soixante-seize ans, manoeuvre, demeurant à Pareid (Meuse) : emmené et interné au camp d'Amberg. Y est décédé en janvier 19l5.

Mme Curely née Willaume (Rosine), soixante-quinze ans demeurant à Pareid (Meuse) : emmenée en captivité et internée au camp d'Amberg (Bavière). Y est décédée en janvier 1915.

M. Chardebas (Félicien), soixante-dix ans, maréchal ferrant, demeurant à Pareid (Meuse) : emmené comme otage, est décédé le 30 juin 1915.

Mme Chardebas (Marie), née Geoffroy, soixante-dix ans, demeurant à Pareid : emmenée en captivité et internée au camp d'Amberg (Bavière), y est décédée le 30 novembre 1914.

M. Lahaye (Prosper), soixante-neuf ans, berger, demeurant à Pareid : emmené en captivité et interné au camp d'Amberg (Bavière), y est décédé le 1er janvier 1915.

M. Bouchet (Gabriel), domestique à Récécourt (Meuse) : comme le 9 septembre 1914 dans l'après-midi, M. Bouchet sortait du village pour aller voir les travaux qu'exécutaient les Allemands, il fut arrêté par ceux-ci et fusillé.

M. Perotin (Nicolas), marchand de faïence (quatre-vingts ans) aux Islettes (Meuse) : M. Perotin était resté aux Islettes quand les Allemands envahirent le village, le 5 septembre 1914. Lors du départ de l'ennemi, le 29 septembre, il avait disparu. Son cadavre fut découvert par la suite dans le jardin de l'hôtel de l'Argonne, légèrement enterré. Un témoin constata alors qu'il avait eu le crâne fracturé.

M. Chopinet (Nicolas), cultivateur à Brocourt (Meuse) : emmené en captivité, le 10 septembre 1914. Interné au camp de Grafenvohr où il est décédé, en décembre 1914, à la suite de privations et de violences.

M. Aubiat (Alcide), soixante-huit ans, garde champêtre à Aubréville (Meuse) : les Allemands ayant enjoint aux habitants de ne pas sortir de leur demeure, M. Aubiat fut tué de deux coups de feu par un soldat allemand.

Mme Cheval (Léonie) à Cléry-Grand (Meuse) : occupée à laver à la fontaine du village, fut atteinte par une balle provenant, du champ de tir où des soldats allemands s'exerçaient. Est morte des suites de sa blessure.

 

 
M. Cauwes (Georges), sous-préfet de Valenciennes (Nord) : vers la fin de 1914, les Allemands lui ayant interdit de continuer ses fonctions, ce sous-préfet, fut déporté à Tournai (Belgique). Y séjourna jusqu'au jour de l'armistice. Modèle de ténacité et de vaillance ; rendit de grands services à la cause de la défense nationale, quoique sous la surveillance continuelle de l'autorité militaire allemande. A donné aide, assistance et asile à de nombreux Français évadés, cherchant à gagner la Hollande. A fourni des vivres et des secours aux prisonniers victimes du travail forcé, maintenant, par son attitude énergique et fière, le moral de ses compatriotes exilés.

M. Lévy (Frédéric), négociant, directeur par intérim de l'institut départemental des sourds-muets et jeunes aveugles de Ronchin-Lille (Nord) : remplaçant le chef de service mobilisé, a parfaitement et à titre bénévole, assuré la direction de l'institut départemental des sourds-muets et jeunes aveugles. Contraint par les Allemands d'évacuer sans délai l'établissement de Ronchin, s'est installé à Lille et a procédé, avec des moyens de fortune, à la complète réorganisation de cette importante maison. Grâce à son intelligente initiative, à son dévouement de tous les instants, l'éducation de ces déshérités a pu être continuée malgré les entraves apportées par l'occupant. A ainsi rendu de réels services à l'administration départementale et à ses concitoyens.

M. Conem (Charles), adjoint au maire d'Armentières (Nord) : pendant toute la durée des hostilités a prêté le concours le plus précieux et a fait preuve d'un dévouement sans bornes, contribuant à maintenir le moral de ses concitoyens restés dans une ville soumise pendant quatre ans aux bombardements les plus violents (déjà cité au Journal officiel du 28 novembre 1915).

M. Baudon (René), adjoint au maire de Lille (Nord) : a montré la plus grande activité comme membre du comité de district du comité d'alimentation du nord de la France. Se préoccupant de toutes les œuvres sociales de la ville de Lille, a contribué pour une large part à la création et au bon fonctionnement des cours d'apprentissage pour adolescents. Au cours des bombardements de Lille a assuré ses fonctions avec sang-froid, aidant à maintenir le moral de la population Lilloise.

M. Crépy (Lucien), conseiller général du Nord, adjoint au maire de Lille (Nord) : a, depuis le début de la guerre et au cours des bombardements de 1914, montré un dévouement de tous les instants et une haute conscience des devoirs de sa fonction. S'est particulièrement distingué comme président du comité local de ravitaillement de Lille : a admirablement secondé M. le maire de Lille comme adjoint aux finances, opposant a toutes les exigences et vexations de l'ennemi, un parfait sang-froid et une attitude pleine de dignité.

M. le docteur Ducamp (Louis-André), directeur du service d'hygiène de la ville de Lille (Nord) : d'un concours absolu, d'un dévouement sans bornes, sans jamais prendre un jour de repos, a évité par son action incessante, patiente et énergique, que l'autorité allemande s'empare de ses services et impose à la population civile les mesures vexatoires dont elle était menacée. Prodiguant ses soins aux pauvres, organisant partout la prophylaxie avec des moyens de fortune contre de graves épidémies qui régnèrent à Lille, il a fourni le concours le plus précieux et le plus dévoué, contribuant personnellement à maintenir le moral de la population sur laquelle il exerce un grand ascendant.

M. Monsarrat (Jules), vétérinaire départemental en chef, délégué intercommunal du comité d'alimentation à Lille (Nord) : a prêté le concours le plus absolu au comité d'alimentation du nord de la France. N'a jamais cessé pendant toute la durée de l'occupation allemande à Lille de maintenir le moral de la population par son attitude fière et patriotique.

M. Dérome, docteur en médecine, maire de Gommegnies, conseiller d'arrondissement du Quesnoy (Nord) : a rempli ses fonctions pendant des heures critiques avec une parfaite compétence, se dépensant sans compter pour toutes les œuvres charitables qu'il patronna. A contribué à réconforter ses administrés et à maintenir leur moral par la fermeté et la dignité de son attitude vis-à-vis, de l'ennemi.

M. Moity (Alcide), faisant fonctions de maire d'Avesnes (Nord) : d'un zèle et d'un dévouement infatigables, dès le début de l'occupation allemande, a fait fonctions de maire d'Avesnes, remplissant une tâche lourde et difficile avec une réelle compétence. Son attitude calme, énergique et ferme à l'égard de l'autorité ennemie, a contribué à assurer le bon moral de la population.

M. Antoine, maire d'Avesnelles (Nord) : a rempli ses fonctions avec un zèle auquel chacun se plait à rendra hommage. Délégué de la commission "for relief in Belgium" pour la région d'Avesnes, a rempli sa mission avec un parfait dévouement. Son attitude digne a contribué à maintenir le moral de ses concitoyens et de la population agricole.

M. Meresse, notaire à Berlaimont (Nord) a fait preuve, pendant toute la durée de l'occupation allemande, d'un zèle et d'un dévouement inlassables, se consacrant sans comptera toutes sortes d'œuvres d'assistance, s'acquérant par là des titres certains à la reconnaissance de ses concitoyens et contribuant par son attitude énergique à maintenir leur moral.

M. Fievet (Léon), capitaine, commandant la compagnie des sapeurs-pompiers do Maubeuge (Nord) : très belle conduite, pendant le siège et le bombardement de 1914, a, par son courage et son sang-froid, donné le meilleur exemple a ses hommes. Malgré les obus et la mitraille les a entraînés partout où leur présence était nécessaire pour combattre les nombreux incendies. A contribué, par son exemple, à maintenir le moral de ses concitoyens.

M. Wattiez (Joseph), cinquante six ans curé-doyen de Maubeuge (Nord) d'une attitude particulièrement digne durant toute la période do l'occupation. n'a cessé de prêter un concours efficace à la municipalité. A contribué par son calme et son sang-froid, à maintenir le moral de la population et à la réconforter..

M. Derieux, maire d'Avesnes-lez-Aubert (Nord) : a prêté le concours le plus précieux pendant toute la durée de l'occupation allemande à la commune qu'il administre et à la chambre de commerce de Cambrai. A protesté avec énergie contre toutes les exigences de l'ennemi et contribué à assurer le bon moral des populations.

M. Pluvinage, secrétaire général de la mairie de Cambrai (Nord) : a dirigé les services municipaux de Cambrai pendant toute la durée de la guerre avec une rare énergie en s'opposant aux exigences de l'ennemi, surtout en ce qui concerne les réquisitions et les contributions de guerre. Par son attitude ferme et courageuse, a rendu les plus grands services à la ville de Cambrai et à la population dont il a contribué à maintenir le moral.

M. Seydoux, industriel au Cateau (Nord) : a prêté, pendant toute la durée des hostilités, le concours le plus actif aux œuvres sociales et à l'organisation du service du ravitaillement dans le canton du Cateau. Par son attitude énergique en face des exigences allemandes, a rendu de grands services aux populations dont il a pris la défense.

M. Posselle, directeur du ravitaillement de Caudry (Nord) : a dirigé pendant toute la durée de la guerre et continue à assurer la direction de l'important service du comité de ravitaillement de la région de Caudry. A fait preuve dans l'exercice de ses fonctions, du plus grand dévouement et d'une rare énergie dans la défense des intérêts de la population civile contre les exigences et les menaces des autorités allemandes.

M. Glorieux, desservant à Montay (Nord) : en l'absence du maire de Montay, a été chargé par ses concitoyens de la direction de la municipalité de cette commune pendant toute la durée de la guerre. A rempli ses fonctions avec énergie et courage, tenant tête à l'ennemi, rendant ainsi de signalés services à la population.

M. Demolon, conseiller général du Nord : placé à la tète de la municipalité de Cambrai, depuis 1916, s'est acquits de ses fonctions avec zèle et compétence, s'opposant avec fermeté à toutes les mesures vexatoires de l'ennemi et protestant avec énergie contre les abus de tout genre. En but aux tracasseries, aux exigences, aux brutalités de la kommandatur, M. Demolon fit, pendant les deux dernières années, preuve d'un dévouement constant et d'une rare énergie pour la défense des intérêts de ses concitoyens.
En donnant l'exemple du plus pur patriotisme, M. Demolon a contribué pour une grande part à maintenir le moral des populations, qui lui gardent leur reconnaissance.

M. Picard (Emile), premier adjoint au maire de la municipalité du Cateau, faisant fonctions de maire : à la tête de la municipalité du Cateau pendant la guerre, M. Picard s'est signalé en toutes circonstances par son zèle et son dévouement le plus complet. Son attitude ferme et énergique, ses protestations véhémentes contre les abus et vexations de toute nature surent en imposer à l'ennemi et contribuèrent grandement au maintien du moral de la population dont il s'est attiré l'estime et la reconnaissance.

M. Bigo (René), maire de Marchiennes (Nord) : membre du comité de ravitaillement de l'arrondissement de Douai, a fait preuve en cette qualité d'une compétence exceptionnelle et d'un dévouement absolu. A réussi par son habileté à obtenir des adoucissements au sort de ses malheureux concitoyens qu'il a toujours réconfortés de son exemple et de ses conseils. S'est distingué particulièrement en fournissant à l'aide des ressources communales et des collectes, des vivres et vêtements aux prisonniers alliés internés dans sa commune.

M. Labalette (Alfred), maire d'Arleux (Nord), médecin-vétérinaire : a fait preuve de la plus grande fermeté de caractère à l'égard des autorités allemandes dont il n'a pas craint de dédaigner les ordres, pour sauvegarder les intérêts de ses concitoyens. A fait tous ses efforts pour maintenir le moral des populations dont il était le guide et le soutien et leur inspirer sa confiance inébranlable dans les destinées de la patrie.

M. Merlin (Narcisse), adjoint au maire d'Arleux (Nord) : s'est particulièrement distingué en défendant les intérêts agricoles du canton, malgré les entraves incessantes et les menaces de l'ennemi qui n'ont jamais réussi à l'émouvoir. Bel exemple de courage et de patriotisme.

M. Deville, président de la commission des hospices de Douai (Nord) : durant toute la guerre, n'a cessé de se prodiguer avec zèle et distinction en toutes circonstances pour diriger, malgré les entraves apportées par l'autorité allemande, les services de l'hôpital général, faisant l'impossible pour venir en aide aux évacués des régions avoisinantes. Est resté à Douai jusqu'au dernier moment pour venir en aide aux divers habitants malades ou infirmes qu'il faisait transporter dans les bateaux maintenant leur moral par son exemple et sa belle attitude.

M. le baron de Warenghien, à Douai (Nord) : malgré son grand âge, n'a cessé de mettre toute son activité au service de ses concitoyens qu'il a défendus en toutes circonstances et avec le plus grand courage coutre les abus de pouvoir des Allemands. Evacué, le 3 septembre 1918, a été le premier à rentrer à Douai pour y reprendre le cours de ses bonnes actions. A fait partie de la commission des notables dont il a été l'un des membres les plus actifs et les plus dévoués. Par sa noble et fière attitude vis-à-vis de l'occupant, a contribué dans la plus large mesure à assurer le bon moral des populations.

M. Beuzart, pasteur protestant à Douai (Nord) : a toujours prodigué aux blessés civils et militaires les soins les plus attentifs souvent sous de violents bombardements. Est resté à Douai jusqu'au dernier moment pour accompagner les infirmes sur la Belgique.

M. l'abbé David, aumônier, militaire, détaché aux hospices de Douai (Nord) : a toujours prodigué aux blessés et aux malades civils et militaires les soins les plus attentifs. Est resté à Douai jusqu'au dernier moment pour accompagner les infirmes évacués sur la Belgique, contribuant par son exemple à maintenir le moral des populations.

M. Doumergue, percepteur de Marchiennes (Nord) : a, durant toute l'occupation, assuré le service de perception d'une façon irréprochable. A été pour les communes un guide sûr et éclairé. Délégué par la région de Marchiennes pour l'achat des denrées alimentaires do provenance hollandaise, a résisté aux injonctions de l'ennemi pour qu'elles ne soient pas détournées de leur destination. Prodigue de son temps et de son activité, contribua à maintenir le moral des populations.

Mme Lauvergeat, Mlle Lebetre à Douai (Nord) : n'ont cessé de venir en aide aux prisonniers français arrêtés par les Allemands, leur fournissant soit à l'aide de collectes, soit sur leurs propres ressources, tout ce qui était nécessaire à leur habillement et à leur alimentation. Ont fait preuve d'un zèle et d'un dévouement absolus. Ont contribué par leur énergique attitude à maintenir le moral des populations.

Les supérieures et les communautés des Filles de la Charité de l'Hôpital général et de l'Hôtel-Dieu à Douai (Nord) : n'ont cessé sous les bombardements les plus violents d'exercer leurs fonctions. Sont venues en aide aux blessés militaires ou civils, ainsi qu'aux évacués ou réfugiés. Deux sœurs de cette communauté ont été tuées par les projectiles ennemis.

Mlle Ballon, inspectrice départementale des écoles maternelles, faisant fonctions d'inspectrice primaire à Valenciennes (Nord): malgré la situation particulièrement difficile qui résultait pour elle des circonstances, Mlle Ballon a su avec beaucoup de courage et de fermeté maintenir les prérogatives de ses fonctions et assurer dans les communes la continuité des services d'enseignement, contribuant par son exemple à maintenir le moral de ses subordonnés et d'assurer le bon fonctionnement des services.

M. Dhenin (Bertin), agent-voyer en retraite à Condé (Nord) : au début de la guerre, a fait preuve d'un sang-froid magnifique en conduisant jusqu'au dehors des lignes allemandes un groupe de soldats qui s'étaient cachés dans le pays. A contribué par son exemple à maintenir le moral des populations.

Mme Trocmé, directrice de l'hôpital civil de Saint-Amand-les-Eaux (Nord) : s'est dépensée sans compter pendant toute la durée de l'occupation ennemie, assurant avec un dévouement complet la direction de l'hôpital civil de Saint-Amand-des-Eaux. En maintes circonstances, sous des bombardements particulièrement violents s'est portée au secours de victimes, donnant à tous le plus bel exemple de courage et de sang-froid.

M. le docteur Fourmeaux, chirurgien civil de Saint-Amand-les-Eaux (Nord) : a fait preuve pendant toute la durée de l'occupation allemande d'un dévouement sans bornes. Au mépris du danger, a donné les premiers soins à des victimes civiles sous de violents tirs d'artillerie. A manifestement contribué à maintenir le moral de la population.

M. l'abbé Hallard, curé du Moulin des Loups, à Saint-Amand-les-Eaux (Nord) : s'est signalé d'une façon toute particulière pendant l'occupation allemande par son complet dévouement et son mépris du danger. A porté secours pendant de violents bombardements à obus toxiques à des victimes civiles contribuant au maintien du moral de la population.

M. Villerval, secrétaire général la mairie de Tourcoing (Nord) : d'un dévouement sans bornes et d'un concours absolu, a été une aide précieuse pour la municipalité en des heures délicates et difficiles. A contribué dans une large mesure à maintenir le moral de la population.

M. Vandevenne, faisant fonctions de premier adjoint au maire de Tourcoing (Nord) : s'est dépensé sans compter pendant toute la durée de l'occupation allemande. Très dévoué, a fait fonctions de maire de Tourcoing depuis l'arrestation de M. le sénateur Dron. A contribué par son énergique attitude, à maintenir le moral de la population.

M. Brassart, adjoint au maire de Tourcoing (Nord) : s'est dépensé sans comptée pendant la durée de l'occupation ennemie, pour toutes les questions de ravitaillement. A toujours fait preuve vis-à-vis de l'occupant d'une énergique attitude qui a contribué à maintenir le moral de la population.

Les administrateurs, les médecins et le personnel des établissements hospitaliers et charitables du Nord envahi : sans interruption aucune depuis le début des hostilités ont donné des preuves constantes du plus grand dévouement en assurant parfaitement la direction des services à eux confiés oU en prodiguant de jour et de nuit aux victimes des projectiles les soins les plus empressés.

Le personnel de l'enseignement technique professionnel du Nord envahi. Malgré les difficultés de l'heure, a apporté dans sa tâche ardue, beaucoup de zèle, de conscience et de dévouement. Par son attitude calme et énergique, a donné le meilleur exemple à la population.

Le personnel de l'enseignement primaire du nord envahi : dans des circonstances difficiles et délicates a continué, malgré l'absence des locaux, à assurer l'instruction à une nombreuse population scolaire, a constamment donné l'exemple d'un calme digne déloges dans l'accomplissement de son devoir contribuant par son attitude énergique, à maintenir le moral des populations.

Le personnel des mairies des communes du Nord envahi : a assuré pendant l'occupation la bonne marche des services administratifs. Par son zèle et son activité, a contribué au maintien du moral de la population donnant l'exemple du sang-froid dans l'accomplissement du devoir.

Le personnel de la préfecture du Nord à Lille, des sous-préfectures et des services départementaux du Nord envahi : n'a cessé depuis le début des hostilités, dans des circonstances difficiles, d'assurer parfaitement la marche des services administratifs. A contribué, par son zèle, son activité et son esprit d'abnégation, au maintien du moral de la population.

M. Carré, capitaine des sapeurs-pompiers, receveur municipal a assumé ses deux fonctions avec un zèle égal et un parfait dévouement. Au mépris du danger fit preuve du plus grand courage à la gare de Cambrai pendant l'explosion de plusieurs trains de munitions. Modèle d'énergie, son attitude fut un vrai réconfort pour la population.

Les directeurs et le personnel des établissements pénitentiaires du Nord envahi : sous la menace constante de l'ennemi, n'ont cessé d'exercer leurs fonctions avec un dévouement et une conscience dignes d'éloge.

M. Peers (Paul) à Roubaix (Nord) : pour ses beaux services rendus en pays occupé par l'ennemi. Soupçonné et arrêté par les Allemands, a subi une condamnation à un an de prison.

M. Legrand (Henri), professeur de l'école supérieure de Valenciennes (Nord) : transmettait à l'armée française d'utiles renseignements par le moyen de pigeons voyageurs. Découvert par les Allemands, emprisonné, condamné à mort et fusillé à l'endroit dit « Le Rolleur » à Valenciennes, le 23 février 1918, faisant preuve avant d'être exécuté du plus bel exemple de courage civique et de patriotisme.

Mlle Adriencense (Louise), demeurant à Rosult (Nord) : sommée de travailler pour l'armée allemande a été arrêtée, mise en cellule, traduite devant l'officier de justice, condamnée à une première peine de douze jours ; convoquée devant un officier qui la fit interner, condamnée à une nouvelle peine de quinze Jours de cellule, à la suite de laquelle elle maintint sa résolution. Arrêtée de nouveau, le colonel Hellingrath la fit condamner à la prison. Attitude particulièrement courageuse et fière devant l'occupant.

M. Denis (Charles-Auguste), vice-président de la commission administrative du bureau de bienfaisance, à Armentières (Nord) : membre du comité spécial du ravitaillement, a rempli sa tâche avec un zèle averti, que rien n'a ralenti. A contribué à assurer, malgré le bombardement des plus violents, les distributions de dix a douze mille rations quotidiennes, rendant ainsi à la population civile d'Armentières d'inappréciables services, en même temps qu'il maintenait au plus haut degré, par l'exemple de son courage, le moral de tous les habitants.

M. Ducrocq (Désiré), maire d'Erquinghem-Lys (Nord) : a donné à tous l'exemple du courage et du sang-froid, maintenant intact le moral de ses administrés et assurant avec zèle et dévouement, dans des conditions souvent difficiles, le ravitaillement de sa commune située a proximité de la ligne de feu. A été fait prisonnier au moment de l'avance allemande du 9 avril 1918.

M. Gailly (Charles), adjoint faisant fonctions de maire de la Gorgue (Nord) : s'est consacré avec un dévouement infatigable à l'administration de la ville, donnant a tous l'exemple du courage et maintenant par son calme et son sang-froid le moral de ses concitoyens. N'a quitté son poste au moment de l'avance allemande que sur l'ordre donné par l'autorité militaire et après avoir pris toutes les mesures voulues pour assurer, sous les bombardements, l'évacuation des habitants. Rentré un des premiers à la Gorgue, n'a eu d'autre préoccupation que d'assurer le ravitaillement et la reprise économique de sa commune.

M. Coquelle (Félix), maire de Rosendaël, conseiller municipal (Nord) : n'a cessé d'assurer avec beaucoup de dévouement la marche régulière des services municipaux dans une commune soumise à de fréquents bombardements par avions et obus de gros calibre. A donné, en toutes circonstances, l'exemple du courage et du sang-froid, contribuant par son énergique attitude au maintien du moral de ses concitoyens.

M. Marquis, maire de Saint-Pol-sur-Mer (Nord) : n'a cessé d'assurer avec beaucoup de dévouement la marche des services municipaux dans une commune fréquemment bombardée par avion et obus de gros calibre. A donné en toutes circonstances à la population l'exemple du courage et du sang-froid.

M. Fontaine, maire de Coudekerque-Branche (Nord) : n'a cessé d'assurer avec beaucoup de dévouement la marche des services municipaux dans une ville fréquemment bombardée par avions et obus de gros calibre, donnant en toutes circonstances à la population l'exemple du courage et du sang-froid.

M. Ardaens, adjoint au maire de Petite-Synthe (Nord) : a assuré avec beaucoup de dévouement dans une commune fréquemment bombardée la marche des services municipaux dont il avait la charge par suite de la mobilisation du maire, contribuant par son attitude au maintien du moral de ses concitoyens.

M. Castelain, conseiller municipal de Malo-les-bains (Nord) : a assuré malgré les bombardements nombreux par avions et par obus de gros calibre la marche des services municipaux dont il était chargé, donnant à la population l'exemple du courage et du sang-froid.

M. Bisiaux (Charles). ouvrier agricole à Villers-en-Cauchies (Nord) ; M. Bisiaux (Alfred), cordonnier à Villers-en-Gauchies (Nord) ; M. Mennechez (Fabien), étudiant à Villers-en-Gauchies (Nord) : au péril de leur vie et sous les yeux même des troupes allemandes, ont recueilli le 7 mai 1917 deux pigeons voyageurs français trouvés dans le panier d'un parachute militaire atterri sur le territoire de la commune. Leur ont fait reprendre leur vol après avoir répondu aux demandes de renseignements militaires apportées par ces volatiles.

M. Heppenheimer (Auguste), rentier à la citadelle (foyer du soldat) à Lille (Nord) : bel exemple de dévouement et de patriotisme. Directeur du « Foyer du soldat » organisé à la citadelle de Lille, a rendu de signalés services tant au point de vue matériel que moral. Se consacre avec un zèle infatigable à l'œuvre d'assistance à la troupe en s'intéressant activement au placement des démobilisés qui trouvent auprès de lui des conseils sages et éclairés.

M. Schotsmans (Auguste), industriel à Lille (Nord) : a collaboré avec le plus grand dévouement au placement des soldats démobilisés. A manifesté le plus beau désintéressement en mettant à la disposition du directeur de l'œuvre d'assistance aux libérés, la majeure partie de son domicile personnel, pour y établir les bureaux nécessaires au bon fonctionnement du service.

Mme veuve Leblond, née Suisse (Sophie) et M. David Lecapitaine, de Roubaix (Nord) : ont fait preuve d'un beau dévouement en prêtant leur concours à un soldat qui a pu ainsi échapper aux investigations de l'ennemi, pendant toute l'occupation.

Mme Boulet, née Bailleul (Eugénie), demeurant à Douai (Nord) : a fait preuve d'un beau courage en hébergeant et en venant en aide à dix soldats français en pays envahi.

M. Merlevède (Paul), quinze ans, élève de l'école professionnelle Baggio à Lille (Nord) : en mars 1915, a retiré la charge de poudre d'environ 503 cartouches appartenant à des soldats allemands logeant chez ses parents et a faussé la hausse de leurs fusils. Des perquisitions ayant été faites au domicile de ses parents dont il redoutait pour ce motif l'arrestation, se décida à avouer et fut traduit devant le conseil de guerre allemand. Condamné à quatre années d'emprisonnement et interné à la prison de Herford (Wesphalie).

Mlles Julienne et Judith Druesnes de Fourmies (Nord) : dénoncées à l'ennemi, arrêtées sous l'inculpation d'espionnage et pour avoir caché des soldats français, ont fait preuve d'un réel courage, de la plus grande énergie et d'un rare sang-froid au cours des pénibles interrogatoires qu'elles ont dû subir et d'une prévention très sévère. Condamnées respectivement à quinze uns et onze ans de réclusion ont été emprisonnées pendant dix-huit mois. Attitude particulièrement élogieuse.

M. Coppeaux (Ephrem), maire de Fourmies (Nord) : resté à son poste pendant l'occupation, malgré un état de santé précaire, a été sans cesse en butte aux vexations de l'ennemi. A contribué à maintenir le moral de la population par son attitude énergique. Condamné à quinze ans de réclusion par un tribunal allemand sous prétexte de trahison, a subi une partie de sa peine à la prison d'Avesnes et n'a été libéré qu'à l'armistice.

Mme veuve Waroquier, née Petit (Pauline), Mlle Waroquier (Angèle) et M. Broux (Emile), maréchal ferrant à Auchy-les-Orchies (Nord) : le 1er septembre 1917, ont recueilli, en pays occupé et au péril de leur vie, deux pigeons voyageurs anglais trouvés dans les paniers de deux parachutes militaires atterris dans le jardin de Mme veuve Waroquier. Ont fait reprendre leur vol à ces pigeons après avoir répondu aux demandes de renseignements militaires apportées par ces volatiles.

M. Corette (Victor), à Crèvecoeur-sur-Escaut (Nord) ; Mme Corette (Rosalie) (née Dufresnoy), il Crèvecœur-sur-Escaut : ont été tués dans leur maison.

M. Dermy (Charles), à Crèvecoeur-sur-Escaut (Nord) : tué dans son estaminet. Est mort des suites de ses blessures.

M. Desnoyelles (Guislain), à Crèvecœur-surEscaut (Nord) : tué dans sa maison.

M. et Mme Dufresnoy, à Crèvecœur-sur-Escaut (Nord) : tués dans leur maison, puis brûlés.

M. Jacquet (Marcel), à Crèvecoeur-sur-Escaut (Nord) : muet. Tué dans la cour de M. Balliard après avoir été violenté.

Mme Lemoine (Henriette), à Crèvecœur-sur-Escaut (Nord) ; a eu le bras cassé et est morte des suites de ses blessures (plaie gangréneuse).

M. Michaux (Charles-Adolphe), demeurant à Outreoux (Nord) : tué chez lui, trainé dans la cour, où il a été retrouvé la boite crânienne ouverte et la cervelle par terre.

Mme Michaux (Clémence- Denoyellce), demeurant à Outreoux (Nord) : blessée en fuyant dans le jardin de son fils, est morte quelques jours après des suites de ses blessures.

M. Telliez (Hubert), demeurant à Crèvecœur-sur-Escaut (Nord) : blessé en fuyant dans son jardin. Transporté à l'hôpital de Cambrai, où il est mort quelques jours après.

M. Vitasse (Henri) père et Mme Vitasse : fusillés contre un mur dans la cour de la ferme Paradis, à M. Raux (Léon).

M. Beauchêne (Charles) à Crêvecoeur-sur-Escaut (Nord) : tué sur la route de Bonavis. A été enterré sur le côté de la route.

L'harmonie municipale de la ville de Compiègne (Oise) : a été une des rares musiques qui ait pu continuer, sous la direction de M. Fain, à fonctionner pendant la durée de la guerre jusqu'au jour de l'évacuation de la ville. Pendant 4 ans ces jeunes musiciens, en l'absence de leurs aînés mobilisés, ont suivi régulièrement les répétitions, malgré les bombardements assez fréquents, afin de pouvoir donner des concerts dans toutes les formations sanitaires de la ville de Compiègne, où les blessés étaient heureux de les applaudir.

MM. Dantin, chef de gare Crépy-en-Valois (Oise) ; Delaporte (Charles), gardien d'entrepôt à Crépy-en-Valois (Oise) ; Benoist (Raymond), courrier auxiliaire à Crépy-en-Valois (Oise), ont occupé un poste souvent périlleux dans une gare située à proximité du front ; y ont fait preuve de courage et de sang-froid. ne cessant pas d'assurer leur service pendant les violents bombardements aériens dont Crépy-en-Valois a été l'objet à diverses reprises.

M. Lorthois (Gustave), facteur des postes à Meurchin (Pas-de-Calais) : a eu pendant l'occupation une attitude énergique en face des autorités ennemies, a recueilli et aidé un soldat français resté dans les lignes allemandes et a pu ainsi, malgré les soupçons qui pesaient sur lui, le faire échapper à la captivité.

Personnel des agents, des sous-agents et des ouvriers des P. T. T., en résidence à Calais (Pas-de-Calais) : depuis le début des hostilités, malgré la fréquence de bombardements souvent violents, a toujours assuré avec régularité à toute heure du jour et de la nuit le service de la distribution de transmissions, de la construction des lignes téléphoniques civiles, officielles et militaires, ainsi que la réparation des dérangements, avec courage et un inaltérable dévouement aux devoirs professionnels. A rendu de grands services à la population civile et militaire par le bel exemple de calme et d'abnégation qu'il a donné.

Personnel des agents et des sous-agents d'Etaples (Pas-de-Calais) ; Mme Legros, receveuse des postes à Etaples (Pas-de Calais) : depuis le début des hostilités, dans une cite soumise à de fréquents bombardements aériens de l'ennemi, ont toujours assure le service avec régularité, sans la moindre défaillance faisant preuve de sang-froid, de courage et d'abnégation.

Personnel des agents, des sous-agents et des ouvriers attachés à la résidence de Boulogne-sur-Mer (Pas-de-Calais) : a assuré régulièrement depuis le début des hostilités sans un instant, de défaillance le service de la distribution et la réparation des lignes militaires et civiles malgré des bombardements aériens violents et l'accroissement du trafic dû à la présence des services départementaux et de plusieurs états-majors français et alliés et montré en toutes circonstances un dévouement professionnel qu'aucune épreuve n'a pu altérer.

M. Canda (Ulysse), soixante-dix ans, adjoint au maire de Lillers (Pas-de-Calais) : pendant la période de bombardement de la ville, du 21 mars à juillet 10918, a toujours assuré son service de vétérinaire sanitaire et d'adjoint faisant fonctions de maire, avec le plus grand courage et le plus grand dévouement, malgré son grand âge. A soutenu le moral de la population, par son attitude courageuse et ses conseils.

M. Broutin (Désiré), cinquante-cinq ans, cultivateur et conseiller municipal à, Lillers (Pas-de-Calais) : pendant la période de bombardement de la ville (mars-juillet 1918), est toujours resté à son poste, collaborant-avec l'adjoint faisant fonctions de maire et s'occupant des questions de ravitaillement avec le plus grand courage et le plus grand dévouement. A, par son attitude courageuse et ses conseils, contribué à maintenir le moral de la population.

M. Carnet (Hippolyte), soixante-sept ans, garde municipal à Lillers (Pas-de-Calais) : a assuré son service, avec dévouement, pendant la période de bombardement de la ville (mars-juillet 1918), dans des circonstances souvent périlleuses.

M. Richebuch (Marius), cinquante-huit ans, garde municipal à Lillers (Pas-de-Calais) : a assuré son service, avec dévouement, pendant la période de bombardement de la ville (mars-juillet 1918), dans des circonstances souvent périlleuses.

M. Queva (Paul), trente-trois ans, agent municipal auxiliaire à Lillers (Pas-de-Calais) : à toujours rempli ses fonctions, avec le plus grand zèle et le plus grand dévouement dans des circonstances souvent périlleuses, Pendant la période de bombardement de la ville (mars-juillet 1918), était tous les jours à Lillers pour assurer la surveillance des propriétés privées.
A été blessé par un obus le 12 mai 1918, alors qu'il s'occupait de faire inhumer le corps d'une jeune fille abandonné en ville.

Mme Marie Pauquet, en religion sœur Marie-Bapt. des Franciscaines de Calais (Pas-de-Calais) : donne depuis plus de 20 ans ses soins aux malades. Evacuée en Belgique, a assuré la garde dès malades et des vieillards qu'elle a soignés avec abnégation jusqu'à son rapatriement en France, ne cessant d'assister le docteur Ovide Hémery, même dans les circonstances les plus périlleuses. Donnait le chloroforme pendant les opérations exécutées sous les obus, exécutait les pansements de ses malades qu'elle ne cessait d'encourager en leur faisant espérer la prochaine délivrance. S'est toujours montrée une excellente patriote, même dans les circonstances les plus difficiles.

M. Edouard, directeur d'école à Lens (Pas-de-Calais) : chargé de la réception et de la répartition des denrées du ravitaillement. N'a jamais quitté le magasin dont il avait la direction, même au moment des plus violents bombardements, donnant l'exemple du sang-froid à son personnel lorsque le magasin était atteint par les projectiles et évitant par sa présence d'esprit de nombreux accidents.

M. Dillies (Jean-Baptiste), garde civil à Lens (Pas-de-Calais) : chargé du service de nuit s'est continuellement porté avec un complet mépris du danger sur les points de chute des obus pour porter secours à ses concitoyens blessés. Grâce à sa courageuse intervention, de nombreuses victimes des bombardements ont pu être dégagées à temps pour recevoir les soins qui leur ont permis d'échapper à la mort.

M. Bourgeois, commissaire de police a Lens (Pas-de-Calais) : par son attitude énergique et son sang-froid a contribué à maintenir le moral de la population. A secondé avec beaucoup de zèle l'administration municipale dans sa résistance aux exigences dé l'ennemi. Au cours d'un violent bombardement, a été grièvement blessé dans l'exercice de ses fonctions, par un éclat d'obus qui lui enleva la jambe.

M. Lefebvre (Louis), économe directeur de l'hospice de Lens (Pas-de-Calais) : pendant l'occupation, a fait preuve du plus grand sang-froid froid et d'un mépris complet du danger en organisant sous les bombardements violents le transport des blessés et leur mise à l'abri. A contribué à l'évacuation des soldats français blessés à l'arrivée de l'ennemi.

M. Delobel (Alphonse), maire d'Oignies (Pas-de-Calais) : la conduite de M. Delobel pendant l'occupation allemande (1914-1918), a été des plus dignes. Malgré les menaces et les représailles dont il était l'objet de la part des autorités ennemies, qui l'ont fait emprisonner plusieurs fois, M. Delobel a toujours en une attitude courageuse, refusant de désigner aux Allemands les personnes pouvant servir d'otages ou les hommes susceptibles de travailler pour eux.

M. Dhumerelle (Louis), maire de Dourgès (Pas-de-Calais) : M. Dhumerelle a eu, pendant l'occupation allemande, une conduite digne d'éloges. Emprisonné plusieurs fois et même menacé de mort par les autorités ennemies, il a résisté à leurs injonctions. Dans les derniers mois de la guerre, alors que la commune était souvent bombardée, M. Dhumerelle, âge de 69 ans, s'est toujours rendu aux endroits sinistrés pour organiser les secours.

M. Leblanc (Jules), premier adjoint au maire de Beuvry (Pas-de-Calais) : malgré son age (68 ans) et ses infirmités, M. Leblanc, n'a pas hésité, alors que le maire était mobilisé, à s'occuper activement de l'administration de la commune, située à proximité des lignes ennemies (3 kilomètres) et soumise à de fréquents bombardements. Lors de l'évacuation de Beuvry, ordonnée le 13 avril 1918, M. Leblanc n'a quitté son poste que le 15 avril, après le départ de tous les habitants. M. Leblanc a montré, en toutes circonstances, l'exemple d'un dévouement absolu et d'un réel courage.

Mme Letaille directrice d'école à Labourse (Pas-de-Calais) : est demeurée courageusement à son poste, malgré de fréquents bombardements, d'octobre 1914 au 13 avril 1918, date de l'évacuation de Labourse. A donné ainsi le plus bel exemple de dévouement et de sang-froid.

M. Mercier, directeur général de la société des mines de Béthune (Pas-de-Calais) : par sa fermeté de caractère, sa présence constante de jour et de nuit, aux points les plus exposés, son exemple incessant a su maintenir en place le personnel, lui conserver son moral excellent et sauver les travaux de fonds et cela malgré une grave intoxication par les gaz.

M. de Broyart-de-Baillescourt, maire de Morchies (Pas-de-Calais) : alors que les Allemands envahissaient Morchies, conserva chez lui un soldat d'infanterie française, qui avait été, quelque temps auparavant, amené mourant dans la localité et qu'il n'avait pas été possible d'évacuer. Ayant fait passer des correspondances il fut, le 2 octobre 1914, traduit en conseil de guerre.

M. l'abbé Bletit, curé d'Annay-sous-Lens (Pas-de-Calais) : resté à Annay, pendant l'occupation allemande, a assuré, avec un grand dévouement et en l'absence de la municipalité, l'administration et le ravitaillement de sa commune, a fait preuve, dans des circonstances difficiles, d'un grand courage et d'une énergique attitude devant les exigences de l'ennemi. A été emprisonné plusieurs reprises. Sa conduite, au cours des hostilités, est digne en tous points des plus grands éloges.

M. Anthime Bucamp, instituteur à Ablainzeville (Pas-de-Calais) : emmené en Allemagne, le 23 octobre 1915, en avril 1915 se dévoua aussitôt sa rentrée en France à ses compatriotes dont il s'est acquis l'estime et la reconnaissance. A fait preuve au cours des deux évacuations du village d'une force de caractère remarquable,

M. Leroy, membre de la chambre de commerce d'Arras (Nord) : est demeuré courageusement dans la ville qui fût l'objet de fréquents bombardements par canons et par avions ; s'est particulièrement distingué, au mépris des plus grands dangers, au sauvetage des œuvres d'art du musée d'Arras que l'incendie du palais Saint-Waast menaçait de destruction. A fait preuve, en des circonstances tragiques, du plus louable dévouement.

Mme Moitel (Léon), à Hermies (Nord) : aux premiers jours de l'occupation, a recueilli de nombreux soldats blessés ou égarés, les a réconfortés et, en leur procurant des habits civils, leur a permis de rejoindre les lignes françaises. S'est courageusement dévouée pour la population.

Mme Ovide Richard à Hermies (Nord) : âgée de soixante-dix ans, a au prix des plus grands-dangers, recueilli, caché et soigné, trois soldats français grièvement blessés qu'elle a pu faire transporter à Douai. A toujours fait preuve pendant l'occupation du plus ferme courage devant l'ennemi.

M. Lecomte (André), prisonnier civil à Colombes (Seine) : prisonnier civil au camp de Hamelin en 1914, s'est signalé par son dévouement à ses compagnons de captivité soutenant le moral, organisant les secours et les évasions. A eu constamment une attitude ferme et patriotique, vis à vis de l'ennemi et a été envoyé pour ce motif au camp de représailles de Holsminden en 1916, où il a continué à rendre les mêmes services à ses compatriotes.

M. l'abbé Manzoni, maître de chapelle de la cathédrale d'Amiens (Somme) : a fait preuve sous les violents bombardements de la ville d'Amiens, d'un courage éprouvé et d'un inlassable dévouement. Dans les circonstances les plus difficiles, a montré une énergie peu commune en prenant part avec les équipes aux travaux périlleux nécessités par les circonstances. Collaborateur précieux a contribué pour une large part, aux sauvetages avec une haute conscience du devoir à accomplir.

Mmes Marchal, demeurant à Senones (Voges) et b, demeurant à Senodes (Vosges) : ont aidé à cacher et à ravitailler pendant 22 mois, trois soldats français qui durent au bout de ce temps, se résoudre à se constituer prisonniers faute de vivres. Ont été condamnées respectivement pour ce fait 1 an et 8 ans de prison par le conseil de guerre allemand.

Mlles Lemaix (Alice et Jeanne), demeurant à Senones (Vosges) : ont aidé à cacher et soustraire aux Allemands trois soldats français qui s'étaient réfugiés dans un grenier. Pendant 22 mois n'ont pas hésité, à prélever sur leur propre nourriture, les aliments nécessaires au ravitaillement des trois militaires. Au bout de ce laps de temps, les soldats durent se rendre faute de vivres. Ont été condamnées, pour ce fait à deux ans de prison par un conseil de guerre allemand.

Mme Virion (Eléonore-Marguerite), à Saint Dié (Vosges) : a soigné en forêt, puis recueilli et entretenu dans une maison plusieurs soldats français pendant l'occupation de la ville de Saint-Dié par les Allemands, en septembre 1914.

Mme Helle, née Lallemand (Octavie), demeurant à Moyennoutier (Vosges) : a recueilli au début de la guerre, trois militaires français du 140e régiment d'infanterie qui avaient perdu leur unité et ne pouvaient songer à rejoindre le pays étant envahi par les troupes ennemies. Munis d'effets civils par ses soins les trois militaires essayèrent de traverser les lignes allemandes, mais échouèrent dans leurs tentatives. Les a ravitaillés pendant 9 jours avec d'infinies précautions en raison des difficultés résultant des rondes de patrouilles et ce n'est que lors de la retraite allemande qu'ils furent délivrés et purent retrouver leur régiment.

M. Grégoire, commissaire spécial adjoint à Besançon (Doubs) : courant février 1916, M. Grégoire, alors inspecteur de police à la 15e brigade de police mobile détachée au service des renseignements (sûreté aux armées) fut chargé d'une mission à l'effet de découvrir l'auteur d'un assassinat. Equipé et habillé en chasseur alpin, passa une dizaine de jours en première ligne, avec différentes unités et parvint à identifier l'assassin, menant ainsi a bonne fin dans des circonstances difficiles et périlleuses la mission qui lui avait été confiée.


Le personnel de l'usine de Gerrer, de Thann (Alsace) ;
Le personnel de l'usine Scheurer-Lauth et Cie de Thann (Alsace) ;
Le personnel de l'usine Weber de Thann (Alsace) ;
Le personnel des ateliers de constructions de Bitscheviller (Alsace) ;
Pendant toute la durée des hostilités, ont constamment travaillé avec le plus grand courage sous le feu de l'ennemi.


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8 février 2015

Le Gouvernement porte à la connaissance du pays la belle conduite de.... (II)

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191704

  Les listes contiennent de nombreux noms issus de départements occupés (02, 08, 54, 55, 59, 60, 62, 80, 88). Je n'ai transcrit ici que les citations relatives au département du Nord, même si elles m'éloignent du valenciennois, mettant en évidence  :

  •  les préjudices : boucliers humains, déportés, emprisonnés, fusillés, assassinés, otages, morts en captivité - dont Milejgany,...
  • les services : faux papiers, asile et cache de soldats, réseaux d'évasion, refus de dénoncer, espionnage - dont pigeons parachutés,...
  • encadrant ceux que j'ai traités ailleurs (lien sur le nom), ou de l'arrondissement de Valenciennes.

On trouvera une liste complète des JO concernés en bas de page

 

1915/11/28 (A47,N323).  p.8643

     L'abbé LEMIRE, député, maire d'Hazebrouck (Nord) : nommé maire de la ville d'Hazebrouck à la veille des hostilités, avec un conseil municipal tout nouvellement élu, a assuré d'une façon remarquable et avec un dévouement de tous les instants le fonctionnement des services municipaux et particulièrement ceux inhérents à l'état de guerre. (Comité central d'assistance. — Vestiaire de guerre. — Caisse de chômage. — Dispensaire pour malades et blessés.) Toujours à son poste ; par ses actes, ses appels à la population, a maintenu la confiance et le sang-froid autour de lui au moment les plus critiqués de l'invasion et empêché l'exode des habitants. A pris toutes les mesures d'assistance utiles à l'égard des milliers de réfugiés venant des régions envahies du Nord et de la Belgique, dont il a ainsi assuré les besoins matériels immédiats.

 

 1918/10/24 (A50,N290).   p.9220

     M. Basly, député du Pas-de-Calais, maire de Lens (Pas-de-Calais) : depuis le début des hostilités, a assuré d'une façon remarquable, et avec un dévouement de tous les instants le fonctionnement des services municipaux. Par ses appels à la population, a maintenu la confiance dans les moments les plus critiques. Au cours de l'occupation de Lens, sa ferme attitude en a imposé à l'ennemi, et l'exemple de son énergie a contribué à conserver le calme dans la population et à raffermir les courages. Pris comme otage, fut emmené en captivité en Allemagne.

NB : Émile Basly, né le 29 mars 1854 à Valenciennes et décédé le 11 février 1928 à Lens.

 


 

1919/07/14 (A51,N189).   p.7301  départements : 02,08,54,55,59 ,60,62,80,88

 

M. Rooses (Benjamin), conseiller municipal et conseiller d'arrondissement à Hazebrouck (Nord) : délégué dans les fonctions d'adjoint depuis le début des hostilités est resté à son poste jusqu'au jour de l'évacuation par ordre de la ville, apportant le concours le plus entier et donnant, au cours de violents bombardements par obus et par avions, l'exemple du courage et du sang-froid. A fait preuve, dans l'accomplissement de ses fonctions du plus grand dévouement et est rentré le premier à Hazebrouck, au moment du recul de l'ennemi pour y réinstaller les services municipaux.

M. Caloin (Auguste-Joseph-Désiré), constructeur-mécanicien ; Mme Caloin, née Malagié (Elvire); Mlle Caloin (Alice), sans profession, à Lille (Nord) : Du 13 octobre 1914 au 17 octobre 1918, ont donné asile à deux sous-officiers français, au mépris du danger d'être sévèrement punis par les Allemands. Ont pourvu pendant quatre années aux besoins de ces militaires. Attitude extrêmement courageuse.

M. Bombeke (Emile) fils, chez ses parents, 51, rue Bourguignon à Lille (Nord) : âgé de seize ans, il fut enlevé de force de chez ses parents par les Allemands. Incorporé, en décembre 1916 au moment le plus rigoureux de l'hiver, dans un bataillon d'ouvriers civils, seul, il refusa de travailler même sous la menace du revolver d'un sous-officier a qui il répondit qu'il préférait mourir que de travailler contre son pays. Incarcéré, pour ce motif, dans une cave pendant vingt-cinq jours et n'ayant pour dormir que la terre humide sans couverture, il subit pendant ce laps de temps les plus mauvais traitements. Laissé plusieurs fois sans manger, ni boire, pendant vingt-quatre heures, jeté dans une petite cabane à porc, il dut rester assis dans le fumier trois jours et deux nuits accroupi, la tète dans les genoux.
Enfin la cave où il se trouvait avant été intentionnellement inondée, on l'obligea d'y séjourner toute une nuit, l'eau lui venant au-dessus des chevilles ; voulant se réfugier dans l'escalier, il en fut chassé à coups à de crosse de fusil.

M. Greau (Eusèbe), directeur de la Banque de France à Lille (Nord) : modèle de dévouement. Dès l'arrivée des Allemands à Lille, s'empresse de murer le portefeuille et soustrait ainsi au vol des ennemis 59 millions. Brutalisé et maltraité à de nombreuses reprises, fut emmené comme otage en captivité en Pologne russe. A contribué à Lille par son énergique attitude au maintien du moral des habitants.

M. Deconninck, lieutenant d'infanterie à Lille; M. Maertens, voyageur de commerce à Lille ; M. Verhulst, ouvrier à Lille (Nord) : ont secouru des soldats français restés à Lille après le bombardement de cette ville et leur ont fourni des secours et les moyens de partir pour la Hollande. Traduits devant le conseil de guerre allemand, le 17 septembre 1915, et condamnés à mort, furent fusillés, le 22 du même mois, dans la cour de la citadelle. Moururent bravement, les mains libres, les yeux non bandés, en criant : « Vive la France ! Vive la République! »

M. Féron, gardien à la maison centrale de Loos; M. Thirion, surveillant à la colonie de Saint-Bernard (Nord) : enlevés par l'occupant, en février 1918, contraints par les menaces et les violences d'accomplir des travaux d'ordre militaire, se sont évadés du camp où ils étaient retenus et ont tenté de passer dans les lignes anglaises. Grièvement blessés par des grenades allemandes, alors qu'ils franchissaient les fils de fer barbelés, et arrêtés, ces fonctionnaires comparurent devant une cour martiale. Condamnés à mort, le 19 février 1918, et fusillés le même jour, malgré leurs blessures, ont fait preuve avant de mourir d'une grande fermeté d'âme et de courage.

M. Trulin (Léon), dix-sept ans, étudiant belge, demeurant à Lille (Nord) : courageux et plein de sang-froid, Léon Trulin traversa à plusieurs reprises les lignes allemandes portant au commandant allié les renseignements les plus précieux. Arrêté et traduit devant un conseil de guerre sous l'inculpation de trahison par l'espionnage, a été condamné à mort et fusillé dans la cour de la citadelle de Lille, le 8 novembre 1915, montrant le plus bel exemple du plus pur patriotisme.

M. Inghels (Albert), député du Nord (Nord) s'est signalé particulièrement à l'attention de ses concitoyens par sa vaillante résistance aux ordres allemands. A énergiquement protesté contre les enlèvements des hommes et des femmes et la contrainte au travail. Malgré sa situation, a été sans cesse en butte aux vexations et brimades d'un ennemi brutal. Le 27 avril 1916, condamné à quarante-deux jours de prison pour ne pas s'être muni d'une carte d'identité, a été arrêté de nouveau le 8 décembre de la même année, condamné à trois ans de prison et transporté en Allemagne pour son attitude hostile à l'égard de l'ennemi.

M. Gimat, conseiller de préfecture du Nord (Nord) : a fait preuve depuis le début des hostilités d'un inlassable dévouement dans l'exercice de ses fonctions que rendait délicates la présence de l'ennemi. A plusieurs reprises menacé et brutalisé par les Allemands, il refusa lors de l'inscription des mobilisables de répondre à cet ordre et fut condamné. Pris comme otage et incarcéré pendant six mois au camp de représailles d'Holzminden, il supporta avec fermeté les plus dures épreuves de la captivité. A contribué dans la plus large mesure à maintenir le moral de la population donnant constamment l'exemple du plus fier patriotisme.

M. Rémy, adjoint au maire de Lille (Nord) : a été, pendant toute la durée de l'occupation allemande, un modèle de dévouement, contribuant dans une large part à maintenir le moral de la population, par une ferme et digne attitude patriotique. Au moment de l'enlèvement par les autorités allemandes des tableaux et œuvres d'art du musée de Lille, a énergiquement protesté contre cette mesure et contre tous les actes de vandalisme de l'ennemi. A été arrêté pour ce motif et interné en Allemagne pendant deux mois.

M. le docteur Hamel, inspecteur départemental de l'assistance publique, à Lille (Nord) : maintes fois contraint de déclarer à l'autorité allemande le retour clandestin à l'hospice dépositaire des enfants assistés évadés des camps de travail, a refusé avec la plus grande énergie de répondre aux ordres de l'ennemi. Condamné, le 22 octobre 1917, à trois jours de prison pour avoir hébergé un pupille de l'assistance publique qui avait abandonné le travail. Transféré en territoire belge, le 6 mars 1918, en raison de sa courageuse résistance.

M. Cuchet-Cheruzel, sous-inspecteur de l'assistance publique du Nord. Lille (Nord) : pendant la détention de son collègue, a été chargé d'assurer la direction du service des enfants assistés. Ayant empêché un pupille convoqué au travail de quitter l'établissement dépositaire, fut condamné, pour ce fait à quatre semaines de prison. Attitude élogieuse durant toute l'occupation.

M. Eynard, sous-inspecteur de l'assistance publique du Nord à Lille (Nord) : chargé de le direction du service des enfants assistés après le transfèrement en Belgique de son inspecteur a, suivant les ordres du préfet du Nord par intérim, retenu à l'établissement dépositaire les pupilles que les autorités allemandes voulaient forcer à  travailler. Condamné pour ce motif, en mai 1918, à un mois de prison, s'est durant l'occupation, signalé par son attitude très ferme vis-à-vis de l'ennemi, contribuant ainsi à maintenir le moral de la population.

M. Desurmont, industriel, ayant fait fonctions de maire de Seclin (Nord) : a fait preuve malgré son grand âge d'une activité et d'un dévouement remarquables en ce qui a trait au ravitaillement des communes du canton de Seclin dont il est président du comité régional. Emprisonné à trois reprises, il ne s'est jamais soumis aux exigences des Allemands qui firent sauter son château en guise de représailles.  A contribué grandement au maintien du moral des populations.

M. Telliez, maire de Croix, (arrondissement de Lille), (Nord) : a toujours montré une attitude très énergique vis-à-vis. de l'occupant. Arrêté le 19 juin 1915 et déporté sans jugement le 3 juillet suivant, à Gustrow (Allemagne) pour refus de dénoncer ceux qui avaient mis entrave à la confection des sacs à sable pour les tranchées. Est resté en captivité jusqu'à la conclusion de l'armistïce.

M. Thérin (Henri), à Roubaix : pendant toute la durée de l'occupation allemande s'est occupé, avec un zèle précieux de toutes les questions délicates du ravitaillement de la population ; opposant à toutes les vexations de l'ennemi une attitude digne et pleine de sang-froid. M. Thérin a joué un rôle excessivement important. A plusieurs reprises, malmené et emprisonné par l'ennemi, M. Thérin a rempli pendant trois ans et demi en en des heures difficiles, pendant la détention de M. Lebas, les fonctions de maire de Roubaix et a contribué à maintenir le moral de la population.

M. Watremez, adjoint au maire de Roubaix (Nord) : s'est occupé activement, pendant toute la durée de l'occupation allemande du ravitaillement en charbon des villes de Roubaix, Tourcoing, prêtant, en toutes circonstances et en des heures difficiles, le concours le plus précieux. Opposa à toutes les meures vexatoires de l'ennemi une attitude de résistance qui lui valut d'être emprisonné à plusieurs reprises.

M. Willot, pharmacien ;
Mme Willot et Mlle Nollet à Roubaix (Nord);
Ont édité et répandu clandestinement dans la région de Lille, Roubaix et Tourcoing un journal donnant des nouvelles de la France libre, contribuant ainsi de la manière la plus efficace à maintenir le moral des populations. Dénoncés à l'autorité allemande ont été condamnées, le 20 avril 1917, à de sévères peines de prison.

M. Lecomte, directeur de l'octroi de Roubaix (Nord) : malgré son état de santé, s'est occupé, avec un dévouement sans bornes du ravitaillement de la ville de Roubaix. Son attitude énergique et extrêmement digne à l'égard de l'ennemi a beaucoup contribué à maintenir le moral de la population. A été déporté comme otage au camp de Gustrow.

M. Lenfant, commissaire de police à Tourcoing (Nord) : a constamment fait preuve, pendant toute la durée de l'occupation allemande du plus pur patriotisme aidant à maintenir le moral de la population par son énergique attitude à l'égard de l'ennemi. Inculpé d'espionnage par les Allemands, incarcéré à la prison de Loos, puis à Bruxelles de mai 1918 à la signature de l'armistice.

M. Leriche, conseiller général, maire de Ribécourt (Nord) : protesta avec véhémence contre tous les abus de l'autorité allemande, contribuant par son attitude énergique et courageuse à maintenir le moral des populations. A plusieurs reprises eut à subir les sévices de l'ennemi, fut emprisonné et finalement évacué de son canton.

M. Plet, maire de Caudry, conseiller général Nord (Nord): administrateur habile et énergique, M. Plet n'a cessé d'opposer la plus vive résistance aux exigences de l'ennemi. A été révoqué et enlevé de Caudry en 1916, après avoir été emprisonné par les Allemands à plusieurs reprises.

M. Dislaire, maire de Rieux (Nord) : modèle de dévouement, a aidé et favorisé l'évasion de soldats français qui purent, grâce à lui, regagner nos lignes. Fut condamné par l'ennemi à cinq ans de travaux forcés et ne fut gracié qu'à l'armistice.

 

M. Boudailliez, adjoint au maire de Rieux (Nord) :  a rempli avec dévouement les fonctions de maire jusqu'en 1917, après l'envoi en captivité de M.Dislaire. Des pigeons voyageurs ayant été trouvés dans sa commune, M. Boudailliez fut condamné à plusieurs années de travaux forcés et emmené en Allemagne. N'est rentré en France qu'après l'armistice.

M. Gautier, adjoint au maire de Lesdain (Nord) : à la tête de l'administration communale depuis le début de la guerre, M. Gautier s'est acquitté de ses fonctions avec tact et dévouement. A été envoyé dans une colonne de travailleurs civils pour avoir opposé une résistance énergique aux exigences des autorités allemandes.

M. Dessaint, inspecteur primaire à Cambrai (Nord) : a toujours fait preuve pendant toute la durée de l'occupation du plus grand dévouement. Fut condamné à plusieurs reprises à des peines d'emprisonnement. A contribué par son énergique attitude vis-à-vis de l'occupant à maintenir le moral des populations.

M. Lestoile, administrateur du bureau de bienfaisance de Cambrai (Nord) : à la suite de la mise en captivité de la directrice de l'hôpital civil de Cambrai n'a pas hésité, malgré son mauvais état santé à prendre la direction des services hospitaliers de cette ville. D'un dévouement inlassable, s'est particulièrement distingué pendant l'invasion par sa fermeté e et ses hautes qualités administratives. S'est épuisé par le surmenage qui lui fut imposé au cours de la guerre et mourut à l'hôpital civil dont il n'avait pas voulu un seul instant abandonner la direction

M. Deskrewer, archiprêtre de la cathédrale de Cambrai (Nord) : s'est particulièrement distingué pendant toute la durée des hostilités par sa vive résistance aux exigences de l'ennemi. A été enlevé comme otage, le 1er novembre 1916. A été emmené en  Allemagne dans un camp de prisonniers, n'est rentré à Cambrai qu'en avril 1917.

Melle L'Hotelier, directrice de l'hospice civil (Nord) : a la tête des importants services hospitaliers de Cambrai, depuis dix ans, Melle L'Hotelier s'est particulièrement signalée pendant l'invasion par son dévouement et son énergie. pour avoir soigné, nourri et caché des soldats français dans les établissements qu'elle dirige, a été condamnée par l'ennemi à dix ans de détention et emprisonnée pendant trois ans

M. Chambeau, juge d'instruction à Douai (Nord) : a résisté comme magistrat aux injonctions de l'autorité allemande dans l'exercice de ses fonction ; a été pour ce motif révoqué par l'ennemi. A été tué par l'explosion d'un projectile.

M. Hayez-Galand (Alphonse), conseiller municipal de Douai, président de la commission des secours de chômage de Douai (Nord) : malgré son mauvais état de santé, a prodigué ses services à ses concitoyens, exerçant ses fonctions jusqu'à l'épuisement de ses forces. Mort des suites de l'évacuation.

M. Delzenne (Phéophile), conseiller municipal de Coutiches (Nord) : a rempli avec une grande exactitude les fonctions de receveur municipal , s'est efforcé, avec le zèle le plus louable, de venir en aide  aux malheureux. A fait preuve d'énergie et d'un dévouement inlassable pour défendre les intérêts de la population contre les brimades et les persécutions de l'autorité allemande. A été plusieurs fois condamné à la prison pour résistance aux ordres injustes de l'ennemi.

M. Quesnay, directeur intérimaire de l'école d'agriculture de Wagnonville : a continué à exercer ses fonctions avec beaucoup d'énergie et de ténacité, malgré les menaces et les vexations sans nombre de l'autorité allemande. A été plusieurs fois condamné a la prison, sans pouvoir présenter sa défense; expulsé enfin brutalement de l'école avec résidence forcé à Douai. A contribué par son énergique et noble attitude à maintenir le moral des populations.

Mme Grassin, marchande de porcelaines à Douai ;
Mme Vanderbeck, marchande d'instruments de musique à Douai (Nord) :
Arrêtées et condamnées par les Allemands pour avoir aidé des soldats français soit à se cacher, soit à prendre la fuite, ont été condamnées par les Allemands et déportées en Allemagne.

M. Preuvost (Achille), chef de la garde civique à Douai (Nord) : a aidé de nombreux soldats à échapper aux recherches des Allemands. Arrêté pour ce fait et condamné aux travaux forcés, a été déporté en Allemagne.

M. Gressier, cantonnier chef à Saint-Amand-les-Eaux (Nord) : exemple vivant du plus pur patriotisme, a été fusillé à Namur (Belgique), le 4 avril 1916, pour avoir avoir accompli son devoir de Français. Est mort en brave, faisant preuve de la plus grande fermeté d'âme.

 

M. Costa, maire de Marly (Nord) : par une délibération du conseil municipal de sa commune a publiquement rendu hommage à la vaillance des troupes françaises. Aussitôt arrêté, a été incarcéré malgré son grave état de santé et maintenu en détention pendant soixante-douze jours.

 

M. Hornez, maire de Saint-Saulve (Nord) : attitude particulièrement courageuse pendant l'occupation ennemie. Ayant signé une protestation contre les supplices infligés aux prisonniers civils qui avaient refusé de travailler pour les Allemands, fut arrêté et incarcéré plusieurs mois, puis envoyé en résidence forcée à Wargnies-le-Grand. A contribué par son attitude au maintien du moral des populations.

 

M. Lengrand, maire de Sebourg (Nord) : a été pendant toute la durée de la guerre un modèle de dévouement. Par son attitude fière et énergique a contribué dans la plus large mesure à maintenir le moral de ses administrés. A été arrêté et soumis par l'ennemi à une longue détention.

M. Delphien, premier adjoint au maire de Denain (Nord) : a eu le plus grand mérite à assurer la continuité des services municipaux dans la commune la plus ouvrière de l'arrondissement. A courageusement tenu tête aux sommations de l'occupant, en répondant par des refus à ses exigences les plus inadmissibles. A été par suite de sa résistance, emmené en captivité en Allemagne où il a beaucoup souffert.

M. Chaumonot, ancien commandant d'artillerie, officier de la Légion d'honneur faisant fonctions de maire de Mortagne : a été révoqué par le général Hild, commandant de l'étape, en raison de son attitude patriotique. Après avoir été interné plusieurs fois, fut déporté le 4 janvier 1918, malgré son grand âge [74 ans] en Russie (Lithuanie) où il vécut de longs mois de tortures morales et physiques. Pour tous les otages, ses camarades d'infortune, fut le plus bel exemple de courage et de fierté patriotique.

 

M. Louis, inspecteur primaire à Valenciennes (Nord) : a montré pendant tout le début de l'occupation allemande la plus grande dignité vis-à-vis de l'occupant, contribuant par son énergique attitude à maintenir le moral des populations. Fut emmené en captivité en Allemagne.

Mme Blondel (Aline), née Chaumartin, de Cambrai (Nord) : a réussi, depuis avril 1915 jusqu'à l'armistice, à dissimuler chez elle, au péril de sa vie et malgré les dénonciations dont elle a été l'objet et les multiples perquisitions de la prévôté ennemie, un Alsacien-Lorrain, déserteur de l'armée allemande, avec l'aide duquel elle a favorisé l'évasion, vers la Hollande, de nombreux soldats français et de prisonniers civils retenus par les Allemands.

 


 

 1919/11/23 (A51,N318)  p.13246  départements :"Alsace", 02, 08, 55, 59

 

M. Bonte (Auguste), maire de Lambersart (Nord) : ancien conseiller général et député, arrêté le 4 octobre 1914, par les Allemands comme responsable de la mort de quatre de leurs officiers, et incarcéré à Douai pendant quinze jours. A repris ses fonctions de maire depuis le 20 octobre 1914 jusqu'au 9 mars 1916. Durant ce temps a été emprisonné à deux reprises du fait que les ouvriers de sa commune refusaient de confectionner des sacs à terre et que des pigeons voyageurs existaient encore à Lambersart. A fait preuve d'un réel courage en résistant aux ordres de l'ennemi.

M. Lechevin (Constant), garde civil à Canteleu-Lambersart (Nord) : trouvé porteur d'un revolver chargé, a été fusillé le 11 octobre 1914 à Sailly-sur-la-Lys.

M. Hannuche (Gaston), dessinateur,
M. Cayasse (Jean), étudiant,
Mlle Meunier (Estelle),
Mlle Waast (Marcelle);
Mlle Yandereruyssen (Elise),institutrice,
M. Magnies (Jules), domiciliés à Avesnes (Nord) : agents du service d'observation, ont rempli, au péril de leur vie et avec un courage et une abnégation digne eloges les différentes missions, souvent très dangereuses qui leur ont été confiées. Ont rendu les plus grands services au corps d'observation pendant l'occupation ennemie.

M. Bar (Victor), employé à la compagnie des chemins de fer du Nord rue de la Longue-Chasse, à Valenciennes (Nord) : resté à Valenciennes pendant l'occupation allemande, a été attaché au service de renseignements anglo-belge et y a rendu des services signalés.

 


 

 1920/04/16 (A52,N104).  p.6031 départements  : 02, 08, 51, 54, 55, 59, 60, 62, 80

 

M. Davaine, curé ;
M. Pluchart (Aristide), cultivateur à Arenberg-Wallers (Nord).
Pendant l'occupation ennemie, ont recueilli, au péril de leur vie, un pigeon voyageur de l'armée anglaise auquel ils ont fait reprendre son vol après avoir répondu à la demande de renseignements dont était porteur cet oiseau.

M. Boittiaux (François), couvreur ;
M. Thuilliez, à Romeries (Nord), au péril de leur vie, ont favorisé et protégé l'évasion en Belgique d'un grand nombre de soldats français et anglais restés à Romeries et les environs après l'avance des allemands en 1914.

M. Delemar (Paul), 214, boulevard Victor-Hugo à Lille (Nord) : resté à Lille pendant l'occupation allemande en raison de son jeune âge, qui ne l'appelait pas sous les drapeaux, à mis son activité au service de la Croix-Rouge à l'hôpital auxiliaire n° 105 et s'est occupé de procurer des papiers aux prisonniers français qui désiraient s'évader. Arrêté pour ces motifs par les autorités allemandes, a été condamné à deux ans et demi de travaux forcés, peine, qu'il a subie jusqu'en mai 1918.

Mlle Delenys (Suzanne), demeurant à Lambersart (Nord) : en octobre 1914, pendant le siège de Lille, a recueilli et hébergé, au péril de sa vie, un soldat français blessé auquel elle a donné ses soins avec un dévouement des plus remarquables.

Mme Dutailly, 5, rue Biaise, à Lille (Nord): pendant plusieurs mois, a caché au péril de sa vie, des soldats français. Dénoncée, a été condamnée à cinq ans de prison.

M. Rousselle (Eugène), négociant à Poix-du-Nord (Nord) : a été condamné à la prison et a une forte amende par les Allemands pour avoir recueilli et hébergé un soldat anglais. A fait preuve, en cette circonstance, d'un dévouement digne d'éloges.

M. de Bailliencourt, ancien industriel à Douai (Nord) : a assuré avec un dévouement sans bornes tous les services de secours aux familles des mobilisés, des réfugiés et des chômeurs. A grandement contribué par son énergie vis-à-vis de l'occupant, à maintenir le moral des populations.

M. Malaise (Lucius) demeurant à Condé-sur-Escaut (Nord) : au cours de l'occupation de l'ennemi, a fait preuve, en toutes circonstances, de courage et de dévouement patriotiques dignes d'éloges en protégeant et en facilitant l'évasion de soldats français restés en pays envahi. A été, à plusieurs reprises, arrêté et emprisonné par les Allemands pour avoir porté des lettres d'officiers prisonniers et avoir ravitaillé en vivres des prisonniers russes et anglais.

 
M. et Mme Philouze, de Cambrai (Nord) : pendant l'occupation allemande ont donné asile pendant deux ans à un soldat alsacien déserteur de l'armée allemande, qu'ils ont caché, nourri et soigné jusqu'à sa mort. Ont recueilli des soldats français valides et blessés auxquels ils ont procuré des effets civils et dont ils ont favorisé l'évasion vers les pays neutres, faisant ainsi preuve d'un beau patriotisme et d'un sentiment élevé du devoir.

M. Soissons (Adolphe), adjoint, ayant fait fonctions de maire de Beaumont (Nord) ; adjoint au maire, a rempli les fonctions de maire de la commune de Beaumont pendant l'occupation. A fait preuve de courage et de sang-froid en dirigeant les services municipaux, parfois sous des bombardements violents. A assuré le ravitaillement des jeunes gens qui se cachaient pour échapper au contrôle l'ennemi. A pris énergiquement la défense des intérêts de ses administrés et a été condamné à la prison pour la résistance qu'il a opposé aux exigences des autorités allemandes

M. Labbez, maire de Solesmes (Nord) : au début de l'occupation, a été l'objet des sévices de la part d'officiers qui le rendaient responsable des coups de feu tirés par les civils sur les soldats allemands. Arrêté comme otage et emmené à la suite d'un régiment aux prises avec des mitrailleurs anglais, réussit à s'évader malgré les sommations et à échapper aux perquisitions de l'ennemi.

Mlle Ponsin (Marie), demeurant au Cateau (Nord) : s'est très dévouée pour le service de la Croix-Rouge française pendant toute l'occupation. A soigné, en 1918, pendant le bombardement de la ville du Cateau, de nombreux civils blessés, atteints par les gaz asphyxiants et a aidé à l'inhumation des morts.

MIle Ponsin (Thérése), demeurant au Cateau (Nord) : a vaillamment fait son devoir d'infirmière et s'est particulièrement distinguée en 1918. A soigné pendant le bombardement de la ville du Cateau, de nombreux malades atteints par les gaz asphyxiant., enseveli les morts et aidé à leur inhumation.

M. Ghislain (François), mineur à Onnaing (Nord) : a fait preuve de courage et de dévouement en coupant, pendant les opérations de libération du territoire, les fils de plusieurs mines situés sous les ponts de l'Aunelle, à Blanc-Misseron et de la Grande-Aunelle à Quiévrain (Belgique).

 
M. le chanoine Leclercq, doyen de la paroisse de Saint-Christophe à Tourcoing (Nord) : le 13 août 1916, M. le chanoine Leclercq a, en chaire, engagé ses paroissiens à ne pas remettre les métaux et notamment le cuivre l'ennemi leur ordonnait de livrer. Arrêté le 16 août, M. le chanoine Leclerc fut condamné par un conseil de guerre allemand à dix ans de réclusion. Après avoir été interné deux ans dans une prison en Allemagne, M. Leclercq est rentré à Tourcoing au mois de novembre 1918.

Le personnel de la chambre de commerce de Dunkerque : a assuré pendant quatre ans de guerre, malgré les multiples bombardements  par avions, et par gros obus dont le port de Dunkerque a été l'objet, les importants services de la chambre de commerce et ceux du ravitaillement. A fait preuve de beaucoup de sang-froid et de dévouement.

M. Duhart, commissaire de police à Hautmont (Nord ): fonctionnaire zélé et plein de sang-froid, a assuré avec un grand dévouement ses fonctions dans des heures difficiles. Arrêté et emprisonné par les Allemands, le 27 août 1917, pendant six semaines, a toujours opposé à l'occupant une attitude pleine de dignité, contribuant ainsi au maintien du moral des populations.

Mlle Brasseur, à Valenciennes (Nord) : a fait preuve de courage et de dévouement en faisant évader au péril de sa vie et en conduisant elle-même à la frontière hollandaise trois jeunes gens français qui purent ainsi gagner la France et y accomplir leur service militaire.

 
M. Devolder (Charles-Louis), receveur central de l'octroi d'Houplines (Nord) : est toujours resté à son poste malgré les violents bombardements qu'Houplines a eu à subir. A donné l'exemple du dévouement en se portant au secours nombreux blessés et en participant à l'inhumation des victimes. A organisé le sauvetage d'habitants en danger dans des mains incendiées. A contribué à mettre en lien sûr la caisse et les archives communales.

M. Sohier (Clovis-Charles), secrétaire rédacteur à la mairie d'Houplines : resté à son poste, sous les bombardements successifs, a collaboré services communaux jusqu'à la fin de mai 1917 (date de son incorporation). A assuré les distributions à domicile des allocations militaires. A contribué avec le plus grand dévouement au sauvetage des sinistrés et a maintenu le moral de ses concitoyens.

M. Vanalderweireldt (Edouard), garde-champêtre à Houplines (Nord) : a fait preuve de courage en exhortant la population au calme pendant de violents bombardements et a donné le plus bel exemple de dévouement en se portant au secours des blessés qu'il a transportés lui-même aux ambulances britanniques installées Houplines. A déployé un zèle infatigable pour soigner les victimes et pour inhumer les cadavres. A contribué à éteindre de nombreux incendies causés par les obus allemands.

M. Labbe (Auguste-Arthur), employé à la mairie de Lille (Nord) : a fait preuve de dévouement à la suite de la prise de Lille par les Allemands en portant secours à plusieurs soldats français sans ressources. A été de ce fait condamné par les Allemands à neuf mois de prison cellulaire et à la déportation en Allemagne. Rapatrié ensuite le 8 octobre 1917 comme grand malade, par suite des mauvais traitements subis de la part des Allemands.

M. Caillet, commissaire de police à Condé (Nord) : durant l'occupation allemande, a toujours eu, en présence de l'ennemi, une attitude ferme et très digne, conservant son entière indépendance. En l'absence du juge de paix il a en maintes occasions, aplani les difficultés qui surgissaient entre justiciables et ses sages avis ont été souvent écoutés. Sa conduite mérite les plus vifs éloges.

 

M. Nonon, commissaire de police à Saint-Amand (Nord) : son attitude énergique vis-à-vis de l'occupant lui a valu d'être emmené comme otage en Pologne du 4 janvier au 6 octobre 1918.

 
M. Devigne, commissaire de police à Dunkerque (Nord) : s'est, à de nombreuses reprises, distingué au cours des bombardements en se portant aux points de chute pour organiser le service d'ordre aux abords d'immeubles incendiés.

M. Saugrain, commissaire de police à Dunkerque (Nord) : a assuré son service, au cours de nombreux bombardements, avec sang-froid et courage ; il s'est particulièrement distingué les 29 septembre, 25 et 26 octobre 1917 lors de violents incendies et il a procédé au sauvetage des victimes.

M. Vandamme, commissaire de police à Malo-les-Bains (Nord) : a assuré avec sang-froid, courage et dévouement son service dans une commune soumise à à de fréquents bombardements.

M. Collot, commissaire de police à Denain (Nord) : à tenu une conduite très digne en présence de l'ennemi.

M. Hertrich, commissaire de police de Coudekerque-Branche: s'est signalé par son courage et son dévouement en assurant parfaitement son service malgré de fréquents bombardements par avions et obus de gros calibre.

M. Baudart, commissaire de police à Bergues (Nord) : s'est parfaitement conduit depuis le début des hostilités. Dans des circonstances pénibles a fait preuve de courage et de dévouement, en assurant le maintien de l'ordre dans une ville soumise à des bombardements répétés.

M. Bazet, commissaire spécial de police à Dunkerque (Nord) : au cours des bombardements qui ont dévasté cette ville, s'est montré plein d'énergie et de courage en se portant aux endroits menacés et en prêtant un concours précieux aux autorités chargées de la défense.

M. Meurant (Emile);
Melle Meurant (Léocadie), demeurant à Leval (Nord) :
Ont recueilli, au péril de leur vie, un soldat français, prisonnier des Allemands et évadé.  Ont réussi à le dissimuler à l'ennemi pendant plus de deux mois.

M. Maginot (Charles), 29, rue Saint-Albin, à Douai (Nord) : le 1er octobre 1914, au péril de sa vie, a recueilli et caché, pendant plusieurs mois, quatre soldats français sur le point d'être faits prisonniers, leur a fourni des effets civils et a réussi à les faire évader malgré la surveillance exercée par les soldats allemands logés dans sa maison.

M. Honnart (Alexandre), à Lille (Nord) : au début des hostilités, a guidé, à plusieurs reprises, des troupes françaises, Le 4 octobre 1914, s'étant joint à une compagnie du 17e bataillon de chasseurs à pied, a combattu toute la journée et n'a abandonné l'escouade avec laquelle il se trouvait que le soir après le repliement de l'ennemi. Le 10 du même mois a désarçonné et tué à coup de lance un officier commandant une patrouille de uhlans. Pendant l'occupation allemande a été condamné à un an de cellule pour avoir caché des armes.

M. Desrumeaux (Georges), à Lille (Nord) : le 17 octobre 1918 au moment de l'évacuation de la ville par les Allemands, a fait preuve de courage en se rendant au devant des troupes anglaises en vue de les prévenir du départ de l'ennemi.

M. Vandeviele (Jean), demeurant à Lille (Nord) : pendant l'occupation ennemie, s'est mis à la disposition du comité de secours aux prisonniers et évacués. Chargé par ce comité de l'établissement et de la distribution de fausses cartes d'identité, s'est dévoué d'une façon remarquable. Arrêté pour ces faits par les Allemands, a été condamné, emmené en Allemagne et emprisonné, pendant dix-huit mois.

M. Dhenin (Léon), électricien à Douai (Nord) : a protégé et facilité, au péril de sa vie, l'évacuation de trente-cinq soldats français du 6° rég. territorial d'infanterie sur le point d'être faits prisonniers par l'ennemi. Grâce à son dévouement patriotique, a permis à tous ces soldats de regagner les lignes françaises sains et saufs.

M. Lussigny (Paul) ;
M. Lussigny (Fernand), de Cambrai (Nord) ;
Ont fait preuve de courage et de dévouement en construisant par leurs propres moyens un appareil récepteur de T. S. F. et en assurant le fonctionnement pendant toute la durée de l'occupation allemande. Ont contribué, pour une large part, à soutenir le moral de la population de Cambrai.

M. l'abbé Leporcq (Henri), curé de Raimbeaucourt (Nord) : resté en pays envahi, a toujours fait preuve du plus ardent patriotisme. Cachait chez lui quantité d'objets soumis aux réquisitions, encourageait les jeunes gens à ne pas répondre aux appels de l'ennemi, flétrissait en chaire la conduite ignoble des Allemands, exhortait la population à la résistance et à la confiance en la victoire de nos armes. A été condamné à neuf mois de prison par l'ennemi et enfin envoyé en exil.

M. Courtois (Eugène), adjudant d'infanterie de marine retraité à Louvroil (Nord) : dévoué et courageux. Au début de la guerre a assuré son service de garde-civil à Louvroil, près de Maubeuge, malgré les plus violents bombardements. A été blessé, le 5 septembre 1914, dans l'exercice de ses fonctions.

Mme Dibon, née Devriendt (Zoé), à Lille (Nord) : en 1914, a recueilli, soigné et ravitaillé trois soldats français qu'elle a réussi à cacher jusqu'en février 1915, époque à laquelle ces militaires ont pu regagner la France.

Mme veuve Bournac, née Durunfaut, cabaretière à Lille (Nord) : a secondé le commandant Caron, du 5e rég. territorial d'infanterie, dans l'œuvre d'assistance aux soldats restés dans Lille après l'arrivée des Allemands. Malgré la surveillance de l'ennemi et de nombreuses perquisitions, a donné asile à plusieurs soldats et facilité leur départ vers la Hollande.

Mme Martin, droguiste à Lille [Nord) : au cours de l'occupation ennemie, a recueilli, malgré les plus grands dangers, trois soldats français qu'elle a réussi à cacher, deux pendant quatre mois, le troisième jusqu'à l'armistice. A toujours été admirable de dévouement et s'est toujours fait remarquer par son courage.

M. Dupont, agent de la sûreté à Roubaix (Nord) : a recueilli en août 1915 un soldat français qu'il a réussi à cacher, au péril de sa vie et malgré les perquisitions fréquentes des Allemands, jusqu'au 19 novembre 1918, jour de la délivrance de la ville.

M. Fosse (Pierre) à Valenciennes (Nord) : âgé de près de soixante-dix ans, n'a pas hésité, en août 1914 au moment de l'invasion, à conduire, au péril de sa vie, un certain nombre de soldats français égarés. Fait prisonnier par l'ennemi, est resté en captivité pendant plus de sept mois en Saxe.

 
M. Mathieu, de Gommegnies (Nord) : pendant l'occupation allemande, en septembre 1914, a procuré des aliments et des effets civils à des prisonniers français et a facilité leur évasion.

M. Mendoça, sous-préfet d'Hazebrouck (Nord) : est resté à son poste pendant les périodes les plus critiques et a procédé, à la satisfaction de tous, aux évacuations nécessitées par les opérations militaires.

M. Piquet (Jean), interne des hôpitaux de Lille (Nord) : resté à Lille au moment de l'occupation allemande, et ayant échoué dans une tentative d'évasion, il fut, pour ce fait, condamné par les Allemands à trois mois de prison. S'est employé activement à fournir des renseignements aux armées alliées et a favorisé l'évasion d'un soldat britannique. Emprisonné à nouveau, n'a échappé que par l'armistice aux rigueurs d'un conseil de guerre ennemi.

 


 

1920/06/20 (A52,N167). p.8731 départements : 02, 08, 59, 62, 88

 

Mme Lebrun-Lussiez, demeurant à Sommaing-sur-Escaillon (Nord) : restée en pays envahi, a caché plusieurs jours dans sa maison des militaires français. A facilité leur évasion vers la France libre. A été condamné à treize mois de prison par l'ennemi.

 
Mmes et Mlle Bernard-Lemaitre, à Haubourdin (Nord) : du mois d'octobre 1914 à l'armistice, alors que la ville d'Haubourdin était occupée par l'ennemi, ont montré le plus grand sang-froid en tenant caché un soldat français blessé qu'elles ont réussi à soustraire à toutes les recherches des Allemands.

Mme Diverchy-Derieux, demeurant 67, rue de la Gare, à Wallers près Valenciennes (Nord) : au péril de sa vie, a facilité, en avril 1917, l'évasion par la Belgique et la Hollande de trois soldats français et notamment un officier de gendarmerie.

 
M. Hardy (Henri), de Tourcoing, actuellement soldat au 18e régiment de chasseurs à cheval à Sarrebourg (Lorraine) : emmené, le 28 avril 1916, dans un camp de prisonniers civils des Ardennes, s'est toujours refusé à travailler pour l'ennemi. Frappé par un soldat allemand et arrêté pour avoir riposté, a été condamné à douze ans de prison. Interné à la prison cellulaire de Siegburg jusqu'en 1918, libéré et contraint de nouveau au travail en Belgique, s'est évadé et a traversé les lignes ennemies quelques jours avant l'armistice.

M. Rompais (Alexandre), concierge à la mairie d'Hazebrouck (Nord) : pendant la journée du 10 octobre 1914, alors que l'ennemi était à trois kilomètres de la ville, et sous les bombardements les plus violents, notamment ceux par gros obus des 13 et 14 décembre 1917, s'est constamment tenu aux côtés du maire d'Hazebrouck, lui apportant son concours le plus entier et accomplissant ses fonctions avec un courage, un sang-froid et un calme dignes d'éloges.

Mme Clicteur, née Steenbeck (Pauline), demeurant à Lille (Nord), 27, boulevard d'Alsace : pendant toute une année, alors que la ville de Lille était occupée par les Allemands, a hébergé et tenu caché, au péril de sa vie, un soldat français du 8° régiment d'infanterie territoriale. A été, pour ce fait, condamnée à six mois de prison.

M. Hédon (Félicien), à Saint-Hilaire (Nord) : resté en pays envahi, a fait preuve de patriotisme en cachant et hébergeant, pendant plusieurs semaines, en septembre 1914 et en octobre 1918, des soldats français et alliés.

M. Paris (César), sabotier, à Mecquignies (Nord) : fin octobre 1918, ayant découvert deux soldats français échappés d'un camp de prisonniers en Belgique, n'a pas hésité à leur donner asile au péril de sa vie et à les ravitailler jusqu'à l'arrivée des troupes britanniques.

M. Dancourt (Xavier), demeurant à Selvigny (Nord) : en octobre 1914, a facilité l'évasion de onze soldats anglais prisonniers qui purent ainsi regagner les lignes françaises, et a réussi à soustraire aux perquisitions de l'ennemi les armes et munitions qui avaient été abandonnées par l'armée britannique. Faisant fonctions de garde-champêtre de la commune de Walincourt pendant l'occupation allemande, en l'absence de son fils mobilisé, a contribué à maintenir l'ordre dans cette commune pendant le bombardement et malgré les violences de l'ennemi.

M. Plouchart (Jean-Baptiste), demeurant à Ruesnes (Nord) : resté en pays envahi, a hébergé pendant deux mois, en 1914, deux prisonniers français évadés. Leur a facilité leur évasion vers la France libre.

M. Droz, secrétaire général de la reconstitution du département de la Somme, précédemment sous-préfet de Douai : du mois d'août 1914 à octobre 1916 et de mai 1917 à octobre 1918, a assuré ses fonctions dans les conditions les plus difficiles, malgré les vexations auxquelles il a été soumis. A donné à tous, l'exemple du courage et de l'énergie, et a maintenu le moral de ses administrés. Au mépris du danger, a montré un dévouement digne des plus grands éloges, en secourant matériellement et moralement des militaires français restés cachés dans la ville de Douai (lettre de félicitations du ministre de la guerre en date du 25 août 1919). Déporté au camp d'Holzminden, du 1er novembre 1916 au 23 avril 1917.

M. Meurice (Hector), demeurant à Douai (Nord), 51, rue des Wetz : au péril de sa vie a favorisé là fuite de nombreux soldat français en fabriquant de faux papiers et en falsifiant leurs livrets militaires.

M. Carré, ancien commissaire central à Dunkerque (Nord) : commissaire central de Dunkerque jusqu'en 1917, a, d'une façon constante, fait preuve d'une fermeté et de hautes qualités morales aussi bien au moment des évacuations qu'au cours des très nombreux bombardements, montrant constamment l'exemple du courage, du sang-froid, du mépris du danger et d'une remarquable clairvoyance.

Mme Vicart (Laure), née Pochon, demeurant à Biache-Saint-Vaast (Pas-de-Calais) : demeurée à Biache-Saint-Vaast pendant l'occupation allemande, a caché chez elle un prisonnier français échappé de la bataille de Monchy; condamnée à mort pour ce fait, puis graciée, a subi deux ans et demi de captivité dans les geôles allemandes.

Mme Briois, directrice de l'école des filles à Nœux-les-Mines (Pas-de-Calais) : a fait preuve d'un bel esprit d'abnégation en se mettant spontanément à la disposition du médecin chef d'un hôpital d'évacuation à Nœux-les-Mines. De janvier à août 1915, a coopéré à l'organisation de l'hôpital et a prodigué ses soins avec un dévouement infatigable aux blessés en traitement.

M. l'abbé Delplanque (Aimé), demeurant actuellement à Angers : missionnaire diocésain à Arras, curé de Liévin, de 1914 à 1916, puis évacué à Corbehem et Gommegnies (Nord), fait preuve du plus beau courage et du plus complet dévouement. Par son attitude énergique, qui en imposait à l'ennemi, il a rendu à la malheureuse population civile de grands services, obtenant pour elle des atténuations aux exigences des Allemands. S'est prodigué au cours des bombardements les plus violents, toujours le premier sur les lieux du sinistre, soignant les blessés et inhumant les morts.

Mlle Daudu (Suzanne), domiciliée à Paris, 29, rue Balagny (Seine) : au début de la campagne en l914, âgée seulement de treize ans, se trouvant en régions envahies, a fait preuve de courage et de dévouement en aidant au passage en Hollande de nombreux soldats français et alliés.

M. l'abbé Chalumeau, vicaire de Bertrimoutiers (Vosges) : délégué provisoirement dans les fonctions de maire n'a pas hésité, dans un village situé à 2 kilomètres des lignes ennemies et fréquemment soumis au feu des canons allemands, à accepter ces fonctions périlleuses. Les a remplies avec le plus grand courage et le plus grand dévouement depuis 1914 jusqu'en janvier 1918.

M. Drouant, maire du Vermont (Vosges) : arrêté une première fois lors de la découverte de deux soldats français, mais mis hors de cause, n'a cessé de soutenir le moral de la population attaqué sans cesse par la propagande ennemie. A été arrêté le 1er août 1911, emmené au camp de Bochand, près de Maubeuge, où il a failli mourir de privations.
NB: lire camp de Bachant.

 

 


 

1920/07/04 (A52,N181).  p.9414

 

Le Gouvernement porte à la connaissance du pays la belle conduite de :

M. Aubert (Romuald-Emile), ouvrier mégissier;
M. Barbier (Jean-Stanislas), charretier ;
M. Cottrau (Auguste-Lucien), plongeur ;
M. Dewerdt (Pierre), contremaître d'usine;
M. Pommier (Jean-Baptiste), ouvrier boulanger;
M. Rigault (Arthur), tailleur de pierres, à Senlis (Oise),
pris comme otages le 21 septembre 1914 et emmenés de Senlis à Chamant,

ont été fusillés, sans aucun motif, dans les plaines de Chamant à peu de distance de l'endroit où fut tué M. Odent, maire de Senlis.
 


 

1921/02/11 (A53,N41).  p.1850  départements : 02, 08, 51, 54, 55, 59, 60, 62, 80, "Alsace".

 

M. Gillon (Louis), juge de paix du canton sud de Tourcoing (Nord) : dans des circonstances difficiles, a maintenu le moral de ses concitoyens. Choisi comme otage fut désigné pour partir en représailles dans la Lithuanie et demeura comme remplaçant. A toujours prêté un concours actif à l'autorité municipale et soutenu énergiquement les mesures administratives, organisant en outre les secours aux chômeurs et nécessiteux.

M. Millez (Henri-François), receveur municipal à Marcq-en-Baraul (Nord) : a fait preuve pendant toute l'occupation ennemie d'un grand courage civique. Malgré de grandes difficultés, a assuré le ravitaillement de la population. A constamment remonté le moral de la population, lui donnant connaissances des communiqués français et distribuant des écrits patriotiques qu'il pouvait se procurer en cachette.

Mme Dassonneville-Cottreel (Nestorine-Marie), à Lille (Nord) : le 13 octobre 1914, a recueilli un soldat français et deux douaniers mobilisés qu'elle a cachés et entretenus pendant près d'un an. Arrêtée et condamnée par le conseil de guerre allemand à cinq ans de travaux forcés, a été internée en Allemagne. Devenue malade par suite de privations et de mauvais traitements, a été rapatriée après avoir été mise en cellule pendant un an.

M. Druez (Henri), de Berlaimont (Nord) : resté en pays envahi, le 1er novembre 1918, a sectionné le cordon qui joignait la mèche d'allumage à une mine que l'ennemi avait placée pour faire sauter l'écluse de Berlaimont. Cet acte de courage a été accompli malgré la présence de nombreux Allemands aux environs de l'écluse. A pu ainsi éviter la destruction complète d'un ouvrage d'art.

M. Delmarle (Adolphe), éclusier ;
M. Delmarle (Palmyr), éclusier;
M. Croquet (Maurice), ouvrier, à Pont-sur-Sambre (Nord) : pendant le siège de Maubeuge, restés en zone occupée, ont pu fournir au commandant de la place et au péril de leur vie des renseignements précieux sur des emplacements des troupes et les batteries ennemies.

Mme veuve Berger, née Gagneur (Berthe), ménagère à Caudry (Nord) : a rendue de signalés services à des jeunes gens en facilitant leur départ par la Hollande. Victime d'une dénonciation et traduite devant un conseil guerre allemand, a été condamnée à dix ans de réclusion et emprisonnée du 25 décembre 1916 au 28 octobre 1918. Patriote ardent, dont la conduite est digne des plus vifs éloges.

M. Dupont (Louis), banquier à Douai (Nord) : resté à Douai pendant toute la durée des hostilités y a fait preuve en toutes circonstances des plus belles qualités d'énergie et de dévouement, s'efforçant d'adoucir, pour ces concitoyens, le dur régime de l'occupation ennemie et facilitant l'évasion de nombreux Français mobilisables. Arrêté par l'ennemi, a été condamné à un an de prison.

Mme veuve Versckaye-Greton (Marie), à Estaires (Nord) ;
Mlle Oudoire (Adélaïde), à Estaires (Nord),
A la date du 8 octobre 1914, lors de la première occupation d'Estaires par l'ennemi, ont fait preuve de courage et de dévouement transportant sous les obus le corps M. Blanquart, adjoint au maire, qui, pris comme otage par les troupes allemandes et mis devant elles pour leur servir de bouclier venait d'être tué par les balles françaises. De plus ont procédé, en présence de l'ennemi, à l'enterrement de M. Blanquart et sont ensuite rendues à l'hospice d'Estaires pour y soigner les civils qui venaient d'être blessés.
NB : le récit de la tragédie du pont d'Estaires.

M. Becuwe (Henri), frère diogène de l'ordre des frères Maristes, à Beaucamp (Nord) : a fait l'admiration de tous par sa grande fermeté vis-à-vis des Allemands, à Beaucamp, où il remplaçait le maire évacué. Menacé maintes fois d'être fusillé, n'a jamais faibli et a toujours conservé une attitude courageuse et fière devant l'ennemi.

M. Delhaye (Léon), ex-professeur adjoint au lycée de Valenciennes (Nord), actuellement professeur au lycée Janson-de-Sailly, à Paris: a fait preuve de courage et de patriotisme en guidant à travers la Belgique des soldat anglais désireux de passer en Hollande.

 
M. le docteur Bels, de Bailleul (Nord) : seul médecin resté à Bailleul après la mobilisation, a fait preuve des plus précieuses qualités d'organisateur en y installant un hôpital auxiliaire, puis, en prodiguant ses soins à la population civile sous le feu de l'artillerie et des avions ennemis, a donné à tous le concours le plus dévoué en même temps qu'un réconfortant exemple, notamment au cours des pénibles journées de mars 1918.

M. l'abbé Loridan, vicaire à Steenwerck (Nord) : a rendu de précieux services à la population de sa paroisse durant l'occupation. Lors de l'invasion et de l'exode de 1914, plutôt que d'échapper à l'ennemi, a préféré rester à son poste pour se dévouer au secours des vieillards non évacués.

M. Damier (Benoit-Côme), doyen de la faculté des sciences de l'université de Lille (Nord) : resté à Lille pendant toute l'occupation ennemie s'est opposé sans cesse avec la plus grande fermeté et au risque de graves dangers, à l'autorité allemande, afin de préserver les laboratoires de la faculté et les inappréciables collections scientifiques de l'université de cette ville. Durant cette cruelle période, a maintenu active la vie de la faculté en stimulant le zèle de tous ; dès sa libération, s'est appliqué avec une rare énergie à en réorganiser les services, de donnant ainsi le plus bel exemple d'énergie et dévouement.

 


 1921/04/26 (A53,N113).  p.5066  départements : 02, 51, 59, 62, 80

 

Mme Fontaine-Tribou, à Estaires (Nord) : à la date du 8 octobre 1914, lors de la première occupation d'Estaires par l'ennemi, a fait preuve de courage et de dévouement en se rendant, au milieu des troupes allemandes et sous les obus, à l'hospice d'Estaires pour soigner des civils qui, pris comme otages et mis devant les troupes allemandes pour leur servir, de bouclier, venaient d'être blessés par les balles françaises.

Mme veuve Belmont-Gobert, à Bertry (Nord) : a logé et nourri, pendant toute la durée de l'occupation un soldat anglais blessé. A ainsi couru les plus sérieux dangers.

M. Labiau (Théodore), à Viesly (Nord) : au moyen de faux passeports, a facilité le passage en Hollande de nombreux jeunes gens. A logé et nourri, pendant plusieurs mois, des soldats anglais et belges. Poursuivi pour espionnage, condamné à mort, sa peine a été commuée en onze ans de travaux forcés. Emprisonné pendant trois ans en Allemagne.

M. Byttebier, dessinateur du génie de la place de Maubeuge (Nord);
M. Deprêtre, gardien du cimetière de Maubeuge (Nord), par leur courageuse initiative, ont permis de soustraire à la vue de l'ennemi ou de rendre inutilisable un important matériel d'artillerie existant à Maubeuge lors de la capitulation de la ville; matériel qui a été remis à l'autorité militaire à la fin des hostilités.

M. Nicolas, professeur de l'école nationale professionnelle d'Armentières (Nord) : resté à son poste pendant la première  année de la guerre, a prêté à la municipalité, sous le feu presque continuel de l'ennemi, le concours le plus dévoué dans le fonctionnement du service de ravitaillement. Détaché ensuite à l'école pratique de Dunkerque, il continua, sous les bombardements, à y donner, jusqu'à la fin de la guerre, l'exemple du courage tranquille et du dévouement absolu à ses fonctions, soit comme professeur, soit comme directeur intérimaire de l'établissement.

M. Dessaint (Ernest), maire de Bantouzelle (Nord) : resté en pays envahi, a maintenu très élevé, grâce à son calme énergique, le moral de ses administrés. A plusieurs reprises, saisi comme otage par l'ennemi, a toujours su lui en imposer par sa courageuse et fière attitude de patriote.

M. Wibaux (René), pharmacien à Lille (Nord): mobilisé à Lille en qualité d'officier d'administration dans un hôpital militaire annexe, a facilité le passage en Belgique et en Hollande à des soldats français. Dénoncé en septembre 1918, interné à Douai, puis à la prison de Saint-Gilles, à Bruxelles, a été mis en liberté au moment de l'armistice.

 


 

1921/07/14 (A53,N188).  p.8142  départements : 02,51 ,54, 55, 59, 60, 62, 80. B.

 

Le personneI du musée de Lille (Nord): par son zèle et son dévouement au-dessus de tout éloge, a su préserver de la destruction les inestimables richesses d'art des musées de la ville,lors du bombardement allemand en 1914. A rendu ainsi à la cause de notre patrimoine artistique un service exceptionnel et bien mérité de la cité et de l'art français.

M. Cuvelier, curé à Villereau (Nord) : au péril de sa vie a hébergé et nourri pendant une semaine deux soldats français évadés d'un camp de prisonniers et devenus, dans la suite, lieutenants ; les a dirigés lui-même par la forêt de Mormal pour les aider à rejoindre le front français. Dénoncé, a subi de la part des gendarmes allemands, perquisition de plusieurs heures et n'a échappé au châtiment que grâce à son sang-froid. S'est fréquemment opposé aux réquisitions injustes faites dans la commune, a défendu aux habitants d'y répondre et fut poursuivi par les Allemands.

M. Beluriez : (Jean), instituteur public à Toucoing (Nord) : a fait preuve de beaucoup d'initiative et de fermeté pendant l'occupation. A établi de fausses cartes allemandes et a ainsi évité à de nombreux jeunes gens l'incorporation dans les camps de travailleurs. Dénoncé, a été emprisonné pendant six mois.

M. Hequette (Victor-Désiré), instituteur public à Tourcoing (Nord) : a contribué de la façon la plus active à assurer la sécurité d'un grand nombre de jeunes gens et de quelques soldats français réfugiés à Tourcoing, pendant l'occupation, en leur procurant des fausses cartes d'identité et de travail. Dénoncé et détenu en cellule pendant trois mois, a été ensuite incorporé dans un bataillon d'ouvriers.

M. Depaepe (Cyrille), employé à Roubaix (Nord) : au cours de l'occupation allemande, a aidé à l'établissement de fausses cartes d'identité, évitant ainsi à des français d'être contraint au travail par les Allemands. Arrêté pour ce fait par l'autorité ennemie, a été condamné à quatre mois d'emprisonnement.

M. Capelle (Henri), employé à la gare de Tourcoing (Nord) : au cours de l'occupation allemande, a aidé à l'établissement de fausses cartes d'identité, évitant ainsi à des Français d'être contraints au travail par les Allemands. Arrêté pour eu fait par l'autorité ennemie, a été condamnée à cinq mois d'emprisonnement.

Mme veuve Covolo, née Villette (Elise), couturière à Avesnes-sur-Helpe (Nord) : du 25 août au 5 novembre 1914, a recueilli un soldat français blessé. A fait preuve d'un réel dévouement et s'est exposée à des dangers.

 


1922/11/12 (A54,N307) & 1922/11/13.  p.10958

Le Gouvernement porte à la connaissance du pays la belle conduite de :

M. l'abbé Elie Boudoin, curé de Pillon (Meuse) : condamné à mort par les Allemands, le 10 août 1914, pour avoir été, selon le mot d'un général ennemi, l'âme de la résistance dans sa commune, et, forcé par eux à marcher devant leurs troupes lors d'une attaque, réussit à s'échapper sous le feu et ne cessa jusqu'à sa mort, provoquée par les mauvais traitements subis, d'être pour tous le plus bel exemple de dévouement et de patriotisme.

 

 


 

       Listes trouvées au JO  - hors "citation à l'Ordre de la Nation" (ON) à partir de 1920 et qui ne concernent plus la période d'occupation.

1914 2 résultats

 

1915 6 résultats

 

1916 5 résultats

 

1917

 

1918 11 résultats

 

1919  7 résultats

 

1920  7  résultats

 

1921   5 résultats

 

 

15 juillet 2013

Les affiches


Journal Officiel du 13 Avril 1928

61e CONGRÈS
des
SOCIÉTÉS SAVANTES DE PARIS ET DES DÉPARTEMENTS
A LILLE

SECTION D'HISTOIRE MODERNE (depuis 1715) ET D'HISTOIRE CONTEMPORAINE


Séance du mercredi 11 avril 1928, matin.
Présidence de M. A. de Saint-Léger.

p4314

            Communication de M. Adrien Legros, ancien professeur à l'école primaire supérieure de Valenciennes, trésorier du cercle archéologique et historique de Valenciennes, sur «Les affiches de la grande guerre et l'occupation allemande à Valenciennes
Les Allemands qui ont occupé Valenciennes pendant 1.530 jours ont apposé sur les murs de cette ville plus de 1.900 affiches. Ce nombre considérable s'explique si l'on considère que Valenciennes est restée pendant toute cette période un centre d'inspection d'étapes. A Gand, en Belgique, il n'a été posé que 1.229 affiches, dont le recueil trilingue (français-flamand-allemand) a été publié par les soins de la municipalité gantoise en cinq énormes volumes. Rien de semblable n'a encore été fait pour aucune ville des régions occupées, pas même pour Lille.
Quand on a classé ces 1.900 affiches, on s'aperçoit qu'on pourrait en faire cinq catégories :

1° L'invasion, l'occupation, les responsabilités de l'Angleterre;
2° L'armée allemande :
    a) le logement des troupes;
    b) nourriture; 
    c) sécurité;
    d) santé publique;
    e) besoins moraux;
    f) communications
    g) contrôle des habitants;
3° Alimentation et ravitaillement de la population;
4° Questions financières;
5° La vie municipale et publique.

L'importance des collections d'affiches constituées pendant la guerre est considérable. Ces documents authentiques ont un intérêt certain, et ils sont même au premier chef des documents historiques irréfutables.
Cette communication donne lieu à un intéressant échange de vues entre MM. de Saint-Léger, Camille Bloch, le chanoine Dinan, M. Gavelle, M. Henri Lemaître, à la suite duquel est émis le vœu dont voici la teneur:

"Le congrès, après avoir entendu la communication de M. Adrien Legros sur les Affiches de la grande guerre et l'occupation allemande à Valenciennes, considérant le grand intérêt historique que présente ce genre de documents,
Émet le vœu qu'une publication d'ensemble des affiches allemandes apposées dans les régions françaises envahies soit entreprise sous la direction des bibliothèque et musée de la guerre, institution d’État."
source  gallica

    

pca

Ce sont certaines de ces affiches que j'ai utilisées dans les précédents messages (souvent transcrites pour une meilleure recherche), j'ignore si cette publication d'ensemble a vu le jour et/ou si elle a été détruite, ni si l'ensemble de ces documents ont été conservés dans leur totalité en archives, départementales ou nationales.

15 août 2014

Prisonniers civils : Listes du CICR (II)

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Liste suivante

 

     Avec la mise en ligne des fiches et listes du Comité International de la Croix-Rouge apparaissent des noms de civils internés ou déportés depuis Valenciennes. (Il peut s'agir de civils "pris" à Valenciennes, donc de réfugiés, Belges par exemple, ou de résidents de pays de l'Entente : Anglais).

fiches
(source CICR)

 

      Seules les fiches étant indexées, et uniquement par nom, on trouvera ci-après les noms, camps, et rares informations retrouvées dans ces listes.
Il s'agit pour l'instant d'une simple transcription quasi à l'identique, mettant au moins les noms disponibles à la recherche, et qui fera l'objet d'un traitement des données une fois l'ensemble de celles-ci recueillies, même si l'on peut prévoir que ce sera loin d'être exhaustif, les délégués du CICR n'ayant pas visité tous les camps.

 

A l'écriture, parfois en fraktur manuscrit ne facilitant la lecture,

 fraktur

 

     Vient s'ajouter la difficulté d'une première transcription "à consonance germanique" pour la rédaction de ces listes, faisant que l'on peut trouver écrit Garpeutier pour Carpentier, ou même Misscipipi pour  - mention manuscrite d'un lecteur perspicace des listes ? - Missy-lès-Pierrepont !

 

Hihihi

 

     Voici donc les noms au fur et à mesure de ma lecture des listes.


     A partir de ceux-ci, tels qu'écrits, on peut accéder aux fiches nominatives et se faire parfois une idée des camps de prisonniers  fréquentés, voire retrouver la date de décès et une petite information sur le lieu d'inhumation.

     Cependant le terme utilisé pour l'origine est - quand il est écrit- gefangennahme : capture, comme pour les militaires, ce qui n'est pas l'appellation correcte pour des civils déplacés, internés ou pris en otage. "Valenciennes" signifie donc bien parfois qu'ils ont été envoyé en camp depuis cette ville où il se trouvaient, avec parfois des confusions comme ce prisonnier originaire de Trith (en France) relâché en Belgique, et classé comme Belge dans les listes. Il peut également s'agir de réfugiés, Belges ou autres, rattrapés par l'avance ennemie.

   Si d'aventure vous reconnaissez un nom, et d'autant plus si vous avez des informations complémentaires, merci de me contacter.

    A titre d'exemple, quelques noms pris un peu au hasard font l'objet d'un lien vers la fiche correspondante du CICR. Parfois cette fiche précède ou suit d'autres fiches, il ne faut donc pas hésiter à consulter les fiches voisines (Voir MORAGE Bonenfant 5 fiches, il apparait ci-dessous), parfois les fiches d'une même personne ont été assemblées.

Remarque : Il arrive que la date soit .... étonnante comme 26.7.1914  ! Il s'agit d'une erreur de recopie, la bonne date étant 26.Oct.1914 . Dans les textes de l'époque, septembre ( 9° mois de l'actuelle année civile) était fréquemment abrégé 7bre.

Accès : Il est possible de voir la page d'origine du registre en tapant le lien suivant dans la barre d'adresse du navigateur, après avoir remplacé xxx par le numéro de la page tel qu'il est écrit en dernière colonne :

http://grandeguerre.icrc.org/fr/List/1616244/1927/xxx    (sauf changement sur le site et parfois à une page près)

exemple pour ROUSSY Gilbert page 2206  : http://grandeguerre.icrc.org/fr/List/1616244/1927/2206

(ce lien sera automatisé dans une prochaine version)

 


 Belgier 7.9.1915 Gefangenenlager Holzminden

 

Name Vorname Beruf Geburtsort Gefangennahme Reg Page
ROUSSY Gilbert Arbeiter Valenciennes Valenciennes 12 2206
VERSCHOOTE Oscar Elektriker St. Amand Valenciennes 12 2209
VIART Augustin Kaufmann Hausmont Valenciennes 12 2209
VIART Désiré Kaufmann Hausmont Valenciennes 12 2209
VIART Emile Kaufmann Hausmont Valenciennes 12 2209
DESSY Armand Schlosser Famars Valenciennes 12 2213

 


 Gefangenen Lager Merseburg 9 juni 1915

 

Name Vorname Heimatsort Dienstgrad Truppenteil Ort der Gefangennahme Reg Page
20 DUBOIS Maurice Sentinelle (Nord) Zivilist Zivilist Lourches 12 2223
26 FRESSARD Achille Douai Zivilist Zivilist Valenciennes 12 2223
27 FILLON Théodore Valenciennes Zivilist Zivilist Augy 12 2223

 


 

 

Franzosen 17-09-1915 gefangenenlager Holzminden

 

Name Vorname Beruf Geburtsort Festnahmeort Reg Page
GRISARD Marcel Hotelier Valenciennes Moulon 12 2231
OLIVAUX Raphael Unternehmer Lasentinelle Valenciennes 12 2236
PATIN Adolf Buchdrucker Valenciennes Valenciennes 12 2236

 


 Zivilgefangene Franzosen Kriegs Gefangenenlager Munster II

 

Name Vorname Gef. in Heimat Reg Page
ANCELIN René Valenciennes Elincourt Ste Marguerite 12 2245
BATAL Arthur Valenciennes Valenciennes 12 2245
CARON Charles Valenciennes Nampcel 12 2245
GOBERT Victor Valenciennes Valenciennes 12 2245
HUREZ Maurice Valenciennes Valenciennes 12 2245
HUTIN Gaston Valenciennes Walincourt 12 2245
LEMAIRE Gilbert Valenciennes Watigny 12 2245
MAROTINE Lucien Valenciennes Passel 12 2245
RENAUT Henri Valenciennes Valenciennes 12 2245
SAINT-QUENTIN Fernand Valenciennes Valenciennes 12 2245

 


 Aufenthalsort : Strafanstalt Rheinbach 06.10.1915 Franzosen

 

Zu & Vorname   Beruf Letzt. Wohnort Aufenthaltsort Reg Page
BERTIAUX Jules Bergmann Anzin Strafanstalt Rheinbach 12 2290

 


Fin du  Registre n°12


Franzosen 03.11.15 AUFENTHALSORT : strafanstalt Rheinbach

Name Vorname geburstag Wohnort Beruf Strafanstalt Reg Page
DREYFUS Léon 14.08.59 Valenciennes Kaufmann Rheinbach 13 2403

 


 Lager Kommando n° 8658 L Kgfl SAGAN 16 November 1915

Name Vorname Heimatsort   Gef in Gefl. Reg Page
      Departem.          
28 MOREAU Antoine Bonschau Valenciennes Zivil-Gef Bonschau Sagan 13 2423
30 PAUL Etienne Bonschau Valenciennes Zivil-Gef Bonschau Sagan 13 2423

 


 Belgier Merseburg 10 oktober 1915

Lfd Nr Name Vorname Heimatsort Dienstgrad Truppenteil Ort der Gefangennahme Reg Page
1 DRIS René Jemmapes Zivilist Zivilist Valenciennes 13 2431

 


 Gefangenerlager Cellelager Uberwisen aus Cassel Franzosen 27/12/1915

Name Vorname Geburtsort Heimatsort Geb. tag Beruf Gefangen in Reg Page
ANCEL Gustave Valenciennes (Nord) Valenciennes 18 Fabrikarbeiter Valenciennes 13 2453
        07.1897        
BATAILLE Octave Valenciennes (Nord) Valenciennes (Nord) 10.12.1894 Kesselschmid Valenciennes 13 2453
BEUHLE Fernand Valenciennes (Nord) Valenciennes (Nord) 20.04.1897 Schreiber Valenciennes 13 2453
CANION Raoul Maurois (Cambrésis) Marly (Nord) 19.04.1897 Schuster Valenciennes 13 2454
CARIGNAND Paul Valenciennes (Nord) Valenciennes (Nord) 20.05.1897 Schreiber Valenciennes 13 2454
CHIGARD Georges Valenciennes (Nord) Valenciennes (Nord) 18.10.1884 Eisenarbeit. Valenciennes 13 2454
CORDIER Jean Valenciennes (Nord) Valenciennes (Nord) 12.11.1896 Schreiber Valenciennes 13 2454
DEBLIQUY Marcel Valenciennes (Nord) Valenciennes (Nord) 02.03.1895 Tagelöhner Valenciennes 13 2454
DELETTREZ Raphaël Liège (Belgien) Valenciennes (Nord) 21.06.1897 Fabrikarb. Valenciennes 13 2455
DELCAYE Georges Valenciennes (Nord) Valenciennes (Nord) 10.09.1897 Eisenarbeiter Valenciennes 13 2455
DAVOINE Pierre Neuville (Nord) Valenciennes (Nord) 25.03.1877 Fabrikarb. Neuville (Nord) 13 2455
DELETVILLE René Montreuil s/ Mer (Nord) Valenciennes (Nord) 26.11.1896 Fleischer Valenciennes 13 2455
DOMERY Léon Valenciennes (Nord) Valenciennes (Nord) 24.06.1887 Eisenarbeit. Valenciennes 13 2455
DAYEZ Fernand Valenciennes (Nord) Valenciennes (Nord) 29.09.1877 Fabrikarb. Valenciennes 13 2455
DELALEUX Pierre Valenciennes (Nord) Valenciennes (Nord) 01.01.1897 Eisenarbeit. Valenciennes 13 2455
DUFAY Henri St Omer (Nord) Valenciennes (Nord) 11.03.1887 Eisenarbeit. Valenciennes 13 2455
DEDISE Jules Valenciennes (Nord) Valenciennes (Nord) 03.12.1896 Eisenarbeit. Valenciennes 13 2455
DEBRABANT Jean Bte Valenciennes (Nord) Valenciennes (Nord) 05.10.1886 Tagelohner Valenciennes 13 2456
DEDISE Jules (Père) Anzin (Nord) Valenciennes (Nord) 03.05.1878 Eisenbahnarbeiter Valenciennes 13 2456
FERIN Emile Valenciennes (Nord) Valenciennes (Nord) 13.12.1878 Kuster Valenciennes 13 2456
GRATTEPANCHE Charles Valenciennes (Nord) Valenciennes (Nord) 24.08.1870 Fabrikarb. Valenciennes 13 2456
GOSSELIN Louis emile Valenciennes (Nord) Valenciennes (Nord) 06.01.1878 Maler Valenciennes 13 2457
HANNEVART Henri Valenciennes (Nord) Valenciennes (Nord) 18.11.1895 Schuster Valenciennes 13 2457
HULOUP Philippe Valenciennes (Nord) Valenciennes (Nord) 10.05.1890 Arbeiter Valenciennes 13 2457
HOURDEQUIN Georges Aulnoy (Nord) Valenciennes (Nord) 22.11.1896 Beamte Valenciennes 13 2457
GORIEUX Albert Valenciennes (Nord) Valenciennes (Nord) 02.02.1896 Tagelohner Valenciennes 13 2457
LEGRAND Léon Valenciennes (Nord) Valenciennes (Nord) 1895 Maurer Valenciennes 13 2458
LEGRAND Eugène Valenciennes (Nord) Valenciennes (Nord) 18.10.1895 Drücker Valenciennes 13 2458
LECU Paul Marly (Nord) Marly 07.07.1884 Eisenarb. Valenciennes 13 2458
LAMBOUR Henri Ruesnes(Nord) Valenciennes 10.031887 Bäcker Valenciennes 13 2458
LEVISSE René Marquise (Nord) Valenciennes 09.04.1896 Gärtner Valenciennes 13 2458
MORELLE Albert Valenciennes (Nord) Valenciennes 22.01.1895 Eisenarb. Valenciennes 13 2459
MACHU Raphaël Le Cateau (Nord) Valenciennes 02.06.1896 Eisenarb. Marly ( Aisne) 13 2459
MARTEL Alexandre Valenciennes (Nord) Valenciennes 23.01.1878 Kesselschmied Valenciennes 13 2459
MESSAGER Alfred Angle Fontaine (Nord) Valenciennes 28.05.1882 Beamte Valenciennes 13 2459
MERIAUX Fernand Catteaux (Nord) Valenciennes 15.152.1874 Maler Valenciennes 13 2459
MOMBRE Louis Valenciennes (Nord) Valenciennes 28.10.1895 Landarb Valenciennes 13 2459
OBRINGER Edouard Marly (Nord) Marly 13.10.1885 Eisenarb. Valenciennes 13 2459
PHILIPPART Jean Bte Valenciennes (Nord) Marly 06.04.1897 Furhman Valenciennes 13 2460
ROMBEAU Joseph Marly (Nord) Marly 26.08.1886 Ingénieur Valenciennes 13 2460
RICHARD Gaston Valenciennes (Nord) Valenciennes 22.03.1896 Ohne Valenciennes 13 2460
SETAN Henri Valenciennes (Nord) Valenciennes 15.05.1896 Arbeit Valenciennes 13 2460
TOURILLE Adolphe Valenciennes (Nord) Valenciennes 26.09.1895 Eisenarb. Valenciennes 13 2461
TAVERNE Louis Valenciennes (Nord) Valenciennes 08.03.1895 Eisenarb. Valenciennes 13 2461
VIGNAUD Alphonse Valenciennes (Nord) Valenciennes 09.01.1890 Eisenarb. Valenciennes 13 2461
VIEVILLE Jules Marle (Aisne) Marle 30.01.1895 Landarb. Valenciennes 13 2461
WANTY Albert Valenciennes (Nord) Valenciennes 28.12.1895 Eisenarb. Valenciennes 13 2461
WALBRECQ Arthur Maubeuge (Nord) Valenciennes 25.11.1895 Schreiner Valenciennes 13 2461

 


 Franzosen 24/12/1915 Gefangenerlager Holzminden

Name Vorname Beruf Geburtsort Ort der Festnahme Reg Page
CROIX Adrianne Ehefrau St Ebert Valenciennes 13 2466
DELEEUW Heinrich Arbeiter Valenciennes Neville 13 2466
DELEPANT Adrianne Ohne Boulogne Valenciennes 13 2466

 


 Gefangenenlager CELLELAGER Uberwiesen aus Cassel Gefangenenlager Belgier 26/12/1915

Name Vorname Geburtsort Heimatsort Geb. tag Beruf Gefangen in Reg Page
ARCHELON Léon Maisières (Ardennes) Vervierss (Liège) 26.01.1884 Maurer Valenciennes (Nord) 13 2472
DETOURNAY Firmin Gaurain (Hainaut) Valenciennes (Nord) 15.05.1892 Füsermann Valenciennes (Nord) 13 2472
GOISSE Maurice Crespin (Nord) Valenciennes (Nord) 25.11.1878 Draher Valenciennes (Nord) 13 2472

 


Fin du  Registre n°13


 

 

 

 


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29 mai 2014

1919 - a - Décès de soldats alliés à Valenciennes

 

Le 12 décembre 1919  décède le Lieutenant Evans du 7th Bn. des Royal Welsh Fusiliers, agé de 27 ans selon le CWGC (24 sur l'acte de décès) ; il est inhumé dans le carré britannique du Cimetière St-Roch, tombe II D 6.

Décembre 1919

Date d'acte ou de trans-
cription
N° d'Acte (propre ou voisin) Natio-
nalité
Nom Prénom Infor-
mations mili-
taires
Lieu de décès annoncé Préci-
sion lieu de décès
Date de décès Vue N° Date de Nais. Lieu de Nais. Domicile, famille, obs.
13 déc 1919

  726

GB



EVANS

J.Harold Evans
John Harold

Lieutenant de l'armée britannique Valenciennes

Hopital Mixte 12 déc 1919 183 24 ans    

 

Photo de sa tombe :

Evans

 



 Retour au tableau des nationalités par année


 

5 août 2015

Evacués du Département du Nord

 

     La Bibliothèque Nationale de France, a mis en ligne sur son site Gallica 21 listes de noms de personnes du département du Nord évacuées en zone libre, ainsi que leur destination ; ces listes ont été publiées en 6 fascicules par la Direction de la Sûreté Générale.

entete


     Le premier de ces volumes (listes 1 à 3) a été imprimé en Octobre 1914, le dernier en Janvier 1915. Il s'agissait non seulement de tenir à jour le flux des personnes déplacées, à cette date fuyant l'arrivée de l'ennemi, que de découvrir d'éventuels espions parmi les réfugiés. La publication des listes -par voie de presse ?- devait permettre de renseigner les familles, pour autant qu'elles aient accès aux documents !

Ces listes, qui contiennent 33890 noms, ont été mises en ligne dans leur seule version image, peut-être parce que le contraste de la numérisation n'autorisait pas une bonne reconnaissance de caractères. C'est donc un travail que j'ai dû refaire, mais surtout il a fallu palier aux coquilles du typographe, et aux incohérences des relevés. On peut très certainement accorder plus de crédibilité aux lieux de destination, car ces listes ont été composées à partir des rapports établis sur place.

     Il n'en est hélas pas de même pour les villes de provenance, d'autant qu'il est probable que les réfugiés ne possédaient pas -ou peu- de documents officiels d'identité, le préposé aux relevés ayant dû composer avec leurs déclarations, et l'accent tout particulier du Nord : ("Carop" par exemple pour Quarouble). Ce qui conduit -en enchaînant les fautes de transcription- à l'exemple suivant dans lequel je cherche encore le nom de la ville de départ :

ville

    De même il est possible que certaines des personnes déplacées aient donné, non leur ville d'origine du Nord, mais leur précédente ville refuge, ou encore que le Nord aît déjà été pour elles une étape (venant de Verdun, de Cons-la-Grandville, de Tournai en Belgique, etc.).

     J'ai reproduit à titre d'exemple la liste n°6, contenant 1440 noms, dont les informations ont été corrigées ; j'ai laissé quelques cas -marqués "sic"- pour montrer les difficultés rencontrées. Il est parfois indiqué "et enfants" ou "et famille" dans la liste originale, mention que je n'ai pas reproduite. Tout y a été relu, et je tiens à disposition au format texte les autres listes, de façon à ce que d'autres chercheurs puissent y accéder, bien qu'il n'y ait pas eu de correction complète, et que l'OCR soit parfois .... surprenant.

 

    Surtout, j'ai mis en ligne la totalité des évacués de Valenciennes.

 

    J'ai commencé à faire de même pour le valenciennois (actuelle communauté de communes), mais faute de résultat probant de la reconnaissance de caractères, malgré les retouches préalables, c'est un travail de romain...... voir la liste en l'état

 

  • Fascicule 1
    • Liste n°1 (8336 noms)
    • Liste n°2 ( 349 noms)
    • Liste n°3 (1085 noms) 
  • Fascicule 2
    • Liste n°4 (1111 noms)
    • Liste n°5 (1961 noms)
  • Fascicule 3 (5539 noms)
  • Fascicule 4
    • Liste n°10 (2103 noms)
    • Liste n°11 ( 832 noms)
    • Liste n°12 ( 566 noms)
    • Liste n°13 (1238 noms) 
    • Liste n°14 (1122 noms) 
    • Liste n°15 1638( noms)
  • Fascicule 5
    • Liste n°16 (2814 noms)
    • Liste n°17 ( 646 noms)
    • Liste n°18 ( 440 noms)
    • Liste n°19 (2140 noms)
  • Fascicule 6
    • Liste n°20 (1309 noms)
    • Liste n°21 ( 661 noms)

 

 


 

 

 

24 juin 2014

Libération de Valenciennes : Musée des Beaux-Arts

 

        Le musée des Beaux-Arts de Valenciennes avait été choisi comme « dépôt central des œuvres d’art évacuées » en raison de ses sous-sols spacieux et solides et de sa situation à l’abri des opérations militaires. Il abritait non seulement les chefs-d’œuvre des musées du Nord, ceux de Lille notamment, mais aussi quelques milliers d’œuvres d’art d’autres provenances confondues. (.....) Depuis le mois d’octobre 1918, cette fois-ci avec l’accord et sous la surveillance des responsables français ou de leurs représentants, les collections déposées à Valenciennes, ainsi que ce qui restait dans les musées de Douai et de Cambrai, entre-temps pillés par les troupes allemandes lors de leur retraite, étaient transférées en train et par voie fluviale à Bruxelles .
Lire à ce sujet un intéresant article dans la Revue Germanique Internationale

 

Les photos N&B proviennent de la Bibliothèque Archives du Canada dont les légendes sont en italique. Les photos couleurs du musée viennent d'être prises, avant une année de fermeture.

 

"Notices found on the walls of the Museum in Valenciennes."
Avis trouvés sur les murs du Musée de Valenciennes.

 

3561 a003481-v8

 


 "The only picture left behind by the Germans; [Valenciennes Museum]. " Nov. 1918
Le seul tableau laissé au Musée des Beaux-Arts de Valenciennes par les Allemands.

a003493-v8

 

      Cette grande aquarelle (1,2

0m x 3,41m), de Louis François Cassas (1756-1827) qualifié de peintre orientaliste, à l'inventaire du Musée de Valenciennes s'intitule "Constantinople" : Vue de la Corne d'Or et de la pointe du Sérail. Au premier plan, un cimetière turc ; des bateaux et des barques mus par des rameurs animent le paysage - don du baron de Maingoval en 1887.
Le musée de Tours possède un dessin au crayon dans un carnet de voyage.

Il semble qu'il existe comme souvent plusieurs versions du même auteur sur ce thème :

Source: Externe

Était-ce parce que la Turquie était leur alliée que le tableau est resté ????

tableau cassas
(Reconstitution à partir des photos de Musenord)

     


 "In the Hall of the Museum of Valenciennes; all the bronze statues, paintings and tapestries have been taken away by the enemy." November, 1918.
Dans le hall d'entrée du Musée : toutes les statues de bronze, peintures et tapisseries ont été emportées par l'ennemi.

 

3568 a003485-v8

     On s'en doute,  la statue équestre du Maréchal Villars est un plâtre :
"Plâtre original, à demi-grandeur de la statue équestre de Villars élevée à Denain (médaille d'or du Salon 1912). Le maréchal, monté sur un cheval qui se cabre, les rênes dans la main gauche et le bâton de commandement dans la droite, le chapeau à plumes sur la tête, se tourne vers sa droite en relevant la tête pour donner un ordre."

Oeuvre de Henri GAUQUIE, Flers 1851 - Paris 1927, Ancien élève des Académies de Valenciennes. (Inventaire du Musée des Beaux-Arts)

le maréchal de villars

 

 

     La statue de Denain élevée en 1913 n'a pas échappé aux réquisitions comme toutes celles qui en bronze, présentaient un intèrêt "stratégique" :

 ENLÈVEMENT DE LA STATUE DE VILLARS A DENAIN

"Le 26 avril 1918, on enleva, à Denain, la statue de Villars. Je fis aussitôt une démarche auprès du conservateur allemand Burg, qui me répondit que, la maquette étant au Musée, les Français avaient encore assez d’argent pour en faire refondre une autre."

(in Delame : "Valenciennes Occupation allemande 1914-1918. Faits de guerre et souvenirs" Hollande & Fils ed. 1933)

Ainsi, à la libération de Denain, les cérémonies se feront au pied d'un socle privé de sa statue :

"Civilians released by Canadians passing through Denain [France] stop and look where a huge bronze statue of Marshal Villars once stood. The bronze horse, rider and inscription plates were taken away by retreating enemy". October, 1918.

The bronze horse, rider and inscription plates were taken away by retreating enemy
Etonnement des soldats et des premiers Denaisiens à revenir,
la plaque de bronze à l'effigie du Maréchal a aussi disparu
.

"The Prince of Wales takes the salute on the steps of the Statue erected to Marshal Villars who delivered the town of Denain in 1712"

Veterans CDN Bde Villars 01
Défilé des vétérans de 1870-71 devant le Prince de Galles,
les Généraux Currie (Corps Expéditionnaire Canadien) et Watson (4th CDN Division)
ainsi que des officiers dont un Français qui les saluent.

(photos :  Bibliothèque Archives du Canada)

L'actuel Monument :

 

villars01

 villars02

 Villars03

 

Revenons à la photo originale :

3568 a003485-v8

     On reconnaît au fond à gauche derrière Villars la statue d'Antoine Watteau par Jean Baptiste CARPEAUX (Valenciennes 1827-Courbevoie 1875), plâtre patiné ; projet initié en 1860 pour la fontaine qui se trouve devant l'église St Géry, remanié en 1867, le monument complet sera terminé par Ernest Hiolle et inauguré en 1884 : il semble que l'une au moins des 4 statues d'enfants (Gilles, Arlequin, Finette, Colombine) de la base -en plâtre !- soit restée au pied de Watteau.

Watteau par Carpeaux
La statue est toujours présentée au même emplacement.

    Derrière la tête de Watteau apparait "Le triomphe de Flore" dont je parle plus bas

     Au pied à gauche de cette statue: La douleur de Jean Escoula (Bagnères de Bigorre 1851-Paris 1911), inscrite au catalogue du Musée comme  : Tête en bronze donnant une impression de torture ; montée sur une pierre brute. Don de M. le baron de Rotschild en 1898. Est-ce la tête de bronze que l'occupant a laissé, ou un moulage en plâtre ?????

P1020974

 

et à droite "Icare essayant ses ailes" par Jules Louis MABILLE (Valenciennes, 1843-1897) Plâtre, Hauteur 2m.
Le gracieux adolescent, debout sur la pointe du pied droit, les ailes déployées, achève de serrer sur sa poitrine les courroies qui fixent ses ailes et se prépare à quitter le sol. (présenté au salon de 1877)

Icare

 


 

"A plaster statue in the Museum at Valenciennes, damaged by the enemy." Nov. 1918. 
Une statue de plâtre au musée de Valenciennes, endommagé(e) par l'ennemi

 

3565 a003482-v8

     La statue est "Le crépuscule" de Charles VITAL-CORNU (Paris, 1851 ; Paris, 1927) exposée au Salon de 1893. L'original est une statue de marbre, le musée en détient une version en plâtre : "[le crépuscule] est figuré par une jeune femme nue, debout, les yeux fermés, s'entourant la tête de fleurs de pavots." Hauteur 1,92m Don de l'état.

crepuscule

 

     Au fond au dessus de la porte "Le triomphe de Flore", étude en terre cuite pour le pavillon de Flore du Louvre, par Jean-Baptiste CARPEAUX, (Valenciennes 1827-Courbevoie 1875)

P1180208

 


 

"Only empty pedestals left in Valenciennes Museum". November, 1918
Il ne reste que des piédestaux vides.

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Est-ce l'inventaire de la salle que lit l'officier Britannique ?

 

P1020955


 

"Caretaker showing Canadian where famous picture hung, valued at 3 1/2 million francs, which was taken away by the enemy." Nov. 1918. 
Gardien montrant à un Canadien était accroché le célèbre tableau [ ?], d'une valeur de 3,5 millions de francs, emporté par l'ennemi.

 

3567 a003484-v8
Au sol les restes d'un cadre sommairement démonté.

 

P1020956
La salle en juillet 2014

 


 

 

 

2 avril 2016

Henri DURRE, député du Nord

 

     Pour les Nordistes, et plus certainement pour ceux du (très large) valenciennois, le nom de Henri DURRE évoque une rue, une avenue, une place, une école, voire une station de bus. D'ailleurs si vous en connaissez "hors région", merci de me laisser un commentaire.

photo HD

 

  • Henri DURRE est né à Maubeuge le 15 septembre 1867 où lui sont donnés les prénoms de Théodore Henri ; vous trouverez son nom dans le Dictionnaire des Parlementaires Français, mais aussi sur le monument aux morts du Palais Bourbon.

    Monument AN


    "Sa tombe est l'un des monuments que le promeneur peut voir au cimetière St Roch de Valenciennes : date du décès 28 octobre 1918.

    Partisan du rapprochement Franco-Allemand, à 18 ans il épouse une Allemande.

    Établi Représentant de commerce à Valenciennes, c'est un socialiste actif, rédacteur à "L' Avenir de Valenciennes" ; conseiller municipal dès 1900, puis conseiller général, il se présente à la députation : battu en 1902, élu en 1906, battu en 1910, réélu en 1914, il prend ses fonctions deux mois avant la déclaration de guerre : "Sont déclarés élus pour les 3 circonscriptions de Valenciennes, MM. Pierre MELIN, Henri DURRE et François LEFEBVRE" [ce dernier était maire de Denain] (Journal officiel du 3 juin 1914)."

    Le Journal Officiel des débats parlementaires fait état des séances de juin, de celles (12) de la première quinzaine de juillet, puis de la session extraordinaire du 4 Août. Il faudra attendre ensuite la 2de session extraordinaire du 22 décembre pour que les députés siègent à nouveau. Henri DURRE assistait aux séances des 15 juillet et 22 décembre. Entre-temps, le député était dans Valenciennes occupée.

 

La Municipalité lors de la déclaration de guerre se composait de :

M. le Docteur Tauchon, Maire;
MM. Damien et Dugnolle, Adjoints;

des Conseillers, au nombre de 27:
MM. Thellier de Poncheville, J. Billiet, Lepillez, Durre (Député), Dupont père, René Delame, Fourmeux, Boulanger, H. Mabille de Poncheville, Tromont, Douay, Guillaume, G. Pillion, Giard-Motte, Hédot, Lajoie, Debaralle, Millot, Armbruster, Jeanjean, Vilain, Mineur, Derudder, Coulon, Bouillon.

M. l'Adjoint Dugnolle étant mort le 8 août 1914, fut remplacé par M. Jules Billiet comme deuxième Adjoint.
MM. Millot et Carlier-Daniaux, mobilisés, allèrent rejoindre leur corps.

Le Conseil se réunissait chaque matin à 9 heures sans convocation.

 

Le député Henri DURRE avait rejoint le conseil municipal dont les délibérations actent sa présence dès le 5 Août ; je ne relate que les faits marquants auxquels il participe.

  • Séance du Lundi 31 août 1914. Le peu d'argent qui restait dans les banques ayant servi à payer les premières réquisitions et l'achat de denrées de première nécessité, le Conseil municipal, chassé de la Mairie, se réunit au Café Français, place d'Armes.

         Les Allemands voulant absolument se procurer de l'argent, le Commandant Kintzel donna un permis à MM. les députés Durre et Melin, accompagnés de M. Vergeot, percepteur, pour se rendre à Paris afin d'obtenir du Gouvernement l'autorisation de contracter un emprunt pour faire face aux besoins urgents de la Ville. Au début de l'occupation, le flanc droit de l'armée allemande était mal gardé, leur seul objectif étant alors Paris qu'ils comptaient atteindre le 25 août, ce qui les perdit d'ailleurs, n'ayant pas compté sur la résistance héroïque de nos amis les Belges. Il était donc assez facile, les premiers jours de l'occupation, de traverser les lignes allemandes qui ne dépassaient pas Saint-Amand-Orchies.

         Après un voyage assez mouvementé, ils furent assez heureux pour rencontrer le ministre des Finances et le ministre de l'Intérieur qui leur firent d'abord espérer qu'un décret paraîtrait le lendemain à l'Officiel, autorisant les communes de l'arrondissement de Valenciennes à emprunter pour la continuation du service des lois sociales et notamment des secours aux familles des ouvriers mobilisés. [Il n'y eut pas de décret, mais une lettre écrite au nom du gouvernement, ceci pour éviter toute jurisprudence]

         Quelques heures après le départ de Valenciennes des députés, la situation s'était singulièrement compliquée pour nous par la rançon importante imposée à la Ville de Valenciennes, nécessitant concours des banques de la ville pour faire face à cette exigence ; il eût fallu, pour le bien, pouvoir remplacer au moins la somme décaissée, mais un nouveau sauf-conduit à cet effet, qu'avait permis d'espérer l'autorité allemande locale, ne fut pas accordé par le général commandant à Cambrai le corps d'occupation.

         Quoi qu'il en soit, nos députés rentrèrent ici jeudi soir, [3 septembre] et dès vendredi, une commission spéciale, que nous nous empressâmes de constituer, se mit à l'œuvre et élabora le projet que nous allons vous soumettre, et qui permettra, nous l'espérons, de remédier aux besoins les plus urgents.
  • 15 septembre 1914 ici se place l'épisode du "Testament de Guillaume" que raconte René Delame

    "Le Commandant Kintzel exigea de nouveau une amende d'un million, sous peine de prise d'otages ou de représailles. Il offrit à nouveau un sauf-conduit pour aller demander cette somme au gouvernement français.

    Le Député Durre partait ce jour-là sans laissez-passer pour Paris, empruntant le tramway de Saint-Amand à Hellemmes. Chose extraordinaire, les Allemands avaient autorisé le tramway de Saint-Amand à Hellemmes à circuler, ce qui permit à bon nombre de jeunes gens de passer les lignes; mais ils le supprimèrent peu de temps après. Ayant seul l'autorisation de circuler en auto, le Conseil me délégua donc pour aller avec Durre à Lille, demander à M. le Préfet du Nord son appui afin d'éviter des représailles.

    Ayant passé les lignes allemandes je rejoignis M. Durre en route et le fis monter dans mon auto. Je lui remis comme cela était convenu le rapport qui nous était parvenu sur la chute de Maubeuge pour qu'il en donnât connaissance au gouvernement à Bordeaux. Nous fûmes surpris de passer aussi facilement les lignes des deux armées, ne rencontrant ni Français ni Allemands.
    (.....)
    Je laissai M. Durre avec le préfet du Nord à Lille et je rentrai à Valenciennes pour faire part de ma réponse. Naturellement le Commandant Kintzel n'en fut pas satisfait."

 

  • A la séance du 28 octobre 1914, M. Durre, Député, rendit compte de son voyage à Lille et de son entrevue avec M. le Préfet du Nord, qui approuve les décisions du Conseil en ce qui concerne l'application des lois sociales et le paiement des allocations journalières.

 

  • séance du 3 décembre 1914, après que le Maire fût allé faire une démarche à la Commandature.
    Le lieutenant Von Mikusch lui répondit que, avant de permettre et d'organiser l'envoi de correspondance aux prisonniers, il serait avantageux de nous procurer, par l'entremise de la Croix-Rouge de Genève, l'indication du lieu de leur internement, mais il ne donna aucun renseignement sur le moyen de faire parvenir nos lettres à Genève.
    MM. Durre et Melin, députés, devant se rendre quelques jours plus tard à Paris pour participer à la session de la Chambre, proposèrent de faire une démarche auprès du Comité de la Croix-Rouge, à Paris, pour obtenir que les lettres expédiées par les soins de la Croix-Rouge de Genève, nous parviennent, via Bruxelles, par les soins de la Poste allemande.

 

  • 5 décembre 1914 : Constitution d'une Commission d'études formée pour préparer le ravitaillement de l'Arrondissement.
    M. Durre, au moment où son nom fut proposé, déclara que lui-même et son collègue M. Melin tenaient à prévenir l'assemblée de leur prochain départ, si, comme le bruit en était parvenu à Valenciennes, le Parlement français avait été convoqué pour la fin du mois, il vaudrait donc mieux, croit-il, introduire dans la Commission une autre personne. [Les députés seront également présents à la séance du 7/12]

 

  • Vendredi 11 décembre 1914. - Coup de théâtre. - La réunion du Conseil municipal touchait à sa fin, quand entre le Sous-préfet de Valenciennes, M. Cauwes, accompagné de son collègue de Cambrai.

    Tous deux étaient revenus depuis peu à Lille. Le général allemand qui commandait à Lille les avait envoyés administrativement pour s'entretenir avec le commandant supérieur de Valenciennes, le Général [allemand] de Mongelas.

    Une grande altercation eut lieu entre le Sous-Préfet et les Députés Durre et Melin; ce fut un véritable réquisitoire au sujet de l'abandon de son poste avant l'arrivée de l'ennemi.
    (…)
    Quoi qu'il en soit, Durre et Melin, trouvèrent que le Sous-préfet aurait dû donner des ordres et des instructions avant son départ, et puisqu'il était parti, il n’y avait pas de raison qu’il revînt.

  J'ouvre une parenthèse pour le cas de M. Cauwes :

La règle de droit public est que les fonctionnaires d'autorité, qui représentent directement le Gouvernement, se replient en cas d'invasion, alors que les autres fonctionnaires demeurent en principe à leurs postes.

A la veille de l'invasion, les instructions, non écrites, étaient identiques. C’est ainsi que M. Trépont, Préfet du Nord, a reçu et exécuté l'ordre de se rendre à Dunkerque, lors de la première occupation de Lille. M. Cauwes répondit qu'après avoir assisté le 23 août, à un engagement le long de la frontière de Belgique, à Blanc-Misseron et Crespin, il avait reçu des ordres de se replier en en même temps que l'administration des Postes, et qu'il avait brûlé à Saint-Quentin, tous les papiers de mobilisation.

S'étant rendu le 26 août au Ministère de l'Intérieur, le Ministre se refusa même à croire que les Allemands fussent à Valenciennes. Selon les ordres du Gouvernement, il partit immédiatement rejoindre son corps, où il fut affecté au début de septembre au 6e régiment d'Infanterie Territoriale.

Plus tard, il reçut l'ordre du Gouvernement de rejoindre M. Trepont à Lille. Plusieurs jours plus tard, le Gouvernement sur la demande des élus modifia sa doctrine, et des ordres nouveaux ont maintenu à leur résidence les fonctionnaires de l'administration préfectorale, de la zone située plus en arrière et qui fut bientôt envahie. C'est ainsi que le Sous-préfet de Saint-Quentin dût rester à sa place, et que M. Trepont qui avait exécuté les premières instructions du Gouvernement, lors de la première invasion de Lille, et qui était rentré dans Sa Préfecture après le départ de l'ennemi, y est resté quand Lille, par la suite, a été occupée pour la seconde fois.

Pour faciliter la réintégration du Sous-préfet dans ses fonctions, le Maire M. Tauchon, [qui avait refusé la proposition de l’occupant de le nommer officiellement sous-préfet, alors qu’en l’absence de M Cauwes il en assurait les fonctions] envoya sa démission de suppléant à l'autorité allemande, le 13 décembre. Son geste fut unanimement approuvé par le Conseil municipal. M. Douay ajouta qu'il le comprenait parfaitement, aucune investiture officielle ne lui ayant été donnée par le Gouvernement français, ce geste ne pouvait que l'honorer.

A la séance du 16 décembre, M. le Maire eut le regret de faire savoir au Conseil que la demande de M. Cauwes n'avait pas été admise par l'autorité allemande.
« Je conserverai donc, ajouta-t-il, les fatigues et les responsabilités de l'administration de l'arrondissement ».

Les deux Sous-préfets, au cours de divers entretiens avec l'autorité allemande ayant refusé de participer en quoi que ce soit aux réquisitions et à toute exécution des ordres ennemis concernant le travail forcé de la population civile, furent faits prisonniers de la 6e armée allemande, et astreints à des résidences fixes, comportant surveillance et visite journalières.

C'est ainsi que M. Cauwes fut interné à Tournai. Mme Cauwes, restée à Valenciennes, dans une clinique où elle venait de mettre au monde un enfant, étant atteinte de plus de phlébite aux deux jambes partit avec son mari et ses deux enfants à Tournai, où ils restèrent pendant toute la durée de la guerre.

Pendant son séjour dans cette ville, M. Cauwes put rendre des services aux armées alliées, ce qui lui valut la Croix de Guerre (citation à l'armée) la Croix Britannique et citation civile (Officiel du 24 octobre 1919) VOIR .

 Montgelas figurera après la guerre sur une liste de personnes destinées à être jugées :

Montgelas

  • séance du 31 décembre 1914 : Nous envoyons notre meilleur souvenir à M. Durre, Conseiller municipal et Député, à M. Melin, Député, qui ont bravé les dangers d'un long voyage pour accomplir leur devoir de représentants de notre région.

 

     Il n'y a aucun détail sur la façon dont les députés ont rejoint la zone libre ; même avec une autorisation de l'occupant, impossible de tenter la traversée du front qui s'était stabilisé et fermé depuis la fin de ce qu'il est convenu d'appeler la course à la mer qui est tout à fait terminée fin octobre. Voir sur le site cartographie14-18. Il était déjà assez extraordinaire qu'Henri DURRE aît pu faire l'aller-retour en septembre-octobre.
Restent deux hypothèses :

  • passage par la Suisse comme évacué : fort peu probable en 1914 et l'occupant s'en serait vanté, et 11 jours au plus n'auraient pas suffi,
    ou
  • embarquement dans un port néerlandais (ceux de Belgique étaient occupés), ce qui suppose d'abord un passage -évidemment interdit- de la frontière.

     A noter qu'il ne s'agit pas- comme je l'ai vu écrit dans un journal de l'ouest - de se réfugier à Paris, mais bien d'y faire son devoir de député : défendre au mieux sa région occupée.

Toujours est-il qu'il participe à la session exceptionnelle du 22 décembre 1914. Celle-ci est inaugurée par deux discours qui ont eu la chance d'être enregistrés et disponibles sur Gallica (hors panne de leur serveur) :

 Celui de Paul DESCHANEL, Président de la Chambre des Députés :

deschanel



Disque 80t/mn, 2 faces d'une seule plage, cliquer sur >| pour la face B

 

Celui de René VIVIANI, Président du Conseil des Ministres.

Viviani



Disque 80t/mn, 2 faces d'une seule plage, cliquer sur >| pour la face B

 

Le 2 septembre 1916, il prononce un discours lors des funérailles de Gustave DUBLED, autre député - socialiste- du Nord (6e circonscription de Lille) décédé le 23 août 1916 à St Maur, et inhumé à Paris au cimetière de Pantin. Le député Mélin l'y accompagnait. A noter que l'épouse du député décédé était restée en zone occupée. (Merci à julienpop pour le signalement)

L'Humanité 19160903
(L'Humanité du 3 septembre 1916)

 

Le 11 avril 1917, le nom du député apparaît dans la Gazette des Ardennes n°378, le journal donnant périodiquement dans la rubrique "Nouvelles Régionales" des informations sur des personnes résidant en zone libre (civils ou militaires). Parfois pour l'annoce de décès, parfois pour signaler qu'ils sont en bonne santé (b.s.). L'origine de l'information n'est pas connue (faits divers relevés dans les journaux de France libre ?)

GdA 378

       Le député DURRE apparaît dans de nombreuses interventions et discussions reportées au Journal Officiel, certaines ayant plus particulièrement trait aux réfugiés venus des régions occupées, aux otages, aux prisonniers, aux militaires des régions envahies, ouvriers spécialisés, que leurs patrons ne peuvent réclamer, ou à caractère social, comme une proposition de loi ayant pour objet de décider que, pour les accidents du travail, les frais médicaux et pharmaceutiques seront, dans tous les cas et quelle que soit l'incapacité occasionnée par l'accident, à la charge du chef d'entreprise. En n'oubliant jamais sa région envahie :

BRN 19161104
Bulletin des réfugiés du département du Nord
04/11/1916

Huma 19180129
 L'Humanité du 29/01/1918

 

     A la 121e séance, celle du 22 octobre 1918, le Président de l'Assemblée fait une déclaration à l'ouverture :

Mes chers collègues, (...) Une affreuse nouvelle vient de nous parvenir. (MM. les députés se lèvent.) Notre collègue Durre a été tué près de Valenciennes par une balle de mitrailleuse, et notre collègue Mélin a été blessé. Ils avaient voulu à tout prix, rejoindre leurs compatriotes au premier moment de leur délivrance. Leur cœur n'avait pas assez calculé le danger.
Déjà, en pleine occupation allemande, ils avaient traversé, au péril de leur vie, les lignes ennemies pour revenir prendre place parmi nous. Et c'est à l'heure où ils allaient recueillir la récompense de leur courage qu'ils ont été frappés. L'émotion douloureuse de la Chambre sera unanime. (Applaudissements.) Durre était né à Maubeuge en 1867. Il devint voyageur de commerce. Il fut élu député de la 2e circonscription de Valenciennes en 1906.
Vous vous rappelez la part active qu'il prit à nos travaux, ses nombreuses interventions à la tribune sur des sujets très divers, le dévouement avec lequel il défendit les intérêts des populations envahies à propos des dommages, des réfugiés, des orphelins, des victimes civiles et des prisonniers de guerre.
C'était un homme de cœur. Il me disait naguère son ardente impatience de voir Maubeuge et Valenciennes enfin affranchies du joug de l'étranger. Ses concitoyens, ses électeurs seront consternés, comme nous, en apprenant cette fin tragique. Nous sommes tous auprès de sa famille en ces horribles heures. (Vifs applaudissements.) J'adresse, en votre nom, à notre collègue Mélin, sur l'état duquel nous sommes d'ailleurs rassurés tous nos vœux pour sa prompte guérison. (Applaudissements unanimes.)

     Effectivement, le pire est arrivé au Député décédé la veille, la nouvelle devait paraître dans la presse comme en témoigne le Journal des Débats à qui l'on a demandé de reporter l'annonce après celle de la Chambre. C'est Le Petit Parisien du 30 octobre qui relate les faits le plus complètement, avec le concours d'un témoin qui accompagnait les députés : M. Roger MILLOCHAU, de Lille, rédacteur au Petit Parisien.

 

Le Petit Parisien
Mercredi 30 Octobre 1918
1549e JOUR DE LA GUERRE

 

petit parisien 19181030 1


    Deux membres du Parlement, MM. Durre et Mélin, députés du Nord, ont été atteints par des balles allemandes, aux portes des Valenciennes, avant-hier matin. Le premier a été tué le second blessé. C'est au cours d'une mission qui leur était dictée par leur dévouement qu'ils ont été frappés.
Témoin du drame, je vais essayer d'en dire l'horreur.


    Nous étions partis de Paris en auto, samedi matin, et, le soir, nous arrivions près de Denain. Nous dûmes passer la nuit à Douchy parce qu'on ne pouvait passer sur les passerelles de l'Escaut que de jour. Il y avait dans la voiture MM. Durre et Mélin, députés de Valenciennes, Deffaux, industriel de cette ville, l'adjudant-chef Lévy et moi-même.

    A dix heures du matin, nous entrions dans Denain au moment de la cérémonie de la délivrance, à laquelle assistait le prince de Galles. Bientôt, le maire de Denain, M. François Lefebvre, également député de Valenciennes, vint se joindre à nous. Il nous exposa la situation douloureuse des derniers habitants restés dans des communes voisines, exposés aux bombardements et à la famine. Les trois députés résolurent de visiter les villages non évacués complètement et de prendre l'initiative de toutes les mesures nécessaires.

    L'après-midi Durre et Mélin se rendirent à Petite-Forêt, dont le maire, M. Corbeau, nous accompagnait. Nous étions à peine arrivés que des obus allemands éclatèrent à deux cents mètres. L'ennemi visait une batterie anglaise. Ce jour-là, déjà, les deux députés risquaient leur vie comme ils l'avaient risquée quelques jours auparavant à Saint-Amand. De là on gagna Raismes, Oisy et Anzin. La nuit tombait. On décida de revenir le lendemain de bonne heure.

    Avant-hier lundi, dès neuf heures et demie du matin, nous étions à Anzin. Notre auto nous déposa place de la Mairie, au coin de la rue de Saint-Amand, grande avenue menant tout droit à Valenciennes, qui n'était distante que de quelque centaines de mètres. Cette fois, il y avait Durre, Mélin, François Lefebvre, Deffaux, l'adjudant Lévy et moi. Dans Anzin c'était la ruine : maisons éventrées, intérieurs pillés dévastés. Il faisait un temps délicieux, ciel bleu, soleil clair. Le village paraissait désert et, en effet, seuls quelques rares habitants s'y trouvaient, cachés dans des caves. Un grand silence impressionnant pesait, solitude louche, inquiétante. Nos voix résonnaient comme dans une nécropole surtout celle de Durre, joyeuse, claironnante.

    Nous marchions d'abord sur le trottoir de droite, le long des façades. Mais l'amoncellement des décombres, de verre brisé nous gênait. On prit le milieu de la chaussée. En route, deux vieillards, MM.Dumoulin et Fosse, sortis de leurs cachettes et voyant passer leurs amis, s'étaient joints à nous. Ils encadraient Durre qu'ils renseignaient sur la situation. Peu à peu, en avançant tout en causant vers Valenciennes, nous nous étions fractionnés machinalement: François Lefebvre et moi en avant, à quelque trente mètres derrière, en plein milieu de la rue, Durre et ses deux interlocuteurs; puis, un peu sur la droite, Mélin et M. Deffaux. L'adjudant avançait en côtoyant les maisons, sur le trottoir de gauche.

Le drame

    Il était dix heures. Nous étions rue de Saint-Amand, tout près des premières maisons de Valenciennes, dont le faubourg prolonge, sans solution de continuité, l'agglomération d'Anzin. L'endroit où commence Valenciennes est marqué par un croisement de rues qu'on nomme la croix d'Anzin. Le carrefour ne formait plus qu'un vaste et profond entonnoir. Les Allemands en retraite, le dimanche précédent, l'avaient fait sauter à la dynamite.

petit parisien 19181030 2
[l'auteur de ce texte est à la droite de M. Lefebvre, n°6]

    Lefebvre et moi nous avançons pour nous rendre compte de la façon dont on pourrait franchir l'obstacle. Au moment précis où nous venions de nous arrêter au bord de l'excavation, une mitrailleuse allemande, que nous n'apercevions pas, entre en action. Elle était dissimulée, sans doute, dans une des premières maisons de Valenciennes. Aux premières détonations, nous croyons, Lefebvre et moi, que c'est un avion qui entame un combat. Nous levons la tête. Soudain, derrière nous, des exclamations, des pas précipités, un cri poignant. Nous nous retournons. Durre était, tombé, les bras en avant, au milieu de la rue, il tâchait de se relever. Mélin,le visage ensanglanté, était entraîné par M. Deffaux dans la direction d'où nous venions. Il y eut un mouvement instinctif chez les autres. En courant, nous allâmes nous coller contre les murailles de gauche les plus proches. Cela dura quelques secondes. Mais une voix implorante s'éleva "Venez à mon secours, ne m'abandonnez pas." Durre nous appelait : la mitrailleuse s'était tue. Nous eûmes tous trois, j'en suis sûr, le même serrement de cœur. Les mêmes mots nous vinrent aux lèvres « On ne peut pas le laisser comme cela, allons le chercher. »

    En nous avançant courbés, au ras de terre, nous parvînmes aux côtés de notre pauvre ami.
Deux de nous le prirent sous les épaules, un lui soutint les pieds. En nous traînant presque, nous pûmes le déposer dans le vestibule d'une petite maison à demi ruinée, en face de nous, 3, rue de Saint-Amand. Le couloir était si étroit que nous ne pouvions retourner notre ami. Pour que son visage ne touchât pas le carrelage, on lui soutenait la tête.
Doucement, il nous dit « Adieu, mes amis, merci, c'est fini; j'ai fait mon devoir. » Puis, il entra dans le coma. L'un de nous fouilla la maison et revint avec un traversin et un vieux coussin. Nous le portâmes alors dans une petite salle à manger attenante. On le mit sur le dos, à même le plancher. Il n'y avait pas de matelas, les Allemands ayant tout pillé, tout dévasté. On le palpa, on examina son pardessus. Il n'avait sur lui aucune tache de sang. Enfin on découvrit un petit accroc dans la région du cœur. Une autre petite déchirure à égale hauteur dans le dos marquait la sortie de la balle. MM. Dumoulin et Fosse partirent pour prendre chez eux un pansement. L'adjudant Lévy courut chercher un brancard ou de quoi en improviser un.

    Quelques minutes se passèrent. Notre ami eut un faible râle, quelques soubresauts. Le malheur était consommé. François Lefebvre sortit à son tour pour prévenir que tout secours était inutile. Le drame n'avait pas dure vingt cinq minutes.
Je restai auprès du corps.

    Au bout d'un temps qui me parut effroyablement long et qui, en réalité, avait été d'une demi-heure, le médecin-major d'un régiment écossais se présenta. Il me dit que mes compagnons avaient prévenu le poste de secours installé cinq cents mètres plus loin qui avait transmis un ordre à l'ambulance canadienne du secteur. Une auto allait venir enlever notre pauvre Durre.

    Mais, entre temps, un combat aérien s'était livré au-dessus d'Anzin. Notre chauffeur, Emile Tasselin, de la R. G. A. T., dont la limousine avait été vue, avait été attaqué à la mitrailleuse, heureusement sans être atteint. Une escadrille anglaise força l'avion ennemi à s'enfuir.
Un peu après, une douzaine d'obus se mirent à pleuvoir sur la Grand'Rue, empêchant l'auto-ambulance de passer. Ce fut un cauchemar...

    Enfin, vers onze heures et demie, le corps de Durre fut placé dans la voiture et amené à Denain.

Voilà ce que j'ai vu.
René MILLOCHAU.

     Le schéma de l'article ne tient pas compte des distances, voici les numéros reportés sur un plan d'Anzin de cette époque, la rue de St Amand ayant pris depuis le nom d'Anatole France ; la numérotation n'a pas changé, mais les maisons sont devenues commerce, et le n°3 ne se ressemble plus..

Anzin no

 

Une photographie de la rue où s'est déroulé le drame :

croix d'anzin b

    Le même Petit Parisien nous fait part le lendemain de l'inhumation à Denain, et c'est d'ailleurs dans l'état-civil de cette commune que l'acte de décès a été enregistré le jour même à 11h du matin.

petit parisien 19181031

 

     L'enterrement n'ayant pas eu lieu de façon officielle, il est décidé en 1920 que les restes seront transférés -en grande pompe- au cimetière St Roch de Valenciennes : Le journal L'HUMANITE lui consacre une colonne à la une.

 

Les obsèques officielles de Durre

---o+o---

Le transfert des restes de notre camarade a donné lieu à une émouvante cérémonie.

   C'est au milieu d'une affluence des plus considérables que l'on a procédé dimanche au transfert des restes de notre regretté camarade Henri Durre qui avait été provisoirement inhumé à Denain. L'on n'a pas encore oublié en quelles circonstances tragiques le député Valenciennois a trouvé la mort.
[... l'auteur rappelle les événements décrits plus haut ...]
La cérémonie d'hier avait été organisée à l'occasion du transfert des restes de Durre à Valenciennes.
Une assistance des plus considérables dans laquelle figuraient des délégations de tous les groupements socialistes et de toutes les organisations syndicales ainsi que les principaux élus du Parti, assistaient à la cérémonie.
Au cimetière de Valenciennes, ou a eu lieu l'inhumation définitive, des discours d'une profonde émotion furent prononcés par Ernest Saint-Venant [les noms varient Saint-Revenard à Stiévenard] au nom du conseil municipal, [Louis] Blemant au nom de la section socialiste de Valenciennes, Lebas [Jean-Baptiste, député-maire de Roubaix] au nom du groupe parlementaire, [Olivier] Deguise député de l'Aisne, et par MM. Lauwereyns [Dr] au nom du conseil général et le sous-préfet Lachazen.
R.F.

     D'autres journaux, comme le Temps citent aussi Ernest Couteaux, député du Nord ; Le Gaulois évalue "une foule de 30 à 40,000 personnes"

Funérailles 19200905
photo des funérailles

cpa HD

 

 

     Sa tombe, dont la stèle est l'oeuvre du sculpteur Valenciennois Felix Desruelles, au cimetière St Roch ; la dernière des trois Moires (ou Parques pour les romains) Atropos, représentée ici comme une vieille femme, coupe le fil de la vie après que Lachésis ait déroulé ce qu'avait tissé Clotho. Le hibou est l'interpète d'Atropos.

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Un buste mortuaire du député est posé sur sa tombe :

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  • En novembre 1921, un cargo charbonnier de 6500 tonnes, de type Marie-Louise, sortira des chantiers navals de Caen et portera le nom de "Député Henri Durre".

  • Le 20 février 1924, le Journal Officiel publie le décret d'attribution de la médaille de la Reconnaissance française de première classe (Vermeil) à MM DURRE et MELIN.

    MRF Durre Melin

  • Voir également sur ce même blog la page consacrée à la médaille de la Reconnaissance française.

  • A noter : Henri DURRE n'a pas été reconnu Mort pour la France.

    . .

  • Le 3 novembre 1918, soit le lendemain de la libération de Valenciennes, parait dans "Le petit journal" du parti social français, l'article ci-dessous concernant le député Mélin :

    Le_Petit_journal

 


Sources
Gallica: Journaux d'époque numérisés;
Bibliothèque municipale de Valenciennes ;
Base de données des députés ;
René Delame : "Valenciennes Occupation allemande 1914-1918. Faits de guerre et souvenirs" Hollande & Fils ed. 1933 ;
Documents personnels.

 

 

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