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Les civils du Valenciennois dans la Grande Guerre 1914-1918

3 février 2015

Le Gouvernement porte à la connaissance du pays la belle conduite de.... (I)

 

     A partir de janvier 1915, le Journal Officiel de la République Française publie des listes de noms sous le label "Le Gouvernement porte à la connaissance du pays la belle conduite de :" relatant les faits et actes de civils confrontés à l'invasion, et notamment, dès que ce fut possible, ceux qui étaient restés en territoire occupé.

 

    Il peut s'agir de victimes des exactions du début de l'invasion (cas signalés en rouge) ou d'un comportement exemplaire face à l'occupant, d'actes se révélant dangereux et conduisant souvent les intéressés en prison, en camp d'internement ou à être fusillés : objets réquisitionnés non présentés (bicyclettes), soldats cachés ou qu'on aide à rejoindre les lignes, actes d'espionnage, notamment à l'aide de pigeons voyageurs parachutés (cas signalé en vert).

    On y trouve parfois de petits actes de sabotage comme celui de M. Merlevède (Paul), quinze ans, élève de l'école professionnelle Baggio à Lille  (Nord) : en mars 1915, il a retiré la charge de poudre d'environ 503 cartouches appartenant à des soldats allemands logeant chez ses parents et a faussé la hausse de leurs fusils.(voir dans la liste transcrite ci-dessous)

    Certaines des personnes citées se verront récompensées par une médaille, Légion d'Honneur pour les fusillés,  médailles des victimes de l'invasion,ou des otages et prisonniers, ou encore de la reconnaissance française lorsqu'elles seront créées, ou ont déjà fait l'objet de citation dans un précédent JO. Certaines citations sont reprise dans  des journaux plus spécialisés (Bulletin des réfugiés du département du Nord, Bulletin des régions libérées etc.

   

     Voici une transcription complète de la liste publiée au JO du 24 octobre 1919, environ 150 personnes, hommes et femmes, ainsi que des personnels et une harmonie municipale.


 

191704

 



M. Mathiot, ex-sous-préfet de Château-Thierry (Aisne) : demeuré dans son arrondissement pour assurer les dernières évacuations, a réussi cette tâche difficile malgré les dangers les plus sérieux. N'a pas hésité à se rendre sur les points les plus menacés et a rendu des services signalés, non seulement aux populations, mais même aux troupes en campagne. A été victime, en service commandé, d'un accident d'automobile.

MM. Fricoteaux, maire d'Anguilcourt-le-Sart (Aisne) ; Evrard, premier adjoint au maire d'Anguilcourt-le-Sart (Aisne) ; Darbois, garde-champêtre d'Anguilcourt-le-Sart (Aisne). Condamnés à mort et fusillés par les Allemands.

MM. Hain (Albert), d'Anguilcourt-le-Sart (Aisne) ; Delaporte (Eugène) d'Anguilcourt-Ie-Sart (Aisne) ; M. Chantreux (Lucien), d'Anguilcourt-le-Sart (Aisne) ; Mmes Fricoteaux, d'Anguilcourt-le-Sart (Aisne) ; Delaporte, d'Anguilcourt-le-Sart (Aisne), condamnés et déportés en Allemagne pour avoir caché et ravitaillé deux tirailleurs sénégalais.

M. Flament, commis des postes à Laon (Aisne) ; Mme Flament, institutrice à Laon (Aisne), condamnés à deux ans de prison et emmenés en captivité pour avoir caché des bicyclettes.

M. Gallès, vicaire à Moncornet (Aisne) : envoyé en captivité pour avoir manifesté son patriotisme.

M. Verlon (Auguste), entrepreneur de menuiserie à Laon (Aisne) : condamné à quinze ans de travaux forcés, emmené en Allemagne de janvier 1917 à l'armistice ; dénoncé comme ayant caché des armes et des bicyclettes.

M. Campion, sous-préfet de Soissons (Aisne) : dans un arrondissement fréquemment bombardé, a rempli ses fonctions avec beaucoup de dévouement et a témoigné d'un zèle digne d'éloges.

M. Simon-Fourceaux, conseiller municipal de Vigneux-Hocquet (Aisne) : dénoncé comme ayant prévenu les autorités militaires françaises de l'arrivée imminente des avant-gardes allemandes, M. Simon a dû fuir ses foyers et se réfugier dans les bois environnants, où pendant toute la durée de la guerre, il a vécu dans les conditions les plus difficiles, donnant ainsi l'exemple d'une énergie physique et morale extraordinaire pour un homme de son âge.

M. Pamart (Charles), conseiller municipal, faisant fonctions de maire de Saint-Christophe-à-Berry (Aisne) : s'est offert pour remplir dans la commune de Saint-Christophe-à-Berry les fonctions de maire depuis juin 1915 à juin 1917 ; en cette qualité, a rendu à ses concitoyens les plus signalés services sous les bombardements et au péril de sa vie.

M. Nottelet, instituteur et secrétaire de mairie à Venizel (Aisne) : resté à son poste, à Venizel, pendant toute la campagne, a assuré avec courage et sang-froid ses fondions d'instituteur et de secrétaire de mairie. S'est dévoué à ses concitoyens aussi bien au moment du passage des troupes ennemies à Venizel, en septembre 1914, que pendant les bombardements auxquels cette localité a été soumise dans la suite. A montré le plus grand calme en sauvant à deux reprises les archives communales lors de l'avance ennemie sur Crouy, en 1915, et sur Château-Thierry, en 1918.

Mme Dromart (Marie-Louise), demeurant à Haybes (Ardennes) : demeurée à Haybes sous le bombardement, le 16 août 1914, a réconforté et rassuré par son attitude courageuse la population affolée, et particulièrement les femmes et les enfants. Par sa crâne intervention, elle a sauvé ce même jour la vie d'un douanier mis en joue par un Allemand ; quelques jours plus tard, ses protestations énergiques ont amené l'ennemi a cesser ses menaces de mort à l'égard de civils, hommes et femmes, faits prisonniers avec elle. A fait preuve du plus admirable dévouement en prodiguant ses soins aux blessés civils et militaires jusque sous le feu de l'ennemi.

M. Martinet (Henri-Alfred), instituteur public à Poix-Terron (Ardennes) : maître actif et courageux ; pendant toute la durée de l'occupation allemande, a assuré seul l'administration de la commune, les services de la perception et de la caisse d'épargne. A continué sa classe, même pendant la période des vacances. Par sa fermeté, a évité à ses concitoyens de nombreuses amendes et réquisitions. A été pour tous un bel exemple de dévouement et de patriotisme.

M. Madaye (Emile), industriel, ancien maire de Vienne-le-Château (Marne) : industriel, conseiller municipal, ancien maire de Vienne-le-Château (Marne) ; a dû, par sa situation et son intelligence, prendre en mains la direction effective des affaires dans la commune pendant l'invasion allemande. A assuré, durant l'occupation et pendant les premières semaines de la bataille de l'Argonne, le ravitaillement de la population. A su protéger la population contre les exigences de l'ennemi, soit au sujet des réquisitions, soit contre le pillage dont il a pu préserver les maisons non abandonnées lettre de félicitations du 5 octobre 1916).

M. Baudet (Victor), fondé de pouvoir de la maison Pommery, de Reims (Marne) ; en l'absence des chefs, mobilisés, a assuré sans interruption, depuis le début des hostilités jusqu'à l'exode obligatoire de la population civile en mars 1918, la direction intérimaire de la Maison Pommery. Par sa bravoure calme et confiante, son dévouement et son activité, a réussi à grouper et à maintenir autour de lui aux caves Pommery, un noyau d'ouvriers et ouvrières qui a permis d'assurer le fonctionnement de cette maison à proximité de la ligne de feu et dans des conditions matérielles extrêmement difficiles en raison des bombardements incessants et de la pénurie des moyens de transport. A réussi à loger et à alimenter dans les caves plusieurs centaines d'ouvriers et de réfugiés. Très vaillamment secondée par sa femme, tuée à Reims en 1917, par un obus en portant secours à un blesse au cours d'un violent bombardement, a réussi a créer dans les caves une école qui a compter jusqu'à 50 élèves et une salle de jeu avec cinéma pour distraire le personnel. Fortement intoxiqué par les gaz, en 1918, est resté bravement à son poste et a assuré l'évacuation, en bon ordre et sans pertes, du personnel civil de la maison.

M. Corpart (Albert-Auguste) régisseur du vignoble de Reims de la maison Pommery de Reims (Marne) : serviteur d'un dévouement et d'une bravoure à toute épreuve., A assuré pendant quatre ans de guerre, la culture de son vignoble situe en pleine vue des Allemands et très violemment bombardé. A rendu en outre des services incomparables dans la propriété dépendant de la maison Pommery qui avait été confiée à sa garde. Resté sur la brèche jusqu'au jour de l'évacuation forcée de mars 1918 a été fortement intoxiqué par les gaz mais est resté vaillamment à son poste et n'a pas craint de retirer son masque pour être plus à l'aise pour éteindre un commencement d'incendie causé par un obus au cours d'un très violent bombardement.

M. Bijot (Albert) Adjoint au maire de Fère-Champenoise (Marne) : resté courageusement à son poste, en l'absence du maire mobilisé assuré pendant l'invasion et plus particulièrement pendant la bataille de la Marne, sous le feu des combats la direction des services de l'importante mairie de Fère-Champenoise. A réussi, grâce il son énergie et à son sang-froid à sauvegarder les intérêts de ses administrés contre les exactions de l'ennemi. Ne cesse depuis, malgré son âge, de se prodiguer dans l'exercice de ses fonctions.

M. Legey (Auguste), juge de paix de Fère-Champenoise (Marne) : resté courageusement à son poste s'est, pendant la bataille de la Marne malgré ses soixante-quatorze ans, mis à la disposition de l'adjoint au maire de Fère-Champenoise pour assurer, en l'absence du secrétaire emmené en otage, les services municipaux. Est toujours resté depuis pour l'administration communale, un collaborateur que ses longues années de secrétariat à la sous-préfecture de Vitry-le-François rendent particulièrement précieux.

M. Robin, curé de Mondemont (Marne) resté courageusement à son poste au moment de l'invasion. Désigné comme otage n'a dû qu'à la reprise subite du combat de ne pas être capturé et emmené en captivité pendant les batailles du mois de septembre 1914, a, sous les obus, rendus aux blessés et aux troupes françaises de signalés services. Témoin attentif et fidèle de l'action qui a eu lieu dans les marais de Saint-Gond, continue à être pour els historiographes de la victoire de la Marne dont M. l'abbé Robin a noté jour le jour les phases les plus violentes, un documentateur particulièrement précieux.

Mme Dalstein, institutrice à Réméreville (Meurthe-et-Moselle) : en l'absence de son mari, mobilisé, a accepté les fonctions de secrétaire de mairie dès le 2 août 1914 et les a conservées pendant toute la durée des hostilités. Est restée courageusement à son poste en dépit du danger que présentait la proximité des lignes. S'est particulièrement signalée par son calme et son sang-froid pendant les journées d'occupation allemande et durant les violents combats qui se sont livrés autour du village, plusieurs fois pris et repris.

M. Geoffroy (Joseph), adjoint au maire de Réméreville (Meurthe-et-Moselle) : a tenu tête aux exigences des Allemands pendant les journées d'occupation, en août et septembre 1914 et a fait preuve, dans des circonstances véritablement périlleuses du plus grand calme et de la plus grande énergie. Emmené en otage et revenu ensuite dans là commune presque entièrement détruite par les bombardements et les incendies, y a exercé les fonctions de maire depuis le début de 1916 jusqu'à ce jour, gérant les intérêts du village avec dévouement, en dépit des difficultés qui résultaient de la proximité des lignes ennemies.

M. Lamy (Emile), demeurant à Mailly (Meurthe-et-Moselle) : a eu une attitude patriotique pendant l'occupation allemande, subissant les mauvais traitements du commandement ennemi et pris plusieurs fois comme otage. A été blessé, le 1er mai 1916, au cours d'un bombardement.

M. Allix (Henri), comptable aux salines de Dieuze (Lorraine) (Meurthe-et-Moselle) : au péril de sa vie a entretenu, pendant le cours des hostilités avec son frère demeurant à Nancy, des correspondances contenant des renseignements militaires précieux au commandement français, sur les mouvements de l'ennemi.

M. Oberhoffer (Joseph), demeurant à Nancy (Meurthe-et-Moselle) : au cours d'un bombardement de nuit par avions, s'est courageusement porté au secours de personnes ensevelies sous les décombres d'une maison qui venait d'être atteinte par une bombe.

M. Picard, propriétaire à Vigneulles (Meuse) : emmené comme otage bien qu'atteint d'une grave maladie. Est tombé sur la route succombant à la fatigue, s'est relevé, mais, ne pouvant suivre les autres otages, a été tué d'un coup de lance, le 25 septembre 1914, à la lisière du bois de Vigneulles.

M. Lehalle (Pierre), facteur receveur des P.T.T. à Vieville-sous-les-Côtes (Meuse) : ayant été arrêté, le 21 septembre 1914, par les Allemands, sous l'inculpation d’espionnage, a été emmené avec d'autres habitants. Est disparu et doit avoir été fusillé à Hattonville, le 22 septembre 1915. A fait preuve de courage et d'abnégation en restant résolument à son poste sous le feu de l'ennemi.

M. Colin (Pierre), domestique à Jubécourt (Meuse) : requis par les allemands pour convoi de porcs volés par eux à Jubécourt dans les maisons des habitants qui avaient fui leur domicile, n'est jamais rentré à Jubécourt. Présumé décédé en pays envahi.

M. Pagnon (Aristide), conservateur des hypothèques à Montmédy (Meuse) : resté à son poste pendant l'occupation allemande, M. Pagnon fut en janvier 1918, désigné comme otage, emprisonné d'abord a Montmédy, puis déporté en enfin interné comme prisonnier de Rastad. Fut rapatrié en France, le 15 juillet 1918. Pendant toute la durée de l'occupation, a rendu les plus grands services aux prisonniers français et alliés internés à Montmédy. Sa conduite a été digne des plus grand éloges.

M. Leloup (Pierre), rentier a Pareid (Meuse) : emmené en captivité et interné au camp d'Amberg (Bavière). Y est décédé, le 6 janvier 1915.

Mme Havette, née Leloup (Philomène) (soixante-huit ans), demeurant à Pareid (Meuse) : emmenée en captivité et internée au camp d'Amberg (Bavière). Y est décédée, le 19 janvier 1915.

Mme Leloup (Marie) (soixante-treize ans), demeurant à Pareid (Meuse) : emmenée en captivité et internée au camp d'Amberg (Bavière). Y est décédée, le 24 novembre 1914.

M. Lesuisse (Pierre), soixante-dix-sept ans, demeurant à Pareid (Meuse) : emmené en captivité et interné au camp d'Amberg (Bavière) Y est décédé, le 14 décembre 1914.

M. Joly (Constant), soixante-seize ans, manoeuvre, demeurant à Pareid (Meuse) : emmené et interné au camp d'Amberg. Y est décédé en janvier 19l5.

Mme Curely née Willaume (Rosine), soixante-quinze ans demeurant à Pareid (Meuse) : emmenée en captivité et internée au camp d'Amberg (Bavière). Y est décédée en janvier 1915.

M. Chardebas (Félicien), soixante-dix ans, maréchal ferrant, demeurant à Pareid (Meuse) : emmené comme otage, est décédé le 30 juin 1915.

Mme Chardebas (Marie), née Geoffroy, soixante-dix ans, demeurant à Pareid : emmenée en captivité et internée au camp d'Amberg (Bavière), y est décédée le 30 novembre 1914.

M. Lahaye (Prosper), soixante-neuf ans, berger, demeurant à Pareid : emmené en captivité et interné au camp d'Amberg (Bavière), y est décédé le 1er janvier 1915.

M. Bouchet (Gabriel), domestique à Récécourt (Meuse) : comme le 9 septembre 1914 dans l'après-midi, M. Bouchet sortait du village pour aller voir les travaux qu'exécutaient les Allemands, il fut arrêté par ceux-ci et fusillé.

M. Perotin (Nicolas), marchand de faïence (quatre-vingts ans) aux Islettes (Meuse) : M. Perotin était resté aux Islettes quand les Allemands envahirent le village, le 5 septembre 1914. Lors du départ de l'ennemi, le 29 septembre, il avait disparu. Son cadavre fut découvert par la suite dans le jardin de l'hôtel de l'Argonne, légèrement enterré. Un témoin constata alors qu'il avait eu le crâne fracturé.

M. Chopinet (Nicolas), cultivateur à Brocourt (Meuse) : emmené en captivité, le 10 septembre 1914. Interné au camp de Grafenvohr où il est décédé, en décembre 1914, à la suite de privations et de violences.

M. Aubiat (Alcide), soixante-huit ans, garde champêtre à Aubréville (Meuse) : les Allemands ayant enjoint aux habitants de ne pas sortir de leur demeure, M. Aubiat fut tué de deux coups de feu par un soldat allemand.

Mme Cheval (Léonie) à Cléry-Grand (Meuse) : occupée à laver à la fontaine du village, fut atteinte par une balle provenant, du champ de tir où des soldats allemands s'exerçaient. Est morte des suites de sa blessure.

 

 
M. Cauwes (Georges), sous-préfet de Valenciennes (Nord) : vers la fin de 1914, les Allemands lui ayant interdit de continuer ses fonctions, ce sous-préfet, fut déporté à Tournai (Belgique). Y séjourna jusqu'au jour de l'armistice. Modèle de ténacité et de vaillance ; rendit de grands services à la cause de la défense nationale, quoique sous la surveillance continuelle de l'autorité militaire allemande. A donné aide, assistance et asile à de nombreux Français évadés, cherchant à gagner la Hollande. A fourni des vivres et des secours aux prisonniers victimes du travail forcé, maintenant, par son attitude énergique et fière, le moral de ses compatriotes exilés.

M. Lévy (Frédéric), négociant, directeur par intérim de l'institut départemental des sourds-muets et jeunes aveugles de Ronchin-Lille (Nord) : remplaçant le chef de service mobilisé, a parfaitement et à titre bénévole, assuré la direction de l'institut départemental des sourds-muets et jeunes aveugles. Contraint par les Allemands d'évacuer sans délai l'établissement de Ronchin, s'est installé à Lille et a procédé, avec des moyens de fortune, à la complète réorganisation de cette importante maison. Grâce à son intelligente initiative, à son dévouement de tous les instants, l'éducation de ces déshérités a pu être continuée malgré les entraves apportées par l'occupant. A ainsi rendu de réels services à l'administration départementale et à ses concitoyens.

M. Conem (Charles), adjoint au maire d'Armentières (Nord) : pendant toute la durée des hostilités a prêté le concours le plus précieux et a fait preuve d'un dévouement sans bornes, contribuant à maintenir le moral de ses concitoyens restés dans une ville soumise pendant quatre ans aux bombardements les plus violents (déjà cité au Journal officiel du 28 novembre 1915).

M. Baudon (René), adjoint au maire de Lille (Nord) : a montré la plus grande activité comme membre du comité de district du comité d'alimentation du nord de la France. Se préoccupant de toutes les œuvres sociales de la ville de Lille, a contribué pour une large part à la création et au bon fonctionnement des cours d'apprentissage pour adolescents. Au cours des bombardements de Lille a assuré ses fonctions avec sang-froid, aidant à maintenir le moral de la population Lilloise.

M. Crépy (Lucien), conseiller général du Nord, adjoint au maire de Lille (Nord) : a, depuis le début de la guerre et au cours des bombardements de 1914, montré un dévouement de tous les instants et une haute conscience des devoirs de sa fonction. S'est particulièrement distingué comme président du comité local de ravitaillement de Lille : a admirablement secondé M. le maire de Lille comme adjoint aux finances, opposant a toutes les exigences et vexations de l'ennemi, un parfait sang-froid et une attitude pleine de dignité.

M. le docteur Ducamp (Louis-André), directeur du service d'hygiène de la ville de Lille (Nord) : d'un concours absolu, d'un dévouement sans bornes, sans jamais prendre un jour de repos, a évité par son action incessante, patiente et énergique, que l'autorité allemande s'empare de ses services et impose à la population civile les mesures vexatoires dont elle était menacée. Prodiguant ses soins aux pauvres, organisant partout la prophylaxie avec des moyens de fortune contre de graves épidémies qui régnèrent à Lille, il a fourni le concours le plus précieux et le plus dévoué, contribuant personnellement à maintenir le moral de la population sur laquelle il exerce un grand ascendant.

M. Monsarrat (Jules), vétérinaire départemental en chef, délégué intercommunal du comité d'alimentation à Lille (Nord) : a prêté le concours le plus absolu au comité d'alimentation du nord de la France. N'a jamais cessé pendant toute la durée de l'occupation allemande à Lille de maintenir le moral de la population par son attitude fière et patriotique.

M. Dérome, docteur en médecine, maire de Gommegnies, conseiller d'arrondissement du Quesnoy (Nord) : a rempli ses fonctions pendant des heures critiques avec une parfaite compétence, se dépensant sans compter pour toutes les œuvres charitables qu'il patronna. A contribué à réconforter ses administrés et à maintenir leur moral par la fermeté et la dignité de son attitude vis-à-vis, de l'ennemi.

M. Moity (Alcide), faisant fonctions de maire d'Avesnes (Nord) : d'un zèle et d'un dévouement infatigables, dès le début de l'occupation allemande, a fait fonctions de maire d'Avesnes, remplissant une tâche lourde et difficile avec une réelle compétence. Son attitude calme, énergique et ferme à l'égard de l'autorité ennemie, a contribué à assurer le bon moral de la population.

M. Antoine, maire d'Avesnelles (Nord) : a rempli ses fonctions avec un zèle auquel chacun se plait à rendra hommage. Délégué de la commission "for relief in Belgium" pour la région d'Avesnes, a rempli sa mission avec un parfait dévouement. Son attitude digne a contribué à maintenir le moral de ses concitoyens et de la population agricole.

M. Meresse, notaire à Berlaimont (Nord) a fait preuve, pendant toute la durée de l'occupation allemande, d'un zèle et d'un dévouement inlassables, se consacrant sans comptera toutes sortes d'œuvres d'assistance, s'acquérant par là des titres certains à la reconnaissance de ses concitoyens et contribuant par son attitude énergique à maintenir leur moral.

M. Fievet (Léon), capitaine, commandant la compagnie des sapeurs-pompiers do Maubeuge (Nord) : très belle conduite, pendant le siège et le bombardement de 1914, a, par son courage et son sang-froid, donné le meilleur exemple a ses hommes. Malgré les obus et la mitraille les a entraînés partout où leur présence était nécessaire pour combattre les nombreux incendies. A contribué, par son exemple, à maintenir le moral de ses concitoyens.

M. Wattiez (Joseph), cinquante six ans curé-doyen de Maubeuge (Nord) d'une attitude particulièrement digne durant toute la période do l'occupation. n'a cessé de prêter un concours efficace à la municipalité. A contribué par son calme et son sang-froid, à maintenir le moral de la population et à la réconforter..

M. Derieux, maire d'Avesnes-lez-Aubert (Nord) : a prêté le concours le plus précieux pendant toute la durée de l'occupation allemande à la commune qu'il administre et à la chambre de commerce de Cambrai. A protesté avec énergie contre toutes les exigences de l'ennemi et contribué à assurer le bon moral des populations.

M. Pluvinage, secrétaire général de la mairie de Cambrai (Nord) : a dirigé les services municipaux de Cambrai pendant toute la durée de la guerre avec une rare énergie en s'opposant aux exigences de l'ennemi, surtout en ce qui concerne les réquisitions et les contributions de guerre. Par son attitude ferme et courageuse, a rendu les plus grands services à la ville de Cambrai et à la population dont il a contribué à maintenir le moral.

M. Seydoux, industriel au Cateau (Nord) : a prêté, pendant toute la durée des hostilités, le concours le plus actif aux œuvres sociales et à l'organisation du service du ravitaillement dans le canton du Cateau. Par son attitude énergique en face des exigences allemandes, a rendu de grands services aux populations dont il a pris la défense.

M. Posselle, directeur du ravitaillement de Caudry (Nord) : a dirigé pendant toute la durée de la guerre et continue à assurer la direction de l'important service du comité de ravitaillement de la région de Caudry. A fait preuve dans l'exercice de ses fonctions, du plus grand dévouement et d'une rare énergie dans la défense des intérêts de la population civile contre les exigences et les menaces des autorités allemandes.

M. Glorieux, desservant à Montay (Nord) : en l'absence du maire de Montay, a été chargé par ses concitoyens de la direction de la municipalité de cette commune pendant toute la durée de la guerre. A rempli ses fonctions avec énergie et courage, tenant tête à l'ennemi, rendant ainsi de signalés services à la population.

M. Demolon, conseiller général du Nord : placé à la tète de la municipalité de Cambrai, depuis 1916, s'est acquits de ses fonctions avec zèle et compétence, s'opposant avec fermeté à toutes les mesures vexatoires de l'ennemi et protestant avec énergie contre les abus de tout genre. En but aux tracasseries, aux exigences, aux brutalités de la kommandatur, M. Demolon fit, pendant les deux dernières années, preuve d'un dévouement constant et d'une rare énergie pour la défense des intérêts de ses concitoyens.
En donnant l'exemple du plus pur patriotisme, M. Demolon a contribué pour une grande part à maintenir le moral des populations, qui lui gardent leur reconnaissance.

M. Picard (Emile), premier adjoint au maire de la municipalité du Cateau, faisant fonctions de maire : à la tête de la municipalité du Cateau pendant la guerre, M. Picard s'est signalé en toutes circonstances par son zèle et son dévouement le plus complet. Son attitude ferme et énergique, ses protestations véhémentes contre les abus et vexations de toute nature surent en imposer à l'ennemi et contribuèrent grandement au maintien du moral de la population dont il s'est attiré l'estime et la reconnaissance.

M. Bigo (René), maire de Marchiennes (Nord) : membre du comité de ravitaillement de l'arrondissement de Douai, a fait preuve en cette qualité d'une compétence exceptionnelle et d'un dévouement absolu. A réussi par son habileté à obtenir des adoucissements au sort de ses malheureux concitoyens qu'il a toujours réconfortés de son exemple et de ses conseils. S'est distingué particulièrement en fournissant à l'aide des ressources communales et des collectes, des vivres et vêtements aux prisonniers alliés internés dans sa commune.

M. Labalette (Alfred), maire d'Arleux (Nord), médecin-vétérinaire : a fait preuve de la plus grande fermeté de caractère à l'égard des autorités allemandes dont il n'a pas craint de dédaigner les ordres, pour sauvegarder les intérêts de ses concitoyens. A fait tous ses efforts pour maintenir le moral des populations dont il était le guide et le soutien et leur inspirer sa confiance inébranlable dans les destinées de la patrie.

M. Merlin (Narcisse), adjoint au maire d'Arleux (Nord) : s'est particulièrement distingué en défendant les intérêts agricoles du canton, malgré les entraves incessantes et les menaces de l'ennemi qui n'ont jamais réussi à l'émouvoir. Bel exemple de courage et de patriotisme.

M. Deville, président de la commission des hospices de Douai (Nord) : durant toute la guerre, n'a cessé de se prodiguer avec zèle et distinction en toutes circonstances pour diriger, malgré les entraves apportées par l'autorité allemande, les services de l'hôpital général, faisant l'impossible pour venir en aide aux évacués des régions avoisinantes. Est resté à Douai jusqu'au dernier moment pour venir en aide aux divers habitants malades ou infirmes qu'il faisait transporter dans les bateaux maintenant leur moral par son exemple et sa belle attitude.

M. le baron de Warenghien, à Douai (Nord) : malgré son grand âge, n'a cessé de mettre toute son activité au service de ses concitoyens qu'il a défendus en toutes circonstances et avec le plus grand courage coutre les abus de pouvoir des Allemands. Evacué, le 3 septembre 1918, a été le premier à rentrer à Douai pour y reprendre le cours de ses bonnes actions. A fait partie de la commission des notables dont il a été l'un des membres les plus actifs et les plus dévoués. Par sa noble et fière attitude vis-à-vis de l'occupant, a contribué dans la plus large mesure à assurer le bon moral des populations.

M. Beuzart, pasteur protestant à Douai (Nord) : a toujours prodigué aux blessés civils et militaires les soins les plus attentifs souvent sous de violents bombardements. Est resté à Douai jusqu'au dernier moment pour accompagner les infirmes sur la Belgique.

M. l'abbé David, aumônier, militaire, détaché aux hospices de Douai (Nord) : a toujours prodigué aux blessés et aux malades civils et militaires les soins les plus attentifs. Est resté à Douai jusqu'au dernier moment pour accompagner les infirmes évacués sur la Belgique, contribuant par son exemple à maintenir le moral des populations.

M. Doumergue, percepteur de Marchiennes (Nord) : a, durant toute l'occupation, assuré le service de perception d'une façon irréprochable. A été pour les communes un guide sûr et éclairé. Délégué par la région de Marchiennes pour l'achat des denrées alimentaires do provenance hollandaise, a résisté aux injonctions de l'ennemi pour qu'elles ne soient pas détournées de leur destination. Prodigue de son temps et de son activité, contribua à maintenir le moral des populations.

Mme Lauvergeat, Mlle Lebetre à Douai (Nord) : n'ont cessé de venir en aide aux prisonniers français arrêtés par les Allemands, leur fournissant soit à l'aide de collectes, soit sur leurs propres ressources, tout ce qui était nécessaire à leur habillement et à leur alimentation. Ont fait preuve d'un zèle et d'un dévouement absolus. Ont contribué par leur énergique attitude à maintenir le moral des populations.

Les supérieures et les communautés des Filles de la Charité de l'Hôpital général et de l'Hôtel-Dieu à Douai (Nord) : n'ont cessé sous les bombardements les plus violents d'exercer leurs fonctions. Sont venues en aide aux blessés militaires ou civils, ainsi qu'aux évacués ou réfugiés. Deux sœurs de cette communauté ont été tuées par les projectiles ennemis.

Mlle Ballon, inspectrice départementale des écoles maternelles, faisant fonctions d'inspectrice primaire à Valenciennes (Nord): malgré la situation particulièrement difficile qui résultait pour elle des circonstances, Mlle Ballon a su avec beaucoup de courage et de fermeté maintenir les prérogatives de ses fonctions et assurer dans les communes la continuité des services d'enseignement, contribuant par son exemple à maintenir le moral de ses subordonnés et d'assurer le bon fonctionnement des services.

M. Dhenin (Bertin), agent-voyer en retraite à Condé (Nord) : au début de la guerre, a fait preuve d'un sang-froid magnifique en conduisant jusqu'au dehors des lignes allemandes un groupe de soldats qui s'étaient cachés dans le pays. A contribué par son exemple à maintenir le moral des populations.

Mme Trocmé, directrice de l'hôpital civil de Saint-Amand-les-Eaux (Nord) : s'est dépensée sans compter pendant toute la durée de l'occupation ennemie, assurant avec un dévouement complet la direction de l'hôpital civil de Saint-Amand-des-Eaux. En maintes circonstances, sous des bombardements particulièrement violents s'est portée au secours de victimes, donnant à tous le plus bel exemple de courage et de sang-froid.

M. le docteur Fourmeaux, chirurgien civil de Saint-Amand-les-Eaux (Nord) : a fait preuve pendant toute la durée de l'occupation allemande d'un dévouement sans bornes. Au mépris du danger, a donné les premiers soins à des victimes civiles sous de violents tirs d'artillerie. A manifestement contribué à maintenir le moral de la population.

M. l'abbé Hallard, curé du Moulin des Loups, à Saint-Amand-les-Eaux (Nord) : s'est signalé d'une façon toute particulière pendant l'occupation allemande par son complet dévouement et son mépris du danger. A porté secours pendant de violents bombardements à obus toxiques à des victimes civiles contribuant au maintien du moral de la population.

M. Villerval, secrétaire général la mairie de Tourcoing (Nord) : d'un dévouement sans bornes et d'un concours absolu, a été une aide précieuse pour la municipalité en des heures délicates et difficiles. A contribué dans une large mesure à maintenir le moral de la population.

M. Vandevenne, faisant fonctions de premier adjoint au maire de Tourcoing (Nord) : s'est dépensé sans compter pendant toute la durée de l'occupation allemande. Très dévoué, a fait fonctions de maire de Tourcoing depuis l'arrestation de M. le sénateur Dron. A contribué par son énergique attitude, à maintenir le moral de la population.

M. Brassart, adjoint au maire de Tourcoing (Nord) : s'est dépensé sans comptée pendant la durée de l'occupation ennemie, pour toutes les questions de ravitaillement. A toujours fait preuve vis-à-vis de l'occupant d'une énergique attitude qui a contribué à maintenir le moral de la population.

Les administrateurs, les médecins et le personnel des établissements hospitaliers et charitables du Nord envahi : sans interruption aucune depuis le début des hostilités ont donné des preuves constantes du plus grand dévouement en assurant parfaitement la direction des services à eux confiés oU en prodiguant de jour et de nuit aux victimes des projectiles les soins les plus empressés.

Le personnel de l'enseignement technique professionnel du Nord envahi. Malgré les difficultés de l'heure, a apporté dans sa tâche ardue, beaucoup de zèle, de conscience et de dévouement. Par son attitude calme et énergique, a donné le meilleur exemple à la population.

Le personnel de l'enseignement primaire du nord envahi : dans des circonstances difficiles et délicates a continué, malgré l'absence des locaux, à assurer l'instruction à une nombreuse population scolaire, a constamment donné l'exemple d'un calme digne déloges dans l'accomplissement de son devoir contribuant par son attitude énergique, à maintenir le moral des populations.

Le personnel des mairies des communes du Nord envahi : a assuré pendant l'occupation la bonne marche des services administratifs. Par son zèle et son activité, a contribué au maintien du moral de la population donnant l'exemple du sang-froid dans l'accomplissement du devoir.

Le personnel de la préfecture du Nord à Lille, des sous-préfectures et des services départementaux du Nord envahi : n'a cessé depuis le début des hostilités, dans des circonstances difficiles, d'assurer parfaitement la marche des services administratifs. A contribué, par son zèle, son activité et son esprit d'abnégation, au maintien du moral de la population.

M. Carré, capitaine des sapeurs-pompiers, receveur municipal a assumé ses deux fonctions avec un zèle égal et un parfait dévouement. Au mépris du danger fit preuve du plus grand courage à la gare de Cambrai pendant l'explosion de plusieurs trains de munitions. Modèle d'énergie, son attitude fut un vrai réconfort pour la population.

Les directeurs et le personnel des établissements pénitentiaires du Nord envahi : sous la menace constante de l'ennemi, n'ont cessé d'exercer leurs fonctions avec un dévouement et une conscience dignes d'éloge.

M. Peers (Paul) à Roubaix (Nord) : pour ses beaux services rendus en pays occupé par l'ennemi. Soupçonné et arrêté par les Allemands, a subi une condamnation à un an de prison.

M. Legrand (Henri), professeur de l'école supérieure de Valenciennes (Nord) : transmettait à l'armée française d'utiles renseignements par le moyen de pigeons voyageurs. Découvert par les Allemands, emprisonné, condamné à mort et fusillé à l'endroit dit « Le Rolleur » à Valenciennes, le 23 février 1918, faisant preuve avant d'être exécuté du plus bel exemple de courage civique et de patriotisme.

Mlle Adriencense (Louise), demeurant à Rosult (Nord) : sommée de travailler pour l'armée allemande a été arrêtée, mise en cellule, traduite devant l'officier de justice, condamnée à une première peine de douze jours ; convoquée devant un officier qui la fit interner, condamnée à une nouvelle peine de quinze Jours de cellule, à la suite de laquelle elle maintint sa résolution. Arrêtée de nouveau, le colonel Hellingrath la fit condamner à la prison. Attitude particulièrement courageuse et fière devant l'occupant.

M. Denis (Charles-Auguste), vice-président de la commission administrative du bureau de bienfaisance, à Armentières (Nord) : membre du comité spécial du ravitaillement, a rempli sa tâche avec un zèle averti, que rien n'a ralenti. A contribué à assurer, malgré le bombardement des plus violents, les distributions de dix a douze mille rations quotidiennes, rendant ainsi à la population civile d'Armentières d'inappréciables services, en même temps qu'il maintenait au plus haut degré, par l'exemple de son courage, le moral de tous les habitants.

M. Ducrocq (Désiré), maire d'Erquinghem-Lys (Nord) : a donné à tous l'exemple du courage et du sang-froid, maintenant intact le moral de ses administrés et assurant avec zèle et dévouement, dans des conditions souvent difficiles, le ravitaillement de sa commune située a proximité de la ligne de feu. A été fait prisonnier au moment de l'avance allemande du 9 avril 1918.

M. Gailly (Charles), adjoint faisant fonctions de maire de la Gorgue (Nord) : s'est consacré avec un dévouement infatigable à l'administration de la ville, donnant a tous l'exemple du courage et maintenant par son calme et son sang-froid le moral de ses concitoyens. N'a quitté son poste au moment de l'avance allemande que sur l'ordre donné par l'autorité militaire et après avoir pris toutes les mesures voulues pour assurer, sous les bombardements, l'évacuation des habitants. Rentré un des premiers à la Gorgue, n'a eu d'autre préoccupation que d'assurer le ravitaillement et la reprise économique de sa commune.

M. Coquelle (Félix), maire de Rosendaël, conseiller municipal (Nord) : n'a cessé d'assurer avec beaucoup de dévouement la marche régulière des services municipaux dans une commune soumise à de fréquents bombardements par avions et obus de gros calibre. A donné, en toutes circonstances, l'exemple du courage et du sang-froid, contribuant par son énergique attitude au maintien du moral de ses concitoyens.

M. Marquis, maire de Saint-Pol-sur-Mer (Nord) : n'a cessé d'assurer avec beaucoup de dévouement la marche des services municipaux dans une commune fréquemment bombardée par avion et obus de gros calibre. A donné en toutes circonstances à la population l'exemple du courage et du sang-froid.

M. Fontaine, maire de Coudekerque-Branche (Nord) : n'a cessé d'assurer avec beaucoup de dévouement la marche des services municipaux dans une ville fréquemment bombardée par avions et obus de gros calibre, donnant en toutes circonstances à la population l'exemple du courage et du sang-froid.

M. Ardaens, adjoint au maire de Petite-Synthe (Nord) : a assuré avec beaucoup de dévouement dans une commune fréquemment bombardée la marche des services municipaux dont il avait la charge par suite de la mobilisation du maire, contribuant par son attitude au maintien du moral de ses concitoyens.

M. Castelain, conseiller municipal de Malo-les-bains (Nord) : a assuré malgré les bombardements nombreux par avions et par obus de gros calibre la marche des services municipaux dont il était chargé, donnant à la population l'exemple du courage et du sang-froid.

M. Bisiaux (Charles). ouvrier agricole à Villers-en-Cauchies (Nord) ; M. Bisiaux (Alfred), cordonnier à Villers-en-Gauchies (Nord) ; M. Mennechez (Fabien), étudiant à Villers-en-Gauchies (Nord) : au péril de leur vie et sous les yeux même des troupes allemandes, ont recueilli le 7 mai 1917 deux pigeons voyageurs français trouvés dans le panier d'un parachute militaire atterri sur le territoire de la commune. Leur ont fait reprendre leur vol après avoir répondu aux demandes de renseignements militaires apportées par ces volatiles.

M. Heppenheimer (Auguste), rentier à la citadelle (foyer du soldat) à Lille (Nord) : bel exemple de dévouement et de patriotisme. Directeur du « Foyer du soldat » organisé à la citadelle de Lille, a rendu de signalés services tant au point de vue matériel que moral. Se consacre avec un zèle infatigable à l'œuvre d'assistance à la troupe en s'intéressant activement au placement des démobilisés qui trouvent auprès de lui des conseils sages et éclairés.

M. Schotsmans (Auguste), industriel à Lille (Nord) : a collaboré avec le plus grand dévouement au placement des soldats démobilisés. A manifesté le plus beau désintéressement en mettant à la disposition du directeur de l'œuvre d'assistance aux libérés, la majeure partie de son domicile personnel, pour y établir les bureaux nécessaires au bon fonctionnement du service.

Mme veuve Leblond, née Suisse (Sophie) et M. David Lecapitaine, de Roubaix (Nord) : ont fait preuve d'un beau dévouement en prêtant leur concours à un soldat qui a pu ainsi échapper aux investigations de l'ennemi, pendant toute l'occupation.

Mme Boulet, née Bailleul (Eugénie), demeurant à Douai (Nord) : a fait preuve d'un beau courage en hébergeant et en venant en aide à dix soldats français en pays envahi.

M. Merlevède (Paul), quinze ans, élève de l'école professionnelle Baggio à Lille (Nord) : en mars 1915, a retiré la charge de poudre d'environ 503 cartouches appartenant à des soldats allemands logeant chez ses parents et a faussé la hausse de leurs fusils. Des perquisitions ayant été faites au domicile de ses parents dont il redoutait pour ce motif l'arrestation, se décida à avouer et fut traduit devant le conseil de guerre allemand. Condamné à quatre années d'emprisonnement et interné à la prison de Herford (Wesphalie).

Mlles Julienne et Judith Druesnes de Fourmies (Nord) : dénoncées à l'ennemi, arrêtées sous l'inculpation d'espionnage et pour avoir caché des soldats français, ont fait preuve d'un réel courage, de la plus grande énergie et d'un rare sang-froid au cours des pénibles interrogatoires qu'elles ont dû subir et d'une prévention très sévère. Condamnées respectivement à quinze uns et onze ans de réclusion ont été emprisonnées pendant dix-huit mois. Attitude particulièrement élogieuse.

M. Coppeaux (Ephrem), maire de Fourmies (Nord) : resté à son poste pendant l'occupation, malgré un état de santé précaire, a été sans cesse en butte aux vexations de l'ennemi. A contribué à maintenir le moral de la population par son attitude énergique. Condamné à quinze ans de réclusion par un tribunal allemand sous prétexte de trahison, a subi une partie de sa peine à la prison d'Avesnes et n'a été libéré qu'à l'armistice.

Mme veuve Waroquier, née Petit (Pauline), Mlle Waroquier (Angèle) et M. Broux (Emile), maréchal ferrant à Auchy-les-Orchies (Nord) : le 1er septembre 1917, ont recueilli, en pays occupé et au péril de leur vie, deux pigeons voyageurs anglais trouvés dans les paniers de deux parachutes militaires atterris dans le jardin de Mme veuve Waroquier. Ont fait reprendre leur vol à ces pigeons après avoir répondu aux demandes de renseignements militaires apportées par ces volatiles.

M. Corette (Victor), à Crèvecoeur-sur-Escaut (Nord) ; Mme Corette (Rosalie) (née Dufresnoy), il Crèvecœur-sur-Escaut : ont été tués dans leur maison.

M. Dermy (Charles), à Crèvecoeur-sur-Escaut (Nord) : tué dans son estaminet. Est mort des suites de ses blessures.

M. Desnoyelles (Guislain), à Crèvecœur-surEscaut (Nord) : tué dans sa maison.

M. et Mme Dufresnoy, à Crèvecœur-sur-Escaut (Nord) : tués dans leur maison, puis brûlés.

M. Jacquet (Marcel), à Crèvecoeur-sur-Escaut (Nord) : muet. Tué dans la cour de M. Balliard après avoir été violenté.

Mme Lemoine (Henriette), à Crèvecœur-sur-Escaut (Nord) ; a eu le bras cassé et est morte des suites de ses blessures (plaie gangréneuse).

M. Michaux (Charles-Adolphe), demeurant à Outreoux (Nord) : tué chez lui, trainé dans la cour, où il a été retrouvé la boite crânienne ouverte et la cervelle par terre.

Mme Michaux (Clémence- Denoyellce), demeurant à Outreoux (Nord) : blessée en fuyant dans le jardin de son fils, est morte quelques jours après des suites de ses blessures.

M. Telliez (Hubert), demeurant à Crèvecœur-sur-Escaut (Nord) : blessé en fuyant dans son jardin. Transporté à l'hôpital de Cambrai, où il est mort quelques jours après.

M. Vitasse (Henri) père et Mme Vitasse : fusillés contre un mur dans la cour de la ferme Paradis, à M. Raux (Léon).

M. Beauchêne (Charles) à Crêvecoeur-sur-Escaut (Nord) : tué sur la route de Bonavis. A été enterré sur le côté de la route.

L'harmonie municipale de la ville de Compiègne (Oise) : a été une des rares musiques qui ait pu continuer, sous la direction de M. Fain, à fonctionner pendant la durée de la guerre jusqu'au jour de l'évacuation de la ville. Pendant 4 ans ces jeunes musiciens, en l'absence de leurs aînés mobilisés, ont suivi régulièrement les répétitions, malgré les bombardements assez fréquents, afin de pouvoir donner des concerts dans toutes les formations sanitaires de la ville de Compiègne, où les blessés étaient heureux de les applaudir.

MM. Dantin, chef de gare Crépy-en-Valois (Oise) ; Delaporte (Charles), gardien d'entrepôt à Crépy-en-Valois (Oise) ; Benoist (Raymond), courrier auxiliaire à Crépy-en-Valois (Oise), ont occupé un poste souvent périlleux dans une gare située à proximité du front ; y ont fait preuve de courage et de sang-froid. ne cessant pas d'assurer leur service pendant les violents bombardements aériens dont Crépy-en-Valois a été l'objet à diverses reprises.

M. Lorthois (Gustave), facteur des postes à Meurchin (Pas-de-Calais) : a eu pendant l'occupation une attitude énergique en face des autorités ennemies, a recueilli et aidé un soldat français resté dans les lignes allemandes et a pu ainsi, malgré les soupçons qui pesaient sur lui, le faire échapper à la captivité.

Personnel des agents, des sous-agents et des ouvriers des P. T. T., en résidence à Calais (Pas-de-Calais) : depuis le début des hostilités, malgré la fréquence de bombardements souvent violents, a toujours assuré avec régularité à toute heure du jour et de la nuit le service de la distribution de transmissions, de la construction des lignes téléphoniques civiles, officielles et militaires, ainsi que la réparation des dérangements, avec courage et un inaltérable dévouement aux devoirs professionnels. A rendu de grands services à la population civile et militaire par le bel exemple de calme et d'abnégation qu'il a donné.

Personnel des agents et des sous-agents d'Etaples (Pas-de-Calais) ; Mme Legros, receveuse des postes à Etaples (Pas-de Calais) : depuis le début des hostilités, dans une cite soumise à de fréquents bombardements aériens de l'ennemi, ont toujours assure le service avec régularité, sans la moindre défaillance faisant preuve de sang-froid, de courage et d'abnégation.

Personnel des agents, des sous-agents et des ouvriers attachés à la résidence de Boulogne-sur-Mer (Pas-de-Calais) : a assuré régulièrement depuis le début des hostilités sans un instant, de défaillance le service de la distribution et la réparation des lignes militaires et civiles malgré des bombardements aériens violents et l'accroissement du trafic dû à la présence des services départementaux et de plusieurs états-majors français et alliés et montré en toutes circonstances un dévouement professionnel qu'aucune épreuve n'a pu altérer.

M. Canda (Ulysse), soixante-dix ans, adjoint au maire de Lillers (Pas-de-Calais) : pendant la période de bombardement de la ville, du 21 mars à juillet 10918, a toujours assuré son service de vétérinaire sanitaire et d'adjoint faisant fonctions de maire, avec le plus grand courage et le plus grand dévouement, malgré son grand âge. A soutenu le moral de la population, par son attitude courageuse et ses conseils.

M. Broutin (Désiré), cinquante-cinq ans, cultivateur et conseiller municipal à, Lillers (Pas-de-Calais) : pendant la période de bombardement de la ville (mars-juillet 1918), est toujours resté à son poste, collaborant-avec l'adjoint faisant fonctions de maire et s'occupant des questions de ravitaillement avec le plus grand courage et le plus grand dévouement. A, par son attitude courageuse et ses conseils, contribué à maintenir le moral de la population.

M. Carnet (Hippolyte), soixante-sept ans, garde municipal à Lillers (Pas-de-Calais) : a assuré son service, avec dévouement, pendant la période de bombardement de la ville (mars-juillet 1918), dans des circonstances souvent périlleuses.

M. Richebuch (Marius), cinquante-huit ans, garde municipal à Lillers (Pas-de-Calais) : a assuré son service, avec dévouement, pendant la période de bombardement de la ville (mars-juillet 1918), dans des circonstances souvent périlleuses.

M. Queva (Paul), trente-trois ans, agent municipal auxiliaire à Lillers (Pas-de-Calais) : à toujours rempli ses fonctions, avec le plus grand zèle et le plus grand dévouement dans des circonstances souvent périlleuses, Pendant la période de bombardement de la ville (mars-juillet 1918), était tous les jours à Lillers pour assurer la surveillance des propriétés privées.
A été blessé par un obus le 12 mai 1918, alors qu'il s'occupait de faire inhumer le corps d'une jeune fille abandonné en ville.

Mme Marie Pauquet, en religion sœur Marie-Bapt. des Franciscaines de Calais (Pas-de-Calais) : donne depuis plus de 20 ans ses soins aux malades. Evacuée en Belgique, a assuré la garde dès malades et des vieillards qu'elle a soignés avec abnégation jusqu'à son rapatriement en France, ne cessant d'assister le docteur Ovide Hémery, même dans les circonstances les plus périlleuses. Donnait le chloroforme pendant les opérations exécutées sous les obus, exécutait les pansements de ses malades qu'elle ne cessait d'encourager en leur faisant espérer la prochaine délivrance. S'est toujours montrée une excellente patriote, même dans les circonstances les plus difficiles.

M. Edouard, directeur d'école à Lens (Pas-de-Calais) : chargé de la réception et de la répartition des denrées du ravitaillement. N'a jamais quitté le magasin dont il avait la direction, même au moment des plus violents bombardements, donnant l'exemple du sang-froid à son personnel lorsque le magasin était atteint par les projectiles et évitant par sa présence d'esprit de nombreux accidents.

M. Dillies (Jean-Baptiste), garde civil à Lens (Pas-de-Calais) : chargé du service de nuit s'est continuellement porté avec un complet mépris du danger sur les points de chute des obus pour porter secours à ses concitoyens blessés. Grâce à sa courageuse intervention, de nombreuses victimes des bombardements ont pu être dégagées à temps pour recevoir les soins qui leur ont permis d'échapper à la mort.

M. Bourgeois, commissaire de police a Lens (Pas-de-Calais) : par son attitude énergique et son sang-froid a contribué à maintenir le moral de la population. A secondé avec beaucoup de zèle l'administration municipale dans sa résistance aux exigences dé l'ennemi. Au cours d'un violent bombardement, a été grièvement blessé dans l'exercice de ses fonctions, par un éclat d'obus qui lui enleva la jambe.

M. Lefebvre (Louis), économe directeur de l'hospice de Lens (Pas-de-Calais) : pendant l'occupation, a fait preuve du plus grand sang-froid froid et d'un mépris complet du danger en organisant sous les bombardements violents le transport des blessés et leur mise à l'abri. A contribué à l'évacuation des soldats français blessés à l'arrivée de l'ennemi.

M. Delobel (Alphonse), maire d'Oignies (Pas-de-Calais) : la conduite de M. Delobel pendant l'occupation allemande (1914-1918), a été des plus dignes. Malgré les menaces et les représailles dont il était l'objet de la part des autorités ennemies, qui l'ont fait emprisonner plusieurs fois, M. Delobel a toujours en une attitude courageuse, refusant de désigner aux Allemands les personnes pouvant servir d'otages ou les hommes susceptibles de travailler pour eux.

M. Dhumerelle (Louis), maire de Dourgès (Pas-de-Calais) : M. Dhumerelle a eu, pendant l'occupation allemande, une conduite digne d'éloges. Emprisonné plusieurs fois et même menacé de mort par les autorités ennemies, il a résisté à leurs injonctions. Dans les derniers mois de la guerre, alors que la commune était souvent bombardée, M. Dhumerelle, âge de 69 ans, s'est toujours rendu aux endroits sinistrés pour organiser les secours.

M. Leblanc (Jules), premier adjoint au maire de Beuvry (Pas-de-Calais) : malgré son age (68 ans) et ses infirmités, M. Leblanc, n'a pas hésité, alors que le maire était mobilisé, à s'occuper activement de l'administration de la commune, située à proximité des lignes ennemies (3 kilomètres) et soumise à de fréquents bombardements. Lors de l'évacuation de Beuvry, ordonnée le 13 avril 1918, M. Leblanc n'a quitté son poste que le 15 avril, après le départ de tous les habitants. M. Leblanc a montré, en toutes circonstances, l'exemple d'un dévouement absolu et d'un réel courage.

Mme Letaille directrice d'école à Labourse (Pas-de-Calais) : est demeurée courageusement à son poste, malgré de fréquents bombardements, d'octobre 1914 au 13 avril 1918, date de l'évacuation de Labourse. A donné ainsi le plus bel exemple de dévouement et de sang-froid.

M. Mercier, directeur général de la société des mines de Béthune (Pas-de-Calais) : par sa fermeté de caractère, sa présence constante de jour et de nuit, aux points les plus exposés, son exemple incessant a su maintenir en place le personnel, lui conserver son moral excellent et sauver les travaux de fonds et cela malgré une grave intoxication par les gaz.

M. de Broyart-de-Baillescourt, maire de Morchies (Pas-de-Calais) : alors que les Allemands envahissaient Morchies, conserva chez lui un soldat d'infanterie française, qui avait été, quelque temps auparavant, amené mourant dans la localité et qu'il n'avait pas été possible d'évacuer. Ayant fait passer des correspondances il fut, le 2 octobre 1914, traduit en conseil de guerre.

M. l'abbé Bletit, curé d'Annay-sous-Lens (Pas-de-Calais) : resté à Annay, pendant l'occupation allemande, a assuré, avec un grand dévouement et en l'absence de la municipalité, l'administration et le ravitaillement de sa commune, a fait preuve, dans des circonstances difficiles, d'un grand courage et d'une énergique attitude devant les exigences de l'ennemi. A été emprisonné plusieurs reprises. Sa conduite, au cours des hostilités, est digne en tous points des plus grands éloges.

M. Anthime Bucamp, instituteur à Ablainzeville (Pas-de-Calais) : emmené en Allemagne, le 23 octobre 1915, en avril 1915 se dévoua aussitôt sa rentrée en France à ses compatriotes dont il s'est acquis l'estime et la reconnaissance. A fait preuve au cours des deux évacuations du village d'une force de caractère remarquable,

M. Leroy, membre de la chambre de commerce d'Arras (Nord) : est demeuré courageusement dans la ville qui fût l'objet de fréquents bombardements par canons et par avions ; s'est particulièrement distingué, au mépris des plus grands dangers, au sauvetage des œuvres d'art du musée d'Arras que l'incendie du palais Saint-Waast menaçait de destruction. A fait preuve, en des circonstances tragiques, du plus louable dévouement.

Mme Moitel (Léon), à Hermies (Nord) : aux premiers jours de l'occupation, a recueilli de nombreux soldats blessés ou égarés, les a réconfortés et, en leur procurant des habits civils, leur a permis de rejoindre les lignes françaises. S'est courageusement dévouée pour la population.

Mme Ovide Richard à Hermies (Nord) : âgée de soixante-dix ans, a au prix des plus grands-dangers, recueilli, caché et soigné, trois soldats français grièvement blessés qu'elle a pu faire transporter à Douai. A toujours fait preuve pendant l'occupation du plus ferme courage devant l'ennemi.

M. Lecomte (André), prisonnier civil à Colombes (Seine) : prisonnier civil au camp de Hamelin en 1914, s'est signalé par son dévouement à ses compagnons de captivité soutenant le moral, organisant les secours et les évasions. A eu constamment une attitude ferme et patriotique, vis à vis de l'ennemi et a été envoyé pour ce motif au camp de représailles de Holsminden en 1916, où il a continué à rendre les mêmes services à ses compatriotes.

M. l'abbé Manzoni, maître de chapelle de la cathédrale d'Amiens (Somme) : a fait preuve sous les violents bombardements de la ville d'Amiens, d'un courage éprouvé et d'un inlassable dévouement. Dans les circonstances les plus difficiles, a montré une énergie peu commune en prenant part avec les équipes aux travaux périlleux nécessités par les circonstances. Collaborateur précieux a contribué pour une large part, aux sauvetages avec une haute conscience du devoir à accomplir.

Mmes Marchal, demeurant à Senones (Voges) et b, demeurant à Senodes (Vosges) : ont aidé à cacher et à ravitailler pendant 22 mois, trois soldats français qui durent au bout de ce temps, se résoudre à se constituer prisonniers faute de vivres. Ont été condamnées respectivement pour ce fait 1 an et 8 ans de prison par le conseil de guerre allemand.

Mlles Lemaix (Alice et Jeanne), demeurant à Senones (Vosges) : ont aidé à cacher et soustraire aux Allemands trois soldats français qui s'étaient réfugiés dans un grenier. Pendant 22 mois n'ont pas hésité, à prélever sur leur propre nourriture, les aliments nécessaires au ravitaillement des trois militaires. Au bout de ce laps de temps, les soldats durent se rendre faute de vivres. Ont été condamnées, pour ce fait à deux ans de prison par un conseil de guerre allemand.

Mme Virion (Eléonore-Marguerite), à Saint Dié (Vosges) : a soigné en forêt, puis recueilli et entretenu dans une maison plusieurs soldats français pendant l'occupation de la ville de Saint-Dié par les Allemands, en septembre 1914.

Mme Helle, née Lallemand (Octavie), demeurant à Moyennoutier (Vosges) : a recueilli au début de la guerre, trois militaires français du 140e régiment d'infanterie qui avaient perdu leur unité et ne pouvaient songer à rejoindre le pays étant envahi par les troupes ennemies. Munis d'effets civils par ses soins les trois militaires essayèrent de traverser les lignes allemandes, mais échouèrent dans leurs tentatives. Les a ravitaillés pendant 9 jours avec d'infinies précautions en raison des difficultés résultant des rondes de patrouilles et ce n'est que lors de la retraite allemande qu'ils furent délivrés et purent retrouver leur régiment.

M. Grégoire, commissaire spécial adjoint à Besançon (Doubs) : courant février 1916, M. Grégoire, alors inspecteur de police à la 15e brigade de police mobile détachée au service des renseignements (sûreté aux armées) fut chargé d'une mission à l'effet de découvrir l'auteur d'un assassinat. Equipé et habillé en chasseur alpin, passa une dizaine de jours en première ligne, avec différentes unités et parvint à identifier l'assassin, menant ainsi a bonne fin dans des circonstances difficiles et périlleuses la mission qui lui avait été confiée.


Le personnel de l'usine de Gerrer, de Thann (Alsace) ;
Le personnel de l'usine Scheurer-Lauth et Cie de Thann (Alsace) ;
Le personnel de l'usine Weber de Thann (Alsace) ;
Le personnel des ateliers de constructions de Bitscheviller (Alsace) ;
Pendant toute la durée des hostilités, ont constamment travaillé avec le plus grand courage sous le feu de l'ennemi.


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30 janvier 2015

Une liste au Journal Officiel ......

 

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Par décret en date du 7 décembre 1924, rendu sur la proposition du ministre de l'intérieur,
Vu l'article 2 de la loi du 16 août 1920, Complété par la loi du 14 avril 1923;
Vu la déclaration du conseil de l'ordre en date du 5 décembre 1924, portant que les nominations faites aux termes dudit décret n'ont rien de contraire aux lois, décrets et règlements en vigueur, sont nommés, à titre posthume, au grade de chevalier dans l'ordre national de la Légion d'honneur, les personnes ci-après désignées, qui ont bien mérité du pays au cours de la guerre, pendant l'occupation ennemie dans les régions envahies:

M. TAVERNIER (Nicolas-Prosper), garde champêtre à Petites-Armoises (Ardennes).
M. CRAPART (Albert-Louis), cultivateur à Rieux (Marne).
M. BEAUVOIS (Nicolas), ouvrier tisseur à Rieux (Nord).
M. DUFRESNOY (Jean-Baptiste), journalier à Crévecoeur-sur-Escaut (Nord).
Mme DUFRESNOY, née CORBEAUX (Flore), demeurant à Crévecoeur-sur-Escaut (Nord).
M. CORETTE (Victor), journalier à Crévecoeur-sur-Escaut (Nord).
M. FIERQUIN (Paul), ouvrier d'usine à Hautmont (Nord).
M. GHIENNE (Jean-Baptiste), ouvrier maçon à Escaudœuvres (Nord).
M. HENNION (Jean-Baptiste), bourrelier à Sautes (Nord).
M. HENNION (Pierre), veilleur d'usine à Lys-les-Lannoy (Nord).
M. LEBEAU (Alphonse-Jean-Baptiste), blanchisseur à Lys-les-Lannoy (Nord).
M. LEGRAND (Henri-Fernand-Joseph), professeur délégué à l'école supérieure de Valenciennes (Nord).
M. LEPERS (Louis-Désiré), cultivateur à Linselles (Nord).
M. LEPERS (Désiré-Louis), demeurant à Linselles (Nord).
M. MAISONGROSSE (Joseph-Bernardin), employé des P. T. T. à Tourcoing (Nord).
M. MARLOT (Léon-François-Florimond), employé à Roubaix (Nord).
M. SALEMBIER (Floris-Casimir-Louis), ouvrier fileur à Lys-les-Lannoy (Nord).
M. SAMAIN (Gaston-Renold), demeurant à Maubeuge (Nord).
M. SPEDER (Pierre-Guillaume), directeur d'école primaire en retraite, demeurant à Tourcoing (Nord).
M. THUILLEZ (Pierre-Joseph-Henri), garde-champêtre à Rieux (Nord).
M. VANDECAPELLE (Emile-Joseph), demeurant à Quesnoy-sur-Deûle (Nord).
M. VAUTIER (Louis-François), comptable à Maubeuge (Nord).
M. PRÉVOST (Ernest), herbager à Larouillies (Nord).
M. BLAMPAIN (Napoléon), lamineur à Quérénaing (Nord).

 

(Journal Officiel de la République Française du 9 décembre 1924)

     Mais cette liste n'indique pas les raisons de ces 24 nominations, qu'il faut rechercher dans les bases existantes.

     Certains d'entre eux ont déjà fait l'objet d'une étude, partielle ou plus complète dans ce même blog : cliquer sur leur nom.
Cliquer la rosette LH pour voir le dossier de la Légion d'honneur, ou sur MDH pour la fiche Mémoire des Hommes (MDH) si elle existe : peu de civils ont été reconnus "Morts pour la France" ; a contrario des militaires il fallait en faire expressément la demande (famille, municipalité).

  Nom Prénoms Profession Résidence Dép. Motif MDH LH
M. TAVERNIER Nicolas-Prosper Garde champêtre Petites-Armoises Ardennes Tué par une patrouille allemande le 31/08/1914 MDH LH
M. CRAPART Albert-Louis Cultivateur Rieux Marne Fusillé sans motif le 07/09/1914
- LH
M. BEAUVOIS Nicolas Ouvrier tisseur Rieux Nord Fusillé à Valenciennes pour espionnage  le 23/02/1918
MDH LH
M. DUFRESNOY Jean-Baptiste Journalier Crévecoeur-sur-Escaut Nord Fusillé sans motif le 27/08/1914
MDH LH
Mme DUFRESNOY Flore - Crévecoeur-sur-Escaut Nord Fusillée sans motif le 27/08/1914 - LH
M. CORETTE Victor Journalier Crévecoeur-sur-Escaut Nord Fusillé sans motif le 27/08/1914 - LH
M. FIERQUIN Paul Ouvrier d'usine Hautmont Nord Interné, évadé, mort au bagne de Sedan le 19/09/1917
- LH
M. GHIENNE Jean-Baptiste Ouvrier maçon Escaudœuvres Nord Tué le 26/08/1914
- LH
M. HENNION Jean-Baptiste Bourrelier Santes Nord Fusillé pour espionnage  le 20/11/1917
MDH
LH
M. HENNION Pierre Veilleur d'usine Lys-les-Lannoy Nord Fusillé comme otage le 26/08/1914 - LH
M. LEBEAU Alphonse-Jean-Baptiste Blanchisseur Lys-les-Lannoy Nord Fusillé comme otage le 26/08/1914 - LH
M. LEGRAND Henri-Fernand-Joseph Professeur délégué à l'école supérieure de
Valenciennes Nord Fusillé à Valenciennes pour espionnage le 23/02/1918
- LH
M. LEPERS Louis-Désiré Cultivateur Linselles Nord Tué par des soldats allemands le 05/09/1914  - LH
M. LEPERS Désiré-Louis - Linselles Nord Tué par des soldats allemands le 05/09/1914  - LH
M. MAISONGROSSE Joseph-Bernardin Employé des P.T.T. Tourcoing Nord Fusillé pour espionnage le 19/11/1914  - LH
M. MARLOT Léon-François-Florimond Employé Roubaix Nord Déporté, évadé, Fusillé pour espionnage le  23/07/1918 MDH LH
M. SALEMBIER Floris-Casimir-Louis Ouvrier fileur Lys-les-Lannoy Nord Fusillé comme otage le 26/08/1914 - LH
M. SAMAIN Gaston-Reneld - Maubeuge Nord Fusillé pour espionnage à Charleroi le 30/12/1915
- LH
M. SPEDER Pierre-Guillaume Directeur d'école primaire en retraite Tourcoing Nord Interprète, avocat. Décédé le 13/02/1921 - LH
M. THUILLEZ Pierre-Joseph-Henri Garde-champêtre Rieux Nord Fusillé à Valenciennes pour espionnage  le 23/02/1918 MDH
LH
M. VANDECAPELLE Emile-Joseph  - Quesnoy-sur-Deûle Nord Fusillé le 06/10/1914
- LH
M. VAUTIER Louis-François Comptable Maubeuge Nord Fusillé pour espionnage à Charleroi le 30/12/1915 - LH
M. PRÉVOST Ernest Herbager Larouillies Nord Décédé au bagne de Sedan le 27/08/1917
 MDH LH
M. BLAMPAIN Napoléon Lamineur Quérénaing Nord Dénoncé, condamné, décédé au bagne de Sedan le 03/03/1918
- LH

 

Certains ont été fusillés le même jour :

 

  • 4 otages à Lys-les-Lannoy le 26/08/1914 dont  HENNION (Pierre), LEBEAU (Alphonse-Jean-Baptiste), SALEMBIER (Floris-Casimir-Louis) et LECLERC (Jean-Baptiste), qui semble-t-il n'a pas été décoré.

    LyslesLannoy

          Un monument leur a été élevé en 1931, au lieu-dit "Le Bon Poste" à Lys-les-Lannoy. En 1952 est venue s'ajouter une liste de FFI, puis une plaque aux morts des guerres de décolonisation.

Monument Lys

plaqueLys
(photos Constantin Dubois-Choulik)

 

  • 3 sans motif à Crévecoeur-sur-Escaut  le 27/08/1914 : DUFRESNOY (Jean-Baptiste), Mme DUFRESNOY, née CORBEAUX (Flore),  CORETTE (Victor) dont les noms figurent au monument aux morts de Crévecoeur.

    civils crévecoeur
    Davantage d'information dans la revue de l'association
    "Cambrésis terre d'Histoire" n°10



  • 2 par des soldats le 05/09/1914 à Linselle : LEPERS (Désiré-Louis) 80 ans et LEPERS (Louis-Désiré) 50 ans : le père et le fils.
    La médaille des victimes de l'invasion leur avait été attribuée l'année précédente  (parution au JO du 2 mars 1923).

    Médaille de Vermeil pour le père :

    MVI Lepers DL


    Médaille d'argent pour le fils :

    MVI Lepers LD

 

 

  • 3 pour espionnage à Charleroi le 30/12/1915 : SAMAIN (Gaston-Renold), et VAUTIER (Louis-François), auxquels s'ajoute Désiré DE GUCHT, verrier à Charleroi (affiche parue à Charleroi).

    Avis

       Par jugement du 28 décembre 1915 du tribunal de campagne, les personnes suivantes ont été condamnées pour trahison commise pendant l'état de guerre :

       à la peine de mort :
    1. Désiré de Gucht, verrier à Charleroi;
    2. Louis Vautier employé à Maubeuge;
    3. Gaston Samain, employé des chemins de fer à Sous-le-Bois près de Maubeuge;

       à 15 ans de travaux forcés :
    4. Charles Frank, mécanicien à Hautmont.

       à 10 ans de travaux forcés :
    5. Philibert Tricot, ouvrier à Sous-le-Bois près de Maubeuge;
    6. Jules Tricot, ouvrier à Sous-le-Bois près de Maubeuge;
    7. Martial Gaupart, cafetier à Quévy-le-Grand;
    8. Epouse jean Sirjakobs, à Charleroi.

       De Gucht, Vautier et Samain, condamnés à mort, ont été fusillés ce matin.

       Charleroi, le 30 décembre 1915.

    Die militärgouverneur
    1. V.           

    gez. Frhr. von SENDEN
    Generalmajor.  

    Je porte le présent avis à la connaissance de tout le territoire placé sous mon autorité.

       Bruxelles le 10 janvier 1916.
    der General-Gouverneur in Belgien
    Freherr von BISSING
    Generaloberst. 

     

    19151230_Charleroi



  • 3 pour espionnage : le 23/02/1918 au Rôleur à Valenciennes  BEAUVOIS (Nicolas), THUILLEZ (Pierre-Joseph-Henri), et LEGRAND (Henri-Fernand-Joseph) .
             Le document de la base léonore situe la mort de Legrand le 18 février, mais les 3 hommes ont été fusillés en même temps,  leurs 3 actes de décès, dressés à Valenciennes  le 26/02/1918 attestent de la date et de l'heure : 7h15.

 

Cette liste est en fait le complément d'une autre, plus difficile à trouver, de 1923 : voir cette page.

 

  

26 janvier 2015

Médaille des otages et prisonniers

 

        A la fin de la guerre, il parut nécessaire de rendre hommage au courage des populations des régions envahies et occupées en les récompensant à l’aide de plusieurs médailles : la Médaille des Victimes de l’invasion, la Médaille de la Fidélité française et la Médaille des Prisonniers civils, Déportés et Otages de la grande guerre.


 Petite
     Cette dernière, instituée par la loi du 14 mars 1936, avait pour dessein de « commémorer le souvenir de leurs sacrifices et à honorer leurs actes de dévouement à la Patrie, en reconnaissance des épreuves qu’ils ont dû subir pour elle au cours de la guerre 1914-1918. » MPO

Elle fut attribuée aux habitants de toutes les régions envahies par l’ennemi, y compris les départements du Haut-Rhin, du Bas-Rhin et de la Moselle -à qui était plus particulièrement réservée la médaille de la Fidélité-, prisonniers civils, emmenés comme otages ou internés dans des camps de concentration. Elle pouvait être remise à titre posthume pour les prisonniers civils décédés des suites de blessures ou de privations supportées au cours de leur internement.

Plus de 10.400 médailles furent décernées, accompagnées d'un diplôme, jusqu'au 1er février 1958.
 
Ruban de largeur 32 mm, rouge avec au centre une raie verticale bleue de 5 mm entourée par deux bandes blanches de 2 mm et un liseré vert de 1 mm sur chaque bord.

Ronde en bronze, du module de 32 mm. Gravure de Maurice Delannoy.
Sur l’avers : une femme baissant la tête avec le poignet droit enchaîné et lâchant de la main gauche un flambeau symbolisant le foyer qu’elle doit abandonner.
Sur le revers : une chaîne entoure l’inscription "Prisonniers civils, Déportés et Otages de la grande guerre."

 Médaille


  Une première médaille des "Victimes de l'invasion" avait été créée en 1921.

Voir sur ce blog.


 

     Les listes paraissant au Journal Officiel permettent de retrouver les bénéficiaires, donc je ne cite ici au fur et à mesure de mes lectures du JO - comme à l'accoutumée- que ceux du valenciennois.

 

  •  JO du 10 juillet 1937
    • BARBIEUX (Usmar) à Marly-les-Valenciennes.
    • BOUTEFEU (Georges-Eugène) à Valenciennes.
    • DELAHAYE (René) à Crespin.
    • DORGET (georges-Jules) à Valenciennes.
    • LATURAZE (Léon) à Quiévrechain.
    • TAILLIEZ (Gaston-Georges) à Valenciennes.
  • JO du 06/04/1939
    • GÉRARD Emile-Firmin à Vicq (Nord)

    •  a suivre...

 

 

 

 A suivre .....

 

26 janvier 2015

Médaille des victimes de l'invasion

 

      Hormis les récits des Valenciennois, témoins et acteurs,  la liste des otages est imparfaite bien que les archives municipales en détiennent certainement plusieurs listes (sinon toutes).

     On peut cependant retrouver trace de certains d'entre eux dans les listes publiées au Journal Officiel lorque la Médaille des victimes de l'invasion leur a été attribuée. Cette dernière a été créée par décret du 30 juin 1921 portant création d'une médaille dite : « des victimes de l'invasion » (J.O. du 4 juillet 1921 - Page 7613)

MVI

  • Gravée par Pierre DAUTEL né en 1873 à Valenciennes, décédé en 1951, Premier Grand Prix de Rome en 1902.
    Rondes en bronze, en bronze argenté, argent ou vermeil et du module de 30 mm.
    elles sont remises avec un diplôme.
  • Sur l’avers : une femme coiffée d’un foulard, mains liées et le regard tourné vers le mot  FRANCE,  est représentée sur un fond de village ruiné, surmonté par une ligne de feu coupant l’horizon.
    Le revers porte l’inscription  AUX  VICTIMES  DE L’INVASION - LA  FRANCE  RECONNAISSANTE inscrite à l’intérieur d’une couronne de palmes portant les dates  1914 - 1918. La médaille est surmontée d’une large bélière rectangulaire fixe, constituée par un motif de chaînes.
  • Le ruban est bleu marine avec une raie centrale noire de 2 mm et une bande rouge de 5 mm de chaque côté, à 5 mm du bord.
  • S'y adjoindront 2 agrafes dorées, d’un modèle particulier :
    PRISONNIERS POLITIQUES et OTAGES DE GUERRE.

Médaille


 

     Une médaille destinée à distinguer les otages et prisonniers emmenés en captivité de ceux qui ont subi l'invasion mais sont restés au pays sera créée ensuite : décret du 25 août 1936 portant application de la loi du 14 mars 1936 instituant une Médaille des prisonniers civils, déportés et otages de la grande guerre. (J.O. du 27 août 1936 - Page 9182)

Voir également sur ce blog.


N.B. : Je ne cite ici au fur et à mesure de mes lectures du JO que les noms du valenciennois.

 

Journal officiel du 04 mai 1922  (figurent dans cette liste de nombreux otages en Lithuanie)

  • Médaille de vermeil
    • M. MAURICE-FONTAINE (François-Charles), 15 rue Tholozé à Valenciennes. Otage à quatre reprises différentes et déporté à Holzminden.

  • Médaille de bronze
    • M. DEHECQ (Joseph) à Villers-Pol. Otage en Lithuanie
    • M. l'abbé DIENNE (Ernest-Eugène-Camille) rue des Remparts à Valenciennes. Otage en Lithuanie.
    • M. DOYE (Lucien), 3 rue Corbeau à Raismes. Prisonnier et travailleur forcé.
    • M. DUPAS (Maurice), rue Milhomme à Valenciennes. Interné à Holzminden.
    • M. DUPONT (Albert-Jean), place du Canada à Valenciennes. Otage à Holzminden.
    • M. DUPONT (Charles-Gabriel), 80 boulevard Saly à Valenciennes. Otage à Holzminden.
    • M. DUPONT (Léon), 30 place d'Armes à Valenciennes. Otage à Holzminden.
    • M. DUPONT (Maurice-Ghislain), 19 rue Nouvelle-Hollande à Valenciennes. Otage à Holzminden.
    • M. DUPONT (Paul-Léon), 1 Boulevard Watteau à Valenciennes. Otage à Holzminden.
    • M. DUPONT de Saint-Ouen (fernand-louis-Joseph) 137, rue de Paris à Valenciennes. Otage en Lithuanie.
    • Mme veuve Fally, née Lanthiez (Elvire-Adelaïde-Aubertine), 3 rue Mathieu de Quinvigny à Valenciennes. Otage à Holzminden.
    • M. d'HAUSSY (Georges-Dorothée), à Artres. Otage en Lithuanie.
    • Mme MALLEZ, née Candelot (Marie-Eléonore), 3 rue d'Haspres à Thiant. Otage à Holzminden.
    • M. EWBANK (Georges-Aimable), 64 rue de Courcelles à Paris. Précédemment à Valenciennes rue du Grand-Fossart. Otage en Lithuanie.

 

 Journal officiel du 11 novembre 1922

  • Médaille de vermeil
  • Médaille d'argent
    Médaille de bronze
    • Mme veuve SAINT-QUENTIN née CELLIER (Aimée-Louise 17 rue des Viviers à Valenciennes : déportée à Holzminden.
    • M. SAVOYE (Aristide) 13 rue Abel-de-Pujol à Valenciennes : otage à Holzminden.
    • M. THIETARD (Gustave) 159 rue de Saint-Amand à Anzin : mis au secret à Anzin.
    • Melle TORREZ (Marguerite-Marie-Anne) 19 rue des Porchelets à Valenciennes : otage à Holzminden.
    • Mme veuve VAN MERRIS née TRINQUET (Laure-Sophie) 15 rue Abel-de-Pujol à Valenciennes : otage à Holzminden.
    • Mme veuve VERDAVAINE née GIRAUD (Berthe-Marie-Louise) rue d'oultreman à Valenciennes : otage à Holzminden.
    • M. VRECQ (Emile) à Vieux-Condé : Otage à Milejgany et Block-Roon
    • M. l'abbé WUIOT (george-Alfred) 12 place Saint-jean à Valenciennes : otage en Lithuanie.
    • Mme veuve ZOUDE née DREMEAUX (Juliette) avenue du général Horne à Valenciennes : otage à Holzminden.

Journal officiel du 26/27 décembre 1922 

  •  Médaille de vermeil
    • Feu M. VALLIN (Louis-Joseph), ayant demeuré grand-Rue, à Ostricourt : tué à l'age de neuf ans par un soldat allemand ivre.

  • Médaille d'argent
    • M. COINT (Georges-Louis-Aimé) 33 rue Colart-Creste à Valenciennes : travailleur forcé, réfractaire, mis en cellule, évadé à plusieurs reprises.
    • M. FLANDROY (Camille-Joseph) au Poirier n°3 à Trith-Saint-léger : interné dans divers camps d'Allemagne ; s'est évadé et s'est engagé.
    • M. HOTTON (Julien) au Poirier n°1 à Trith-Saint-léger : emprisonné dans divers camps ; s'est évadé ; s'est engagé.
    • Mme RIVART née DEUDON (Marie-Antoinette) 46 rue Jean-Jaurès à Marly : six mois de cellule ; est restée six mois aveugle ; emprisonnée par la suite pour refus de travail.
    • M. TAHON (Louis) 66 coron de la Lune à Trith-Saint-Léger ; emprisonné pour refus de travail : blessé grièvement.
    • Feu M. VIART (Augustin) ayant demeuré à Anzin : déporté dans divers camps ; mort des suites d'une chute au cours d'un travail forcé. Médaille à titre posthume.

  • Médaille de bronze
    • M. AUBRY (Emile) au Poirier n°2 à Trith-Saint-léger : déporté dans divers camps d'Allemagne.
    • M. BASTIN (Henri) au Poirier à Trith-Saint-Léger ; déporté dans divers camps d'Allemagne.
    • M. BIRON (Arthur) au Poirier à Trith-Saint-Léger ; déporté dans divers camps d'Allemagne.
    • M. BONTEMPS (Armand-Felix-Joseph) au Poirier à Trith-Saint-Léger ; déporté dans divers camps d'Allemagne.
    • M. BOONE (Lucien-René-Jérôme) 217 rue de Valenciennes à Fresnes-sur-Escaut : otage ; victime de sévices.
    • M. BRISART (Fernand) 4 rue de l'Egalité à Trith-Saint-Léger : travailleur forcé dans la zone du front.
    • M. BULLAERT ( Gustave) Faubourg de paris à Valenciennes : travailleur dans la zone du front ; frappé et blessé.
    • M. CARETTE (Ernest-Louis-François-Joseph) à Maresches : déporté à Mecklembourg.
    • M. CARETTE (François-Ernest-Marie-Joseph) à Maresches : déporté à Mecklembourg.
    • M. CARTON (Fernand-Jules) faubourg de Cambrai à Valenciennes : déporté dans divers camps d'Allemagne.
    • M. CAZIN (Emile-Nicolas-François) 29 rue Edmond-Guillaume à Valenciennes ; incarcéré à Valenciennes, Aix-la-Chapelle et Anrath.
    • M. COPIN (Désiré) à Fresnes-sur-Escaut : otage en Lithuanie.
    • M. COUDOUX (Auguste) 66 rue de la collinière à Saint-Amand : déporté dans divers camps d'Allemagne ; malade.
    • M. DARGENT (Isidore) au Poirier n° 230 à Trith-Saint-Léger : déporté et travailleur réfractaire.
    • M. DELVAUX (Alphonse) au Poirier n° 27 à Trith-Saint-Léger : déporté dans divers camps allemands.
    • M. DEMOTTE (Ernest) au Poirier n° 88 à Trith-Saint-Léger : déporté dans divers camps d'Allemagne.
    • M. DENIS (Aldophe-Désiré-Joseph) au Poirier n° 134 à Trith-Saint-Léger : déporté dans divers camps d'Allemagne.
    • M. DEPAS (Auguste) au Poirier n° 4 à Trith-Saint-Léger : déporté dans divers camps d'Allemagne.
    • M. DESMET (Henri) 182 au Poirier à Trith-Saint-Léger : déporté au camp de Cassel.
    • M. DUBOIS (Marius-Louis) 40 rue de Tinchon à Saint-Waast-le-Haut, Valenciennes ; travailleur forcé ; victime de sévices.
    • M. DUCULOT (Auguste) au Poirier à Trith-Saint-Léger : déporté dans divers camps d'Allemagne.
    • M. DUPAGNE (Gustave) au Poirier 73 à Trith-Saint-Léger : déporté dans divers camps d'Allemagne.
    • M. FABRY (Gilles-Joseph) au Poirier à Trith-Saint-Léger : déporté dans divers camps d'Allemagne.
    • Melle FELY (Flore-Augustine-Celina) ferme Heurtebise à Trith-Saint-léger : emprisonnée à Rouvignies.
    • M. FOLLARD (Oscar) Chemin-vert à Aulnoy-lez-Valenciennes  : déporté dans divers camps d'Allemagne.
    • M. GOISSE (Maurice-Pierre-Louis) faubourg de cambrai à valenciennes : déporté dans divers camps d'Allemagne.
    • M. HAUSSY (René-Hubert-Edouard) 7 rue péclet à Valenciennes : travailleur forcé victime de sévices.
    • M. HISTACE (Désiré-Ferdinand) au Poirier n° 185 à Trith-Saint-Léger : déporté dans divers camps d'Allemagne.
    • Mme RODRIGUE née PERSYN (Philomène) 15 Place du neuf-Bourg à Valenciennes : mise en cellule à deux reprises à Valenciennes.
    • M. ROYE (Eugène-jean-Baptiste-Louis 181 route de Mons à Saint-Saul(ve) : interné à Senne et Holzminden puis travailleur forcé ; évadé.
    • M. SABLON (Emile) au Poirier n° 140 à Trith-Saint-léger : déporté dans divers camps d'Allemagne.
    • M. SAINT-MOULIN (Adolphe) au Poirier n° 210 à Trith-Saint-Léger : déporté dans divers camps d'Allemagne ; malade.
    • M. THIRION (jean) au Poirier n° 199 à Trith-Saint-Léger : déporté dans divers camps allemands.
    • M. TONNON (Ernest) au Poirier n° 114 à Trith-Saint-Léger : déporté dans divers camps d'Allemagne.
    • M. URBAIN (Gaston) au Poirier n° 259 à Trith-Saint-Léger : déporté dans divers camps d'Allemagne.
    • Mme VAN CANEGHEM née Brereton (Adrienne-Joséphine) 16 rue Ferrand à Valenciennes : incarcérée puis déportée à Holzminden.
    • M. VANDENGERGHE (Joseph) au Poirier n° 65 à Trith-Saint-Léger : déporté dans divers camps allemands.
    • M. VAN HERZEELE (Florisse) 39 rue de la gare à Trith-Saint-Léger : déporté dans divers camps et travailleur forcé.
    • M. WALLET (Emile-Désiré) au Poirier n° 111 à Trith-Saint-Léger : déporté dans divers camps allemands.
    • M. WILLEM (Léon-Félix) au Poirier n° 244 à Trith-Saint-Léger.

 


Journal officiel du 2 mars 1923

Journal officiel du 7 mars 1922

Journal officiel du 30 mai 1924

 A suivre ...

 

23 décembre 2014

Réfugiés Valenciennois : suite.

 

            Pour  la description de la situation et des conditions de "rapatriement" des habitants des territoires occupés en 1914-1918, lire cette autre page.

            Les listes partagées par l'auteure du site "Histoire de famille" sont ici recopiées telles quelles, en espérant aider les descendants des familles citées  (174 noms) à reconstituer leurs parcours, ou du moins retrouver leurs destinations :

 

Lieux

  

Montluçon (Allier) 01/06/1916

NOM Prénoms Situation familiale Age Profession Domicile actuel
MIDOZ Jules Marié. La femme restée en pays ennemi 28 Coiffeur -
LOMME Augusta Mari à l'armée belge 35 - -
LOMME Madeleine - 7 - -
LOMME Emile - 3 - -
BODEL Marie Seule. 59 Sans profession -

 

 

Theneuille (Allier) 28/05/1916

NOM Prénoms Situation familiale Age Profession Domicile actuel
MIENS Charles Joseph Réformé Autorité Militaire 22 Métallurgiste Actuellement au village de La Faix

 Ce cas est particulier, puisque la mairie de Theneuille signale que :

"Il n'y a pas de réfugiés français [7 Belges sont répertoriés] à moins de considérer comme tel le nommé Charles Joseph MIENS originaire de Valenciennes"

      C'est un soldat du 46e régiment d'artillerie -né le 25/02/1893 à Marquette- en convalescence : il a été blessé à la cuisse gauche par un éclat d'obus à Trésauvaux (Meuse) le 23 octobre 1914, sa batterie (la 7e) où il était 2d canonnier ayant été prise sous le feu de l'ennemi.  Son état signalétique et des services indique qu'il a déjà rejoint son dépôt le 24 avril 1915 et est reparti au front le 26 octobre. Il obtiendra la croix de guerre pour sa "belle attitude au feu les 15-16-17 et 18 avril 1917". Cité à l'ordre du 268e R.A (où il est passé au 1/4/1917) le 23/4/1917.

 

Arles (Bouches du Rhône) 04/1916

NOM Prénoms Situation familiale Age Profession Domicile actuel
VIDAL Thérèse née Bonefoy, épse Fernand Vidal 24 - Habite chez son père ancien coiffeur à Arles
VIDAL - jumeaux 2 - Habite chez son gd père ancien coiffeur à Arles
VIDAL - jumeaux 2 - Habite chez son gd père ancien coiffeur à Arles

 

 

Marseille (Bouches du Rhone) 15/04/1916

NOM Prénoms Situation familiale Age Profession Domicile actuel
DOLPHIN   Veuve, née Maurel à Valenciennes le 20/11/1859 56 Sans profession Rapatriée d'Allemagne. Gde rue chez son gendre Laderrière depuis le 10/4
DOLPHIN - enfant 16 - -
WAUQUIER Charles né à Roubaix le 7/4/1861 55 Artiste lyrique  
WAUQUIER - femme - -  
WAUQUIER - enfant 27 -

Marseille, 4 Rue Corneille depuis le 10/4

DUBOIS Adèle née Dubois à Valenciennes le 22/06/1868 47 Sans profession Marseille, rue Corneille depuis le 19/01
HERDEWYN Jean né à Valenciennes le 10/08/1894 21 Mineur Marseille, 87 la Capelette depusi le 12/01
TOURCOIN Olivier né à Valenciennes le 08/02/1889 27 garçon de restaurant Marseille, 13 rue Pastret depuis le 14/01
TOURCOIN - épouse - - Marseille, 13 rue Pastret depuis le 14/01
VIDAL née Bonefoy à Arles le 24/11/1891   24 Sans profession Arles depuis le 25/09/1914
VIDAL - jumeaux 2 - Arles depuis le 25/09/1915
VIDAL - jumeaux 2 - Arles depuis le 25/09/1916
DESHUIS Germaine née DUBOIS à Valenciennes le 06/05/1892 23 Couturière Marseille, 4 rue Corneille depuis le 20/03
DESHUIS - - 5 - Marseille, 4 rue Corneille depuis le 20/03
DESHUIS - - 3 - Marseille, 4 rue Corneille depuis le 20/03
DESHUIS - - 1 - Marseille, 4 rue Corneille depuis le 20/03

 

 

Aurillac (Cantal) 03/1916

NOM Prénoms Situation familiale Age Profession Domicile actuel
DEFROYENNE Angèle - 22 ménagère Place de l'Hôtel de Ville

 

 

Riom ès Montagne ( Cantal) 04/1916

NOM Prénoms Situation familiale Age Profession Domicile actuel
CAUVET Alphonse - 22 Usinier -

 

 

Rezentières (Cantal) 04/1916

NOM Prénoms Situation familiale Age Profession Domicile actuel
ROUX Julien - 43 Jardinier -

 

 

Anduze ( Gard) 02/1915

NOM Prénoms Situation familiale Age Profession Domicile actuel
CORNU Louise - 26 - -
CORNU Paul - 3 - -
CORNU Albert - 8 mois - -
GABET Maria - 66 - -
GABET Louisa - 22 - -
HOMMECKER Henriette - 23 - -
HOMMECKER Louise - 14 - -
HOMMECKER Marceau - 9 - -
HOMMECKER Charles - 7 - -
HOMMECKER Marie - 5 - -
HOMMECKER François - 13 - -

 

 

Castillons de Gagnères (Gard) 26/03/1916

NOM Prénoms Situation familiale Age Profession Domicile actuel
HOMMECKER Marceau - 9 - -
DELVIGNE Jean-Baptiste - 46 Mineur -

 

 

Les Plantiers (Gard) -

NOM Prénoms Situation familiale Age Profession Domicile actuel
GABET Germaine - 20 Sans profession -
GABET Gaston - 3 Sans profession -
GABET Léontine - 1 Sans profession -
GABET Augustine - 26 Sans profession -
GABET Eléonore - 8 Sans profession -
GABET Albert - 7 Sans profession -
GABET Léontine - 3 Sans profession -
CLEMENT Pauline - 35 Sans profession -
CLEMENT Charles - 15 Sans profession -
CLEMENT Alida - 19 Sans profession -
CLEMENT Henri - 10 Sans profession -
CLEMENT André - 8 Sans profession -
CLEMENT Pauline - 6 Sans profession -
CLEMENT François - 4 Sans profession -
CLEMENT Paul - 2 Sans profession -
CLEMENT Raymonde - 1 Sans profession -
CLEMENT Raymond - 4 mois Sans profession -

 

 

Nimes (Gard) -

NOM Prénoms Situation familiale Age Profession Domicile actuel
BAILLY - Née Herbert 30 Journalière -
BAILLY Louis - 12 Sans profession -
BAILLY Robert - 7 Sans profession -
BAILLY Marcelle - 4 Sans profession -
BOUREZ Adélaïde née Hébert 34 Journalière -
BOUREZ Héléna - 14 Sans profession -
BOUREZ Charles - 11 Sans profession -
BOUREZ Marguerite - 9 Sans profession -
BOUREZ Noël - 8 Sans profession -
BOUREZ André - 5 Sans profession -
COMTE Léonie Louise née à Condé sur Escaut 22 Piloutière Sans domicile fixe. Domiciliée à Valenciennes, emmenée en Allemagne puis rapatriée
COPIN Henri - 69 Journalier Assomption
HOLSTEIN Mathilde Adèle - 39 Marchande de journaux Assomption
HESPART Aurélie Rapatriée d'Allemagne 23 Journalière Rue Racine n°8
HESPART enfant - 4,5 ans - Rue Racine n°8
LEDUC Berthe Rapatriée d'Allemagne 17 Ménagère Rue d'Avignon n°6
LAUT Charles Victor né à Denain, veuf Pontonial 60 Marchand de casquettes ambulant non connu
PREVOST Joséphine Rapatriée d'Allemagne 32 Journalière Rue Grizot n°6

 

 

St Laurent d'Aigouze (Gard) 31/05/1916

NOM Prénoms Situation familiale Age Profession Domicile actuel
ROSELLE Lucienne - 20 Journalière Déclaration du 3/04/1915
ROSELLE Noel Julien - 2 - Déclaration du 3/05/1915
BOUTIGNY Louise - 20 Journalière Déclaration du 3/06/1915
BOUTIGNY Henri - 1 - Déclaration du 3/07/1915
BOUTIGNY Auguste - 17 Journalier Déclaration du 3/08/1915
TURBEZ Elise - 23 Journalière Déclaration du 3/09/1915
TURBEZ Arthur Jules - 2 - Déclaration du 3/10/1915
TURBEZ Joseph - 16 Journalière Déclaration du 3/11/1915
JALAIN Jeanne née Turbez 33 Sans profession Déclaration du 3/12/1915
JALAIN Lucien - 14 Sans profession Déclaration du 3/13/1915
JALAIN Jeanne - 8 - Déclaration du 3/14/1915
JALAIN Marie Louise - 6 - Déclaration du 3/15/1915
JALAIN Henri - 3 - Déclaration du 3/16/1915
PLANCHON Lucien - 20 Journalier Déclaration du 23/06/1915
PLANCHON Léon Jules - 2 - Déclaration du 23/07/1915
ANTOINE Louise Veuve, née malaquin 64 Sans profession Déclaration du 03/04/1915
ANTOINE Emile - 15 Journalier Déclaration du 03/05/1915
ANTOINE Fernande - 11 - Déclaration du 03/06/1915
BOUCHER Elise laure Veuve, née Millevieille 53 Journalière Déclaration du 03/07/1915
SIX Henriette - 59 Journalière Déclaration du 03/08/1915
LEGER Sylvie veuve, née Delbois 69 Journalière Déclaration du 03/09/1915
CORNU Louise Veuve, née Gabet 26 Journalière Déclaration du 25/07/1915
CORNU Paul Henri - 3 - Déclaration du 25/07/1915
CORNU Albert - 1 - Déclaration du 25/07/1915
GABET Louisa - 22 Journalière Déclaration du 25/07/1915
HAUTCOEUR Auguste - 64 Journalier Déclaration du 06/03/1916
MORAGE Marie épouse Hautcoeur 64 Journalière Déclaration du 06/03/1916
DONNAY Léontine - 15 Journalière Déclaration du 24/05/1916

 

 

St Ambroix (Gard) 04/1916

NOM Prénoms Situation familiale Age Profession Domicile actuel
BOUQUEAU Julia - 42 - -
BOUQUEAU Louise - 20 - -
BOUQUEAU Marie - 12 - -
BOUQUEAU Jeanne - 15 - -
DOMBRET Emile - 40 - -
DOMBRET Marie - 30 - -
DOMBRET Louise - 19 - -
DOMBRET Lucie - 16 - -
DOMBRET jeanne - 12 - -
DOMBRET Emilie - 8 - -
DOMBRET Robert - 6 - -
DOMBRET Albert - 3 - -
DOMBRET Emilienne - 3 - -
DOMBRET Helena - 1 - -
DOMBRET Emilia - 1 - -
MARIAGE Jeanne - 42 - -
MARIAGE Aurélie - 17 - -
MARIAGE Georges - 9 - -

 

 

St Théodorit (Gard) 26/05/1916

NOM Prénoms Situation familiale Age Profession Domicile actuel
MAGRY Marie née Busigny 28 Sans profession -
MAGRY Alfred - 6 - -
MAGRY Emile - 3 - -
RODRIQUE Angèle née Marcant 35 Sans profession -
RODRIQUE Anna - 11 - -
RODRIQUE Jules - 9 - -
RODRIQUE Germaine - 6 - -
RODRIQUE Maurice - 5 - -
RODRIQUE Gustave - 4 - -
RODRIQUE René - 1 - -

 

 

Uchaud (Gard) 26/05/1916

NOM Prénoms Situation familiale Age Profession Domicile actuel
SILLE Louise mère 38 Sans profession -
SILLE Adolphine - 19 - -
SILLE Alfred - 17 - -
SILLE Kléber - 16 - -
SILLE Romain - 112 - -
SILLE Désiré - 10 - -
SILLE Germaine - 8 - -
SILLE Georges - 6 - -
SILLE Jeanne - 3 - -

 

 

Lardenne (Hte Garonne) 

NOM Prénoms Situation familiale Age Profession Domicile actuel
BAVAY Maria - - Modiste -
BAVAY - mère - - -
DARTIER Renée - - Employée de commerce place St Géry -

 

 

Toulouse 

NOM Prénoms Situation familiale Age Profession Domicile actuel
ADAM Victor Louis - 17 - Lardenne Chemin Savit
ADAM Victoria - 21 - Lardenne Chemin Savit
ADAM Laure jeanne - 13 - Lardenne Chemin Savit
ADAM Kléber Maurice - 5 - Lardenne Chemin Savit
ADAM Eugène - 46 - Lardenne Chemin Savit
ADAM Emilienne - 11 - Lardenne Chemin Savit
ADAM Charles Albert - 14 - Lardenne Chemin Savit
ADAM Carmen Emilie - 7 - Lardenne Chemin Savit
ADAM Adèle - 4 - Lardenne Chemin Savit
ADAM Adèle Eugénie - 10 - Lardenne Chemin Savit
BATAILLE Albertine - 1857 - rue Tolosane 27
BATAILLE Arthur - 1857 - rue Tolosane 27
BATAILLE Eugénie - 1882 Bobineuse rue Tolosane 27
BATAILLE Marie Angèle - 1884 - rue Tolosane 27
BAVAY Angélique - 1870 - Lardennes Toulouse
BAVAY Maria - 1899 Modiste Lardennes Toulouse
BOURGOIN Gaston - 1886 - Toulouse
BOURGOIN Louise - 1891 - Toulouse
DARTIER Marie-Louise - 1895 - Toulouse (Lardenne)
DENAYER Jean - 1897 Employé de commerce Toulouse, rue du Feretras Coopérative
DERUELLE Hippolyte - 1878 - Toulouse, 1 rue St Michel chaudronnerie
DUEZ Maurice - 1892 Traceur 39 rue St Rome (Toulouse)
DUMORTIER Alfred - 1863 Peintre Rue du Port Garaud 17
GRAFSON Alphonse - 1888 Marchand ambulant Avenue patte d'Oie 40
MILOT Angélique - 1884 - rue Tolosane , 7
MILOT Laurent - 1909 - rue Tolosane , 7

 

 

Laverune (Hérault) 02/05/1916

NOM Prénoms Profession Age Adresse à Valenciennes En Bonne Santé
FLAME - Boulangère - Rue de Mons En Bonne Santé
GREF - Limonadière   Rue Honhon En Bonne Santé

 

      Comme à ORNOLAC-USSAT-les-Bains dans l'Ariège, où la liste de 151 noms est précédée d'un résumé de la situation en territoire occupé, l'instituteur de Laverune rassemble les informations données par les réfugiés :


Renseignements sur la situation de la commune de 
V A L E N C I E N N E S.- Dépt du NORD
                                           29 Avril 1915

-----------------------------------

 

        Des renseignements que j'ai pu recueillir par Monsieur MARSY, originaire de Valenciennes, il résulte qu'à la date du 29 Avril 1915 :

        1°- Aucun immeuble n'avait été détruit ou incendié. Certains ont été occupés par des soldats.

        2°- La population avait de quoi manger, mais elle était rationnée pour le pain seulement (300 grammes par personne et par jour) les principales denrées n'avaient pas augmentée de prix

        3°- Les habitants d'une façon générale n'étaient pas maltraités. Cependant cette famille a vu les soldats allemands s'introduire par effraction dans une maison bourgeoise, et après avoir chassé le domestique, seul hôte de l'édifice, s'y sont installés.

        4°- les habitants pouvaient circuler librement munis de passeports.

        L'annonce de mauvaises nouvelles se faisaient assez fréquemment. "les Allemands approchait (sic) de Paris, les troupes allemandes ont fait 20.000 prisonniers Russes. On sonnait alors des cloches. Mais Monsieur le maire TAUCHON rassurait la population et lui disait de ne pas croire à ces nouvelles.

        Les voies de communications sont en très bon état mais les édifices publics sont minés. Les soldats ont creusé au dessous du Lycée, de la Gare etc...,

        Les Usines et fabriques ont été réquisitionnées et les hommes restés à Valenciennes étaient occupés aux travaux.

        Les machines agricoles, les autos, les vélos ont été réquisitionnés et envoyés en Allemagne.

        On a pris le cuivre, le zinc.

        Les monnaies avaient conservé leur valeur.

 

Faut à LAVERUNE (Herault)
Le 2 mai 1916
BASSAGET Instituteur
A LAVERUNE
     

 

       Si l'on compare la description avec celle que fait l'instituteur d'ORNOLAC-USSAT-les-Bains en Janvier 1916, la situation en territoire occupé s'y est très dégradée en 6 mois, et le pire est à venir .......

 

 Ce témoignage est à rapprocher de celui qui parait dans le journal "Le Temps" du 10 janvier 1915 :
 

     Une dame, qui a quitté Valenciennes vers le milieu de décembre, a apporté les renseignements suivants sur la situation dans cette ville
     De nombreuses troupes y logent dans les maisons et les casernes : environ 30.000 hommes. La kommandantur est installée à l'hôtel de ville, où se rendent les otages à tour de rôle. La ville a déjà été frappée de 3 millions d'indemnité, une première fois de 2 millions parce qu'on avait trouvé au commissariat de police des exemplaires saisis d'une chanson intitulée «Le Testament de Guillaume» jugée offensante pour le kaiser ; une autre fois d'un million parce que la ville n'avait pas pu fournir la quantité de farine exigée. Toute la population se cotisa pour réunir les sommes nécessaires, les moins fortunés apportant tout ce dont ils pouvaient disposer pour éviter que M.Tauchon, maire, ne fût fusillé suivant la menace des Allemands.

     La vie est calme ; il n'y a guère que des femmes et des enfants, tous les hommes ayant été faits prisonniers, sauf les hommes de métier qui travaillent sous les ordres de l'occupant. A partir de six heures du soir (sept heures en Allemagne), il est interdit d'avoir de la lumière chez soi ; d'ailleurs le gaz ne fonctionne guère que quelques jours par mois.

     L'alimentation est à peu près suffisante on ne mange que du pain bis. Les indigents reçoivent des cartes du bureau de bienfaisance pour participer aux distributions. Les autres particuliers sont également pourvus d'une carte où figure leur nom, avec celui du boulanger où ils doivent s'adresser. Les clients payent leur achat, mais ne peuvent obtenir plus de 350 grammes de pain par jour et par tête. La pain vaut un prix raisonnable 0fr.50 à 0fr.55 les trois livres. Deux moulins seulement fonctionnent, et naturellement sous le contrôle allemand. Les boulangers ne peuvent obtenir qu'une quantité de sacs déterminée par jour, faute de quoi ils sont passibles d'une amende de 6.000 francs par balle de farine trouvée en trop chez eux.

     Il ne reste plus guère de denrées dans les épiceries, ni même dans les maisons particulières, car il a fallu faire un état de toutes ces provisions, et la plupart des maisons ont été visitées. Le lait ne manque pas et vaut 0fr.35 le litre. Les œufs, par contre, sont très chers 5fr.40 le quarteron. La viande est hors de prix 22fr.50 la livre de bœuf de qualité inférieure.

     Le mobilier a été enlevé dans les maisons inhabitées, les chevaux et les voitures ont été réquisitionnés. Aussi, par exemple, pour se procurer de la bière (qui devient rare), il faut aller chercher des tonneaux sur des brouettes.

     Les banques ont été respectées, mais transformées en ambulances. La poste fonctionne, mais pour les Allemands seulement ; un poste de télégraphie sans fil a été installé sur la Grand'Place où, tous les magasins ont été pourvus de mitrailleuses, ainsi que les clochers des églises. Dans l'intérieur de la ville une palissade a été posée le long de la voie ferrée pour éviter la curiosité des habitants et il est défendu d'y stationner.


      Les 20 et 22 janvier 1918, la Gazette des Ardennes publiée à destination des habitants des territoires occupés donne sans sa rubrique "Nouvelles Diverses", une liste - non nominative - de près de 4000 civils rapatriés et arrivés à Evian du 10 au 19 janvier :

  • Evian, 12 janvier. - Avant-hier soir 659 rapatriés venant de Valenciennes, Denain, Abscon, Douchy, Marcoing et Hem (Nord), sont arrivés à Evian : ils comprenaient 148 hommes, 310 femmes et 206 enfants.
    Hier matin, un autre convoi a amené 650 rapatriés du Nord, dont 79 hommes, 357 femmes et 214 enfants venant de Denain, Aniche, Valenciennes, Bruay et Anzin.
         Ces divers rapatriés seront dirigés sur le département de l'Hérault.
     
  • Evian, 13 janvier. - Le convoi d'hier soir comprenait 647 rapatriés de Valenciennes, Denain, Saint-Saulve; Auby, Le Cateau, Masnières, Catillon, Rumilly, Villers-Faucon, Dompierre, Péronne, Saint-Quentin, Homblières, Vendin-le-Vieil, Harnes et Oignies qui iront à Annemasse.
     
  • Evian, 14 janvier. -Un convoi a amené, hier matin, 650 rapatriés du Nord, dont 79 hommes, 357 femmes et 214 enfants, venant de Denain, Aniche, Valenciennes, Bruay et Anzin.
         Ces rapatriés seront dirigés sur le département de l'Hérault.

  • Evian, 15 janvier. - 652 rapatriés sont arrivés vendredi soir qui venaient du Nord, (Marly, Valenciennes, Bruay, Préseau et Anzin) comprenant 151 hommes, 313 femmes et 188 enfants.
     
         Le convoi d'hier matin comprenait 652 rapatriés, dont 124 hommess 278 femmes et 250 enfants, Venant de Denain, Valenciennes et Préseau (Nord) ; de Saint-Léger et Frémicourt (Pas-de-Calais)

  • Convoi de samedi soir [12 janvier],  647 : 209 hommes, 292 femmes et 146 enfants venant de Valenciennes, Denain, Auby, Dompierre et le Cateau (Nord); de Vendin-le-Vieil (Pas-de-Calais) et de Saint-Quentin.
                  ainsi que d'autres voir ci-dessous

    Au début on ignore la source de ces données, la prise en charge des rapatriés par l'Allemagne cessant lors de leur arrivée à la frontière germano-suisse en direction de Schaffouse, il ne pouvait s'agir que d'informations parues dans la presse française et reprises par la Gazette, et effectivement le 23 janvier la Gazette cite ses sources : le journal "Le Temps" (du Vendredi 18 janvier) dont je reproduis l'article ci-dessous, moins comme une preuve que parce que la qualité de numérisation est meilleure :

Le temps 19180118

 

 A noter les 122 internés civils venant de Suisse, sans autre précision.

 

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18 décembre 2014

Réfugiés Valenciennois : en Ariège

 

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     D'août 1914 à novembre 1918, l'armée allemande occupe 10 départements du Nord et de l'Est de la France, partiellement ou totalement dans le cas des Ardennes. Le ravitaillement des 2,2 millions de civils présents sur ces territoires devient difficile au cours de l'hiver 1915 en raison du manque de main d’œuvre pour l’agriculture, des destructions et du fait du blocus naval imposé à l’Allemagne.

Pour résoudre ce problème, les autorités allemandes décident de « rapatrier » les indigents et les personnes volontaires vers la France non occupée à partir de mars 1915.

Ces déplacements sont d'abord vécus comme une sanction, les rapatriés étant désignés de manière autoritaire. À partir de 1916, parce que la pénurie est de plus en plus cruellement ressentie, les demandes de rapatriement sont bien plus nombreuses que les places disponibles.

Au total, près de 500 000 personnes sont concernées entre mars 1915 et la fin de la guerre. Les rapatriés font un long voyage en train, avec parfois une mise en quarantaine en Belgique. Ils passent ensuite en Allemagne avant d'arriver en Suisse et d'être transférés à Annemasse jusqu'en 1917, puis à Évian. (voir ce site)

 

Prescriptions
(Roubaix, 1917)

La première évacuation de Valenciennes. (Mars 1915)


     Les bruits vagues d'évacuation qui couraient à Valenciennes ne semblaient avoir aucune consistance, lorsqu'à la séance du Conseil municipal du 8 mars 1915, le Maire, M. Tauchon, nous fit part d'un ordre d'évacuation, d'une gravité particulière, qu'il venait de recevoir de la Commandature ; nous en respectons la teneur. 

Etappen-Kommandatur de Valenciennes.
      « Monsieur le Maire de Valenciennes,
« La liste sur qui nous avons parlé doit tenir :
« Tous les gens qui n'ont pas de ressource ;
« Tous les hommes qui ne servent pas à travailler ;
« Tous les enfants de ces gens ;
« Toutes les femmes qui sont superflues ;
« Tous ensemble, toutes les bouches qui sont inutiles.»

«  A. L. KORNEMAN,
« Lieutenant. »

 
     La Municipalité rédigea aussitôt une affiche sur le texte de laquelle elle s'était mise d'accord avec la Commandanture, dans l'espoir d'apporter un peu plus de précision :

« Le Maire de Valenciennes reçoit de la Commandanture  l'ordre suivant:
« Tous les gens qui n'ont pas de ressources, tous les hommes et toutes les femmes inaptes au travail et leurs enfants, les femmes et les enfants des prisonniers civils et militaires, en un mot : toutes les bouches inutiles, doivent être évacuées par la Suisse en territoire français non occupé.
« Les habitants qui rentrent dans ces diverses catégories sont invités à se faire inscrire dans les bureaux de la Mairie. »

Valenciennes 19150307 a

    
En sortant de la réunion du Conseil. je me rendis chez l'Intendant, le baron Von Velzer, pour l'entretenir du ravitaillement. Il me parla de cette évacuation, dont l'objet avait été mal interprété par la population; le gouvernement allemand ayant l'intention d'évacuer 3.000 personnes en plusieurs convois. Nous nous demandions le motif de cet ordre venu de Berlin. Etait-ce :

  1.  Montrer à la population que nous craignions la famine et qu'elle ne devait pas se plaindre ;
  2.  Pour éviter une révolte provoquée par la famine ;
  3.  Pour que nous ne puissions réclamer dans le cas où il y aurait disette de pain pour la population.

     Pour terminer cet entretien, l'intendant Von Velzer me dit.« Soyez tranquille, nos soldats ne mourront de faim qu'après la population », ce dont nous n'avons jamais douté.

(... ...)

Le 23 mars, la Commandature ayant fait demander la liste des chômeurs et des indigents, c'est à qui se ferait rayer, préférant les privations à l'évacuation. La population s'en prit même à la Municipalité, qui, cependant, ne pouvait se soustraire à cet ordre formel de la Commandature, laquelle demandait à nouveau l'expulsion supplémentaire de cinq cents personnes. Avis fut également donné que la ville aurait à subvenir à la nourriture de deux mille cinq cents expulsés de passage.

Le commandant Priess fit afficher l'avis suivant :
 

« Les quatre cents partants du 27 mars devront être réunis à six heures, à la caserne Vincent. A huit heures et demie, un appel sera fait. Les manquants seront recherchés à leur domicile par un gendarme allemand qui sera guidé par un agent de la police française.
« Les partants devront se munir d'une assiette, d'une cuillère et d'un verre. Ils seront dès ce soir nourris à la caserne.

« PRIESS, Commandant de Place. »

 

Le 25 mars, l'émotion en ville est indescriptible : mille six cents personnes devant partir en France sur l'ordre de l'autorité allemande. Si elles avaient su ce qui devait se passer par la suite, elles ne se seraient pas fait prier ainsi, mais il faut tenir compte de l'époque à laquelle se firent ces évacuations forcées : en tous cas, il n'y eut plus ni chômeurs, ni indigents. La municipalité décida alors de remettre à chaque personne nécessiteuse la somme de 5 francs au moment du départ.

Le samedi 27 mars fut une journée mémorable pour les personnes qui assistèrent à ce triste exode. C'est avec les larmes dans les yeux que, de cinq heures et demie à sept heures et demie, j'assistai, à la caserne Vincent, à l'arrivée de ces pauvres gens, portant sur leur dos quelques-unes de leurs défroques. Les enfants étaient en grande majorité. Je vis un père, qui, empêché de partir à cause de son âge, embrassait sa femme et ses enfants, et s'éloignait en sanglotant. Un autre père de famille portait dans ses bras un enfant scrofuleux que l'on venait d'opérer de la hanche : cet enfant malade devait être certainement incapable de supporter le voyage. Plus loin, c'est un autre père portant un bébé nouveau-né, et traînant ses autres mioches en bas âge : c'est à peine si l'aînée avait la force de porter sa petite sœur. Je vis encore la famille, en pleurs, d'un de nos ouvriers, Antoine, qui partait avec ses enfants, sauf sa fille aînée, âgée de vingt ans, que les Allemands retinrent : je leur promis de prendre soin d'elle, et ils partirent un peu tranquillisés.
     A l'entrée de la caserne, chaque évacué retirait sa carte. Immédiatement, les soldats entraînaient femmes et enfants dans le fond de la cour, et les faisaient monter dans de grandes chambres préparées pour les recevoir ; il y avait seulement de la paille souillée sur le plancher, en guise de lit. Les dévouées infirmières de la Croix-Rouge étaient à leur poste. Mme de Morcourt m'accompagna pour distribuer des chemises et différents objets à chaque famille, ce qui fit diversion, pendant que la Municipalité, de son côté, distribuait les 5 francs par personne. Nul ne pouvait sortir de la chambrée, à la porte de laquelle se tenait une sentinelle montant la garde.
La Commission de ravitaillement donna ensuite à chaque évacué une couverture pour passer la nuit.

    Parmi tant d'enfants, deux avaient la coqueluche, qu'ils devaient certainement passer à leurs petits compagnons. J'en vis d'autres de trois, quatre et cinq mois, couchés sur la paille en guise de berceaux : ils dormaient quand même les pauvres petits!

     Nous étions tous surmenés, car venaient d'arriver de Seclin, six cents évacués qui furent conduits à la salle Carpeaux. Nous nous demandions ce que nous réservait le lendemain, car nous devions préparer l'évacuation de mille autres de nos concitoyens, qui formeraient un second envoi.

Le dimanche 28 mars : jour de tristesse, les évacués partent vers cinq heures. A onze heures, mille autres de nos concitoyens étaient convoqués à la caserne Vincent; plusieurs d'entre eux n'avaient été prévenus que le matin même. Le Maire et plusieurs Conseillers s'y trouvaient, afin de réconforter ces braves gens.

     L'arrivée à la caserne fut, cette fois encore, navrante. Dans nos quartiers pauvres, les familles sont nombreuses, et jusqu'ici personne ne se plaignait, car tous recevaient des secours de la Ville et ne manquaient de rien, malgré sept mois d'occupation. C'est alors que je vis entrer une femme Prévost, que je visitais à la Conférence de Saint-Vincent-de-Paul, avec ses dix enfants, dont le dernier avait trois semaines. Puis, Adam Eugène, de la rue des Godets, avec ses douze enfants, le dernier n'ayant qu'un mois.
Je vis encore passer Lucien Bigaillon, avec ses sept enfants, le dernier n'ayant qu'un mois, l'aînée treize ans. Enfin, la famille de François Delattre, avec ses douze enfants. Nouvelles crises de larmes! Le père, en s'éloignant, jure de se venger. Chaque mère présente sa carte au contrôle allemand, pendant qu'une autre veille sur la marmaille qui sanglote. Tous attendent dans la cour de la caserne, sur des bancs, par un vent glacial, qu'on les conduise dans une chambrée, en attendant l'heure du départ, qui aura lieu à cinq heures du soir. Les soldats viennent enfin à leur aide, prenant les enfants dans leurs bras, d'autres s'emparant des paquets, et les conduisant à l'intérieur de la caserne.

     Parmi tant d'enfants, de pénibles incidents devaient fatalement se produire. Apercevant un petit, faible et malade, dans les bras de sa mère, je vais chercher le médecin allemand, le croyant mort. Ce dernier l'entraîna dans une pièce voisine, et la retint à Valenciennes avec son enfant.

Plus loin, c'est une vieille femme qui se trouve mal, ou des orphelins qui, n'étant pas inscrits, ne peuvent partir. Je fais une démarche auprès de l'officier afin qu'ils puissent accompagner leurs tuteurs.

     Une femme ayant au sein un enfant, a perdu son lait de frayeur; plus loin, c'en est une autre qui va accoucher. A chaque pas, ce sont des scènes navrantes, aussi a-t-on le cœur de plus en plus serré.
A midi, le service est bien organisé : chaque adulte reçoit une assiette de soupe, mais comme il n'y a rien pour les petits, je vais chercher la provision de lait Lepelletier que j'avais chez moi ; de son côté, le ravitaillement va chercher quelques boîtes de lait condensé.
Le matin, Mme. Maurice Delame et Billiet avaient pris l'initiative de distribuer des vêtements aux évacués inscrits au Bureau de bienfaisance, qui se trouvaient à la Salle Watteau.
Après une légère collation, revenant à la caserne à deux heures avec Mmes Besnard et Maurice Delame, je suis soulagé en rencontrant les sœurs de la Croix-Rouge allemande qui devaient accompagner le convoi jusqu'à la frontière suisse. Avec elles, je parcourus les salles, leur recommandant les enfants chétifs et les plus nombreuses familles.

     A cinq heures du soir, le rassemblement commence dans la cour de la caserne, les sacs sont chargés sur les chariots; les soldats, baïonnette au canon, encadrent les évacués, d'autres forment la haie. Ce lamentable cortège se met en route vers la gare, au milieu des sanglots et des cris. Les parents qui veulent adresser un dernier adieu aux leurs sont refoulés impitoyablement dans les maisons.
Jamais je n'oublierai ce trajet de la caserne Vincent à la gare de la Petite Vitesse. La tête de ce long cortège était déjà au pont Jacob, alors que les derniers évacués sortaient à peine de la caserne. Beaucoup de soldats allemands qui formaient la haie ne cachaient pas leur émotion à la vue de ce triste spectacle.

     Après avoir traversé le pont, les évacués arrivent sur le quai d'embarquement aménagé par les Allemands, et tout ce monde prend place, avec ordre, dans les wagons. Les pleurs se sèchent quelque peu, pendant que ma belle-soeur cherche la mère de l'enfant qu'elle portait dans les bras.
Avant le départ, les Allemands donnent à chaque évacué une assiette de soupe et un morceau de pain. Le Comité de ravitaillement, qui n'avait pas oublié les enfants, distribue du lait condensé.
    
Le général arrive avec le commandant Priess, qui donne un dernier coup d 'œil ; je fais une recommandation aux sœurs de la Croix-Rouge allemande qui accompagnent le convoi, puis le signal du départ est donné.
Après leur avoir adressé un dernier adieu de la main, tous, bien tristement, nous rentrons chez nous, nous demandant où vont par ce temps glacial ces malheureux, et quand ils arriveront.

Le lendemain, lundi 29 mars, un autre convoi partait dans les mêmes conditions.

(..................)

      Afin qu'il n'y ait aucune relation avec la population, les Allemands les faisaient partir la nuit pour la Suisse, en passant par Aulnoye, Hirson, Shaffouse : le trajet ne devait durer que quatre jours......

   (in Delame : "Valenciennes Occupation allemande 1914-1918. Faits de guerre et souvenirs" Hollande & Fils ed. 1933)  


    En réalité, il y aura une quarantaine de trois semaines en Belgique. Rien de sanitaire dans ce délai, juste de quoi rendre dépassées des informations sur les troupes allemandes que les réfugiés auraient pu mémoriser. Suit un voyage de 3 jours et trois nuits jusque Shaffhouse en Suisse.

         Dans la "Revue des deux Mondes" de mai-juin 1915 parait un article de Léonie Chaptal qui relate "Une semaine avec les évacués", du 4 au 12 avril 1915. Cet article, issu de la collection Gallica de la Bibliothèque Nationale de France est disponible ICI. Cet article est tiré d"un livret de 160 pages disponible sur archives.org



Léonie Chaptal de Chanteloup (1876-1937), petite-fille du chimiste et savant Chaptal,
elle fut le précurseur de l'infirmière moderne et l'apôtre de l'assistance sociale en France

     

     Je n'ai pas trouvé de relation détaillée du voyage, mais on peut citer celui fait par une prisonnière civile anonyme qui revenait du camp d'Holzminden, à 1000km au Nord, transcrit par une directrice d'école de Carvin et qui est disponible à la BDIC, ainsi que celui de la femme de M. Georges Desson, qui relate sa captivité à Rastatt puis Celle dans le livre "Souvenirs d'un otage", il termine par la relation du parcours de son épouse;

  

  (....)
Singen ! La dernière étape en Bochie ! Nous y passons plus de 6 heures pendant lesquelles se font les formalités de remise aux autorités suisses, l'échange de notre argent, la restitution de nos papiers. Nous montons dans un train qui n'est plus à eux, nous sommes entourés de soldats sympathiques qui sont polis, qui s'intéressentn à nous, qui nous témoignent de la bienveillance et nous poussons un soupir de soulagement lorsque au moment où notre train s'ébranle nous voyons le "leur" se mettre en route en sens inverse.

La traversée de la Suisse, nous ne l'oublierons jamais et ces réceptions à Zurich et Berne, et ces soins et ces témoignages de sympathie !
Nous étions couverts de fleurs à notre arrivée à Evian où de nouvelles émotions nous attendaient. Mais la plus forte, la plus poignante fut celles que nous éprouvâmes à la première gare française, à Meillerie lorsque à l'aube, une sonnerie de clairon, française cette fois, nous appela à la portière et qu'un vieux brave nous présenta le drapeau au seuil de la Patrie enfin retrouvée.

A Guffroy
Directrice d'école à Carvin
PDC

 


 

(....)
     Ce voyage de rapatriement, en une telle compagnie, dans d'ignobles wagons, plein de débris innombrables, dura cinq jours. Par Mézières, Charleville, Longwy, Sedan, Thionville, Metz, le grand-duché de Bade, le convoi de douleur, de misère et d'infamie conduisit, de Vervins à Schaffouse, ma femme et Mme D...

Ce que furent ces cinq jours et ces cinq nuits, on le devine. L'angoisse et l'humiliation déchiraient le cœur des deux rapatriées. A intervalle, des fonctionnaires allemands apparaissaient dans le train et distribuaient, avec arrogance, au lamentable troupeau, de mauvaise soupe, un café inbuvable et des sortes de sandwichs fabriqués avec du pain K. K. et des bouts de saucisses. L'accablement de ma femme et de Mme D... était tel qu'elles refusaient toute espèce d'aliments...
Elles ne se sentirent revivre qu'en Suisse, à Schaffouse, où, pour la première fois, depuis leur départ, à la sympathie, à la bonté, aux soins touchants qu'on leur prodiguait, à l'air même qui venait à leurs lèvres, elles devinèrent qu'elles s'évadaient de l'Enfer.

DESSON Georges
"Souvenirs d'un otage"
Bloud & Gay, ed. 1916

 

 

     Au casino d’Évian, lieu d'hébergement temporaire, une plaque de marbre portant l’inscription suivante : « Pendant la guerre de 1914-1918, 493 362 français et alliés ont été rapatriés des pays envahis et 375 304 furent reçus au casino d’Évian », et un monument leur est dédié :

Monument_Evian
C'est ici que ce sont posées
Les hirondelles épuisées
C'est d'ici, l'orage fini
Qu'elles ont regagné leur nid
M. ZAMACOÏS

     On trouvera sur Gallica, le site de la Bibliotèque Nationale, une série de photos de l'Agence ROL sur les rapatriés, dont "un p'tit quinquin" réfugié du Nord.


     Bien évidemment ces réfugiés-rapatriés font l'objet d'un signalement au ministère de l'intérieur à chaque fois qu'ils changent de villégiature.

 

     Grâce à l'obligeance de l'auteure du site "Histoire de famille" qui a bien voulu partager les données issues de ses recherches aux Archives Nationales, on peut retrouver quelques-un des réfugiés Valenciennois, comme ici à ORNOLAC-USSAT-les-Bains dans l'Ariège, où la liste de 151 noms est précédée d'un résumé de la situation en territoire occupé.
 

Renseignements sur la situation de la commune de 
V A L E N C I E N N E S.- Dépt du NORD
Janvier 1916

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Renseignements fournis par les évacués de VALENCIENNES à ORNOLAC-USSAT-les-BAINS. (Ariège)
      1°/ A VALENCIENNES pas d'immeubles détruits ou incendiés. Ont été pillées les maisons non habitées et les usines. Dans les environs, le village de QUERENA [QUERENAING voir sur ce blog : "La tragédie de Quérénaing"] a été incendié et toute la population fusillée parce que les habitants avaient encombré la route, avec des charrettes et tiré sur les troupes ennemies.
      2°/ Toutes les denrées alimentaires étaient hors de prix et la vie devenait impossible : pain noir immangeable (1Fr les 3 livres) rationné (4 livres et demie par semaine et par personne). Plus tard on a eu du pain blanc fourni disait-on par l'Amérique (1Fr20 le pain de 4 livres et demie). Pommes de erre 0Fr40 le kilo ; sucre 1Fr60 le kilo ; beurre 7Frs le kilo ; savon 4Frs le kilo ; oeufs 0Fr50 l'un ; huile à manger 8 à 9 Frs le litre ; sardine 1Fr25 la petite boite payée avant 0Fr60 ; viande 1Fr50 la quantité payée avant 0Fr60. On ne trouvait pas de vermicelle et du macaroni.
      3°/ A huit heures du soir tous les habitants devaient rentre chez eux, fermer hermétiquement portes et fenêtres jusqu'au lendemain.
            L'ennemi propageait de fausses nouvelles. Paris était pris, les Français étaient en déroute ; les Russes anéantis etc. Des chariots pris aux Russes, à moitié démolis étaient alignés sur la place pur décourager la population. Malgré tout le moral des habitants restait excellent. Ils croyaient nos armées victorieuses la Lorraine et l'Alsace occupées par nos troupes et quand les évacués passèrent à METZ ils furent surpris de voir que la ville était encore en possession des Allemands.
      Tous les hommes de 15 à 55 ans devaient répondre à l'appel tous les mois sous peine de 30Frs d'amende et de 5 à 6 jours de prison.
      Le nettoyage des rues et des places était fait par les habitants commandés par les Allemands et payés par la ville.
      Pour circuler il fallait aux hommes un sauf conduit avec photographie épinglé sur leur poitrine. Cette mesure était aussi appliquée aux femmes qui voulaient se rendre dans les localités voisines peu éloignées. Les saufs-conduits étaient délivrés par le commandement allemand.
      Les voies de communications étaient très bien entretenues? Les Allemands faisaient exécuter les travaux d'entretien et la ville payait.
      Toutes les usines étaient occupées par l'ennemi et adoptés
[sic] à ses besoins. Personne n'avait le droit d'y entrer sauf dans l'usine (Le Fer à Cheval)[de M. Gauthier, située sur le Chemin des Alliés, à proximité de la gare] où des Français pouvaient travailler pour le compte de l'occupant.
      Toutes les machines des usines enlevées, soigneusement emballées et expédiées en Allemagne. Ordre dut donné de porter sur place tous les ustensiles de cuisine en cuivre.
     
Les machines à coudre réquisitionnées servaient pour la confection de sacs pour les tranchées et de plastrons protecteurs pour les soldats. les plus belles toiles de Valenciennes étaient employées pour ces travaux. Poussées par le besoin certaines femmes de Valenciennes auraient consenti à travailler à cette confection.
      On a en outre réquisitionné tous les métaux, les autos, les chevaux, les étoffes le cuir, le vin, les pigeons, les gros chiens.
      Des contributions de guerre étaient imposées. La ville devait payer pour les habitants qui s'y refusaient.
      Les cultivateurs étaient forcés de vendre aux Allemands : blé, paille, foin et autres récoltes, qui en disposaient à leur gré, en expédiaient en Allemagne et en fournissaient à la ville au prix par eux établi.
      Toutes les monnaies étaient retirées de la circulation et remplacées, avec autorisation, par des billets de valeurs diverses (1 sou-2 sous-4 sous etc).
      L'or était particulièrement recherché. Les évacués qui en emportaient (on les fouillait) n'avaient pas l'autorisation de partir. Pour ne pas se la voir refuser un homme donna 4000 Francs en or. On les lui remboursa en argent. D'autres faisaient de même. Mais certains cachaient leur or, l'enterraient plutôt que de le donner.

 

 

L'instituteur d'ORNOLAC USSAT les bains. (Ariège)
     

 

MAI 1916
Renseignements sur les réfugiés de Valenciennes département du Nord
fournis par des Rapatriés ayant quitté la commune à la date du : Décembre 1915

NOM PRÉNOMS AGE ADRESSE EN BONNE SANTÉ ?
      Venus de Valenciennes, partis pour des directions diverses on ignore leur adresse actuelle Bonne santé
ALLARD Julia 33 Id Id
ALLARD Denise 7 Id Id
ALLARD Sernine 5 Id Id
BARBARET Larese 25 Id Id
BARBARET Mathilde 22 Id Id
BARBARET Gaston 4 Id Id
BARBARET Robert 2 Id Id
BAVET Angélique 45 Id Id
BAVET Maria 16 Id Id
DARTIÉ Renée 20 Id Id
DANJOU Hélène 50 Id Id
DANJOU Emile 10 Id Id
DUPUY Hélène 22 Id Id
DUPUY Jacques 22 mois Id Id
DUPONT Louise 59 ans Id Id
DUPONT Pierre 59 Id Id
FACK Sidonie 38 Id Id
FACK Louis 13 Id Id
FACK Pierre 6 Id Id
FICHELLE Clermance 30 Id Id
FICHELLE Laurenton 7 Id Id
FLAMAND Elise 44 Id Id
FLAMAND Léontine 17 Id Id
FLAMAND Louis 11 Id Id
FLAMAND Marcel 5 Id Id
GABELLE Gabrielle 24 Id Id
GUILLE Flore 36 Id Id
JEANSON Sidonie 64 Id Id
LEFÈVRE Maria 31 Id Id
LASELNE Marie 28 Id Id
LASELNE Madeleine 5 Id Id
LASELNE Suzanne 7 Id Id
MERIAUX Emma 25 Id Id
MONCHAUX Félicie 25 Id Id
MEMBRÉ Jeanne 48 Id Id
MULQUIX Juliette 25 Id Id
OLGA Etter 13 Id Id
QUENON Adrienne 27 Id Id
QUENON Olga 11 Id Id
QUENON Rogé 3 Id Id
RICHET Maria 29 Id Id
RICHET Gisèle 8 Id Id
SAUVET Charles 58 Id Id
SAUVET Blanche 54 Id Id
SARTIAUX Adèle 37 Id Id
SARTIAUX Léon 11 Id Id
SOURNAIS Emilie 22 Id Id
OLIVIER Marguerite 32 Id Id
OLIVIER Désirée 10 Id Id
OLIVIER Juliette 8 Id Id
OLIVIER Emile 6 Id Id
PRUVOST Maria 37 Id Id
PRUVOST René 10 Id Id
PRUVOST Germaine 8 Id Id
BUNELLE Fernande 10 Id Id
BOURLET Elise 20 Id Id
BONENFANT née PETIT 32 Id Id
BONENFANT Emile 8 Id Id
DEGALLAIX née ZEA 27 Id Id
DEGALLAIX Suzanne 3 Id Id
MANESSIER Angèle 41 Id Id
MILHAU Rosalie 37 Id Id
MILHAU Eugénie 16 Id Id
MILHAU Rosalie 15 Id Id
MILHAU Charles 10 Id Id
MILHAU Angèle 31 Id Id
MILHAU Laurent 7 Id Id
DESHUIS Germaine 23 Id Id
MONTLAUR Léonie 27 Id Id
MONTLAUR Julienne 2 Id Id
BOURGEOIS René 14 Id Id
BATAILLE Maria 32 Id Id
BATAILLE Albertine 39 Id Id
DESHUIS née DUBOIS 47 Id Id
DESHUIS Germaine 4 Id Id
DESHUIS Gabrielle 3 Id Id
DESHUIS Raymond 11 mois Id Id
POIVET Désiré 34 ans Id Id
POIVET Albert 13 Id Id
TETINS Eugénie 36 Id Id
TETINS Elise 11 Id Id
TETINS Eugénie 2 Id Id
TETINS Pauline 7 Id Id
LELY Yvonne 20 Id Id
NICOLAS Estell 27 Id Id
POMMEZ Alice 21 Id Id
KLEYNTJENS Léontine 32 Id Id
KLEYNTJENS Fernande 22 Id Id
CRÉTEUR Clémence 22 Id Id
CRÉTEUR Marcelle 5 Id Id
CRÉTEUR Paul 3 Id Id
FRANESTTI Emilie 22 Id Id
FRANESTTI André 4 Id Id
POUTRAIN Jeanne 21 Id Id
BOURGAIN René 14 Id Id
LEROUX Aimé 31 Id Id
LEROUX Armande 6 Id Id
LEROUX Victor 2 Id Id
BATAILLE Albertine 59 Id Id
BATAILLE Eugénie 33 Id Id
BATAILLE Maria 32 Id Id
FRÉRE Virginie 35 Id Id
GILBERT Marie 33 Id Id
QUARREZ Maria 28 Id Id
QUARREZ Robert 8 Id Id
QUARREZ Alfréda 6 Id Id
QUARREZ Marcel 3 Id Id
DELGRANGE Joséphine 33 Id Id
DELGRANGE Georges 11 Id Id
DELGRANGE Marcelle 9 Id Id
RIVART Clarae 44 Id Id
RIVART Roger 5 Id Id
ROUZEAU Maria 20 Id Id
ROUZEAU Hélène 30 Id Id
ROUZEAU Raymond 9 Id Id
ROUZEAU Léon 10 Id Id
SÉTAN Marie 24 Id Id
SÉTAN Léontine 6 Id Id
SÉTAN René 2 Id Id
MOUART Elisa 23 Id Id
WALERAND Julie 26 Id Id
VILAIN Germaine 26 Id Id
FIÉVET Célestine 43 Id Id
FIÉVET Jeanne 16 Id Id
MAILLARD Aline Marie 24 Id Id
BAILLOU Adèle 33 Id Id
BAILLOU Louise 5 Id Id
BAILLOU Marie Louise 4 Id Id
BAILLOU Madeleine 2 Id Id
BAILLOU Adolphe 10 mois Id Id
BAILLON Veuve 67 Id Id
GATEL Célestine 23 Id Id
GATEL .. 4 Id Id
GATEL .. 2 Id Id
CAYET Blanche 24 Id Id
FLANQUIN Marie 33 Id Id
POULAIN Marie 35 Id Id
POULAIN Jeanne 16 Id Id
DELHAYE Louise 41 Id Id
DELHAYE Edouard 14 Id Id
DELHAYE Laure 10 Id Id
DELHAYE Marcelle 8 Id Id
DELHAYE Louise 7 Id Id
ALANDEAU Eléonore 40 Id Id
ALANDEAU Paul 16 Id Id
ALANDEAU Adolphe 10 Id Id
ALANDEAU Victorin 8 Id Id
ALANDEAU René 7 Id Id
BUREK Louise 29 Id Id
BUREK Georges 10 Id Id
BUREK Victor 3 Id Id

 Certifié conforme aux listes déposées à la mairie
d'Ornolac-Ussat-les-Bains (Ariège)
Ornolac le 26 avril 1916
L'instituteur
Aug. Carbonnel

 


SUITE .......

 

4 octobre 2014

Témoignage familial

 

   AD  Auguste DUBOIS, le frère aîné de mon père avait rédigé ses souvenirs pour le cinquantenaire de l'Armistice, c'est à partir de ce document plus précis que la simple mémoire orale que je suis parti à la recherche de cet extrait de film que j'ai déniché - déjà grâce à internet- il y a 20 ans à l'Imperial War Museums, auprès duquel j'avais pu obtenir une précieuse cassette vidéo.

Quand Jean, mon père, parlait de cette journée, il signalait un mort sur la place du faubourg en face de la Pharmacie Hedot au 36 rue du Faubourg de Paris, un autre cour Leroy, un chez Mme Armbruster, et plusieurs autres à l'écluse Notre-Dame et dans les rues. Après guerre la famille -qui venait d'Haulchin- dont la maison était inhabitable logeait au 23 avenue de Lorraine.

Les détails fournis par les souvenirs de l'ainé cadrent bien avec les très courtes séquences qui composent ce film passé dans les années 1920 "aux actualités" à Valenciennes : une chance inouïe qu'elle ait pu être vue par les intéressés qui ne devaient pas aller souvent au cinéma.

     Ne voulant pas couper le récit, j'ai ajouté des renvois numérotés vers un certain nombre d'explications, commentaires ou illustrations, voire à d'autres pages de ce blog.

 

     Nous avons vécu les dernières semaines de la guerre, mes parents mes trois frères et moi-même, dans la cave de notre maison du faubourg de Paris qui se trouvait sur le tracé de la rue établie depuis, quand disparut l’ancien passage à niveau et que fut construit le pont sur la voie ferrée.  1

    Nous n’avions pu être évacués en raison de la grippe espagnole dont nous étions presque tous atteints. Notre maison avait déjà reçu six obus quand un septième nous sortit littéralement de notre retraite. Par bonheur des poutres entrecroisées avaient soutenu les gravats et nous pûmes quitter notre trou.
     Nous allâmes alors rejoindre des voisins dans la cave d’une maison située juste en face de l’église.  1b Nous nous trouvions là une quinzaine de personnes. Un poêle avait été installé, relié à une cheminée du rez-de-chaussée par une buse qui traversait la voûte de la cave.
     Nous nous trouvions du coté de l’Escaut le plus exposé, les Allemands installés sur la voie ferrée offrant une résistance opiniâtre à l’avance des troupes britanniques.
 Nous savions les Anglais de l’autre coté du canal, mais nous ne nous risquions pas à y aller voir.

      Dans la première quinzaine d’octobre, les Allemands avaient fait sauter les maisons de l’avenue Faidherbe, de la rue Malplaquet  2 , la chapelle Notre Dame des Affligés,  2b  pour dégager leurs champs de tir.
Nous avions fait communiquer les caves des maisons entre elles pour nous ménager, en cas de besoin, des possibilités de fuite.  3

     Devant le presbytère des barbelés avaient été posés. Tout le quartier avait été recouvert par les eaux lors de l’inondation déclenchée par les occupants, mais le niveau devait heureusement baisser, sans quoi nous n’aurions pu rester dans nos abris.

      Un jour où j’étais allé chercher du ravitaillement rue de la Vieille Poissonnerie où les services étaient réfugiés, M. Gabet me dit « Vous n’allez pas rester là ». Nous restâmes cependant.
Revenant d’une distribution, un autre jour, trois obus vinrent éclater autour de moi. Un était tombé sur la voie ferrée, un autre sur l’église, et le troisième sur le presbytère.

      Le jour de la Toussaint -1er novembre-, à 5h du matin, se déclencha un feu roulant d’artillerie. Puis ce fut le silence et on n’entendit que des coups de fusil et le tir des mitrailleuses allemandes. Ceux-ci avaient fait une tranchée à l’angle de l’église et tenaient en respect le débouché de l’Escaut. Les Anglais qui, les premiers, purent franchir le Moulin Gilliard, avancèrent de maison en maison.
4

     Ils tiraient par les soupiraux dans les caves au cas où quelque ennemi s’y trouverait caché. Ils firent de même où nous étions. Par bonheur, le soupirail de la cave où nous campions était bien bouché avec de la maçonnerie, mais pas celui de la cave voisine de la notre,  dont le soupirail n’était obstrué que par une planche. Ils lâchèrent une rafale. J’en entends encore le bruit. Heureusement, il n’y avait personne à cet endroit. Quand ils pénétrèrent dans la cave où nous nous trouvions, ils avancèrent, l’arme prête à tirer, se méfiant d’un traquenard.


     De leurs musettes, il sortirent, pour nous l’offrir, du pain plus blanc qu’on ne pouvait l’imaginer après quatre ans de pain noir. Un voisin sorti trop vite et qui criait à sa femme : « Rosalie, nous somme Inglais » vit la manche de son veston traversée par une balle. Il dut bien vite rentrer à l’abri.

     Il était 10h du matin quand les premiers Canadiens arrivèrent devant l’église du faubourg de paris. Nous étions donc les premiers libérés. C’était le 1er Novembre, « à l’heure de la grand messe » comme disait ma mère.

Nos libérateurs ne purent toutefois progresser dans la direction du boulevard Saly qu’au cours de la nuit du 1er au 2 Novembre car les Allemands tenaient toujours la voie ferrée.
    De nombreux cadavres de soldats Allemands gisaient un peu partout et notamment dans la rue de l’Abreuvoir.
Devant la pharmacie Hedot, 5 l'un d’eux avait été frappé de 13 balles dans le dos. Le service cinématographique de l’armée britannique vint les filmer. Nous étions, mes frères et moi, sur cette bande et eûmes la surprise de nous reconnaître lors de sa projection, au milieu d’une bande d’actualités, quelques temps plus tard, dans un cinéma de la ville.  6

     Nous n’avons pas vu la suite. Nous avons continué à vivre dans notre cave, n’ayant pas d’autre logement. J’ai vu cependant les fêtes de la délivrance, 7 la réception du Président Poincaré  8 et le jour de la proclamation de l’Armistice.


     L’explosion de joie ne fut peut-être pas celle connue ailleurs, car pour nous, c’est lors de notre propre délivrance qu’elle s’était manifestée. Nous sortions de plus de quatre années de la plus dure des occupations que notre ville eût à subir, car, en 14-18, nous n’avions pas le droit de sortir des limites de la commune de notre domicile et devions nous passer les nouvelles d’une limite de territoire à l’autre.

Un maigre ravitaillement distribué deux fois par semaine, et encore, grâce à la  C.R.B. de M. Hoover 9 et au comité hispano-hollandais, 10 sans compter les représailles quotidiennes.

Auguste DUBOIS (1903-1971)

 


  1 
     Plans superposés montrant en rouge le "Chemin des planches" traversant la voie par un passage à niveau près de la halte (voir photos ci dessous), et en clair l'actuel tracé par le pont à hauteur de la gare du Faubourg de Paris, maintenant désaffectée. Du chemin des planches, coupé en deux par la voie ferrée au niveau de la Halte, il ne reste que la partie coté boulevard, appelée maintenant "Rue du Chemin des planches" ; l'autre tronçon, qui rejoignait la rue du Faubourg de Paris s'appelle maintenant rue Henri Caffiaux.
     Je n'ai pas l'adresse de la maison détruite, les DUBOIS ne figurent pas -encore- au recensement de Valenciennes en 1911, mais on peut l'imaginer à l'entrée de la rue du Faubourg de Paris en allant vers l'église que l'on aperçoit en arrière-plan de la seconde photo.

FaubourgdeParis superpo

halte FbgPa   halte FbgPb

maisons FbgP
Maisons de la rue du Faubourg de Paris.
Etant donné l'orientation de l'église, ces maisons sont probablement
celles vouées à la destruction pour la construction de la nouvelle rue.

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1b

      Dans ses notes mon père indique "la cave du café situé juste en face de l'église", peut-être l'actuel n°42.

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2

     La rue Malplaquet sur la rive gauche de l'Escaut

Malplaquet

     On aperçoit au fond la Brasserie-Malterie Dupont, 16 faubourg de Cambrai, (un petit km à vol d'oiseau) inscrite à l'Inventaire général du patrimoine culturel, dont les tours subsistent encore aujourd'hui.

Rue Malplaquet, faubourg de Paris, 1918

brasserie Dupont
P1130229


     Au premier plan aurait du figurer la brasserie Carlier, sise 27, rue Malplaquet, inscrite également à l'Inventaire général du patrimoine culturel, rasée, reconstruite, puis laissée à l'abandon, dont les derniers bâtiments seront transformés en résidence au début des années 2010 :

brasserie carlier

Brasserie malplaquet

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2b

 Chapelle Notre-Dame des affligés

       Sur un lieu connu pour sa dévotion depuis le 16e siècle, une chapelle avait été construite en 1829 ; située à l'entrée du cimetière St Jean (ouvert en 1855), rasée en 1918, remplacée par une chapelle provisoire en bois, puis reconstruite quasiment à l'identique en 1928.

nd des affligésb

ND des affligés 1

ND des affligés

Moyennechapelle provisoire des affligés

ND des affligés 2006

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3

    A la guerre suivante, mes parents avaient fait de même, la cave de la maison rue Charles-Quint communiquait avec les deux maisons voisines, je me souviens encore de ces étroites ouvertures faites ( puis rebouchées) dans les murs.

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4

     Il s'agit des soldats Canadiens du 38e bataillon qui, venant par l'Avenue Desandrouin et l'Avenue Faidherbe avaient passé le canal de l'Escaut à l'écluse Notre-Dame, s'étaient emparé du Moulin Gilliard et descendaient par la rue du Faubourg de Paris.
     Lire cette page qui renvoie à mon blog traitant spécifiquement des Canadiens.

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5

      La pharmacie Hédot était située au 36 de la rue du Faubourg de Paris : à gauche avec des volets sombres sur cette photo extraite du film tourné le 2 novembre 1918 dont il est question plus loin, devant les soldats alliés, le cadavre d'un soldat allemand.

placeFdP

et à droite sur cette carte postale :

placeFdP2

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6

       La séquence dont il est question est visible maintenant (grâce aux progrès de l'internet et des mises en ligne) à deux endroits distincts :

  • Sur le site de l'Imperial War Museums britannique, à 6'55 du début : la séquence complète sur Valenciennes, précédée par des vues la Croix d'Anzin commence à 4'48.
  • Sur le site allemand portal.de à du 8'07 début : la séquence complète sur Valenciennes débutant à 6'29, dans une meilleure qualité d'image et de cadrage. Il s'agit de la même séquence, assemblée avec d'autres décrites sur la page de chaque vidéo.

   J'ai pu en extraire des images,

  • Une photo très nette montrant au premier plan avec une casquette Jean DUBOIS, né en 1906 et derrière le groupe à droite Auguste DUBOIS, né en 1903, le narrateur :

    pourblogb

  • Pour plus de facilité, j'ai monté en boucle les rares secondes de cette séquence ICI ; dans ses notes mon père indique que les cadavres allemands sont restés jusqu'au 4 ou 5 novembre, sans en être gênés. En tous cas ce cadavre se retrouve sur d'autres photographies, dont celle-ci, où il avait encore son casque :

    cadavre seul



  • Un plan de la rue du Faubourg de Paris monté en panorama de la pharmacie Hédot (actuel n°36 rue du faubourg de Paris) à gauche jusqu'à l'église Notre-Dame du Sacré-Coeur :

    Pano FdP

    Le même panorama de nos jours : l'église achevée en 1879 reconstruite après la guerre n'a pas résité aux années,  sa construction sur pieux en bois a été fragilisée par la baisse du niveau de la nappe aquifère lors des modications des tracés des canaux et l'église a été détruite par sécurité en 1980.

    panow

  • L'église Notre-Dame du Sacré-Coeur avant la guerre (reconstruite à l'identique) et l'intérieur après les bombardements :

    EgiseFdP
    A droite le presbytère (photo avant guerre)

    place de leglise
    la place après la guerre (source IWM)

    RuinesEglise

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7

      Lire sur ce blog la Fête de la délivrance ou Victory parade, réalisée le 7 Novembre par les Troupes Britanniques et Canadiennes.

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      Lire sur ce blog la Visite du Président Poincaré le 10 Novembre 1918, veille de l'Armistice.

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 Commission for Relief in Belgium

     La Commission for Relief in Belgium (CRB) est une organisation internationale créée par Herbert Hoover, qui deviendra plus tard président des États-Unis. Elle était chargée du ravitaillement en Belgique et dans le nord de la France sous l’occupation allemande durant la guerre 1914-1918.

Dès 1915 les populations envahies, où les réfugiés affluent,  privées de toute ressource recevront blé, charbon, vêtements, médicaments, semences, par le biais de magasins communaux. Les prisonniers civils, otages, déportés ne seront pas oubliés.

Voir sur le site de la Belgian American Educational Foundation

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           Initialement Comité Hispano Américain fondé par le même H. Hoover que le CRB, le Comité hispano-néerlandais pour la protection du ravitaillement en Belgique et dans le Nord de la France, sous le haut patronage de LL. EE. MM. les Ministres d'Espagne et des Pays-Bas, était dirigé par un Espagnol : Pedro Saura et un Néerlandais G. Vandenbergh, dont les délégués surveillaient la distribution dans les régions d'Etape lorsque la CRB sera réorganisée pour maintenir sa neutralité quand les Etats-Unis entrent en guerre en 1917.

    Petit clin d'oeil de l'Histoire pour des régions qui avaient été longtemps province des Pays-Bas espagnols.......

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              Outre les pages citées ci-dessus, on pourra trouver de nombreuses vues de Valenciennes "à la libération" dans ce même blog

 

 

30 septembre 2014

VALENCIENNES 1914 – HOPITAUX MILITAIRES

 

Le texte ci-dessous a été publié le 6 Avril 2013 par François OLIER dans son blog :

hopitauxmilitairesguerre1418.overblog.com
Histoire des hôpitaux militaires et du service de santé durant la Grande Guerre

ob_b2c5b6_valenciennes-hopital-militaire[1]

 

               C'est une page de ce blog que je vous propose ci-dessous, elle concerne les hôpitaux militaires (ou militairement utilisés) : Lycées Wallon et Watteau, Collège Notre-Dame, Hôpital Général, d'abord par l'armée française et la Croix-Rouge, puis les Allemands durant les 1530 jours d'occupation.

     On pourra lire une partie du témoignage de l'une des infirmières parisiennes, Marguerite GIBLAT, dont l'histoire est évoquée sur cette autre page de mon blog.

 

      De nombreuses occurrences apparaissent au fil de mon blog sur les hôpitaux de Valenciennes durant l'occupation (VOIR), plus particulièrement dans les transcriptions des actes de décès.

 

 

 

 

3 septembre 2014

Louise de BETTIGNIES

 

Enfin déclarée officiellement "Morte pour la France" !

image
Source : Archives départementales du Nord

 

           Il y a trop de livres et sites accessibles par une simple recherche pour que je retrace une fois de plus la vie - et la mort- de Louise de BETTIGNIES.

            Cependant il manquait quelque chose à son panégyrique : elle ne figurait pas dans la base "Mémoire des Hommes" et n'avait pas été déclarée "Morte pour la France", ce qui m'avait fortement étonné.

   Il fallait retrouver son acte de décès à Cologne - maintenant en ligne à cette adresse - en faire une traduction que les services de l'ONAC accepteraient de valider pour que la nomination soit effective et reportée dans la base "Mémoire des Hommes " du Ministère de la Défense :

 

C'est chose faite aujourd'hui, petite fierté pour un ex-Amandinois:

MDH

 

 

ONACMPLFsa

 

  • Je recevrai ensuite copie de l'acte de décès en français déposé à l'ambassade de France à Berlin

    AD de BETTIGNIES Amb Berlin

vie
source : AD59 (merci ND)

 

StGilles
Stèle à la prison de St Gilles à Bruxelles

 

Quelques photos prises par l'auteur :

  •  Le monument à Lille :

Lille
 

  •  Au monument aux morts de St Amand les Eaux :

    de BETTIGNIES Louise

 Lorette1

Lorette2  Lorette4Lorette3

 

  • La tombe au cimetière de Bichendorf, composition de B. Naudin

    Tombe par Naudin

  • Le caveau familial au cimetière de St Amand les Eaux :

    cimetière

    plaque

  • A noter au dos du monument la plaque dédiée au neveu de Louise  :

       plaquef

 

  • Affiche de la condamnation :

    affiche

  • A St-Amand, au 112 de la rue Louise de Bettignies, se trouve la maison où est née Louise. Menaçant ruine, rachetée en 2004 par la municipalité, cette maison doit devenir un lieu de mémoire comme l'indique l'affiche apposée depuis des années sans qu'il ne se passe rien. (voir) Une plaque est apposée au dessus de la porte. (Merci à majolec pour les photos)

    maisonStA

    plaqueStA

 

 

1 septembre 2014

14-18 en famille ....

 

  4 grand-parents ...certes ! Mais qui avaient des frères et sœurs, et pour certains de la tranche d'âge directement concernée par la mobilisation lors de la Grande Guerre :

 

              Pour bien situer les personnages, je remonte d'un cran vers chacun des 4 couples de mes arrière-grand-parents (AGPs) ; parmi leurs enfants - mes grands-oncles et tantes - mes grands-parents sont soulignés.


   38 cas ont été traités traités au 28/04/20016 :

  • 2 Grand'Pères,
  • 17 Grands-Oncles,
  • 3 Petits-Cousins qui ont participé à la Grande Guerre, dont 2 Morts pour la France.
  • auxquels 16 soldats dont 11 Morts pour la France  sont venus s'ajouter depuis le début du projet (en me rapportant aux 4 noms de mes aïeux/aïeules : DUBOIS, DEBEVE, DUVERGER, DANHIEZ, NOTELET)

La suite sur cette page
jonas



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