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Les civils du Valenciennois dans la Grande Guerre 1914-1918
19 mai 2011

L'affaire de Décembre 1915

 

Raismes : Décembre 1915

 

              Le mercredi 15 décembre 1915, à huit heures et demie du matin, nous assistons à un triste spectacle, un combat d'avions ayant lieu à 200 mètres d'altitude. Un avion allemand, nouveau modèle, armé de mitrailleuses, poursuivait un appareil français qui venait d'être offert à l'armée par la ville de Beauvais; il était monté par un sous-officier et un officier anglais. La lutte engagée à Douai, eut son dénouement à Raismes, car l'avion allemand, très puissant, gagna facilement de vitesse l'avion français et le sous-officier [l'observateur] vint s'abattre, [dans un arbre] la tête percée de plusieurs balles, sur le boulevard près du passage à niveau de la gare de Raismes.
                L'avion, après avoir tourbillonné, tomba entre les propriétés de MM. Gavrois et Wauters, à peu de distance de la place. Pendant leur chute, M. le Curé, qui assistait à ce combat aérien, donna l'absolution à ces braves; le Sous-Officier, qui respirait encore, ayant reçu une balle dans le cou, mourut quelques minutes après. Il s'appelait Jones, était âgé de 26 ans, et avait sur lui la photographie de sa fiancée. L'officier, [pilote] nommé Hobbs, âgé de trente et un ans, avait dans son portefeuille, le portrait de sa femme et de son bébé! Dans sa dernière lettre, elle suppliait son mari d'abandonner son poste périlleux, semblant avoir eu, hélas, le pressentiment du malheur qui allait la frapper.


Au dire de M. Lepez, Maire de Raismes, l'aviateur allemand aurait maquillé son appareil, ce qui lui avait permis d'approcher son adversaire, et de le mitrailler. D'autres affirmèrent que l'appareil était un avion français, grand modèle, récemment capturé par les Allemands.


                Le capitaine Simon, commandant de Raismes, se fit photographier aussitôt la chute, à côté de l'appareil. Six personnes, dont le Curé, M. Paul Piérard, et cinq Conseillers municipaux furent autorisés à suivre le corbillard. Les Allemands avaient mis leurs victimes dans de beaux cercueils, et ils furent ensuite placés par les soins du Maire, dans de beaux coffres en chêne, afin, qu'après les hostilités, les corps de ces braves fussent rendus à leurs familles.

morane01  morane02

  • Le narrateur ne s'en doute pas, mais il a assisté à la 7° victoire de l'As Allemand Max Immelmann dit aussi "l'Aigle de Lille" sur Fokker Eindekker III armé d'une mitrailleuse synchronisée ; il avait en 1915, reçu des pilotes alliés le surnom de "fléau Eindekker".

German_WWI_Fighter_Pilot_Immelmann

Fok EIII

Im

 

  • Une fois inhumés à Raismes, les aviateurs y sont restés pour toujours, comme tous les soldats décédés sur le continent, non loin de leur lieu de décès, en l'occurrence le cimetière communal de Raismes, où il reposent toujours côte à côte, ainsi que 4 autres Britanniques et 19 Canadiens décédés en 1918, dont -par exemple- 8 soldats du 44th Btn, tombés lors de la libération de Valenciennes en octobre Novembre 1918

    HOBBS, ALAN VICTOR, 21 ans, fils de Mr. A.E. Hobbs, Tunbridge Wells, Kent.
    Second Lieutenant, Royal Flying Corps, 3rd Sqdn.
    Tombe II. A. 4. Cimetière communal de Raismes

    TUDOR-JONES, CHARLES EDWARD TUDOR
    Second Lieutenant, Royal Flying Corps, 3rd Sqdn.
    Venant de East Lancashire Regiment
    Tombe II. A. 3. Cimetière communal de Raismes (source CWGC)

 P1010249   P1010250

  • L'avion "français" est un Morane parasol No 5087
    Mor_parasol
    voir par exemple le site AsOubliés.

  •  La revue "L'Aérophile" reprend les nouvelles de l'aéronautique anglaise dans son numéro du 15/01/1916 :

    Aerophile 19160115
    (source Gallica)




 

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17 mai 2011

Mai 1917

A suivre : bombardements de 1918 

 

Bombardement de Mai 1917

 

Le 3 mai 1917, par un beau soleil de printemps, les aviateurs vinrent se rendre compte, à la fin de l'après-midi, du mouvement des troupes et lancèrent trois bombes, qui malheureusement firent parmi les civils de nouvelles victimes.
La première tomba à l'angle de l'avenue de Saint-Amand et du quai des Mines, occasionnant les accidents suivants, ainsi qu'il ressort d 'un rapport émanant de la police française.


51aNEbomb


Les victimes furent:
1°    Dubois Eugène, 12 ans, rue du Chauffour, tué.
2°    Lavallée Suzanne, 11 ans, quai des Mines, tuée.

3°    Barotteau Jules, 49 ans, cabaretier, quai des Mines, blessé grièvement à la tête et au bras.
4°    Mme Barrotteau Joséphine, 49 ans, même adresse, blessée légèrement à la figure.
5°    Blangenois Cyrille, 54 ans, avenue Faidherbe, blessé assez grièvement à la tête (a été conduit à 1'hôpital).
6°    Marissal Raphaël, 36 ans, blessé grièvement à l'oeil gauche.
7°    Séreuse Hippolyte, domicilié à Escaupont, blessé légèrement à la tête.
8°    Berthe Louis, chemin du Halage, blessé assez grièvement à la tête et aux jambes.
9°    Delforge Désiré, 80 ans, domicilié à Bruay-sur-l'Escaut, bras gauche enlevé (décédé à l'Hôtel-Dieu).
10°    Deham Alphonsine, 29 ans, rue du Chauffour, blessée légèrement à la tête.
11°    Manez Albert, 30 ans, chemin des Bourgeois, blessé légèrement à la tête.
12°    Un inconnu dépourvu de papiers d'identité, grièvement blessé à la mâchoire inférieure qui a été complètement enlevée.

En outre, les dégâts occasionnés par l'explosion des bombes furent considérables.


                     D'autre part, le garde Hagard signalait qu'une bombe était tombée dans un champ situé à environ 200 mètres à gauche des habitations de la rue Lomprez. D'après les dires du garde, cette bombe qui avait pénétré à environ 80 centimètres de profondeur dans le sol, n'aurait pas éclaté.
Une autre bombe, qui avait éclaté, était tombée dans une prairie située au hameau de Lomprez, sans occasionner d'accidents.
Une troisième bombe était tombée dans l'après-midi, derrière le mur de l'école de filles de Saint-Vaast, brisant toutes les vitres.
                   Du côté allemand, il n 'y eut que deux soldats tués, près de l'usine à gaz. Le Conseil Municipal, salua à nouveau avec émotion ces victimes civiles de la guerre.


                  Nous étions étonnés de voir les progrès que réalisaient les Allemands dans l'aviation. ils faisaient des essais avec leurs nouveaux appareils à double hélices, dont les ailes mesuraient 30 mètres, ils étaient munis de deux mitrailleuses et d'un petit canon. Jamais nous n'avions vu autant d'avions dans la région, d'ailleurs, au dire des aviateurs allemands, notre champ d'atterrissage était le meilleur qu'ils aient rencontré jusqu'ici.

 

Extrait du livre de René Delame : "Valenciennes Occupation allemande 1914-1918. Faits de guerre et souvenirs" Hollande & Fils ed. 1933

 

     Le 30 mai 1917, la Gazette des Ardennes publie la liste dans la rubrique "Victimes de leurs compatriotes" (voir sur ce blog) ; journal de propagande diffusant de vraies informations pour motiver son achat, la Gazette cite les parents des victimes qui sont soldats dans l'armée française ; les noms sont parfois un peu déformés, seule la lecture des actes d'état-civil permet de retrouver les tués.

 

 

GDA 1917-312

 

Voir égalementBombardements de Pâques 1917

 

A suivre : bombardements de 1918

7 mai 2011

PAGNIEN Alfred

 

 PAGNIEN Alfred Emile César (1878-1918)

 

 

            Entre le 14 avril 1915 et le 8 octobre 1918, les allemands fusillent pour espionnage 52 civils âgés de 20 à 61 ans. Les exécutions ont lieu au Tir Communal de Gand, devenu maintenant l'Enclos des Fusillés :

Source: Externe

 

Dans la liste ci-dessous figurent :

  • 2 Français : PAGNIEN Alfred et BERNARD Alphonse
  • 1 Néerlandais : BEEK Jan,
  • les autres sont Belges parmi lesquels
    • 3 femmes : RAMMELOO Léonie Pauline , SCHATTEMAN Emilie et DE SMET Marie, qui a été fusillée sur une chaise.

 

Source: Externe

 

Date d'Exécution Nom Prénom Age
14/04/1915 LENOIR  Ferdinand 53
07/04/1916 MATTHYS  Alphonse Camille 27
07/04/1916 VAN DE WOESTYNE  Edgard Joseph 26
07/04/1916 VAN KEIRSBILCK  Aloïs Joseph 33
07/04/1916 VERMEERSCH  Alphonse 35
11/08/1916 ALGOET  Alfred 25
11/08/1916 BRAET  Joseph Aloïs Léo Marie 34
11/08/1916 DECLERCQ  Octaaf 43
11/08/1916 MUS  Gustaaf 25
11/08/1916 VAN GHELUWE  Aloïs Emile 59
11/08/1916 WINDELS  Aloïs 27
31/10/1916 OTTEVAERE  Ivo Camil 61
14/02/1917 BEEK  Jan Leo Augustin 25
10/04/1917 DE BELVA  Jan Baptiste 48
10/04/1917 DEMUER  Théodore 51
13/08/1917 COIGNÉ  Achille Léon 24
13/08/1917 HOFMAN  Maurice Achille 40
10/09/1917 BRAECKMAN  Gustaaf 46
10/09/1917 BYN  Alphonse 50
10/09/1917 BYN  Macharius 51
10/09/1917 HOSTE  Camiel "Hostjen" 25
10/09/1917 WAEGENAER  Karel Louis 34
12/09/1917 DOBBELAERE  Jérôme 20
12/09/1917 RAMMELOO  Léonie Pauline 27
12/09/1917 SCHATTEMAN  Emilie 27
12/09/1917 STEVENS  Pieter 44
12/09/1917 VAN VLAANDEREN  Isidoor 44
14/09/1917 DE CABOOTER  Maurice 32
14/09/1917 D'HONDT  Alfred Yvon 29
14/09/1917 KEPPENS  Louis 47
14/09/1917 VAN DE VELDE  Cyrille Jospeh 38
14/09/1917 VERSCHUERE  Oscar Achilles 40
15/09/1917 DE SMET  Marie 44
15/09/1917 PEIRS  Kamiel Gustaaf 34
15/09/1917 VAN QUICKELBORNE  Pierre François Bruno  
15/09/1917 VERSCHUEREN  Alphonse François 46
11/10/1917 MARQUENIE  Gustaaf 33
19/03/1918 DE BACKER  Achille 38
19/03/1918 GOEDHUYS  Théophile Arthur 38
19/03/1918 VAN CAENEGHEM  Alphonse Francois 42
23/03/1918 BERNARD  Alphonse Désiré 33
23/03/1918 PAGNIEN  Alfred Emile César 39
23/03/1918 VAN DER COILDEN  Alphonse 36
06/04/1918 THUYN  August 37
06/04/1918 VAN BORM  Arthur Emile  
06/04/1918 WAEGENAERE  Karel Léopold 45
18/05/1918 HANSELAER  Achille 43
18/05/1918 VERSCHRAEGEN  Edmond 29
18/05/1918 VERSCHRAEGEN  Karel 26
12/08/1918 DAVID  Honoré 36
12/08/1918 VERMOERE  Albert Julien 27
08/10/1918 VAN DE WOESTYNE  Edmond 38

  

Réseau PAGNIEN-GOEDHUYS : 41 membres
Fondée par PAGNIEN, un ingénieur qui travaillait pour les Français.
Transmet des informations sur les aérodromes, les installations militaires, les mouvements de troupes, etc dans le Nord de la France et en Flandres.
Lorsque PAGNIEN a été arrêté; Théophile GOEDHUYS prit le relais.
6 de ses membres sont exécutés à Gand. (Achille de Backer, Alfons Van Caeneghem, Theophile Goedhuys, Alfred Pagnien, Alfons van der Coilden, et Alphonse Bernard)

ExecGoedhuysfr

Réseau ALGOET
Travaillait pour le compte de l'armée belge.
6 membres, destinés à l'observation du trafic ferroviaire en Flandres.
Tous exécutés à Gand.

Reseau De PAUW
Il travaillait pour les Britanniques, en donnant notamment des informations sur les mouvements des troupes allemandes et leur composition. La plupart des membres sont de Waregem.
Arrêté par les Allemands en février 1917
13 membres ont été exécutés.

 

 


 

Alfred PAGNIEN est né à Valenciennes le 28 Juin 1878 ; étudiant au Lycée St. Louis à Paris, recensé à Lille-centre il rejoint malgré la dispense le 43° RI en novembre 1899 et renonce à celle-ci en 1900 pour 2 ans de services restants, puis réengage pour 3 ans. Passé du 43° RI au 33°RI, il est au 145°RI lorsqu'il est réformé en avril 1905 pour une maladie de coeur.


Pagnien_Alfred

Ingénieur civil à la mobilisation génèrale du 2 Août 1914, il est porteur de dépêches motocycliste durant quelques mois, avant d'être maintenu réformé pour la même maladie en Novembre 1918.

Ne pouvant accepter l'occupation de Lille il passe en Hollande neutre et s'engage dans la mise sur pied d'un réseau d'espionnage qui connut son essor en 1915. En 1916 le GQG Britannique installé à Folkestone s'intéresse de plus près aux informations de celui qu'il connaissait sous le nom de Stéphane, aidé de celle qui allait devenir son épouse peu avant son exécution. Celle-ci faisait en 1915 et 16 le courrier de Lille à Selzaete (Zelzate), ayant emporté une fois de Terneuzen (NL) à Gand 2 boites de panclastites en vue de faire sauter un train.

B-NL borderLa ligne électrifiée séparant la Belgique occupée et la Hollande neutre.
Les allemands y découvrent le corps d'un homme électrocuté lors d'une tentative.

Petit journal 1915095t
Le Petit Journal du 5 sept 1915

 

cadre

 Autre moyen de passage, moins encombrant.

Il est arrêté une première fois à DIEST en avril 1916 et condamné le 30 avril à 9 mois de prison à la forteresse d'Elberfeld pour tentative de passer la frontière et usage de faux papiers sans que son organisation ne soit démantelée.

Ce service d'espionnage fonctionna jusqu'à l'arrestation de PAGNIEN le 8 mars 1917, de sa future épouse en juin et de plusieurs collaborateurs ; il est condamné à mort le 5 décembre de la même année. Incarcéré à la prison St Gilles à Bruxelles, puis à la prison de Gand, proche du lieu de son exécution.

Il fut exécuté dans le champ de tir communal de Gand le 23 mars 1918 à 6 heures du matin en même temps qu'Alphonse BERNARD, membre du même réseau.

Il est Membre de l'ordre de l'Empire Britannique (MBE) et Chevalier de la Légion d'honneur.

 

  •  Les archives Royales de Belgique ont mis en ligne de courtes biographies de fusillés pour espionnage, rédigées par la baronne Paulo de Moffarts, dont celle d'Alfred Pagnien. Ecrite en 1923, elle est empreinte de ferveur patriotique dans le style d'alors :

    Les pages se tournent en faisant glisser le coin :

 

  • Au sujet de VANDERNOTTE (Charles Anthime Joseph Paul, né le 19/06/1886 à Anzin - Nord) , cité  pages 3 et suivantes du document ci-dessus, voir sa page dans ce blog


  •  Voici ses dernière lettres :
    • L'une adressée au Président Français :

Prison Militaire de Gand, cellule 184.

Le 23 mars 1918

Alfred, Emile, César, Pagnien, Français, prisonnier politique, condamné à mort par le conseil de guerre, siégeant à Gand le 5 décembre 1917,

à Monsieur le Président de la République Française.

Monsieur le Président,

A la veille de mourir pour la bonne cause, j'ai l'honneur de vous adresser ces lignes que je donnerai tantôt en cachette à ma femme au parloir, en trompant la surveillance du fonctionnaire allemand et qu'elle vous remettra un jour. C'est le dernier cri qu'un Français avant de tomber adresse à notre chère France, il renferme un adieu et une prière :
Je meurs avec la satisfaction d'avoir bien rempli mon devoir et d'avoir été utile, mais aussi avec la douleur de laisser sans ressources ma femme et mon enfant.
Monsieur le Président, en vous j'ai l'honneur de faire appel à la France en la priant de venir en aide à la veuve et à l'orphelin. Je pars avec la confiante espérance que ma prière sera écoutée. Cet espoir me fait du bien, il m'aide à tout supporter.
Adieu, mon beau et cher pays, tant meurtri, adieu braves camarades qui allez combattre et mourir pour libérer notre sol, vengez les disparus et délivrez nos compagnes et nos enfants d'une intolérable servitude.
Merci, Monsieur le Président de la République, pour ce que vous voudrez bien faire pour les miens et Vive la France...
signé : Alfred Pagnien

    • L'autre adressée à son épouse, - le mariage eut lieu en prison, le 22 Janvier 1918, deux mois avant l'exécution-  et qui retrace une partie de sa captivité et les tentatives pour le faire parler.

 
Ma chère femme,
                        Quel supplice pour un mari, lorsque la crainte, l'affreuse crainte de perdre son bonheur lui vient à son esprit. On base des espoirs sur des faits insignifiants, mais parfois aussi le doute,entre sournoisement dans le cerveau, et pour bien l'en chasser vite, il faut un effort de volonté. Ah, cette pauvre volonté, on lui a déjà tant demandé depuis un an. Et d'autres ont tant fait pour la réduire, pour en lasser l'énergie afin de me faire tomber à leur merci ... Rien n'a fait ... on a tenu bon jusqu'au bout, mais maintenant que la lutte est terminée, qui pourrait m'en vouloir d'éprouver un peu de désir de repos. J'en ai tant été privé à St Gilles....[Bruxelles] Tu vas penser que je suis hanté par le souvenir de ce bagne. Non pas, je n'y penserais plus si j'étais sauvé, mais que veux-tu, c'est mon cauchemar... Tu as souffert tant toi aussi, ma pauvrette et tu me comprends. Lorsque je fus arrêté après le voyange en chemin de fer, une auto m'attendait à la gare et je suis arrivé dans la nuit seulement à la prison, où je subis un long interrogatoire. Puis trois jours de repos et alors le régime d'espion commença. J'eus la déplorable compagnie de trois de ces bandits, les deux premiers furent vite convaincus de mon innocence. N'ayant rien tiré de moi on m'enferma avec le chef mouton, un certain individu se disant comte ambassadeur de Russie à Bruxelles avant la guerre et condamné à dix ans de travaux forcés pour espionnage. Le pseudo comte me fit un accueil aimable mais hautain, comme il convient à une personnalité de ce genre (j'ai appris que c'est un criminel, incarcéré pour des affaires louches d'avortement avant-guerre). Il était extrêmement habile et bon comédien, mais infiniment trop novice, pour un parisien, de la lutte, et au  bout de deux jours, il avait sacrifié sans résultat quelques douceurs destinées à m'amadouer, chocolat, pain d'épice, et mis à contribution en pure perte toute les ficelles de son art sinistre et toutes les ressources de son imagination.

                     Je faisais l'imbécile. Le troisième jour au réveil, changement d'attitude complet...: " Assez de comédie, Stéphane, me dit-il, je vous connais, il faut avouer, ou je vous fait mettre au cachot pour quinze jours." - Je lisais dans ses yeux une haine féroce. Je me mordis les lèvres et ne répondis pas, j'avais résolu de ne pas lui parler. Te dire tout ce que ce monstre me jette à la figure pendant cette matinée est impossible : menaces, injures, succédant à des flatteries, rien n'y fit, je n'ouvrie pas la bouche une seule fois, mais à quelle épreuve était mise ma patience. Ai-je honte de le dire ? J'ai souffert là mille fois plus qu'on ne peut souffrir devant un feu de peloton. Être enfermé dans une étroite cellule, en tête à tête avec une canaille, qui marche de long en large, vociférant des horreurs, et cherchant tout ce qui peut vous briser le coeur de chagrin... : " C'est fini, me disait-il, la vie, le soleil, la joie de la famille, vous pouvez faire une croix dessus, votre fiancée et vous serez fusillés, comme des chiens. Ah, il y a longtemps que je vous cherchais, mais votre compte est bon. Vous ne voulez pas répondre, vous allez aller aux cellules de correction, sans matelas, sans lumière, au pain et à l'eau et quand votre sale viande sera verte et que vous crierez grâce, alors, vous ferez vos dépositions."- Puis , par d'autres moments : " Allons Stéphane, soyons amis, avouez mon cher, c'est le seul moyen de sauver votre peau, et si vous êtes franc et sincère, vous aurez en moi un protecteur et un ami ;je ferai tout, pour améliorer votre cas" etc...
Ma chérie je te raconte tout celà, parcequ'il faut que tu le saches afin de n'oublier jamais.


                  Tu devines mon état d'esprit, pendant ces heures maudites ... je revoyais tout ... Je pensais à toi et à mon enfant !!! Je m'étais promis d'être fort sur moi-même, pour ne rien commettre d'irréparable, mais j'étais là assis sur mon matelas par terre, ma tête entre ces deux poings et je luttais de toutes mes forces, contre l'instinct grandissant qui me poussait à bondir à la gorge de ce tortionnaire et à l'étrangler sur-le-champ. Je ne puis pas comprendre, comment j'ai eu tant d'empire pour moi-même, les oreilles me tintaient et je voyais rouge, j'entendais mon coeur battre trop fort et cela me faisait mal. A midi, je ne mangeai pas et me mis à marcher aussi dans ma cellule, lui, avala son repas debout, le dos au mur, afin de ne pas me perdre de vue, il sentait que je ne pouvais plus me contenir et que sa position devenait périlleuse, c'était vrai, je tremblais de rage et j'avais peur de moi-même, car je me connaissais bien, et je savais que si je commençais à le toucher ou si lui-même me frôlait, je lui aurais crevé les yeux et fendu la tête à coups de talon. Pour être libre de mes gestes, j'avais quitté pardessus, cache-nez et veston malgré le froid qu'il faisait, j'étais en bras de chemise. A ce moment il eut peur, il sonna précipitamment avec violence, et demanda qu'on m'emmène. le gardien était là, je remis mes vêtements et partis, au moment où je passais devant lui, remis en audace par la présence du soldat, il me traita de "sale espion, en me souhaitant de crever au plus vite". Là, je ne vis plus clair et me livrai sur lui aux violences que la femme Irma et le Liégeois, ses amis, t'ont raconté.

(J'étais moi, enfermée à ce moment là avec l'espionne qui se faisait appeler Irma [MUS dont le mari avait été fusillé, et qui agissait peut-être sous la contrainte, NDR], plus tard on essaya autre tactique, on me fit parler avec un Liégeois. Je reprends le récit de mon mari. [note de Mme Pagnien])


Grâce à l'intervention de deux gardiens, on put m'arracher à lui et me conduire à la cellule 58, où demeuré seul, je me mis à pleurer de rage comme une vraie bête et à briser tout ce qui se trouvait sous ma main. Je n'ai eu un bol que quinze jours plus tard et pendant tout ce temps je recevais mon manger dans mon mouchoir. Ah, ma brave chérie, quel soulagement de te dire tout. Sache aussi que GOEDHUYS a été enfermé aussi avec cet ignoble individu quatre jours. Ce n'est pas tout. Le Liégois, ami de cette chienne d'Irma, est mis dans un préau voisin du mien, il me parle, il me dit qu'il y a au-dessous de sa cellule une Française qui est partie se promener à Anvers avec les policiers, ils me donne ton signalement pour que je sois en rage et pour que je te charge à l'instruction pour te perdre, etc... Heureusement que je te connais. Mais que de malheureux marchent avec de tel moyens,et quelle boue morale abritent les murs maudits de St Gilles. Que de désespoirs, que de souffrances...Te rappelles-tu le bruit sourd que fit le corps de ce malheureux qui se jeta du haut de notre galerie sur les dalles et se brisa les jambes? Tu étais en prison alors... Pourquoi cet acte de désespoir? Qui le saura jamais ? ... et le pauvre de la cellule 102, retrouvé pendu à la fenêtre avec son essuie-mains. N'oublie pas nos souffrances ma chérie...
(.....)

d_fensepagnien

(....)
Le 22 mars 1918

Ne pleure pas ma Lucie, je ne souffre plus, c'est fini, je dors en paix... Que cette pensée te console. Ah, je pressentais bien que cette longue visite anticipée était un adieu et je t'ai quittée le coeur déchiré, mais je n'ai pas voulu troubler tes espoirs possibles en faiblissant dans ce rapide et dernier baiser.
Courage femme chérie, encore une fois laisse moi te redire que tuas été bonne, tout ce que peut dicter à un coeur délicat une amitié vraie, une tendresse toujours en éveil, tu l'as fait pour ton prisonnier jusqu'au bout, sois-en bénie Lucie et quel'on te rende un jour en bonheur tout le bien que tu m'as fait. Chacun de nous a fait son devoir, nous n'avons rien à nous reprocher.

 Je veille ma dernière nuit, dans une salle éclairée, il est neuf heures et demi, j'ai encore jusqu'à si heures 1/2 du matin à vivre. Il y a quelques heures, Ma chérie, tu étais là, je prenais tes mains, savais-tu que nous nous quittions pour toujours ? pas d'une façon certaine, mais je t'ai sentie inquiète et je t'ai vu pâlir en me disant : "à Lundi".- Quant à moi, je n'ai nullement été surpris lorsque à 7 heures, l'aumonier est venu nous aviser de la délivrance, depuis samedi, j'étais fixé, mais je me suis efforcé de te le cacher...
(.....)
Adieu ma jolie, adieu à mon petit, pendant que vous dormirez encore mes chéris, je vais mourir pour notre belle France, pour vous ses enfants, et je vous embrasse ici une dernière fois.

Minuit 15 - Je garderai votre portait dans la main pour mourir en vous regardant et j'ai demandé qu'il te soit rendu après.
3 heures - BERNARD et moi avons dormi ou plutôt sommeillé de 1 heure à 3 . Adieu aux amis à ceux quite parleront de moi.
4 heures - Ma pensée ne te quitte pas avec André.
5 heures 10 - Nous buvons ton délicieux vin, merci. Moral excellent.
5.h.45 - Nous partons .. adieu et courage .... Courage amie, nous en aurons .......


Mon mari est entré au champ de tir de Gand, en entonnant la Marseillaise, il refusa le bandeau et mourut en héros, en criant "Vive la France, Vive la Belgique"

Pour copie conforme
(s) Mme Vve Pagnien.

 Celle-ci poursuit:

liaison_lettre_Vve_pagnien

Le 11 mars 1918

              Ma chérie, tu as bien compris à la pression de mes mains, lors de ta dernière visite, ce que je ne voulais pas dire  lorsque l'interprète allemand Monsieur Bouma, faisait entrevoir la possibilité d'une rupture de notre front, suivie d'une défaite de notre armée. Je ne puis engager une discussion aussi vive avec celui qui nous ménage des entrevues qui me sont si chères, mais à toi, chère petite soeur de France, je puis affirmer ma foi inébranlable de Français dans l'issue de la lutte. Certes, l'heure est grave, cette année sera sans doute la décisive, l'année terrible qui verra les convulsions gigantesques dont sortira la paix, de grandes tueries vont avoir lieu, mais notre ligne ne sera pas brisée. Non, ils ne passeront pas. Les armées allemandes vont se heurter à ces baïonnettes glorieuses qui n'ont pas permis de franchir la Marne à un ennemi bien supérieur en nombre. Elles vont avoir affaire à ces troupes héroïques qui ont brisé sur l'Yser l'effort colossal porté sur Calais. Certes la Russie immense, colosse aux pieds d'argile n'a pas su faire ce que nos grands pères à nous Français, ont su réaliser, géants de 89, sans pain, sans soutien, qui ont fait plier les genoux de l'Europe entière coalisée pendant que derrière eux s'accomplissait notre grande révolution. Les petits-fils de ces gens ne laisseront jamais passer l'ennemi, n'en doutons pas. L'Italie a subi un désastre, mais qui a empêché qu'il ne devienne irréparable ? Les troupes de l'Ouest....A l'ouest pas un revers : qui a arraché Lens, St Quentin, le Chemin des Dames : les troupes de l'Ouest ; les vaillants régiments belges, la puissante armée anglaise, tout ma France armée, les contingents d'Amérique, sont là, pressés coude à coude de la Mer du nord aux Vosges, prêts à subir le choc ou à le donner... Ah ma chérie, quelle tristesse, s'il faut tomber ici, obscurément au pied d'un mur au lieu de se battre la-bas gaiement en terre de France .....

 

                Rivalités des services d'espionnage alliés après la guerre ? "Oubli" des actions menées en résistance à l'envahisseur mais non programmées par le gouvernement français ? Il semble en tout cas que la veuve d'Alfred Pagnien, née Lucie Robbé, qui habitait Tourcoing en 1920, ait eu toutes les peines du monde à obtenir la reconnaissance que son mari avait légitimement souhaitée.
                Lorsqu'elle fit la demande d'un emploi revenant aux veuves de guerre, elle se vit opposer la réponse toute administrative que son mari était réformé. Elle possédait pourtant la copie du jugement -en allemand- de son mari, délivrée à titre exceptionnel par le procureur du roi à Gand : "pour faire valoir ce que de droit " .....

 

Et surtout, elle avait été membre du réseau :
actionvvepagnien

  •  Sa tombe à Gand au cimetière de l'Ouest (Westerbegraafplaats) :

    Source: Externe

 

  • Le monument actuel :

    Source: Externe


    Source: Externe



  • Le journal officiel de la république française le cite à l'ordre de l'armée le 21/12/1919, en même temps qu'Alphonse BERNARD :

 

Bernard

 

 Les "Medal cards" d'Albert et Lucie, (source : London National Archives) 

    PA_MC

PRL_MC

  • Il s'agit pour chacun de la British War Medal décernée jusqu'en 1920 pour services rendus lors de la première guerre. BWM copie      (voir par exemple Ce site)

 

  • La London Gazette a publié dans son supplément du 1er Août 1919 une liste de volontaires détachés auprès de l'Armée Britannique en France contenant les noms du couple PAGNIEN-ROBBE :
             "for distinguished and gallant services and devotion to duty"

    Afficher l'image pour une grande taille     Afficher l'image pour une grande taille
  • Figurent également dans cette liste BERNARD Alphonse de Wattrelos, fusillé le même jour,
    ainsi que bien d'autres noms connus, parmi lesquels on reconnaitra :
    • André DELAME et l'abbé PETITPREZ supérieur du collège Notre-Dame, tous deux de Valenciennes,
    • Louise de BETTIGNIES née à St-Amand les Eaux (Nord), morte à Cologne le 27 septembre 1918,
    • Marie-Léonie VAN HOUTTE (Mme Antoine Rédier),
    • Angèle LECAT, fusillée à St Amand les Eaux (Nord) le 25 Mars 1918.
  • Pagnien Alfred a été fait Chevalier de la Légion d'Honneur à titre posthume par décret du 21 septembre 1923, je ne sais pas - encore- ce qu'il est advenu de sa veuve.


  • La prison de Gand, dont l'aspect n'a pas changé :
    prisongandactuelle

  • La prison de St Gilles à Bruxelles, surnommée "le chateau des 100.000 briques" et dont l'imposante porte d'entrée est toujours à l'identique :
    st_gilles
    Plan de la prison de St Gilles où fut détenue Edith Cavell :

    st gilles cavell b

 

  • Le lieu actuel, inauguré en 1932 sur Offerlaan, rue du sacrifice, abrite 52 aubépines, une pour chacun des exécutés, avec une plaque nominative pour chacun d'eux ; 5 poteaux sont érigés à l'emplacement des exécutions
    porteenclos

    Gand plaque


 Localisation Google Map (51.0454,3.7095)
Agrandir le plan

  •  Son nom sur le Monument aux Morts de Valenciennes.



  • La reconnaissance par les Alliés de leurs agents, bien qu'intégrés officiellement aux réseaux dépendant de Folkestone n'a pas été des plus facile, voire même parfois inexistant coté français.
    Cette reconnaissance difficile a fait l'objet de délibérations à la Chambre des Représentants de Belgique le 20 avril 1920.
    Le document ci-joint
      • INTERPELLATIONS ADRESSEES A M. LE MINISTRE DE LA DÉFENSE NATIONALE ET A M. LE MINISTRE DE L'INTÉRIEUR :
        1° PAR M. COLLEAUX « SUR LE REFUS DE MILITARISER LES BELGES EN ÉTAT DE PORTER LES ARMES QUI ONT COLLABORÉ ACTIVEMENT AUX SERVICES DE RENSEIGNEMENTS DES ARMÉES ALLIÉES » ;
        2° PAR M. TSCHOFFEN « SUR LA MANIÈRE DONT ONT ÉTÉ RECONNUS LES SERVICES RENDUS PAR LE CORPS D'OBSERVATION ALLIÉ ATTACHÉ A L'ARMÉE ANGLAlSE ».
  • en est la retranscription intégrale.

 

  •  Image souvenir du service funèbre célébré le 19  mars 1919 à L'église St Nicolas de Gand.

Pagnien Gand R° Pagnien Gand V°

 

  • Merci à Jan Van der Fraenen , auteur de Voor den kop geschoten  ("Abattus d'une balle dans la tête") pour son aide. voor_den_kop_geschoten_front_lr_1_

 

 

  • Informations glanées ça et là

    • LENOIR, FERDINAND
      Résistant. Employé de chemin de fer. Il récoltait des informations sur les chemins de fer allemands pendant la guerre. Il fut arrêté sur dénonciation et fusillé en 1915.

5 mai 2011

Les fusillés du 327

LES FUSILLES DU 327° Régiment d'Infanterie

 

Une fois de plus je déroge à la règle des civils, mais il s'agit du régiment de réserve de Valenciennes :

Le JMO du 327° RI est muet sur ce sujet, par contre celui de la 51° Division situe l'action le 6 septembre 1914 :
Cliquez pour agrandir
le 7 septembre 1914
Cliquez pour agrandir
 

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 L'inventaire de la BDIC permet de retrouver les noms des 7 condamnés, et les fiches MDH de compléter avec les prénoms ; depuis, le site mémorialGenWeb a mis en ligne pour chacun une fiche que je reprends ici avec leur aimable autorisation :
 

  • BARBIEUX Eugène :

 

  • CAFFIAUX Gabriel :

 

  • CLEMENT Palmyr :

 

  • DELSARTE Alfred :

 

  • DUFOUR Gaston :


de Lecelles,

son nom figure au monument aux morts, et sa photo est sur le mur de l'enclos funéraire de Lecelles :

murplan.jpg (961646 octets)
Cliquer sur l'image, puis sur chaque photo

 

GDUFOUR[1]


 

  • HUBERT Désiré :

 

  • WATERLOT François :

 


 

  • Il ne vous aura pas échappé deux dissonances dans les dates de décès : 
    • CLEMENT Palmyr, décédé le 9 septembre "de ses blessures", ce qui est peu habituel lors d'une exécution qui a eu lieu le 7 ! ( voir au bas de cette page)

    • WATERLOT François, décédé le 10 juin 1915 : surnommé "le fusillé vivant".

 
Voici l'extrait correspondant du livre du Gal BACH
Cliquez pour agrandir
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Quant à HUBERT Désiré, son nom figure sur le monument aux morts de la commune de Trith St-Léger(Nord),

Trith St Léger

Afficher l'image pour la taille réelle

Cité qui lui a rendu hommage dans la revue locale à partir des données du livre de Odette Hardy-Hemery.

HDTrith_1_

 
Cliquez pour agrandir

  • La carte du secteur , tirée du JMO de la 101e Brigade.(Zone Lachy-Les Essarts)

http://duboischoulik.free.fr/327RI/Sezanne101Bdet.gif(Click!)

  • Certains sont déclarés MPLF aux Essarts (B) pourquoi d'autres le sont au combat de Corfélix-Culot(s) (C) ????

http://duboischoulik.free.fr/327RI/lachyessartscorfelix.jpg
et aussi de Barbonne au sud de Sézanne cette fois.... Pour brouiller les pistes  :??:  ??
(Quant à Clément "hôpital mixte d'Orléans-Loiret" le 9, c'est logique, mais qu'était-il donc marqué sur sa fiche d'admission ???)

  • Général de brigade René-Auguste-Emile Boutegourd (1858-1932) : Chevalier puis Officier puis Commandeur puis Grand Officier (06/07/19), chef de la 51e division de réserve (I), puis chef de la subdivision de Châtellerault et de la subdivision de Tours (I) (III), puis chef de la brigade territoriale B du secteur Nord de la région fortifiée de Belfort puis devient 214e brigade (I). [Avant la guerre: 42e brigade d'infanterie et subdivisions de région de La Roche-sur-Yon et de Fontenay (09), 41e brigade d'infanterie et subdivisions de région de Nantes et d'Ancenis (10, 11, 12, 13, 14).] [Après la guerre: en réserve.] (d'après genealogie.free)

 

  • Le procès en réhabilitation s'est tenu en 1926, tous seront réhabilités le 22 décembre 1926 par un arrêt de la Cour d'Appel de Douai (réhabilitation des "Fusillés du 327e")

 

  • Références/sources : 
    "Triscope" N°6 , Trith St-Léger Décembre 2006 
    "Trith Saint Léger du premier âge industriel à nos jours" de Odette Hardy-Hemery. Editions Septentrion presses universitaires.
    "Fusillés pour l'exemple 1914-1915", Général André BACH edts Tallandier, pp 247&248

 

  • Fusillés de la Grande Guerre. Campagne de réhabilitation de la Ligue des Droits de l’Homme. 1914-1934 [F delta 1836] INVENTAIRE, Nicolas Veysset Nanterre B.D.I.C. Février 2005
  • SGA/Mémoire des hommes
          Il est à noter que seuls BARBIEUX, CAFFIAUX, CLEMENT, DELSARTE et HUBERT figurent dans la base des fusillés, il n'y a aucun dossier de jugement disponible et pour cause,  seulement une mention ""

  •  L'histoire des fusillés et principalement de WATERLOT est l'objet du livre d'Odette Hardy-Hemery "Fusillé Vivant"

9782070138111[1]

  • Un article, paru dans l'Humanité le 27/11/1921 :

L'HUMANITE 19211127 article 327(Cliquer pour agrandir, puis "afficher l'image")

  • Un second, toujours d'ans l'Huma, dans l'Humanité le 27/11/1921

 

Huma 19220510b

 

 

  • Au cimetière de Moeurs-verdey (Marne) une plaque rappelle leurs noms près du monument aux morts :

 

51-Moeurs Verdey plaque
(Photo J-F Python)

 

 

  •  Concernant CLEMENT Palmyre,  son décès (réel) a nécessité un jugment du Tribunal de Première Instance de Valenciennes le 19/09/1934, transcrit ensuite à Saint-Amand-les-Eaux :

    • Attendu qu'un acte de décès dressé par DELBECQUE Auguste officier de détail au 327eRI constate que le soldat CLEMENT Palmyre du 327e RI né le 23/02/1884 à Château l'Abbaye (Nord) (...) est décédé aux Essarts (Marne) le 7/09/1914. (...)
      Attendu qu'il résulte d'une enquête diligentée par M. le Ministre des Pensions que c'est à tort que cet ex-militaire fut porté décédé le 7/9/1914 aux Essarts. Qu'en réalité ce militaire ne fut que blessé à ces lieu et date ; transporté dans un train sanitaire, décéda en cours de route le 9/09 : son corps déposé à l'hôpital mixte d'Orléans fut inhumé au cimetière de cette ville, tombe 34. (...)
      Attendu que le soldat CLEMENT était encore vivant quand a été dressé le 7/09 l'acte de décès transcrit à St Amand
      .
      Qu'il y a lieu en conséquence de rectifier l'acte de décès .....

    La date du 7 septembre, et le lieu (Les Essarts), correspondent à l'exécution.

  •  Les Cahiers des droits de l'homme n° 16, du 10 juillet 1927, p. 372.
    Arrêt de la Cour de Douai.

    Rehab 01 Rehab 02

 

 

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