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Les civils du Valenciennois dans la Grande Guerre 1914-1918

22 janvier 2011

Exactions à MACOU (Condé sur l'escaut)


ENTRÉE DES ALLEMANDS EN FRANCE  PAR MACOU ET BONSECOURS
(Dimanche 23 août 1914)

Quittant la Belgique, venant de Bonsecours, le premier petit village que l'on rencontre avant Condé, porte le nom de Macou.

  • Le matin, vers 7 heures, M. le curé de Macou, M. Delorme, entendant du bruit sur le parvis de son église, sort. Il aperçoit douze soldats français, ignorant complètement la présence des Allemands, et leur crie: "Mais, malheureux, prenez vos précautions! " Au même instant, venant de Blaton et de Bernissart, arrivent les uhlans. Immédiatement, le sergent dit au Curé: "Retirez-vous, nous tirons!" C'est alors que fut blessé le premier soldat français, qui fut reconduit à Condé.
    Du côté allemand, l'officier qui commandait le détachement de uhlans, reçut une balle dans la tête, et tomba devant le curé, des hommes le relevèrent, et le portèrent chez celui-ci, lui disant de le bien soigner, que sans cela il serait fusillé.
    La voiture de l'ambulance de Peruwelz vint pour le prendre sur l'ordre des Allemands, mais M. le curé, ne voulait pas le laisser partir, disant qu'il était prisonnier, Macou n'étant pas alors aux mains des Allemands.
    Pendant ces pourparlers, l'officier mourut et fut emporté.
    Comme remerciements, M. Delorme eut sa maison brûlée le lendemain matin.


  • Il existe à Macou les vestiges de la vieille abbaye de Saint Calixte, qui est transformée en ferme. Elle était alors habitée par Albéric Houzé, vieillard de 86 ans. A leur passage, les Allemands prétendirent qu'il avait tiré sur eux. Or, Houzé ne possédait aucune arme, et eût été du reste, bien incapable de s'en servir. Malgré cela, il est fusillé sur 1'heure et sans jugement, et le feu est mis à la ferme.


  • Emile Rousseau, 60 ans, se trouvant dans la cour de sa ferme, reçoit une balle dans la cuisse. Il se sauve, et se cache dans le haut de sa grange. Ce n'est que 48 heures plus tard qu'il en sort, et va se faire soigner à l'ambulance de Condé.


  • Joseph Vincent, 39 ans, qui eut l'imprudence de regarder à sa fenêtre, reçoit une balle dans 1'œil, dont il meurt.


  • Les soldats s'arrêtent le soir, et logent dans le village; ayant frappé à la porte du sieur Delburie, 45 ans, qui dormait. Comme il n'ouvrait pas assez vite, ils enfoncent la porte et le tuent à coups de crosse dans son lit.



  • En quittant le village, ils brûlent par plaisir la ferme de Léon Lannoy, qui était inoccupée.



Ce récit est extrait du livre de René Delame : "Valenciennes Occupation allemande 1914-1918. Faits de guerre et souvenirs" Hollande & Fils ed. 1933

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21 janvier 2011

LEFEBVRE Edouard et FAUX Léon

 

Le 29 Janvier 1918 le tribunal de Guerre Allemand condamne pour "Espionnage par pigeons voyageurs"

  • Edouard LEFEBVRE
  • Léon FAUX

Le 25 Février 1918 ils sont fusillés dans les remparts de Condé sur l'Escaut où un monument leur rend hommage.

LefevreFaux1

LefevreFaux2

  •  Face à leurs actes de décès, le registre d'état civil contient la note suivante :

 

 

Ville de Condé

           Extrait de la traduction en français d'une note écrite en allemand de la Commandanture de Condé n°707 du 25 février 1918.
                   "A la Ville de Condé
 
            " Les deux Français Lefebvre Edouard et Faux Léon, qui ont été condamnés à mort par le conseil de guerre de la Commandature pour espionnage, ont été exécutés ce matin.
       " Les deux corps seront rendus à la Ville pour faire le nécessaire pour l'enterrement
                                      "C. 25.2.18

                            " Le commandant d'étape (signé) : Lidl, général major
                                              Pour extrait conforme, à annexer au registre des actes de décès de l'année courante
                                                               Le Maire 

Condé le 25 février 1918        

 

 

  • Léon FAUX est né à Vieux-Condé le 1er mars 1882, de Napoléon et PLICHARD Clarisse, Matricule 1902 classe 1902 à Valenciennes, le registre a été détruit en 1940. Ouvrier mineur, il fait chevalier de la Légion d'Honneur à titre posthume par décret du 25 mars 1924. Son acte de décès établi sous l'autorité d'occupation mentionne simplement "est décédé dans les fortifications en cette ville".
     
    • "Mobilisé en Août 1914, est resté sous les drapeaux jusqu'en Octobre 1915. Placé en sursis d'appel, pour être employé dans les mines en octobre 1915."
       
    • "Etant en sursis d'appel et employé dans les mines du Pas-de-Calais, a été mis, en 1916 ou 1917, à la disposition de l'autorité militaire britannique qui l'a chargé d'une mission d'espionnage à Condé et Vieux-Condé, d'où il était originaire.
      Dénoncé aux Allemands qui occupaient le pays, a été fusillé à Condé, le 26 Février 1918."
       
    • Les Britanniques lui ont décerné la British War Medal.
       
    • Son épouse à reçu la Médaille d'argent de la Reconnaissance Française (JO du 13/03/1923)
      "Mme veuve Faux, née Defossez (Céline), au Vieux-Condé (Nord) : condamnée à 10 ans de travaux forcés pour avoir caché son mari déposé à Bavay par un avion allié, avec mission de relâcher, munis de renseignements, des pigeons voyageurs. A subi pendant sa détention les pires traitements."

 

  • Edouard LEFEBVRE est né à Condé-sur-l'Escaut le 27 Mars 1886, ouvrier mineur, il fait chevalier de la Légion d'Honneur à titre posthume par décret du 25 mars 1924. Son acte de décès établi sous l'autorité d'occupation mentionne simplement "est décédé dans les fortifications en cette ville".
     
    • "Mobilisé en Août 1914 jusqu'en 1916, mis en 1916 en sursis d'appel comme mineur pour travailler en France libre."
       
    • "Étant en sursis d'appel et employé comme mineur en France libre, a été mis en 1917 à la disposition de l'autorité militaire britannique qui l'a chargé d'une mission d'espionnage à Condé-Vieux-Condé d'où il était originaire.
      Dénoncé aux autorités allemandes d'occupation Lefebvre a été pris et fusillé à Condé le 26 Février 1918. "

     

  • A noter que les dossiers de la légion d'honneur ont interverti les dates de Naissance de Faux et Lefebvre, ce qui tendrait à montrer qu'ils ont été traités simultanément, et les citent fusillés le 26/02.
    De même, sur l'acte de décès de Léon FAUX la date de naissance est majorée d'un an.

 

Portraits arch 405
Portraits de LEFEBVRE (à gauche) et FAUX (à droite) conservées aux
Archives Générales du Royaume de Belgique
Commission des Archives des Services patriotiques établis en Territoire occupé au Front l'Ouest

 


     Ces mêmes Archives Générales du Royaume possèdent les photos recto-verso des dernières lettres adressées à leur famille par les condamnés le matin de leur exécution (Léon Faux la signe en écrivant 26 février, il s'agit bien du 25).
Malheureusement, ce sont des tirages sur plaque de verre sans contraste, de documents originaux qui ont été pliés en 8 puis maintenus à plat par des punaises (!), ce qui les rend peu facile à déchiffrer (encore plus sous le grand tampon des AGR), et je n'ai pu malgré mes efforts obtenir une copie lisible, aussi en ai-je fait une transcription dans laquelle j'ai repris la syntaxe originale, mais utilisé une orthographe exempte de fautes.
 

Mes chers parents.
Voila Léon Faux qui fait ses à Dieux à sa femme et à ses enfants.
Ma chère femme et mes chers enfants,
Voici les dernières paroles que je te dis par écrit ; je vais te quitter pour toujours, mais ne prend pas trop de chagrin, car il faut que tu vives pour élever nos enfants. Tu leur parleras souvent de leur Père qu'ils se rappellent de moi et les les embrasseras assez souvent pour moi. Maintenant chère femme voici ce que je peux donner pour souvenir à les enfants : tu donneras ma montre à Léon, et ma pipe et à blague à tabac à Eugène ; et mon cache-nez à Napoléon ; et à mes deux filles tu lui donneras les mouchoirs; et toi chère Céline tu prendras le panier et mon portefeuille pour toi, la bague ce sera pour mon frère Lucien ; et (partie barrée illisible).
Maintenant chère femme que nos enfants seront très sages avec toi leur maman, et tâche bien ma chère Céline d'être sérieux avec nos enfants, tu seras heureux avec eux, car il vont tous travailler pour toi.
Maintenant tu passeras la lettre à mon frère Lucien il passera à nos sœurs et à tes tan(???) et il pourra la lire à ton père que je fais mes à Dieux avant de mourir à toute la famille.
Maintenant chère Aline, et mes enfants, et mes frères et mes soeurs et mon père Eugène et mes tandres.
Au revoir * ma femme, au revoir mes enfants, au revoir toute la famille, au revoir et encore au revoir encore au revoir à toute la famille pour toujours
Enfin ma chère femme et mes enfants et mes frères et mes soeurs
Je vais mourir prenez courage.
Je vous embrasse pour la dernière fois (illisible p-e Avoire) à tous,
Le 26 février fusillé à Condé à 6 heures du matin.
                          Faux Léon

401t

 

 

 

Condé le 25 Février 1918
Chère femme
Voici ma lettre d'adieu car je vais te quitter pour toujours, ne prend pas trop  de chagrin car il faut que tu vives pour nos enfants ; tu leur parleras souvent de leur père et tu les embrasseras souvent aussi pour qu'il se rappellent de moi.
Maintenant chère femme voici ce que je laisse comme souvenir à mes enfants, chacun une montre à mes garçons, et chacun un rasoir, tu réclameras celui que Charles Abraham a en sa possession qu'il est à moi. Le petit mouchoir de pochette en tulle à ma fille. Ma belle pipe est pour Théodore et celle que j'ai en poche pour mon frère Adolphe.


Chère femme voici ma dernière demande que je te fais et j'espère que tu m'obéiras même en étant dans mon tombeau.
Je (... ... illisible ... pliure ...) te remarier car je pense qu'ils pourraient avoir un beau-père et qu'ils auraient de la misère, Tu auras du mal pour les élever pendant leur jeunesse et tu seras heureuse quand ils auront l'âge de travailler.


Enfin chère femme et chers enfants je vais mourir prenez courage. Je vous embrasse pour la dernière fois.
     Lefebvre Edouard

 

404t

 

 

    • La partie illisible à la pliure de la lettre pourrait être interprétée par "te demande de ne pas" au vu de ce qui suit.

       
    • Les deux lettres portent au verso un tampon du Tribunal de la Commandanture d'Etape n°113 (Gericht von Etappen Kommandantur Nr 113)  ainsi qu'une mention manuscrite en allemand.

 
 

15 janvier 2011

QUÉRÉNAING (Nord)

LA TRAGÉDIE DE QUÉRÉNAING
25 Août 1914

Les premières colonnes allemandes ne firent que traverser Valenciennes, continuant leur route sur Aulnoy, Famars, Quérénaing, Solesmes.
Le charmant petit village de Quérénaing, situé à 8 kilomètres de Valenciennes, qui comptait, en 1914, 565 habitants, eut beaucoup à souffrir de l'invasion.
Les Anglais, battant en retraite, avaient mis cinq chariots en travers de la route, sous le pont du chemin de fer du Nord, pensant ralentir la marche des Allemands, et se protéger.

Rendus méfiants par cette barricade, et s'attendant à une vive résistance, les Allemands s'arrêtèrent au bas de la côte.
Il était midi et demi quand les quatre premiers uhlans firent leur apparition, venant de Maing et de Famars, et suivis quelques instants après de l'infanterie. Ils purent se rendre compte rapidement que les habitants n'étaient pas.animés de dispositions hostiles. Aussi, déblayèrent-ils la barricade pour poursuivre leur route, tout en les obligeant à mettre sur le passage des troupes des seaux remplis d'eau pour désaltérer hommes et chevaux.

Vers 4 heures de l'après-midi, après un moment d'accalmie, les soldats d'un second régiment, qui s'étaient arrêtés à la Brasserie Harpignies à Famars (dont ils vidèrent les caves), arrivèrent à Quérénaing complètement ivres.
Sur ces entrefaites, des douaniers battant en retraite sur Cambrai, apercevant l'ennemi, se cachent derrière une haie, et sans même que les habitants de Quérénaing en soit en avertis, ouvrent aussitôt le feu. Furieux, les Allemands se précipitent vers la prairie d'où est partie la fusillade, mais ils ne trouvent personne, les douaniers s'étant retirés. Naturellement, les habitants sont rendus responsables de cette escarmouche et accusés d'avoir tiré sur les troupes.

Fous furieux, les soldats se précipitent dans le village, appréhendant les habitants sans distinction d'âge ni de sexe ; c'est la chasse à l'homme. L'ancien garde Huvelle et un ouvrier agricole, Bultoz Alexis, escaladent un mur pour se sauver : on les tire au vol. Un inconnu est abattu près de la ferme du Tapage. Plus loin une femme et un enfant fuient. Désiré Bernard, âgé de 15 ans, essaie de leur ouvrir un passage avec sa famille. Mais un soldat s'empare de lui et l'entraîne avec les prisonniers qui sont réunis dans la ferme Tamboise. Les soldats allemands entraient furieux dans les maisons pour s'emparer des habitants. L'un d'eux, Leduc, eut le temps de se cacher dans un tonneau qu'il recouvrit d'un sac; les soldats passèrent sans le voir, c'est ainsi qu'il échappa à la mort; mais son voisin Coinchon fut pris et fusillé. Le feu fut alors mis au village et il était défendu, sous peine de mort, d'éteindre l'incendie; c'est alors que le sieur Louis Lœil fut mis en joue et aurait été tué, sans l'arrivée d'un officier supérieur.
A six heures du soir, les soldats ivres vinrent chercher les prisonniers à la ferme Tamboise où ils étaient réunis, et les conduisirent à cinquante mètres de là, contre le mur de la propriété de M. Jacquemart.

Un officier prononça quelques paroles pour exciter ses hommes an carnage et au meurtre, puis commanda la terrible salve.

Parmi ces victimes se trouvait le jeune Désiré Bernard. S'étant évanoui avant la salve, miraculeusement il échappa à la mort. Ramassé au milieu des cadavres, il fut conduit par un officier compatissant à l 'hôpital de Solesmes ou, après avoir reçu quelques soins, il fut autorisé à retourner à Vendegies.
Les victimes furent à peine recouvertes d'un peu de terre par les habitants réquisitionnés; défense leur était faite de regarder les cadavres.

M. Maitte, adjoint, obtint plus tard l'autorisation de les exhumer pour les enterrer décemment dans le cimetière du village. Il montra, ainsi que le curé de la paroisse
[abbé Charles DECLERCK], une grande énergie dans cette triste circonstance, faisant tous deux abnégation de leur vie pour sauver et soulager leurs concitoyens.
M. Fromont fit preuve également d'un grand courage, barricadant sa porte, et par trois fois, réussissant à éteindre le feu que les incendiaires mettaient à sa maison: il en fut récompensé car il la sauva.
Quelques jours après, je pus rendre visite à Mme Bricout, la femme du maire fusillé. C'est elle, et Mmes Berthe Loi et Albertine Herbaux qui me firent le récit de cette terrible journée.
Les fermes brûlaient encore, et je pus voir le sang de ces vingt victimes sur la muraille criblée de balles. Aussi, est-ce avec une profonde émotion que j'écoutai le récit de cette tragédie.

Les membres de la famille Bricout, comme nombre d'autres, entendant tirer, se sauvèrent dans leur cave. Cependant, M. Bricout, qui était infirme, était resté dans sa véranda avec l'un de ses oncles qui était venu le voir de Dunkerque, et qui aurait dû repartir précisément la veille.
A ce moment, les Allemands enfoncent la porte et demandent à boire; du vin leur est immédiatement servi. Ils étaient tous ivres et avaient l'aspect de bêtes fauves.
Par le soupirail, la famille Bricout vit mettre le feu à la maison d'en face, mais s'apercevant que la leur brûlait querenaingaussi, ils durent se sauver. Grand fut leur étonnement de ne plus retrouver M. Bricout qui, impotent, ne pouvait même plus marcher; son oncle avait également disparu. Ils aperçurent tout le village en flammes, pendant que l'on entendait la fusillade vers Vendegies, où beaucoup de réservistes du 26e et du 27° furent blessés ou tués.
Mme Bricout, avec ses deux fillettes de cinq et six ans, et son personnel, se cacha dans un bosquet du jardin sous une pluie battante. L'adjoint, M. Maitte, vint à leur secours, les faisant passer par-dessus un mur, pendant que deux servantes se précipitaient dans l'écurie pour délier les chevaux et les vaches, afin de les mettre à l'abri dans la pâture. Mme Bricout, pensant que son mari, impotent, avait dû périr dans les flammes, n'osa quitter ses enfants, et alla demander asile à M. le Curé, car le presbytère était la, seule maison intacte, et déjà cinquante personnes s'y étaient réfugiées.
Le lendemain matin, ils osèrent sortir pour continuer leurs recherches. Dix-neuf civils avaient été fusillés sans autre forme de procès, contre le mur du château de M. Jacquemart, et deux autres à l'entrée du village. Ils se rendirent au lieu du carnage et furent épouvantés à la vue de ces cadavres à peine recouverts de terre, parmi lesquels M. Bricout et son oncle. Ajoutons que M. Bricout avait été fusillé assis dans son fauteuil. Mme Clarisse Danhiez, une vieille femme de 80 ans, infirme, avait été prise dans son lit et fusillée également.

Voici d'ailleurs la liste de ces victimes :

  • Georges Bricout, maire, 34 ans;
  • Jean-Baptiste Drecq, adjoint, 58 ans;
  • Paul Drecq, conseiller municipal, 55 ans;
  • Henri Gille;
  • Oscar Bultez, 21 ans;
  • Philibert Dumont, 60 ans;
  • Alphonse Bleuze, 35 ans;
  • Auguste Tamboise, 55 ans;
  • Prosper Coinchon, 62 ans;
  • Aurélie Bourgonnet, femme Gille, 55 ans;
  • Clarisse Danhiez, 80 ans;
  • Cléopha Motte, femme Lenquette, 43 ans;
    tous domiciliés à Quérénaing.

  • Alexis Crépin, de Dunkerque, 48 ans;
  • Blareau, de Saultain, 68 ans;
  • Debiève, d'Aulnoy-lez-Valenciennes, 65 ans;
  • Octave Fremeaux, d'Artres, 15 ans;
  • Alfred Glacet, de St-Waast-en-Cambrésis, 30 ans;
  • Bouchez de Denain, 80 ans.
  • Plus un inconnu de passage, dont on n'a jamais su le nom.


Ajoutons, à la liste des morts ou des blessés :

  • Mme Danhiez-Souplet, qui reçut deux balles dans le bras en se sauvant.
  • La ferme Lœuil-Abel fut incendiée. alors que des habitants s'y trouvaient enfermés: ils durent s'enfuir sous la fusillade des Allemands.
  • Une jeune fille, Mlle Marguerite Crépin, fut atteinte d'une balle lui perforant les intestins. Elle se réfugia dans une cave se trouvant à· proximité de la ferme, où se trouvaient déjà deux hommes. Les Allemands emmenèrent les hommes au poteau, et n'aperçurent pas la jeune fille qui était couchée dans un coin, sans connaissance. Elle y resta jusqu'au lendemain matin sans soins, et put ainsi échapper à la mort.

L'état-major logea tranquillement chez M. Jacquemard, sans s'inquiéter du carnage dont cette paisible commune venait d'être le théâtre.
La commune de Quérénaing ayant eu particulièrement à souffrir de l'invasion, le Gouvernement français, pour en rappeler à jamais le souvenir, lui décerna la croix de guerre, à laquelle était jointe la citation suivante :

Croix de guerre. Loi du 8 avril 1915.
" Le Ministre de la Guerre certifie que la Commune de Quérénaing a obtenu la Croix de guerre pour citation à l'ordre de l'armée, au cours de la campagne 1914-1918 contre l'Allemagne et ses Alliés. "
Fait à Paris, le 16 septembre 1920. "
Signé : Le Ministre de la Guerre (1) ".

(1) Journal Officiel du 18 septembre 1920.

JORF 19200918p13709


Un peu plus tard, pour conserver le pieux souvenir de cette effroyable tragédie, la Municipalité et les habitants firent ériger une chapelle à l'emplacement même où les dix-huit personnes avaient été fusillées.
Un monument aux morts de la commune fut également élevé sur la place publique, qui porte les noms des enfants de Quérénaing tombés au champ d'honneur.
Un troisième monument fut érigé à l'entrée du village, près du chemin de Maing, pour rappeler l'endroit où d'autres personnes avaient été tuées.
Ces monuments furent inaugurés et bénis le 10 juillet 1927, sous la présidence de M. Hudelo, préfet du Nord, de M. Lachaze, sous-préfet de Valenciennes, et des parlementaires.
Dix mille personnes des environs étaient venues rendre hommage à ces glorieux morts.

Ce récit est extrait du livre de René Delame : "Valenciennes Occupation allemande 1914-1918. Faits de guerre et souvenirs" Hollande & Fils ed. 1933

 

  • Le monument sur le lieu des exécutions :

QuerenaingP2            QuerenaingP1   

 

 

  • Liste des 19 noms de la chapelle :
    • BLAREAU    Henri
    • BLEUSE    Alphonse
    • BOUCLY    Léopold
    • BOURGONNOT    Aurélie
    • BRICOUT    Georges               Maire
    • BULTEZ    Oscar
    • COINCHON    Prosper
    • CRESPIN    Alexandre
    • DANHIEZ    Clarisse
    • DEBIEVE    Alexis
    • DRECQ    Jean-Baptiste         Conseiller
    • DRECQ    Paul                          Conseiller
    • DUMONT    Philibert
    • FREMEAUX    Octave
    • GILLES    Henri                        Conseiller
    • GLACET    Henri
    • MOTTE    Cléopha
    • TAMBOISE    Auguste
    • WAUQUIER    Clément

 

 

 

  • Le Monument aux morts de Quérénaing :

QuerenaingM

 

  • Liste des 21 noms du monument :
    • BLAREAU    Henri               68
    • BLEUSE    Alphonse             11
    • BOUCLY    Léopold
    • BOURGONNOT    Aurélie
    • BRICOUT    Georges           52      Maire
    • BULTEZ Alexis                     18
    • BULTEZ    Oscar                  22
    • COINCHON    Prosper        60
    • CRESPIN    Alexandre
    • DANHIEZ    Clarisse           70
    • DEBIEVE    Alexis                61
    • DRECQ    Jean-Baptiste      
    • DRECQ    Paul                      54
    • DUMONT    Philibert          32
    • FREMAUX    Octave            15
    • GILLES    Henri                   36               
    • GLACET    Henri
    • HUVELLE  Pierre-J            65
    • MOTTE    Cléopha
    • TAMBOISE    Auguste       56
    • WAUQUIER    Clément

     

  • Le Journal Officiel de la République Française publie le 14/10/1923 la liste des nominations à titre posthume au grade de chevalier de la Légion d'honneur, par décret du 21/09/1923 concernant les personnes décédées antérieurement au 16 Août 1920 qui "ont bien mérité du pays au cours de la guerre pendant l'occupation ennemie dans les régions envahies", soient 397 noms.
        Sont concernés les départements suivants : Aisne (18 noms), Ardennes (29 noms), Marne (40 noms), Meurthe-et-Moselle (19 noms), Meuse (46 noms), Nord (203 noms), Oise (6 noms), Pas-de-Calais (7 noms), Seine-et-Marne (12 noms), Somme (10 noms), Vosges (2 noms).

         Parmi ces nominations, celles - à titre posthume- des victimes de Quérénaing, aucune précision à ce sujet n'apparaissant dans les listes de ce décret.


    • BLAREAU Henri Joseph, né le 24 mars 1846 à Saultain,
    • BLEUSE Alphonse, né le 28 décembre 1872 à Verchain-Maugré, (41 ans et non 11)
    • BOUCLY Léopold, né à Quérénaing le 23 octobre 1835,
    • BOURGONNOT Aurélie, épouse Gilles, née le 18 février 1860 à Quérénaing,
    • BRICOUT Victor Georges, né le 18 novembre 1881 à Quérénaing,
    • BULTEZ Alexis, né le 7 juillet 1866 à Quarouble,
    • BULTEZ Oscar, né le 28 juillet 1892 à Quérénaing,
    • COINCHON Prosper Gabriel, né le 2 octobre 1853 à Saint-Martin,
    • DANHIEZ Clarisse Joseph, épouse BOURGONNOT, née le 29 avril 1835 à Famars,
    • DEBIEVE Alexis Joseph, né le 10 août 1853 à Aulnoy les Valenciennes,
    • DRECQ Jean Baptiste Noël, né le 25 décembre 1851 à Quérénaing,
    • DRECQ Paul, né le 12 décembre 1859 à Quérénaing,
    • DUMONT Philibert, né le 12 avril 1860 à Angre (Belgique),
    • FREMAUX Octave, né le 30 juin 1899 à Artres,
    • GILLES Henri, né le 15 janvier 1858 à Thiant,
    • GLACET Alfred, né le 14 mai 1881 à Saint-Waast, (confirmation du prénom)
    • HUVELLE Pierre Joseph Isidore, né le 16 juillet 1851 à Saint-Martin
    • MOTTE Cléopha Marie Joseph, épouse LENQUETTE, née le 5 février 1870 à Quérénaing,
    • TAMBOISE Auguste Charles Floribert, né le 12 juin 1856 à Quérénaing

    (source : base Léonore)

         2 victimes n'apparaissent pas dans cette liste : 
    WAUQUIER Clément qui apparait à la date du 25/08/1914 sur la table décennale des décès de Quérénaing avec la mention '(inconnu)', et qui est donc probablement celui signalé par Delame.
    CRESPIN Alexandre/Alexis cité également dans la table décennale.
    (recherches complémentaires en cours)

  • On trouve dans la base de la Légion d'honneur une lettre d'Octave GILLES concernant la remise des décorations et dont voici un extrait :

    Gilles octave (extrait)

    DANHIEZ Clarise, épouse Bourgonnot était une de mes arrières-petites-cousines,
    BOURGONNOT Aurélie sa fille, et GILLES Henri le mari de celle-ci.

  •  Dans son numéro du 13 mars 1917, la Gazette des Ardennes, publiée sous controle allemand à destination des territoires occupés incluait les morts de Quérénaing dans ses listes des personnes décédées, bien entendu sans aucune autre information :

    GDA 13 mars 1917 p2

  •  Dans son édition du 27 décembre 1916, le "Bulletin des réfugiés du Nord de la france" , situé à Paris, publie une relation faite par un témoin :

    BdRN 19161227 Quérénaing

14 janvier 2011

Abbé DELBECQUE

L'EXÉCUTION DE L'ABBÉ DELBECQUE

CURÉ DE MAING

(17 Septembre 1914)

 

La terreur a succédé à la tranquillité de ces derniers jours, les ordres se sont succédés de plus en plus sévères et abb_D nombre de personnes sont molestées sans aucune cause. Mais nous eûmes ce matin du 17 septembre un triste réveil. L'abbé Delbecque, curé de Maing, ardent patriote, était allé à Dunkerque pour y chercher des renseignements relatifs aux hommes mobilisables, restés en pays occupés. Mais, à son retour le 16 au soir, à Saint-Amand, ses amis voulurent le dissuader de continuer sa route. L'abbé ne tint pas compte de ces avertissements, et ceux qui l'ont connu ne s'en étonneront pas, car le danger ne l'effraya jamais.

Il franchissait le dernier poste difficile du passage à niveau du Poirier vers 9 heures du soir, quand il eut la malheureuse idée de revenir sur ses pas pour parler à la sentinelle qui venait de le laisser passer ? Il fut malheureusement arrêté et conduit à la gare, où on le fouilla, et l'on trouva, dans ses bottines, un document sur le rappel des classes.

Le tribunal, composé de cinq officiers se réunit immédiatement, et le prêtre allemand fut présent à l'interrogatoire.

L'abbé Delbecque fut condamné à mort, on lui laissa deux heures pour écrire à sa mère et à ses paroissiens, ce qu'il fit avec courage et un patriotisme remarquable.

Le commandant lui refusa de voir Mgr Capliez, Doyen de Saint-Nicolas, mais l'aumônier allemand le confessa et lui apporta la Sainte-Communion. Puis, à 6 heures du matin, on le conduisit contre le mur d'une maison en construction du faubourg de Paris, près de la colonne Dampierre.

Des femmes qui assistaient à l'exécution, pleuraient et criaient.
Courageusement, il se mit à genoux, leva les bras au ciel, et les six soldats tirèrent. 

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(Coll. pers.)

Il fut aussi brave devant la mort que devant le danger, et tomba la face contre terre, mourant en héros pour la France.

Très sommairement, il fut mis sur place en terre, et pendant toute la journée, ce ne fut qu'un défilé d'amis qui voulaient l'exhumer. Une démarche fut faite pour qu'il fût permis de procéder à une inhumation décente.

Cette exécution sommaire, à peine terminée, le commandant Kintzel faisait afficher sur les murs de la ville, l'avis suivant:

1° J'ai infligé hier à une commune de l'arrondissement de Valenciennes, une contribution de guerre de 20.000 fr. parce que les patrouilles allemandes ont trouvé sur la voie du chemin de fer et en haut des fils télégraphiques, sur un parcours de quelques kilomètres, un fil gris en soie, presque invisible (1).

2° Cette nuit, un conseil de guerre, composé de cinq officiers supérieurs, appartenant à l'armée allemande, s'est réuni selon mes ordres pour juger un prêtre français, curé d'une paroisse des environs de Valenciennes.

Ce curé a été pris vers minuit, filant en vélo et sans permission le long du chemin de fer, revenant de la côte du Nord. Il était porteur des ordres du gouvernement français, que l'on a trouvés sur son corps, cachés un peu partout (2).

Le Conseil l'a condamné unanimement à la peine capitale.

J'ai affirmé ce jugement et la mise à mort a été exécutée ce jeudi à l'aube.

 

Delbecque

 

Le lieutenant Kintzel fut premier commandant de place de Valenciennes , il s'installa le 25 août 1914. Lorsqu'il prit possession de la Mairie, il se dit, lors d'une première réunion, l'ami de la France, ce qui ne l'empêcha pas d'être très sévère, de condamner à mort l'abbé Delbecque, et d'imposer à la Ville une amende de 1.500.000 francs pour un pamphlet sur le kaiser, antérieur à la guerre.
D'une grande activité, il circulait jour et nuit pour installer les différents services. Toujours la badine à la main dans ses promenades, il ne savait se contenir, et toujours sa colère le dominait : type accompli du " soudard " allemand.

Vendredi 18 septembre. -Ayant obtenu de la Commandature, l'autorisation d'exhumer le corps de l'abbé Delbecque, à 3 heures de l'après-midi, le doyen de Saint-Nicolas, Mgr Capliez et le supérieur du collège Notre-Dame, procédèrent à la mise en bière.

Personne n'avait été prévenu, et cependant trois à quatre cents personnes étaient présentes. Quelques-unes seulement furent autorisées à accompagner le corps jusqu'à Maing, la population sans convocation aucune, s'était réunie dans l'église où l'absoute fut donnée. La mère de l'abbé Delbecque, malgré ses 80 ans, reçut courageusement le corps de son fils, dont elle embrassa le cercueil. Cette cérémonie fut très impressionnante, le curé de Maing étant très aimé, et estimé de ses paroissiens. Mgr Cappliez prononça quelques mots, et le cercueil fut inhumé dans le caveau provisoire de la commune.

Après l'armistice, le Gouvernement de la République honora sa mémoire, en lui décernant le titre de la Croix de Commandeur de la Légion d'honneur, avec la citation suivante:

" S'étant rendu à Dunkerque, au péril de sa vie, pour prendre des renseignements relatifs aux hommes mobilisables, restés en pays occupés, a été fusillé par les Allemands. A ainsi donné un bel exemple de courage et de dévouement. A été cité. "

 

(1) L'amende s'appliquait à Onnaing où M. le curé, MM. Clerquin et Leroux avalent déjà été pris comme otages et conduits à Valenciennes.
M. Edmond Brabant réussit à trouver cette somme et ils furent libérés.

 

(2) Voir la lettre qu'il écrivit avant son exécution dans la brochure que publia l'abbé Génie, sur la vie et la mort de l'abbé Delbecque.


 

 Le 12 novembre 1914, selon son état des services militaires, il eut été totalement dégagé des obligations militaires, bien que dispensé du service en tant que séminariste, il avait été versé dans la réserve en 1892.

 

En novembre 1923, un comité se forma afin d'élever un monument à ce héros mort pour la France. La souscription fut ouverte, et le 17 septembre 1924, jour de l'anniversaire de sa mort, un obit solennel fut célébré à l'église Saint-Géry, par les chanoines Lefebvre, archiprêtre, et Ch. Thellier de Poncheville. Le monument œuvre émouvante du sculpteur Terroir, érigé sur le terre-plein de l'église du Sacré-Cœur, avenue Dampierre, fut inauguré le dimanche 7 décembre 1924, par M. le Vicaire général Jansoone, remplaçant Mgr Chollet, archevêque de Cambrai.

M. Paul Dupont, en qualité de Président, rappela dans son discours la mort héroïque de cette victime de la guerre, puis

M. Jean Saint-Quentin, au nom de la ville de Valenciennes, Marcel Barlès, au nom de la Jeunesse catholique, Lebacqz, au nom des démobilisés, déposèrent des fleurs au pied du monument.

La cérémonie officielle terminée, la foule entra dans l'église du Sacré-Cœur, où eut lieu la cérémonie religieuse. L'abbé Lengrand, supérieur du collège Notre-Dame, fit un magnifique discours montrant à son auditoire ému à quel point l'abbé Delbecque a droit à notre souvenir, à notre respect et à nos prières.

 

Cette première partie est extraite du livre de René Delame : "Valenciennes Occupation allemande 1914-1918. Faits de guerre et souvenirs" Hollande & Fils ed. 1933


 

  • Il est à noter que l'acte de décès de l'abbé Delbecque a seulement été dressé le 3 novembre 1914 dans le registre d'état-civil des décès de l'année. Il est visible page 193 sur le site des Archives Départementales du Nord, et porte la mention "fusillé par les troupes allemandes"


Le texte qui suit est tiré d'une brochure éditée par le Collège Notre-Dame à Valenciennes, intitulée " Nos Héros", Livre d'Or des professeurs et anciens élèves éditée en 1921, qui nous éclaire un peu plus sur les circonstances et la personnalité de l'abbé.

 

L'abbé DELBECQUE Augustin,
né à Lillers en 1868, an­cien professeur,
curé de Maing depuis 1910,
fusillé par les Allemands le 17 septembre 1914.

 

     L'abbé Delbecque avait le souci d'être en même temps qu'un bon prêtre, un citoyen actif et dévoué. Dans la paroisse, il propageait les bonnes brochures, s'occupait d'œuvres sociales. Il discutait volontiers de politique, avec ardeur, mais aveccure_delbecque_b courtoisie, loyauté et compétence. On ne peut servir deux maîtres, dit l'Evangile, mais servir la France et l'Eglise, estimait l'abbé Delbecque, ce n'est pas servir deux maîtres : c'est servir sous ses deux formes la même autorité divine. On juge de sa douleur quand il voit l'invasion prussienne s'étendre sur le pays comme une lèpre. Volontiers, il saisirait un fusil pour faire le coup de feu, mais il a déjà donné sa vie à une cause plus grande! Exempt d'obligations militaires, gardien d'une paroisse, il lui est interdit de chercher à s'engager: il doit rester près de ses ouailles à son poste périlleux. L'abbé Delbecque reste, et il lui coûte de rester comme à d'autres de partir... Comme il souffre Cependant! Au début de l'occupation ennemie, on le voit, plus d'une fois, accourir à Valenciennes, avide de renseignements, tout frémissant d'indignation et d'impatience. Il peut, du moins, rendre à sa patrie, les services compatibles avec son ministère de prêtre. A leur premier passage, 1es troupes allemandes ayant saisi l'uniforme d'un soldat français, s'en servent comme d'un jouet et le pendent à un arbre sur la route. L'abbé Delbecque, intrépide, s'en va, sans hésiter, trouver un officier et, par ses protestations, obtient qu'on cesse ces insultes. 

Quelques jours se passent. On est au milieu de septembre: depuis trois semaines l'ennemi, est entré chez nous; le passage, pourtant, reste ouvert vers la France libre. Un certain nombre d'hommes de la région envahie sont partis vers Lille, pour se mettre à la disposition des autorités militaires, mais beaucoup, mal renseignés, sont revenus aussitôt. Dès lors, tous les timides, tous les hésitants, tous ceux qui, trop confiant, espèrent voir l'ennemi refoulé aussitôt, en profitent pour ne plus rien tenter. L'opinion publique est complètement dérou1ée: ceux qui sont partis, le peuple, avec une nuance de dédain, les appelle des fuyards.

L'abbé Delbecque n'y tient plus: il ne comprend pas cette inertie. Comment se fait-il qu'un ordre confidentiel, mais bien net, ne vienne pas indiquer à tous ces hommes leur devoir? La France n'a donc plus besoin de soldats ? Il prévoit œ qui va bientôt arriver: l'établissement d'une ligne infranchissable. On peut faire maintenant aisément ce que plus tard les braves ne feront qu'en risquant leur vie: on peut rejoindre, et on ne bouge pas! 

Le curé de Maing exhorte ses jeunes gens à partir: on lui répond évasivement et on reste. Ce n'est pas au curé, c'est aux militaires de parler! ... L'abbé Delbecque décide alors d'aller lui-même chercher l'ordre qui ne vient pas: il ne reviendra, qu'avec une réponse nette. 

Le 15 septembre, à bicyclette, il se met en route pour Dunkerque, où se trouve le commandement le plus rapproché. Il n'a pas perdu de temps : il a fallu, sans doute, faire antichambre dans les bureaux, et l'étape est longue! Pourtant, le 16 au soir, le vaillant abbé est déjà de retour. A Saint-Amand, un ami veut le retenir jusqu'au lendemain, craignant que la rentrée du curé de Maing, à cette heure tardive, n'éveille les soupçons; mais l'abbé Delbecque, qui n'a peur de rien, a peur d'inquiéter sa mère qui l'attend en tremblant. Il repart à bonne allure. 

 Vers 9 heures, à sa sortie de Valenciennes, au pont du Poirier, il est arrêté par une sentinelle qui le questionne, le fouille sommairement et le laisse aller. L'abbé fait quelques mètres, puis, se ravisant, il retourne réclamer sa carte qu'on lui avait retenue... On a prononcé le mot d'imprudence... [à Roncevaux] Roland a été imprudent, mais il a été héroïque! Nisus a été imprudent, mais il a été héroïque! Une telle imprudence n'est pas à la portée de tous !... 

Le geste de l'abbé Delbecque, en tout cas, ne manquait pas de crânerie. Il devait lui être fatal. Le soldat, pris de soupçons, l’arrête et le mène au commandant de place, à la gare de Valenciennes. On fouille l'abbé Delbecque et on trouve sur lui un papier, que lui avait remis le gouverneur de Dunkerque. Un conseil de guerre fut convoqué d'urgence, sous la présidence du commandant Kintzel, et bientôt le curé de Maing connut la sentence: c'était la mort.. On lui refusa toute communication avec le dehors, même avec son doyen, Monseigneur Cappliez. L'abbé Delbecque dut recourir au ministère d'un allemand, Georges Arnkens, vicaire à Hambourg.

Le jugement prononcé dans la nuit devait être exécuté à l'aurore. L'abbé Delbecque passa ses dernières heures à la gare en compagnie de l'aumônier allemand. Devant la mort si inattendue et si certaine, à heure fixe, il garda un courage héroïque. 11 eut la force d'écrire une longue lettre testamentaire, où les adieux les plus émus se mêlent aux recommandations les plus précises. Rien n'est plus impressionnant que ces pages, écrites sous la menace de la mort, d'une écriture ferme, énergique, avec une élévation de sentiments admirable, avec une lucidité, qui règle en détail, les affaires de la famille et de la paroisse. L'abbé Delbecque n'oublie rien, ni personne

 

Valenciennes, jeudi 17 septembre, 2 h 10 du matin. 

Ma bien chère maman, mon bien cher frère et ma bien chère Blanche, et mes chers Marguerite, Edouard et Maurice, chère Hermance aussi. 

 Une aventure terrible m'arrive. Ayant pris de simples renseignements pour Maing, au point de vue militaire et ces renseignements m'ayant été mis sur papier par un chef militaire de la place de Dunkerque, j'ai été arrêté par une sentinelle à mon retour, au pont avant le Poirier, vers 9 heures, et l'on m'a conduit à la place de Valenciennes, où l'on m'a fouillé et où on m'a pris ce papier. Aussitôt on m'a menacé de mort et un jugement militaire a été constitué dans la salle du grand buffet. 

J'ai expliqué que cela n'avait pas l'allure d'un ordre à faire passer à tous. Mais on a considéré cela comme un acte d 'hostilité contre l'autorité allemande. On m'a dit qu'on pouvait m'infliger ou 10 ans de prison ou la mort, et l'on m'a infligé la mort. 

Mes bien chers parents, chère maman, et cher Henri, je vous demande bien pardon pour toute la peine que j'ai pu vous faire en ma vie, comme je demande pardon à tous ceux que j'aurais pu offenser... 

Que ma chère paroisse de Maing veuille bien prier pour son pasteur, qui tombe à son service et qui regrette de n'avoir pu faire davantage pour elle. Qu'elle revienne davantage au Bon Dieu. Il est tout, et ce qui importe, ce n'est pas une longue vie, mais une bonne vie chrétienne par-dessus tout. Je meurs à {16 ans: c'est court, mais puisque la Providence le veut, c'est Elle qui conduit tout, c'est assez. 

Nous sommes ici-bas pour aller au Ciel: le Ciel, la possession du Bon Dieu et l'union avec la Très-Sainte Vierge Marie, tous ces saints si bons, si beaux, c'est bien le tout de 1'homme, tout ce qu'il faut ambitionner. C'est le vrai bonheur... 

J'ai grande douleur, certes, de vous quitter tous, grande douleur, car je voulais 'me dévouer pour vous davantage. Le Bon Dieu ne le veut pas... Que je vais bien prier pour vous! Que je vais bien prier aussi pour la chère paroisse de Maing, pour la chère paroisse d'Esquermes, aussi, où les paroissiens se sont toujours montrés si bons pour moi. 

Chers paroissiens de Maing, n'insultez plus jamais les prêtres; aimez-les, au contraire; écoutez-les: ils sont de bons serviteurs. 

Les chefs allemands qui m'ont jugé ont estimé que la note que je rapportais, et dont le commandant de la place de Dunkerque pourra reconstituer les termes, était de nature à rendre à la chère France, en tout le pays investi, un grand service (je crois bien que cela est exagéré), que cela desservait leur cause. Eh bien! puisque le juge­ment est tel et que je meurs pour cela, je suis heureux de mourir pour ma chère patrie. Beaucoup d'autres paient de leur vie, sur le champ de bataille, leur amour pour la chère France. N'ayant pas été militaire à cause de l'ancienne loi, je n'avais pas à courir de danger... Mais on juge que j'ai servi la patrie, et je tombe pour elle: ce sera le sang d'un nouveau prêtre versé! Que Dieu daigne l'agréer pour l'expiation des fautes nationales, et par suite son succès final... 

 

Parlant de sa sépulture, l'abbé Delbecque montre un désintéressement admirable. Il pose lucidement la question, comme s'il s'agissait d'un autre, comme si ce n'était pas lui que les brutes meurtrières attendent : 

Ensevelissez mon corps où vous voulez. J'aimerais bien, Guiscard, pour être avec les chers miens, mais, vu mon genre de mort, ne vaudrait-il pas mieux l'une de mes deux paroisses, Maing ou Esquermes ? Les habitants d'Esquermes y trouveraient un réconfort. Je suis aussi convaincu que Maing honorerait son pasteur. Voyez, ma chère maman, mes chers parents...

 Il demande des messes pour son âme. Il règle l'honoraire du prêtre. Il recommande quelques bonnes œuvres. Et puis, au milieu de ces précisions, l'émotion le ressaisit: 

 Que dirai-je encore ? Vous comprenez: j'en ai plein le cœur! Ma bonne, ma bien-aimée maman, à votre âge, recevoir un tel coup! Allons, je dois cesser: j'écrirais jusqu'à demain.

 Il s'épancherait volontiers plus longtemps, mais il faut un dernier sacrifice: le temps passe; il faut interrompre ces effusions et régler en détail les affaires paroissiales : 

 Enfin, il faudra faire pour le mieux... sans moi. 

La sentence est irrévocable! Elle est vraiment disproportionnée! Mais je n'ai pu arriver à la changer, je ne comptais jamais qu'elle eût pu être telle. 

Rien n'arrivant sans la permission de la Providence, inclinons-­nous tous devant elle, regardant le ciel, offrant notre sacrifice pour nos chères âmes, mes chères paroisses de Maing, d'Esquermes, pour le cher Guiscard, aussi, et pour la France, notre bien-aimée patrie. 

Adieu, ma chère France! Adieu, mes bien chers confrères du doyenné et mon cher doyen de Saint-Nicolas. Adieu, ma chère paroisse d'Esquermes, où les paroissiens furent si encourageants et si bons pour moi. 

Adieu, mes vieux collèges de Notre-Dame à Valenciennes, de Notre­-Dame des Dunes à Dunkerque, de Saint-Joseph à Lille; faites-moi aussi chers collègues, l'aumône de quelques bonnes prières, et redites bien, chers Supérieurs, à vos enfants que ce qui importe, Ce n'est pas de vivre longuement, mais de bien vivre... 

Adieu, à tous mes bons amis. Je vous bénis comme prêtre du fond de mon âme. Je bénis ma chère patrie, que je vous demande de bien aimer, et je vous donne rendez-vous au Ciel, auprès du Bon Dieu et de la Très-Sainte Vierge Marie. 

Mon Dieu, ayez pitié de moi. Sainte Mère du Ciel, priez pour moi. 

Laudetur Jesus Christus ! 

 A l'aurore du même jour, 17 septembre, un feu de peloton mit en émoi les habitants de Valenciennes. Obscurément, l'abbé Delbecque accomplissait pour la France son dernier sacrifice. 

Le bruit courut bientôt qu'un prêtre avait été fusillé à quelque distance de la gare. On ne connut toute la vérité que lorsque le commandant Kintzel se présenta au Collège pour charger M. le chanoine Petitprez, supérieur, d'avertir la famille du curé de Maing. Un peu confus, le commandant expliqua, pour justifier la sentence, que l'accusé s'était montré insolent. Ce mot, comme on put le savoir par l'aumônier allemand qui avait assisté au jugement, signifiait simplement l'attitude fière et crâne que l'abbé Delbecque avait conservée, jusqu'au bout en face de l'ennemi, alors qu'on aurait voulu le voir humilié et suppliant. 

Le 18 septembre, l'autorisation fut accordée d'exhumer en secret le corps de l'abbé Delbecque et de le transférer à Maing. C'est là qu'il repose aujourd'hui, victime de son dévouement pour la Patrie. 

La Croix de la Légion d'honneur vient d'être attribuée, à titre posthume, à M. l'abbé Augustin Delbecque, curé de Maing.

 

  • Voici la copie du décret lui attribuant la Légion d'Honneur (source: base Léonore)

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  • Le monument œuvre émouvante du sculpteur Terroir, érigé sur le terre-plein de l'église du Sacré-Cœur, avenue Dampierre à Valenciennes :

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photos ADC)

 Le gisant de bronze est percé de plusieurs trous, souvenirs de Valenciennes sous les bombes en Mai 1940.

  • Lors de la seconde occupation, la statue sera déplacée :

6 Juillet 1940
Le Commandant [Allemand] vient me prendre à la Mairie.
De là nous allons droit à l'église du Sacré-Cœur, avenue Dampierre.
Après l'examen du lieu fortement touché par la mitraille, le Commandant veut savoir pourquoi on a placé la statue de l'abbé Delbecque - représenté dans la position où il était tombé sous les balles allemandes - devant l'église, en bordure de route . "Des soldats peuvent passer, Ce monument est bon à entretenir la haine dans les cœurs. Il faudra l'enlever aujourd'hui même ". Ne m'étant pas empressé d'obéir , je reçois le soir même un rappel à l'ordre énergique.
La statue enlevée
est conduite dans le sous-sol du Musée. Le Commandant la réclame quelques jours plus tard et la fait placer dans la cour de la Commandanture *.

* installée à l'angle du Boulevard Watteau et de la rue David-Desvachez

in : Abel Posière " Heures Vécues du 18 Mai 1940 au 18 Novembre 1941".

 

  • Une des rues de Valenciennes, non loin du monument, porte le nom de l'abbé Delbecque.
  • Les plaques sur sa tombe au Cimetière de Maing, tombe commune aux curés de Maing.

    plaque_maing

    P1360467

  •  Le 15 Septembre 2014, lors du passage du Tour St-Cordon et de l'entrée de la statue de Notre-Dame à l'église du Sacré-Coeur, un hommage lui a été rendu et une gerbe déposée. La messe du 17/09/2014 y sera célébrée à son intention, et l'office du tourisme lui consacrera une mini-visite de 30 minutes ( payante ... !)
    (Mais pourquoi faut-il attendre 100 ans ? !)

    P1030617 P1030620 P1030626

  • En 2015, la municipalité a fait poser devant l'église, au dessus de la statue, une plaque en remplacement de celle posée en 1924 et qui avait disparu, reprenant les noms des soldats de la paroisse morts durant la guerre :

    plaque 2015

  •  Ébauche de la statue de Terroir exposé à l'Hôtel de Ville de Valenciennes, lors des journées du patrimoine 2014 :

    Ebauche

 


 

     La fin tragique de l'abbé Delbecque est évoqué dans un livre de l'abbé Eugène GRISELLE, paru en 1915 : "Le martyre du clergé français" et disponible sur Gallica. La raison du voyage de l'abbé à Dunkerque, et la nature des documents qu'il transportait diffèrent un peu dans cette version qui relève probablement plus de la propagande :

 


cliquer pour accéder au site

     De même, le "Journal de la Meurthe", paru le 26 septembre, retrace succinctement les faits, les rendant au passage moins acceptables encore, mais montrant que la nouvelle avait atteint la France libre.

19140926 Le Journal de la Meurthe

 

    Il en est de même pour l'article paru dans "Le Grand Hebdomadaire Illustré du Nord de la France" du 27/09/1914 :

GHIRN 19140927

    C'est le seul article (à ce jour) à évoquer un déplacement vers Dunkerque pour raison personnelle (et non de questionnement de l'autorité militaire). (Peut-être un (pieux) mensonge pour éviter de dire qu'il transportait des informations.

    Dans son édition du 25/09/1914, "La Croix de Roubaix-Tourcoing" relate la célébration d'un obit solennel le jeudi 24. Si la région de Lille a su que l'envahisseur passait non loin à l'est en direction de Paris, elle ne sait pas encore qu'il reflue et que la ville sera encerclée le 6 octobre, et proprement assiégée les 11 et 12, date à laquelle la ville capitulera.

La Croix de Roubaix-T 19140925 p2


13 janvier 2011

DORISON Marcel

 

Dorison M

 

     René Delame, auteur de  "Valenciennes Occupation allemande 1914-1918. Faits de guerre et souvenirs" Hollande & Fils ed. 1933, raconte les obsèques de ce soldat du 27e Régiment d'Infanterie Territoriale en citant l'allocution prononcée le 29 avril 1915 par l'aumônier allemand sur la tombe d'un soldat français :

    " Je me permets d'adresser un dernier souvenir à la dépouille mortelle du soldat Marcel Dorizon, décédé le 27 avril 1915, à l'hôpital du collège des jeunes filles, à la suite de ses blessures.
" La mort passe dans tous les rangs; elle est le grand neutre et ne connaît ni amis, ni ennemis.  En présence de la mort, nous nous inclinons tous avec respect.  Devant elle, la haine, ou pour parler plus exactement, la colère guerrière s'évanouit.
" Un soldat qui risque sa vie, et qui verse son sang pour sa patrie, mérite notre vénération et le soldat qui ne consentirait pas à saluer un adversaire tombé au service de son pays, non seulement ne serait pas un bon patriote, mais il mériterait le nom de barbare.
" La guerre, d'ailleurs, n'est pas une lutte contre les hommes considérés comme tels, c'est un combat contre les défenseurs d'une autre nation, contre les représentants d'une autre mentalité,
" Que celui qui a fait son devoir jouisse de l'éternel repos, et que la Croix-Rouge garde sa tombe.
" Au nom de la Kommandatur des Etapes de Valenciennes, je dépose cette couronne. Camarade, nous saluons une dernière fois le soldat français que nous considérons maintenant comme notre frère.
" Et moi, au bord de cette tombe, je donne à celui qui part ce que j'ai de meilleur pour l'accompagner dans le grand voyage vers l'éternité. Je lui donne ma bénédiction de prêtre.
" Au nom du Père, du Fils et du Saint.Esprit, Amen. "

 De telles paroles, un tel exemple, furent hélas! bien rares.


    On trouve également  la relation de cet enterrement dans le livre de Gabriel Pierard " La Croix-Rouge dans l'arrondissement de Valenciennes " de 1870 à nos jours -1963.

A l'occasion des funérailles militaires, les Allemands s'efforcent de prouver leur esprit chevaleresque.
(........)
Les Membres du Comité
[de la Croix-Rouge] ayant des fils sous les drapeaux ne peuvent s'empêcher d'être émus par ces adieux même s'ils viennent de ceux ayant causé la mort de leur compatriote.
Ils le sont encore davantage lors des funérailles du soldat Marcel Dorizon, brave territorial, grièvement blessé le 25 août à Haspres d'une balle à la colonne vertébrale. Totalement paralysé, le dos à vif il s'est éteint après huit mois de souffrance. Ce modeste ouvrier originaire de la Sarthe laisse une femme et six enfants.
Le Commandant de place prévenu du décès à tenu à compléter le piquet d'honneur par une section de musiciens. Il se range d'office en tête du cortège aux côtés du Maire, du président de la Croix-Rouge, M. Paul Dupont et de ses vices-présidents, MM. Achille Lajoie et Henri Mabille de Poncheville.
(....)
Après les trois salves habituelles au bord de la tombe, l'aumônier allemand prononce une allocution empreinte de charité chrétienne.

 
Au bas de la page  de son exemplaire personnel, mon père a indiqué :
J'ai assisté comme  enfant de chœur au Faubourg de Paris à un nombre important de funérailles de soldats de toutes nationalités . (Nous ramassions les douilles)

 

064a Dorizon
     Comme on peut le constater, il avait 6 enfants. Après la guerre son épouse (née Marie GALLET le 3/05/1880 à Issy-les-Moulineaux ; le mariage a lieu le 19/11/1902 à Arcueil) recevra la médaille de bronze de la famille française

JORF 19230811
(Journal Officiel du 11/08/1923)

 

  • Sa fiche sur le site Mémoire des Hommes :

DORISONMDH

        La ville de naissance de DORISON Marcel est CHALLES (Sarthe) authentifiée par le registre d'état-civil de naisssance et les parents le 25 Septembre 1880, alors que l'acte de décès Valenciennois et la transcription du jugement s'obstinent à le déclarer né à Chatte en Isère !

EC ESS

 

    Matricule 399 classe 1900, il effectue un service militaire d'un an (dispensé article 21 comme ainé de 8 enfants) en 1901-02 au 115e RI, puis 1 période d'exercices en 1907, et une autre au 27e RIT en 1911

Il est rappelé au 27e RIT le 4 août 1914.

Il apparaît comme "mort de maladie" sur la fiche MdH, alors qu'il s'agit des suites de ses blessures reçues le 25 Août 1914, le jour même où les Allemands pénétraient à Valenciennes.
L'hopital auxiliaire n°2 où il est décédé était situé dans le collège de jeunes filles, Boulevard Pater, actuel Lycée Watteau.

Il a été déclaré Mort pour la France.

MPLF DORISON Marcel

  •  Comme toujours en pareil cas, la famille qui est en zone libre demande des informations auprès de la Croix-Rouge. Il existe deux fiches renvoyant au même registre, l'une rendant compte en détail de l'enquête réalisée : la famille ne sera avertie qu'en juillet 1917 !

    Fiche

    Les pages 7008 et 7009 du registre de décès, très semblables, n'apportent pas d'information supplémentaire, hormis le n° de la tombe individuelle (et donc du cercueil) :

    7008

    7009

  • Sa tombe au cimetière St Roch de Valenciennes : l'occupant avait créé à l'extrémité du terrain, dans une partie encore non exploitée le long du mur jouxtant les dernières maisons de Valenciennes avant St Saulve, un cimetière militaire, (Ehrenfriedhof, cimetière d'honneur) où furent enterrés soldats Allemands et Alliés décédés à Valenciennes. Sa tombe est la première, on distingue au fond à droite de la photo le monument aux soldats allemands.

    Dorizon tombe



  • Sa tombe actuelle, toujours au Cimetière St-Roch :

        La date initialement inscrite n'était pas celle de son décès, mais la date à laquelle il avait été blessé. La même date figurait sur le site Sépultures de Guerre auprès duquel une demande de rectification a été déposée et effectuée.

      Les modifications ont été réalisées en 2014 et voici la nouvelle plaque, un grand merci au Pôle des sépultures de guerre de la Somme :

DMSTROCH2b

 

  •  La même erreur de lieu de naissance (qu'on ne pourra rectifier) est reprise par le Livre d'Or du Ministère des Pensions :

    LO YlM

  •  Son nom figure au monument aux morts d'Issy-le-Moulineaux (Hauts-de-Seine), son dernier domicile :

    MaM IlM
    Source photo : Thierry Dehesdin

    et sur le monument commémoratif au cimetière de Tresson (Sarthe) où il résidait à son recrutement.

    MaM Tresson
    Contribution photo: Patrick BOUJU 15/07/2016
    Cette photographie est sous licence d'usage CC BY-NC-SA 2.0

 

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12 janvier 2011

MOHR Jules Arthur

Il ne s'agit pas d'un civil, mais du fils de Jules MOHR fusillé par les allemands le 19 avril 1916 au Tir National à Bruxelles. (voir sa page dans ce blog)

  • Le 6 juillet 1885 à Douilly ( Somme) naît MOHR Jules Arthur, à la déclaration de guerre il est adjudant au 4° Régiment de Tirailleurs; il est basé à Bizerte, il s'agit donc du 6° Bataillon du 4° Régiment de Tirailleurs Indigènes (sic le Journal de Marche et Opérations, JMO). Il est affecté à la 24° Compagnie commandée par le Capitaine Aufrès.

(......)

  • Le 24 Juin 1916 il est blessé par obus sur le plateau "cote 80" entre Proyart et Chuignes dans la Somme

4_RTA_6_BAT_24_juin_1916

 

  • Probablement au lieu-dit "Les grands Champs":

Proyart_Chuignes_cote_80_IGN

  • Sa fiche de décès sur le site mémoire des Hommes le déclare décédé à Villers-Bretonneux, à une dizaine de km de là, 2 jours plus tard, certainement l'hôpital où le blessé a été amené.

 

 

  • Son état Signalétique et des Services précise le lieu de décès : Ambulance 3/22

    engagement



  • Il est inhumé avec ses parents dans le cimetière St Roch de Valenciennes, la pierre de la tombe 83, section I1 3° droite porte le prénom de Raphaël, comme le précise l'état signalétique "Jules Arthur dit Raphaël" :

FAMILLE
MOHR - BACQUET
JULES 1858 - 1916
FUSILLE PAR LES ALLEMANDS
VALERIE 1859- 1923
RAPHAEL 1885 - 1916
MORT POUR LA PATRIE
YVETTE 1897 - 1966

StRoch

 

  • Il figure sur le monument aux morts de Valenciennes, avec également le prénom de Raphaël

MaMVals

 

11 janvier 2011

MOHR Jules & GRESSIER Emile



M. MOHR, SON ARRESTATION, SON EXÉCUTION

MOHRJulesp_re

M. Mohr Jules, inspecteur d'Assurances, né le 6 décembre 1858, était par conséquent âgé de 57 ans, lors de son arrestation par les Boches, le 11 octobre 1915.

Marié et père de sept enfants, dont l'un était décédé en bas âge, il lui restait donc à la déclaration de guerre : trois garçons et trois filles : deux des fils en service actif au 4° Tirailleurs Algériens à Bizerte (Tunisie), l'un comme adjudant et l'autre comme sergent. Le troisième, âgé de 15 ans, donc trop jeune pour être incorporé, est resté en pays occupé.

L'adjudant au 4° Tirailleurs, médaille militaire et croix de Guerre, fut tué en juillet 1916 à Villers-Bretonneux. Celui qui était sergent à la mobilisation est revenu comme adjudant, décoré de la Médaille Militaire, Croix de guerre avec palmes et citations, après avoir été blessé cinq fois.

Depuis longtemps M. Mohr faisait de l'espionnage : renseignements, plans, etc... lorsqu'il fut arrêté. Il transmettait sa correspondance à Flessingue (Hollande) par un courrier, et malgré son âge, traversa une rivière à la nage pour sauver les renseignements qu'il portait.

Peu avant son arrestation, il fut suivi par un Allemand en civil qui se disait belge résolu à rendre service à sa patrie, il demandait à entrer dans la combinaison de M. Mohr comme agent, et se recommandait d'un personnage affilié à Flessingue, tout en citant les noms de quelques personnes faisant déjà partie de ladite combinaison: ceci, bien entendu, pour inspirer confiance à M. Mohr, qui, ayant flairé la supercherie ne se laissa jamais aller à aucune confidence. Il se défendit au contraire de faire quoi que ce soit contre les Allemands, invoquant surtout qu'il était père de six enfants, qu'il ne pouvait dans ces conditions risquer sa vie, et qu'ayant trois fils et un beau-fils à la guerre, il jugeait le sacrifice suffisant.

Plusieurs fois, il fut relancé par le même individu, tant dans la rue que chez lui, ce qu'il cherchait c'était une preuve convaincante et irréfutable.

L'arrestation eut tout de même lieu quelques jours après: sorti l'après-midi en ville, il fut arrêté vers sept heures du soir.

Mme Mohr ne vit plus jamais son mari, et n'eut jamais plus de nouvelles, si ce n'est une lettre écrite in-extremis. Le soir de l'arrestation. on s'inquiétait dans sa famille, quand vers huit heures quarante-cinq, la porte d'entrée de la maison s'ouvrit, les enfants se précipitèrent vers l'entrée, croyant à l'arrivée de leur père, mais ils se trouvèrent en face des agents boches qui avaient ouvert la porte au moyen de la clef prise sur M. Mohr, et qui perquisitionnèrent de la cave au grenier sans rien découvrir.

Il resta dix-sept jours au secret de la caserne Vincent, rue de Lille, et fut dirigé ensuite sur Bruxelles, ou il occupa à la prison Saint-Gilles, la cellule 86. Le flagrant délit n'ayant pas été constaté, l'instruction dura six mois.

La condamnation à mort fut prononcée le 12 avril 1916, et l'exécution eut lieu le 19 du même mois au Tir National de Schaerbeek près Bruxelles, où son nom figure sur la plaque commémorative de tous les suppliciés, plaque inaugurée par le Roi et la Reine, le 10 avril 1921; toutes les familles étaient représentées à cette inauguration.

La lettre d'adieu qu'il écrivit à sa famille pendant la journée qui précéda son exécution était d'une grande élévation d'âme, faisant le sacrifice de sa vie, il disait notamment:

" L'on vient de m'informer que mon recours en grâce a été rejeté. Nous serons donc fusillés demain matin, 19 avril 1916.

" J'ai demandé à Monsieur l'aumônier que l'on prenne la précaution de ne pas vous annoncer cette malheureuse nouvelle trop durement, et il m'a promis de faire en sorte que vous soyez prévenus avec précaution par Monsieur l'aumônier de Valenciennes.

" Quand il faut dire que depuis plus de six mois que je vous ai quittés, 11 octobre 1915, je ne vous ai plus vus, ni même reçu un mot de vous, et que maintenant je ne peux espérer vous revoir que dans un autre monde, c'est terrible. Seul en cellule depuis si longtemps, c'est horrible! horrible!

" Les paroles ne peuvent pas exprimer ce que l'on ressent, mais nous nous reverrons, et du haut du ciel je ne pourrai que vous aimer davantage.

" 18 avril, minuit. -Dans ma dernière prière, ce jour, après avoir prié pour vous tous, je vous envoie ma dernière bénédiction, et j'espère vous revoir dans un lieu plus clément.

" Adieu! Adieu! Adieu!

" Votre malheureux mari et père.

J. MOHR.

" Un dernier mot qui devra vous consoler, c'est que je meurs en brave et pour la Patrie. "

 

Loin d'annoncer avec ménagement cette terrible nouvelle. à sa famille, la Commandanture fit placarder en face de la maison de M. Mohr, le matin même, une grande affiche rouge annonçant son exécution.

affiche

 

Comme on peut s'en rendre compte par sa lettre, M. Mohr fut énergique jusqu'à la mort. Il le prouva en refusant d'être attaché à la chaise d'exécution et d'avoir les yeux bandés.

Après sa mort, il fut enterré au Tir National, à proximité de Miss Cavell et fut transféré en France, en même temps que M. Gressier de Saint-Amand, en juillet 1919 après une cérémonie aussi grandiose que solennelle à Bruxelles et devant une foule considérable.

Il fut décoré à titre posthume des Croix de Guerre, Croix de la Légion d'Honneur , Croix Anglaise.

Mme Mohr ne se consola jamais de cette si brusque séparation, elle mourut subitement le 10 décembre 1923.

 

 

Ces informations sont extraites du livre de René Delame : "Valenciennes Occupation allemande 1914-1918. Faits de guerre et souvenirs" Hollande & Fils ed. 1933

 

  •      Mohr et Gressier appartenaient au service de Renseignements "Hernalsteen" du GQG Français pour la région de Bruxelles, groupe de Valenciennes-St. Amand. les régions de Lille, Douai, Maubeuge, Avesnes, Douai, Cambrai et St Quentin étaient représentées par Dalhuin, Doucedame, Delnatte et Mme VanDamme. (source : archives royales de Belgique)

  •      Fait Chevalier de la Légion d'Honneur à titre posthume par décret du 11 janvier 1921.

 

  •      La plaque nominative dans l'Enclos des Fusillés, anciennement "Tir national" à Bruxelles (B)

plaqueEFB(photo ADC)

 

  • Une vue actuelle ( juillet 2010) de l'Enclos des Fusillés à Schaerbeek ; bien que les tombes de la première guerre aient disparu, remplacées par d'autres de la guerre suivante,  la vue de ce ilot de verdure au pied de la tour de radio et télévision n'est pas sans rappeler le cimetière originel où l'on peut voir non loin de la tombe d'Edith CAVELL, celle de Jules MOHR, prénommé EMIL, confusion avec le prénom d' Emile Gressier de St Amand les Eaux fusillé le même jour et qui porte le prénom de Jules ; initialement les croix de bois ne portaient que des numéros.

EdF (photo ADC)

 tombesTN19(collec. pers.)

tombe gressier(collec. pers.)

   voir pour ce cimetière la liste des fusillés des deux guerres sur le site BEL-MEMORIAL

 

  • Son nom figure également sur la stèle de la prison de St Gilles, toujours sur le site BEL-MEMORIAL

 st gilles

Plan de la prison de St-Gilles
où fut également internée Miss Edith Cavell,
fusillée au Tir National le 12 octobre 1915.

  • Jules MOHR est né à Ham (Somme) le 7 décembre 1858 à 9h du matin, de MOHR Hyacinthe et LOMBARD Lucie ; il épouse à Douilly le 17 avril 1883 Marie Valérine BAQUET. Parmi leurs sept enfants (Marie-Pauline 1889-1968, Lucienne, René , Yvette 18976-1966, Raphaël, Paul, André) naît le 6 juillet 1885 MOHR Jules Arthur, (source: Archives Départementales de la Somme) adjudant au 4° Régiment de Marche des Tirailleurs Algériens, qui sera tué le 26 juin 1916 à Villers-Bretonneux (Somme) voir la page du fils sur ce blog :

     
  • Le père, son épouse, une fille et le fils sont enterrés au cimetière St ROCH de Valenciennes, tombe 83, section I1 3° droite.

 

FAMILLE
MOHR - BACQUET
JULES 1858 - 1916
FUSILLE PAR LES ALLEMANDS
VALERIE 1859- 1923
RAPHAEL 1885 - 1916
MORT POUR LA PATRIE
YVETTE 1897 - 1966

StRoch

Le fils Mort pour la France porte le prénom de Raphaël,
comme le précise l'état signalétique "Jules Arthur dit Raphaël",
le prénom de Mme MOHR est devenu Valérie
sur une pierre tombale relativement récente..

 

  • Une rue de Valenciennes raccourcie depuis la création du terrain de sports, porte le nom de Jules MOHR.
  • Le récit de René Delame mentionne plus loin la famille MOHR à l'occasion des bombardements de 1918

Le 23 Août (....)

Les premières bombes étaient tombées à l'entrée de la rue Famars, entre les n°s 6 et 8. Au n° 11, les meubles avaient été déchiquetés.

Au n° 9, chez M. Williams, et au n° 6, chez M. Lesieur, les maisons étaient effondrées. .

Le n° 10 était habité par la famille Mohr, dont le père avait été fusillé pour avoir fait passer des documents. Les trois jeunes filles, pour la première fois étaient descendues dans leur cave, la bombe avait traversé le plafond, et leurs lits; leur mère était encore sous le coup de la première impression.

(....)

Le 29 Août

Un autre [obus] tomba au milieu de l'Esplanade, près de laquelle stationnait un train de la Croix-Rouge. Toutes les vitres du quartier volèrent en éclats.

Cette pauvre famille Mohr qui, quelques jours auparavant avait eu sa maison détruite par une bombe, était venue s'installer rue d'Anzin, où une autre bombe vint casser toutes les vitres de sa nouvelle demeure.

 

  •  Jules MOHR, ainsi que bien d'autres, dont Emile GRESSIER, Edith CAVELL, Gabrielle PETIT ont été jugés dans une salle actuellement celle du Sénat de Belgique (voir sur le site BEL-MEMORIAL) où de chaque coté de la tribune une plaque rappelle dans les deux langues les noms et les jugements de ceux qui ont été :

"Fusillés pour crime de fidélité à leur patrie"

12_S_foto_Plaat F   13_S_foto_Plaat N
(merci à Danny D. du site Bel-Memorial)

  •  Le 29 juillet 1919, le Journal Officiel publie sa citation à l'ordre de l'armée, ainsi que celle d'Emile Gressier :

 citation MOHR

 

citation GRESSIER
Ce dernier sera également cité dans le JO du 14/07/19 dans la rubrique "Le Gouvernement porte à la connaissance du pays la belle conduite de :"

GRESSIER_BC

 Il est fait chevalier de la Légion d'honneur à titre posthume par décret du 21 septembre 1983.

  •  Par décret présidentiel paru au JO du 5 avril 1930, la médaille de la Reconnaissance française de 1ère classe (vermeil) est attribuée à Jules MOHR :

    MRFJM



  •  Tombe commune primitive au cimetière de Bruxelles :

 

Tombe Commmune

 

  •  "La Presse"  (éditée à Paris) du 29 juillet 1919  lui rend hommage, ainsi qu'à Emile Gressier.

    La Presse 19190729

  •  Photo du Tir National prise en décembre 1918 par l'ECPAD :

    Tombes ECPAD



  • Retour des corps le 19 juillet 1919.
    L'annonce parait dans "le Grand Echo du Nord de la France en date du 22/07/1919 :

    GENF

 


 

N'hésitez pas à m'apporter compléments, rectifications, remarques. : Contactez l'auteur

1 janvier 2011

Liste des sujets.

_______

     Devant le nombre croissant de rubriques traitées depuis 2011, il m'a paru utile de créer une table des matières, page d'accueil du blog offrant l'accès à chacun des messages du plus récent au plus ancien.

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Figurent également :

 

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  • IMPORTANT : avec la disparition de Flashplayer, les liens vers les actes aux Archives Départementales du Nord ont été totalement modifiés, et ne pourront être remplacés dans les messages qu'au fur et à mesure. Me contacter le cas échéant.
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  76 Libération de Valenciennes : Musée des Beaux-Arts 12 26/12/2022
  75 Premier Accueil des Canadiens : 2 Novembre 1918 12 22/12/2020
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  73 1919 - a - Décès de Prisonniers Allemands à Valenciennes 13 22/02/2023
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  71 Carré Militaire Cimetière St Roch 13 05/01/2020
  70 Le Chtimi 4  
  69 BEUTOM et THERY 4 23/03/2018
  68 Dr. Charles TAUCHON, Maire 15 15/02/2019
  67 Marguerite GIBLAT, Infirmière. 15 23/12/2022
  66 Les affiches 11  
  65 Civils récompensés, Médaille de la Reconnaissance Française (1) 18 14/02/2019
  64 Fusillés 1  
  63 1919 - b - Transcriptions des décès 4  
  62 Cahier d'un sous-oficier Allemand 22  
  61 CANONNE Alfred, COTTEAU Edouard & HERBAUX Victor 1 16/04/2021
  60 Militaires décédés et Civils prisonniers ou fusillés durant la Guerre. 4 22/02/2023
  59 1918 - Civils alliés décédés à Valenciennes 2  
  58 1918 - Soldats Français décédés à et de Valenciennes 2  
  57 1917 - Soldats Français décédés à (et de) Valenciennes 13 01/02/2022
  56 1917 - Soldats Allemands décédés à Valenciennes 13 22/02/2023
  55 1917 - Soldats Russes et Roumains Valenciennes 13  
  54 1917 - Soldats Alliés décédés à Valenciennes 13  
  53 1916 - Soldats Alliés décédés à Valenciennes 13  
  52 1916 - Soldats Russes décédés à Valenciennes 13  
  51 1916 - Soldats Français décédés à et de Valenciennes 13  
  50 1916 - Soldats Allemands décédés à Valenciennes 13 22/02/2023
  49 1915 - Soldats Alliés décédés à Valenciennes 13 26/01/2023
  48 1915 - Soldats Français décédés à et de Valenciennes 13 28/01/2017
  47 1915 - Soldats Allemands décédés à Valenciennes 13

22/02/2023

  46 1914 - Soldats Alliés décédés à Valenciennes 13  
  45 1914 - Soldats Allemands décédés à Valenciennes 13 22/02/2023
  44 1914 - Soldats Français décédés à et de Valenciennes 13 08/01/2020
  43 CAZER et LEGEL 1 17/10/2020
  42 Otages en Lithuanie (III) 9 15/03/2019
  41 Otages en Lithuanie (I) 9 28/06/2017
  40 Le Lieutenant-Colonel BERNARD, Iwuy 4 21/03/2018
  39 Gazette des Ardennes 4  
  38 Ramassage des orties 8  
  37 Le Testament de Guillaume 8  
  36 Evacuation précipitée. (Marcel BOUILLON) 22  
  35 Les chiens durant l'occupation 8  
  34 L'affiche Rouge de Bruxelles 1  
  33 Monuments aux Morts 2 06/07/2017
  32 Bombardements de 1918 5 19/11/2016
  31 Monument aux Morts - Valenciennes 1 14/04/2017
  30 VANDERNOTTE Charles 1 27/12/2016
  29 LECAT Angèle 1  
  28 Fusillés cités dans la London Gazette 1  
  27 BAR Jules 1 16/04/2021
  26 London Gazette : Volontaires 18  
  25 LONDON GAZETTE 26 Aout 1919 18  
  24 LONDON GAZETTE 12 Septembre 1919 18  
  23 LONDON GAZETTE 1er Aout 1919 18  
  22 Explosion à Quiévrechain 3  
  21 L'affaire de Décembre 1915 6 03/07/2018
  20 1er mai 1917 6  
  19 PAGNIEN Alfred 1 17/11/2018
  18 Les fusillés du 327 4 18/12/2020
  17 Prisonniers Russes 4 01/08/2022
  16 Bombardements de Pâques 1917 6 07/10/2016
  15 N'oubliez pas l'avion 56 6  
  14 LEHARLE Georges 2  
  13 Le Colonel CHARLIER 4  
  12 LEGRAND Henri, BEAUVOIS Nicolas, THUILLIEZ Pierre-Joseph 1 30/11/2017
  11 ORCHIES (Nord) 3 10/03/2021
  10 RAISMES-VICOIGNE (Nord) : fin août 1914 1 21/03/2023
   9 BREUCQ Elie 2  
   8 DESORMEAUX Barthélémy 2 21/01/2019
   7 Exactions à MACOU (Condé sur l'escaut) 2  
   6 LEFEBVRE Edouard et FAUX Léon 1 26/12/2018
   5 LA TRAGÉDIE DE QUÉRÉNAING (Nord) 1 14/11/2022
   4 Abbé DELBECQUE 1 22/11/2022
   3 DORISON Marcel 4 06/06/2018
   2 MOHR Jules Arthur 4 28/01/2017
   1 MOHR Jules & GRESSIER Emile 1 30/09/2020

  Je cite souvent l'un des livres de René Delame, qu'il me soit permis de présenter succinctement celui-ci, par le biais de la Bibliothèque Municipale de Valenciennes :

      "René Delame, né à Valenciennes en 1861, au 17 rue des Foulons, est le fils de Charles-Auguste Delame-Lelièvre (1859-1928) et de Clélie Douchy (1835-1884). Son père, négociant en batiste, a été président du tribunal de Commerce de Valenciennes et président de la confrérie des Royés.
      "René Delame suit les cours de peinture d'Henri-Eugène Delacroix aux Académies de Valenciennes. Médaille de Modèle vivant en 1887, il fut admis au salon de Paris en 1909 avec une eau-forte :" Vue du faubourg de Paris". Négociant en batiste selon la tradition familiale, il pratique l'eau-forte en amateur. Il grave des vues de Valenciennes et de Condé-sur-l'Escaut.
      "Royé comme son père et profondément attaché à sa ville natale, René Delame publie divers ouvrages historiques, notamment sur Valenciennes en 1914-1918 à partir du journal qu'il rédigea pendant la Grande Guerre, ou sur Condé sur l'Escaut en 1927. Il meurt en 1934."

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1 janvier 2000

Si image manquante

 

     Il arrive que des images manquent à l'affichage des pages de canalblog lorsqu'elles sont enregistrées dans leurs albums, mais elles sont -sauf panne de serveur- toujours disponibles.

Il suffit de recharger la page (touche F5, ou plus sûrement Ctrl-F5) - souvent plus d'une fois ....

25/09/2018

Il semble que la maintenance du jour ait porté ses fruits.... moins de problème à ce niveau.

30/12/2018 ; 07/01/2019

Il y a toujours des manques, parfois accessibles en cliquant l'emplacement de l'image (on accède à une version plus grande c'est donc un problème de leur serveur). Toutefois certaines-qui sont bien dans les albums- refusent obstinément de s'afficher ... merci dans ce cas de laisser un commentaire.

 

 

 

 

 

 

 

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