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Les civils du Valenciennois dans la Grande Guerre 1914-1918

1 octobre 2013

Marguerite GIBLAT, Infirmière.

 

        Marguerite GIBLAT, Infirmière, qui a officié dans Valenciennes investie de fin août 1914 à fin février 1915 nous a laissé les quelques pages de son carnet de route, sans présentation (elle devait venir d'une autre région) ni information sur ce qu'elle devient en allant vers Mons avec intention de passer en Hollande puis de revenir en France non occupée.

        Son carnet donne des détails sur les premiers jours de l'occupation de Valenciennes, décrivant les peurs et espoirs des citoyens, et bien entendu les conditions de soins aux blessés :

 René Delame la signale parmi les infirmières venant de Paris :

Delame I-253

Elle était probablement l'une de celles citées dans "Le petit Parisien" du 12/08/1914 :

Le_Petit_Parisien_19140812

Depuis la première rédaction de cet article j'ai pu retrouver une partie de sa généalogie :

        Elle est née Marie Désirée Marguerite le 8 septembre 1880 à Chartres (Eure-et-Loir) de François Victor Arthur GIBLAT, Capitaine au 4e escadron du train des équipages militaires (TEM) et de Marie Estelle Léonie ROCHE. Elle décède le 16 novembre 1964 (84 ans) à Paris, 4e arrondissement, au 47 Boulevard de Latour-Maubourg quartier "Invalides" où elle résidait depuis au moins 1926 selon le recensement.

François Victor Arthur GIBLAT, né le 20 mai 1848 à Commercy (Meuse) et décédé à Sceaux le 24/01/1882 (Marguerite avait 15 mois) avait épousé le 5 Août 1879 à Chartres Marie Estelle Léonie ROCHE, née à Rambouillet (Seine-et-Oise) le 16 décembre 1856 et décédée à Paris le 04/08/1925.
François GIBLAT, engagé volontaire en 1865 au 6e Chasseurs, avait participé à la guerre de 1870. Fait prisonnier (à Sedan) le 01/09/1870, il s'évade le 26 septembre, sa fille l'évoque dans son journal (voir ci-dessous). Il quitte l'armée et le 10e escadron du train des équipages le 18/08/1881.

A Noter : Les 3 oncles paternels et un oncle maternel de Marguerite, son également militaires de carrière, 2 sont chevaliers de la Légion d'honneur et 2 ont fait la Campagne 1870-71.

        Un cousin de Marguerite, Arthur Pierre GIBLAT, engagé volontaire en 1899 à 17 ans, a à son actif les campagnes d'Algérie, Cochinchine, Madagascar et Maroc. Réengagé an 1912 au 1er régiment étranger, il fait 4 ans de guerre contre l'Allemagne. Blessé 2 fois, cité 4 fois, il est décoré de la Médaille coloniale avec agrafe Sahara, de la Médaille militaire et de la Croix de guerre avec palme, étoiles d'argent et de bronze.
Il est tué le 2 septembre 1918 à Laffaux.

Lien vers l'arbre généalogique (V.5 du 04/11/2022.)


 

24-8-14. - On entend la canonnade ; les gens filent, filent. Les Allemands sont à Quiévrain. Il paraît que nous avons une défaite à Mons...
On nous a amené 13 blessés à l'hôpital ; peu graves. L'un d'eux m'a tendu sa ceinture :

 Mon père... mon alliance... Si je meurs... la rendre...
Et il s'endort.

Midi... Le gouvernement militaire est parti ; les trains ne marchent plus.
1 heure de l'après-midi. En allant à l'hôpital, je rencontre un soldat cycliste qui a l'air d'un fou :
 Madame, madame, où est le magasin des vivres ; il nous faut des cartouches, ils sont près du pont d'Anzin ; ils vont entrer...
Dans la ville, on ne sait rien.

25-8-14. - 5 heures du matin. L'hôpital est tout sens dessus dessous. Les Allemands sont à Anzin ; dans une demi-heure ils seront ici... Attendons. Je ne quitterai pas mon service, le labora­toire, ni les blessés. Maman décide de rester, elle aussi à l'hôpital, avec moi. Les gens comprennent maintenant ; ils fuient en troupes lamentables ; que sera ce soir ? On dit que des régiments ont reculé en Lorraine. Mère et moi avons apporté nos affaires; il faudra peut-être rester ici ce soir.
10 heures du matin. Le gosse qui me sert arrive, tout pâle :
 M'dame, les Allemands sont à la porte...
 Dis une prière, mon petit, et tiens-toi tranquille... Il est déjà reparti. Il revient à 10 h. et demie :
 M'dame, y z'ont demandé à Léon (le concierge) le chemin de Famars... Monsieur le Supérieur était devant la porte, il leur a répondu qu'on ne savait pas, qu'on était la Croix-Rouge ...
 Alors? ..
 Alors, un chef a dit comme ça « En temps de guerre, y a pas de Croix Rouge ». Y crient comme j'ai pas encore entendu... Sûr que c'est des barbares...
11 heures. Un infirmier arrive de la ville, très pâle ; sa maison est criblée de balles, son plafond effondré, sa famille dans la cave... Il a vu passer les Allemands ; ils ont l'air solides et admirable­ment équipés ; ils paraissent sortir de la caserne : Nous sommes trahis; les blessés d'hier disent que les Allemands étaient cachés chez des habitants et les ont tirés à bout portant... Ils étaient pleins de sang...
Les Allemands ont enlevé les drapeaux français à l'Hôtel de Ville et arboré ceux de l'Alle­magne.

29-8-14. - Nous sommes «Ambulance Allemande» ; c'est affiché... Il y a 40 Allemands éclopés et blessés légers dans la cour ; ils ne veulent pas lâcher leur fusil... On les hospitalise armés, loin des nôtres.
Midi moins dix. Le Lt.Cl. Kinzel, commandant la place de Valenciennes, vient à l'hôpital :
- J'ai dit, hurle-t-il, de donner 2 bouteilles de votre vin par homme pour célébrer le Sedantag !...
Il ponctue chaque phrase d'un coup de cravache sur sa botte.
- C'est donc, dis-je à mi-voix, qu'ils n'ont rien d'autre à célébrer...
Le major Allée me tire par mon voile pour me faire taire :
- Voulez-vous être fusillée? ..

Les Boches ont trouvé à l'Hôtel de Ville un paquet de brochures : le testament de Guillaume, qu'on avait fait saisir sur le marché où je l'ai vu vendre il y a quinze jours ; le maire, le docteur Tauchon, a été condamné à mort ; on le fusillera après-demain si la ville ne verse pas 1 million de rançon demain. Valenciennes est pleine d'Alle­mands ; ils forcent les commerçants à ouvrir leurs boutiques. Les nouvelles sont affreuses : la Bel­gique est toute envahie ; les Zeppelins sur Paris, nos armées écrasées, les Allemands à Compiègne... et les miens? ..


5-9-14. – On reçoit les nouvelles les plus contradictoires: Berlin pris par les Russes, la reine de Hollande prise par les Anglais, les Allemands à Chantilly... Je ne sais que croire...
Ils ont repris leurs blessés pour les envoyer en Allemagne. Le gouverneur Kinzel s'est installé à la gare; il s'y trouve plus en sûreté qu'à l'Hôtel de Ville. C'est bon signe. Ce matin il a fait placarder une affiche: « Quiconque n'aura pas déclaré dans les trois jours les armes et les pigeons sera fusillé; quiconque n'aura pas fait dans les huit jours sa déclaration d'état civil sera fusillé; quiconque ne répondra pas à une sentinelle sera fusillé... »
Fusillé... Fusillé... Fusillé.., C'est un refrain, Le gouverneur est allé hier chez M. Thiroux, fondateur et secrétaire général de la S.S.B.M. (1) de Valenciennes, parce que le drapeau français flottait toujours sur sa maison. Il le questionne, puis :
– Mais, vous tremblez, monsieur!
– J'ai quatre-vingt-onze ans, monsieur. je n'ai jamais eu peur et ce n'est pas devant vous que je tremblerai...
Le gouverneur n'a pas insisté.

7-9-14. – Un soldat blessé est mort à l'hôpital; l'enterrement a eu lieu tout à l'heure; la foule est venue, à 2 heures précises à notre collège où l'on dit l'office. Vers la fin du service la porte s'ouvre à deux battants: en grande tenue, vraiment noble et élégant, affectant d'une manière excessive un profond respect, le colonel Kinzel entre. Il est suivi de deux officiers. Deux soldats allemands tirent d'un carton une couronne très verte à fleurs blanches et mauves. Les officiers sont sanglés dans leurs ceinturons d'or; je regarde le détail des sabres, les casques à pointe d'or avec l'aigle déployé. C'est lourd et splendide.
Au cimetière, Kinzel fait tirer à blanc sur le cercueil. Cabotin, va...

8-9-14. – Nous n'entendons plus le canon de Maubeuge. Que se passe-t-il? Maubeuge s'est rendue... Ce bruit court sur toutes les lèvres...
Midi. On raconte que les forts de Maubeuge ont été repris à la hache par les marsouins et par les zouaves... Oh! Joie! ...
2 heures, après-midi, Maubeuge s'est bien rendue... Alors, c'est vrai, c'est la défaite... Tous les miens, Paris ?.. Et ce Wacht am Rhein qu'ils chantent à longueur de journée... Et ces millions de roues et de bottes qui me passent sur le cœur... Mon Dieu, oh! mon Dieu! ...
5 h. 30. Le gouverneur est venu à l'hôpital; il jubilait ; d'un air épanoui, il a annoncé que quatre généraux et quarante mille hommes étaient pris à Maubeuge.
– Vous avez tout perdu, sauf l'honneur ! …
Idiot, va ! …

Mme Dallé est venue me chercher; c'est ma voisine; elle est délicieuse; elle me dit, avec son parler belge si amusant :
– Tous les hommes pleurent ; viens leur parler... Je suis moi-même toute désemparée, et je cherche à consoler les autres :
– Il ne faut pas pleurer !... Si les Allemands vous voyaient !...
Nous sommes fous de désespoir.

16-9-14. – On ne sait toujours rien. Hier, un avion a survolé Valenciennes, mais nous ignorions sa nationalité. La ville est en état de siège; ils ont placé des mitrailleuses dans tous les coins et placardé des affiches terrifiantes :

« Quiconque conservera chez soi des vêtements de soldats français sera fusillé; »
« Quiconque cachera un soldat français sera fusillé; sa maison sera brûlée. »

C'est la Terreur.

Il y a, pour garder l'Hôtel de Ville, un corps de soldats superbes habillés de vert avec baudriers d'or. Maman a vu passer un général de vingt ans habillé de gris pâle avec bandes groseille; il était entouré de cette garde ; on dit que c'est un fils de Guillaume.

 

(............................................................ )

 

20-2-15. — Je n'écrirai plus rien! ... Prépare­-toi, maman; c'est à Paris que nous entendrons sonner les cloches de Pâques... Un immense colonel de la Kommandatur a dit à M. Paul Dupont:
Puisque la matâme est sehr krank, je donne passeport jusqu'à Mons... Nous n'aurons pas le droit de bouger de Mons... Comptez dessus... Pendant la guerre de 70, père a été fait prisonnier à Sedan. Il s'est évadé... Il est revenu prendre sa place.

— Maman, écoute-moi... Je veux rentrer en France... Je veux encore servir...
— Calme-toi, mon enfant...
— Quand nous serons à Mons, nous pourrons trouver le moyen de nous évader...
— Nous évader?.. Comment, nous évader?...
— Puisque nous ne pouvons pas avoir de passeports pour la France, nous irons franchir la frontière hollandaise. Il paraît qu'il y a des endroits moins gardés.
— Mais tu es folle; les réseaux de fils de fer sont électrifiés... Et puis, tu n'es pas en état de supporter cette fatigue... Il faut d'abord songer à te soigner...
— Maman, je veux m'évader... j'aime mieux une balle que cette agonie... Et puis...
— Et puis quoi?...
— Et puis, nous passerons les renseignements qu'on va nous donner...
— Mais, ma pauvre petite...
— Maman, mon père a été comme nous autrefois... Crois-tu qu'il accepterait de rester prisonnier?...
Maman me regardait, calme, toujours égale à elle-même:

— Ton père parlerait comme ça...

 

 

 

 


 

  •  Le Journal Officiel de la République Française du 18 février 1919 cite Margerite GIBLAT comme récipiendaire de la Médaille d'Honneur des Epidémies attribuée par le Ministère de la Guerre, Médaille d'argent :

médaille

 

 

 

  •  Le Journal Officiel de la République Française du 7 Mai 1920 donne davantage d'explication dans la citation qui accompagne la Médaille d'Argent de la Reconnaissance Française :

 

JO 19200507 p 6823 extrait

   Mlle Giblat (Marie-Désirée-Marguerite), à Paris : infirmière d'élite et d'un dévouement à toute épreuve, s'est consacrée, depuis le début des hostilités, à l'assistance de nos soldats malades ou blessés. A été attachée d'abord à l'hôpital 2 à Valenciennes où, pendant plus de six mois, au cours de l'invasion, elle a prodigué ses soins aux hospitalisés. Prisonnière en Allemagne, est parvenue à rentrer en France après dix-huit mois de captivité. Dès son retour, à repris son service dans les hôpitaux de Paris, donnant tout son temps au service des blessés au prix des plus dures fatigues. Titres exceptionnels.

Cette même citation a été reprise dans le "Bulletin de la Société de secours aux blessés militaires des armées de terre et de mer" du 1er janvier 1920, page 11.

 3mrf

 Médailles de la Reconnaissance Française

 

  • En Janvier 1916, le Bulletin trimestriel de l'Association mutuelle des infirmières de la Société de secours aux blessés militaires signalait :

AMI
sans encore savoir que la déportation attendait l'infirmière, dont le journal à Valenciennes s'arrête en février 1915.

     On peut tenter un décompte en combinant les informations :

  • Août 1914-Février 1915 : 6 mois de service à Valenciennes
  • Février 1915 - Janvier 1916 : 12 mois de déportation
    • En Janvier 1916 elle est rentrée d'Holzminden & Rastadt, le JO de 1920 comptant le séjour dans Valenciennes envahie dans la période de captivité.

 

 

 

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15 juillet 2013

Les affiches


Journal Officiel du 13 Avril 1928

61e CONGRÈS
des
SOCIÉTÉS SAVANTES DE PARIS ET DES DÉPARTEMENTS
A LILLE

SECTION D'HISTOIRE MODERNE (depuis 1715) ET D'HISTOIRE CONTEMPORAINE


Séance du mercredi 11 avril 1928, matin.
Présidence de M. A. de Saint-Léger.

p4314

            Communication de M. Adrien Legros, ancien professeur à l'école primaire supérieure de Valenciennes, trésorier du cercle archéologique et historique de Valenciennes, sur «Les affiches de la grande guerre et l'occupation allemande à Valenciennes
Les Allemands qui ont occupé Valenciennes pendant 1.530 jours ont apposé sur les murs de cette ville plus de 1.900 affiches. Ce nombre considérable s'explique si l'on considère que Valenciennes est restée pendant toute cette période un centre d'inspection d'étapes. A Gand, en Belgique, il n'a été posé que 1.229 affiches, dont le recueil trilingue (français-flamand-allemand) a été publié par les soins de la municipalité gantoise en cinq énormes volumes. Rien de semblable n'a encore été fait pour aucune ville des régions occupées, pas même pour Lille.
Quand on a classé ces 1.900 affiches, on s'aperçoit qu'on pourrait en faire cinq catégories :

1° L'invasion, l'occupation, les responsabilités de l'Angleterre;
2° L'armée allemande :
    a) le logement des troupes;
    b) nourriture; 
    c) sécurité;
    d) santé publique;
    e) besoins moraux;
    f) communications
    g) contrôle des habitants;
3° Alimentation et ravitaillement de la population;
4° Questions financières;
5° La vie municipale et publique.

L'importance des collections d'affiches constituées pendant la guerre est considérable. Ces documents authentiques ont un intérêt certain, et ils sont même au premier chef des documents historiques irréfutables.
Cette communication donne lieu à un intéressant échange de vues entre MM. de Saint-Léger, Camille Bloch, le chanoine Dinan, M. Gavelle, M. Henri Lemaître, à la suite duquel est émis le vœu dont voici la teneur:

"Le congrès, après avoir entendu la communication de M. Adrien Legros sur les Affiches de la grande guerre et l'occupation allemande à Valenciennes, considérant le grand intérêt historique que présente ce genre de documents,
Émet le vœu qu'une publication d'ensemble des affiches allemandes apposées dans les régions françaises envahies soit entreprise sous la direction des bibliothèque et musée de la guerre, institution d’État."
source  gallica

    

pca

Ce sont certaines de ces affiches que j'ai utilisées dans les précédents messages (souvent transcrites pour une meilleure recherche), j'ignore si cette publication d'ensemble a vu le jour et/ou si elle a été détruite, ni si l'ensemble de ces documents ont été conservés dans leur totalité en archives, départementales ou nationales.

9 juillet 2013

Civils récompensés, Médaille de la reconnaissance Française (1)

 

Le Journal Officiel de la République Française du 10 février 1924 liste les noms de récipiendaires de la médaille de la reconnaissance française, attribuée pour le cas à des civils des territoires occupés distingués durant la première guerre.

MINISTÈRE DE LA JUSTICE
Le Président de la République française,
Vu l'avis conforme de la commission
de la médaille de la Reconnaissance française
en date des 20 et 27 octobre, 10 novembre,
1er décembre et 15 décembre 1923,
sur la proposition du garde des sceaux,
ministre de la justice,
Décrète :
La médaille de la Reconnaissance
française est conférée à:

Suivent les noms des récipiendaires (listés plus bas), leurs profession et lieu d'habitation (qui n'est parfois plus celui de l'époque) et les raisons de l'attribution.

Certains sont décédés, soit tués comme le premier cité, le député du Nord Henri DURRE revenant à Valenciennes en 1918, fusillé, comme l'instituteur Henri Legrand à Valenciennes, dont l'épouse, née Ombrouck est honorée plus bas, soit morts en captivité ; de nombreux autres ont été internés en France ou en Allemagne, déportés ou emmenés comme otages à Holzminden, parfois jusqu'au camp de Milejgany en Lithuanie.

résistance (le mot même est employé, signifiant qu'ils n'avaient pas cédé).

Ils sont issus des départements suivants : Aisne, Ardennes, Haut-Rhin, Meurthe-et-Moselle, Nord, Oise, Pas-de-Calais, Somme et de Belgique.

Le décret de création de cette médaille est publié au Journal Officiel du 14 Juillet 1917 :

 

Le Président de la République française
Sur le rapport du ministre des affaires étrangères et du garde des sceaux, ministre de la justice,

Décrète:
Art. 1er. — Il est créé une médaille, dite "de la Reconnaissance française", destinée à remercier et à distinguer les auteurs des actes de dévouement accomplis dans l'intérêt public, à l'occasion de la guerre et pendant la durée des hostilités.

- Les actes susceptibles de constituer des titres à l'obtention de la médaille sont ceux qui comportent un effort personnel, soutenu et volontaire, c'est-à-dire ceux qui ne consistent pas seulement en l'accomplissement d'obligations militaires légales ou en une simple libéralité ou même en une participation occasionnelle à quelque œuvre de bienfaisance ou d'assistance.
Peuvent seuls être pris en considération, les services d'une durée continue d'au moins une année.

Art. 2. — La médaille « de la Reconnaissance française» est conférée par décret.

Art. 3. — Les projets de décret portant nomination ou promotion sont soumis à l'examen préalable d'une commission siégeant deux fois par mois à la grande chancellerie de la Légion d'honneur, sous la présidence d'un membre du conseil de l'ordre, et comprenant : un ambassadeur ou un ministre plénipotentiaire, un conseiller d’État, un conseiller à la cour de cassation, un membre de l'Institut. Aucune nomination ou promotion ne peut être faite sans l'avis conforme de cette commission.

Art. 4. — La médaille « de la Reconnaissance française » comprend trois classes; elle est du module de 30 millimètres de diamètre et de vermeil pour la première, d'argent pour la deuxième et de bronze pour la troisième. Elle porte, sur une des faces, les mots : « Reconnaissance française ». Le modèle de la médaille et la disposition du ruban feront l'objet d'un décret spécial.

Art. 5. — Les titulaires sont autorisés à porter la médaille suspendue à un ruban conforme au type officiel. Ce ruban est simple, pour la médaille de bronze et d'argent ; il porte, pour la médaille de vermeil, une rosette, dont le diamètre sera fixé par le décret annoncé à l'article 4. -

Art. 6. — Les titulaires reçoivent un diplôme rappelant les causes qui ont motivé la distinction dont ils ont été l'objet.

Art. 7. — Le président du conseil, ministre des affaires étrangères, le garde des sceaux, ministre de la justice, sont chargés de l'exécution du présent décret, qui sera inséré au Journal officiel et publié au Bulletin des lois.

Fait à Paris, le 13 juillet 1917
R. POINCARE. -
Par le Président de la République :
Le président du conseil,
ministre des affaires étrangères
A.RIBOT
Le Garde des sceaux, ministre de la justice,
RENÉ VIVIANI.

    Le 2 août de la même année parait l'avis de concours de la médaille qui sera ronde, avec bélière et d'un diamètre de 3 centimètres. Elle portera sur l'une de ses faces les mots : " Reconnaissance française " ; elle sera établie en bronze patiné, en argent et en vermeil. Elle pourra être portée suspendue à un ruban. Les projets présentés par les concurrents devront être en plâtre non patiné, modelés face et revers, à la dimension de 20 centimètres de diamètre. Ils comporteront en outre une réduction photographique à la grandeur d'exécution.

Et comme il faut susciter des vocations :

    L'artiste dont le projet aura été définitivement accepté en recevra la commande de l'administration des beaux-arts. Une somme de 4.000 fr. lui sera allouée pour cette commande. Il aura droit à une réduction de 20 centimes par exemplaire vendu, jusqu'à concurrence de 20.000 exemplaires ; passé ce chiffre, la remise ne sera plus que de 5 centimes par médaille vendue.


3mrf
(second modèle)

 

        Il n'est pas indiqué qui fait la proposition initiale, ni qui monte le dossier, mais à voir les citations, il est possible que ce soit la municipalité qui désire rendre hommage à certains de ses concitoyens, le maire transmettant les propositions au préfet à qui un comité consultatif soumettait les plus méritants.

    Les noms et faits étaient alors soumis à une commission de classement pour l'attribution de la médaille de la Reconnaissance française ; le décret relatif du 17 décembre 1918 parait au JO du 28 décembre 1918.

 

 Voici donc cette liste parue au JO du 10/02/1924, le lien vers la page sur le site Gallica de la BNF indique la colonne :

Nom Prénoms Ville Département Motif Page
DURRE Théodore Valenciennes Nord tué 1435 col 3
MELIN Pierre Valenciennes Nord blessé 1435 col 3
MARTIN Louis Fumay Ardennes prison 1435 col 3
LEMAIRE Philomène Villers-Outreaux Nord décédé 1435 col 3
DIVRY Henriette Le Mans Sarthe décédé 1435 col 3
LEGRAND Henri Valenciennes Nord fusillé 1436 col 1
DUCOURANT Jules Désiré (Abbé) Vermelles Pas-de-Calais fusillé 1436 col 1
LAIES Marie-Françoise Chilly Ardennes espionnage 1436 col 1
BOSQUET Clovis Douai Nord décédé 1436 col 1
LEFEBVRE François Denain Nord résistance 1436 col 1
PEUGNET Florimond Cambrai Nord prison 1436 col 1
BAUCE M. Vaux-Cambronne Oise prison 1436 col 1
DELVAS Camille Alcide Mézières Ardennes prison 1436 col 1
SEE Charles Edouard Saint-Cloud Seine-et-Oise espionnage 1436 col 1
GAUDOUS Henri Fourmies Nord prison 1436 col 1
LEBRUN-LHUSSIEZ Mme Sommaing sur Ecaillon Nord prison 1436 col 1
PRUVOT Léon Hénin-Liétard Pas-de-Calais résistance 1436 col 1
LEMAIRE Celestine Villers-Outreaux Nord prison 1436 col 2
HUART (baronne d') Longwy Meurthe-et-Moselle prison 1436 col 2
DESPREZ Jean Nancy Meurthe-et-Moselle prison 1436 col 2
ROBEAULX (de) Mme Beaurieux Nord résistance 1436 col 2
LABON Forest Escarmain Nord résistance 1436 col 2
MALATRAIT Pauline Roubaix Nord prison 1436 col 2
FIERQUIN Germaine Tours Indre-et-Loire prison/résistance 1436 col 2
MARTIN Pauline Marie Fumay Belgique prison 1436 col 2
CHAUMONT Fernand Auguste Mont Saint Martin Ardennes prison 1436 col 2
BERNARD Nelly Douilly Aisne prison 1436 col 2
COLLIN Henri Joseph Givet Ardennes prison 1436 col 2
LEGRAND Marie Lille Nord prison 1436 col 2
LEMAY Marie Bermerain Nord prison 1436 col 3
PERRIER Lemay Bermerain Nord prison 1436 col 3
VARLER Charles Crépy en Laonnois Aisne prison 1436 col 3
LOYER Griselain Iron Aisne prison 1436 col 3
HAMY Julie Lille Nord prison 1436 col 3
MASSON Charles Euvezin Meurthe-et-Moselle prison 1436 col 3
HERMAN Théophile Adolphe Haubourdin Nord décédé 1436 col 3
LIGNIE Juste Lens Pas-de-Calais prison 1436 col 3
CROCHON Joseph François Paris Seine-et-Oise prison 1436 col 3
GERARD Marie Termes Ardennes prison 1436 col 3
DUFOUR Didier léonard Hermies (curé) Pas-de-Calais résistance 1436 col 3
LEGRAND Marie Cambrai Nord prison 1436 col 3
MERCIER Alice Aulnoy les Valenciennes Nord prison 1436 col 3
LEGRAIN Edouard Désiré Saconin et Breuil Aisne prison 1437 col 1
DUFOUR Zoé -Andrée Tournai Nord résistance 1437 col 1
REBUT Alfred Gustave Mons Belgique prison 1437 col 1
BIGOT Louise Marie Saint André lez Lille Nord prison 1437 col 1
MOTTE Edouar Jean Gabriel Douai Nord prison 1437 col 1
DUVIVIEZ Maurant Jules Désiré Douai Nord prison 1437 col 1
VILLEGAS François Yvetot Seine-inférieure prison 1437 col 1
HARPIGNIES Maurice Henry Joseph -- -- prison 1437 col 1
DUTOIT Amédée Léon Cambrai Nord prison 1437 col 1
TROKAY Léopold Léon Jules Rousies Nord prison 1437 col 1
DUBOIS Oscar Renelde Obrechies Nord prison 1437 col 1
HOUBRON Maurice Edmond Lille Nord prison 1437 col 1
LEVY Felix Valenciennes Nord prison 1437 col 1
DESMARESCAUX Amanda Valentine Maria Landrecies Nord prison 1437 col 1
TRICOTEUX Pagnon Charles Barenton sur Serre Aisne prison 1437 col 2
VEMEL Marie Vieux-Reng Nord prison 1437 col 2
MARTIN Alfred Hubert Longwy Meurthe-et-Moselle otage 1437 col 2
LEPERS Georges Auguste Roubaix Nord prison 1437 col 2
PONTOIS Jules Chéry les Pouilly Aisne otage 1437 col 2
LEFEBVRE Edmond Desvres Pas-de-Calais interné-déporté 1437 col 2
MAREE Augustin François Joseph Mouzon Ardennes otage 1437 col 2
ANTOINE Alexandre Hénin-Liétard Pas-de-Calais résistance 1437 col 2
LEGENDRE François Justin Colmey Meurthe-et-Moselle interné-déporté 1437 col 2
RAULET Marie Joséphine Lucie Charency-Vezin Meurthe-et-Moselle interné-déporté 1437 col 2
GIBARU Jean Baptiste Haraucourt Ardennes résistance 1437 col 2
DUPUIS Paul Auchy les Orchies Nord interné-déporté 1437 col 2
SIMON Henri-Charles Guebwiller Haut-Rhin prison 1437 col 2
MOGUET Romaine Augustine Lille Nord résistance 1437 col 2
QUILLET Jules Aulnoye Nord prison 1437 col 3
MATHIS Julien Lambersart Nord résistance 1437 col 3
LEPOUTRE Charles Marie Joseph Roubaix Nord otage 1437 col 3
DELMASURE Paul Jean Roubaix Nord résistance 1437 col 3
POTIE Marie Emilie Haubourdin Nord otage 1437 col 3
AMAND LE BOUCQ Noémie Templeuve Nord otage 1437 col 3
DELAHAYE-BILLAU Jean-Baptiste Fretin Nord otage 1437 col 3
BOUVY Alphonsine Roubaix Nord otage 1437 col 3
DESBONNELS Léonie-Marie Roubaix Nord otage 1437 col 3
AVRONSART M. Roubaix Nord résistance 1437 col 3
DELAPORTE Georges Napoléon Cambrai Nord condamné 1437 col 3
ADRY M. Arracourt Meurthe-et-Moselle otage 1437 col 3
LEFEBVRE Mme Saint Amand les Eaux Nord otage 1437 col 3
JACQUEMIN Jean-Joseph Paris Seine interné-déporté 1437 col 3
BOURRIER Emma Versailles Nord interné-déporté 1437 col 3
VERHAEGHE Clara Templemars Nord interné-déporté 1437 col 3
MATON Ildephonse François Aniche Nord otage 1438 col 1
TIBERGHIEN Emile Louis Eugene Tourcoing Nord otage 1438 col 1
TILMANT Ernest Alfred Solesmes Nord otage 1438 col 1
DELVALLEE Edourd Eugène Wargnies le petit Nord otage 1438 col 1
MERCIER Victor Albert Paul Carvin Pas-de-Calais otage 1438 col 1
BARATTE Gaston Carvin Pas-de-Calais otage 1438 col 1
MOUSIN Marguerite Assevent Nord otage 1438 col 1
GUINAMARD Jean-Claude Lens Pas-de-Calais otage 1438 col 1
DAUSSY Alphonse François Ecourt Saint Quentin Pas-de-Calais otage 1438 col 1
BERNEUIL Jules Clovis -- -- otage 1438 col 1
COQUELET Pierre François Escarmain Nord otage 1438 col 1
RODESCOT Jules Joseph Henneyeux Pas-de-Calais otage 1438 col 1
NOIZETTE Paul André Escarmain Nord otage 1438 col 1
VERDAVAINE Berthe Valenciennes Nord otage 1438 col 1
MOUILLE Narcisse Wavrin Nord résistance 1438 col 1
LHERMITTE Fidèle Haubourdin Nord otage 1438 col 1
MANESSE Edmond Croix par Roussies Nord otage 1438 col 1
MADEBBLIEN Elise Nouvion en Thiérache Nord résistance 1438 col 2
CAU Laure Marie Roubaix Nord interné-déporté 1438 col 2
LEGRAND Charles Le Quesnoy Nord otage 1438 col 2
JOPPE Marguerite Celina Eugénie Douai Nord interné-déporté 1438 col 2
VERNIER Gustave Hautmont Nord espionnage 1438 col 2
GODEFROY Pauline Douai Nord otage 1438 col 2
CALMETTE Emilie Louise Paris Seine otage 1438 col 2
ROUVEURE Auguste Balan Ardennes otage 1438 col 2
DEROUBAIX Mme Saint Michel Aisne interné-déporté 1438 col 2
LEBBE Emeri Roubaix Nord résistance 1438 col 2
TIBERGHIEN Louis Auguste Tourcoing Nord interné-déporté 1438 col 2
DEMARQUETTE Joseph Raimbeaucourt Nord otage 1438 col 2
BRICOUT Pierre Denain Nord otage 1438 col 2
JOULAIN Marthe Anna Lille Nord otage 1438 col 2
DESFONTAINES Mme Roubaix Nord otage 1438 col 2
WIBAUX Bonami Roubaix Nord otage 1438 col 2
PROUVOST Amédée Charles Roubaix Nord otage 1438 col 2
FOSSE Mme Bermerain Nord prison 1438 col 2
FALLY Elvire Valenciennes Nord interné-déporté 1438 col 3
GUMEZ Jean-Baptiste Le Quesnoy Nord otage 1438 col 3
DEFAUX Auguste Henri Lannoy Nord interné-déporté 1438 col 3
DUSART Irma Jeumont Nord interné-déporté 1438 col 3
MASQUELIER Mme Lille Nord interné-déporté 1438 col 3
ZOUDE Mme Valenciennes Nord otage 1438 col 3
HERBIN Jeanne Cysoing Nord otage 1438 col 3
HECQUET André Lille Nord résistance 1438 col 3
VASSE Emile Namur Belgique résistance 1438 col 3
THERY Armand Fampoux Pas-de-Calais interné-déporté 1438 col 3
NOIRET Henri Saint-Erne Aisne interné-déporté 1438 col 3
HENNEBUISSE Charlemagne Condé sur Escault Nord interné-déporté 1438 col 3
DRAPIER Marie Longwy-Haut Meurthe-et-Moselle résistance 1438 col 3
PETIT Jules Anor Nord espionnage 1438 col 3
DELOFFRE Henri Noyelles-Godault Pas-de-Calais otage 1438 col 3
BAYART Florimond henri pierre Roubaix Nord otage 1438 col 3
OZOUF Charles Emile Crécy sur Serre Aisne interné-déporté 1438 col 3
PROUVOST Cyrille Eugène henri Vroix Nord otage 1438 col 3
GODCHAUX Eugène Cambrai Nord résistance 1438 col 3
APPERT Mme St-Palais Cher résistance 1439 col 1
VINOIS André Asnières Seine interné-déporté 1439 col 1
RENAUT Henri Solesmes Nord Blessé 1439 col 1
BOUCLY Mme Lille Nord prison 1439 col 1
WAREILLE d'HERLINCOURT Léon Pierre Joseph Eterpigny Pas-de-Calais condamné 1439 col 1
MAROTTE Charlotte La Fère Aisne otage 1439 col 1
LEMAIRE Albert Le Quesnoy Nord prison 1439 col 1
COUCKE Alfred Gustave henri Lille Nord résistance 1439 col 1
HABRANT Louise Haussy Nord résistance 1439 col 1
VAUTIER Marie Céline Maubeuge Nord espionnage 1439 col 1
LESAFFRE Jeanne Saint Amand les Eaux Nord prison 1439 col 1
HENRY François Charles Miraumont Somme résistance 1439 col 1
VIALLE M. Péronne Somme résistance 1439 col 1
BRICOUT Angèle Catherine Clary Nord otage 1439 col 1
GABET Philomène Caudry Nord otage 1439 col 2
DANHIEZ Jules Adolphe Cambrai Nord résistance 1439 col 2
SENECHAL Abbé Douai Nord résistance 1439 col 2
DUNOYER M. La Bouteille Aisne résistance 1439 col 2
DUSOTOIT Hubert Joseph Gustave Haubourdin Nord prison 1439 col 2
CHOQUET Henri François Joseph Haubourdin Nord espionnage 1439 col 2
DUBARLE Léonie Blanche Chamont Oise otage 1439 col 2
BROUX Jean Baptiste Lille Nord interné-déporté 1439 col 2
DELERUE Mme Steenwerck Nord résistance 1439 col 2
DELANNOY Henry -- -- interné-déporté 1439 col 2

 

     On pourra remarquer qu'il y a déjà plus de 5 ans que la guerre est terminée, mais durant le temps de propagation de l'information et celui de remontée des dossiers, d'autres décrets ont été publiés, des "promotions" semble plus spécialement adressées au personnel hospitalier, bénévole pour respecter l'esprit initial, bien que celui-ci ait été étendu par d'autres décrets, notamment aux otages et prisonniers.

  • Ce qui semble être la première promotion sur proposition du Ministre des Affaires Étrangères parait au JO du 06/03/1918, ce qui nous éloigne beaucoup de notre recherche dans le Valenciennois, et même dans les territoires occupés, mais -probablement- diplomatie oblige pour ces premiers noms ...

    MRF19180306

         Cependant quelques patronymes figurant dans cette liste vont nous ramener à notre propos de départ, à commencer par Mme ALLIZÉ Adrienne (voir ci-dessus), épouse de Henri ALLIZÉ, diplomate, Ministre à la Légation de France à La Haye de 1914 à 1919, mais également MM. Marie Paul VOUTE, Wilhelm Cornelis Theodor VAN DER SCHALK, Herman Karle WESTENDORP, Charles BOISSEVAIN et d'autres, qui participeront activement et/où financièrement à l'accueil des réfugiés français aux Pays-Bas restés neutres, et notamment des enfants. Voir sur ce même blog.

  • Celle du 02/04/1919 commençait de même par :

dont je ne doute pas qu'ils l'avaient méritée, comme :

 et où l'on retrouve une fois encore des noms de personnes résidant aux Pays-Bas et ayant participé à l'aide des réfugiés, notamment des enfants.

  •  Le n° 270 du 3/10/1920 permet de prendre connaissance de faits oubliés : (Melle Elisabeth DROULERS à Fourmies, Mme DUFOUR Denise de Valenciennes, M. LANCELIN Jean-Baptiste à Vendegies-aux-bois)

DROULERS EM JO270 19200903        DUFOUR D JO270 19200903

LANCELINJB JO270 19200903

  •  Le n° du 12/12/1920 cite pour la médaille d'argent deux habitants de St-Saulve : CRUNELLE Jean-Baptiste et HECQUET née CRUNELLE Louise-Hélène

CRUNELLEJBAG19201212     HECQUETLAG19201212

 

  • Le 4 septembre 1921  17 pages de noms au JO.
  • Le 19 juin 1923 le JO publie le décret du Président de la République : 2 pages de noms (que je recopierai incessamment) avec spécification des services rendus.

     
  • Le décret du 2 décembre 1926 étend le bénéfice de la médaille (toujours sous réserve de faits de courage et dévouement dûment établis) aux anciens prisonniers de guerre, prisonniers civils et otages, aux services rendus aux armées alliées, aux Alsaciens-Lorrains, ainsi qu'à titre posthume.

     
  • Le décret paru au JO du 5 avril 1930 sous la présidence de Gaston Doumergue donne connaissance de la liste des récipiendaires, dont un certain nombre du département du Nord :

    • BOUCHART Charles, St Amand les Eaux
    • BOULET-TETARD Angelique, Estrun
    • BOUVY née DESBONNETS Louise, Roubaix
    • BRICOUT, née STAHL Jenne Henriette Julie, Cambrai
    • CLAUDE Louis, Cambrai
    • DEGREMONT Paul Achille, Féchin
    • PILLION Alexis Henri Elie, Verchain-Maugré
    • PILLION née LAGRUE Laure, Verchain-Maugré
    • POUTRAIN François Louis, Capelle
    • ROMMES née MILLE Gabrielle, Tourcoing
    • HOUTHOOFD Julien, Wattrelos
    • TRAMPONT née MARECHAL, Valenciennes
    • MOHR Jules (posthume), Valenciennes
    • GEORGES née BOUDERLIQUE Malvina Emilie, Villers-Outreaux
    • MICHAUX née BOUDERLIQUE Zélie Maria, Villers-Outreaux
    • DUTHOIT née CLAY Hélène, Tourcoing
    • FARINEAUX Auguste, Lesquin
    • LEMAIRE née LERSKE Philomène Hortense, Villers-Outreaux
    • LEROY Jean-Baptiste, Hergnies
    • RICHARD Louis François, maire de Vicq

  •  La médaille était remise avec un diplôme, en voici un exemplaire remis à CLARIN Daniel :

    MRF diplôme
    "Belle conduite en captivité.
    A fait preuve de courage en désarmant une sentinelle allemande
    qui frappait un prisonnier français,
    a été blessé à coups de baïonnette et de crosse de fusil"
    (merci à jd62)

 

Ci-dessous l'ensemble des Journaux Officiels trouvés à ce jour, où figurent les décrets concernant la Médaille de la Reconnaissance Française et son attribution.
Les liens revoient vers le site numérique de la BNF et s'ouvrent sur la première page du JO concerné. cliquer ensuite à gauche sur la loupe pour faire apparaître les occurrences de "reconnaissance française". La recherche par nom n'est pas fiable à 100%, la police de caractères du journal et les arrondis de reliure ne facilitant pas la reconnaissance de caractères. La date en italique rouge indique une publication détaillée à part dans ce blog.

Si vous en trouvez d'autres, merci de me les signaler (ainsi que d'éventuelles erreurs).

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3 juillet 2013

Fusillés!

 

Le 8 Novembre 1915 une affiche apparaissait à Valenciennes, énonçant le verdict d'un nouveau conseil de guerre  :

 


 

AVIS

 

Il est porté à la connaissance du public que le conseil de guerre du rayon de la Commandanture de Maubeuge a prononcé en date du 22 Octobre 1915, les arrêts suivants, contre les personnes ci-dessous énumérées pour s'être livrées à des actes d'espionnage, de recels d'espions, d'assistance à l'espionnage et des tentatives d'amener des soldats sur le front ennemi: 

Arrêts de mort 

 1. Daluin Eugène, surveillant dans une fabrique de machines aratoires, de Croix.
 2. Doucedame Achille, fonctionnaire des chemins de fer en retraite, de Cambrai.

15 ans de réclusion

 3. Vandamme Marie, née Laroche, de Maubeuge.

13 ans de réclusion 

 4. Lauridon Clémentine, née Nevejans, d'Avesnes-les-Aubert.
 5. Vandamme Auguste, employé d'une fabrique, à Maubeuge.

12 ans et demi de réclusion 

 6. Hublart Oscar, garde-voie, Louvroil.

12 ans de réclusion 

 7. Colenthier Henri, rentier, de Cambrai.
 8. Corbent Arthur, aubergiste, de Cambrai.

10 ans de réclusion

 9. Dauchez Marie, née Pontdieux, ménagère de Cambrai.
10. Dislaire Auguste, maire et fabricant, de Rieux.
11. Pierquin Paul, Tonnelier, de Hautmont.

2 ans et demi de réclusion

12. Woël Charles, de Cambrai.

3 ans de prison


13. Lestoquoy Henri, collégien, de Cambrai.
14. Fierquin Germaine, couturière, de Hautmont. 

D'autres personnes inculpées ont été acquittées de l'accusation d'espionnage.
Les arrêts de morts prononcés contre Daluin et Doucedame ont été exécutés.

 ETAPPEN-INSPEKTION 6. 


Valenciennes, 8 Novembre 1915.

 


Daluin Eugène, dont le nom s'orthographie D'HALLUIN a été reconnu Mort pour la France, il a été fait Chevalier de la Légion d'Honneur le 11 janvier 1921 : DHALLUIN Eugène MDH

 

Doucedame Achille a une rue à son nom à Cambrai, fait Chevalier de la Légion d'Honneur le 11 janvier 1921, mais ne semble pas avoir de fiche sur Mémoire des Hommes.

 

  • Dans leur livre "Cinquante mois d'occupation allemande.... Vol. 1. 1914-1915", les auteurs : Louis Gille, Alphonse Ooms et Paul Delandsheere ajoutent d'autres noms

 

maubeuge

  Retrouvez Charles SIMONET sur le site Médecins de la Grande Guerre

 

  • Le 22 janvier 1921, "La Presse" publie un article, à la suite, dit-il, d'une remarque faite à la générale de la pièce de Maeterlinck "Le Bourgmestre de Stilmonde" [voir ci-dessous], alors que la Légion d'Honneur vient d'être attribuée à certains des fusillés :

 

La presse

                         DÉCORÉS A TITRE POSTHUME

Treize Héros français fusillés par les Allemands

     Les actes de courage des Français pendant la guerre sont légion. Combien sont restés anonymes ! Combien de civils tombés sous les  balles allemandes, pour avoir voulu servir leur pays, ou ne pas trahir la cause sainte de la Patrie ! Combien ont accepté de notre gouvernement des missions périlleuses au cours desquelles ils ont laissé leur vie.
     Dans la pièce de Maeterlinck, qui se joue actuellement au Théâtre Moncey, Le Bourgmestre de Stilmonde, on voit les Allemands fusiller un bourgmestre qui ne veut pas laisser exécuter un vieux jardinier. "Effet de théâtre ! " ont dit quelques spectateurs à la répétition générale .
 
    Or, lisez le Journal officiel, parmi la liste de tant de décorations posthumes, vous découvrirez, comme on en découvre si souvent, treize noms civils, treize héros auxquels vient d'être décernée la croix de chevalier de la Légion d'Honneur. Qu'ont-ils fait ? Des actions d'éclat que l'on rappelle et qui leur ont valu d'être fusillés par nos ennemis.


Paul-Jean-Baptiste Jacquemin, Emile Raijot, tous deux de Monthermé (Ardennes), sont restés en territoire occupé pour servir la France. Fusillés !
Même sort, pour des motifs semblables fut réservé à
Achille Doucedame, de Cambrai
Augustin Delbecque, de Maing (Nord)
Joseph-Henri-Victor Fréal, de Chaumont-Porcien (Ardennes)
Eugène Dhalluin de Croix, près Roubaix
Jules Mohr, de Valenciennes
Emile Gressier, de Saint-Amand-les-Eaux
Henri Legrand, de Bapaume
Félix Lemoine et Ernest Boizard, de la Vallée d'Aouste (Ardennes)
Ernest Hugueville, Charles Aubry et Léon Oudart, de Flaignes-les-Oliviers, (Ardennes).

La croix d'honneur honore leur mémoire, moins que la reconnaissance de leurs compatriotes.
Leurs noms doivent rester au livre d'or de la postérité.

 

JACQUEMIN Paul, fusillé à Monthermé le 24 juin 1915, a été fait chevalier de la Légion d'Honneur par décret du 11 Janvier 1921

Le nom de Raijot Emile est BAIJOT Emile "Victime civile, né en 1863 - fusillé par les allemands au Fort des Ayvelles pour faits de résistance à l'ennemi. Citation à l'ordre de l'armée lu le samedi 10 avril 1919 au cours d'une prise d'armes à Monthermé, par le lieutenant colonel Germain, commandant le 91ème Régiment d'Infanterie de Mézières : - "Resté en territoire occupé, à apporté le concours le plus précieux à l'accomplissement d'une mission périlleuse, a donné en outre, à maintes reprises, des secours dévoués à des soldats français. Victime d'une trahison, et arrêté par l'ennemi, a gardé au cours de son procès, la plus fière attitude. - Condamné à mort, a refusé de laisser bander les yeux et est tombé sous les balles allemandes, le 6 janvier 1916. - Signé : - Général PETAIN"
Au même endroit ont été fusillés le douanier GOULARD Charles, (36 ans) le 28 octobre 1915, et PRATDESSUS Gabriel (46 ans), le 7 octobre 1915.

DOUCEDAME ET DHALLUIN ont été évoqués ci-dessus.

FREAL Joseph a été fusillé à HIRSON le 10 avril 1917, il a été fait chevalier de la légion d'Honneur avec JACQUEMIN.
(Seuls FREAL et GOULARD ont une fiche MDH)

Felix LEMOINE, BOIZARD Ernest, HUGUEVILLE Ernest, AUBRY Charles et OUDART Léon ont été fusillés à Laon le 3 Août 1916 et faits chevalier de la Légion d'Honneur (même décret).

L'abbé DELBECQUE, fusillé à Valenciennes le 17 septembre 1914 est évoqué  ICI

Jules MOHR et Henri GRESSIER, fusillés à Bruxelles le 19 avril 1916 ont leur page sur ce blog.

Henri LEGRAND, fusillé à Valenciennes le 23 janvier 1918 est honoré  ICI.

 

 


Feuilleter, depuis le site http://archive.org :

 

 (A suivre)

 

21 juin 2013

1919 - b - Transcriptions des décès survenus durant la Guerre. (Militaires, Civils fusillés, France)

             

                Dès 1919, les municipalités qui ont enregistré le décès soit d'un natif de Valenciennes, soit d'une personne y ayant son domicile légal, de même que les jugements rendus à propos des soldats décédés durant le conflit, qu'ils soient déclarés "Morts pour la France" -ou pas- sont retranscrits dans les registres de décès, en l'occurrence pour 1919 un volume spécial (391 actes), la transcription se devant d'être signalée dans le registre de l'année de décès, "au plus près de la date".

En voici la liste dans l'ordre des actes, pour les soldats ainsi que pour des cas particuliers. Une liste alphabétique, complétée d'une liste des affectations, lui succède.

 

PICT8279

 Je signale d'autre part quelques cas :

  • qui sortent de l'ordinaire,
  • ou n'ont pas été complétement résolus,
  • ou pour lesquels des renseignements complémentaires méritent d'être présentés.

 

03 fev 1919 1 VANDOMEL Emile 2° Classe, 1er régiment de Marche d'Afrique, engagé Volontaire 1914 Valenciennes, Liste Matricule 10 Camp de Zeitenlick Hôpital temporaire N°13, décédé au dépôt d'éclopés. 02 nov 1917 1 -- -- Né en Belgique, dont la nationalité n'est pas précisée, il a sa fiche sur "Mémoire des Hommes"

Engagé Volontaire, de nationalité Belge.


 

08 avr 1919 98  LEGER Léon Prisonnier de guerre, rapatrié d'Allemagne Lyon (2°) (Rhône) Place de l'hôpital 14 déc 1915 44 18 ans Valenciennes Valenciennes; Fils de LEGER Pierre et DELFOSSE Marie

Il s'agit vraisemblablement d'un civil déporté, mais sa naissance n'apparaît pas à Valenciennes, bien qu'annoncée le 10 août 1897 lors de son hospitalisation ; inhumé le 16/1/1915 au cimetière de la Guillotière à Lyon, il en a été exhumé le 24/05/1922.


 

12 avr 1919 101 DUPONT Arthur Désiré Eloi Soldat, 43°RI, 1°Btn, 1°Cie, Mle 10358 Craonne (Aisne) Inhumé croisement de la tranchée du moulin et du boyau Ranstaldt. Tué de plusieurs balles sur le corps 18 avr 1917 44 30 nov 1895 Valenciennes Valenciennes (domicile légal)

L'acte précisant l'emplacement de sa tombe initiale, j'ai pu la situer précisément au nord de Craonnelle en comparant avec les cartes de tranchées d'époque :

emplacement tombe précis


 

Survolez l'icône pour voir la fiche Mémoire des Hommes. Survolez une éventuelle icone info pour des informations complémentaires.

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Liste alphabétique des 153 noms ci-dessus.

 

  Liste des affectations connues.

 

Noms Acte
ADAM, Emile Henri 111
AGLAVE, Fernand 89
ANTOINE, Jules Alix Albin 112
ARGAUX, Gaston Paul 115
AUDUBERT, Georges Augustin 209
AUVERDUN, Emile 116
BACHELET, Alexandre Adrien 117
BAERT, Alphonse Jules Cornil 119
BAILLEUL, Pierre Adrien 157
BAILLY, Albert 110
BAILLY, Paul Désiré 120
BARBET, Abel 193
BATAILLE, Auguste 121
BAUDOUR, Louis 199
BEAUVOIS, Paul 122
BERNARD, Jules 132
BIGARET, Georges Ferdinand 88
BILLEMONT, Gaston Emile Jules Eugène 127
BIREMBAUX, Arsène 163
BLAS, Alfred Adolphe 183
BOISSART, Louis 210
BOQUET, Remy Auguste 87
BOUILLON, Felix 136
BRIZARD, Auguste 207
BRUYERE, Léon 15
BURETTE, Auguste 128
BUSIGNIES, Emile 103
CAMBRELENG, Albert 134
CARDON, Albert Joseph 189
CARION, Jules 114
CARLIER, Jérémie 211
CARLIER, Joseph Jules pierre 212
CARLIER, Michel Jean Joseph 133
CARTIER, Adolphe 56
CASTIAN, Georges Léon César 125
CHAUDESAIGUE, Henri Jules 178
CHIPPEY, Alfred Louis 154
CHIPPEY, Léon 213
CHOQUET, Alexandre 196
CLIQUET, Charles 204
COULON, François Paul 20
CRETIN, Ludovic Leon Hector 160
CUVELIER, Arsène 206
DARRAS, Georges Charles Adolphe 179
DAULE, Louis Joseph Désiré 16
DEBRABANT, Georges 170
DECOURTET, Henri Aimé Alexandre 7
DELANNOY, Joseph 109
DELCOURT, Marc 95
DELEEUW, Felix 131
DELGRANGE, Henri 137
DELGRANGE, Hippolyte 173
DELGRANGE, Théophile 214
DELHAYE, Charles Constant 30
DELSARTE, Georges Alphonse 190
DELVALLEE, Victor 23
DEMOUTIER, Henri Florentin 81
DENIS, René Emile Louis 167
DERCHE, Antoine 4
DERVIN, Camille 86
DESTOURBES, Alfred 83
DETREZ, Augustin 156
DEVAUX, Ernest Adolphe 198
DHAP, Louis 165
DUPONT, Arthur Désiré Eloi 101
FACON, Pierre jean Marie 201
FLAMME, Odile 151
FRAPPART, Jules 35
FROMONT, Gustave octave 100
GABELLE, Emile 124
GARDAVOIR, Léon Alphonse 166
GARDINAL, Henri 85
GELEZ, Georges 200
GIVERT, Emile Léon 203
GOSSELIN, Albert 182
GOÜT, Lucien, Léon 188
GUILLEZ, Louis François 108
GUIOT, Henri Joseph 17
HELLE, Fernand Jean Baptiste 186
HERLEMONT, Gaston 80
HERNOUD, André Georges 106
HINCK, Albert 208
HOLLANDE, Georges Marie Joseph 25
HOLLANDE, Henri Marie Joseph Gabriel Adolphe 123
HOLLANDE, Robert Marie Joseph 24
HUET, Alfred 29
HULOT, Pierre Adolphe Marie Emile 102
JERONNEZ, Adolphe 31
JONGBLOED, Paul Edouard 197
JOURDAN, Paul Joseph 47
LALOU, Arthur Noël 146
LALOU, Edmond 171
LAMBERTY, Charles 79
LANTREBECQ, Charles Joseph Benoit 143
LATINUS, Jean Baptiste 104
LEBRUN, Fernand 99
LECOCQ, Emile 76
LEDENT, Alphonse Jules Cornil 130
LEFEBVRE, Gustave 63
LEGER, Léon 98
LERICHE, René Désiré 138
LEROY, Aimé Marie Joseph Hubert 205
LEROY, Victor 169
LEVY, Léon 144
LEVY, Pierre 145
LIEVIN, Jean Baptiste Charles 174
LOUCHEUX, Paul 191
MACQUART, Achille Louis Victor 2
MAGNAC, Eugène 75
MAGRY, Joseph 18
MAGY, Maurice Abel 161
MARCHAL, Louis Joseph 152
MARMOUSEZ, Emile 194
MICHEAUX, Léon 184
MICHIELS, Alexandre 94
MILLE, Albert 105
MIROUX, Albert Jérôme Marie 13
MIROUX, Léon 55
MORAGE, Ferdinand 192
MOYAUX, Pierre Alexandre 37
MULLER, Albert Joseph 71
NEF, Georges Marcel Jules 176
NISON, Désiré 168
PAINVIN, Alfred 6
PAINVIN, Gontran Léopold 113
PEPIN, Emile Eugène 155
PEZIN, Lucien 5
PLICHON, Victor 41
POSTILLE, Prudent Jules 185
QUENNESSON, Maurice Edouard Eugène 8
RASET, Léon Gustave 159
REMY, Albert 175
REMY, Maurice Auguste Philippe 91
RINGOT, Albert Florimond 164
ROCHE, Victor 187
RUDANT, Louis 70
SAUDRAIS, Marcel Louis 36
SEMAL, Estelle 149
SENECHAL, Marcel Pierre Joseph 129
STIEVENARD, Marie 150
SUEUR, Raymond 69
TAQUET, Désiré Auguste 142
TAQUET, Marcel Louis 147
TELLE, Paul Ernest 139
THIERY, Henri Eugène 162
TISON, Georges Joseph Achille Lia 153
TRINQUET, Arthur 54
ULMO, Lucien Fernand 126
VANDEBEULQUE, Joseph Jules 67
VANDESQUILLE, Alexandre Albert 38
VANDOMEL, Emile 1
WANTY, Alfred Armand 141
WUIBAUT, Florimond Clément 3
 
Affectation Acte
1°BCP 119
9°BCP 81
16°BCP 122
19°BCP 200
11°Cuir 8
5°Cuir à Pied 188
4°Cuir. à pied 102
28°Dragons 206
8°Esc Train 56
8°RA 205
8°RA 210
13°RA 100
15°RA 174
26°RA 144
27°RA 15
27°RA 80
29°RA 136
59°RA 111
61°RA 23
61°RA 31
63°RA 137
27°RAC 76
1°RAF 54
1°RAL 55
1°RAL 130
1°RE 187
3°RG 197
8°RI 117
19°RI 85
19°RI 167
38°RI 207
43°RI 101
43°RI 124
48°RI 185
64°RI 168
65°RI 166
67°RI 86
73°RI 133
78°RI 41
82°RI 115
84°RI 37
84°RI 182
84°RI 191
87°RI 17
87°RI 20
91°RI 29
91°RI 36
91°RI 88
91°RI 89
91°RI 94
91°RI 110
91°RI 112
91°RI 120
91°RI 157
91°RI 159
91°RI 162
91°RI 163
91°RI 171
91°RI 176
91°RI 199
94°RI 16
94°RI 173
94°RI 212
110°RI 164
117°RI 24
117°RI 87
120°RI 18
127°RI 7
127°RI 25
127°RI 38
127°RI 63
127°RI 67
127°RI 69
127°RI 70
127°RI 91
127°RI 95
127°RI 108
127°RI 128
127°RI 138
127°RI 141
127°RI 147
127°RI 169
127°RI 175
127°RI 194
127°RI 209
132°RI 132
132°RI 189
147°RI 79
147°RI 104
147°RI 186
148°RI 109
148°RI 123
148°RI 142
148°RI 192
151°RI 121
151°RI 183
151°RI 208
155°RI 125
155°RI 139
155°RI 211
162°RI 83
166°RI 13
166°RI 193
166°RI 204
168°RI 153
169°RI 30
201°RI 143
201°RI 152
233°RI 198
240°RI 75
287°RI 201
289°RI 156
291°RI 203
303°RI 2
305°RI 105
315°RI 165
327°RI 35
327°RI 131
327°RI 145
328°RI 116
347°RI 161
366°RI 127
366°RI 146
366°RI 155
366°RI 190
403°RI 154
409°RI 106
412°RI 3
5°RIC 71
02°RIT 47
101°RIT 170
1°RMA 1
1°RMA 99
4°RMZ 129
9°RMZ 4
2°RZ 103
148°TI 160
2°Zouaves 6
3°Zouaves 113
4°Zouaves 196
Etat-Major 5
Aviso "Aisne" 114
Ambulance numéro 14 126
Marin 178
au Tchad 179
Art. Camp. d'Afrique 184

 


 

 

 

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26 mai 2013

Cahier d'un sous-oficier Allemand

 

                    En 1918 parait aux éditions Payot "Souvenirs de guerre d'un sous-officier allemand (1914-1915-1916)" avec une préface par Louis-Paul Alaux.
 L'un des chapitres relate le séjour à Valenciennes du Feldwebel C_, dont le nom restera inconnu, et dont le destin s'achève en 1916 lorsqu'il abandonne l'armée allemande pour passer au Danemark. La préface conclut :

Une édition anglaise, fidèle traduction, parait en 1919.
Ce qui m'intéresse est le chapitre sur Valenciennes, intitulé  : "Kommandatur (sic) à Valenciennes" que je transcris ci-dessous et qui décrit un peu de la vie de la cité durant l'occupation.

 

XXV
La Kommandantur de Valenciennes


La Kommandantur. - Administration de, la ville. -Trafic de journaux. -Evasions en Hollande. -Bataille entre Bavarois et Prussiens. - Assassinat d'une jeune fille française par un soldat allemand.

En juillet 1915, les bureaux de la Kommandantur de Valenciennes étaient installés dans la Mairie. Le maire avait été autorisé à garder quelques petites pièces pour lui et ses employés. Dans le bâtiment de la cour où se trouvaient avant la guerre le service des eaux et les pompiers, les Allemands avaient installé un dépôt de revolvers, fusils de chasse, munitions, bicyclettes, harnachements de chevaux et autres objets qui avaient été confisqués. Au 2° étage se trouvait la prison des prévenus civils et celle des militaires allemands.


Le chef de la Kommandantur était le lieutenant-colonel Spiers qui faisait partie d'un régiment de uhlans du 13e corps d'armée. Son adjudant, qui le remplaçait au besoin, était le capitaine Kolb. Le lieutenant de réserve Korneman, commis-voyageur en cafés dans le civil, était aussi attaché à la Kommandantur. Le conseil de guerre se composait du commissaire impérial Dr Wunder (notaire à Karlsruhe dans le civil), du Dr Lewin qui le remplaçait au besoin et du sergent-major Sohn, secrétaire-interprète. On ne se servait pas toujours de ce dernier, parce qu'on se méfiait de lui ; mais on ne pouvait pas le chasser à cause des secrets qu'il savait et qu'il aurait pu rendre publics pour se venger.
Dans l'aile droite se trouvait le bureau des passeports où les Français et les Belges qui s'occupaient du ravitaillement des civils recevaient leurs permis de voyager.
La commission de ravitaillement se composait d'un capitaine de réserve, d'un lieutenant de landwehr, de quelques Américains et d'un certain nombre de civils français. Parmi ces derniers, je citerai M. Dreyfus, qui n'a fait que du bien pour ses compatriotes et pour son pays.
Pendant le peu de temps que je restai à Valenciennes -c'est-à-dire jusqu'au départ de la 56" division pour le front- je vis et j'appris des choses extrêmement intéressantes sur le régime auxquels étaient soumis les civils dans cette ville envahie.
Les civils étaient autorisés à circuler en ville et à fréquenter les cafés, les restaurants et les établissements publics de 6 heures du matin à 8 heures du soir. Les magasins et les cafés étaient ouverts de 8 heures du matin à 7 heures du soir.
Dans presque toutes les maisons logeaient des militaires appartenant aux troupes d'étapes.
La musique du 88e régiment jouait tous les jours devant la Kommandantur de midi à une heure. Sur la porte de la mairie flottaient le drapeau impérial allemand et le drapeau royal de Bavière. Sur un grand écusson on lisait: ETAPPEN KOMMANDANTUR


Pendant la journée la circulation dans les rues était très mouvementée.
Une cantine allemande ne vendait qu'aux soldats allemands. Les officiers et les hommes des troupes d'étape vivaient beaucoup mieux qu'ils n'avaient jamais vécu en Allemagne.
Outre leur traitement ou leur prêt, le commandant recevait une indemnité payée par la ville de 35 francs par jour; les autres officiers recevaient 10 francs, les sergents-majors 6 francs, les sous-officiers et soldats 4 francs. De plus, ils logeaient tous gratis dans les hôtels moyennant des bons municipaux d'une valeur de 4 francs. En principe, l'indemnité était une indemnité de nourriture, parce que leur service pouvait les empêcher de manger à l'ordinaire ou au mess. En réalité, tous mangeaient où cela ne leur coûtait rien et gardaient pour eux l'indemnité. Ils mangeaient tous à la caserne Saint-Vincent, rue de Lille. [NDR Caserne Vincent]


En somme, on peut dire que les troupes d'étapes étaient à peu près entretenues aux frais de la population.
Bien qu'au moment où j'arrivai la guerre eût déjà duré près d'un an et que presque tout eût été pris, les réquisitions étaient toujours excessives. On prenait tout ce qui pouvait avoir une valeur quelconque. Toutes les bicyclettes, par exemple, avaient été envoyées en Allemagne, mais on en découvrait tous les jours.


Les mines et les établissements industriels d'Anzin étaient exploités par les Allemands; beaucoup de civils devaient travailler dans les mines pour un salaire misérable. Les champs étaient labourés par leurs propriétaires ou par des ouvriers civils, mais le gouvernement allemand réquisitionnait toute la récolte, ne laissant au propriétaire que le strict nécessaire pour se nourrir et semer au printemps prochain. Les grains étaient envoyés dans un grand moulin de Valenciennes dirigé par un sous-officier; toute la farine devait être employée pour les besoins de l'armée ; le surplus était expédié en Allemagne.


Beaucoup de difficultés auraient pu être évitées par les civils s'ils avaient su rester étroitement unis; mais ils étaient souvent en désaccord, se plaignaient les uns des autres.
Les amendes étant payables en monnaie allemande et la ville n'ayant que des bons, ils étaient obligés, pour pouvoir s'acquitter, de s'adresser à un changeur, ce qui leur coûtait beaucoup plus cher.
Les gendarmes de la Kommandantur se conduisaient en véritables brutes, surtout un nommé Ruff.


Mes fonctions consistaient à interpréter pour le conseil de guerre, surtout pour le Dr Wunder, et à réquisitionner en ville et aux environs des moteurs et certains instruments, machines et outils nécessaires pour la récolte. C'est ainsi que j'eus souvent l'occasion de me trouver en rapports avec des Français en prévention de conseil de guerre. La plupart des détenus civils étaient inculpés de contrebande de correspondance ou de marchandises de France en Belgique ou réciproquement.


C'est ainsi qu'un fabriquant de porcelaine de Saint-Amand, qui se rendait à Valenciennes très souvent avec un permis, fut arrêté et inculpé d'avoir servi d'intermédiaire entre Français et Belges pour des échanges de lettres. Au moment de son arrestation on ne trouva rien de compromettant sur lui et il protesta de son innocence. Il n'en fut pas moins condamné à cinq cents marks d'amende avec défense expresse de quitter Saint-Amand où se trouvait sa fabrique.


Une autre affaire assez curieuse fut l'affaire M... et L... Un certain M..., d'origine belge, mais habitant Valenciennes, fut arrêté et inculpé d'avoir vendu des journaux français qui venaient de Hollande par la Belgique. Voici comment se pratiquait ce petit jeu : des civils, membres de la commission de ravitaillement, étaient autorisés à se rendre à la frontière hollandaise pour les achats de denrées. Là, des Hollandais leur passaient facilement des journaux français. L..., rédacteur à la Gazette de Valenciennes, vendait ces journaux 15 francs pièce à M... qui les louait aux habitants de 3 à 5 francs l'heure. Quand ses clients les avaient lus il allait les vendre à Douai. Quand on arrêta M..., on trouva chez lui quelques vers satiriques qu'il avait faits sur le Kaiser, ce qui lui valut une seconde inculpation. Pendant tout le temps de la prévention; le sergent-major Sohn ne cessa de poursuivre de ses assiduités Mme M... qui était fort jolie, l'assurant que si elle consentait à être aimable il se faisait fort d'arranger l'affaire de son mari. L... et M... furent condamnés chacun à 1.000 marks d'amende pour le trafic de journaux. M... récolta en outre trois mois de prison pour ses vers sur Guillaume II. Le maire de Marly, M. Druy, se trouvait en prison pour avoir fait un voyage en France, par la Hollande et l'Angleterre, pour aller voir son fils qui se trouvait à Brest. Il était ensuite revenu. La chose était possible, parce qu'il y avait en France et en Belgique toute une organisation secrète d'étapes clandestines pour les personnes qui voulaient s'enfuir. Tout était préparé pour faire franchir au fuyard la barrière de fils de fer dans lesquels passait un fort courant électrique : on se servait pour cela d'une double échelle qu'on mettait à cheval sur la barrière. Cela naturellement coûtait assez cher. Quelquefois aussi on achetait la sentinelle. M. Dreyfus, membre de la commission du ravitaillement de Valenciennes, fit ainsi évader plus de 1.500 jeunes gens. Il fut condamné à trois ans de travaux forcés, à peu près en même temps que miss Edith Cavell. Quant au maire de Marly, je ne pus savoir à quoi il fut condamné parce que je quittai Valenciennes avant son jugement.


Deux femmes qui avaient frappé des gendarmes furent condamnées à 1.000 marks d'amende et à trois mois de prison.


Dans la prison de la Kommandantur se trouvaient aussi beaucoup de soldats allemands en prévention de conseil de guerre pour avoir prolongé leur permission ou s'en être octroyée une eux-mêmes; il y avait aussi des cas de refus d'obéissance et de voies de fait envers des supérieurs. Si leur conduite antérieure avait été bonne, on les condamnait à une peine relativement légère, mais on les renvoyait toujours au front en première ligne, leur peine étant suspendue jusqu'à la fin de la guerre. S'ils se conduisaient bien ils pourraient être graciés. On agissait ainsi parce que beaucoup de soldats commettaient exprès des délits pour se faire condamner, espérant ainsi échapper à la guerre.
Lorsque Prussiens et Bavarois se trouvaient dans la même localité, il y avait souvent des rixes. Au mois d'août 1915, il y eut à Douai une véritable bataille entre les troupes de ces deux pays; huit officiers furent tués, ainsi qu'un grand nombre d'hommes; il y eut aussi beaucoup de blessés. Quatre cents hommes furent condamnés par le conseil de guerre de Lille à des peines variant de un an à douze ans de prison ou de travaux forcés. On n'a jamais parlé de cette affaire dans la presse allemande.


Tous les mardis, un convoi de militaires et de civils condamnés ou déportés partait pour l'Allemagne. Un grand nombre de civils furent déportés sans jugement, par simple mesure administrative.


Tout le personnel de la Kommandantur, depuis le lieutenant-colonel Spiers jusqu'aux gendarmes, se faisait faire des quantités de chaussures avec le cuir réquisitionné pour les besoins de l'armée; ils envoyaient ces chaussures en Allemagne. Le Dr Wunder recommandait aux sous-officiers d'agir discrètement pour que ce truc ne s'ébruite pas et il marquait lui-même sur les colis : « Linge à laver » avec le timbre de la Kommandantur.

Mais de tout ce que j'appris pendant mon séjour à Valenciennes, voici certainement l'histoire la plus intéressante:
Il y avait, au parc d'automobiles de Valenciennes, un fils de famille de Munich qui était chauffeur et qui, bien que n'ayant pas fait son volontariat d'un an, ne fréquentait que les officiers : un jeune embusqué de haute volée. Ce jeune homme qui passait son temps agréablement à l'arrière, avait remarqué une jeune fille très jolie : d'environ dix-huit ans, qui était la fille d'une dame qui tenait une auberge sur la route de Marly à Saultain. Le jeune chauffeur se mit à fréquenter l'auberge assidûment, commandant toujours ce qu'il y avait de plus cher comme vins et liqueurs, et cherchant par tous les moyens à entrer en relation avec cette jeune fille. Mais cette dernière paraissait éprouver pour lui une telle antipathie qu'elle quittait toujours la salle aussitôt qu'il arrivait. Le chauffeur, sans se décourager, la suivit plusieurs fois dans la rue, mais elle trouvait toujours moyen de l'éviter. Un jour enfin elle le rencontra au marché de Valenciennes. Le chauffeur qui avait son plan, l'accoste et lui intime l'ordre de le suivre immédiatement. La jeune fille, très effrayée, le suit docilement, car chaque fois qu'un militaire allemand déclare à un civil qu'il l'arrête, celui-ci doit le suivre sans protester, quitte à être mis plus tard en liberté après enquête. Le chauffeur conduit la jeune fille chez lui, la pousse dans sa chambre, l'y enferme à clef et ressort pour aller à son service. Le soir il rentre chez lui retrouver sa prisonnière. Quelques temps après il ressort, et va se constituer prisonnier à la Kommandantur où il déclare qu'il vient de tuer une jeune fille française par accident. On trouve, en effet, le corps de la jeune fille dans sa chambre: elle avait été tuée d'une balle de revolver au front.


La version -absurde- du chauffeur est la suivante: .
La jeune fille avait consenti à se livrer à lui. Comme il se déshabillait pour se coucher, son revolver qu'il avait l'habitude de déposer tous les soirs sur sa table de nuit, partit par suite d'un faux mouvement et la jeune fille fut tuée raide.
Les parents de la victime accusent au contraire le chauffeur d'avoir assassiné leur fille qu'il avait séquestrée, parce qu'elle refusait de se livrer à lui. L'examen médical démontra, en effet, que la jeune fille n'avait pas été outragée.
Le chauffeur fut condamné à six mois de prison pour séquestration arbitraire d'une personne, l'inculpation de meurtre ayant été écartée. Comme il avait fait cinq mois de prison préventive, il fut, quelques semaines après, mis en liberté.
En entendant la lecture de ce jugement inique, le père de la jeune fIlle adressa au conseil de guerre une violente protestation, disant que les Allemands acquittaient l'assassin de son enfant, que la justice allemande n'existait pas, etc... Le pauvre homme fut arrêté aussitôt et déporté en Allemagne quelques jours après.


La vieille dame en deuil est aujourd'hui seule dans l'auberge de la route de Marly, pleurant son enfant et son mari. Cette histoire m'a été confirmée par le sergent-major Sohn, qui assistait au procès en qualité d'interprète. Tout le personnel de la Kommandantur me la confirma également. Ce meurtre et cet acquittement avaient produit une émotion profonde dans toute la ville et n'avaient pas peu contribué à faire haïr encore davantage tout ce qui est allemand. .


Mon séjour à Valenciennes prit fin le 20 septembre, jour où je reçus l'ordre de me rendre à Saverne, en Alsace, où se trouvait mon régiment.

 

              Reste à décider ensuite si ce témoignage est authentique, ou s'il s'agit du œuvre de propagande, suffisamment proche de la réalité (réquisitions abusives, malversations, fraudes diverses), qui ne verse pas dans l' "anti-occupant" primaire reconnaissable d'emblée.

 

 

17 mai 2013

CANONNE Alfred, COTTEAU Edouard & HERBAUX Victor

 

affiche

 
René Delame : "Valenciennes Occupation allemande 1914-1918. Faits de guerre et souvenirs" Hollande & Fils ed. 1933

  • Le Mardi 16 octobre 1917 fut pour nous une jounée de deuil, car la ville recevait de la Commandanture l'avis suivant:
    " Les trois civils dénommés ci-dessous, fusillés ce matin, à 7 heures, suivant la loi martiale, ont été enterrés au cimetière civil de St-Roch.
    " Les numéros des tombes sont les suivants:
    Canonne Alfred, tombe 360;
    Cotteau Edouard, tombe 361;
    Herbaux Victor, tombe 362. "
    Les murs de la ville furent immédiatement recouverts d'affiches rouges destinées à impressionner la population, en annonçant l'exécution de ces trois braves Français, morts pour la Patrie.

    Nous n'eûmes à leur sujet que de très vagues renseignements deux de ces prisonniers étaient domiciliés à Honnechy, le troisième seulement habitait Valenciennes. Cannone et Cotteau ayant trouvé un pigeon voyageur porteur d'un message questionnaire, étaient accusés d 'y avoir répondu.
    Herbaux aurait été déposé, paraît-il, en territoire occupé, par un aéroplane, pour y accomplir un service de renseignements. Je rencontrai l'employé des pompes funèbres Dautel, qui, ayant assisté à l'exécution me dit que les condamnés étaient arrivés à sept heures du matin en camion automobile au champ de tir. Une corde avait été tendue le long de la butte, devant laquelle ils furent alignés à deux mètres les uns des autres, le dos tourné au peloton qui devait les fusiller.
    Ils se rendirent à leur place très courageusement, les yeux non bandés et sans être ligotés.
    Tous trois après la salve, tombèrent à la renverse, puis leurs cadavres furent déposés dans des cercueils et conduits par Dautel au cimetière Saint-Roch, pour y être inhumés.
    On ne saura jamais rendre suffisamment hommage à ces braves Français qui tombèrent victimes de leur patriotisme.
    A cette époque, les prisons regorgeaient de monde, et les Allemands durent préparer d'autres locaux. A la prison de St.Jean, où je devais être enfermé le mois suivant, se trouvaient un colonel et une douzaine d'officiers qui avaient tenté de s'évader, c'est pourquoi les patrouilles circulaient jour et nuit, et arrêtaient les passants pour leur demander leurs papiers. La Commandanture voyait partout des espions.
    C'est ainsi qu'au cimetière Saint-Roch ils arrêtèrent un pauvre évadé, qui, depuis deux mois y était caché, des personnes charitables allaient lui porter à manger.

  • Les actes de décès des 3 hommes figurent dans le registre des décès de la Ville de Valenciennes de 1917, en ligne sur le site des Archives départementales du Nord, Cote 3E 5783 actes N°s 1117, 1118, 1119 pages 278 & 279.
    Ils portent la même mention :

    "Décédé au lieu-dit le Rôleur, Canton Est. Dressé le 23/10/1917 sur l'ordre de la Commandanture.
     Signé: Sellschopp, Lieutenant et Adjudant.
    "


    afiche



    Rien à la lecture de ces actes ne laisse deviner qu'il s'agit d'une exécution. Cependant, ils donnent ou confirment les renseignements suivants :

HERBAUX Victor Edmond

  • Meunier, né à Lille le 07/01/1882, domicilié à Valenciennes, faubourg de Paris, Chemin Latéral, Canton Nord, époux de Maxelende Morchin, il est fusillé à Valenciennes le 16 octobre  1917.
    Déclaré "Mort pour la France".

  • "A été fusillé pour avoir atterri par moyen d'un ballon libre derrière nos lignes, dans l'intention de faire de l'espionnage."
    (Der Oberbefehlshaber)

  • Fait Chevalier de la Légion d'Honneur à titre posthume par décret du 21 septembre 1923.

  • Son nom est cité dans la "London Gazette"
  • Sa fiche sur le site Mémoire des Hommes, où il est bien considéré comme soldat du 100e RI (rien cependant dans son Etat Signalétique et des Services ne permet de savoir s'il était en service commandé) :

    MDHerbaux

  •  Les archives royales de Belgique disposent d'une lettre de la mairie de Valenciennes, en réponse semble-t-il à un organisme (belge) recensant les victimes de l'invasion :

    archivesB
    A noter que l'acte de décès porte bien la date du 16 octobre 1917

  • Sa tombe au Cimetière St Roch de Valenciennes : il y est qualifié de "prisonnier civil", dommage que la mention fusillé ne figure pas (et que, malgré ma demande, la plaque ne puisse être rectifiée !)
    De même sur le site "Sépultures de Guerre" auprès duquel une demande de rectification a été déposée.

    Tombe St Roch


  •  Il exite aux Archives du Royaume de Belgique un dossier de 10 pièces, maheureusement non numérisé "concernant Jules Bar et Victor Herbaux, aviateurs sous la direction du GQG britannique et fusillés. 1920-1921.
    Algemeen Rijksarchief / Archives générales du Royaume - I 581 - 2901"

 

COTTEAU Edmond Frédéric

  • Menuisier, né à Honnechy le 03/03/1884, de Frédéric Edmond et PROYE Marie Louise, domicilié à Ors (Nord).
  • Classe 1904, Mle 170 au recrutement d'Avesnes - appelé à la 6° section de commis et ouvriers d'Etat à Châlons sur Marne, puis à Verdun, ensuite à la 6° section Mézières-Charleville. Rentré en 1915 en qualité de menuisier aux ateliers de la Compagnie du Nord à Tergnier.
  • Citation à l'ordre de l'armée
    Médaille militaire.
  • "A été fusillé à Valenciennes le 16 Octobre 1917, pour avoir tenté de faire parvenir des nouvelles, par pigeon voyageur, aux troupes françaises."

    Les pigeons étaient lachés depuis des avions, français ou britanniques, dans des boites les protégeant au mieux des chocs. A l'intérieur on demandait à celui qui trouverait l'oiseau de rédiger un message avec un maximum d'informations et de relacher le pigeon qui ne manquerait pas de revenir à son pigeonnier.  Ceux qui prenaient le risque d'informer les alliés essayaient le plus souvent de se démarquer de fausses informations rédigées par l'ennemi en donnant une information qui devait permettre de les reconnaires ; cette information a souvent servi aux allemands pour retrouver l'expéditeur lorsque le pigeon était capturé par eux.


  • Fait Chevalier de la Légion d'Honneur à titre posthume par décret du 25 mars 1924.
  • Le 29 juillet 1919, le Journal Officiel publie sa citation à l'ordre de l'armée 

citation COTTEAU

CANONNE Alfred Amédée

  • Cultivateur, né à Honnechy le 15/05/1856, domicilié à Ors, rue de Landrecies.
  • "A été fusillé à Valenciennes le 16 Octobre 1917, pour avoir tenté de faire parvenir des nouvelles, par pigeon voyageur, aux troupes françaises."

  • Fait Chevalier de la légion d'Honneur à titre posthume par décret du 21 septembre 1923.
  • Le 29 juillet 1919, le Journal Officiel publie sa citation à l'ordre de l'armée (ci-dessus)
  • Sa fiche sur le site "Mémoire des Hommes"

    MDH CANONNE

 

 

Le lieu de décès, donc de l'exécution : le champ de tir du Rôleur, est le même que pour Henri LEGRAND et ses compagnons BEAUVOIS Nicolas et THUILLIEZ Pierre-Joseph qui seront fusillés le 23/02/1918.

Voir la page du blog qui leur est dédiée

       C'est au même endroit que le 28 Août 1944 les nazis fusilleront avant de s'enfuir devant l'arrivée de la 30°Division US "Old Hickory" qui pénètre dans Valenciennes le 2 Septembre, 21 civils dont les noms figurent sur le monument à l'entrée de l'ancien champ de tir : Bacquet François, Charon Isisdore, Cuvelier Pierre, Denys Damien, Farineau Arthur, Farineau Léon, Farineau Arthur fils, Farineau-Deker Clémence, Fabry Gilles, Gontier Jean, Kulpa Charles, Kulpa-Krass Madeleine, Krupa Jean, Lecocq Laurent, Lutas Jean, Millot Albert, Perrin Louis, Perrin Denis, Persiaux César, Pichon Albert, Riquoir Louis.

Roleur
(photo de l'auteur)

 

10 mai 2013

Militaires et Civils (prisonniers, fusillés) décédés durant la Guerre.

 

Les registres étant en cours de dépouillement, la liste actuelle - publiée dans la largeur admise pour ce blog - est chronologique, et sera réorganisée une fois terminée, elle est destinée aux éventuels descendants ou membres de la famille de ces soldats qui en feraient une recherche sur Internet. Le cas échéant, je complèterai leur actuel lieu d'inhumation.

Bien qu'il s'agisse généralement de militaires, je reste dans le cadre de ce blog, car les civils voyaient couramment passer les cortèges se rendant au cimetière, et lorsqu'une cérémonie religieuse catholique avait lieu, il n'était pas rare que des enfants de choeur de la commune accompagnent le desservant, ce qui fut le cas de mon père.

 

PICT8279

 

+ : Mises à jour en cours  :

 Décédés à Valenciennes
1914 1915 1916 1917 1918 1919  Total
Français
(Militaires prisonniers
         ou décédés au combat
et civils fusillés)
 114 noms  66 noms  24 noms 30 noms

79 noms

41 noms  +354

Allemands
(Militaires)

 

 104 noms  107 noms 175 noms 239 noms

 409 noms

 17 noms  1051
MàJ en cours
22/03/2023

Australiens, Britanniques,
Canadiens, Indiens, Irlandais
(Militaires prisonniers)
Belges
(Prisonniers et travailleurs civils)

 5 noms

dont 1 Belge
 34 noms  10 noms
51 noms

dont 8 Belges

7 noms

(7 Belges)
 +1 nom  +108
Russes & Roumains
(Militaires prisonniers)
     12 noms 122 noms

1 nom
ci-dessous

   135
Total Annuel
223 207 221 442 496 59  1648

 

                  Dès le début des hostilités, l'état-civil de Valenciennes fait état des décédés pour fait de guerre dans ses registres, la cité est occupée le 25 Août 1914 et les services municipaux continuent de fonctionner sous la férule de l'occupant.
Les soldats de toutes nationalités, alliés prisonniers, allemands soignés dans les ambulances de la commune, civils fusillés sont normalement répertoriés durant les années 1914, 1915, 1916 et au début de 1917.

Les principales ambulances sont

  • L'Ambulance du Lycée Henri Wallon, place de la République.
  • L'Ambulance du Collège de Jeunes Filles, Boulevard Pater (parfois dénommée Lycée de J.F.)
  • L'Ambulance du Collège Notre-Dame, Rue des Capucins.
  • L'Ambulance des Petites Sœurs de Pauvres, 22 Avenue Duchesnois (actuellement n° 104), les Petites Sœurs officieront également faute de place dans divers autres lieux .

Ces édifices existent toujours, quasiment à l'identique.

    Le 13 Juillet 1917, les actes (de Valenciennes) portent la mention "heure actuelle de l’Hôtel de Ville", précisant ainsi que les territoires occupés sont à l'heure allemande, soit une heure d'avance ; écrit ainsi, c'est l'horloge qui est mise à l'heure, pas nécessairement l'esprit des administrés, forme de résistance passive à l'occupation. Dans les registres d'Uccle (Belgique) en Juin 1918 - pour au moins un acte transcrit à Valenciennes-  l'heure est suivie de la mention "trentième degré longitude est Greenwich", ce qui est la limite Est de l'empire colonial belge, où l'horaire est également GMT+2, comme l'heure d'été allemande, imposée le 1er juin 1916, et qui rechangeait au 30 septembre.

   De même à partir de Mai 1917, il y a décalage important dans l'enregistrement des décès de militaires, qui se font en Juillet pour Mai et Juin en Aout pour Juillet, etc ...... Plus aucun décès de soldat allemand ne sera enregistré après le 8 septembre 1917. Les derniers à apparaitre dans les 3 premiers jours d'octobre sont des régularisations du trimestre précédent, avec la mention "dressé sur l'ordre de la Commandanture" qui remplace la déposition réglementaire de 2 témoins.

Par la même occasion plus aucun décès de militaire allié, ni même de prisonnier Russe ou Roumain ne sera enregistré dans les Ambulances et Hôpitaux.
 
   Il n'y aura plus en 1918 que des civils, prisonniers -parfois "ouvriers"- ou fusillés, dont les actes seront dressés avec une courte mention permettant de les distinguer ; seuls les actes des fusillés sont dressés sur l'ordre de la Commandanture.

   Avec l'avancée alliée, des civils réfugiés des communes entre Cambrai et Valenciennes apparaissent dans les registres de même que des Belges, et dès la libération de Valenciennes le 2 novembre, nombre d'entre eux furent d'abord soignés dans l'ambulance que tenaient les Petites Sœurs des Pauvres au 22 ( actuel 104) de l'avenue Duchesnoy, qui est devenue ambulance britannique : la "2nd Casualty Clearing Station"(1) qui y restera jusqu'en juillet 1919 ; y seront également soignés des militaires Français prisonniers rapatriés, dont certains y décéderont.

On y trouve aussi l'acte de décès d'une femme née à Tbilissi, actuelle capitale de le Georgie, peut-être venue avec les prisonniers  requalifiés en travailleurs après la paix signée avec la Russie.

Date de l'acte  N° d'Acte
Natio-
nalité
Nom Prénom Infor-
mations
Précision lieu de décès Date de décès Page du Reg. Date de Naissance Lieu de Naissance
11 déc 1918 986 RU MOUKAMET Djanal Civile Ambulance de l'asile des petites sœurs des pauvres N°2 CCS Anglais, Avenue Duchesnoy, n°21 11 déc 1918 250 20 mai 1899 Tiflies (Russie)

 

     Dès Février 1919, les jugements de décès sont transcrits dans les registres, terminant ainsi la chaine administrative reconnaisant la mort (le plus souvent avec la mention "Pour la France") de soldats nés ou résidant à Valenciennes. Sont transcrits aussi - conformément à la loi, mais non traités ici - les décès de civils hors de la commune (de naissance ou de résidence). Tous ces actes devaient faire l'objet d'une mention maginale dans le registre de l'année de décès, au plus près de la date de celui-ci, ce qui est  rarement le cas.

             
Soldats valenciennois décédés
durant la guerre 

 Transcriptions rédigées en    
1919 (en cours) 1920 1921    
             


  

 (1)Casualty Clearing Station

Ce poste d'évacuation sanitaire faisait partie de la chaîne d'évacuation des blessés, plus en retrait de la ligne de front que les postes de secours et les ambulances de campagne.
Appartenant au Royal Army Medical Corps, le travail de la CCS était de traiter un homme pour qu'il puisse rejoindre son unité, ou, dans la plupart des cas, pour lui permettre d'être évacué vers un hôpital de l'arrière. Ce n'était pas un endroit pour un séjour de longue durée.

Les CCS sont généralement situées sur ou à proximité des lignes de chemin de fer, pour faciliter le mouvement des blessés depuis le champ de bataille et vers les hôpitaux. Bien que de taille relativement importante, les CCS déménagaient fréquemment -d'où le travail conjoint des personnels des Royal Engineers et des hommes de l'Army Service Corps-, notamment dans le sillage des grandes attaques allemandes au printemps 1918 et l'avance des Alliés à l'été et à l'automne la même année. Beaucoup de CCS ont été ensuite déplacées vers la Belgique puis l'Allemagne avec l'armée d'occupation en 1919. Les emplacements de ces postes d'évacuation peuvent souvent être identifiés aujourd'hui par les nombreux cimetières militaires qui les entouraient.

 

5 mai 2013

1918 - Civils alliés décédés à Valenciennes

Retour au tableau des nationalités par année

PICT8279



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Liste alphabétique des 7 noms ci-dessus.

 

 

 

Noms Acte
BARBIER, Léon Joseph 476b
BARREZ, Henri 119
CAULIER, Agathon 180
COLLET, Jules Joseph 473
DECLEVE, Joseph 107
DELHAYE, Noël 428
KAHLEN , Felix 127
 
 

 


 

 

 

5 mai 2013

1918 - Soldats Français décédés à et de Valenciennes, civils fusillés

 

             3 Civils fusillés au lieu-dit "Le Rôleur" le 23 février figurent dans cette liste ;leurs actes sont "Dressés sur l'ordre de la Commandanture, signé Von Witzendorff, Major et Commandant" :

  • LEGRAND Henri
  • BEAUVOIS Nicolas
  • THUILLIEZ Pierre Joseph

Voir cette page du blog

 


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Liste alphabétique des 56 noms ci-dessus.

 

  Liste des affectations connues.

 

Noms Acte
BAGUE, Augustin 1005
BALLEUX, Eugène 490
BEAUVOIS, Nicolas 141
BECU, Aimable 437
BILLIET, Etienne Edouard Joseph 491
BISIAUX, Henri 378
BISSIAU, Adolphe 595
BLAS, Jean Baptiste 176
BOLLE, Richard Louis 1034
CACHEUX, Maurice 803
CANCADE, Antoine Joseph 987
CARLIER, François 733
CLAIE, Désiré Henri 957
CROIX, Leon 391
DAYEZ, Henri 828
DELABY, Antoine Eloi 464
DELATTRE, Raymond Félix Joseph 482
DELEPINE, Gaston 315
DELFOSSE, Alphonse 476
DENNETIERE, Paul Henri 988
DESFRENE, Marius Joseph 632
DOMBRET, Maurice Charles 439
DOREMUS, Edouard 53
DUBOIS, Paul 812
DURIEU, Elie Georges 191
FOLLET, Auguste Marie 320
GAISSE, Marcel 475
GAMEZ, Julius 474
GODEM, Aquila Achille Ulysse 495
GOSSELIN, Maurice 468
GRENON, Fernand 964
HURIAUX, Gilbert Valère 485
JASPART, Arthur 444
KENDEL, Ahmed 471
LEDIEU, Victor 472
LEGRAND, Emile 198b
LEGRAND, Henri 140
LIBERAL, Joseph 623
MARRIER, Raymond Gontran 951
MARTINAGE, Gaston Edmond 635
MIGNOT, Alfred 94
MONFORT, Mathurin 1009
MONIER, Antoine Eloi 400
MOREAU, Octave 122
MUREZ, Ferdinand Jules Gustave 200
PILLOIS, Maximin Bastiani 691
PILLON, A 1007
PLANCHON, Kules Alfred 241
POSTILLE, Etienne 316
POTTIER, Emile 319
QUIVY, Emile Désiré Léopold 387
RUBIN, Jean Baptiste 518
SAID BEY GUERBI, 1014
THUILLIEZ, Pierre Joseph 142
VANHOOF, René Désiré 913
VEUBELOT, Arthur 652
 
Affectation Acte

 


 

 

 

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