Canalblog
Suivre ce blog Administration + Créer mon blog
Publicité

Les civils du Valenciennois dans la Grande Guerre 1914-1918

25 juillet 2020

Quérénaing : victimes de l'évacuation de 1918

 Le monument aux morts de Quérénaing, dont j'ai traité l'histoire des fusillés de 1914 sur ce même blog, énumère sur l'une de ses faces la liste de victimes de l'évacuation de 1918. Il s'agit de civils que le recul de l'occupant, qu'il s'agisse d'un repli stratégique vers des positions défensives préparées à l'avance, ou un reflux sous la pression des alliés durant les derniers mois de la guerre, a obligé à quitter leur commune pour fuir plus au nord et vers la Belgique.
 Les troupes d'occupation voulaient ainsi éviter aux populations de se retrouver sur la ligne de front et plus certainement avoir le champ libre, autant pour la défense des positions que pour les destructions organisées, si ce n'est le pillage des maisons.

DSC_0635b


 On ne dispose que des noms, prénoms et âges au moment du décès de 21 personnes : 8 de sexe féminin, 13 hommes et garçons. Certains âges -d'enfants trop jeunes : 4, 6, 9 et 12 ans - ne sont pas indiqués. Les décès connus vont actuellement du 15 octobre au 13 décembre 1918 où la victime décède au retour.

3 familles ont été particulièrement touchées :

  • BIDAULT : 3 frère et soeurs : Yvonne (6 ans) Raimond (9 ans) et Odette (15 ans).
  • LENNE : 3 enfants et leur père : François (46 ans), Albert (12 ans) André (17 ans) et Marcelle (20 ans)
  • MOTTE : le frère et la soeur : Robert 4 ans et Suzanne (15 ans).

NB : l'acte de décès à Roisin de DANHIEZ Georgina comporte une date de naissance postérieure jour pour jour d'un an à celle de DANHIEZ Elisabeth (dite Georgina, autre prénom usuel comme cela se faisait encore au début du 20e siècle) et à celle que l'âge du monument suggère ; le prénom de son père est confondu avec celui de l'un de ses frères (Martial) : les témoins ne sont pas de Quérénaing.

 

mymapcarte des lieux de décès

 Voici la liste des victimes, regroupées par patronymes, qui sera mise à jour au fur et à mesure de la découverte des actes de décès qui n'ont pas fait l'objet de transcriptions à Quérénaing (12 retrouvés sur les 21) :

  • BIDAULT Yvonne Eugénie
    • née le 03/10/1912 à Quérénaing (59) de Constant Lucien et BLEUSSE Florine,
    • évacuée de Quérénaing,
    • décédée à l'âge de 6 ans.
  • BIDAULT Raymond Arsène Emile
    • né le 05/05/1909 à Quérénaing (59) de Constant Lucien et BLEUSSE Florine,
    • évacué de Quérénaing,
    • décédé à l'âge de 9 ans.
  • BIDAULT Odette Florine Marie
    • née le 23/02/1905 à Quérénaing (59) de Constant Lucien et BLEUSSE Florine,
    • évacuée de Quérénaing,
    • décédée à l'âge de 15 ans.
  • BULTEZ René Alexis
    • né le 25/03/1897 à Quérénaing (59) de Alexis et MOTTE Zélia,
    • évacué de Quérénaing,
    • décédé à Quérénaing (59) le 13 décembre 1918 à l'âge de 21 ans.
  • BULTEZ Victor Joseph
    • né le 06/09/1875 à Quérénaing (59) de Augustin et GAILLIEZ Catherine,
    • évacué de Quérénaing,
    • décédé à l'âge de 43 ans.
  • BULTEZ Emile
    • né le 04/06/1858 à Quérénaing (59) de Alexandre et FROMONT Rosalie,
    • époux de MARECHAL Joséphine,
    • évacué de Quérénaing,
    • décédé à Audregnies (B) le 23 octobre 1918 à l'âge de 60 ans.
  • BULTEZ Jean-Baptiste
    • né le 02/12/1835 à Quérénaing (59) de Albert et MOTTE Louise,
    • évacué de Quérénaing,
    • décédé à l'âge de 83 ans.
  • DANHIEZ Elisabeth dite Georgina
    • née le 11/11/1873 à Quérénaing (59) de Charles et DRECQ Louise,
    • épouse de CARLIER Carlos, boulanger,
    • évacuée de Quérénaing,
    • décédée à Roisin (B) le 2 novembre 1918 à l'âge de 68 ans.
  • DANHIEZ Augustin
    • né le 06/07/1851 à Quérénaing (59) de Auguste et DEFER Marie Joseph,
    • évacué de Quérénaing,
    • décédé à l'âge de 67 ans.
  • DEFER Celenie
    • née le 16/01/1855 à Quérénaing (59) de Célestin et BISIAUX Octavie,
    • épouse de FIERIN Adolphe, décédé,
    • évacuée de Quérénaing,
    • décédée à Hornu (B) le 14 octobre 1918 à l'âge de 60 ans.
  • DEFER Armand
    • né le 24/03/1848 à Quérénaing (59) de Célestin et BISIAUX Octavie,
    • évacué de Quérénaing,
    • décédé à Roisin (B) le 21 octobre 1918 à l'âge de 70 ans.
  • LEDUC Arthémise Joseph
    • née le 19/06/1850 à Quérénaing (59) de Hubert et FRECQ Albertine,
    • évacuée de Quérénaing,
    • décédée à l'âge de 68 ans.
  • LENNE Albert Célestin
    • né le 10/07/1906 à Quérénaing (59) de François et RAVALARD Rosina,
    • évacué de Quérénaing,
    • décédé à Roisin (B) le 19 octobre 1918 à l'âge de 12 ans.
  • LENNE André François
    • né le 03/12/1901 à Quérénaing (59) de François et RAVALARD Rosina,
    • évacué de Quérénaing,
    • décédé à Dour (B) le 3 novembre 1918 à l'âge de 17 ans.
  • LENNE Marcelle Léontune Isabelle
    • née le 13/07/1898 à Quérénaing (59) de François et RAVALARD Rosina,
    • évacuée de Quérénaing,
    • décédée à Dour (B) le 28 octobre 1918 à l'âge de 20 ans.
  • LENNE François
    • né le 08/03/1872 à Artres (59) de Célestin et GARIN Isabelle,
    • époux de RAVALARD Rosina,
    • évacué de Quérénaing,
    • décédé à Roisin (B) le 24 octobre 1918 à l'âge de 46 ans.
  • LION Gustave
    • né le 08/06/1853 à Solesmes (59) de François Xavier et CHEVAL Rosalie,
    • évacué de Quérénaing,
    • décédé à l'âge de 64 ans.
  • MARECHAL Eugénie Augustine
    • née le 22/06/1858 à Maing (59) de Charles et LEDUC Augustine,
    • évacuée de Quérénaing,
    • décédée à Audregnies (B) le 30 octobre 1918 à l'âge de 60 ans.
  • MOTTE Robert
    • né le 20/06/1914 à Quérénaing (59) de Henri et BLEUSSE Emelie,
    • évacué de Quérénaing,
    • décédé à Quérénaing (59) le 14 novembre 1918 à l'âge de 4 ans.
  • MOTTE Suzanne
    • née le 08/12/1903 à Quérénaing (59) de Henri et BLEUSSE Emelie,
    • évacuée de Quérénaing,
    • décédée à Sebourg (59) le 15 octobre 1918 à l'âge de 15 ans.
  • VILFROY Eloi
    • né le 01/12/1854 à Woignarue (80) de Jonas et ALLEN Mélina,
    • évacué de Quérénaing,
    • décédé à l'âge de 64 ans.

 

Il manque actuellement 9 dates et lieux de décès, malgré un examen des localités possibles entre Quérénaing et Mons :

axe QM

 

  • A noter :  le couple BIDAULT Constant Lucien - BLEUSSE Florine a eu d'autres enfants par la suite, dont :

    • BIDAULT Yvonne Raymonde Odette, dont les prénoms rappellent ceux des 3 décédés, née le 16/01/1919 à Noisy-le-sec, et décédée le 14/09/2011 à Quérénaing
    • BIDAULT Odette Florine Marie née le 25/06/1921 à Quérénaing et décédée le 13/05/1998 à Quérénaing.

 

Publicité
Publicité
23 juillet 2020

1918 Sebourg accueille des évacués.

 Avec le recul de l'occupant selon les vicissitudes de la guerre, que ce soit un repli stratégique vers des positions préparées à l'avance, ou un reflux sous la pression des alliés durant les derniers mois de la guerre, les civils des territoires occupés ont été obligés de quitter leur commune pour fuir vers le Nord et la Belgique, chassés par les troupes d'occupation qui voulaient leur éviter de se retrouver sur la ligne de front et plus certainement leur laisser le champ libre, autant pour la défense des positions que pour les destructions organisées, si ce n'est le pillage des maisons.
S'il est encore difficile aujourd'hui de retracer leur parcours, on peut en découvrir les grandes lignes par les traces laissés dans les actes de décès des communes qui les ont hébergés.

 Ainsi à Sebourg, 1.350 habitants au recensement de 1921, 20 civils évacués du Nord et du Pas-de-Calais sont décédés majoritairement de fatigue et de maladie bien que la cause ne soit pas précisée, pour la plupart entre mi-octobre et fin novembre 1918. Il s'agit de femmes et d'enfants ainsi que d'hommes pour la plupart très âgés. Leur nombre ne permet malheureusement pas de présumer de celui des réfugiés qui sont passés (et ont probablement séjourné) à Sebourg.

Sur la carte ci-dessous, Sebourg est marqué d'une étoile, les autres balises indiquent la provenance des évacués y décédés. (cliquer pour élargir la carte)

Sebourg 

 En élargissant le point de vue, on imagine facilement leur destination : Mons en Belgique. Valenciennes avait déjà vu arriver mi-septembre 1918 les évacués de Cambrai qui apparaît ici sur l'axe d'évacuation, à 65 km de Mons.

Sebourg 2

 

Voici, dans l'ordre chronologique des décès, les noms des évacués relevés dans les registres de Sebourg :

 

  • GUINET Henri Casimir Joseph
    • né le 04/10/1846 à Ribécourt (59) de Louis et DEBUS Catherine,
    • époux de PEUGNET Azéma Marie Joseph,
    • évacué de Ribécourt,
    • décédé à Sebourg le 5 janvier 1918 à l'âge de 71 ans.
  • VITEL Agnès
    • née le 04/07/1841 à Vaulx-Vraucourt (62) de Alexandre et TOURNANT Sophie,
    • épouse de FOURNIER Nicolas, décédé,
    • évacuée de Vaulx-Vraucourt,
    • décédée à Sebourg le 7 janvier 1918 à l'âge de 76 ans et 6 mois.
  • FULLOY Adèle
    • née le 25/11/1832 à Saint-Léger (62) de Charles Marie et DUBOIS Marie Joseph,
    • épouse de TOURNANT Louis, décédé,
    • évacuée de Vaulx-Vraucourt,
    • décédée à Sebourg le 10 juillet 1918 à l'âge de 85 ans et 7 mois.
  • TISON Elise
    • née le 20/11/1843 à Maing (59) de Timothée et LESAGE Amélie,
    • épouse de BERSEZ Henri, décédé,
    • évacuée de Maing,
    • décédée à Sebourg le 14 octobre 1918 à l'âge de 74 ans et 10 mois.
  • MARTINAGE Angélique
    • née le 10/08/1897 à Maing (59) de Maxime et SCIELLET Julie,
    • évacuée de Maing,
    • décédée à Sebourg le 15 octobre 1918 à l'âge de 21 ans.
  • MOTTE Suzanne
    • née le 08/12/1903 à Quérénaing (59) de Henri et BLEUSSE Emelie,
    • évacuée de Quérénaing,
    • décédée à Sebourg le 15 octobre 1918 à l'âge de 14 ans et 10 mois.
  • DELMOTTE Marie Ambroise
    • née le 08/12/1881 à Saulzoir (59) de Léon et MATHIEU Adelaïde,
    • épouse de MOREAU Henri Léon,
    • évacuée de Saulzoir,
    • décédée à Sebourg le 15 octobre 1918 à l'âge de 36 ans et 10 mois.
  • GOSSELIN François
    • né le 29/03/1860 à Préseau (59) de François et MICHAUX Joséphine,
    • époux de WUILLOT Augustine,
    • évacué de Préseau,
    • décédé à Sebourg le 17 octobre 1918 à l'âge de 58 ans et 7 mois.
  • (DE)NOYELLE Auguste
    • né le 26/05/1881 à Villers-en-Cauchies (59) de Auguste et COLAU Marie Joseph,
    • époux de PLACE Alphonsine,
    • évacué de Villers-en-Cauchies,
    • décédé à Sebourg le 17 octobre 1918 à l'âge de 37 ans et 5 mois.
  • GILLERON Robertine
    • née le 09/03/1878 à Verchain-Maugré (59) de et GILLERON Florentine,
    • épouse de FIEVET Léon,
    • évacuée de Verchain-Maugré,
    • décédée à Sebourg le 21 octobre 1918 à l'âge de 40 ans et 7 mois.
  • DANNAT Maurice
    • né le 25/07/1898 à Vendegies-sur-Ecaillon (59) de François et CACHEUX Célénie,
    • évacué de Maing,
    • décédé à Sebourg le 22 octobre 1918 à l'âge de 20 ans.
  • LENNE Philomène
    • née le 02/09/1883 à Artres (59) de Nestor et PRINCE Philomène,
    • épouse de DELFOSSE Henri,
    • évacuée de Artres,
    • décédée à Sebourg le 23 octobre 1918 à l'âge de 35 ans.
  • LASSELIN Anatole
    • né le 31/03/1882 à Estourmel (59) de Amand et LANGRAND Sophie,
    • évacué de Estourmel,
    • décédé à Sebourg le 24 octobre 1918 à l'âge de 36 ans et 6 mois.
  • DARTOIS Marie
    • née le 11/04/1902 à Fontaine-Notre-Dame (59) de François et TREPANT Blanche,
    • évacuée de Fontaine-Notre-Dame,
    • décédée à Sebourg le 27 octobre 1918 à l'âge de 16 ans et 6 mois.
  • DARTOIS Marcel
    • né le 16/01/1896 à Fontaine-Notre-Dame (59) de François et TREPANT Blanche,
    • évacué de Fontaine-Notre-Dame,
    • décédé à Sebourg le 28 octobre 1918 à l'âge de 22 ans et 9 mois.
  • BOULANGER Amand
    • né le 06/09/1852 à Marcoing (59) de Valentin et MARCHEUX Marie Joseph,
    • époux de BOUDAILLIEZ Rose Emilia Joseph,
    • évacué de Marcoing,
    • décédé à Sebourg le 30 octobre 1918 à l'âge de 66 ans.
  • GUINET Marie
    • née le 14/01/1873 à Ribécourt (59) de Louis et DEBUS Victoire,
    • épouse de LAMOURET Auguste,
    • évacuée de Ribécourt,
    • décédée à Sebourg le 31 octobre 1918 à l'âge de 45 ans.
  • CAUBERT Adolphe Prudent
    • né le 14/04/1846 à Sélincourt (80) de Adolphe et CAUCHOIS Catherine,
    • époux de LEFEBVRE Marie,
    • évacué de Lambres,
    • décédé à Sebourg le 5 novembre 1918 à l'âge de 72 ans et 5 mois. (tué par obus)
  • LAURENT Judith
    • née le 20/01/1843 à Verchain-Maugré (59) de Isidore Joseph et BLARY Julie,
    • épouse de BLARY Elie Joseph,
    • évacuée de Verchain-Maugré,
    • décédée à Sebourg le 22 novembre 1918 à l'âge de 75 ans et 10 mois. (tué par obus)
  • LECLERCQ Palmyre
    • née le 21/10/1872 à Ruyaulcourt (62) de Auguste et DELOFFRE Marie Joseph,
    • épouse de CUVILLIER Emile,
    • évacuée de Ruyaulcourt,
    • décédée à Sebourg le 26 février 1919 à l'âge de 46 ans.

A noter un Sebourgeois, tué également par obus, peut-être le même que CAUBERT Adolphe :

  • HOUZÉ Emile
    • né le 22/03/1898 à Sebourg (59) de Achille Hubert et DEROMBISE Octavie Augustine,
    • décédé à Sebourg le 6 novembre 1918 à l'âge de 20 ans et 7 mois.

et les décès d'un frère et d'une soeur de la famille DARTOIS évacuée de Fontaine-Notre-Dame : Marie (16 ans) et Marcel (22 ans) à une journée d'intervalle. Les circonstances ne nous sont pas connues.

On trouve également deux naissances :

  • NOYELLE Emile né le 15/10/1918 à Sebourg de Gustave et GARDEZ Angèle, évacués de Saint-Aubert (59)

  • GOUBET Maurice né le 05/05/1919 à Sebourg de Henri Charles et LENGRAND Julie, évacués de Ribécourt (59)

 

11 mai 2020

Cimetière allemand de Frasnoy (Nord)

Entre le 25 Août 1914 -date de l'invasion de Valenciennes- et le 2 novembre 1918 -date de la libération de la ville-, de nombreux soldats allemands ont été soignés dans les divers hôpitaux "militarisés", initialement tenus par la Croix-Rouge puis par l'occupant lui-même ; certains d'entre eux y sont décédés et figurent dans les registres d'état-civil de la commune jusqu'à ce que les autorités d'occupation cessent de communiquer les décès à l'administration (septembre 1917).

1051 soldats allemands de la Grande Guerre sont actuellement connus comme décédés à Valenciennes.

L'inhumation se faisait au cimetière St-Roch, voir dans ce même blog le sujet sur le cimetière durant la guerre et l'implantation du cimetière d'honneur par l'occupant jusqu'à ce qu'après-guerre, les tombes alliées (françaises, britanniques et russes) soient rassemblées en carré par nationalité, les tombes allemandes étant déplacées pour être regroupées  "au calme".

Il n'y a pas eu à proprement parler de combats dans la ville lors de l'invasion d'Août 1914, depuis cette date il s'agit donc de blessés amenés du front dans les Lazarett et qui n'ont pu être sauvés. A partir de mi-octobre 1918 il s'agit de combats face aux alliés qui progressent jusqu'à investir la ville le 2 Novembre ; des blessés décéderont après cette date lors du repli jusqu'à l'Armistice du 11/11/1918, puis des prisonniers en 1919.

Selon le site Volksbund.de, près de la moitié des soldats allemands inhumés au cimetière de Frasnoy (Nord-France) venaient de Valenciennes. Je n'ai cependant pas obtenu de liste auprès de l'organisation chargée des tombes, qui m'a répondu "ne pas donner de renseignements aux chercheurs", et lors de ma visite au cimetière fin janvier 2020, le livre des noms (Namenbuch) était remplacé par un avis de leur antenne française de Metz indiquant la conservation du livre "à l'abri des conditions hivernales".

Ce n'est qu'après la période du 1er confinement que j'ai pu y revenir et, toujours faute de livre des noms, photographier chacune des tombes afin de reconstituer le plan et vérifier ainsi l'implantation de celles des seuls soldats décédés à Valenciennes.

       Le général canadien A.G.L. McNaughton indique dans son traité sur la délivrance de Valenciennes le 1/11/1918 : " Plus de 800 morts ennemis ont été rassemblés et enterrés dans la seule région du Mont Houy ". Rien ne permet à ce jour de savoir où ils ont été ré-inhumés.

Le "Deutsche Soldatenfriedhof" de Frasnoy rassemble :

  • 4.477 soldats allemands de la grande guerre,
  • 2 de l'armée austro-hongroise,
  • 5 soldats russes dont les croix claires sont reconnaissables

Selon le volksbund.de, les tombes proviennent de 78 communes que j'ai pointées sur cette carte.

Les tombes sont réparties en 10 carrés (Block), disposés comme ci-dessous, et une tombe commune (Kameradengrab de 1439 soldats dont 1355 demeurent inconnus, 84 noms figurant sur 4 plaques de bronze) 
Hors les tombes des carrés rassemblant plusieurs soldats dont les informations sont sur les branches de la croix, on trouve deux tombes collectives :

  • l'une portant le n°4 dans le carré n°2 où 10 plaques gravées insérées au sol portent 50 noms,
  • l'autre dans le carré n°7 tombe 218, où 2 plaques insérées au sol portent 7 noms et la mention "56 soldats inconnus".
  • D'autres soldats inconnus (unbekannt) reposent sous une croix, seuls ou à plusieurs (jusque 6).

Cliquer sur le n° de carré permet d'obtenir le détail de l'implantation des tombes ainsi que celles des soldats décédés à Valenciennes, repérables par leur couleur en fonction de l'année de décès, les seuls sur lesquels je me suis pour le moment penché.
-en gris celles de soldats inconnus,
-en beige foncé celles (5) des soldats russes.

Celles dont le numéro n'est pas souligné ne correspondent pas (en l'état des recherches) à un soldat décédé à Valenciennes.
Celles sans numéro ne comporte aucune inscription.

Survoler les n°s (ou les croix) donne le nom du soldat qui y repose, cliquer conduit sur ce même blog aux détails concernant ce soldat, dans la page de l'année de son décès.

  • Faute d'effet survol sur la majorité des écrans tactiles, une liste, parfois déroulante, a été ajoutée à la droite de chacun des 12 carrés et tombes communes de façon à ce que les noms, donnés dans l'ordre du bloc, soient visibles.

A ce jour la totalité des soldats décédés à Valenciennes ont fait l'objet d'une recherche,
et 764  tombes sont localisées.
(23/02/2023)


 

 

 

 

 

 

 

 

 

   

 

Kameraden
Grab
       
 

 

 

     
  2    3    4     5    6     

 

 

 

 

 

         

 

 

         
  1   
 10    9  
8  
7   
 
 

 

 

 

 

 

 


 

         

 

1914 1915 1916 1917 1918 1919 Unbekannter Soldat Soldat Russe

 

 

Kameradengrab
84 noms, 16 tombes valenciennoises.



 


 


 


 


 


 


 


 


 


 


 


 


 


 


 


 


 


 


 


 


 


 


 


 


 


 


 


 


 


 


 


 


 


 


 


 


 


 


 


 


 


 


 


 


 


 


 


 


 


 


 


 


 


 


 


 


 


 


 


 


 


 


 


 


 


 


 


 


 


 


 


 


 


 


 


 


 


 


 


 


 


 


 


 

Retour vers le plan 

Carré (Block) 1

1914 1915 1916 1917 1918 1919 Unbekannter Soldat Soldat Russe

 


244
 

243
 

242
 

241
 

240
 

239
 

238
 

237
 

236
 

235
 

234
 

233
 

232
 

231
 

230
 

229
 

228
 

227
 

209
 

210
 

211
 

212
 

213
 

214
 

215
 

216
 

217
 

218
 

219
 

220
 

221
 

222
 

223
 

224
 

225
 

226
 
 


 

207
 

206
 

205
 

204
 

203
 

202
 

201
 

200
 

199
 

198
 

197
 

196
 

195
 

194
 

193
 

192
 

191
 


 

174
 

175
 

176
 

177
 

178
 

179
 

180
 

181
 

182
 

183
 

184
 

185
 

186
 

187
 

188
 

189
 

190
 
 

172
 

171
 

170
 

169
 

168
 

167
 

166
 

165
 

164
 

163
 

162
 

161
 

160
 

159
 

158
 

157
 

156
 

155
 

137
 

138
 

139
 

140
 

141
 

142
 

143
 

144
 

145
 

146
 

147
 

148
 

149
 

150
 

151
 

152
 

153
 

154
 
 


 

136
 

135
 

134
 

133
 

132
 

131
 

130
 

129
 

128
 

127
 

126
 

125
 

124
 

123
 

122
 

121
 

120
 


 

103
 

104
 

105
 

106
 

107
 

108
 

109
 

110
 

111
 

112
 

113
 

114
 

115
 

116
 

117
 

118
 

119
 
 


 

102
 

101
 

100
 

99
 

98
 

97
 

96
 

95
 

94
 

93
 

92
 

91
 

90
 

89
 

88
 

87
 

86
 


 

69
 

70
 

71
 

72
 

73
 

74
 

75
 

76
 

77
 

78
 

79
 

80
 

81
 

82
 

83
 

84
 

85
 
 


 


 

67
 

66
 

65
 

64
 

63
 

62
 

61
 

60
 

59
 

58
 

57
 

56
 

55
 

54
 

53
 

52
 


 


 

36
 

37
 

38
 

39
 

40
 

41
 

42
 

43
 

44
 

45
 

46
 

47
 

48
 

49
 

50
 

51
 
 


 


 

34
 

33
 

32
 

30
 

29
 

28
 

27
 

26
 

25
 

24
 

23
 

22
 

21
 

20
 

19
 

18
 


 


 

1
 

2
 

3
 

5
 

6
 

7
 

8
 

9
 

10
 

11
 

12
 

13
 

14
 

15
 

16
 

17
 
Noms du carré 1 dans l'ordre du plan (G-D/H-B).

Retour vers le plan 

Carré (Block) 2

1914 1915 1916 1917 1918 1919 Unbekannter Soldat Soldat Russe

 



 


 

333
 

332
 

331
 

330
 

329
 

328
 

327
 

326
 

325
 

324
 

323
 

322
 

321
 

320
 

319
 

318
 

317
 

316
 

315
 


 


 

296
 

297
 

298
 

299
 

300
 

301
 

302
 

303
 

304
 

305
 

306
 

307
 

308
 

309
 

310
 

311
 

312
 

313
 

314
 
 


 


 

295
 

294
 

293
 

292
 

291
 

290
 

289
 

288
 

287
 

286
 

285
 

284
 

283
 

282
 

281
 

280
 

279
 

278
 

277
 


 


 

258
 

259
 

260
 

261
 

262
 

263
 

264
 

265
 

266
 

267
 

268
 

269
 

270
 

271
 

272
 

273
 

274
 

275
 

276
 
 


 


 

257
 

256
 

255
 

254
 

253
 

252
 

251
 

250
 

249
 

248
 

247
 

246
 

245
 

244
 

243
 

242
 

241
 

240
 

239
 


 


 

220
 

221
 

222
 

223
 

224
 

225
 

226
 

227
 

228
 

229
 

230
 

231
 

232
 

233
 

234
 

235
 

236
 

237
 

238
 
 


 


 

219
 

218
 

217
 

216
 

215
 

214
 

213
 

212
 

211
 

210
 

209
 

208
 

207
 

206
 

205
 

204
 

203
 

202
 

201
 


 


 

182
 

183
 

184
 

185
 

186
 

187
 

188
 

189
 

190
 

191
 

192
 

193
 

194
 

195
 

196
 

197
 

198
 

199
 

200
 
 


 


 

181
 

180
 

179
 

178
 

177
 

176
 

175
 

174
 

173
 

172
 

171
 

170
 

169
 

168
 

167
 

166
 

165
 

164
 

163
 


 


 

144
 

145
 

146
 

147
 

148
 

149
 

150
 

151
 

152
 

153
 

154
 

155
 

156
 

157
 

158
 

159
 

160
 

161
 

162
 
 


 


 

143
 

142
 

141
 

140
 

139
 

138
 

137
 

136
 

135
 

134
 

133
 

132
 

131
 

130
 

129
 

128
 

127
 

126
 

125
 


 


 

106
 

107
 

108
 

109
 

110
 

111
 

112
 

113
 

114
 

115
 

116
 

117
 

118
 

119
 

120
 

121
 

122
 

123
 

124
 
 


 


 

105
 

104
 

103
 

102
 

101
 

100
 

99
 

98
 

97
 

96
 

95
 

94
 

93
 

92
 

91
 

90
 

89
 

88
 

87
 


 


 

68
 

69
 

70
 

71
 

72
 

73
 

74
 

75
 

76
 

77
 

78
 

79
 

80
 

81
 

82
 

83
 

84
 

85
 

86
 
 


 

66
 

65
 

64
 

63
 

62
 

61
 

60
 

59
 

58
 

57
 

56
 

55
 

54
 

53
 

52
 

51
 

50
 

49
 

48
 

47
 


 

27
 

28
 

29
 

30
 

31
 

32
 

33
 

34
 

35
 

36
 

37
 

38
 

39
 

40
 

41
 

42
 

43
 

44
 

45
 

46
 
 

25
 

24
 

23
 

22
 

21
 

20
 

19
 

18
 

17
 

16
 

15
 

14
 

13
 

12
 

11
 

10
 

9
 

8
 

7
 

6
 

5
 

1
 

2
 

3
 

Tombe n°4 collective
 
Noms du carré 2 dans l'ordre du plan (G-D/H-B).

Retour vers le plan 

Carré (Block) 3

1914 1915 1916 1917 1918 1919 Unbekannter Soldat Soldat Russe

 



 


 


 


 


 


 


 


 


 


 


 


 


 


 


 


 


 


 


 

329
 

330
 

331
 

332
 

333
 

334
 

335
 

336
 

337
 

338
 

339
 

340
 

341
 

342
 

343
 

344
 

345
 

346
 


 
 

328
 

327
 

326
 

325
 

324
 

323
 

322
 

321
 

320
 

319
 

318
 

317
 

316
 

315
 

314
 

313
 

312
 

311
 


 

293
 

294
 

295
 

296
 

297
 

298
 

299
 

300
 

301
 

302
 

303
 

304
 

305
 

306
 

307
 

308
 

309
 

310
 


 
 

292
 

291
 

290
 

289
 

288
 

287
 

286
 

285
 

284
 

283
 

282
 

281
 

280
 

279
 

278
 

277
 

276
 

275
 


 

257
 

258
 

259
 

260
 

261
 

262
 

263
 

264
 

265
 

266
 

267
 

268
 

269
 

270
 

271
 

272
 

273
 

274
 


 
 

256
 

255
 

254
 

253
 

252
 

251
 

250
 

249
 

248
 

247
 

246
 

245
 

244
 

243
 

242
 

241
 

240
 

239
 


 

221
 

222
 

223
 

224
 

225
 

226
 

227
 

228
 

229
 

230
 

231
 

232
 

233
 

234
 

235
 

236
 

237
 

238
 


 
 

220
 

219
 

218
 

217
 

216
 

215
 

214
 

213
 

212
 

211
 

210
 

209
 

208
 

207
 

206
 

205
 

204
 

203
 


 

185
 

186
 

187
 

188
 

189
 

190
 

191
 

192
 

193
 

194
 

195
 

196
 

197
 

198
 

199
 

200
 

201
 

202
 


 
 

184
 

183
 

182
 

181
 

180
 

179
 

178
 

177
 

176
 

175
 

174
 

173
 

172
 

171
 

170
 

169
 

168
 

167
 


 

149
 

150
 

151
 

152
 

153
 

154
 

155
 

156
 

157
 

158
 

159
 

160
 

161
 

162
 

163
 

164
 

165
 

166
 


 
 

148
 

147
 

146
 

145
 

144
 

143
 

142
 

141
 

140
 

139
 

138
 

137
 

136
 

135
 

134
 

133
 

132
 

131
 


 

113
 

114
 

115
 

116
 

117
 

118
 

119
 

120
 

121
 

122
 

123
 

124
 

125
 

126
 

127
 

128
 

129
 

130
 


 
 

112
 

111
 

110
 

109
 

108
 

107
 

106
 

105
 

104
 

103
 

102
 

101
 

100
 

99
 

98
 

97
 

96
 

95
 


 

77
 

78
 

79
 

80
 

81
 

82
 

83
 

84
 

85
 

86
 

87
 

88
 

89
 

90
 

91
 

92
 

93
 

94
 


 
 

76
 

75
 

74
 

73
 

72
 

71
 

70
 

69
 

68
 

67
 

66
 

65
 

64
 

63
 

62
 

61
 

60
 

59
 

58
 

39
 

40
 

41
 

42
 

43
 

44
 

45
 

46
 

47
 

48
 

49
 

50
 

51
 

52
 

53
 

54
 

55
 

56
 

57
 
 

38
 

37
 

36
 

35
 

34
 

33
 

32
 

31
 

30
 

29
 

28
 

27
 

26
 

25
 

24
 

23
 

22
 

21
 

20
 

1
 

2
 

3
 

4
 

5
 

6
 

7
 

8
 

9
 

10
 

11
 

12
 

13
 

14
 

15
 

16
 

17
 

18
 

19
 
Noms du carré 3 dans l'ordre du plan (G-D/H-B).

Retour vers le plan 

Carré (Block) 4

1914 1915 1916 1917 1918 1919 Unbekannter Soldat Soldat Russe

 



 


 


 


 


 


 


 


 


 


 


 


 


 


 


 


 


 


 


 

265
 

266
 

267
 

268
 

269
 

270
 

271
 

272
 

273
 

274
 

275
 

276
 

277
 

278
 

279
 

280
 


 


 


 
 

264
 

263
 

262
 

261
 

260
 

259
 

258
 

257
 

256
 

255
 

254
 

253
 

252
 

251
 

250
 

249
 


 


 


 

233
 

234
 

235
 

236
 

237
 

238
 

239
 

240
 

241
 

242
 

243
 

244
 

245
 

246
 

247
 

248
 


 


 


 
 

232
 

231
 

230
 

229
 

228
 

227
 

226
 

225
 

224
 

223
 

222
 

221
 

220
 

219
 

218
 

217
 


 


 


 

201
 

202
 

203
 

204
 

205
 

206
 

207
 

208
 

209
 

210
 

211
 

212
 

213
 

214
 

215
 

216
 


 


 


 
 

200
 

199
 

198
 

197
 

196
 

195
 

194
 

193
 

192
 

191
 

190
 

189
 

188
 

187
 

186
 

185
 


 


 


 

169
 

170
 

171
 

172
 

173
 

174
 

175
 

176
 

177
 

178
 

179
 

180
 

181
 

182
 

183
 

184
 


 


 


 
 

168
 

167
 

166
 

165
 

164
 

163
 

162
 

161
 

160
 

159
 

158
 

157
 

156
 

155
 

154
 

153
 


 


 


 

137
 

138
 

139
 

140
 

141
 

142
 

143
 

144
 

145
 

146
 

147
 

148
 

149
 

150
 

151
 

152
 


 


 


 
 

136
 

135
 

134
 

133
 

132
 

131
 

130
 

129
 

128
 

127
 

126
 

125
 

124
 

123
 

122
 

121
 


 


 


 

105
 

106
 

107
 

108
 

109
 

110
 

111
 

112
 

113
 

114
 

115
 

116
 

117
 

118
 

119
 

120
 


 


 


 
 

104
 

103
 

102
 

101
 

100
 

99
 

98
 

97
 

96
 

95
 

94
 

93
 

92
 

91
 

90
 

89
 


 


 


 

73
 

74
 

75
 

76
 

77
 

78
 

79
 

80
 

81
 

82
 

83
 

84
 

85
 

86
 

87
 

88
 


 


 


 
 

72
 

71
 

70
 

69
 

68
 

67
 

66
 

65
 

64
 

63
 

62
 

61
 

60
 

59
 

58
 

57
 

56
 

55
 


 

37
 

38
 

39
 

40
 

41
 

42
 

43
 

44
 

45
 

46
 

47
 

48
 

49
 

50
 

51
 

52
 

53
 

54
 


 
 

36
 

35
 

34
 

33
 

32
 

31
 

30
 

29
 

28
 

27
 

26
 

25
 

24
 

23
 

22
 

21
 

20
 

19
 


 

1
 

2
 

3
 

4
 

5
 

6
 

7
 

8
 

9
 

10
 

11
 

12
 

13
 

14
 

15
 

16
 

17
 

18
 


 
Noms du carré 4 dans l'ordre du plan (G-D/H-B).

Retour vers le plan 

Carré (Block) 5

1914 1915 1916 1917 1918 1919 Unbekannter Soldat Soldat Russe

 



 


 


 


 


 


 


 


 


 


 


 


 


 


 


 


 


 


 

283
 

284
 

285
 

286
 

287
 

288
 

289
 

290
 

291
 

292
 


 


 


 


 


 


 


 


 
 

282
 

281
 

280
 

279
 

278
 

277
 

276
 

275
 

274
 

273
 

272
 

271
 

270
 


 


 


 


 


 

253
 

254
 


 

256
 

257
 

258
 

259
 

260
 

261
 

262
 

263
 

264
 

265
 

266
 

267
 

268
 


 


 
 

252
 

251
 

250
 

249
 

248
 

247
 

246
 

245
 

244
 

243
 

242
 

241
 

240
 

239
 

238
 

237
 

236
 

235
 

217
 

218
 

219
 

220
 

221
 

222
 

223
 

224
 

225
 

226
 

227
 

228
 

229
 

230
 

231
 

232
 

233
 

234
 
 

216
 

215
 

214
 

213
 

212
 

211
 

210
 

209
 

208
 

207
 

206
 

205
 

204
 

203
 

202
 

201
 

200
 

199
 

181
 

182
 

183
 

184
 

185
 

186
 

187
 

188
 

189
 

190
 

191
 

192
 

193
 

194
 

195
 

196
 

197
 

198
 
 

180
 

179
 

178
 

177
 

176
 

175
 

174
 

173
 

172
 

171
 

170
 

169
 

168
 

167
 

166
 

165
 

164
 

163
 

145
 

146
 

147
 

148
 

149
 

150
 

151
 

152
 

153
 

154
 

155
 

156
 

157
 

158
 

159
 

160
 

161
 

162
 
 

144
 

143
 

142
 

141
 

140
 

139
 

138
 

137
 

136
 

135
 

134
 

133
 

132
 

131
 

130
 

129
 

128
 

127
 

109
 

110
 

111
 

112
 

113
 

114
 

115
 

116
 

117
 

118
 

119
 

120
 

121
 

122
 

123
 

124
 

125
 

126
 
 

108
 

107
 

106
 

105
 

104
 

103
 

102
 

101
 

100
 

99
 

98
 

97
 

96
 

95
 

94
 

93
 

92
 

91
 

73
 

74
 

75
 

76
 

77
 

78
 

79
 

80
 

81
 

82
 

83
 

84
 

85
 

86
 

87
 

88
 

89
 

90
 
 

72
 

71
 

70
 

69
 

68
 

67
 

66
 

65
 

64
 

63
 

62
 

61
 

60
 

59
 

58
 

57
 

56
 

55
 

37
 

38
 

39
 

40
 

41
 

42
 

43
 

44
 

45
 

46
 

47
 

48
 

49
 

50
 

51
 

52
 

53
 

54
 
 

36
 

35
 

34
 

33
 

32
 

31
 

30
 

29
 

28
 

27
 

26
 

25
 

24
 

23
 

22
 

21
 

20
 

19
 

1
 

2
 

3
 

4
 

5
 

6
 

7
 

8
 

9
 

10
 

11
 

12
 

13
 

14
 

15
 

16
 

17
 

18
 
Noms du carré 5 dans l'ordre du plan (G-D/H-B).

Retour vers le plan 

Carré (Block) 6

1914 1915 1916 1917 1918 1919 Unbekannter Soldat Soldat Russe

 


228
 

227
 

226
 

225
 

224
 

223
 

222
 

221
 

220
 

219
 

218
 

217
 

216
 

215
 

214
 

213
 

212
 

211
 

210
 

191
 

192
 

193
 

194
 

195
 

196
 

197
 

198
 

199
 

200
 

201
 

202
 

203
 

204
 

205
 

206
 

207
 

208
 

209
 
 

190
 

189
 

188
 

187
 

186
 

185
 

184
 

183
 

182
 

181
 

180
 

179
 

178
 

177
 

176
 

175
 

174
 

173
 

172
 

153
 

154
 

155
 

156
 

157
 

158
 

159
 

160
 

161
 

162
 

163
 

164
 

165
 

166
 

167
 

168
 

169
 

170
 

171
 
 

152
 

151
 

150
 

149
 

148
 

147
 

146
 

145
 

144
 

143
 

142
 

141
 

140
 

139
 

138
 

137
 

136
 

135
 

134
 

115
 

116
 

117
 

118
 

119
 

120
 

121
 

122
 

123
 

124
 

125
 

126
 

127
 

128
 

129
 

130
 

131
 

132
 

133
 
 

114
 

113
 

112
 

111
 

110
 

109
 

108
 

107
 

106
 

105
 

104
 

103
 

102
 

101
 

100
 

99
 

98
 

97
 

96
 

77
 

78
 

79
 

80
 

81
 

82
 

83
 

84
 

85
 

86
 

87
 

88
 

89
 

90
 

91
 

92
 

93
 

94
 

95
 
 

76
 

75
 

74
 

73
 

72
 

71
 

70
 

69
 

68
 

67
 

66
 

65
 

64
 

63
 

62
 

61
 

60
 

59
 

58
 

39
 

40
 

41
 

42
 

43
 

44
 

45
 

46
 

47
 

48
 

49
 

50
 

51
 

52
 

53
 

54
 

55
 

56
 

57
 
 

38
 

37
 

36
 

35
 

34
 

33
 

32
 

31
 

30
 

29
 

28
 

27
 

26
 

25
 

24
 

23
 

22
 


 

20
 

1
 

2
 

3
 

4
 

5
 

6
 

7
 

8
 

9
 

10
 

11
 

12
 

13
 

14
 

15
 

16
 

17
 


 

19
 
Noms du carré 6 dans l'ordre du plan (G-D/H-B).

Retour vers le plan 

Carré (Block) 7

1914 1915 1916 1917 1918 1919 Unbekannter Soldat Soldat Russe

 


317
 

316
 

315
 

314
 

313
 

312
 

311
 

310
 

309
 

308
 

307
 

306
 

305
 

304
 

303
 

302
 

301
 

300
 

299
 

280
 

281
 

282
 

283
 

284
 

285
 

286
 

287
 

288
 

289
 

290
 

291
 

292
 

293
 

294
 

295
 

296
 

297
 

298
 
 

279
 

278
 

277
 

276
 

275
 

274
 

273
 

272
 

271
 

270
 

269
 

268
 

267
 

266
 

265
 

264
 

263
 

262
 

261
 

242
 

243
 

244
 

245
 

246
 

247
 

248
 

249
 

250
 

251
 

252
 

253
 

254
 

255
 

256
 

257
 

258
 

259
 

260
 
 

241
 

240
 

239
 

238
 

237
 

236
 

235
 

234
 

233
 

232
 

231
 

230
 

229
 

228
 

227
 

226
 

225
 

224
 

223
 

210
 

211
 

212
 

213
 

214
 

215
 

216
 

217
 


 


 


 

218
 


 


 


 

219
 

220
 

221
 

222
 
 

209
 

208
 

207
 

206
 

205
 

204
 

203
 

202
 

201
 

200
 

199
 

198
 

197
 

196
 

195
 

194
 

193
 

192
 

191
 

172
 

173
 

174
 

175
 

176
 

177
 

178
 

179
 

180
 

181
 

182
 

183
 

184
 

185
 

186
 

187
 

188
 

189
 

190
 
 

171
 

170
 

169
 

168
 

167
 

166
 

165
 

164
 

163
 

162
 

161
 

160
 

159
 

158
 

157
 

156
 

155
 

154
 

153
 

134
 

135
 

136
 


 

138
 

139
 

140
 

141
 

142
 

143
 

144
 


 


 

147
 

148
 

149
 

150
 

151
 

152
 
 

133
 

132
 

131
 

130
 

129
 

128
 

127
 

126
 

125
 

124
 

123
 

122
 

121
 

120
 

119
 

118
 

117
 

116
 


 

96
 

97
 

98
 

99
 

100
 

101
 

102
 

103
 

104
 

105
 

106
 

107
 

108
 

109
 

110
 

111
 

112
 

113
 


 
 

95
 

94
 

93
 

92
 

91
 

90
 

89
 

88
 


 


 


 

84
 


 


 


 


 


 


 


 

58
 

59
 

60
 


 


 

63
 

64
 

65
 

66
 

67
 

68
 

69
 

70
 

71
 

72
 

73
 

74
 

75
 

76
 
 

57
 

56
 

55
 

54
 

53
 

52
 

51
 

50
 

49
 

48
 

47
 

46
 

45
 

44
 

43
 

42
 

41
 

40
 

39
 

20
 

21
 

22
 

23
 

24
 

25
 

26
 

27
 

28
 

29
 

30
 

31
 

32
 

33
 

34
 

35
 

36
 

37
 

38
 
 


 


 


 


 


 


 


 


 


 


 


 


 


 


 


 


 


 


 


 

1
 

2
 

3
 

4
 

5
 

6
 

7
 

8
 

9
 

10
 

11
 

12
 

13
 

14
 

15
 

16
 

17
 

18
 

19
 
Noms du carré 7 dans l'ordre du plan (G-D/H-B).

Retour vers le plan 

Carré (Block) 8

1914 1915 1916 1917 1918 1919 Unbekannter Soldat Soldat Russe

 


324
 

323
 

322
 

321
 

320
 

319
 

318
 

317
 

316
 

315
 

314
 

313
 

312
 

311
 

310
 

309
 


 

307
 

289
 

290
 

291
 

292
 

293
 

294
 

295
 

296
 

297
 

298
 

299
 

300
 

301
 

302
 

303
 

304
 

305
 

306
 
 

288
 

287
 

286
 

285
 

284
 

283
 

282
 

281
 

280
 

279
 


 

277
 

276
 

275
 

274
 

273
 

272
 

271
 

253
 

254
 

255
 

256
 

257
 

258
 

259
 

260
 

261
 

262
 

263
 

264
 

265
 

266
 

267
 

268
 

269
 

270
 
 

252
 

251
 

250
 

249
 

248
 

247
 

246
 

245
 

244
 

243
 

242
 

241
 

240
 

239
 

238
 

237
 

236
 

235
 

217
 

218
 

219
 

220
 

221
 

222
 

223
 


 

225
 

226
 

227
 

228
 

229
 

230
 

231
 

232
 

233
 

234
 
 

216
 

215
 

214
 

213
 

212
 

211
 

210
 

209
 

208
 

207
 

206
 

205
 

204
 

203
 

202
 

201
 

200
 

199
 

181
 

182
 

183
 

184
 

185
 

186
 

187
 

188
 

189
 


 

191
 

192
 

193
 

194
 

195
 

196
 

197
 

198
 
 

180
 

179
 

178
 

177
 

176
 

175
 

174
 

173
 

172
 

171
 

170
 

169
 

168
 

167
 


 

165
 

164
 

163
 

145
 

146
 

147
 

148
 

149
 

150
 

151
 

152
 

153
 

154
 

155
 

156
 

157
 

158
 

159
 

160
 

161
 

162
 
 

144
 

143
 

142
 

141
 

140
 

139
 

138
 

137
 

136
 

135
 

134
 

133
 

132
 

131
 

130
 

129
 

128
 

127
 

109
 

110
 

111
 

112
 

113
 

114
 

115
 

116
 

117
 

118
 

119
 

120
 

121
 

122
 

123
 

124
 

125
 

126
 
 

108
 

107
 

106
 

105
 

104
 

103
 

102
 

101
 

100
 

99
 

98
 

97
 

96
 

95
 

94
 

93
 

92
 

91
 

73
 

74
 

75
 

76
 

77
 

78
 

79
 

80
 

81
 

82
 

83
 

84
 

85
 

86
 

87
 

88
 

89
 

90
 
 

72
 

71
 

70
 

69
 

68
 

67
 

66
 

65
 

64
 

63
 

62
 

61
 

60
 

59
 

58
 

57
 

56
 

55
 

37
 

38
 

39
 

40
 

41
 

42
 

43
 

44
 

45
 

46
 

47
 

48
 

49
 

50
 

51
 

52
 

53
 

54
 
 

36
 

35
 

34
 

33
 

32
 

31
 

30
 

29
 

28
 

27
 

26
 

25
 

24
 

23
 

22
 

21
 

20
 

19
 

1
 

2
 

3
 

4
 

5
 

6
 

7
 

8
 

9
 

10
 

11
 

12
 

13
 

14
 

15
 

16
 

17
 

18
 
Noms du carré 8 dans l'ordre du plan (G-D/H-B).

Retour vers le plan 

Carré (Block) 9

1914 1915 1916 1917 1918 1919 Unbekannter Soldat Soldat Russe

 


272
 

271
 

270
 

269
 

268
 

267
 

266
 

265
 

264
 

263
 

262
 

261
 

260
 

259
 

258
 

257
 

241
 

242
 

243
 

244
 

245
 

246
 

247
 

248
 

249
 

250
 

251
 

252
 

253
 

254
 

255
 

256
 
 

240
 

239
 

238
 

237
 

236
 

235
 

234
 

233
 

232
 

231
 

230
 

229
 

228
 

227
 

226
 

225
 

209
 

210
 

211
 

212
 

213
 

214
 

215
 

216
 

217
 

218
 

219
 

220
 

221
 

222
 

223
 

224
 
 

208
 

207
 

206
 

205
 

204
 

203
 

202
 

201
 

200
 

199
 

198
 

197
 

196
 

195
 

194
 

193
 

177
 

178
 

179
 

180
 

181
 

182
 

183
 

184
 

185
 

186
 

187
 

188
 

189
 

190
 

191
 

192
 
 

176
 

175
 

174
 

173
 

172
 

171
 

170
 

169
 

168
 

167
 

166
 

165
 

164
 

163
 

162
 

161
 

145
 

146
 

147
 

148
 

149
 

150
 

151
 

152
 

153
 

154
 

155
 

156
 

157
 

158
 

159
 

160
 
 

144
 

143
 

142
 

141
 

140
 

139
 

138
 

137
 

136
 

135
 

134
 


 

132
 

131
 

130
 

129
 

113
 

114
 

115
 

116
 

117
 

118
 

119
 

120
 

121
 

122
 

123
 


 

125
 

126
 

127
 

128
 
 

112
 

111
 

110
 

109
 

108
 

107
 

106
 

105
 

104
 

103
 

102
 

101
 

100
 

99
 

98
 

97
 

81
 

82
 

83
 

84
 

85
 

86
 

87
 

88
 

89
 

90
 

91
 

92
 

93
 

94
 

95
 

96
 
 

80
 

79
 

78
 

77
 

76
 

75
 

74
 

73
 

72
 

71
 

70
 

69
 

68
 

67
 

66
 

65
 

49
 

50
 

51
 

52
 

53
 

54
 

55
 

56
 

57
 

58
 

59
 

60
 

61
 

62
 

63
 

64
 
 

48
 

47
 

46
 

45
 

44
 

43
 

42
 

41
 

40
 

39
 

38
 

37
 

36
 

35
 

34
 

33
 

17
 

18
 

19
 

20
 

21
 

22
 

23
 

24
 

25
 

26
 

27
 

28
 

29
 

30
 

31
 

32
 
 


 


 


 


 


 


 


 


 


 


 


 


 


 


 


 


 

1
 

2
 

3
 

4
 

5
 

6
 

7
 

8
 

9
 

10
 

11
 

12
 

13
 

14
 

15
 

16
 
Noms du carré 9 dans l'ordre du plan (G-D/H-B).

Retour vers le plan 

Carré (Block) 10

1914 1915 1916 1917 1918 1919 Unbekannter Soldat Soldat Russe

 


284
 

283
 

282
 

281
 

280
 

279
 

278
 

277
 

276
 

275
 

274
 

273
 

272
 

271
 

270
 

269
 

268
 

267
 

249
 

250
 

251
 


 

253
 

254
 

255
 

256
 

257
 

258
 

259
 

260
 

261
 

262
 

263
 

264
 

265
 

266
 
 

248
 

247
 

246
 

245
 

244
 

243
 

242
 

241
 

240
 

239
 

238
 

237
 

236
 

235
 

234
 

233
 

232
 

231
 

213
 

214
 

215
 

216
 

217
 

218
 

219
 

220
 

221
 

222
 

223
 

224
 

225
 

226
 

227
 

228
 

229
 

230
 
 

212
 

211
 

210
 

209
 

208
 

207
 

206
 

205
 

204
 

203
 

202
 

201
 

200
 

199
 

198
 

197
 

196
 

195
 

177
 

178
 

179
 

180
 

181
 

182
 

183
 

184
 

185
 

186
 

187
 

188
 

189
 

190
 

191
 

192
 

193
 

194
 
 

176
 

175
 

174
 

173
 

172
 

171
 

170
 

169
 

168
 

167
 

166
 

165
 

164
 

163
 

162
 

161
 

160
 

159
 

141
 

142
 

143
 

144
 

145
 

146
 

147
 

148
 

149
 

150
 

151
 

152
 

153
 

154
 

155
 

156
 

157
 

158
 
 

140
 

139
 

138
 

137
 

136
 

135
 

134
 

133
 

132
 

131
 

130
 

129
 

128
 

127
 

126
 

125
 

124
 

123
 

105
 

106
 

107
 

108
 

109
 

110
 

111
 

112
 

113
 

114
 

115
 

116
 

117
 

118
 

119
 

120
 

121
 

122
 
 

104
 

103
 

102
 

101
 

100
 

99
 

98
 

97
 

96
 

95
 

94
 

93
 

92
 

91
 

90
 

89
 

88
 

87
 

69
 

70
 

71
 

72
 

73
 

74
 

75
 

76
 

77
 

78
 

79
 

80
 

81
 

82
 

83
 

84
 

85
 

86
 
 

68
 

67
 

66
 

65
 

64
 

63
 

62
 

61
 

60
 

59
 

58
 

57
 

56
 

55
 

54
 

53
 

52
 

51
 

33
 

34
 

35
 

36
 

37
 

38
 

39
 

40
 

41
 

42
 

43
 

44
 

45
 

46
 

47
 

48
 

49
 

50
 
 


 


 


 


 


 


 


 


 


 


 


 


 


 


 


 


 


 


 


 


 

17
 

18
 

19
 

20
 

21
 

22
 

23
 

24
 

25
 

26
 

27
 

28
 

29
 

30
 

31
 

32
 
 


 


 


 


 


 


 


 


 


 


 


 


 


 


 


 


 


 


 


 


 

1
 

2
 

3
 

4
 

5
 

6
 

7
 

8
 

9
 

10
 

11
 

12
 

13
 

14
 

15
 

16
 
Noms du carré 10 dans l'ordre du plan (G-D/H-B).

 

Carré 2, Tombe collective n°4 : 48 tombes valenciennoises de 1914.

<td style="border: 1px solid black;" align="center" bgcolor="#FFFFFF" width="20"


 


 


 


 


 


 


 


 


 


 


 


 


 


 


 


 


 


 


 


 


 


 


 


 


 


 


 


 


 


 


 


 


 


 


 


 


 


 


 


 


 


 


 


 


 


 


 


 


 
26 mars 2020

Valenciennes, honneur de bataille des drapeaux canadiens.

 Le plus souvent les drapeaux des régiments font état de leurs grandes batailles, remportées de préférence. Ceux des Canadiens qui ont participé à la grande guerre n'échappent pas à la règle, et, pour les unités qui s'y sont battues, "Valenciennes " figure dans la liste des batailles méritant une inscription (battle honour) au drapeau ; cette mention recouvre bien entendu la prise du Mont Houy (10e & 11e Brigades, par le sud puis l'est) -où s'est illustrée l'artillerie canadienne sous les ordres du général A.G.L. McNaughton- et la libération de Valenciennes (12e Brigade, par l'ouest).

Valenciennes

Pour autant le nom de la ville n'est pas toujours inscrit sur le drapeau, mais il faut le deviner par exemple dans "Pursuit to Mons", parfois également "Final advance" (de Cambrai à Mons) même si on retrouve la ville citée dans l'historique du régiment ou du bataillon.

Final advance



 Signalons pour commencer que le nom de Valenciennes est gravé -avec celui de Mons- à Ottawa dans le sol de la Chapelle du Souvenir que l'on peut visiter virtuellement. La dalle est à l'entrée, au pied à gauche de l'autel central portant le Livre du Souvenir de la Grande Guerre :

plaqueVM
Le bronze vient de douilles d'obus de la guerre


 Avec ceux des 7 autres autels, les 8 registres rassemblent les noms de plus de 118 000 soldats canadiens qui ont combattu et qui ont donné leur vie au service du pays.
Chaque matin, à onze heures, une page de chaque livre est tournée au cours d'une cérémonie.

Chapelle

 On retrouve Valenciennes gravé sur l'un des panneaux énumérant toutes les batailles de la grande guerre méritant un honour, encadrant le poème de John Mc Rae "In Flanders Fields"

Valenciennes


 De même il existe de nombreux lieux au Canada qui ont pris, ou à qui on a donné le nom d'une bataille où se sont illustrées les troupes canadiennes. Il y a ainsi une "Valenciennes River", affluent de la Bush River dans les rocheuses canadiennes en Colombie Britannique.
Un parcours pédestre existe le long du canyon :

Valenciennes_Canyon Valenciennes_trailhead

 

 Il y a également, toujours en Colombie Britannique, à 20 km à l'est de la rivière, un sommet appelé Valenciennes Peak (ou Mountain) 3085 m, situé entre Cambrai et Zillebeke mountains et au sud de Mons Peak : voir ICI

Valenciennes Peak


Voici les drapeaux que j'ai pu trouver, à commencer par le



 46th bataillon canadien : "South Saskatchewan", auquel appartenaient le sergent Hugh CAIRNS VC, DCM, mortellement blessé à Valenciennes le 1/11/1918 et son frère Albert décédé le 10/09/1918 de blessures reçues sur la ligne Drocourt-Quéant.

  • Le 46e Bataillon canadien d'infanterie a été créé le 1er février 1915, avec pour quartier général le manège militaire de Moose Jaw. Le commandement a été confié au Lieutenant-colonel Herbert Snell, un marchand et conseiller municipal de Moose Jaw qui, jusqu'alors, avait commandé le 60e Rifles. Le 46e s'est installé au Camp Sewell, Manitoba (également connu sous le nom de Camp Hughes) le 28 mai 1915. Partis le 18/10 pour Halifax, ils s'embarquent pour l'Angleterre le 23 octobre et arrivent à Plymouth une semaine plus tard. Leur effectif au départ du Canada était de 36 officiers et de 1115 sous-officiers et soldats. Pendant leur entraînement en Angleterre, certaines parties du bataillon furent séparées et confiées à d'autres unités. En retour, le 46e reçoit du personnel d'autres bataillons, comme le 65e Bataillon (Saskatoon). Embarqués à Southampton le 10 août 1916, ils arrivent au Havre le lendemain.

    Le 46e Bataillon a servi avec la 10e Brigade d'infanterie, 4e Division canadienne, du 11 août 1916 jusqu'à l'Armistice. L'unité est connue sous le nom de "The Suicide Battalion". Le 46e Bataillon a perdu 1 433 tués et 3 484 blessés - un taux de pertes de 91,5 % - et a remporté 16 honorables batailles en 27 mois.
    (source : Canadian Expeditionary Force Study Group "The Matrix Project")

  • Le bataillon a maintenant un successeur qui reprend honneurs et traditions, le régiment "Saskatchewan Dragoons" dont les faits d'armes sont :
    • Mount Sorrel, SOMME, 1916, Ancre Heights, ANCRE 1916, Arras 1917-1918, VIMY 1917, HILL 70, YPRES 1917, PASSCHENDAELE , Amiens, Scarpe 1918, Drocourt-Quéant, Hindenburg Line, Canal du Nord, VALENCIENNES, France and Flanders 1916-18.

    et dont j'ai la chance d'avoir une photo hors-vitrine du drapeau sur lequel figurent les batailles en gras ci-dessus parmi les batailles principales (major battles) :

    46thBtn

  • Les dragoons ont depuis peu un nouveau "Guidon" ajoutant l'Afghanistan à la liste :

    46thBtnNew

 


 La 1ère Compagnie Canadienne de Mitrailleuses est créée au Mont du Cats en janvier 1916,

  • rebaptisée 1ère compagnie de mitrailleuses canadienne en juillet 1916, composée de sections de mitrailleuses des bataillons d'infanterie de la 1ère Brigade d'infanterie canadienne, 1ère Division canadienne. Les 1ère, 2ème, 3ème et 13ème compagnies de mitrailleuses canadiennes sont détachées de leurs brigades respectives en septembre 1917 et forment les 1ère, 2ème, 3ème et 13ème compagnies du 1er bataillon de mitrailleuses de la 1ère division canadienne, réorganisées le 27 mars 1918 pour former le 1er bataillon du corps de mitrailleuses canadien. (source)
  • Depuis 1958 c'est le Royal Canadian Hussars qui assure la lignée, reprenant notamment les battle honour de la Grande Guerre dont celles en gras figurent sur le "Guidon" parmi les batailles principales (major battles) :

    • Mount Sorrel, Somme 1916-18, Flers-Courcelette, Thiepval, Arras 1917-18, Vimy 1917, Hill 70, Ypres 1917, PASSCHENDAELE , Bapaume 1918, Rosières, Avre, Amiens, Scarpe 1918, Docourt-Quéant, Hindenburg Line, Canal du Nord, Cambrai 1918, VALENCIENNES, Sambre, France et Flandres 1915-18.

    RCH

 


 Le 72e Bataillon d'infanterie canadien a été créé en septembre 1915, il a recruté et mobilisé à Vancouver.

Embarqué à Halifax le 25 avril 1916 à bord de l'EMPRESS OF BRITAIN, il débarque en Angleterre le 5 mai 1916. D'un effectif de 34 officiers et 1094 autres grades, il arrive en France le 12 août 1916, où il fait partie de la 4e Division, 12e Brigade d'infanterie canadienne. De retour au Canada le 13 juin 1919, il fut dissous le 15 septembre 1920. (source :"The Matrix Project")

 Les traditions et honneurs du 72e Bataillon d'infanterie sont perpétués par le Seaforth Highlanders of Canada dont les battle honours de la Grande Guerre (en gras parmi les batailles principales) figurent sur le "Guidon" actuel dont je n'ai encore qu'un dessin.

  • Ypres 1915-1917 ; Festubert 1915 ; Somme 1916 ; Ancre Heights ; Ancre 1916 ; Arras 1917-1918 ; Vimy 1917 ; PASSCHENDAELE ; Amiens ; Scarpe 1918, Drocourt-Quéant ; Hindenburg Line ; Canal du Nord ; VALENCIENNES ; Sambre ; France and Flanders 1915-1918.

    SH1

  • Ci-dessous un drapeau plus ancien, les 2 sont issus des couleurs du LXXIIe bataillon comme on le voit sur la photo N&B :

    SH0

    SH2


 Le 38e Bataillon d'infanterie canadien a été créé en janvier 1915 à Ottawa.

Débarqué en Angleterre le 9 juin 1916, les effectifs étaient de 35 officiers et de 1001 sous-officiers et soldats. Le bataillon est arrivé en France le 13 août 1916, faisant partie de la 4e Division canadienne, 12e Brigade. Il fut ensuite renforcé par le 7e Bataillon de réserve canadien. (source :"The Matrix Project")

 Les traditions et honneurs du 38e Bataillon d'infanterie sont perpétués par The Cameron Highlanders of Ottawa (Duke of Edinburgh's Own) dont les battle honours de la Grande Guerre (en gras parmi les batailles principales) figurent sur le drapeau consacré régimentaire actuel dont je n'ai qu'un dessin.

  • Mount Sorrel ; SOMME 1916 ; Ancre Heights ; Ancre 1916 ; ARRAS 1917, 1918 ; VIMY 1917 ; YPRES 1917 ; PASSCHENDAELE ; AMIENS ; Scarpe 1918; DROCOURT-QUEANT ; HINDENBURG LINE ; CANAL DU NORD ; VALENCIENNES ; Sambre ; France and Flanders 1915-1918.

    cameron-highlanders-of-ottawa-colour

    On retrouve également Valenciennes dans la liste des honneurs de bataille gravée sur la plaque qui se trouve au Governor General's Foot Guards Regimental Museum à Ottawa.

    38th Btn plate

 


 Le 85e Bataillon d'infanterie canadien a été créé en septembre 1915 et mobilisé à Halifax.

Il y embarque le 13 octobre 1916 à bord de l'OLYMPIC, et débarque en Angleterre le 19 octobre 1916. Son effectif était de 34 officiers et de 1001 autres grades. Le bataillon est arrivé en France le 11 février 1917, faisant partie de la 4e Division canadienne, 12e Brigade. Il a ensuite été renforcé par le 17e bataillon de réserve canadien.
 (source :"The Matrix Project")

Les traditions et honneurs du 85e Bataillon d'infanterie sont perpétués par le Cape Breton Highlanders dont les battle honours de la Grande Guerre (en gras parmi les batailles principales) figurent sur le "Guidon" actuel présenté ci-dessous.

  • ARRAS 1917, 1918 ; VIMY 1917 ; YPRES 1917 ; PASSCHENDAELE ; AMIENS ; Scarpe 1918 ; DROCOURT-QUEANT ; HINDENBURG LINE ; CANAL DU NORD ; VALENCIENNES ; Sambre ; FRANCE AND FLANDERS 1917-1918.

cape-breton-highlanders-colour


 Le 50e Bataillon d'infanterie canadien a été créé en décembre 1914 et recrute dès janvier 1915.

Le bataillon est parti de Halifax le 27 octobre 1915, et arrive en Angleterre le 4 novembre. Il est affecté à la 10e Brigade, 4e Division canadienne, et sert dans les tranchées de France et de Flandre du 11 août 1916 jusqu'à l'Armistice du 11 novembre 1918.
 (source :"The Matrix Project")

 Les traditions et honneurs du 50e Bataillon d'infanterie sont perpétués par le King's Own Calgary Regiment dont les battle honours de la Grande Guerre (en gras parmi les batailles principales) figurent sur le "Guidon".

  • YPRES 1915, '17 ; FESTUBERT 1915 ; Mont-Sorrel ; Somme 1916 ; Crête d'Ancre ; ANCRE 1916 ; ARRAS 1917, '18 ; VIMY 1917 ; Côte 70 ; PASSCHENDAELE ; AMIENS ; Scarpe 1918 ; DROCOURT-QUÉANT ; Ligne Hindenburg ; CANAL DU NORD ; VALENCIENNES ; France et Flandres, 1915-18.

    King's Own Calgary


    kings-own-calgary-regiment-guidon

 


 Le 52e Bataillon d'infanterie canadien a été créé au printemps 1915 dans le nord de l'Ontario,

Son quartier général de mobilisation était à Port Arthur (Thunder Bay), Ontario. Le Bataillon a rejoint la 9e Brigade, 3e Division canadienne, le 23 février 1916.(source :"The Matrix Project")

 Les traditions et honneurs du 52e Bataillon d'infanterie sont perpétués par le Lake Superior Scottish Regiment dont les battle honours de la Grande Guerre (en gras parmi les batailles principales) figurent sur le "Guidon" actuel (dessin ci-dessous).

  • YPRES 1915, '17 ; Festubert 1915 ; MONT-SORREL ; SOMME, 1916 ; Flers-Courcelette; Crête d'Ancre; Arras 1917, '18 ; VIMY, 1917 ; CÔTE 70 ; PASSCHENDAELE ; AMIENS ; Scarpe, 1918 ; Drocourt-Quéant ; LIGNE HINDENBURG ; Canal du Nord ; CAMBRAI, 1918 ; VALENCIENNES ; France et Flandres, 1915-18.

    lake-superior-scottish-regiment-colour

 


 

 Le 116e Bataillon d'infanterie canadien a été créé en décembre 1915.
Embarqué pour la Grande-Bretagne en juillet 1916, il débarque en France en février 1917. Il a combattu comme composante de la 9e Brigade d'infanterie canadienne, 3e Division. (source :"The Matrix Project")

 Les traditions et honneurs du 116e Bataillon d'infanterie sont perpétués par le Ontario Regiment dont les battle honours de la Grande Guerre (en gras parmi les batailles principales) figurent sur le "Guidon" actuel (dessin ci-dessous).

  • Somme 1916 ; Arras 1917, '18 ; Vimy, 1917 ; CÔTE 70 ; YPRES, 1917 ; PASSCHENDAELE ; AMIENS ; Scarpe 1918 ; DROCOURT-QUÉANT; Ligne Hindenburg ; CANAL DU NORD ; CAMBRAI, 1918 ; VALENCIENNES ; FRANCE ET FLANDRES, 1916-18.

    ontario-regiment-guidon

 


 

 Le 172e Bataillon d'infanterie canadien a été créé en juillet 1916.
Il embarque pour la Grande-Bretagne le 25 octobre 1916. Son personnel passe au « 24th Reserve Battalion, CEF » le 1er janvier 1917, fournissant des renforts au Corps d'Armée canadien en campagne. (source :"lignées officielles")

 Les traditions et honneurs du 172e Bataillon d'infanterie sont perpétués par The Rocky Mountains Rangers dont les battle honours de la Grande Guerre (en gras parmi les batailles principales) figurent sur le "Guidon" actuel (dessin ci-dessous).

  • ARRAS, 1917, '18 ; CÔTE 70 ; YPRES, 1917 ; AMIENS ; LIGNE HINDENBURG ; VALENCIENNES.

    rocky-mountain-rangers-colour

 


 

 Le 47e Bataillon d'infanterie canadien a été créé en février 1915 et mobilisé à New Westminster.

Le bataillon embarque à Montréal le 13 novembre 1915 à bord du MISSINABIE, et débarque en Angleterre le 22 novembre 1915. Son effectif était de 36 officiers et de 1115 autres grades. Le bataillon est arrivé en France le 10 août 1916, faisant partie de la 4e Division canadienne, 10e Brigade. (source :"The Matrix Project")

 Les traditions et honneurs du 47e Bataillon d'infanterie sont perpétués par le Royal Westminster Regiment dont les battle honours de la Grande Guerre (en gras parmi les batailles principales) figurent sur le "Guidon" actuel (dessin ci-dessous).

  • MONT-SORREL; SOMME, 1916; Crête d'Ancre; Ancre, 1916; ARRAS, 1917, '18; Vimy, 1917; CÔTE 70; YPRES, 1917; PASSCHENDAELE ; AMIENS; Scarpe, 1918; Drocourt-Quéant; LIGNE HINDENBURG; Canal du Nord; VALENCIENNES; FRANCE ET FLANDRES, 1916-18.

    royal-westminster-regiment-colour

 


 Le 5e Bataillon de fusiliers à cheval canadiens "5th Battalion, Canadian Mounted Rifles" a été formé en 1915 à partir du 17e et du 6e "Duke of York Royal Canadian Hussars" ;
transportés en Angleterre, ils sont convertis en 1916 en un bataillon d'infanterie rattaché à la 8e Brigade d'infanterie canadienne, 3e Division canadienne, actif en France et dans les Flandres de 1916 à 1918.

 Les traditions et honneurs du 5e Bataillon de fusiliers à cheval sont perpétués par le Sherbrooke Hussars dont les battle honours de la Grande Guerre (en gras parmi les batailles principales) figurent sur le "Guidon" actuel (dessin ci-dessous).

  • MONT-SORREL; SOMME, 1916; Flers-Courcelette; Crête d'Ancre; ARRAS, 1917, '18; Vimy, 1917; CÔTE 70; YPRES, 1917; PASSCHENDAELE ; AMIENS; Scarpe, 1918; LIGNE HINDENBURG; Canal du Nord; Cambrai, 1918; VALENCIENNES; SAMBRE; FRANCE ET FLANDRES, 1915 18.

    sherbrooke-hussars-guidon

 


 Le 75e Bataillon d'infanterie canadien a été créé en juin 1915 et a mobilisé à Toronto.
Un premier contingent de 5 officiers et 250 autres grades est envoyé en Angleterre le 1er octobre 1915. Le bataillon lui-même s'embarque à Halifax le 1er avril 1916 à bord de l'EMPRESS OF BRITAIN, et débarque en Angleterre le 9 avril 1916. Son effectif était de 36 officiers et de 1114 autres grades. Le bataillon est arrivé en France le 12 août 1916, faisant partie de la 4e Division canadienne, 11e Brigade d'infanterie canadienne. Il a ensuite été renforcé par le 12e Bataillon de réserve canadien.(source : "The Matrix Project")

 Les traditions et honneurs du 75e Bataillon d'infanterie sont perpétués par le Toronto Scottish Regiment dont les battle honours de la Grande Guerre (en gras parmi les batailles principales) figurent sur le "Guidon" actuel (dessin ci-dessous).

  • SOMME, 1916; Crête d'Ancre; Ancre, 1916; ARRAS, 1917, '18; Vimy, 1917; CÔTE 70; YPRES, 1917; PASSCHENDAELE ; AMIENS; Scarpe, 1918; Drocourt-Quéant; LIGNE HINDENBURG: Canal du Nord; VALENCIENNES; SAMBRE; FRANCE ET FLANDRES, 1916-18.

    toronto-scottish-regiment-colour

     

 

 Le 78e Bataillon d'infanterie canadien a été créé en juillet 1915
Le bataillon fut mobilisé à Winnipeg Un premier groupe de 5 officiers et de 250 autres grades est envoyé en Angleterre le 25 septembre 1915. Le bataillon lui-même embarque à Halifax le 22 mai 1916 à bord de l'EMPRESS OF BRITAIN, et débarque en Angleterre le 29 mai 1916. Son effectif était de 37 officiers et de 1097 autres grades. Le bataillon est arrivé en France le 12 août 1916, faisant partie de la 4e Division canadienne, 12e Brigade.(source :"The Matrix Project")

 Les traditions et honneurs du 78e Bataillon d'infanterie sont perpétués par le Winnipeg Grenadiers dont les battle honours de la Grande Guerre (en gras parmi les batailles principales) figurent sur le "Guidon" actuel (dessin ci-dessous).

  • YPRES, 1915, '17; FESTUBERT, 1915; MONT-SORREL; SOMME, 1916; Crête d'Ancre; Ancre, 1916; ARRAS 1917, '18; Vimy, 1917; CÔTE 70; PASSCHENDAELE ; AMIENS; Scarpe, 1918; Drocourt-Quéant; LIGNE HINDENBURG; Canal du Nord; VALENCIENNES; SAMBRE; FRANCE ET FLANDRES, 1915 18.

    winnipeg-grenadiers-colour

 


 

 6 autres régiments ont obtenu de faire figurer Valenciennes dans la liste de leur battle honours, sans que le nom de la ville soit inscrit sur leur drapeau :

RegimentPerpétuant leHonneurs de bataille
The Governor General's Horse Guards 4e Bataillon de fusiliers à cheval ;
8e Brigade 3e Division
Mont-Sorrel ; Somme, 1916 ; Flers-Courcelette ; Crête d'Ancre ; Arras, 1917, '18 ; Vimy, 1917 ; Côte 70 ; Ypres, 1917 ; Passchendaele ; Amiens ; Scarpe, 1918 ; Ligne Hindenburg ; Canal Du Nord ; Cambrai, 1918 ; Valenciennes ; Sambre ; France et Flandres, 1915 18.
The North Saskatchewan Regiment 1er Bataillon de fusiliers à cheval ;
8e Brigade 3e Division
Ypres, 1915, '17 ; Gravenstafel ; Saint-Julien ; Festubert, 1915 ; Mont-Sorrel ; Somme, 1916 ; Flers-Courcelette ; Thiepval ; Crête d'Ancre ; Arras, 1917, '18 ; Vimy, 1917 ; Arleux ; Côte 70 ; Passchendaele ; Amiens ; Scarpe, 1918 ; Drocourt-Quéant ; Ligne Hindenburg ; Canal Du Nord ; Cambrai, 1918 ; Valenciennes ; France et Flandres, 1915-18
The Royal Winnipeg Rifles 44e Bataillon d'infanterie ;
10e Brigade 4e Division
Ypres, 1915, '17 ; Gravenstafel ; Saint-Julien ; Festubert, 1915 ; Mont-Sorrel ; Somme, 1916, '18 ; Flers-Courcelette ; Thiepval ; Crête d'Ancre ; Ancre, 1916 ; Arras, 1917, '18 ; Vimy, 1917 ; Arleux ; Côte 70 ; Passchendaele ; Amiens ; Scarpe, 1917, '18 ; Drocourt- Quéant ; Ligne Hindenburg ; Canal Du Nord ; Cambrai, 1918 ; Valenciennes ; France et Flandres, 1915-18
The British Columbia Regiment (Duke of Connaught's Own) 102e Bataillon d'infanterie ;
11e Brigade 4e Division
Ypres, 1915, '17 ; Gravenstafel ; Saint-Julien ; Festubert, 1915 ; Mont-Sorrel ; Somme, 1916, '18 ; Flers-Courcelette ; Thiepval ; Crête d'Ancre ; Ancre 1916 ; Arras, 1917, '18 ; Vimy, 1917 ; Arleux ; Côte 70 ; Passchendaele ; Amiens ; Scarpe, 1917, '18 ; Drocourt-Quéant ; Ligne Hindenburg ; Canal Du Nord ; Cambrai 1918 ; Valenciennes ; France et Flandres, 1915-18.
The Canadian Grenadier Guards 87e Bataillon d'infanterie ;
11e Brigade 4e Division
Ypres, 1915, '17 ; Festubert, 1915 ; Mont-Sorrel ; Somme, 1916 ; Crête d'Ancre ; Ancre, 1916 ; Arras, 1917, '18 ; Vimy, 1917 ; Côte 70 ; Passchendaele ; Amiens ; Scarpe, 1918 ; Drocourt-Quéant ; Ligne Hindenburg ; Canal Du Nord ; Valenciennes ; Sambre ; France et Flandres, 1915-18.
The Royal New Brunswick Regiment   Ypres, 1915, '17 ; Festubert, 1915 ; Mont-Sorrel ; Somme, 1916, '18 ; Flers-Courcelette ; Thiepval ; Crête d'Ancre ; Ancre, 1916 ; Arras, 1917, '18 ; Vimy,1917 ; Arleux ; Scarpe, 1917, '18 ; Côte 70 ; Passchendaele ; Amiens ; Drocourt Quéant ; Ligne Hindenburg ; Canal Du Nord ; Cambrai, 1918 ; Valenciennes ; France et Flandres, 1915-18.

 On pourrait se demander pourquoi le 44e bataillon (voir le plan de la libération de Valenciennes plus haut), ne porte pas Valenciennes sur son drapeau, mais les attributions d'honneurs de bataille sont très réglementés. C'est actuellement le "successeur" du bataillon qui porte ces honneurs, ainsi :
Le régiment [The Royal Winnipeg Rifles] possédait, en raison de la perpétuation des unités du CEC, l'honneur de bataille POURSUITE VERS MONS de la Première Guerre mondiale. Toutefois, cet honneur ne peut être perpétué si un régiment se voit attribué l'honneur VALENCIENNES ou SAMBRE. Un des deux honneurs fut attribué au régiment lors de la perpétuation du « 44th Battalion, CEF ».

 


 

Enfin le nom de la ville de Valenciennes apparaît sur ce que nous appelons en France des "Monuments aux Morts" que je recenserai ici au fur et à mesure :

  • Mémorial de Mattawa, Ontario, Canada.
    Une ancienne carte postale montre Valenciennes écrit sur la face avant du socle :

    Mattawa then


    Le monument a été déplacé, et Valenciennes figure maintenant sur la face arrière :

    Mattawa memorial



 

 

10 mars 2020

Dr Albert SCHWEITZER, prisonnier civil ... dans un camp français !

 

 Le fait peut paraître étonnant, mais c'est pourtant la triste réalité, et s'il fallait une dernière preuve, elle est dans les archives de la Croix-Rouge :

f1   f2


 La biographie du prix Nobel de la paix en 1952 est suffisamment présente sur le web pour ne pas la retracer ici (voir par exemple ce site), mais la détention de civils alsaciens, et les conditions de celle-ci, n'ont pas été sans effet sur les civils des territoires occupés dont un millier ont été emmenés comme otages de représailles : 396 femmes qui seront détenues au camp d'Holzminden et 596 hommes qui subiront les rigueurs de l'hiver lithuanien notamment au camp de Milejgany, dans des conditions inimaginables à cette époque (mais qui ne sont pas sans rappeler les conditions de détentions des soldats de 1870 prisonniers, par exemple à Minden - Le camp de 7000 prisonniers de Minden a pour commandant "un espèce de brute" qui met [les délégués de la croix-rouge de Valenciennes] carrément à la porte. Par bonheur, ils trouvent un aumônier qui leur fait visiter l'hôpital. Près de 300 marins de l'armée de la Loire viennent d'arriver avec les pieds gelés. Leurs jambes sont noirâtres, un certain nombre devront être amputés. ........in G.Piérard : "La Croix-Rouge Française dans l'arrondissement de Valenciennes de 1870 à nos jours" (1963))

Ces représailles étaient notamment destinées à forcer le gouvernement français à adoucir les conditions de détentions des civils allemands.

 Né le 14 janvier 1875 Kaysersberg dans l'actuel Haut-Rhin, Albert Schweitzer est de nationalité allemande, l'Alsace et la Lorraine ayant été annexées par l'Allemagne après la défaite de la guerre de 1870 déclarée - et vite perdue- par Napoléon III.
Pour une fois, la neutralité de la Belgique ayant été respectée, le Nord-Pas-de-Calais sera épargné.

carte-guerre-1870


C'est pourtant en Afrique Équatoriale Française qu' Albert Schweitzer choisit de s'installer en 1913 avec son épouse, près de Lambaréné, dans ce qui est alors la Colonie du Gabon, à 250 km de Libreville et à moins d'un degré de latitude sous l'équateur. Il y tient un dispensaire vite devenu hôpital de brousse.

gabon


 Lorsqu'éclate la guerre le 2 Août 1914, tout Allemand résidant sur le territoire français - métropole ou colonie- est considéré comme ennemi : 3 jours après le couple Schweitzer est mis aux arrêts avec interdiction d'exercer. Ce n'est qu'en novembre qu'ils pourront recommencer, difficilement, leur œuvre humanitaire.
En septembre 1917 ils sont pourtant arrêtés, emmenés par bateau jusque Bordeaux où les attend la dure réalité d'un camp de transit : 3 semaines de cellule avant de gagner le camp d'internement de Garaison (Hautes-Pyrénées) : un ancien collège religieux, fermé en 1903, où sont regroupées de nombreuses familles austro-allemandes et ottomanes. On pourra découvrir sur cette page  un aperçu de la vie dans ce camp.

A Garaison
Le Dr Schweitzer en détention à Garaison

 Devant les conditions de détention qu'il constate, le Docteur demande diplomatiquement à reprendre ses activités médicales dans le camp, les archives des Hautes-Pyrénées ont conservé copie de sa lettre.

Le 27 mars 1918 les époux Schweitzer seront transférés à St-Rémy de Provence, dans un camp d'internement réservé aux Alsaciens qu'ils quittent le 13 juillet 1918, pour être rapatriés -en Alsace toujours occupée- via la Suisse (accord de Berne du 24/04/1918 sur l'échange de prisonniers) ; c'est à la même époque que reviennent en France occupée les otages de représailles partis en Janvier.

 A noter que l'argent détenu par les prisonniers est mis sous séquestre à leur libération, une ordonnance du tribunal civil de Tarascon sera nécessaire en ce qui concerne l'argent détenu par le Docteur, dont les archives des Bouches-du-Rhône conservent le décompte : 568,85 marks. (Début 1919 1 Mk valait 0,67 franc, et déjà moins en octobre. 1 franc 1919 correspond à 1.3€ de 2018).

Il faudra cependant que le Dr Schweiter réclame (le 4/8/1919 depuis Strasbourg où il habite 5 quai St Nicolas) ces sommes (ainsi que 2 paquets de livres) par courrier auprès du Directeur du "Dépot des internés civils de St Rémy", avec lequel il semble avoir entretenu de bonnes relations, et qui obtiendra la levée du séquestre. 567 Mk finiront par lui être adressés par lettre chargée, en date du 14 octobre 1919. Il récupérera le reliquat en passant par St Rémy.

 

 

 

Publicité
Publicité
27 janvier 2020

Gazette des Ardennes : soldats français inhumés en Août 1914 dans le Valenciennois

 La (si décriée) Gazette des Ardennes, éditée par l'occupant, et paraissant dans les territoires occupés, ne faisait pas que publier des articles de propagande, glorifiant l'occupant et dénigrant les alliés : elle délivrait des informations qui dans une très large mesure se révèlent authentiques : des articles de journaux français libres, que l'on retrouve dans ceux-ci, même si parfois le texte en est réduit à l'essentiel, et surtout des listes que j'ai détaillées ici :

  • Victimes civiles des bombardements alliés
  • Soldats français inhumés derrière la ligne de front,
  • Ceux décédés en Allemagne, (dans les hôpitaux des camps)
  • Personnes décédées en territoire occupé,
  • La transcription de "Nécrologies Françaises" (tirées de journaux parisiens),
  • Prisonniers Français faits par les Bulgares,
  • Prisonniers en Turquie,
  • Prisonniers en Autriche,
  • Prisonniers ou morts en Macédoine,
  • Infirmiers échangés par convois,
  • Prisonniers transférés en Suisse,
  • ou spéciales, comme celles donnant :
    • des nouvelles de PG Ardennais au camp de Friedrichsfeld,
    • la liste des victimes de la catastrophe des 18-Ponts à Lille le 11/01/1916,
    • les morts de Gallipoli,
    • les noms des évacués vers les Ardennes.

 Il est d'ailleurs dommage qu'elles n'aient pu être lues en zone non occupée, censure oblige la Gazette n'y était pas diffusée, car les renseignements concernant les prisonniers par exemple auraient rendu service aux familles avant que la Croix-Rouge ne puisse visiter les camps et rendre compte.

 Je me suis ici intéressé aux Soldats français inhumés derrière la ligne de front, pour la courte période où le front, quasiment non défendu, émaillé de troupes que rien ne préparait et qui se sont sacrifiées, reculait depuis la frontière belge en direction de Valenciennes.

 L'animation ci-dessous, créée à partir du site carto1418 montre l'arrivée de la 1ère Armée Allemande sur notre frontière après sa traversée de la Belgique : le 21 Août elle atteint Bruxelles, seules 3 divisions territoriales (82e et 84e puis la 88e qui remonte vers Lille) affectées à des travaux de défense vont s'opposer à elle, alors que le Corps expéditionnaire Britannique - en orange- recule depuis Mons vers Le Cateau : Le 25 Août Valenciennes est définitivement envahie jusqu'au 2/11/1918.

 

Source: Externe
 La zone en grisé va de Mons à Cambrai

 L'image suivante, superposition des précédentes, montre clairement l'enfoncement du front face aux 1ère et 2ème armée allemandes qui avancent avec -encore, comme le prévoyait le plan Schlieffen, connu de l'état-major français- l'intention pour la 1ère armée de contourner Paris, devenu camp retranché, par l'ouest.

19140808-31
Du 8 au 30 Août 1914

La 84e division d'infanterie territoriale, qui est la plus proche du Valenciennois, est constituée comme suit en Août 1914 :

Infanterie

  • 167e brigade d'infanterie – général Paul André Marie ROEDERER
    • 25e Régiment d'Infanterie Territoriale
    • 26e Régiment d'Infanterie Territoriale
  • 168e brigade d'infanterie – colonel Victor Amédée d'HARCOURT
    • 8e compagnie du 27e régiment d'infanterie territorial
    • 28e régiment d'infanterie territorial

Cavalerie

  • 2 escadrons du 14e régiment de Hussards

Artillerie

  • 2 groupes de 75 du 44e régiment d'artillerie de campagne

Génie

  • Compagnie 4/1T du 4e régiment du génie

 

 Chaque bataillon est fort d'un peu plus d'un millier de fusils, nombreux sont ceux qui vont perdre la vie dans cette défense de la région qui leur a été assignée.
 L'historique du 27e RIT clame d'ailleurs le besoin de reconnaissance apparemment non respecté, page 2 :

H27RITp2

 

 C'est donc dans la Gazette des Ardennes que j'ai relevé, puis contrôlé les noms, en choisissant les villes suivantes :
Aulnoy, Avesnes-le-sec, Bouchain, Bruay-sur-Escaut, Condé, Crespin, Denain, Douchy, Escaupont, Fresnes, Haspres, Haveluy, Hordain, Marly, Monchaux, Quarouble, Raismes, Sepmeries, St-Aybert, Thiant, Valenciennes, Vicoigne,
qui figurent sur les listes n° 4, 11, 47, 49 et 50 ci-dessous (cliquer sur l'image pour l'agrandir, sur le n° de liste pour accéder à la page de la Gazette sur le site de l'université de Heidelberg.)

liste 04b liste11b liste47b liste49b liste50b
Liste n°4
11/06/1916
Liste n°11
30/07/1916
Liste n°47
26/04/1917
Liste n°49
29/04/1917
Liste n°50
01/05/1917

 

Y figurent 171 informations dont :

  • 3 inconnus (du 26e RIT à Escaupont, du 127e RI à Thiant et un garde-voies à Bouchain),
  • une fosse contenant 4 inconnus (à Vicoigne) et
  • un soldat connu de son seul matricule 8750 (à Crespin) du 26e RIT que je n'ai pas encore identifié. Ce dernier pourrait-être celui de l'état-civil spécial de Crespin. Le n° est trop élevé pour un matricule au recrutement de la Mayenne (par exemple) c'est donc probblement celui "au corps" mais que l'on ne retrouve pas parmi les 211 soldats du 26eRIT, morts dans le Nord en Août 1914 et qui ont une fiche Mémoire des Hommes. (Précisons que ce matricule au corps n'est pas indexé)

Ces inconnus, s'il le sont restés, reposent probablement à la nécropole nationale d'Assevent parmi 57 autres :

Source: Externe

57inconnus


2 ne sont pas décédés :

  • HAMON Romain Pierre, 26e RIT
    Indiqué inhumé à Haspres, mais son Etat Signalétique et des Services (ESS) indique :
    "Rappelé à l'activité au 26eRIT, arrivé au corps le 4 Août 1914, parti aux armées le 7/8, affecté au 330e RI le 30 décembre 1915. Disparu le 28/02/1916 à Champlon. Fait prisonnier le 28/02/1916. Interné à Hamelburg. Rapatrié le 18/12/1918."
  • L'HERMELIN Vital Théodore, 26e RIT
    Indiqué inhumé à Condé-sur-l'Escaut, mais son ESS indique :
    "Rappelé à l'activité au 26eRIT, arrivé au corps le 4 Août 1914, parti aux armées le 12/8. Prisonnier à Crespin le 24/8/1914. Interné à Altengrabow. Rapatrié le 8/01/1919;"

 

6 n'ont pu être formellement identifiés (pas de fiche Mémoire des Hommes, et/ou pas d'ESS connu) :

  • MARCOTTE Julien Joseph, 26e RIT, indiqué "127e RI" sur la Gazette. Différence qui peut s'expliquer par l'intégration d'hommes restés au dépôt de Condé du 127RI et intégré au 26e RIT face à l'urgence.
    Décédé le 24/08/1914 à Condé-sur-l'Escaut.

 

 

  • DEMOR Louis, Garde-voies
    Décédé le 23/11/1914 à Bouchain.
  • DESPINOY Alfred, Garde-voies
    Décédé le ? à Bouchain.
  • GUILLOTIN Louis, Garde-voies
    Décédé le ? à Bouchain.

 


 Les 158 noms qui suivent et qui ont pu être contrôlés (fiche Mémoire des Hommes, ESS) sont cités dans l'ordre chronologique des décès.
Il y avait très peu d'erreur dans les patronymes, eu égard aux circonstances, aux moyens de l'époque et au fait que certaines informations transitaient par l'occupant peu au fait de la prononciation. L'exemple le plus caractéristique et qui mérite d'être signalé figure dans le registre spécial de Crespin, consacré uniquement aux soldats Français tués lors de l'invasion.

AD RENAULT Crespin

Il s'agit en réalité du soldat RENAULT Joseph Michel Florentin René, étudié ci-dessous.

  • Les régiments les plus fréquemment cités sont le 26e RIT (114) le 27e RIT (13) le 2e RIT (7) ainsi que 5 garde-voies.
  • Les lieux d'inhumations sont majoritairement Crespin (49), Haspres (35), Condé-sur-l'Escaut (25).
  • Les dates principales de décès sont le 24 Août 1914 (72) et le 25 Août (57). Les listes de la Gazette prennent en compte les soldats décédés après l'invasion, jusque fin 1914, dans les ambulances françaises devenues ensuite Lazarett de l'occupant.

Lorsqu'elle publiait ses listes, la Gazette des Ardennes n'était donc pas si menteuse (tout l'art de la propagande)


Les liens sous les noms conduisent à la fiche Mémoire des Hommes.

  • WALLERAND Jules, Douanier de la capitainerie de Blanc-Misseron, Corps militaire des Douanes, 2e Btn de Douaniers.
    Décédé le 24/08/1914 à St Aybert.
  • CRINON Louis, 1er Régiment d'artillerie à pied
    Décédé le 08/09/1914 à Quarouble.
  • ROY Léon, 27e RIT
    Décédé le 09/09/1914 à Denain.

 

 

 

11 décembre 2019

La croix-rouge allemande à Valenciennes.

Le livre "Unter dem Roten Kreuz im Weltkriege" (Sous la Croix-Rouge pendant la guerre mondiale) publié à Berlin en 1934 est disponible à la Bibliothèque Nationale Numérique de Haute-Autriche.

image

On y trouve sous forme d'illustrations des références à l'action de l'organisme dans le transfert des blessés à Valenciennes, sans malheureusement d'explications complémentaires ni de localisation précise.

 

péniches
Transport des blessés en péniches sur les canaux du Nord de la France, apparemment par beau temps.

 

 

Valenciennes 3
Transports de blessés à Valenciennes, on remarquera l'utilisation de 2 remorques
dites " Mannesmann"  du nom du créateur-fabriquant pour le transport de blessés allongés.
Celles-ci sont montées sur roues équipées de pneus.

La voiture attelée porte l'inscription
Bayer.(ischer) Ländes CR Hilfs-Verein
Société de secours de la croix rouge de Bavière

Convoi croix rouge

Voici une autre photographie, issue du fonds Maurice Bauchond
(Archives du musée de Valenciennes)
montrant un de ces convois.
On peut imaginer le calvaire des malheureux blessés confrontés aux cahots des pavés.

 

Valenciennes 2
Transport de blessés à Valenciennes (en civière et en profitant de fenêtres à allège basse)

 

 

Valenciennes 1
Transport de blessés à Valenciennes,
mettant à profit les tramways (Strassenbahn) réquisitionnés et transformés en ambulance.
On remarque sur le coté de la voiture le marquage :
E.S.K. CR A.6.A.
pour
" Etappen Sanitäts Kraftwagen Abteilung 6.Armee"
Service d'ambulances d'Etape de la 6e Armée

 

Cambrai

Tramways (qualifiés de trains de banlieue) utilisés également à Cambrai.
On y retrouve la même inscription
E.S.K.A.6.A.
ainsi que
III. Zug. B.S.K.K.
"Bayerische Sanitäts Kraftwagen Kolonne"
Convois Bavarois d'Ambulance, 3e Section.

 

 

1 décembre 2019

Invasion de Valenciennes : un Espagnol prisonnier des Allemands.

 

 Cette description du premier mois de la guerre est due à un ouvrier mécanicien espagnol, travaillant à Valenciennes, et - malgré la neutralité de l'Espagne - arrêté le 16/09/1914 pour refus de travailler et incarcéré comme Français comme en témoignent les archives du CICR : la fiche où il est enregistré comme Espagnol, renvoie au registre allemand où il est "Français".

fiche civ3235


  Son histoire parait en 1916 dans un livre dont je n'ai trouvé qu'un exemplaire à la Bibliothèque Nationale d'Espagne et dont j'ai traduit le premier chapitre.

couv

 

Dedicatoria

Dédicace

     A mis compañeros de cautividad de Zossen-Bunsdorf, Chemnitz y Gross-Poritsch, que sufrieron conmigo, que me confortaron espiritual y materialmente y que me ayudaron a recobrar la libertad, así como a cuantos me socorrieron durante los veintiún meses de mi calvario, dedica este libro de angustias y horrores.

Valentín Torras

     À mes compagnons de captivité à Zossen-Bunsdorf, Chemnitz et Gross-Poritsch, qui ont souffert avec moi, qui m'ont réconforté spirituellement et matériellement et qui m'ont aidé à retrouver ma liberté, ainsi que ceux qui m'ont aidé pendant les vingt et un mois de mon calvaire, je dédie ce livre d’angoisse et d’horreurs.

Valentin Torras

 Les événements décrits dans le premier chapitre reprennent avec fidélité l'invasion de Valenciennes et sont largement corroborés par les récits des autres Valenciennois.

 Ne voulant pas rompre l'harmonie du texte avec des commentaires, j'ai inséré ceux-ci sous forme d'une * qu'il suffit de survoler. Les parties soulignées renvoient à d'autres pages de ce blog.

UN ESPAGNOL PRISONNIER DES ALLEMANDS

CHAPITRE PREMIER : L'INVASION

À Valenciennes. - La mobilisation. - La guerre - Départ des troupes. – Les anglais. – Enthousiasme. - Les premières rumeurs. - Les premiers Allemands. - Exécutions. - Incidents. - Ma prison.

 Je vais relater, sans effet littéraire, parce que je suis un simple ouvrier, mais en essayant de rendre mon histoire aussi impartiale, claire et complète que possible, tout ce qui m'est arrivé depuis le début de la guerre européenne jusqu'à ce que, enfin libre, je mette les pieds sur le sol espagnol.
 Je m'appelle Valentín Torras y Glosa, je viens de Manresa, dans la province de Barcelone. J'ai plus de trente-six ans.
 Mon travail est celui de mécanicien. Je travaillais à Valenciennes, une ville de la Flandre française, près de la frontière belge, dans l’usine Cail*. J'étais heureux. J’étais bien payé, ils me considéraient beaucoup et j’avais déjà économisé quelques milliers de francs. Qui m'aurait dit que je passerai de ce modeste bien-être aux horreurs des camps de prisonniers de guerre allemands !
 
 À Valenciennes, il y avait quatre ou cinq autres Espagnols. Je ne sais pas ce qui leur est arrivé et s'ils ont participé à mon triste sort ou si l'ennemi les a respectés.
 J’allais travailler tous les matins à Denain par le train de Valenciennes. Je rentrais à mon logement dans l'après-midi. Le dimanche, on faisait des excursions aux environs. Tout le pays était m’était donc familier
 À la fin du mois de juillet, des rumeurs alarmantes ont commencé à circuler. Les journaux ont publié des colonnes serrées de dépêches qui parlaient de la probabilité d’une conflagration. Les gens ont discuté de la nouvelle, mais ne semblait pas alarmés à l'extrême. On se souvient des incidents d’Agadir et des déserteurs de Casablanca et on croyait que la diplomatie réglerait les différends. Il y avait du travail, de l'abondance, de la prospérité, de la paix. L'été était magnifique. Tout respirait le calme. La Belgique voisine a travaillé et s'est amusée, comme toujours. Les estaminets* ont fait de bonnes affaires. La récolte était excellente. Comment imaginer que dans quelques jours toute la région serait traversée par d'innombrables armées ennemies ?
 Dans les ateliers où je travaillais, les ouvriers, pour la plupart des pacifistes, disaient que le monde ne serait pas si fou au point de se détruire sans raison. Les plus instruits ont compté les causes apparentes de la querelle, les meurtres de Serajevo, ultimatum autrichien à la Serbie. Cependant, pas même les télégrammes dans lesquels on rendait compte du bombardement de Belgrade ne leur faisaient croire que la guerre approchait.
 
 Le 2 août, le bruit du canon a surpris Valenciennes. Les gens lisaient les avis de mobilisation et ne commentent guère. Beaucoup de gens se sont serré la main en silence. Les femmes avaient les yeux mouillés.
 Les cafés étaient remplis. Des milliers d’habitants se sont rassemblés aux portes de la caserne où était logé le 127ème régiment d'infanterie. Il a été déclaré que cette unité devrait partir pour l'Est.
 Car je dois dire que personne n'a supposé que la neutralité belge serait violée. Ils faisaient des prévisions sur la résistance de la barrière orientale. On cherchait des cartes de Lorraine dans les librairies. Dans les estaminets*, les taverniers donnaient des leçons de géographie aux buveurs agités. Ensuite, j'ai su que les places fortes de Verdun, Toul, Epinal et Belfort devraient être attaqués par les Allemands si les Français ne se précipitaient pas pour prendre l'offensive.
 J'ai naturellement participé à l'opinion des autres. Je pensais que si les choses tournaient mal, je pourrais aller en Belgique, pays neutre, avec mes économies et attendre que la tempête passe. Et pourtant, c'est en Belgique la foudre allait frapper !
 Le 3 août, le gouvernement a lancé une proclamation selon laquelle la mobilisation n'était pas une guerre. Il y avait encore de l'espoir. Toutes les usines, bien que dépourvues d'une partie de leur personnel, continuèrent à fonctionner. La tranquillité matérielle était absolue.
 Mais le 4, on apprend que l'Allemagne déclare la guerre à la France. Et l'esprit de la population s'est transformé. J'ai remarqué que l'inquiétude, l'agitation, remplacent une décision froide. Il faut finir* : on l'a entendu partout. C'est une phrase qui était dans toutes les bouches.
 Les principales usines et entreprises de Valenciennes ont accepté d'aider les femmes et les mères des personnes mobilisées. La mesure a été très appréciée et les soldats sont partis un peu plus heureux parce qu'ils savaient qu'en leur absence, ils auraient du pain.
 Le régiment no. 127 acclamé dans tout Valenciennes est parti par le train. Je n'ai pas vu cet adieu parce que j'étais encore au travail ; mais ils m'ont dit que c'était émouvant, et on comprend que c'était le cas.
 
 Les Allemands qui étaient à Valenciennes et qui n’étaient pas partis en juillet - nous avons remarqué que beaucoup d’entre eux, ceux qui étaient en âge de combattre, ont progressivement disparu au cours de la seconde moitié de ce mois - ont un délai de quarante-huit heures pour régler leurs affaires et regagner leur patrie. Personne n’était le moins du monde désagréable avec eux. Certains étaient très contrariés car ils vivaient à Valenciennes.
 Du 4 au 10 il ne s’est absolument rien passé. Mais l'attaque allemande sur Liège a alarmé beaucoup de monde. La tempête n’éclaterait pas en Lorraine ? Les Allemands penseraient-ils vraiment à passer par le nord et à nous attaquer ?
 Le 10, le général Percin, gouverneur militaire de Lille, ordonna à tous les étrangers, à l'exception des Belges et des Anglais, de quitter la région frontalière du nord et de se diriger vers Saint-Loup (Manche). Donnant la date limite du 14. C’est pourquoi j’ai pris mes dispositions de voyage ; mais une délégation de neutres se rendit à Lille, s'entretint avec Percin et obtint que la mesure soit rapportée. Percin a permis aux étrangers de bonne conduite qui avaient leur propre argent ou un travail assuré dans les maisons de Valenciennes de rester dans cette ville. Seuls les indigents ou sans occupation stable devraient aller à Saint-Loup.
 
 Le 18 août, il y eut un grand tumulte dans la ville parce que les Anglais approchaient. Ils ont eu une magnifique réception. On leur a jeté des fleurs, on leur a donné du chocolat, du tabac, de la bière. Ils ont été applaudis et acclamés. C'étaient des hommes forts, rasés, rouges, de grande taille, à l'air calme et bon enfant. Ils étaient admirablement équipés. Ils n'ont montré aucune émotion. Ils ont fait une excellente impression.
 Du 18 au 20 deux divisions d'infanterie sont arrivées, soit plus de 30.000 soldats. Les chefs, très élégants, ont beaucoup dépensé. Le 20, ils sont tous partis pour la Belgique. Pas un seul Britannique n'a été revu à Valenciennes, car après la bataille de Mons, les troupes de French se sont retirés vers Cambrai.
 Le 24, je suis allé en vélo au pont Jacob, à la gare. Rencontre avec deux compagnies du 26ème territorial. Les soldats semblaient très fatigués, mais pas abattus. Ils m'ont avoué qu'ils se retiraient de Condé devant la pression d'une brigade de 5 000 Allemands. Ils parlaient de revenir plus nombreux.
 Quand je suis rentré à Valenciennes, j'ai relaté ma rencontre. Personne ne voulait me croire. Comment les envahisseurs étaient-ils si proches ? Cependant, il n'a pas fallu longtemps pour savoir que je disais la vérité.
 Le soir, le maire de Valenciennes à harangué la foule depuis un balcon de la mairie. En résumé, il a déclaré qu'il n'y avait pas de danger, car le lendemain, il y aurait 20.000 Anglais à Valenciennes. Le brave homme avait tort. Le lendemain, il y avait à Valenciennes, non pas 20.000 Anglais, mais 40.000 Allemands. Ce n'était pas exactement pareil.
 
 L'entrée des Teutons à Valenciennes ? Je m'en souviendrai tant que je vivrais. Il était sept heures et demie du matin du 25 août. Le bruit du canon avait été entendu très loin pendant la nuit. Soudain, quatre coups de canons d’affilée nous ont fait comprendre que les envahisseurs arrivaient. Ces quatre obus - à balles - avaient été tirés sur quatre immeubles propriété de l’administration postale. Ils ont causé des dégâts matériels, mais je ne sais pas s'il y a eu des victimes.
 Après cette annonce peu rassurante ont commencé à passer des colonnes d'hommes gris avec des casques. Les gens les regardaient derrière les fenêtres. Il n'y avait presque personne dans les rues.
 Comme à Valenciennes nous n'avions pas de soldat, les Allemands n'ont pas trouvé la moindre résistance. Ils se sont installés dans des bâtiments publics et ont publié des affiches dans un français relatif, menaçant de terribles représailles s’ils étaient dérangés. La population a souffert en silence la loi de la guerre.
 
 À neuf heures du matin, il y eut une horrible tragédie au dehors. Il y a une ville très agricole au sud de Valenciennes appelée Quérénaing. La distance est d'environ trois kilomètres. Quelques retardataires anglais et une brigade errante du 26ème territoire s'y étaient réfugiés. Il n'y avait pas quatre-vingts hommes. L'officier qui les avait en charge, ayant aperçu, sur la route venant de Valenciennes, des patrouilles allemandes, sortit des charrettes de la ville et les retourna sur le pont de chemin de fer pour que les Allemands, arrêtés par l'obstacle, perdent du temps. Je connais très bien le site. La route est en bas et la voie ferrée est en hauteur, sur une rampe.
 L’avant-garde teutonne est arrivée. Ils ont été suivis par des batteries de petit calibre. Les franco-anglais ont résisté un peu de temps sous la protection des charrettes. Puis ils sont partis pour Le Cateau et les Allemands ne les ont pas beaucoup poursuivis.
 Mais un détachement de Teutons entra dans Quérénaing et découvrit les noms et adresses des propriétaires des charrettes. Ceux-ci ne s'étaient pas enfuis, à cause des brefs combats dont j'ai parlé, vous ne pouviez pas voyager sur la route sans recevoir une balle. Ils étaient en ville en attendant que le calme soit rétabli. Cela les a perdus. Les Allemands les ont tous tués - 20 hommes et 2 femmes - malgré leurs cris, leurs larmes et leurs supplications. L'exécution s'est déroulée contre le mur d'un château* appartenant à un commandant à la retraite, qui se trouvait à une centaine de mètres des dernières maisons de Quérénaing. Puis, tout le village a été incendié à une vitesse étonnante. Le maire était malade et n’a pu quitter son lit à temps. Il a été brûlé vif.
 
 Nous avons appris tout cela à Valenciennes parce que les survivants de Quérénaing se sont réfugiés dans la ville, où on les secourut comme on pouvait. J'ai parlé à l'un des fugitifs, qui m'a dit qu'il était très choqué que les Allemands aient respecté le château* du commandant à la retraite que j’ai mentionné.
 Mais deux jours plus tard, ce château* a été saccagé sur l'ordre d'un colonel allemand qui, si je me souviens bien, s'appelait Kentzel, ou quelque chose du genre. Tous les meubles ont été mis dans des voitures et envoyés en Belgique.
 Le 25 août, le maire de Valenciennes a publié une proclamation recommandant l'ordre absolu afin que la ville et ses habitants ne soient pas punis. L'avertissement n'était pas nécessaire.
 Il a commencé à passer, à partir du 26 août, d’innombrables colonnes de troupes de toutes armes, infanterie, cavalerie, artillerie, ingénieurs, pontonniers, mitrailleuses. C'était une marée humaine qui couvrait les champs et les routes. Comme j'étais neutre, je suis allé dans les environs pour voir le passage des armées allemandes. J'étais très calme et j'étais intéressé par le spectacle. Bien sûr, à l'intérieur, j'ai fait vœu pour le triomphe de la France, pays où je gagnais mon pain et pour lequel j'avais de l'affection.
 
 Les soldats allemands, en passant par Valenciennes, chantaient leurs hymnes guerriers, de préférence Deutschland über alles et la Garde sur le Rhin. Ils ont crié : "Allons à Paris". Ils semblaient sûrs du triomphe.
 Un jour, j'étais devant chez moi au Faubourg de Paris. Un capitaine marchait devant une compagnie. Il a regardé la plaque de ma rue et m'a dit en passant : "C'est encore loin Paris ?
 — Deux cent vingt kilomètres, Capitaine, répondis-je avec étonnement.
 — Mais ne sommes-nous pas en banlieue parisienne ? Dit-il en montrant le panneau de rue.
 — Non, nous sommes à Valenciennes - dis-je encore plus surpris. - C'est le nom de la rue.
 Il haussa les épaules d'un geste de doute et s'en alla. Je suis entré dans ma maison, faisant diverses réflexions.
 Je me souviens aussi qu'un général qu'on disait être un prince, en passant par Valenciennes, a jeté aux enfants des poignées de monnaie allemande. Il leur dit : "Vous voyez que l'Allemagne est généreuse !"
 
 Tous les entrepôts ont été vidés avec méticulosité et ordre. Ils ont commencé le pillage par ceux dont les propriétaires s'étaient enfuis, mais ont ensuite continué avec les autres. Le peuple, résigné, attend le retour des Français et de leurs alliés.
 On savait que Maubeuge, place forte de la frontière, près de Valenciennes, résistait au dur siège des Allemands. Mais le 7 septembre, à une heure de l'après-midi, des soldats de sa garnison sont arrivés près de Valenciennes.
 Ils ont dit que Maubeuge avait capitulé et qu'eux-mêmes et d'autres avaient réussi à s'échapper. Ils ont demandé s'il y avait beaucoup d'Allemands à Valenciennes. On leur a répondu qu'il n'y avait qu'un détachement de 200 hommes, mais qu'à chaque instant des troupes allemandes arrivaient de Belgique.
 J'estime qu'environ 2 000 soldats de Maubeuge se sont échappés avec des canons. Ils ont pris la direction de Douai. Un peloton d'entre eux a tendu une embuscade près d'Orchies et a fait feu contre une voiture où un général allemand et ses assistants. Les Allemands se sont vengés en abattant de nombreux habitants de cette ville. Ils ont dit que les coups de feu avaient été tirés par eux et non par des soldats réguliers.
 
 À cette époque également, les Allemands avaient abattu le prêtre des habitants de Maing. Maing est très proche de Valenciennes. Le pauvre marchait avec son vélo sur la route. Une sentinelle l'arrêta. Je ne sais pas ce qui s'est passé entre eux. La vérité est qu’une patrouille a emmené le prêtre à l’église Notre Dame de Valenciennes. Il a passé deux jours enfermé dans sa sacristie. Un prêtre catholique allemand allait lui tenir compagnie. Il croyait que rien ne lui arriverait à Valenciennes, mais il a été condamné à mort pour espionnage. Le malheureux se rendait à Valenciennes quand il a été arrêté, pour faire quelques courses et se renseigner auprès de plusieurs amis. Le maire a demandé sa grâce, qui lui a été refusée, et la sentence a été exécutée.
 
 Un après-midi, au Faubourg du Poirier, j'ai été témoin de l'incident suivant. Un officier allemand faisait du vélo. Il a cassé une roue et l'officier a commencé à jurer dans sa propre langue. Soudain, il s'est calmé. Il avait vu un petit garçon s'approcher, pédalant vigoureusement. Il s'est approché de lui, l'a arrêté, l'a forcé à descendre, a pris le vélo et a laissé celui qui était cassé derrière lui. Mais le garçon a commencé à pleurer et à dire que la bicyclette n'était pas la sienne, qu'il devrait la payer, qu'il manquait d'argent, que son père le frapperait. Je me suis approché pour le réconforter, quand j'ai entendu un grand bruit. C'est  l'officier qui revenait, monté sur le vélo du garçon. Je pensais que, ému par son désespoir, il allait le lui rendre. Mais les choses se sont passées différemment.
 Quand il était tout près, il a crié en français : "La ferme, Apache." Et il lui a tiré dessus avec un revolver. Le petit garçon est tombé par terre. La balle lui avait traversé le bras. Je suis venu l'aider. Pendant ce temps l'officier était parti, toujours à vélo. Je ne l'ai jamais revu.
 
 Le 23 septembre, un avion français a survolé Valenciennes. Des milliers de personnes sont descendues dans les rues et sur les places. Il y a eu des applaudissements, des acclamations. C'était un délire patriotique qui pouvait coûter très cher, car la garnison allemande s'inquiétait, sortait et pointait ses fusils vers les groupes. Quelques notables sont intervenus et il n'y a pas eu de catastrophe. L'avion a été perdu de vue, après avoir largué quatre bombes sur la gare, où il y avait mouvement de trains militaires allemands.
 Trois jours plus tard, mon malheur a commencé. Le 26, à cinq heures et demie de l'après-midi, je suis retourné à mon logement au Faubourg de Paris. Je n'ai pas dit que j'étais le seul invité chez une veuve.
 
 Peu après avoir été enfermé dans ma chambre, allongé sur mon lit, j’ai entendu frapper à la porte de la rue, frapper fort. Je ne savais pas pourquoi j'étais si alarmé. Sans aucun doute, les intuitions sont réelles.
 Un officier allemand est entré accompagné d'une patrouille. Et entre lui et moi il y eut le dialogue suivant en français:
 — Êtes-vous un mécanicien ?
 — Oui monsieur. J'ai travaillé à la maison Cail.
 — Bien. Nous avons besoin de vous. Venez avec moi
 — Pour quoi faire ?
 — Je n'ai pas à donner d'explications.
 — Excusez, monsieur l'officier. Je suis citoyen d'un pays neutre,
 — Ça n'a pas d'importance. Nous voulons que vous travailliez à la gare, où un atelier de réparation de locomotives a été installé.
 — Je ne peux pas vous obéir. Je suis Espagnol. L'Espagne n'est en guerre avec aucun pays. Laissez-moi ici. Vous trouverez d'autres travailleurs.
 L'officier était enragé. Nul doute qu'il n'était pas habitué à trouver de la résistance.
 "Vous n'êtes pas espagnol", cria-t-il avec colère. Vous êtes français.
 — Je suis espagnol et je vais le prouver.
 J'ai ouvert une malle et sorti mes papiers. Ils étaient en ordre. L'officier a regardé d’un bout à l’autre.
 — D'accord, dit-il après quelques instants. Nous allons faire l'inventaire de tout cela.
 Mes deux malles étaient ouvertes, j'avais mes vêtements, mes économies et quelques bijoux modestes. Le tout pouvait valoir environ 4 500 francs. L'officier a dicté et l'un des soldats a écrit. Ensuite, il a gardé tous mes documents, l'argent que j'avais dans mes poches et mon inventaire, et a répondu:
 — Nous allons l'envoyer dans votre pays par la Suisse. Suivez nous Nous allons vous emmener à la gare.
 — Et mes malles ? Dis-je avec une petite appréhension.
 — Elles seront également conduites à la gare. Mes hommes vont les porter.
 Ce fut ainsi. J’ai dit au revoir à la logeuse. Heureusement je ne lui devais rien. Je lui avais donné un peu d’argent à l’avance et j’avais encore quelques francs.
 A pied par les rues de Valenciennes nous arrivons à la gare. Les soldats nous ont suivis avec les deux malles.
 
 Il faisait déjà nuit lorsque nous sommes entrés sur le quai. L'officier m'a laissé avec ses hommes et est parti avec mes documents.
 C'était long Les coffres avaient été placés côte à côte, près d'un mur. Moi, assis sur un banc, j'ai pensé que je verrai bientôt l’Espagne.
 Ma conscience ne m'a pas accusé d'avoir mal agi en refusant de réparer des locomotives pour l'Allemagne. Tout d'abord, j'étais espagnol et les Allemands ne pouvaient pas me faire de mal légalement. De plus, j’étais dégoûté de faire quoi que ce soit contre la France, une nation où j'avais confortablement gagné ma vie. Enfin, je croyais, comme tout le monde, que d'ici la fin de l'année, il y aurait la paix. Je voulais garder mon emploi de mécanicien chez Cail. Mais si les Valenciennois me voyaient travailler pour les Allemands, les aider à réparer des locomotives, ils me détesteraient, ils me considéreraient comme un ennemi, et après la paix, la vie deviendrait impossible pour moi, non seulement dans la ville, mais dans la région entière.
 Je pensais à toutes ces choses quand deux officiers se sont approchés. L'un d'eux était celui qui s'était présenté l'après-midi à mon logement. L'autre est un inconnu.
 Le premier m'a pointé du doigt et a dit au second quelques mots en allemand, que, bien sûr, je ne comprenais pas. En même temps, il lui a donné un morceau de papier.
 — Et mes papiers ? Et mes malles ? ai-je dit.
 — Tout vous sera rendu à la frontière suisse. Suivez l'officier, répondit celui qui m’avait appréhendé dans l'après-midi.
 Et il s'est éloigné à grands pas. Puis il s'est retourné et m'a crié d'une voix ironique : Bon voyage ! Il s'est perdu dans l'ombre qui enveloppait une grande partie de la gare. Je ne l'ai jamais revu. Je ne connais pas son nom, s'il est encore en vie.
 
 L'autre officier m'a ordonné de le suivre, et ensemble nous sommes montés à bord d'un train de voyageurs, complètement vide, qui était sur le point de partir. Nous n'avions pas de billet, et ce n'était pas nécessaire. Personne ne nous l'a demandé.
 Je n'avais peur de rien. J'étais convaincu que le lendemain, au plus tard, je serais en Suisse. Cependant, j'étais inquiet pour les malles et j'ai demandé à l'officier ce qu'elles étaient devenues.
 — Tes malles ? - répondit-il. - Je ne sais rien du tout. Mon compagnon en aura pris soin.
 Le train a démarré. A chaque gare, il a fait des arrêts de plusieurs heures. J'avais faim et soif, mais je n'osais pas bouger. Fatigué, je me suis endormi. Quand je me suis réveillé, il faisait déjà jour et j'étais à Mons. L'officier était descendu. D'une fenêtre je l'ai cherché à travers la gare. Je devais le retrouver immédiatement, car il avait mes documents et je manquais de ressources.



Laissons l'écrivain espagnol Jacinto Octavio PICON de l'académie royale espagnole et qui a écrit le préface du livre faire le résumé de la suite :

 [Le lendemain] j'étais à Mons. Avec une brutalité inouïe, on me poussa contre un wagon, et, me soulevant, on me précipita entre des prisonniers français, belges, anglais, civils, militaires ; c'était un enfer où l'on était entassé, où les blessés agonisaient sur de la paille pourrie, parmi le sang, l'urine, les excréments, les vomissements. Brûlés par la fièvre, étouffés par la soif, sans air par une chaleur torride, sans soins, nous étions comme des bestiaux abandonnés dans des cavernes roulantes.
Nous arrivâmes, le 1er octobre, à cinq heures du matin, à Zossen-Bunsdorf.
Dans les wagons il y avait des morts et des mourants ; ceux qui pouvaient se tenir encore debout furent conduits au camp de prisonniers. J'étais du nombre.
 Ce camp se composait d'un grand espace clos par des fils de fer barbelés ; rien d'autre que la terre et la clôture. Nous y trouvâmes plus de 15.000 hommes : Français, Anglais, Russes et Belges. On remit à chacun de nous une assiette en fer blanc, une cuillère, une couverture et... « Arrangez-vous... »
Dans le sol sablonneux, les prisonniers avaient creusé, à l'aide des assiettes et des cuillères, des trous dont ils s'accommodaient pendant la nuit. Ceux qui n'avaient pas de trou dormaient à la belle étoile.
Je me présentai au commandant du camp pour expliquer mon cas ; il me répondit : « Vous êtes un menteur!... Vous êtes Français!... »

 Torras fut transporté de Zossen à Chemnitz ; le voyage avait été horrible ; on l'installa avec d'autres malheureux prisonniers, dans les écuries d'une caserne d'artillerie.
En janvier 1915, il fut interrogé par un officier allemand nommé D'Avignon, et le dialogue suivant s'engagea ;
— Tu n'es qu'un farceur!... Tu n'es pas Espagnol, mais Portugais !... Voici ton dossier ; tu vas le signer.
— Je ne signerai pas !... Je suis Espagnol !...
— Je te ferai fusiller !...
— Je ne signerai pas !...

 D'Avignon, poursuit Torras dans son récit, fit signe à un soldat qui me donna un coup de baïonnette, me blessant au cou. Le sang gicla. Je criai. La scène fut terrible. Le soldat m'empoigna, me jeta dans un cachot, Le sang continuait à couler et je perdis connaissance...
Quatre jours après on me reconduisit à l'écurie où je retrouvai mes compagnons d'infortune. Un Français put se procurer de la charpie et de l'iode ; il me pansa pendant plusieurs semaines et réussit à me guérir.

Nous étions là-bas 4.000 prisonniers environ, couverts de saleté et de vermine, assoiffés, affamés. A nos réclamations, le vieux capitaine répondait :
— C'est assez bon pour des coquins de Français comme vous autres!... »

 Torras a passé ainsi vingt et un mois. De Chemnitz il est envoyé à Gross-Poritsch. Dans tous les camps ou dépôts de prisonniers il a été témoin de véritables scènes de sauvagerie. Il raconte des faits qui font monter la rage au cœur, les larmes aux yeux !...

 

VT

 Il ne sera libéré que le 1er juillet 1916 au matin duquel il quitte le camp de Gross-Poritsch (maintenant Porajów en Pologne, à la frontière actuelle avec l'Allemagne, non loin de ce qui est devenu la Tchéquie) pour Dresde, Lindau, Munich et enfin la Suisse par le lac de Constance - qu'il doit payer pour traverser -, puis Berne d'où il finira par regagner l'Espagne.

 

 Le livre sera publié à partir de ses notes, qu'il avait pu soustraire à la dernière fouille lors de sa libération.

SE IMPRIMIÓ
Un Español prisionero
de los Alemanes
EN LA
TIPOGRAFÍA ARTÍSTICA
CERVANTES, 28
MADRID
1916


 N'ayant évidemment récupéré ni ses malles ni son pécule, il essayera d'obtenir des indemnisations de l'Allemagne. C'est au contraire celle-ci, qui, par l'intermédiaire du prince de Ratibor, ambassadeur d'Allemagne, déposera une plainte à la suite de la parution du livre, ce qui le fera comparaître en décembre 1917 devant un tribunal espagnol pour diffamations.......



27 novembre 2019

L'évacuation de Valenciennes en 1918 vue par les Allemands

 

L' "Illustrierte Geschichte des Weltkrieges" (Histoire illustrée de la guerre mondiale) offre un court récit de l'évacuation de Valenciennes devant l'avancée des armées alliées fin octobre 1918 :

couv


le texte se trouve dans le n° 220 page 315.

début

En voici la traduction :

L'évacuation de Valenciennes.
 
Depuis des semaines, un cauchemar planait sur la ville si accueillante de Valenciennes.
Le tonnerre du canon semblait se rapprocher chaque jour ; de Cambrai et de Douai les habitants fuyaient en masse vers l'est dans l'espoir de sauver leur vie devant les canons alliés qui tiraient sans pitié sur leur ville.
Valenciennes devrait-elle subir le même sort que les autres villes françaises ?

EvacuationFranzösische Landeseinwohner flüchten vor der französischen und englischen Beschießung.
Les habitants français fuient les bombardements français et britanniques.
(ville non située)


 Cette angoissante question était omniprésente sur les visages inquiets des habitants. Alors que le crépitement des armes de petits calibres se faisait entendre dans la direction de Solesmes et que de lourds impacts s'approchaient de la ville, la peur panique s'empara de la population.
Tout le monde a fait ses bagages et s'est préparé pour le voyage.
Au cours des derniers jours, l'offre de paix allemande avait fait naître une forte lueur d'espoir dans l'ambiance sombre qui régnait parmi les Valenciennois : elle offrait le meilleur compromis possible. Quelques jours encore et le cessez-le-feu pouvait être là, Valenciennes serait sauvée !

 Il en a été autrement.

 Les tentatives désespérées des alliés qui visaient Valenciennes, ont provoqué la fuite des habitants. La ville condamnée se comporte alors comme une fourmilière affolée. Les plus incroyables moyens de transports furent utilisés pour transporter le plus possible de biens : des charrettes à bras à deux roues, des brouettes, des landaus et des vélos ont été chargés aux cotés de lourdes voitures de ferme et autres camions.

 Pour ce qui pouvait ne pouvait être chargé sur des camions, des colonnes de chariots militaires tirées par des chevaux ont été fournis par les départements militaires. Naturellement, ces moyens de transport ne pouvaient suffire à plus de 30 000 âmes. Les cargaisons étaient entassées haut sur les charrettes, car tout le monde avait hâte d'en prendre le plus possible ; beaucoup de poussettes, comme on pouvait le prévoir, se sont effondrées sous le poids.

 
Perplexe sur un boulevard, l'infortunée propriétaire d'un tel équipage avec ses enfants ; ses prières adressées à ses compatriotes restent vaines.
 Le conducteur d'un équipage dont le véhicule est déjà lourdement chargé, ramasse et emballe tout le matériel avec la poussette sur sa voiture puis il met la femme avec ses enfants sur le siège du cocher et marche à pied à côté de ses chevaux.

 Dans une rue, deux vieilles femmes gémissent à côté d'un landau brisé.
Un capitaine redresse le chariot très chargé et aide les deux petites mères à se rendre au bureau du commandant, où elles déposent leurs affaires sur des chariots à bœufs, mis à la disposition des habitants qui ont des difficultés à marcher.

 Partout les habitants sont pleins de louanges sur la serviabilité des Allemands.
Les malédictions et les menaces ne s'appliquent qu'aux «libérateurs», les habitants innocents doivent maintenant fuir leurs projectiles.

 "Que veulent-ils de plus que ce que les Allemands leur ont offert, pourquoi ne font-ils pas la paix maintenant ? Notre pauvre ville serait sauvée ! "

 

Cette description est à comparer avec le récit d'un Valenciennois : 

 

et l'accueil fait aux libérateurs dans d'autres pages de ce même blog :

 

 

6 novembre 2019

Octobre-novembre 1918, le 55 RIR combat à Valenciennes

 

 L'historique du 55e Régiment d'Infanterie de Réserve allemand retrace avec précision les déplacements et actions quotidiennes durant la période du 11/10/1918 (où le régiment se trouvait à  Bouchain) et le jour de l'Armistice, puis la marche de retour vers Lippstad où il était cantonné qui lui prit un autre mois.

 Ce sont ces deux mois que je relate ici, en traduisant au plus près l'historique rédigé en allemand - et écrit en fraktur- aimablement communiqué par Bernard C. que je remercie. Ecrit ca 1930, on y sent déjà poindre dans certaines remarques (non traduites) l'avénement du IIIe Reich et de son chef (cité), ainsi que ses conséquences.


couv p00
En 1914, le régiment appartenait à la 26e brigade d'infanterie de réserve,
2e division de la réserve de la Garde,
X. Corps de réserve 2e armée.
En 1917 il est transféré à la 4e Brigade de la Garde,
220e Division,
où il est accompagné des IR 190 et RIR 99 que l'on retrouve dans le texte

 

 J'ai divisé ce parcours en 3 pour utiliser au mieux les fonctionnalités de MyMaps, il suffit de cliquer sur un lieu pour faire apparaître son nom dans le volet gauche ; les lieux repérés sont en gras dans le texte français.
Cliquer donne, tout en bas du volet de gauche, la posibilité de changer le fond de carte. Le tracé, adapté aux piétons, suit évidemment les routes actuelles, qui coïncident avec celles d'époque, sauf aux abords des grandes villes ou des autoroutes.

Du 11 octobre 1918 au 11 novembre 1918

      On y découvre les combats dans Valenciennes et ses faubourgs sous la pression des forces canadiennes.
La carte-itinéraire est insérée au moment où le bataillon franchit la frontière franco-belge
FB.

WK

Weitere Kämpfe.

Am 11. 10. gelang es dem Gegner, den Kanal südlich Iwuy zu überschreiten und den Ort zu nehmen. R. 55 soll alles Verfügbare nach links verschieben und den Schelde-Kanal..............

Derniers combats.

Le 11 octobre, l'ennemi a réussi à traverser le canal au sud d'Iwuy et à prendre la ville. Le 55e régiment de réserve doit déplacer tout ce qui est disponible vers sa gauche et sécuriser le canal de l’Escaut au nord du Bassin Rond jusqu’à Basse Ville [quartier de Bouchain au sud de l’Escaut]. En attendant, le 3e bataillon ainsi que des unités du 190e à son aile gauche, s’est replié vers le sud et 4 mitrailleuses sont en position. L'attaque ennemie s'est arrêtée. 
La brigade a ordonné un autre repli pour la nuit jusqu'à la colline de Lieu-St. Amand. Le 55e régiment de réserve remplacé par des éléments de la 35e Div. Inf. arrive à Douchy, au sud de Douai [très à l’est ! plutôt sud de DENAIN], le 12 octobre à 2h30. Il devait voir le pont de l'Escaut. L’Etat-Major du régiment était à Douchy. Il y avait une section de pontonniers près de Bouchain, uniquement, jusqu’au nord de Denain, ainsi que des patrouilles d’observation. Le 12, la 225ème brigade d'infanterie remplaça le régiment. Les tronçons de canal affectés aux 3e et 1er Btn., et particulièrement à l'ouest de la ligne Douchy-Lourches à l'ouest de Denain, étaient sous le feu de l'artillerie de tous calibres. Le régiment se trouvait en sécurité le 13 à Rouvignies sur la route au sud-est de Denain. Le chef du bataillon commandait [la défense] du pont. Le poste de commandement du régiment était installé dans un quartier Est de Denain.
51 hommes sont arrivés en remplacement le 14 et sont affectés au 1er Btn. Le 15 octobre le pont de chemin de fer a été dynamité.
Le lieutenant Kühling a succédé à la tête du 3e Btn. Le 16, Denain était sous le feu de l'artillerie lourde.
A réception du mot clé "Wotan" a commencé le retrait sur la position « Hermann » (Valenciennes), d’où le 17, à 4 heures du matin, le train de ravitaillement [train des équipages] a été envoyé en avant-garde à Quiévrechain, (au nord-est de Valenciennes). Le Lt. Hollmann est parti à 10h du matin pour une nouvelle affectation dans le régiment. À la même heure, le pont ferroviaire sur la route Lourches Douchy a sauté. Fort tir d'artillerie. Le 18, à 15 h 30, mot clé "Hermann". 8 heures du soir, départ du régiment.
Arrivée à minuit à Valenciennes (heure allemande.)

-_-_-_-_-_-_-_-_-_-_-_-_-_-

Tout d'abord, la position a été occupée le 19 avec des éléments avancés. De 17h30 à 18h30, explosion de trains et de la gare de Valenciennes. Le capitaine Brédan a pris la direction du 1er bataillon et le capitaine [de cavalerie] Wrede celui du 3e. Ce jour-là, le lieutenant Eichert est blessé. Le 20, à 11 h 15, le pont du canal et de la voie de chemin de fer sur l’aile droite du régiment ont été dynamités, puis le 21, le clocher de l'église et l'usine de traitement des eaux d’Anzin, et plus loin, le carrefour et le pont du canal.
La cavalerie ennemie est apparue entre Oisy et Aubry, à 10 heures du matin à Aubry même, à 10h45, fortes escarmouches le long d’une ligne allant de Bellaing et Aubry jusque Le Moulin. [au centre de la carte]

Le Moulin

Ils ont été repoussés par la 1ère batterie de la 51e artillerie de campagne. A 12h50, le 2ème bataillon évite que Hérin soit occupé par l'ennemi et envoie de fortes patrouilles de Hérin à St. Waast-la-Haut. Les messages ont été transmis. À 3 heures de l'après-midi, l'ennemi était assez puissant pour attaquer sur la ligne Valenciennes-Rouvignies-Hérin-Aubry le régiment et son voisin au sud, le 176e régiment d’infanterie. Nos patrouilles (sous commandement d’un gradé) se sont retirées, mitrailleuses et fusils d’infanterie tirant vivement, et sont de retour. Mais l'ennemi a réussi à pénétrer dans le dédale des maisons de La Sentinelle, et à pénétrer les faubourgs Est de Valenciennes. Cependant la 5e compagnie avec mitrailleuses s’est maintenue sur la gauche avec des pertes. Plus au sud, une partie de la Compagnie du 176 a été capturée. L'ennemi s'est tourné vers le nord et a contourné la 5e compagnie par la gauche. Une mitrailleuse légère a perdu tous ses servants dans une défense courageuse. La 5ème compagnie a tourné son aile gauche et aidée de mortiers, mitrailleuses et infanterie a arrêté l’ennemi. L’IR 176 a réussi à se mettre à nouveau en position ici et repousser un peu l’adversaire. L’aile droite de la 6e compagnie tient victorieusement sa position défensive, l’artillerie a considérablement aidé.
Le 22 octobre, de 8h00 à 10h00, des avions de reconnaissance ennemis ont largué plusieurs bombes sur le sud de Valenciennes. De fortes patrouilles ennemies sur l'aile droite de notre position ont été repoussées. L'adversaire a continué à faire pression. 40 à 50 hommes s'installent dans les fermes devant La Sentinelle. Une patrouille d'officiers de la 10ème compagnie a demandé un important feu de couverture, permettant ainsi aux patrouilles de revenir.
Un tir d'artillerie et de mines (lieutenant Müller) attaque l'ennemi à La Sentinelle. Le Lt. Oberfohren a maintenu le contact avec la IIe compagnie du 176e, commandée par le Lt. Lorber. Avant les attaques avec des véhicules blindés les [avant-]postes du 1er Btn sont de retour. Ils se tenaient dans la soirée à l'ouest de la gare et d'un sentier à proximité.
Le 23, tirs de mortiers et mitrailleuses ennemis au carrefour des routes du Monument. [selon le schéma qui accompagne l'historique, il s’agit de la pyramide Dampierre] Notre artillerie a tiré sur les sections ennemies de même que sur les mortiers. Dans l'après-midi, les forces ennemies et nos renforts au monument se sont livrés à de vifs combats. C’était un pur chaudron de sorcière comme l’a écrit le Lieutenant Reichenbach. La force écrasante de l'ennemi a obligé nos troupes à retourner à l'écluse, mais elles ont gardé l'ennemi à l'écart du carrefour du monument. L'après-midi, l’aviation a été très active. Dans la soirée, l'artillerie et les mortiers ont tiré des deux côtés.

Entre-temps, les négociations entre le gouvernement allemand et l’alliance ennemie ont progressé. Malheureusement, les Allemands se concentrent sur les 14 points du président Wilson. La suprématie de l'ennemi étant écrasante, les alliés de l'Allemagne l’abandonnant, le commandement suprême fut contraint de rechercher un cessez-le-feu.

Le 25 octobre, le major Böge de l’état-major de la 220e Inf. Div. [prend] le commandement du régiment. Il avait été à plusieurs reprises chef de bataillon et de régiment par intérim. Le 26 le 2e Btn a réintégré l’IR 176.

Le même jour, le général Ludendorff reçut son congé à sa demande. Le général Groener a pris sa place comme officier d'état-major responsable de toute une armée. La perte du général victorieux bien connu a eu un effet accablant sur l'armée et a été à juste titre considérée comme un signe de la gravité de la conduite de la politique (etc.) allemande

Le 26 à 8h30 du matin, un orage d’acier, soutenu par mortiers et M.G., s'est soudainement abattu sur toute la section du régiment. La partie sud-ouest de Valenciennes a reçu des obus incendiaires. De fortes patrouilles ennemies qui avaient traversé l'écluse et le canal et tenté de forcer un passage ont été aperçues à temps et obligé de faire demi-tour devant le réseau de barbelés sous le feu des mitrailleuses Le tir d’annihilation de notre artillerie a immédiatement fait le reste. Au cours de l'après-midi, le niveau d'eau du canal a baissé de 1,5 mètre. [inondant les faubourgs]

Le 27, Valenciennes a reçu 4000 obus, engendrant de nombreuses destructions. À 19h15, le 1er. Btn. est remplacé par le I/190 et reste sur le pied de guerre dans la ville Lt. Gebauer a été blessé en service. Le lendemain, à 6h20, des tirs de barrage ont pilonné la division voisine à gauche. Le I/55 était prêt à marcher. À 10h15, il a reçu l'ordre de se rendre au sud de Valenciennes.
Le commandant Kiesel, commandant le régiment de réserve 99, qui avait été nommé commandant de la place, le renvoya dans ses quartiers à 11 h 15.
Le 29, de 14 heures à 16 heures, de violents coups de feu ont eu lieu au passage à niveau et plus tard au moulin [Gilliard au faubourg de Paris]. Une patrouille ennemie, qui se trouvait à sa gauche, en direction du faubourg de Paris, a été prise sous le feu des mitrailleuss.
Le lendemain (30), l'ennemi a bombardé le sud-ouest de la ville en s’aidant d’avions d’observation. L'eau du canal a continué à inonder. Bombardements supplémentaires le 31.
Le 1er novembre a commencé par un pilonnage sur l’aile gauche. Le 1er Btn., prévenu par message que le 396e régiment reviendrait en arrière reçoit à 7h25 l’ordre d’occuper la position-clé précédemment explorée dans le but de contre-attaquer. Deux mortiers lanceurs de mines lui ont été assignés. Des obus incendiaires ont touché la ville. À 8h30 du matin, la zone autour de l'écluse et de l'église était obscurcie. A 9h55 3e Btn. rapportait que l'ennemi avait traversé le canal à gauche de l'écluse et s'était avancé jusqu'à l'église. La ligne de chemin de fer a été prise. A présent le 2e Btn. est refoulé du sud avec grandes pertes. Cette nouvelle a été transmise à la division par pigeons à 10h15 du matin. 2 compagnies du 99e régiment de réserve ont été appelées en renfort. Le 1er Btn n’a pas été capable de voir de nouveau la position de l’écluse puisque le 396 régiment avait été refoulé au-delà. Même une contre-attaque n’était plus possible car la compagnie avait déjà été tournée par le feu des mitrailleuses. Les 1ère et 3ème compagnies se sont retirées à l’intérieur de la ville, la 2e Cie occupe le boulevard, son aile droite le long de la voie ferrée en connexion avec le 2e Btn. Une auto blindée [canadienne] qui avait pénétré jusqu’à place de Famars [actuelle place du Canada] a été mise en fuite par le feu des mitrailleuses et des mortiers. À 12h55 ordre du régiment au 3e Btn d'avancer au sud de l'écluse, à l'est de l’Escaut pour faciliter la contre-attaque du II/99 et du I/55 en direction du chemin de fer. À 13h15, le 1er bataillon du 99e Régiment de Réserve fait parvenir la nouvelle que deux bataillons du Régiment (99e) ont pris toute la voie ferrée jusqu'au pont. Malheureusement, ce message s'est avéré faux par la suite La 3e  compagnie a rencontré avant la Place Famars des éléments du I/99, qui constituait ici la ligne la plus avancée. La 3ème comp. est allée au-delà et des éléments ont poussé à travers la place à l'est de la route jusqu'à 100 mètres de la voie ferrée. À 1 heure de l'après-midi, ordre de la division: "Tous les éléments du front de la bataille sont sous les ordres du major Kiesel". A 3h15 de l'après-midi, l'adversaire occupait la gare. La 9e compagnie doit se retirer dans les faubourgs de la ville et se retrancher au nord. Dans la soirée, la 3ème compagnie du 55e Régiment et la 3ème compagnie du 99e Régiment parviennent à atteindre la ligne de chemin de fer. À 10 h 40, la brigade ordonna l'évacuation de Valenciennes. Le 2e bataillon a été dissous et ses unités attribuées au 1er et 3e Btn. Le capitaine Hermann s'est joint à l'état-major du régiment.
Le 2 novembre, la nouvelle position a été prise à 6h30 du matin. A 6h35 « Trommelfeuer » -orage d’acier. A 7h45 rapport du 1er Btn, l’adversaire a percé le III/24 RR, le 1er Btn recule sur son flanc. Ordres reçus de la division par porteur : « le 24e Regt est en grande partie sur la hauteur au sud de la route menant à Etrun [plus certainement Estreux], des actions ont lieu à la limite nord de Marly. Le régiment se bat sur place, l’aile gauche doit se replier. "
L’attaque a été déclenchée sur cette partie du régiment, le 1er bataillon a dû revenir. A 8h50 du matin le 3e Btn tient toujours sa position contre une forte attaque frontale. Peu après son aile droite est revenue également. A 9 heures nouvelles du 3e Btn qui repousse l’adversaire vers la droite Quand à 10 heures au sud de la grand-route une grande partie de nos forces est revenue, le 3e Btn qui était isolé est revenu sur une nouvelle position Le régiment a décidé de retourner au chemin creux à 10 heures du matin, avant de risquer un double encerclement. Les bataillons ont commencé le mouvement à 11 heures, message à la brigade. Forts tirs d'artillerie. À 11h45, le mouvement est terminé et des connexions sont établies. Immédiatement après avoir atteint la ravine, feu d'artillerie lourde de gros calibre, jusqu'à 13 heures. A 13h20 message que le flanc droit a été obligé de se replier. Ordre au 3e Btn. de maintenir la position et affiner le flanc droit en repliant la compagnie avec une mitrailleuse en soutien. Ordre renouvelé à 15h55. A 10 heures du soir, le 3e Btn. signale qu’il tient toujours son emplacement. À 11 h 30, il a rejeté les patrouilles ennemies. À minuit, il envoie un message à la brigade.

-_-_-_-_-_-_-_-_-_-_-_-_-_-

Le décompte des pertes pour les combats de Valenciennes s'élève à 32 tués en actions, ou blessés et décédés à Valenciennes. (source : liste publiée dans l'historique)
Peut-être est-ce l'un d'entre eux photographié  le 2 ou le 3 novembre au faubourg de Paris

Le 3 novembre à 3 heures du matin, ordre de la division : départ pour la première position d'arrière-garde. À 5 heures du matin commencent les tirs d'artillerie lourde jusque 6h30. Les patrouilles (sous commandement d’un gradé) sont restées en arrière. Le recul a été effectué dans les délais. A 7h30 du matin, la plus grosse partie du 1er Btn. et une partie du 3e Btn. sont à la sortie ouest d'Onnaing. Il ne restait plus à ce moment que 70 hommes pour l'ensemble du régiment. L’arrière-garde occupait la position sur une zone de 2 kilomètres. A 11 heures du matin, forts tirs d'artillerie ennemie. Les hommes se sont enterrés rapidement, mais ont trouvé peu d’abri. Les patrouilles ennemies sont arrivées. À 12h30, l’ordre est arrivé de la 187e brigade pour que le régiment n'abandonne la position d'arrière-garde que sous la pression de l'ennemi. À quatre heures de l'après-midi, l'ennemi s'approchait en tirailleurs, par colonnes denses, avec cavalerie, le long de la route Saint-Saulve–Estreux. Notre mitrailleuse l’a forcé à faire une pause. Sur le chemin, l'artillerie ennemie s'est mise en position. Depuis 16h30 tirs d'artillerie lourde. L’ennemi se déplace par bonds. À 6 heures de l'après-midi, le régiment se replie sur ordre. En se battant, la deuxième position d'arrière-garde a été franchie. Au niveau de la troisième se tenaient des sentinelles de la 187e Division d’Infanterie. À 8 heures du soir, la ligne de résistance principale a été atteinte et la marche vers Élouges, dans le sud-est de Condé, a commencé. [Élouges est en Belgique à 10 km de Quarouble où ils doivent se trouver actuellement]
Le 4 novembre 1918, à 3 heures du matin, le régiment est en alerte. A 5h40 arrivée au commandement divisionnaire. À 8h45, le déménagement par camions d’Élouges vers Quiévrechain vers commencé. [sic, Soit les camions étaient à Élouges et sont venus les chercher pour les emmener à Quiévrechain, soit les camions étaient à Quarouble]. À 10 heures du matin, la plus grande partie du régiment était assemblée à la sortie sud-ouest de cet endroit.
Par ordre de la 187ème Division d’infanterie [le régiment] est allé à Quiévrechain et a assuré la liaison sur place avec la 187e brigade. A 11h15, par ordre, le régiment doit se déployer à l’Est de Quiévrechain. Ce qui a été réalisé avec l’aile droite sur la route de Mons. Le 1er Btn. à droite, le 3e à gauche. À 8h10 de l'après-midi ordre de la brigade : s’éloigner en direction d’Élouges. Entre 11 et 12 heures du soir, les compagnies sont à Elouges en cantonnement. 

[ Parmi les poursuivants sur la route Valenciennes-Onnaing-Quarouble-Quiévrechain se trouve la 1st Canadian Motor Machine Gun Brigade ].

5 Novembre jour de repos.
Le 6 novembre, à 6 heures du matin, marche vers Hainin (en état d’alerte). Ordre de la brigade : le régiment doit se tenir prêt au domaine Saulzoir. [La Cense du Saulsoir : (3,716 E 50,409 N) actuellement sur le chemin Saulçoir] Le bataillon a avancé à 11h10 et est arrivé au chemin creux à 12 heures. A 12h30 le 1er Btn. Reçoit l’ordre de contrattaquer, en plaçant l’aile droite au sud de la propriété. Il faudrait reprendre la hauteur à l’ouest de la ligne de chemin de fer Quiévrain-Elouges. Le 3e Btn. est resté en réserve. À 1 heure de l'après-midi, le bataillon arrive. 1ère et 3ème compagnie devant, 2ème compagnie en tant que 2ème vague, distance 100 mètres, connexion à droite avec 190e Régiment d’infanterie, et à gauche les 24e et 396e. Malgré le sol détrempé, les choses se passèrent rapidement ; sous le feu, la poussée a été ramenée à la première maison de Baisieux. Mais comme il n'y avait pas de liaison à gauche ni à droite, le bataillon s’est replié et rassemblé ses deux ailes. C'était 600 mètres au-delà de la position à prendre. À 15h15 Ordre de la division : retraite dans la soirée. À 10 heures, le régiment part pour Hainin où il arrive à 11h30.
Le 7 novembre, à 3 heures de l'après-midi, départ pour Saint-Ghislain. Arrivée à 6h30 de l'après-midi. Le 1er Btn. était dans la section du 121e Régiment de Réserve, le 3e Btn. dans la section du 119e Régiment de Réserve, et le 189e Régiment d’infanterie, une patrouille sous commandement d’un gradé chacun, ripostant. Le 8 novembre à 7 heures du matin. Le III/55 a remplacé le I/190 en tant que bataillon de combat. Le bataillon I/55 était en attente. À 6 heures de l'après-midi le I/55 et à 7 heures de l'après-midi le 2e Btn. se déplacent dans une nouvelle position sur la digue au nord de Ghlin, le 1er Btn. en première ligne, le 3e en position d’attente. Position tenue le 9 novembre à 2h30 du matin. Une patrouille est restée face à l'ennemi jusqu'à 7 heures du matin et n'est revenue que vers midi. L'ennemi ne l'avait pas suivie. La patrouille que le lieutenant Reichenbach commandait, étant à Saint-Ghislain, a été la cible de civils. Les aviateurs ennemis étaient très actifs. L'artillerie tire peu.
Le 10 novembre, le régiment s'est déplacé à Naast entre 3 et 4 heures de l'après-midi pour tenir la position T.-r [Tr stellung]. le 3e bataillon en formation de combat, le 1er bataillon en attente. L'artillerie ennemie a bombardé le pont avec des obus de 23 centimètres sur l'aile gauche. Notre propre artillerie a bombardé Ghlin.

Le 11/11 des patrouilles ont été envoyées à [La]Coulberie [Ferme : 4,065 E 50,547 N] et à Siercoux [?Sirieu? : 4,063 E 50,526 N]. À 12 heures [heure allemande], comme ordonné précédemment, l’armistice est entré en vigueur.


 

Du 12 au 23 novembre 1918 

 Dès le lendemain, le régiment entreprend de rejoindre Lippstadt, en rejoignant d'abord  la frontière germano-belge, sans qu'aucun heurt avec la population ne soit relaté.

 La nouvelle du renversement en Allemagne, de la proclamation de la République, a agi comme un coup de foudre sur toutes les troupes. Il était rassurant de savoir que le maréchal Von Hindenburg allait renvoyer l'armée dans son pays natal. Les détails des terribles journées du début du mois de novembre au 11 novembre et d’autres événements au pays ne sont apparus que progressivement et par la suite à la connaissance des troupes, qui avaient longtemps eu peu de liens avec la patrie.

Le 12 novembre, le régiment s’est réuni à Ecaussines-Lallaing pour s’installer dans un hébergement. Le train [des équipages] nous rejoint. Le retour pédestre fut ordonné.
Le 13, le régiment marche à partir de 12h30 via Ronquières, Ittre, Haut-Ittre et Bois-Seigneur-Isaac vers Lillois-Witterzée. [25 km] La marche a été très difficile pour cause de pentes raides. Sur le chemin, il y avait des forts ralentissements à cause d’autres régiments en marche et même la rencontre avec une autre division dans la même rue.
Le 14 novembre jour de repos à Lillois-Witterzée.
Le 15 novembre, à 9 h 15, le régiment se rend via Chapelle d'Ellencourt, [50.642648,4.4197813] au sud de Vieux Manant, [dernier QG de Napoléon 18/06/1815, actuel chemin Vieux Manands] jusqu'à Maransart, dans des lieux d’hébergement.
Le 16, jour de repos. Sur ordre ont été élus les conseils de soldats. Le commandement a gardé les officiers.
Le 17 à 13h marche via Lasne, Rixensart et Bierges vers Wavre et Aisémont (17 km).
Le 18, à 10 heures du matin, via Gastuche et Grez Paiseau [Grez-Doiceau] jusqu'à Le Culot et La Bruyère [50.714819,4.724114] où se trouve le cantonnement (17 km).

 

 

 

Le 19/11 a été jour de repos. A midi l’ordre est arrivé : le 3e Btn va protéger le magasin aux vivres de Liège, il est parti à 2h de l’après-midi. Il arrive à Trognée [32km] à 10h du soir (heure locale).
Le 20 à 8h du matin partent le QG du régiment et le 1er bataillon via Mélin, Jodoigne, Mallines [Marilles], Grand Orp [Orp-le-Grand], Petit-Hallet, Grand-Hallet, Avernas-le-Bauduin vers Bertée [Bertrée], où ils arrivent à 4h30 de l'après-midi (28 kilomètres). Le 3e Btn se dirige vers Bovenistier à 12h30.
Le 21, l'état-major du régiment et le 1er Btn. partent à 15h45 via Trognée, Abolens, Geer, Hollogne-sur-Geer, Limont et Vooille [Noville] vers Fexhe-le-Haut-Clocher (25 km). Le 3e Btn est arrivé à Liège ce jour-là à onze heures du matin, il assure la surveillance du magasin aux vivres.
Le 22 novembre, l'état-major du régiment et le 1er Btn. via Bierset, St. Nicolas, Liège, Grivegnée atteignent Chenée (O.U.) [heure non spécifiée]. Le 3e Btn reste à Liège.
Le 23 le régiment devra se déplacer via Vaux-sous-Chêvremont, Romsée, Ayéneux, Soumagne, Chaineux jusqu'à peu avant Welkenraedt. Régiment et 1er Btn partent à 10h15 du matin de Chenée, le 3e Btn de Liège à 8 heures du matin (39 kilomètres). Le bivouac s’installe sur place.  

 On peut être étonné de ne voir aucun incident relaté lors de la progression en pays (précédemment ?) envahi, comme ici ce long parcours en Belgique, que les troupes ont réalisé à pied, traversant les villes et villages. Il est vrai qu'à la joie de voir partir l'occupant il faut ajouter la peur que peut encore susciter cette troupe qui défile avec armes et bagages.
 Probablement les municipalités avaient-elles donné des consignes de calme. Je n'ai trouvé qu'une photographie, prise à Liège, que les troupes allemandes traversent, alors que la ville est pavoisée aux couleurs de tous les alliés.

Liège

 La photo est prise devant l'hotel Central, situé au coin de ce qui est actuellement la Place de la République Française. Tous les anciens immeubles ont disparu, reste la coupole de l'Eglise Saint-André de Liège visible tout au fond dans la perspective de la rue.

Une autre photo montre un bivouac improvisé sur la place St-Lambert devant la cour d'appel :

Place st lambert liege

 


 Du 24 novembre au 11 décembre 1918

 Une fois la frontière de l'époque traversée, le régiment marche à travers l'Allemagne vers son cantonnement.

Le 24, marche via la frontière allemande à Herbesthal, puis Geinebret [? non trouvé ?], Walhorn, Raeren-Hohn vers Venwegen, au sud-est d’Aachen [Aix-la-Chapelle] (32 km).
25 novembre jour de repos.
Le 26, départ de Venwegen, via Breinig, Vicht, Mausbach, Gressenich, Schevenhütte, Gürzenich et Düren sur de mauvaises routes. [30km]
Le 27 novembre, nous sommes partis de Düren en passant par Distelrath, Golzheim, Blatzheim, Kerpen, Modrath et Grefrath [36km].
Le 28, nous nous sommes arrêtés à Cologne-Lindenthal.
Le 29 : le jour de repos.
Le 30 via Deutz, Mülheim, Delbrück, Bergisch-Gladbach, Odenthal, Schallemich, Eikamp, Oberscheid, Hochscherf.
Le 1er décembre via Dabringhausen, Dörperheide, Krähwinkelbrücke vers Honsberg.
Le 2 décembre via Heide, Radevormwald, Elspe, Förde [non trouvés sur le trajet (existent vers Grevenbrück 100km Est!)]puis
le 3 décembre via Destern, Eilpe, Hagen jusqu'à Wehringhausen,
Le 4 : jour de repos.
Le 5 via Westhofen, Schwerte, Gliselle [Geisecke], Ardey,
Le 6 via Ostbüren, Stockum, Werl jusqu'à Scheidingen.

 

Du 7 au 9 décembre, repos.
Le 10 décembre depuis Scheidingen via Klotingen, Stocklarn, Oestinghausen, vers Hovestadt (20 kilomètres).
Le 11 décembre, à 7 heures du matin, l’approvisionnement a pris la direction de Lippstadt, où il est arrivé le 11 au matin. À 9 h 30, les troupes suivirent Ostinghausen, Benninghausen, Overhagen jusqu'à Lippstadt, où se trouvait depuis longtemps déjà le bataillon de remplacement du régiment. Le régiment, accueilli avec enthousiasme par une immense foule, est arrivé à Lippstadt à 14h30, où il devait être démobilisé.

 Une profonde tristesse face à l'issue de la guerre s'est immiscée dans la joie de rentrer au pays. A l’entrée de la ville, le régiment a été reçu par les officiers du bataillon de remplacement dont les hommes se sont levés dans une prairie l’acclamer. Le major Böge avait dirigé le régiment. Le très populaire commandant de brigade, le major général von Fabeck, prend congé après des exploits glorieux dans presque toutes les parties du théâtre occidental de la guerre, .....

 

 

 

 

Publicité
Publicité
<< < 1 2 3 4 5 6 7 8 9 10 20 > >>
Publicité