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Les civils du Valenciennois dans la Grande Guerre 1914-1918
21 décembre 2016

Soldats restés derrière les lignes et fusillés

     On trouve dans la partie numérisée des archives royales de Belgique des affiches annonçant que des soldats français ont été fusillés par les Allemands car ils se trouvaient en zone occupée (peut-être depuis 1914) et ne s'étaient pas dénoncés avant le 20 novembre 1915. L'un d'entre eux était soldat au 127e RI, le régiment stationné à Valenciennes ; je cite également les autres car pour certains je n'ai pas plus d'information à leur sujet :

 

  • Oscar Olivier du 127e régiment d'infanterie, fusillé à La Fère le 4 janvier 1916. L'affiche est datée du 6 à Fourmies et signée du major SCHLICHTEISEN commandant de l'Etape de Fourmies, terreur de la ville, probablement à titre d'exemple : 

    Oscar Olivier


     
  • Salem OUILDALI, corps colonial indigène, fusillé le 12 février 1916 à Rozoy. Affiche datée du 16 à Fourmies (même signature).
    Le lieu d'exécution (Rozoy-sur-Serre dans l'Aisne) est étrangement proche (10 km) du lieu de capture.

    OUILDALI Salem
    Plus probablement une combinaison de Salem, Ould et Ali

          Une fiche lui correspond sur MemorialGenWeb .
 

  • Albert VALISSANT du 94e RI, fusillé le 11 mars 1916 à Crécy. Affiché à Fourmies le 16 mars. (SCHLICHTEISEN)

    VALISSANT Albert



    VALISSANT Théodule Albert, né le 15 février 1890 à Crécy-sur-Serre, Matricule 1049 au recrutement de Laon, classe 1910.
    On lui trouve sur le site Mémoire des Hommes une fiche de "Non mort pour la France" datée de 1923.

    VALISSANT T Ab

         Son état Signalétique et des Services précise bien "Décédé le 11 mars 1916, à Crécy sur Serre, (fusillé par les Allemands)" ce dont l'administration semble avoir eu connaissance le 31 juillet 1919.

    Il a été fusillé sur son lieu de naissance, là où il s'était réfugié, je n'ose dire "sur place".

         Comme souvent, pour un soldat porté disparu, la famille de la zone libre demande à la Croix-Rouge s'il n'est pas possible qu'il soit prisonnier : une fiche à son nom renvoie vers le registre de décès, non dans un camp, mais bien au cimetère "E" de Crécy-sur-Serre, tombe n°1, funérailles le 11 mars 1916.

    VALISSANT CICR


     
  • Gustave MORAUX du 28e Régiment de dragons, fusillé le 9 mars 1916 à La Capelle (Aisne). Affiché à Fourmies le 10 mars. (signé : SCHLICHTEISEN) 

    MORAUX Gaston Gustave

 

  •  3 exécutions le 26 février 1916 à La Fère (Aisne), datée du 29 février à Fourmies et signée HUMMEL Hauptmann und Adjudant (de SCHLICHTEISEN)

    CUVELIER LANCIAUX DECROIX




      • Henry CUVELIER du 148e RI, fusillé le 26 février 1916 à La Fère (Aisne).
     
    CUVELIER Henri, né à Colleret (Nord) le 20/10/1893, Matricule 898 au recrutement d'Avesnes (Nord), classe 1913. Son État Signalétique et des Services considère qu'il est disparu le 1/09/1914 à Coucy-le-Château (Aisne):

    CUVELIER H Services
    On remarquera l'immédiateté du secours, payé en octobre 1919

    Données que reprend sa  fiche MDH dont les causes de décès ont été surchargées :

    CUVELIER Henri MDH
    La date de décès correspond à la date d'exécution :
    pourquoi celle-ci n'est-elle pas mentionnée ?


     Il figure au monument aux morts de Colleret : sa fiche sur MémorialGenWeb .

     
    •   Amaury LANCIAUX du 148e RI, fusillé le 26 février 1916 à La Fère

    LANSIAUX Amaury Désiré, né le 28 juillet 1891 à Haussy (Nord). Matricule 2037, recrutement de Cambrai, classe 1911
    Là encore son État des Services le considère comme disparu le 01/09/1914 à Coucy-le-Château :

    LANSIAUX Services

    LANSIAUX Amaury MDH
    Comme pour Cuvelier, la date de décès n'est pas attribuée au hasard

          Il figure sur le monument aux morts d'Haussy (Nord) : sa fiche sur MemorialGenWeb 

    • Paul DÉCROIS du 17e régiment d'artillerie territoriale, fusillé le 26 février 1916 à La Fère (Aisne).



  

  • Le même fonds d'archives contient également une copie de proclamation établie par la mairie de Trélon (Nord) concernant :

    Léon ADAM et Andréas OUDELET, en réalité André OUDELET, civils de nationalité française, habitant à Monceau-les-Leups (Aisne), fusillés le 18 avril 1918 sous l'inculpation d'espionnage. Voir sur MemorialGenWeb

    proclamation

  

  • S'y ajoutent deux soldats  fusillés à Laon le 16 février 1916, dont les fiches belges sont peu loquaces : ABDEL KADER et BEN TUALI, mais ceux-ci ont la chance d'avoir une fiche à leur nom  (à défaut d'être reconnus "Mort pour la France") sur le site MemorialGenWeb :

    ABDEL Kader BEN TUALI

    • Il faut noter que leur exécution a été suivie de celles de MM. FRICOTTEAUX Aristide, EVRARD Auguste, DERBOIS Auguste respectivement maire, adjoint et garde champêtre d'Anguilcourt-le-Sart, condamnés à mort et fusillés le 15/03/1915, "pour avoir caché et ravitaillé deux tirailleurs sénégalais".

    • Le même tribunal à condamné pour les mêmes motifs MM. Hain Albert, Delaporte Eugène, M. Chantreux Lucien et Mmes Fricoteaux et Delaporte à être déportés en Allemagne





    Il s'agit de :
    BEN TUALLI  Ben Saïd Ould Abdelkader

  •  

et ABD EL KADER

 

 

 

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7 décembre 2016

Déportée à Valenciennes

 

    Au moins une fois (et probablement pas la seule), Valenciennes a été lieu de déportation : s'il est vrai que ses habitants ont été largement déportés vers l'est (et jusqu'en Lithuanie), c'est une habitante de Cirey-sur-Vezouze (Meurthe-et-Moselle) que l'occupant envoie à Valenciennes :

 

    MAZERAND Marthe Marie Anicette, née THIEBAUT le 17 avril 1851 à Sorcy (Meuse). Elle épouse à Nancy le 26 Août 1873 Jean Baptiste MAZERAND, alors négociant. Nommé administrateur de Cirey en Novembre 1914, il décédera à Strasbourg le 15 janvier 1917 (et non 1916 comme sur l'extrait du Journal Officiel ci-dessous).

JO_19190714

 

    Son épouse ne reste pas inactive, et -comme son mari - elle figure au JO dans la rubrique " Le Gouvernement porte à la connaissance du pays la belle conduite de" du 14 juillet 1919.

JO 19190714

 

     On dispose de guère plus d'information hormis la presse de l'époque, qui ajoute des détails hélas invérifiables :

BMM 19180320
Bulletin des Réfugiés de Meurthe et Moselle du 20/03/1918

BMM19181225

Bulletin des Réfugiés de Meurthe et Moselle du 25/12/1918
(On remarquera l'affreuse prison de Valenciennes)

     Elle obtient en 1920 la médaille de vermeil des victimes de l'invasion, et est également titulaire de la médaille d'or de la Reconnaissance française.

JO 19201003

et sera fait Chevalier de la Légion d'honneur (décret du 14 Février 1921).

LH

 

Elle décède à Menton le 22 mars 1938.

DC 19480328

 

     On trouve dans les fiches de la Croix-Rouge deux demandes de renseignements (restées apparemment sans réponse) à propos du couple depuis sa famille en zone libre.

 

 C'est également le cas de

  COTTEREAU Mathilde (Mme Veuve, née Guilbert). À Douai (Nord)   Argent Pour avoir donné asile à trois soldats français a été emprisonnée par les Allemands à Douai et Valenciennes où elle à subi pendant 13 mois 1917-1918 toutes les rigueurs du régime cellulaire. Pendant sa détention tout ce qu'elle possédait chez elle a disparu.

 qui a reçu la médaille de la reconnaissance française (JO du 11/03/1923).

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