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Les civils du Valenciennois dans la Grande Guerre 1914-1918
26 juillet 2014

La libération : La gare

 

 

GARE DE VALENCIENNES

     La destruction de notre gare mérite d'être mentionnée, car elle prouve la rage que mirent les Allemands à la faire sauter avant leur départ.

La gare de Valenciennes, la plus ancienne du réseau du Nord, avait été construite en 1848. Elle servait comme impasse pour relier Paris à Bruxelles ; puis en 1872, elle était devenue gare de passage.

     Jusqu'en 1907, un modeste bâtiment en bois suffisait pour assurer le service, les exigences militaires ayant fait écarter la construction en pierre.

En 1890, cette place forte ayant été déclassée, la compagnie envisagea la construction d'une gare monumentale, dans le style de notre hôtel-de-ville.

     Grande fut notre émotion, quant à l'approche de l'ennemi nous vîmes partir le dernier train. Comme il fallait donner à chaque voyageur un laissez-passer, je m'étais installé au bureau de police pour les délivrer : beaucoup de jeunes gens en âge de devancer l'appel s'y précipitèrent pour aller s'engager.

Quel contraste, quand le 26 août 1914, le commandant alle­mand Kintzel me fit appeler pour me remettre la première proclamation afin de la faire traduire et afficher en ville.

Il s'était installé sur une table du buffet pour la rédiger. L'officier d'ordonnance me fit alors cette réflexion très juste, que si le même fait s'était présenté en Allemagne, les voies auraient été détruites, rendant impossible tout trafic. Il ajoutait que leurs troupes allaient pouvoir arriver par chemin de fer, ce qui leur ferait gagner beaucoup de temps dans leur marche sur Paris. ­

     En effet, quelques jours plus tard, nous vîmes entrer en gare la première machine qui n’avait pu être évacuée, conduite par un ingénieur de l'usine «Franco-Belge ».

Pendant les premiers jours d'occupation, ce fut un véritable pillage dans la gare des marchandises.

Que de nuits nous passâmes dans cette gare avec les dames de la Croix-Rouge, attendant les trains des évacués, sous ce hall mesurant 105 mètres de longueur, sur 24 de portée.

     Je me rendais au début d'octobre 1918, dans les magasins de la C.R.B [The Commission for Relief in Belgium] au faubourg de Paris, lorsque j'entendis des explosions terribles : c'était les pionniers qui faisaient sauter la gare et les ponts.

Les photos prouveront avec quelle rage ils détruisirent les voies, comme nous aurions dû le faire avant leur arrivée.

     Dès l'armistice la Compagnie du Nord se mit à l'œuvre, mais elle ne reconstruisit plus le hall, qu'elle remplaçât par des passages souterrains et des abris sur les quais.

Les Allemands ayant enlevé toutes les conduites de cuivre servant au transport de la force hydraulique, la compagnie en profita pour réaliser une installation moderne de type électrique Mors.


(in Delame : "Valenciennes Occupation allemande 1914-1918. Faits de guerre et souvenirs" Hollande & Fils ed. 1933)

 

     Les photos sont effectivement nombreuses, tant aux Archives du Canada, qu'en provenance du musée de la guerre de Londres ; elles ont souvent servi à l'émission de cartes postales anciennes. Rebâtie à l'identique, moins l'imposante marquise métallique qui protégeait quais et voies, elle n'a extérieurement pas changé.

 

1900
Une vue de l'ancienne gare en bois envoyée pour le nouvel an 1915 par un soldat Allemand de la 6e Armée

1912
La gare en 1912

 


Différentes vues de la gare détruite en 1918

 

panorama garePanorama de la gare à l'arrivée des soldats Canadiens.
Reconstitution à partir des images du film ICI à 6'04.
(cliquer, puis "afficher l'image")

 

3544 a003475-v8

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gare 09 IWM

gare 11 IWM

 

1919

191905
en mai 1919 (photo tirée à l'envers)


 

 

1967
La gare dans les années 1960 ...

 

2010
... et de nos jours

 

 

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25 juillet 2014

La libération : Infirmières Canadiennes à Valenciennes

 

"Canadian Nursing Sisters in Valenciennes." Nov. 1918
Infirmières militaires Canadiennes à Valenciennes

3607 a003516-v8

     Difficile de situer l'endroit, peut-être à l'entrée de la rue de Paris que l'on retrouve parée de drapeaux sur cette autre photo. Elles se tiennent devant l'officine d'un barbier allemand pour Officiers, les autres devant s'adresser "Passage Boca" : passage de 50m, couvert par une verrière, aujourd'hui à l'abandon, et voué à la destruction, qui reliait l'entrée de la rue Derrière-la-tour à la rue des Foulons et "diagonalement opposé" (schräg gegenüber) à l'entrée de la rue de Paris sur la place d'Armes.

boca

La date est probablement celle des photos qui suivent : 10 Novembre.

 


 

 "Canadian Nursing Sisters in Valenciennes, talking to soldiers outside a Y.M.C.A. " Nov. 10th, 1918
Infirmières Canadiennes parlant à des soldats devant une antenne de l'Association Catholique des Jeunes Hommes.

Valenciennes O3609

Aucune indication de lieu. Le 10 novembre est le jour de la visite à Valenciennes du Président Poincaré.

 


 

"Three Canadian Sisters in Valenciennes, Nov. 10th, 1918, talking to a civilian."
3 infirmières Canadiennes à Valenciennes le 10/11/1918, discutent avec une habitante

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"Canadian Sisters talking to a French Nun, who cared for our wounded in Valenciennes." Nov. 1918. 
Infirmières canadiennes parlant avec une religieuse Française qui a soigné nos blessés à Valenciennes

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"C.C.S. Nursing Sisters in Valenciennes."
Infirmières du Casualty Clearing Station (Centre de soin) à Valenciennes

3620 a003525-v8
Voulu ou pas, le miroir intact de la boutique
(sur laquelle on a indiqué la direction de Mons en Belgique)
nous renvoie le visage de l'une des infirmières :

Nurse


 

 "Ward scene of a Canadian Casualty Clearing Station in Valenciennes. Nov. 1918. "

 

     Le  Poste d'évacuation sanitaire N°4 a été créé à Winnipeg in Mars 1916 par le Collège médical du Manitoba. Il a été placé sous les ordres du lieutenant-colonel S.W. Prowse. Son autorisation a été publiée dans l'ordonnance générale 69 du 15 mars 1916.
Embarqué à Halifax le 20 juin 1916 sur le MISSANABIE il a débarqué en Angleterre le 28 juin 1916. Il se composait de 8 officiers et de 76 hommes du rang. Il a été rattaché à l'Hôpital de la Croix-Rouge Canadienne Princess Patricia's à Ramsgate, du 15 janvier au 1er juin 1917. Il est arrivé en France le 2 juin 1917 et a cessé de fonctionner le 1er avril 1919. Le 4e Poste d'évacuation sanitaire a été dissous par l'ordonnance générale 211 du 15 novembre 1920.

3629 a003534-v8

C'est l'une des salles du lycée Watteau, aménagé en hopital dès le début du conflit. On voit ci-dessous le réfectoire, transformé en salle d'hopital durant l'occupation (source : Gabriel Pierard "La croix-rouge Valenciennoise" et collection perso.)

GP

refectoire

 


Les deux paires de photos suivantes (une plus "sérieuse" que l'autre") ont été prises dans la cour du Lycée de Jeunes filles (Lycée Watteau) dans lequel s'était installé le Poste d'évacuation sanitaire N°4.

 

"Officers of No. 4 Casualty Clearing Station in Valenciennes." November, 1918. 

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"O.C. and Nursing Sisters, 4th C.C.S. ["C" asualty "C"learing "S"tation] Valenciennes." November, 1918  

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Je n'ai pas encore confirmation de l'identité de l'officier qui se tient au centre.
Les journaux de marche sont signés
Captain Ross MITCHELL

 

 

3 juillet 2014

Canadiens en ville : 2 Novembre 1918

   Le 2 Novembre 1918, avec l'entrée du Corps Expéditionnaire Canadien s'achevait la libération de Valenciennes, après 1531 jours d'occupation, du 24 Août 1914 au 2 Novembre 1918.
          Les photos proviennent de la Bibliothèque Archives du Canada dont les légendes sont en italique, auxquelles j'ai adjoint détails et commentaires.

 

11/1918     o.3538

"View of Valenciennes from the air."
Vue aérienne de Valenciennes
 

a003469-v8

 

     Cette vue du centre ville a été prise depuis le clocher de l'église St Géry (et non d'un avion) ; elle montre une partie de Valenciennes qui va disparaître dans le grand incendie de Mai 1940 :

  • Au centre le toit et le campanile de la mairie, ce dernier tombera dans cet incendie avec la quasi totalité du bâtiment -sauf la façade- et ne sera pas remis en place. Subsistent les statues par Henri Lemaire :

frontonkc    campanile

à gauche l'Escaut qui reçoit un obus le 2 novembre
et tombe en partie sur le parvis de la mairie :
à droite la Rhonelle entourant
la statue de Valenciennes défendant la Patrie par Carpeaux.

P1180215

  • Un drapeau est accroché au campanile, il semble bien que ce soit le drapeau français (voir plus bas), le drapeau allemand a été décroché par des officiers d'artillerie canadienne.
  • A gauche de la mairie apparaissent dans la fumée les toits caractéristiques (en dents de scie) des maisons dites "espagnoles" à pans de bois. Elles seront démolies en 1924 et 1930 pour laisser place à des immeubles qui existent toujours à coté de celui qui a également résisté en 1940

    toits esp


    coinplArmes

coin PA

 

 Revenons à la vue du centre ville :

  • En biais à droite de la photo l'alignement des maisons de la rue des Récollets, dont la partie proche de St Géry subsiste.

    récollets

  • Au fond à droite la silhouette de la basilique Notre-Dame du St Cordon.

    StC

  • Au fond à gauche les toits du musée des Beaux-Arts.

    Musée

  • A noter sur les toits les concentrateurs du réseau téléphonique

concentrateur

 

 


 

"French civilians talking to Canadians in Valenciennes". November, 1918. 
Civils Français parlant à des Canadiens à Valenciennes

 

3539 a003470-v8

 

     La photo a été prise du haut de la rue de Hesques, qui dans sa partie gauche n'a pas changé, le bas du coté droit, après le "Mont-de-Piété" datant de 1625, a été victime de l'incendie de mai 1940. Au fond la basilique Notre-Dame du St-Cordon, le tout rephotographié en Juillet 2014 :

3539T&N

 


 

"Cathedral at Valenciennes."

 

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    L'abside de la basilique N-D du St Cordon a subit quelques dégâts (ce n'est pas une cathédrale, l'évêché est à Cambrai)

     A noter que le clocher a été le lieu de visites touristiques de la part des soldats Canadiens qui passaient à Valenciennes et qui y ont laissé de nombreux graffitis. Ceux-ci ont dormi paisiblement jusqu'à la rénovation du clocher et n'ont pas été préservés, mais un relevé en a été fait par le Comité de Sauvegarde du Patrimoine Valenciennois

 


 

"The Hotel de Ville, Valenciennes. "

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     Une belle vue de la place d'Armes, (avec ses maisons dites "espagnoles" voir ci-dessus) au plus tard le 2 Novembre 1918 : la guérite allemande est renversée, peut-être par les débris de la statue de l'Escaut qui vient de recevoir un obus et la pancarte "Kommandantur est toujours accrochée au dessus de la première porte en arcade (voir sur cette autre page)

Le fronton de la mairie, où flotte le drapeau français, a perdu la statue de gauche :

campanile

 


 

"Civilians in Valenciennes cheer a Canadian ammunition column passing through the town". November, 1918
Civils acclamant une colonne canadienne de munitions passant par la ville

 

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     La scène se passe au débouché de la rue de Paris sur la place d'Armes, coin aussi célèbre que la Mercerie " Au coin de Rue" qui a subsisté jusqu'aux années 70. Les drapeaux sont nombreux, France, Commonwealth, États-Unis,  Italie (Armes du roi), etc., difficiles à deviner.
On le voit à peine, mais l'immeuble du "Coin de rue" a été touché au 2nd étage donnant sur la grand'place par un obus dont l'ouverture d'entrée est visible. On le distingue mieux sur cette photo, la "Taverne Lorraine" voisine  a également été endommagée :

Coin rue de Paris et place Armes

    Les panneaux indicateurs sont toujours en allemand, et un Wechselstube -Bureau de change- côtoie la Taverne Lorraine, à l'étage de celle-ci on distingue un opérateur de prise de vues avec caméra sur trépied, et l'on aperçoit un officier en képi : suivent-ils la progression de l'armée britannique ou préparent-ils la visite du Président de la République (Raymond Poincaré) le 10 ? Les vestiges trop visibles de l'occupant auront alors disparu. Le 7 pour la Victory parade des troupes Britanniques dont Canadiennes ?

 

opérateurPV

 

     L'entrée de la rue de Paris disparaîtra dans l'incendie du centre ville de Mai 1940, et la maison, en bois à droite, à l'entrée de la rue St-Géry ne résistera pas aux flammes :

la rue de paris

VALENCIENNES - Rue de Paris, angle de la Place d´Armes 1940

Ruedeparis

 

 


 

"Civilians driving to their homes through flooded streets of Valenciennes on a Canadian car." November, 1918. 
Civils conduits à leurs maisons à travers les rues inondées de Valenciennes dans une voiture canadienne.

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      Parmi les défenses passives, on retrouve comme dans les nombreux sièges de Valenciennes qui ont précédé, la volonté de l'occupant de gêner et ralentir les assaillants par l'inondation d'un certain nombre de terrains avoisinants, inondations qui se sont étendues dans la cité.

      J'ai choisi pour commencer ce message la photographie de civils qu'un soldat Canadien  transporte en automobile, pour les faire probablement traverser "à pied sec" et pour leur plus grande joie. La chance, puisque la seconde guerre - notamment l'incendie de  mai 1940 - et des plans successifs d'urbanisations de la ville ont effacé beaucoup de traces de cette époque, la chance a voulu que le carrefour où se tenait l'Excelsior Bar de Mme Lambour existe encore, ce qui m'a permis de réinsérer l'équipage dans le carrefour moderne aux maisons restaurées :

Excelsior Bar T&N

             Les Valenciennois d'aujourd'hui reconnaîtront certainement le carrefour ... qui se situait à l'origine au croisement des rues St Jacques et du Rempart ; si le tracé de la seconde est inchangé, la première a été amputée de plus de la moitié pour donner place à l'avenue Clemenceau, c'est donc au coin de cette avenue et de la rue du Rempart que se situe l'actuel immeuble. Reste le début de la rue St Jacques sur le tracé original, entre rue de Paris et l'avenue où repasse désormais le tramway.

 


 

"A little French girl walking hand in hand with two Canadians through flooded streets of Valenciennes." November, 1918.
Une petite fille Française marche main dans la main avec deux Canadiens à travers les rues inondées de Valenciennes

 

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     Les eaux commencent à se retirer et il est plus facile d'emprunter la rue du Rempart (photographiée ici au niveau du carrefour avec la rue St-Jacques d'alors, voir ci-dessus) dont les premières maisons n'ont pas beaucoup changé :

Ruedurempart

 

 


 

"A Canadian Signaller repairing a wire in a street flooded by the enemy before he left Valenciennes." November, 1918. 
Un soldat Canadien des transmissions répare un fil [téléphonique] dans une rue inondée par l'ennemi avant de quitter Valenciennes.

 

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     Reste à découvrir l'endroit où cette photo a été prise, peut-être non loin des précédentes...

     Devant le soldat un panneau indique un abri où réfugier 15 personnes en cas de bombardement aérien (abri qui se trouve de fait inondé)

abri
Fliegerdeckung für 15 Personen

      L'inscription est répétée sur le mur de la maison : il en existe encore une à Valenciennes, dans une autre rue :

P1150783

 


 

"A German machine gunner who fired his gun until killed by a Canadian sniper in Valenciennes." November, 1918. 
Un mitrailleur Allemand qui utilisait son arme jusqu'à ce qu'il soit tué par un tireur d'élite Canadien.

 

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    La scène a été photographiée place de la gare, en regardant l'angle des rue Tholozé  à gauche et de l'avenue du sénateur Girard (avenue Ferrand à l'époque)

Place de la gare - Avenue Ferrand et rue Tholosé

Pl Gare

     L'immeuble a été rebâti dans le style d'après 45, alors qu'il avait été reconstruit à l'identique après les dommages causés notamment par les explosions qui ont ruiné la gare au départ des Allemands.

 

a003454-v8

Le photographe avait fait un plan plus resserré de ce mitrailleur dont le cadavre ne semble gêner personne, pas plus civils que militaires ; une bâche - qui ne masque pas le visage- a été placée sur son corps. Près de lui sa mitrailleuse mg 08-15, calibre 7,92mm,  bande à peine engagée puisqu'on distingue la tirette d'engagement :

MG


tirette

     La scène peut sembler crue, mais mon père -12 ans à la libération- racontait que lui et ses 3 frères s'étaient habitués très vite aux cadavres allemands notamment place de ol'église du Faubourg de Paris. Ils avaient même été filmés par un cameraman, et affirmaient s'être vus "aux actualités". J'ai retrouvé l'extrait à l'Imperial War Museum qui m'en a communiqué copie et qui est maintenant disponible ICI dans une meilleure qualité sur le site deutsches filminstitut. 2 secondes à 8'08.

 

   J'en ai extrait une photo, mon père au premier plan du groupe avec une casquette, son frère ainé derrière le groupe à droite :

pourblogb

 

 


 

"Red Cross lorries unloading supplies for refugees in Valenciennes."
Des camions de la croix-Rouge déchargent des vivres pour les réfugiés de Valenciennes.

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   L'antenne de la Croix-Rouge est située Boulevard Pater, précisément au n°4, à la façade reconnaissable de nos jours :

Pater

    La rangée de maisons n'étant pas complètement bâtie en 1918, on aperçoit à gauche la silhouette du château d'eau de Valenciennes, qui n'a pas encore été rehaussé. Élevé en 1908, il verra sa capacité augment de 1000 mètres cubes en 1962 par adjonction d'un nouveau réservoir au-dessus de celui que l'on aperçoit.

La maison possédait un abri anti-aérien "Flieger Deckung" (probablement une cave solide) que surmonte désormais la pancarte "Canadian Red Cross"

RedCross

     A la maison voisine flottent deux drapeaux, un français et un américain improvisé auquel il semble manquer des étoiles :

drapeaux

 


 

 

"The Conde road near Valenciennes."
La route de Condé près de Valenciennes

3477 a003366-v8

 

     Le soldat sur la droite (le photographe ? boite de plaques au coté ?) se tient devant l'entrée d'un abri anti-aérien pour 20 personnes "Flegerdeckung für 20 Personen" creusé en direction probablement d'une cave solide.

abri2

     Est-ce par précaution ? Il semble regarder vers Valenciennes, tournant le dos à Condé à une douzaine de kms, et se tient aux environs de l'actuel n° 180, rue Jean-Jaurès à Anzin. On distingue à gauche au fond l'église Ste Croix :

perspective Ste Croix vers #180

 


 

3545 a003476-v8

Cette photo nous replace devant la mairie,
avec la guérite culbutée par les débris de la statue de l'Escaut,
et un véhicule conduit par des soldats Français.
Aucune autre information à ce jour.


 

     Dans cette même série, on trouve quelques photos qui nous éloignent un peu de la ville, mais qui sont caractéristiques de la situation début Novembre :

  •  Une colonne de prisonniers

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  •  Des prises de guerre destinées au Musée Canadien de la Guerre

a006226-v8

  • Deux soldats et un panneau devant la gare de Mons, atteinte le 11/11, et où de plus en plus de villes sont barrées comme  inaccessibles :

3714 a003735-v8

 


 

Pour conclure , une affiche qui figure dans les collections du Canadian War Museum :

special town order
"Tenue et comportement corrects exigés !"

 

 

 

 

24 juin 2014

Libération de Valenciennes : Musée des Beaux-Arts

 

        Le musée des Beaux-Arts de Valenciennes avait été choisi comme « dépôt central des œuvres d’art évacuées » en raison de ses sous-sols spacieux et solides et de sa situation à l’abri des opérations militaires. Il abritait non seulement les chefs-d’œuvre des musées du Nord, ceux de Lille notamment, mais aussi quelques milliers d’œuvres d’art d’autres provenances confondues. (.....) Depuis le mois d’octobre 1918, cette fois-ci avec l’accord et sous la surveillance des responsables français ou de leurs représentants, les collections déposées à Valenciennes, ainsi que ce qui restait dans les musées de Douai et de Cambrai, entre-temps pillés par les troupes allemandes lors de leur retraite, étaient transférées en train et par voie fluviale à Bruxelles .
Lire à ce sujet un intéresant article dans la Revue Germanique Internationale

 

Les photos N&B proviennent de la Bibliothèque Archives du Canada dont les légendes sont en italique. Les photos couleurs du musée viennent d'être prises, avant une année de fermeture.

 

"Notices found on the walls of the Museum in Valenciennes."
Avis trouvés sur les murs du Musée de Valenciennes.

 

3561 a003481-v8

 


 "The only picture left behind by the Germans; [Valenciennes Museum]. " Nov. 1918
Le seul tableau laissé au Musée des Beaux-Arts de Valenciennes par les Allemands.

a003493-v8

 

      Cette grande aquarelle (1,2

0m x 3,41m), de Louis François Cassas (1756-1827) qualifié de peintre orientaliste, à l'inventaire du Musée de Valenciennes s'intitule "Constantinople" : Vue de la Corne d'Or et de la pointe du Sérail. Au premier plan, un cimetière turc ; des bateaux et des barques mus par des rameurs animent le paysage - don du baron de Maingoval en 1887.
Le musée de Tours possède un dessin au crayon dans un carnet de voyage.

Il semble qu'il existe comme souvent plusieurs versions du même auteur sur ce thème :

Source: Externe

Était-ce parce que la Turquie était leur alliée que le tableau est resté ????

tableau cassas
(Reconstitution à partir des photos de Musenord)

     


 "In the Hall of the Museum of Valenciennes; all the bronze statues, paintings and tapestries have been taken away by the enemy." November, 1918.
Dans le hall d'entrée du Musée : toutes les statues de bronze, peintures et tapisseries ont été emportées par l'ennemi.

 

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     On s'en doute,  la statue équestre du Maréchal Villars est un plâtre :
"Plâtre original, à demi-grandeur de la statue équestre de Villars élevée à Denain (médaille d'or du Salon 1912). Le maréchal, monté sur un cheval qui se cabre, les rênes dans la main gauche et le bâton de commandement dans la droite, le chapeau à plumes sur la tête, se tourne vers sa droite en relevant la tête pour donner un ordre."

Oeuvre de Henri GAUQUIE, Flers 1851 - Paris 1927, Ancien élève des Académies de Valenciennes. (Inventaire du Musée des Beaux-Arts)

le maréchal de villars

 

 

     La statue de Denain élevée en 1913 n'a pas échappé aux réquisitions comme toutes celles qui en bronze, présentaient un intèrêt "stratégique" :

 ENLÈVEMENT DE LA STATUE DE VILLARS A DENAIN

"Le 26 avril 1918, on enleva, à Denain, la statue de Villars. Je fis aussitôt une démarche auprès du conservateur allemand Burg, qui me répondit que, la maquette étant au Musée, les Français avaient encore assez d’argent pour en faire refondre une autre."

(in Delame : "Valenciennes Occupation allemande 1914-1918. Faits de guerre et souvenirs" Hollande & Fils ed. 1933)

Ainsi, à la libération de Denain, les cérémonies se feront au pied d'un socle privé de sa statue :

"Civilians released by Canadians passing through Denain [France] stop and look where a huge bronze statue of Marshal Villars once stood. The bronze horse, rider and inscription plates were taken away by retreating enemy". October, 1918.

The bronze horse, rider and inscription plates were taken away by retreating enemy
Etonnement des soldats et des premiers Denaisiens à revenir,
la plaque de bronze à l'effigie du Maréchal a aussi disparu
.

"The Prince of Wales takes the salute on the steps of the Statue erected to Marshal Villars who delivered the town of Denain in 1712"

Veterans CDN Bde Villars 01
Défilé des vétérans de 1870-71 devant le Prince de Galles,
les Généraux Currie (Corps Expéditionnaire Canadien) et Watson (4th CDN Division)
ainsi que des officiers dont un Français qui les saluent.

(photos :  Bibliothèque Archives du Canada)

L'actuel Monument :

 

villars01

 villars02

 Villars03

 

Revenons à la photo originale :

3568 a003485-v8

     On reconnaît au fond à gauche derrière Villars la statue d'Antoine Watteau par Jean Baptiste CARPEAUX (Valenciennes 1827-Courbevoie 1875), plâtre patiné ; projet initié en 1860 pour la fontaine qui se trouve devant l'église St Géry, remanié en 1867, le monument complet sera terminé par Ernest Hiolle et inauguré en 1884 : il semble que l'une au moins des 4 statues d'enfants (Gilles, Arlequin, Finette, Colombine) de la base -en plâtre !- soit restée au pied de Watteau.

Watteau par Carpeaux
La statue est toujours présentée au même emplacement.

    Derrière la tête de Watteau apparait "Le triomphe de Flore" dont je parle plus bas

     Au pied à gauche de cette statue: La douleur de Jean Escoula (Bagnères de Bigorre 1851-Paris 1911), inscrite au catalogue du Musée comme  : Tête en bronze donnant une impression de torture ; montée sur une pierre brute. Don de M. le baron de Rotschild en 1898. Est-ce la tête de bronze que l'occupant a laissé, ou un moulage en plâtre ?????

P1020974

 

et à droite "Icare essayant ses ailes" par Jules Louis MABILLE (Valenciennes, 1843-1897) Plâtre, Hauteur 2m.
Le gracieux adolescent, debout sur la pointe du pied droit, les ailes déployées, achève de serrer sur sa poitrine les courroies qui fixent ses ailes et se prépare à quitter le sol. (présenté au salon de 1877)

Icare

 


 

"A plaster statue in the Museum at Valenciennes, damaged by the enemy." Nov. 1918. 
Une statue de plâtre au musée de Valenciennes, endommagé(e) par l'ennemi

 

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     La statue est "Le crépuscule" de Charles VITAL-CORNU (Paris, 1851 ; Paris, 1927) exposée au Salon de 1893. L'original est une statue de marbre, le musée en détient une version en plâtre : "[le crépuscule] est figuré par une jeune femme nue, debout, les yeux fermés, s'entourant la tête de fleurs de pavots." Hauteur 1,92m Don de l'état.

crepuscule

 

     Au fond au dessus de la porte "Le triomphe de Flore", étude en terre cuite pour le pavillon de Flore du Louvre, par Jean-Baptiste CARPEAUX, (Valenciennes 1827-Courbevoie 1875)

P1180208

 


 

"Only empty pedestals left in Valenciennes Museum". November, 1918
Il ne reste que des piédestaux vides.

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Est-ce l'inventaire de la salle que lit l'officier Britannique ?

 

P1020955


 

"Caretaker showing Canadian where famous picture hung, valued at 3 1/2 million francs, which was taken away by the enemy." Nov. 1918. 
Gardien montrant à un Canadien était accroché le célèbre tableau [ ?], d'une valeur de 3,5 millions de francs, emporté par l'ennemi.

 

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Au sol les restes d'un cadre sommairement démonté.

 

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La salle en juillet 2014

 


 

 

 

24 juin 2014

Premier Accueil des Canadiens : 2 Novembre 1918.

 

    Les photos proviennent de la Bibliothèque Archives du Canada dont les légendes sont en italique, auxquelles j'ai adjoint détails et commentaires. Elles illustrent essentiellement les premiers jours des troupes Canadiennes à Valenciennes, parfois juste avant la libération : 

 

"Four Germans captured by Canadians near Valenciennes." Octobre, 1918.
Quatre Allemands capturés par les Canadiens près de Valenciennes

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     Deux en uniformes, et donc ... 2 déjà en civil ! On aurait effectivement pu croire à des gens du coin. Le soldat de gauche, très fier, arbore à sa casquette un insigne non réglementaire ....

soldat gauche

     Le militaire de droite bras dessus-dessous avec le femier qui n'a pas laché sa pelle, porte à la ceinture un révolver qui n'a rien d'un webley, et qui pourrait bien être un Smith & Wesson cal .38

etui

 


 

 

"Large Marrow found by 1st Canadian Machine Gun Battalion near Valenciennes, presented to the Prince of Wales."
Grande courge trouvée par le 1er Bataillon de Mitrailleurs Canadiens, et présenté au Prince de Galles.

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     On peut y lire, gravé au couteau lors de la pousse, et que le terme "trouvé" présente comme abandonné :
Marguerite WAUTIER
(Lewarde)
VIVE LA FRANCE
(2 AOUT)
1918
    Acte de patriotisme qui aurait pû couter cher à son auteur si la découverte avait été faite par l'occupant !
Lewarde est une commune minière du Nord, à 8km au Sud-Est de Douai, où le 1st CMG Btn entre le 19 octobre. Le Prince de galles est présent sur le font en octobre 1918, et sera des premiers officiels à entrer dans les villes libérées.
   Il est remarquable que la date soit celle du premier jour des "Last Hundred Days", les derniers 100 jours canadiens.
Il n'est pas impossible que la personne qui a gravé cette courge soit référencée ici, au cimetière de Lewarde.

"Civilians returning to their homes on the Valenciennes Front, after Canadians had driven the Germans across the Canal. November, 1918."
Civils regagnant leurs maisons à Valenciennes, après que les Canadiens les aient repoussés au-delà du Canal [de l'Escaut]

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     Pont sur une voie de chemin de fer, que l'on entr'aperçoit par la déchirure que l'explosion a causé au tablier. Celui-ci d'environ deux mètres est plein et je n'ai pu encore le localiser. Peut-être entre Denain et Valenciennes.

Une autre photographie des archives canadiennes, - sans précision de lieu - montre le même pont et sa déchirure depuis l'extérieur :

"A Canadian helps Mother and children through a hole in a bridge". November, 1918.
Un Canadien aide mère et enfants à passer par une ouverture dans un pont

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 la plaque photographique a été préparée pour un recadrage :

recadré

 


 

"Canadians with French Gendarmes and civilians outside the Hotel de Ville, Valenciennes. November, 1918."
Canadiens, gendarmes et civils Français sur le perron de l'Hotel de Ville.

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    La photo a été prises dès l'arrivée des premiers Canadiens à l'Hôtel de Ville : la pancarte Kommandantur n'a pas encore été enlevée, ni le drapeau à droite :

drapeau

     Au sol à droite des débris qui provienne de la statue de l'Escaut à gauche de l'horloge et qui a reçu un obus le 2 novembre. Est-ce la chute de pierre qui a renversé la guérite allemande ou la vindicte populaire ? On reconnaît un pompier et des gardiens de la paix français ainsi que des civils dont on devine la joie.

personnes

        A gauche une pancarte porte encore en allemand : Zum Kriegsgericht (Pour la cour martiale)

ZK



 
"An old French lady talking to a Canadian sentry". November, 1918.  (Valenciennes (France))
Une vieille dame Française parlant à une sentinelle Canadienne.
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     On pourrait imaginer le dialogue
- "C'est bien la première fois depuis plus de 4 ans que je suis contente de voir un soldat devant cette guérite ! On vous a attendu longtemps ......"
- "Yes Ma'am !"
     Le temps est beau pour un 2 Novembre, ensoleillé (il doit être midi) comme l'indiquent nombre de journaux de guerre canadiens (fine weather)
       La guérite est située devant le 19 place Jehan Froissart qui deviendra un centre de premiers soins, l'abri sera doté d'un fanion de la Croix-Rouge.

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La maison n'a pas changé :

pourguerite

 



"The German flag which was taken down from the Hotel de Ville, Valenciennes, by some Canadian Artillery Officers". Nov. 1918.
Drapeau allemand descendu de l'Hôtel de Ville par des officiers de l'artillerie Canadienne.

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    Peut-être est-ce celui que l'on aperçoit encore au campanile sur la photographie du centre ville. Il a dû rejoindre les trophées, comme ce casque à pointe que le soldat de gauche a déniché :

casqueD

     les deux hommes portent encore la sacoche en toile contenant le masque à gaz, preuve que tout danger n'est pas écarté . L'ennemi qui recule s'en sert en effet fréquemment pour retarder ses poursuivants.

MaGB

 


"It did not matter if one were shy or timid, one had to be kissed. This happened to nearly every Canadian when he passed through Valenciennes." November, 1918. 
Peu importait que l'on soit timide ou timoré, on doit être embrassé. C'est arrivé à presque chaque Canadien passé par Valenciennes.

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"French nuns in Valenciennes and civilians greet the first Canadians to enter that part of the town". November, 1918. 
A Valenciennes, des religieuses Françaises et des civils saluent les premiers Canadiens à entrer dans cette partie de la partie de la ville

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     Les religieuses, de la COMPAGNIE DES FILLES DE LA CHARITÉ DE SAINT VINCENT DE PAUL, SERVANTES DES PAUVRES, sont de celles que l'on rencontrait partout où il y avait malades et blessés à soigner ; reconnaissables à leur grande cornette, maintenant abandonnée pour une plus discrète.
     Des drapeaux français ont été ressortis, d'autres apparaissent au fond, dont l'un, qui arbore un "Union Jack", doit être le drapeau canadien que l'on découvre plus bas :

fanion     hampe


Le soldat de droite porte au coté une boite qui pourrait détenir les plaques photographiques :

boite

 


"Sisters of the Hotel Dieu, Valenciennes, welcome the first Canadians". November, 1918. 
Soeurs de l'Hotel-Dieu accueillant les premiers Canadiens.

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     L'Hôtel-Dieu, détruit, se tenait alors Rue Amédée Bultot, près du Boulevard Saly, sensiblement où se trouve maintenant le commissariat de police.

La photo parait un peu composée, les religieuses attendant dans la cour l'arrivée des soldats.

 


 
"Vive les Canadiens". Sisters of the Hotel Dieu, with some of their charges including a Canadian who was wounded soon after he entered the town". November, 1918.
"Vive les Canadiens". Sœurs de l'Hôtel-Dieu, avec quelques-uns de leurs pensionnaires, dont un Canadien blessé peu après son entrée dans la ville ".

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     Devant la façade de l'Hôtel-Dieu, Rue Amédée Bultot. Cette fois on a sorti également un drapeau des Etats-Unis (qui devrait présenter 48 étoiles), et un autre, du Commonwealth, avec l'Union Jack dans le canton pour honorer le Canada, encore dominion : le red ensign (sans les armoiries)

CDN red ensign

 


 

"Three wounded Canadians with French Sister of Mercy, Hotel Dieu, Valenciennes" Nov 1918
Trois blessés Canadiens avec une sœur française de la Charité, Hôtel-Dieu.

 

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L’intérêt de cette photo est aussi de nous montrer des blessures "légères", mais qui retiraient le soldat du front et que l'on a tendance à mettre de coté : joue, crâne, main...

 


 

"Wounded Canadian with Nun and little French girl in Valenciennes." Nov. 1918. 
Canadien blessé avec une religieuse et une petite fille Française à Valenciennes.

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"A Fort Garry Horse Trooper who was with the squadron which made the well known charge at Cambrai, November, 1917. "
Un soldat du Fort Garry Horse qui était avec l'escadron qui a effectué la charge bien connue à Cambrai en Novembre 1917.

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"Meets a comrade in Valenciennes. He escaped from the enemy a few days ago, when he at once changed his khaki for civilian clothes and was passed by the Germans as a French Civilian". Nov. 1918.
Rencontre avec un camarade à Valenciennes. Il s'est échappé des mains de l'ennemi, il ya quelques jours, quand il a échangé son uniforme pour des vêtements civils et s'est fait passer auprès des Allemands pour un civil français.
     L'homme en tenue arbore en effet les écussons du "Fort Garry Horse" composante de la 1ère Brigade de Cavalerie.

FGH

Pour le récit de cette charge, voir la transcription du War Diary
L'unité, devenue Fort Garry Horse tank regiment, à participé avec ses blindés au débarquement à Juno Beach le 6 juin 1944.

 
 


   Quelques jours avant la libération les rues étaient encombrées de convois : occupant commençant la retraite, et surtout population déplacée vers le nord ; on distingue à gauche devant le soldat allemand de dos une pancarte "Fliegerdeckung" : Abri anti-aérien pour 40 personnes dont l'entrée est creusée dans  le trottoir au niveau du soupirail du n° 60.

retraite allemande rue de mons

     Par chance, on est encore en ville, mais une fois sur la route de Mons ce sera l'exode, avec toute sa cruauté. Je reprends quelques lignes du livret de Marcel BOUILLON :

      Tout le long de la route pêle-mêle avec l’armée allemande en retraite, c’est un défilé ininterrompu d’évacués, il pleut et ces malheureux s’esquintent à traîner leurs poussettes et leurs brouettes par la pluie et dans la boue épaisse souvent de 20 à 30 centimètres, car le pavé de la route est réservé aux chariots, aux hommes et aux chevaux de l’armée allemande et à chaque instant les évacués sont rejetés sur les côtés de la route où leurs poussettes enfoncent jusqu’à l’essieu et souvent se brisent.

Dans ce cas arrivé à des centaines de personnes, les malheureux propriétaires désolés, n’ont plus qu’à abandonner leur véhicule dans le fossé avec son chargement, souvent toute leur fortune qu’ils ont eu tant de peine à amener jusque là.

     Spectacle plus triste encore, à chaque pas on rencontre, assis sur l’herbe mouillée de fossés, des malades incapables d’aller plus loin, attendant un secours problématique, ou la mort qui sera pour eux, une délivrance.

Et toujours sur la roue, la longue cohorte des soldats et des évacués, poussés par la fatalité, marchent jusqu’à l’épuisement de leurs forces pour arriver le soir à un gite problématique, car ils savent que beaucoup d’entre eux, ne trouveront même pas une grange pour se mettre à l’abri et devront coucher dehors ; aussi combien parmi eux ne reverront jamais leur maison.

     La photo est prise Rue de Mons, en regardant vers la ville. Les grandes maisons du fond disparaitront à la guerre suivante lors de l'incendie de 1940 avec une bonne partie du centre ville, mais le reste n'a pas changé :

Rue de MonsTN


     Il existe une série de photos édités en Allemagne : Der deutsche Rückzug im Westen (La retraite allemande à l'ouest), dont une reproduisant cette même photo.
Elle est intitulée - de façon à mettre le comportement de l'occupant en valeur - : "Vor der englischen Beschiessung in Sicherheit gebrachte Zivil bevölkerung auf dem Transport durch Valenciennes". Devant le bombardement anglais, la population civile est amenée en sécurité par transport à travers Valenciennes. Intitulé à rapprocher des listes des "Victimes de leurs compatriotes".

 

 

 

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